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La spiritualité in vivo : conférence de Bahram Elahi – extrait 1 (et suivants)
En matière de spiritualité, l’approche purement théorique des principes, coupée de la pratique, n’est pas seulement inefficace, elle constitue aussi un obstacle bien réel au progrès spirituel : celui de la suffisance ou du « supérioritisme » spirituel.
Le professeur Bahram Elahi en expose les raisons dans cet extrait d’une conférence prononcée en Sorbonne en novembre 2011.
À (re)découvrir :
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Extrait n°2 – La recherche du divin
Si la spiritualité naturelle accorde une fonction centrale à la raison, elle reconnaît en même temps toute la valeur des émotions positives dans le processus de perfectionnement. Dans cette séquence de questions-réponses concluant une conférence de novembre 2011 à la Sorbonne, Bahram Elahi aborde cette dimension subjective ou vécue de la connaissance de soi. [lire la suite] |
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Extrait n°3 – La réalité de l’homme
Logés dans le cocon de notre ego, nous sommes semblables à des vers à soie. Bahram Elahi développe les implications à la fois métaphysiques et éthiques de cette image frappante. Il montre, schémas à l’appui, que la réalité du « moi » est constituée d’une pluralité de fonctions et de niveaux de conscience en interaction dynamique… [lire la suite] |
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Cela m’aide à comprendre que tous les coups que je prends dans la vie sont comme autant d’opportunités d’apprendre à me connaitre.
C’est tout aussi dur, mais me montre que ce n’est pas vain.
Merci pour cette vidéo.
je ressens cette espèce de maladie de l’archiviste : l’envie d’accumuler des connaissances, même si on ne va pas s’en servir. Il m’est arrivé de me dire, je n’ai pas le temps d’appliquer maintenant, je le ferai lorsque j’aurai du temps (à la retraite !!!)
Quand j’écoute cette vidéo, je comprends l’urgence qu’il y a à mettre en pratique. L’âme anorexique est une image frappante…
merci beaucoup pour cette conférence.
Quelle leçon d’humilité à se répéter chaque jour…
merci pour cette extrait
les petits actes aux quotidiens dans le but du contentement divin prennent tout leur sens, on nourrit notre âme à petite dose et l’appétit vient en mangeant comme on dit…
Cette vidéo arrive pour moi à point nommé. Il y est dit qu’il faut connaître les puissances qui règnent en nous in vivo. Je viens d’avoir une expérience marquante sur ce point :
Je me considère comme quelqu’un qui n’est pas irascible. Or aujourd’hui je viens d’avoir une expérience qui me montre in vivo le contraire. Je suis depuis un an membre d’un club de tennis avec mes 2 enfants, où nous pouvons aller à volonté, mais nous ne pouvons amener avec nous des invités gratuitement. Bien que je sache cela, compte tenu du montant exorbitant que nous avons payé ce club je me suis octroyé depuis quelques mois le droit d’amener gratuitement avec moi des invités. Ainsi le temps que mes enfants jouent au tennis moi je joue avec un adulte. Or aujourd’hui on s’est fait prendre la main dans le sac par le surveillant qui nous a demandé de payer le surcoût pour les invités. Devant cette demande qui parait légitime au regard des statuts et les pratiques de ce club je me suis mis dans un colère où je ne pouvais me retenir. Durant plus de 1h00 j’ai crié sur le surveillant qui lui aussi était devenu violant ! J’ai été comme possédé par une colère qui avait pris le contrôle de ma raison – j’étais devenu blanc de colère. Cette colère a encore augmenté lorsque en plus j’ai appris que notre abonnement était terminé alors que je pensais qu’on avait payé jusqu’à fin décembre ! Le pire dans cette affaire c’est que j’ai également bafoué le droit de mes amis et tous les autres qui m’attendaient et assistaient à ce spectacle !
Avec un peu de recul, je me rends compte à quel point cette puissance qui est irascibilité a été puissante en moi. Je dois donc avouer que malgré ce que je pensais de moi même, je suis en réalité quelqu’un de très colérique. Même maintenant que j’écris ces phrases je pense à combien mon attitude a été décalée par rapport à l’éthique dont je me targue :
1. J’ai triché pour gruger le club de tennis sous couvert d’un raisonnement fallacieux : voler un voleur (car le club est très cher) est non seulement pas du vol mais c’est légitime
2. J’ai insulté le surveillant qui ne faisait que son travail jusqu’à vouloir à en venir aux mains avec lui
3. J’ai lésé le droit de ma famille et de mes amis qui étaient pressés et qui ont du assister désabusés à ce spectacle !
J’ai pu réellement expérimenté cette parole d’Ostad Elahi « la colère agit sur l’âme comme un poison »: après cet événement j’ai vraiment été très mal physiquement et psychologiquement en sentant d’abord sur moi l’effet dévastateur de la colère mal maitrisée !
En conclusion voila le décalage entre un comportement dit éthique qui consiste à maitriser mes pulsions de colères et la manière dont je me suis comporté, entre la perception que j’ai de moi même et la réalité de ce que je suis : quelqu’un de colérique !
Merci de nous donner l’opportunité d’écouter et de réécouter cet enseignement
Cet extrait m’a ete tres utile merci
même expérience aujourd’hui, en général je passe pour quelqu’un de calme mais il ne faut pas me chercher et je déteste qu’on pointe mes défauts ce qui s’est passé ce matin; alors sous l’effet d’une colère montante j’ai failli réagir puis j’ai débuté mon travail pour discuter avec la personne ultérieurement; ça fait plaisir de pourvoir un peu maitriser sa colère même si elle est sournoisement ressortie par des critiques détournées…globalement la personne avait tord d’agir ainsi surtout que je suis hiérarchiquement supérieur mais les remarques désobligeantes de l’autre personne ne sont pas arrivées par hasard et elles pointaient le doigt sur un défaut caractériel de ma part qui depuis longtemps empiète sur le droit des autres
Très intéressant, merci, je me suis permis de reporter votre article.
Je dois dire que la sémiologie de celui qui ne s’engagerait que dans la théorie pure m’a vraiment surprise. Une vraie claque dès lors que l’on s’interroge un peu sur son propre ratio théorie / pratique … De là à interpréter cette surprise comme la marque d’un certain « archivisme », il n’y a peut être qu’un pas …
En tout état de cause, tout ceci m’a évoqué quelques analogies concernant la médecine, du corps cette fois ci, et les médecins en général, que je vais essayer de synthétiser … à suivre.
Merci d’avoir poster cet extrait.
Je dois dire que j’ai aussi été confronté à des situations ou j’ai appris à me connaitre (alors que je croyais déjà me connaitre!)
Par exemple, je pensais aussi ne pas être colérique, et, 2 semaines après avoir fait une remarque à ma mère qui s’énervait sur des fonctionnaire, un simple passage au secrétariat de ma fac et à la mairie m’a vraiment mit hors de moi, et j’ai compris que, moi qui croyait être bien plus patient, était en fait bien pire.
Cependant, je n’ai pas vraiment pratiqué dans cet exemple. Le fait de me rendre compte que je suis colérique est une forme de progrès, et demande de prendre du recul sur soi, mais est ce pour autant in vivo? la vraie pratique n’aurait elle pas consisté par exemple à me forcer à être plus patient tout les jours (envers des personnes qui m’ennuient ou autre…)?
@Bernard GrandAdam Merci pour cette expérience.
Moi aussi j’ai eu une expérience, récemment, qui ma marqué profondément, où j’ai palpé une des puissances de mon organisme psychospirituel (le soi impérieux) et qui m’a permis de découvrir des traits de ma personnalité.
Comme je l’ai écrit précédemment (voir http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/le-carnet-de-bord-un-outil-pour-pratiquer-l-ethique ), ces trois dernières années, au niveau professionnel, ont été caractérisées par des diminutions répétées de mes responsabilités, qui m’ont permis de prendre conscience et ensuite d’être (du moins en partie) soigné d’un défaut que je trainais depuis des années : le sentiment de supériorité. Un véritable fléau qui vous rend hautain, froid et aussi susceptible de vous irriter facilement vis à vis de ceux dont le comportement n’est pas à la hauteur (un ami qui est paresseux et n’étudie pas vous irrite, quelqu’un qui parle de soi-même tout le temps vous agace …)
Ce qui est intéressant est que, jusqu’à il y a très peu de temps, je croyais que ce défaut étant soigné, je pouvais baisser la garde vis à vis de mon orgueil, car j’avais souffert et j’avais « déjà donné » (puisque ma situation professionnelle avait été très lourde à supporter). Mais c’est sans compter avec l’autre manifestation de ce même défaut : l’égocentrisme (voir http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/humilite-3-reperer-en-soi-les-caracteristiques-de-lorgueil-consubstantiel/ ) et c’est aussi sans compter avec le fait que les véritables défauts, ceux qui sont très encrés en nous (comme l’orgueil en ce qui me concerne) demandent le travail d’une vie.
La manière dont j’ai (re)pris conscience de cette autre face de l’orgueil m’a vraiment marqué. Voilà donc mon récit : il y a une personne que j’apprécie et que j’admire énormément, qui a fait beaucoup pour moi et que je considère comme un modèle, et dont la seule présence est une source de joie pour moi. C’est aussi quelqu’un de très très pris, et cela faisait un an que je n’arrivais pas à le voir, jusqu’au jour où enfin, je me suis retrouvé face à lui. Et c’est là que, à ma grande stupeur, j’ai été envahi par une froideur inhabituelle, comme si la chose m’était parfaitement indifférente.
Il m’a fallu plusieurs heures pour comprendre que la cause de cette expérience bien étrange, avait été ma susceptibilité. En effet, d’une façon inattendue et sans me rendre compte, j’avais été vexé qu’il n’ait pas eu le temps de me voir pendant aussi longtemps. La froideur qui m’avait envahi était le résultat de mon égocentrisme et donc de ma susceptibilité qui avait pris sournoisement le dessus. Les jours qui ont suivi cette rencontre m’ont permis de réfléchir et étudier cette expérience, et m’ont amené à conclure que le chemin était encore très long et que je devais m’attendre à encore bien d’événements désagréables mais thérapeutique pour soigner mon orgueil !!
Comme je l’avais dit plus haut, j’ai toujours eu une tendance à l’archivage.
D’ailleurs j’ai aussi une bonne mémoire, et j’ai accumulé des tas de données dans une pièce de ma maison…
Il y a quelques temps, j’ai fait un rêve au cours duquel je devais me rendre dans un haut lieu spirituel. J’allais prendre un RER pour y aller mais lorsque celui-ci est arrivé, mes jambes étaient tellement faibles, presque paralysées, que je ne pouvais avancer qu’à la vitesse d’une fourmi et j’ai raté mon train…
Cela m’a beaucoup donné à réfléchir car j’ai relié ce rêve à cet extrait de conférence donné par Bahram Elahi, dans lequel il parle de la faiblesse de l’âme lorsque celle-ci ne met pas en pratique « in vivo » les principes éthiques. J’ai eu le sentiment que l’état que je ressentais dans le rêve était en fait l’état de mon âme…
Cela m’a un peu ébranlé et en tous cas m’a incité à être un peu plus concernée par la pratique spirituelle.
@KLR
Merci de votre commentaire, vraiment très intéressant votre rêve/explication. Cela m’a permis de m’expliquer aussi des rêves analogues où je me voyais avancer avec beaucoup de difficultés car mes jambes ne suivaient pas.
Une fois, dans un de ces rêves, j’avais vu clairement que le problème était dû à une question d’attachement à la matérialité car j’avais quelques chose sur mon dos qui me rendait lourd et m’empêchait d’avancer rapidement. Mais d’autres fois c’était un problème de paralyse des jambes que je n’avais jamais réussi à expliquer. L’explication que vous évoquez – un manque de pratique – me semble très appropriée et en lien avec l’extrait video.
@ À.
Merci pour votre expérience, qui m à fait prendre conscience d un point : je suis atteint malheureusement de la même maladie que vous a savoir : le supérioritisme.
J ai également eu le même type d’épreuve que vous il y a quelques années à savoir j ai été
harcelé pendant 4 ans par un chef malveillant. Je me trouve facilement irritable depuis quelques années avec une tendance à juger trop rapidement les gens. Pouvez vous me conseiller si vous avez trouve des astuces pour lutter contre ce point ?
En souhaitant une bonne année 2013 à tous.
BG
« In vivo » m’évoque une mise en pratique dans le vif, sans fioriture ni alibi, avec l’attitude, le mot, le geste et le comportement justes, qui, s’ils sont mis en mouvement, ne laissent aucune place à l’à peu près. Ce mot, je le vois comme une clé qui m’ouvre la bonne porte derrière laquelle se trouve la spiritualité vraie et authentique, celle qui contient tous les trésors des principes éthiques à dépoussiérer. Je me dis alors, qu’il y a urgence pour moi à les réactiver afin que cette année à venir me retrouve le prochain 31 décembre 2013 un peu plus consciente dans la connaissance de soi et beaucoup plus résolue dans ma conviction de ne pas rater le coche. Bonne année à tous.
@ Bernard Grandadam
Moi aussi je suis sujette au supérioritisme. Je suis irritable et je juge !
Je me trouve des excuses même. Je me dis que comme j’ai du mal à archiver, mon supérioritisme n’est peut-être pas si lourd que ça… Mais je n’ai aucun moyen de me repérer.
Je n’ai pas d’astuce vraiment pour lutter mais plutôt une stratégie que la vie m’a offerte sur un plateau : la répétition des échecs.
finalement : je note lorsque j’échoue et je vois les réussites des autres par simple comparaison.
Finalement plus j’ai regardé, plus j’ai observé que c’est assez souvent dans des domaines qui sont importants pour moi alors ça a l’effet secondaire de me calmer, d’être moins critique parfois. Pas seulement par dépit, mais aussi par le fait de savoir qui je suis plus clairement. Par ex.
Comme j’ai eu du mal (depuis l’enfance) à avoir un intellect rempli comme j’aimerais et que j’ai pu entendre des personnes autour de moi qui parlent très bien et racontent avec précision des choses que je rêverai de pouvoir comprendre, mon égo se fait plus petit… et plus discret à force. Par obligation !
D’autant plus que comme souvent dans ces situations, mon égo est mis à mal par leurs remarques supérieures, et leurs comportements hautains, je finis par me souvenir qu’être agréable avec les autres c’est très important. Car blesser les autres, ça fait du mal tout simplement. Je me mets plus facilement à la place des autres qui se font malmener.
Pratiquer… ne pas archiver. j’ai remarqué qu’il y avait plusieurs niveaux d’engagement possibles dans la pratique, et que souvent je me situe à un niveau d’engagement faible.
Par exemple: j’essaye de me mettre à la place des autres, mais souvent cela se concrétise par un petit coup de fil, un SMS gentil, un mail…Enfin des actes qui ne m’engagent que superficiellement.
Je me suis fait la réflexion plusieurs fois : lorsqu’il m’est arrivée de m’engager un peu plus (en allant chercher une personne âgée proche à la gare, ou en prenant ma voiture après une journée de travail pour aller à 100km à l’anniversaire d’une amie) que je ressentais une énergie positive bien supérieure, et finalement proportionnelle à l’effort et l’engagement que j’y avais mis.
Mais qu’il est difficile d’avoir un tel engagement !
par exemple: je suis dans une occupation quelconque, mon mari me demande si je sais où est tel médicament, je lui indique où il se trouve au lieu d’aller moi-même le chercher et lui apporter, ce qui m’aurait engager beaucoup plus !
Etre capable de quitter ses occupations pour être disponible pour autrui, ne serait-ce qu’avec ses proches, c’est déjà un engagement difficile au quotidien, mais en tous cas à portée de main !
Dans son livre « Médecine de l’âme », lB. Elahi explique le processus d’assimilation des nutriments éthiques par l’organisme spirituel. Par analogie avec le processus d’assimilation des aliments par le corps humain, l’assimilation d’un nutriment éthique se déroule en 4 étapes de l’attention (ingestion) à la mémorisation (digestion) puis la réflexion (absorption) pour arriver à l’étape de l’assimilation.
C’est à ce niveau que l’on commence la pratique in vivo, avec ces 2 phrases que je voudrai mieux comprendre …
– « il faut connaître « in vivo » les puissances qui règnent dans votre organisme spirituel et dans la psyché aussi »
– « quand vous connaissez in vivo, les vérités qui vous forment deviennent tangibles pour vous »
Les arguments que développe le professeur Bahram Elahi dans les raisons de la nécessité de la mise en pratique « in vivo » sont très clairs et très utiles. Le développement de son raisonnement qui amène à la conclusion d’une suffisance spirituelle, issue de l’archivage « in vitro » est limpide. L’explication du non archivage, la nécessité absolue et essentielle de la mise en pratique qui met en mouvement tout les rouages de notre organisme spirituel afin d’avancer en permanence pour de n’être pas un dinosaure asséché (cachectique!) inside et outside est jubilatoire !
Merci pour ce mot de « supérioritisme » tellement évocateur d’un recul notoire, dans une stagnation catastrophique dans l’attention aux autres, les mouvements du coeur, de l’âme et de l’esprit qui se tarissent et s’assèchent. Il nous ramène à cette humilité indispensable face à notre condition d’être humain, qui ne peut être que généreux et actif pour voir le bout de la route.
Un exemple pratique de lutte vécu récemment. Je reçois un message sur mon téléphone portable. Je l’écoute et me rend immédiatement compte qu’il s’agit d’une erreur; mon numéro a été composé involontairement.
Je suis face à un dilemme car je crois reconnaître la voix de la personne qui parle, et qui livre quelques détails à une tierce personne avec elle.
Je suis soumis à deux pulsions contraires. L’une veut en savoir plus, l’autre me dit de raccrocher.
J’opte pour raccrocher. Mais la difficulté est de raccrocher immédiatement, je laisse pourtant traîner quelques secondes d’une écoute curieuse…, malicieuse.
L’épreuve se répète avec le second message vocal laissé par erreur. J’ai agit plus vite cette deuxième fois.
Après analyse, il s’agit clairement d’une manifestation du soi impérieux car j’enfreins le droit de cette personne à l’intimité de sa vie privée. De plus, je n’aimerais pas qu’on écoute mes conversations à mon insu, même par erreur.
Et tout cela se joue en quelques fractions de secondes.
Remarque: j’ai rédigé cette anecdote immédiatement après cette expérience, et déjà j’avais des doutes quant à l’enchaînement exact de mes pensées, à quel moment est-ce devenu de la curiosité mal placée, etc.
J’en déduit donc la difficulté de se juger soi-même, et par prudence je me dit qu’il vaut mieux agir vite et fort: raccrocher immédiatement dès qu’on a compris qu’il s’agit d’une erreur.
En lien avec la lutte contre la suffisance ou supérioritisme spirituel comme évoqué par Pr. Bahram Elahi, un exemple vient de m’interpeller. Il s’agit de la simplicité des propos de p. Michel Jaouen dans l’émission Visages sur RCF que je viens de réécouter.
Loin de tout intellectualisme malgré sa formation, on sent la pratique de terrain auprès de jeunes incarcérés ou de jeunes souffrant d’addictions aux drogues. Il fut l’un des aumônier de la prison de Fresnes.
Le podcast est en accès libre ici (inscription gratuite nécessaire):
https://rcf.fr/spiritualite/temoins-de-la-foi/hommage-au-p-michel-jaouen-jesuite-aupres-des-toxicomanes
Ou autrement ici http://fr-fr.radioline.co/podcast-visages – taper rechercher (CTRL+F ou Cmd⌘+F sur Mac) puis « Jaouen » pour trouver l’émission. On peut directement aller à la 11ème min sans perdre en contenu puis à 13’30, 19’57, 28′ (sur l’autorité), 37′, 38’40 (sur l’affectif), et 45’50).
L’élément que je retiens dans cet entretien, c’est l’affection. J’y vois un comportement affectueux en toute simplicité, parfois ferme et intransigeant et parfois plein de bonté. Cela illustre la difficulté de la pratique in-vivo, qui doit avoir recours à la raison saine pour trouver l’équilibre. On voit bien ici comment la pratique de terrain, in-vivo, peut servir de remède au supérioritisme spirituel comme l’explique Pr. Elahi.
Jusqu’à peu, il y avait des exemples de traitements matériels efficaces in vitro qui n’ont pas marché in vivo, mais, notamment, je crois, du fait de précautions éthiques importantes quant à l’expérimentation sur l’être humain dans la médecine moderne, les effets néfastes n’étaient pas, je crois, spectaculaires. En plus, le coup de poker de Pasteur laissait penser à une sorte de contre-exemple.
De manière assez intéressante, la crise du Covid19 est l’occasion d’un exemple assez saisissant non seulement de la nécessité scientifique d’expérimentation (sérieuse) in vivo afin de pouvoir se fier à une expérimentation in vitro, mais aussi – et celle-là je ne m’y attendais pas – du danger de mégalomanie et supérioritisme qu’il y a à ne se fonder que sur l’expérimentation in vitro et du danger pour les autres qu’il peut y avoir à ça (entre autres beaucoup d’enseignements de ce à quoi je fais référence).
Lorsqu’on y réfléchit, ce danger est assez évident dans tous les domaines en réalité. Que ce soit en sport, en sciences, en arts, si l’on ne fait qu’imaginer ses théories ou les expérimenter dans des conditions qui ne sont pas celles de la vie réelle, on est naturellement porté à se surestimer. Il est facile d’être coureur de marathon in vitro ; en revanche, in vivo, la vérité ne trompe pas (si l’on est honnête avec ce que l’on constate in vivo, et qu’on ne le déforme pas au nom de l’expérimentation in vitro flatteuse pour l’égo).
Oui c’est vrai, il y a en chacun de nous une tendance mégalomaniaque, on voudrait trouver le truc qui va guérir tout le monde et passer avant les autres ; c’est bien d’avoir cette analogie avec le monde matériel, le in vivo est indispensable pour assimiler les vérités et c’est la voie de l’humilité tellement c’est difficile et qu’on sens que sans Son aide on n’y arrive pas, alors que le in vitro augmente l’orgueil alors qu’on n’a rien fait.