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Le soi impérieux (1) : définition

Bibliothèque sur mur de brique

Ses dix années d’existence tout juste célébrées, e-ostadelahi lance une nouvelle variété d’articles sous la forme de séries à thème. L’objectif est de favoriser la réflexion et l’interaction autour de concepts-clés de la pensée d’Ostad Elahi de façon à les décortiquer ensemble, tant sur le plan de leur compréhension théorique que celui de leur mise en œuvre pratique. La publication de la nouvelle édition de La Voie de la Perfection de Bahram Elahi nous donne une source toute trouvée pour appuyer ce projet de lecture approfondie.

Le thème choisi pour commencer est celui du soi impérieux. Nous vous proposons pour cela, sur la base d’une série d’articles, une lecture progressive et méthodique du chapitre de La Voie de la Perfection dédié à cette énergie fondamentale au sein de notre vie intérieure. Quelques questions seront à chaque fois proposées pour structurer la réflexion et nourrir les échanges. Selon la nature des questions, vous serez amenés à améliorer votre compréhension du concept, à vous interroger sur votre perception de vous-même ou encore à partager vos expériences avec les autres lecteurs de e-ostadelahi.

NB : avant de commencer la lecture de cette série, il est important d’avoir en tête les figures représentant la structure fonctionnelle de l’âme humaine que vous trouverez au début de La Voie de la Perfection et de maîtriser les notions développées dans les chapitres 4, 5 et 6.

La Voie de la Perfection – Chapitre 7 – Extrait 1
Le soi impérieux

Si l’âme céleste est recouverte de la fumée noire produite par le soi impérieux, le reflet céleste divin [l’étincelle divine] qui est en elle ne se verra plus.

Le soi impérieux est une puissante énergie psychique nuisible à l’âme. Cette énergie est produite en permanence par l’activité de nos points faibles (défauts) caractériels et elle se traduit au niveau de notre ego par des pulsions et désirs antiéthiques et antidivins. Les déclencheurs de l’activité de nos points faibles peuvent provenir de l’intérieur de nous (de nos propres pensées) ou de l’extérieur (surtout des autres êtres humains). Le soi impérieux se manifeste le plus souvent au niveau de notre moi conscient par des attaques pulsionnelles qui, pour que ses désirs soient satisfaits sans délai, mettent notre psyché sous pression. Mais il agit également par la duperie en s’immisçant sournoisement dans notre raison et en la mettant à son service pour satisfaire ses désirs. Alors que ses attaques pulsionnelles sont facilement détectables, la détection de ses attaques par la duperie nécessite un développement plus important de la raison saine. Le soi impérieux nous pousse à faire le mal, aussi bien à nous-même (notre âme) qu’aux autres, par des transgressions variées de leurs droits.

Si vous accédez à cet article depuis l’application mobile, cliquez ici pour participer au sondage.

1. Vous pensez explicitement à votre soi impérieux :

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2. Les déclencheurs de l’activité de vos points faibles caractériels proviennent ces derniers temps plutôt de vous-même (vos propres pensées) ou des autres ?

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3. Les déclencheurs de l’activité de nos points faibles caractériels peuvent provenir de l’intérieur de nous-même (de nos propres pensées). Réfléchissez aux heures qui viennent de s’écouler : arrivez-vous à retrouver quelles pensées ont pu être, en vous-même, le déclencheur de l’activité d’un point faible caractériel ?

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4. Les déclencheurs de l’activité de nos points faibles caractériels peuvent provenir des autres. Réfléchissez aux heures qui viennent de s’écouler : arrivez-vous à retrouver ce qui, venant des autres, a pu être en vous le déclencheur de l’activité d’un point faible caractériel ?

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5. Le soi impérieux se manifeste le plus souvent au niveau de notre moi conscient par des attaques pulsionnelles qui, pour que ses désirs soient satisfaits sans délai, mettent notre psyché sous pression. Remémorez-vous votre journée : depuis ce matin, avez vous ressenti cette pression au niveau de votre psyché ?
6. Le soi impérieux se manifeste par des attaques pulsionnelles ou par la duperie. En réfléchissant à la semaine qui vient de s’écouler, arrivez-vous à détecter en vous-même une duperie manifeste de votre soi impérieux ?
7. Le soi impérieux nous pousse à faire le mal, aussi bien à nous-même (notre âme) qu’aux autres, par des transgressions variées de leurs droits. En réfléchissant à la semaine qui vient de s’écouler, ou dans la semaine qui vient :

  • Trouvez un exemple où le soi impérieux vous a poussé à vous nuire à vous-même.
  • Trouvez un exemple où le soi impérieux vous a poussé à nuire aux autres.
  • Pour chaque cas, essayez d’identifier le point faible qui, en s’activant en vous, a été la cause de la nuisance.

N’hésitez pas à faire part de vos découvertes dans les commentaires !


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23 commentaires

  1. Suraj le 12 Nov 2018 à 21:13 1

    Ex 2 : samedi, suite à l’échec de notre projet, je suis entrée dans une spirale de reproches, de plus en plus virulents, envers mon conjoint. Alors que je savais pertinemment que j’allais faire déborder sa coupe. Lui qui est patient, attentif, extrêmement serviable, il arrive un moment où mes récriminations atteignent le point limite et il me « renvoie l’ascenseur », hausse le ton, perd patience, accuse à son tour, et me blesse là où ça fait mal. Parce qu’il est très sensible aux reproches que je lui adresse.
    Ex 1 : Et quand nos deux soi impérieux s’affrontent il sort vainqueur car plus violent dans le ton de la voix, les reproches. Jamais physiquement. Et je me retrouve blessée, perdante et consciente d’avoir déclenché une lutte que je regrette ensuite. Je ressens alors une profonde amertume d’avoir été l’initiatrice d’un tel déchaînement de désaccords. Une telle mésentente entre nous me fait vraiment du mal, moi qui veux l’harmonie entre nous. Je me fais alors des reproches, lui présente des remords et des excuses, et il est toujours tellement bon qu’il pense toujours que j’ai eu raison sur la plupart de mes reproches, qu’il a pris conscience qu’il n’a pas su maîtriser son soi impérieux. Et il me remercie !
    Le point faible en cause : j’y réfléchis souvent sans vraiment arriver à le cerner. J’ai parfois l’impression qu’il s’agit plus d’un défaut caractériel, dû à mon enfance, au style d’éducation donné par mon père, qui a tjrs été envers ses enfants d’une très – trop – grande exigence, que je reproduis à l’égard d’autrui et de moi-même. Trop d’exigences. Je connais la Parole 357 des Paroles de Vérité d’O. ELAHI, qui dit que chez certains, le fait de se plaindre et de se mettre en colère vient de leurs exigences envers les autres… Et qu’il faut essayer de baisser son niveau d’exigence, observer l’ensemble de ses obligations matérielles et spirituelles ainsi que son devoir d’humain envers la société, que les autres reconnaissent ou pas la valeur de ce qu’on fait. Une fois qu’on n’attend plus rien en retour, on ne se laisse plus affecter et on ne se plaint plus.
    Mon point faible serait de vouloir que tout soit fait comme je le veux. C’est de l’autoritarisme, du supérioritisme, c’est de l’orgueil ? Ne jamais être satisfait, jamais assez, attendre toujours plus, …
    J’ai du mal à cerner le défaut en cause, mais je lutte en m’imposant une pratique quotidienne : au lieu d’exiger, soit je fais par moi-même, soit j’accepte que ce ne soit pas ou mal fait.
    Mais samedi, le sentiment de frustration a fait émerger tous les reproches en vrac, sans arriver à maîtriser cette pulsion colérique de s’en prendre à l’autre qui pourtant n’y est pour rien. Et n’est en tous cas pas responsable de l’échec de la situation vécue à l’origine de ce ressentiment.

    1. Louise le 13 Nov 2018 à 13:21 1.1

      Votre témoignage m’a touché par sa sincérité et son exigence de précision (là, c’est une bonne exigence.)
      Et aussi par le temps que vous avez consacré à faire cette analyse et à la partager.
      Merci

    2. A. le 14 Nov 2018 à 8:08 1.2

      @Suraj – j’ai lu votre commentaire avec intérêt et il me semble que le point faible en cause est la colère non? Sauf erreur pour lutter contre la colère il faut l’avaler.
      Merci en tout cas de votre commentaire et de votre sincérité

  2. Sou le 13 Nov 2018 à 7:35 2

    Merci beaucoup d’attirer notre attention sur ce chapitre sur le soi impérieux.
    J’ai remarqué que pour tous les points où je dois faire un acte simple et concret, comme ne pas déranger les voisins, ne pas parler à haute voix dans un train etc., je peux clairement voir le droit d’autrui et comment ne pas l’empiéter. Et je vois plus ou moins facilement les manifestations du soi impérieux.Quand les choses deviennent subtiles, par exemple, repousser une pensée négative, dès fois on se rattrape et on est étonné de ses propres pensées.
    Un exemple: juger quelqu’un et ses intentions, alors que je ne suis pas dans la tête des autres…
    Ou: ne pas s’énerver des critiques des autres.
    Et de temps en temps, je me dis alors si tu penses ainsi, comment peux-tu croire que tu as compris quelque chose?
    Ensuite je me dis dès fois: « comme en petite dose le soi impérieux nous aide à avancer il faut que tu sois contente d’avoir cette épreuve ».
    Alors, essayer de capter l’énergie metacausale est indispensable. « On se dit, je ne peux pas sans Ton aide ». Et on lutte.
    Mais je ne me rappelle pas de cette formule systématiquement. Dès fois je fais, dès fois j’oublie.
    Ce site nous rend très attentifs.
    Mille merci.

  3. A. le 13 Nov 2018 à 10:11 3

    Trouvez un exemple où le soi impérieux vous a poussé à vous nuire à vous-même:
    Je me suis mis comme pratique de faire une prière avant de me coucher le soir. Mais assez régulièrement le soi impérieux arrive à me convaincre de m’allonger les lumières éteintes de sorte que je m’endors sans terminer (ou sans faire) la prière.
    Il est vrai que le soir je suis souvent fatigué, mais je perds aussi un peu de temps devant l’ordinateur en me disant que ma psyché doit être amusée après une longue journée ennuyeuse

    Trouvez un exemple où le soi impérieux vous a poussé à nuire aux autres.
    Très souvent ma femme se met à raconter des choses qui lui tiennent à cœur et qui ont 80% des fois trait au monde du travail – sans même me demander ce que je suis en train faire.
    Un argument typique de mon soi impérieux est de dire « voilà à nouveau elle me parle de matérialité, aucune pensée éthique, un peu élevée, que de la matérialité ». Je finis donc par ne l’écouter qu’à moitié.

    Pour chaque cas, essayez d’identifier le point faible qui, en s’activant en vous, a été la cause de la nuisance.

    Dans le 1er cas la paresse
    Dans le 2ème cas l’égoïsme

    1. Bouboulina le 13 Nov 2018 à 17:20 3.1

      @A. : quand j’ai lu votre exemple sur la prière, ça m’a fait tilt. Le fait de ne pas accomplir ce devoir est en effet un acte par lequel je prive mon âme de quelque chose qui lui est bénéfique. Un peu comme si je privais mon corps de nourritures. Dans ce exemple, le soi impérieux attaque sans en avoir l’air. En ce sens, où je n’ai pas l’impression d’être pour autant une mauvaise personne. Je ne nuis p-e pas à un autre, mais comme vous le rappelez, je me suis nui à moi-même, et à ce qui est en moi, véritablement moi-même.

      1. A. le 14 Nov 2018 à 8:17 3.1.1

        @Bouboulina – merci de votre commentaire.
        Apparemment la prière que l’on dit le soir avant de se coucher est très bénéfique car cela nous permet de nous dégager des mauvaises énergies psychique accumulées pendant la journée et cela influe sur le reste de la nuit

    2. Mike le 28 Oct 2019 à 15:55 3.2

      Très belles analyses.
      Pour ma part j’ai expérimenté la prière le matin au réveil et c’est formidable, l’esprit est dégagé de toute matérialité et vous pouvez avoir, en vous organisant, le temps d’approfondir les mots que l’on prononce (pour cela d’ailleurs je conseil de lire les explications de texte de Leili Anvar sur la quintessence des religions) cela permet de voir à quel point on peut approfondir chaque mot d’une prière et la rendre plus profonde et pas simplement réciter par cœur sans émotion.
      Le soir c’est plus le temps de l’analyse de la journée, pour ma part, ce qui n’empêche que l’on peut réciter une prière mais alors il faut rester assis 😉

  4. Bouboulina le 13 Nov 2018 à 17:39 4

    Il y a de cela une demi-heure, un point faible s’est activité en moi. Celui de trop parler, de ne pas réfléchir avant de parler. Résultat : j’ai fait une indiscrétion. Révéler une information sur la vie privée de deux personnes. Je me suis demandée en répondant au questionnaire : quel type de pensées a activé en moi ce point faible ? En y pensant, je me dis que c’est la pensée qui consiste à croire qu’il faut toujours avoir à dire des choses que les gens ne savent pas pour se rendre intéressant. Et du coup, je me rends compte que le point faible : « n’a pas réfléchi avant de parler » est en fait lui-même la conséquence d’un désir impérieux de frimer, de paraître.
    Je trouve cet exercice assez intéressant. Sans cette question, je me serai à peine arrêté sur cet acte. Ou alors j’aurais dit : « c’est pas bien » mais sans aller au-delà.
    J’ai une question concernant ce passage :
    « Les déclencheurs de l’activité de nos points faibles peuvent provenir de l’intérieur de nous (de nos propres pensées) ou de l’extérieur (surtout des autres êtres humains). » Je me demande si au fond, il ne faut pas toujours qu’il y ait en moi une pensée déclenchante pour que le comportement des autres êtres humains déclenchent en moi l’activité d’un point faible.
    Qu’en pensez-vous ?

    1. A. le 14 Nov 2018 à 8:14 4.1

      « Je me demande si au fond, il ne faut pas toujours qu’il y ait en moi une pensée déclenchante pour que le comportement des autres êtres humains déclenchent en moi l’activité d’un point faible. »

      Je ne crois pas. Par exemple, si vous êtes avec un ami qui commence à parler mal de quelqu’un et vous finissez par faire comme lui, on ne peut pas dire que vous aviez une pensée déclenchante tout au début. C’est votre ami qui vous a mis cette pensée dans la tête. Ensuite votre point faible a fait en sorte que vous avez commencé à médire avec lui.

  5. juliette le 14 Nov 2018 à 11:57 5

    j’ai tendance à être très impatiente ce qui m’amène, malheureusement à des excès de mon soi impérieux très nuisibles. Par exemple, lorsque quelque chose me résiste et que le résultat n’est pas immédiat, je suis capable d’être très impoli et même de jurer comme un charretier. C’est un point sur lequel je travaille et en remontant à la source de la manifestation du soi impérieux, il y a toujours cette impatience dont l’origine est, je pense, de croire que tout m’est du !

  6. KLR le 15 Nov 2018 à 22:04 6

    Merci pour ce travail sur le soi impérieux, je m’aperçois que je ne suis pas assez consciente de ses manifestations au cours de la journée.
    J’ai une tendance à traduire et ressentir certaines petites phrases que mon époux me dit immédiatement en reproches, et à me vexer. Je suis assez sensible et détecte la moindre nuance allant dans ce sens…Par exemple si il dit une plainte d’ordre générale, je me sens visée…Je sais que l’origine de ce défaut est le point faible de la susceptibilité dans lequel se mêle l’orgueil d’être prise à défaut, ou de donner une mauvaise image de soi…
    Le pire est que lorsqu’il me dit que je suis susceptible et que l’on ne peut rien me dire, j’ai évidemment l’impression que ce n’est pas vrai et que j’accepte facilement les critiques. Une des tactiques de mon soi impérieux dans ce cas là est de retourner la critique sur mon mari…La défense par l’attaque !!!

  7. Radegonde le 16 Nov 2018 à 3:07 7

    Je constate que mon soi imperieux profite de ma faiblesse affective envers mon fils unique, et notre relation difficile pour appuyer sur les points douloureux et me demontrer « mon manque de fermeté dans cette situation » me predire un avenir âgee et seule..
    Ce qui engendre un violent orage emotif et des troubles physiques graves ( asthme, ulcere à l’estomac)..donc une agression autant psychique que physique dont je dois me debarrasser en le contrant rapidement et regulierement.

  8. KLR le 18 Nov 2018 à 22:00 8

    La question 1 du sondage m’a vraiment éclairée : combien de fois par jour vous pensez explicitement à votre soi impérieux.
    Je me suis aperçue que je ne pense pas suffisamment aux manifestations de mon soi impérieux dans la journée….
    Depuis j’ai relu les chapitres de la Voie de la Perfection sur « La lutte contre le soi impérieux ». Mon attention s’est portée sur les phrases: « la lutte contre le soi impérieux est une pratique de chaque instant » et à la lumière de votre questionnaire, cela est devenu plus palpable !
    Merci pour ce questionnaire pratique !

  9. Rah le 19 Nov 2018 à 0:02 9

    Merci pour cet article
    Je fais tous les soir un bilan dans le cadre duquel j’analyse différents événements ou situations de ma journée. Après avoir lu cet article, j’ai essayé d’intégrer la variable du déclencheur interne vs. externe dans mes analyses. Toutefois, je ne parviens pas à comprendre réellement l’utilité de chercher si le déclencheur est interne ou externe. En fait, je pense même ne pas réussir à saisir ce que l’auteur signifie par déclencheur interne notamment…et comment le fait le trouver le déclencheur pourrait mieux appréhender le soi impérieux.

    Voici un exemple de l’une de mes analyses pour illustrer mon propos:
    – soi impérieux: durant une journée de travail, j’ai commencé à rabaisser l’un de mes chefs auprès de mes collègues en me moquant subtilement de sa méthode de travail
    – technique du SI: duperie, car je ne me rendais pas réellement compte de ce que je faisais, le soi impérieux masquait son action par l’apparence de blagues pour amuser la galerie et me faire bien voir dans le groupe
    – points faibles potentiellement activés: médisance, lâcheté, bassesse, hypocrisie, faiblesse de caractère, essayer de se faire bien voir, égoïsme (penser à mon intérêt avant celui d’autrui)
    – point faible dominant: volonté de puissance, égocentrisme (recherche de la reconnaissance sociale)
    – déclencheur: interne (à priori pas de source externe, j’ai débuté la conversation moi même)
    – origine du point faible: excès irascible et imaginatif

    1. A. le 24 Nov 2018 à 9:45 9.1

      @Rah – tout d’abord bravo pour l’analyse!!

      >Toutefois, je ne parviens pas à comprendre réellement l’utilité de chercher si le déclencheur est interne ou externe.

      Une utilité possible est mieux réussir sa pratique.

      Par exemple, je ne suis pas médisant mais chaque fois que je vais rendre visite à ma mère, celle-ci médit très souvent à propos de gens que je connais bien et qui ont plein de qualités. Le soir, en faisant mon bilan, j’ai vu que je n’avais rien dit, alors que j’aurais pu – a) dévier le discours vers d’autres sujets, ou bien b) prendre la défense des ces personnes dont elle médisait. Puisque je n’ai rien fait, j’ai participé à la médisance aussi. L’identification de ce facteur externe m’a permis de mieux m’organiser de sorte que chaque fois que rends visite à ma mère je me mets un point pratique à propos de la médisance car ne rien dire du tout est en quelque sorte un « déclencheur de ma médisance », c’est à dire que je particpe à la médisance par le fait de ne rien faire.

      Un autre exemple est la colère de certaines personnes qui m’entourent. J’ai remarqué que quand je suis colérique, cela me pousse à être plus aggressif. Identifier ce facteur externe permet d’augmenter son attention et de se rappeler que la colère d’un autre ne doit pas servir d’alibi : ce n’est pas parce que l’autre tombe dans ce travers que je dois aussi suivre son exemple.

    2. Etienne le 24 Nov 2018 à 16:57 9.2

      Je me pose également la même question, que je relie notamment à cette phrase d’Ostad Elahi «Quelle que soit l’époque, il est impossible d’avancer vers Dieu sans rencontrer d’obstacle. Si le milieu est propice, les obstacles sont intérieurs et surviennent dans le cœur de la personne. Si l’état intérieur est propice, il y a aura des obstacles extérieurs. » (Paroles de Vérités, parole n°105).

      Ma réponse est théorique car je n’intègre pas vraiment cette distinction au contact d’autrui, ou en tout cas pas suffisamment pour avoir des expériences sur la base desquelles conclure. Mais je dirai que trouver le déclencheur peut avoir une incidence sur notre rapport à autrui. Par exemple, si au contact d’autrui un des mes points faibles caractériels est déclenché, cela peut être soit (i) l’influence négative de cette personne que je capte et subis, soit (ii) le déclenchement d’un soi impérieux saisissant autrui comme prétexte. Dès lors, opérer cette distinction interne / externe offre un outil pour y voir plus clair en soi et de mieux travailler sur le rapport que j’entretiens avec autrui, en prenant de la distance si la personne nous influence négativement ou bien en travaillant intérieurement à développer telle ou telle vertu me faisant défaut et permettant au soi impérieux de se manifester. La même chose peut d’ailleurs s’appliquer à une idée dans l’ère du temps, une croyance, un environnement, un événement etc…

      J’ai par ailleurs une question concernant l’analyse détaillée que vous effectuez sur vos puissances intérieures : établissez-vous toujours dans vos bilans ce déroulement (i) technique du soi impérieux (ii) points faibles activés (iii) point faible dominant (iv) origine du point faible ? Si oui, votre pratique prend-elle en compte ces quatre catégories théoriques, et comment ? Cela m’intéresse car je trouve votre analyse in vitro très pertinente et me demande donc dans quelle mesure en bénéficier dans le cadre d’une pratique in vivo.

      1. Rah le 29 Déc 2018 à 17:29 9.2.1

        Bonjour, cette technique que j’utilise est encore à l’état expérimental mais en effet, je tâche d’analyser chaque situation de cette façon. J’essaye d’avoir une approche systématique et pour le moment relativement in vitro. Je ne maitrise pas encore tous les outils que j’utilise pour mes analyses en raison de leur complexité et de la difficulté de compréhension (par exemple la distinction entre un déclencheur interne et externe qui toutefois est devenu bien plus clair depuis vos clarifications me permettant de l’utiliser de manière in vivo en étant attentif aux futurs déclencheurs similaires afin de prévenir un débordement du soi impérieux) et d’autre part, que je ne parviens pas toujours à analyser correctement chaque évènement. L’exemple que je vais vous donner m’a pris énormément de temps et d’énergie (difficilement reproductible au quotidien) et généralement mes analyses sont un peu plus superficielles que celle-ci. Néanmoins, j’ai la conviction qu’avec le temps les analyses deviendront plus rapides, précises, et détaillées.

        – Action: Journée chargée au travail avec beaucoup de retard et des cas difficiles que je ne savais pas gérer du tout
        – Manifestation dominante: soi impérieux (et non ça), donc il y a eu transgression multiple de droits d’autrui
        – Soi Impérieux: Parler de manière désagréable aux clients et collègues. Signes externes clairs de mon énervement et impatience devant les clients. Pensées critiques (insultes…) vis-à-vis des clients et de mes supérieurs. Plaintes constantes. Signes externes de stress. Irritabilité constante. Prise en charge bâclée des clients.
        – Technique (force/duperie/récurrence): Force, pulsion impérieuse (déséquilibre important et simultané de plusieurs points faibles: débordement pulsionnel du soi impérieux incontrôlable en raison d’étiologies multiples)
        – Points faibles activés:
        — Orgueil (attentes injustifiées): penser devoir être le meilleur donc désillusion lorsque je comprends que je suis loin d’être exceptionnel, spécifiquement doué ou plus avancé que je ne dois l’être
        — Exigence (en vers soi): penser devoir être fonctionnel, rapide et efficace après 1 mois de travail dans ce domaine spécialisé difficile et compliqué
        — Passivité: trop s’excuser et montrer sa faiblesse devant les autres tandis que ce retard est normal.
        — Manque de débrouillardise: ne pas prendre d’initiative pour faire avancer les choses
        — Colère (irritabilité)
        — Égoïsme: mon intérêt passait avant celui des clients en raison d’un agenda caché (vouloir finir tôt pour prendre le train et retrouver ma famille pour le week-end). Idem, mon confort passait avant celui des clients.
        — Pessimisme (voir le mal), désespoir: plaintes constantes « je n’y arriverais jamais, je ne sais pas faire, je suis dépassé par les évènements, etc »
        — Médisance: subtiles, vis-à-vis d’une supérieure
        – Déclencheurs : Interne (difficulté dans le domaine, incompréhension) et externe (agenda chargé, plaintes des clients)
        – Point faible dominant: Orgueil/exigence, passivité/manque de débrouillardise
        – Origine du point faible (puissance, excès/défaut): Défaut imaginatif (intelligence terrestre, comment gérer une situation de stress etc). Excès concupiscible (volonté de puissance, vouloir être le meilleur dès le début, recevoir les compliments des chefs car je sais gérer des situations difficiles etc)
        – Ressources du surmoi:
        — Conscience blâmante: présente mais pas assez puissante
        — Conscience inspirante: activée durant l’évènement: « c’est un scénario de Dieu pour te faire tester sur tes points faibles caractériels, détends toi »
        — Conscience certifiante: activée durant l’évènement : me certifie que cette mise en scène est destinée à me faire travailler sur moi
        — Surça: nihil
        – Traitement in vitro: À ton niveau, c’est normal d’avoir des difficultés donc diminue tes exigences. Il ordonne la causalité, il est l’Efficace en toute chose. S’Il t’a mis dans cette situation, c’est pour que tu apprennes, que tu augmentes ton humanité dans la difficulté, que tu te surpasses et travailles sur tes points faibles caractériels. Remercie-Le pour cette journée.
        – Traitement in vivo:
        1. Demain, se préparer mentalement à affronter les mêmes challenges en demandant l’aide de Dieu, et en se concentrant sur les déclencheurs internes et externes
        2. Au moins une fois dans la journée, m’efforcer de garder le sourire face aux clients malgré ma difficulté intérieure
        3. Au moins une fois dans la journée, ne pas monter un signe extérieur de mon impatience
        – Remarques (quelques applications pratiques):
        — Distinction ça et soi impérieux: permet de mieux comprendre si mes actions ont eu des conséquences sur le droit d’autrui ou non.
        — Ressources du moi: dans ce cas-ci par exemple, ma conscience blâmante était active mais pas assez puissante. Cela me permet de l’ajuster afin de l’entrainer à résonner plus fort et plus tôt dans ce genre de circonstance.

      2. adissam le 19 Jan 2019 à 14:58 9.2.2

        @Rah
        Merci pour cette analyse détaillée de votre travail visant une meilleure « connaissance de soi ».
        Je note comment est méticuleusement décortiqué l’activité des puissances de la psyché (ça, soi impérieux, surmoi) lors d’une situation de la vie quotidienne.
        J’utilise également dans mon travail personnel l’anatomie fonctionnelle du soi développée par B. Elahi pour sa clarté et sa cohérence. Je trouve votre plan utile comme cadre d’analyse. A la fin, je trouve intéressant de différencier traitement in vitro de traitement in vivo.

        Un élément essentiel, souvent omis dans ma propre démarche, et que vous mentionnez, c’est de demander Son aide. On y pense lors de grandes décisions mais plus rarement lors des petits efforts quotidiens.

      3. adissam le 21 Fév 2019 à 15:00 9.2.3

        @Rah
        J’ai trouvé votre plan d’analyse utile. J’ai en repris la structure générale complétée de quelques définitions et points clés développés dans la Voie de la Perfection de Bahram Elahi. Peut-être cela pourra être utile à d’autres.

        – situation/contexte/action :

        – Manifestation dominante, qui est soit :

        • du soi impérieux, si transgression d’un droit éthique ou divin (par ex. droit de mon corps, de mon âme ou d’autrui)

        • soit un excès du ça*, s’il n’y a pas eu de transgression d’un droit.

        * le ça ou nature animale pure de ma psyché


        – Soi impérieux identifié:

        Comment se manifeste-t-il ?

        – Par la force, par pulsion ?
        – par la duperie ?
        – par des tentations récurrentes ?
        – en faisant mine de battre en retraite ?

        – Point faible ou défaut caractériel à l’origine du soi impérieux produit :

        par ex. manque de volonté, arrogance face à la Vérités et aux vérités divines réelles vivantes, orgueil, etc.

        – Déclencheurs de l’activité du point faible :

        – interne (mes propres pensées)
        – externe (des autres)

        – Faculté ou puissance à l’origine du point faible activé, excès ou défaut de la :

        – puissance irascible
        – puissance concupiscible (libido)
        – puissance imaginative (intelligence animale)

        – Les ressources de ma part céleste-humaine (surmoi) :

        – Conscience blâmante
        – Conscience inspirante
        – Conscience certifiante
        – Surça


        – Traitement in vitro :

        1. premier front (je pare au plus pressé)
        2. second front (travail de longue haleine)
          1. chercher à reconnaître en moi mes points faibles ou défauts caractériels
            (par ex. se remémorer la liste générale des points faibles, voir lequel retient davantage mon attention)
          2. noter les remarques et comportements des autres à mon égard
          3. m’efforcer d’observer les qualités et les comportements positifs des autres et de les imiter.

        – Traitement in vivo :

        Il s’agit là d’une ébauche qui demande à être ajustée et complétée.

        La partie “traitement” in-vitro/in-vivo est plus précisément développée dans un TP disponible sur OstadElahi-inPractice.com annoncé ici “Un point faible caractériel après l’autre” (https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/un-point-faible-caracteriel-apres-lautre-nouveau-tp-sur-ostadelahi-inpractice/)

  10. aL06 le 25 Nov 2018 à 10:19 10

    J’ai une addiction au smartphone (reseaux sociaux et informations de tous ordres y compris les potins des stars !), et je tente avec difficulté une lutte raisonnée. Je me suis fixé de l’utiliser un 1/4 d’heure maximum le soir puisque c’est à ce moment-là que je le consulte et que cela a pour conséquence de m’isoler de toute communication avec mon épouse. Cette manifestation du soi impérieux me pousse à léser mon droit en gachant mon temps pour une activité plus utile pour mon âme par exemple. Elle lèse le droit de mon épouse qui proteste puisque je ne l’écoute pas ou peu attentivement dans ces moments de concentration sur les futilités de ce média.
    Le point faible du déclencheur interne est la faiblesse de ma volonté vis à vis de cette addiction et une certaine forme de complaisance vis à vis de mon ego.
    Pour le déclencheur externe, si je la.vois sur sa tablette alors je me précipite sur mon smartphone… il s’agit d’égocentrisme de ma part mais aussi de mon influencabilité.

  11. adissam le 31 Mai 2019 à 16:18 11

    @Rah
    À l’université, la méthode d’analyse est similaire à votre démarche, notamment dans les sciences expérimentales.
    On a souvent le souvenir des TP du lycée, mais dans mon cas, ceux-ci ne me plaisaient guère car j’avais l’impression que tout était pré-formaté pour aboutir au résultat attendu. Arrivé en thèse, au contraire, on est déjà un peu plus libre et apte d’expérimenter par soi-même. De plus, on dispose d’une meilleure connaissance pour répondre aux questions qu’on se pose et l’on sait où trouver des références pour nous y aider (literature scientifique par ex.). Quant aux publications des autres chercheurs, elles nous sont d’une aide précieuse pour savoir comment d’autres experts ont procédé avant nous.

    Ici, face à mon propre laboratoire personnel et celui de la société, je trouve que le champ d’expérimentation est immense et quotidien ! On peut à chaque épreuve modifier certains paramètres et en tirer de nouvelles conclusions. C’est ce que je trouve remarquable avec les expériences publiées ici.

  12. mike le 14 Mai 2020 à 23:03 12

    C’est intéressant vous décortiquez bien la problématique du soi impérieux; maintenant toute la difficulté est dans l’action, chassez les pensées négatives et parer aux attaques, les remplacer par des pensées positives et si on peut faire l’inverse de ce qu’il nous dicte, on palpe vraiment la difficulté, parce que le soi impérieux revient en force et des fois c’est tellement dur de faire l’acte positif envers quelqu’un pour qui vous avez de la rancoeur, votre acte se transforme en positif mais amer, c’est là qu’on voit que sans l’énergie métacausale on est qu’un pantin articulé par le soi impérieux, mais le fait de palper la difficulté nous rend plus modeste…

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