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Surmoi

Par , le 9 Mai. 2008, dans la catégorie Conceptothèque - Imprimer ce document Imprimer
surmoi

En bref : le surmoi est l’instance de notre psyché qui correspond à ce qu’on entend dans le langage courant par « conscience morale ».

On doit le terme à Freud, qui y voit une instance en grande partie inconsciente, se constituant au contact de l’autorité parentale, et représentant l’intériorisation des normes et des règles de conduite éthique, sociale et culturelle. Il est à l’origine du sentiment de culpabilité. De façon schématique, un conflit intérieur naît de la rencontre entre le surmoi et certaines pulsions du ça qui vont à l’encontre des règles et des interdits liés à notre éducation. Ce conflit se joue dans le moi, siège de la raison, qui tient le rôle d’arbitre. Lorsque la pulsion, toujours inconsciente, est incompatible avec les exigences du surmoi, le conflit se règle par la « capitulation » de la pulsion qui est alors « refoulée » dans l’inconscient. Le terme de « répression » correspond au même mécanisme lorsque celui-ci est conscient.

B. Elahi reprend certaines de ces conceptions mais les complète et les précise en y intégrant la dimension spirituelle de la vie du soi. Les remarques qui suivent s’intéressent plus particulièrement à la fonction du surmoi dans ce modèle élargi :

  • le surmoi, en tant que référent moral interne, joue un rôle décisif dans le processus de lutte contre notre soi impérieux. Il s’allie et collabore avec les deux autres instances que sont le moi, siège de la raison et de la volonté, et le surça, source de la motivation qui nous pousse à nous perfectionner ;
  • le surmoi ne se constitue pas seulement dans l’enfance, à travers l’éducation que nous ont donnée nos parents, mais tout au long de la vie. Le processus cognitif qui conditionne son fonctionnement optimal est ce que B. Elahi appelle l’« éducation de pensée », et qui consiste en l’étude des principes ou codes éthiques et divins justes. Il nous appartient de les trouver et des les assimiler, car ils ne nous sont pas donnés d’emblée. Il s’agit par conséquent d’un processus actif, dont nous sommes responsable ;
  • le surmoi relève de la part céleste et participe ainsi à la constitution de notre soi total, qui est éternel. A ce titre, il se distingue du ça (part terrestre) qui n’est qu’un élément provisoire, lié à la vie actuelle et au « corps-milieu » qui en définit les conditions générales. Relevant de la part céleste, qui garde la mémoire de tout le vécu, le surmoi est donc aussi formé de l’expérience de nos vies antérieures, ce qui explique par exemple l’allergie que peut éprouver une personne à commettre un acte alors même que son éducation et son milieu le pousse à l’accomplir. Il y a là comme l’effet, imprimé dans le moi profond, d’une éducation antérieure.

B. Elahi reprend la décomposition en trois consciences effectuée par Ostad Elahi. Il s’agit de trois modalités d’expression en nous de la conscience morale :

  • la conscience blâmante : elle sanctionne une action, une pensée et même une intention contraire au code éthique que nous avons intégré, en nous faisant éprouver de la honte ou du remords ;
  • la conscience inspirante : elle nous oriente vers la meilleure option lorsque nous sommes confrontés à un dilemme éthique ;
  • la conscience certifiante : elle nous procure la confirmation intuitive d’avoir agi en bien, elle nous conforte dans notre décision lorsque celle-ci va dans le sens du code éthique et divin.

 Pour conclure, retenons que le surmoi est une instance en construction permanente, ce qui signifie aussi qu’il n’est pas une instance toujours fiable. Le surmoi peut être défaillant, et ce de plusieurs façons :

  • culpabilité insuffisante, en ne sonnant pas l’alarme lorsque nous commettons ou nous apprêtons à commettre certains actes anti-éthiques. Ce cas de figure est celui d’une personne qui n’a pas assimilé suffisamment certains principes (ou qui en a assimilé de faux). Le niveau d’exigence de son surmoi est trop faible : par conséquent, elle peut agir de façon anti-éthique sans éprouver de culpabilité.
  • culpabilité excessive, en déclenchant un sentiment paralysant et injustifié du point de vue de l’éthique juste. Le surmoi peut alors générer un sentiment d’impuissance et de déprime pathologique qui peut entraver notre progression spirituelle.
  • inspirations fausses, lorsque le surmoi nous inspire de mauvais choix.

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