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Humilité 3 – Repérer en soi les caractéristiques de l’orgueil consubstantiel

Par , le 25 Mar. 2012, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
Tout petit devant le cosmos

Comme tout caractère omniprésent et envahissant, l’orgueil consubstantiel est difficile à localiser. Il est pourtant possible de le repérer à partir d’un certain nombre de caractéristiques. Ces caractéristiques sont plus ou moins marquées selon les personnes, mais nul n’en est entièrement dépourvu. Il suffit de plonger en soi-même pour y retrouver, sous des formes parfois obscures, parfois subtiles ou détournées, des tendances lourdes qui s’expriment plus ou moins ouvertement en fonction des situations.

Égocentrisme

La première de ces caractéristiques est l’égocentrisme, ou la tendance à tout rapporter à soi et à prêter à sa personne une importance plus grande qu’elle n’en a en réalité. En théorie, je sais bien que je ne suis qu’un être humain parmi 7 milliards d’autres êtres humains, sur une planète perdue au milieu du cosmos. Mais en pratique, j’agis et je ressens les choses comme si j’étais le centre de l’univers et comme si tout tournait autour de moi. Quelques exemples tirés de la vie quotidienne sont particulièrement révélateurs de cet état d’esprit.

  • Exemple 1 : je rentre dans une salle de réunion, et au moment précis où j’ouvre la porte, j’entends deux personnes qui pouffent de rire. Quelle est, parmi l’infinie diversité des causes possibles, la première qui me vient à l’esprit ? Même si je suis quelqu’un de très assuré, il est à parier que l’idée au moins me traversera l’esprit : « Ils rient de moi ». Il est probable, si du moins je bénéficie d’un psychisme sain, que je serai immédiatement capable de me reprendre et de rationaliser la situation (« Il n’y a aucune raison qu’ils rient de toi. Ne sois pas parano. »). Mais il n’en reste pas moins que ma première réaction interprétait ce rire en fonction de ma personne. Ma tendance naturelle est de disposer les choses et les gens autour de moi – que ce soit pour ou contre moi.
  • Exemple 2 : tout le monde a déjà vécu dans sa vie l’expérience cuisante qui consiste, pour une raison ou une autre, à se ridiculiser en public. Dans ce genre d’expérience, l’importance de l’événement, somme toute assez insignifiant, est sans commune mesure avec la façon douloureuse dont nous pouvons le vivre sur le coup. Comparons maintenant cette souffrance à celle que nous éprouvons quand nous apprenons la nouvelle d’un tremblement de terre dans un pays lointain, où des milliers de gens sont morts ou attendent dans des conditions atroces des secours qui n’arrivent pas. Soyons sincères avec nous-même : laquelle des deux souffrances est-elle la plus intense ? Et pourtant, lequel des deux événements est-il objectivement le plus terrible ?

Cette tendance est sans doute naturelle et certainement nécessaire à la préservation de soi. Mais la mettre à jour nous permet malgré tout de prendre conscience de la relation passionnelle que nous entretenons avec nous-même et des distorsions colossales que cela provoque dans notre perception des choses.

« Supérioritisme »

Il est un phénomène très curieux, que l’on peut oberver de façon quasi constante dans la vie de tous les jours : une même remarque, plutôt inoffensive à la première personne (« Je suis nul ! ») devient parfaitement insupportable à la deuxième personne (« Tu es nul ! »).

« Théotime ne pense jamais sans amusement au vieil Abba Léonidès qui aime à dire : « Je suis un âne, un sot, un pauvre homme, un pécheur, le dernier de tous », et qui sourit d’attendrissement en s’accablant de la sorte. Car il y a une chose qu’Abba Léonidès n’aime pas du tout, c’est qu’on lui fasse des remarques. Qu’on lui signale une petite erreur, un petit manque, il se met en colère, et le rouge lui monte aux oreilles. Il revendique de travailler tout seul à son humilité. »

Frère Denis Hubert, Théotime, Chroniques de la vie monastique, Paris, Karthala, 1998.
Cité in : Christophe André, Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi
Paris, Odile Jacob, 2006, p. 420-421

Pourquoi réagissons-nous si mal aux critiques qui nous viennent des autres, alors que nous sommes pourtant les premiers à nous les adresser à nous-mêmes, et que nous sommes même capable de les verbaliser devant les autres ? Ce n’est donc pas tant le fond de la critique qui nous blesse (même si ce fond joue un rôle non négligeable) que le fait qu’elle soit exprimée par un autre.

L’autre, en me critiquant, me blesse, parce qu’il me rabaisse et ce faisant remet en cause une autre des tendances profondes qui structurent mon rapport au monde : le « supérioritisme ». Car j’ai le sentiment d’être non seulement au centre, mais aussi au sommet du monde. C’est bien ce qui explique le caractère extrêmement désagréable des remarques et des critiques qui nous viennent d’autrui, ou encore, des situations d’échec que nous vivons devant les autres.

Cela ne veut pas dire, bien évidemment, que nous sommes tous atteints de mégalomanie. Les choses sont évidemment bien plus complexes quand nous les vivons. Il y a par exemple des gens dont on ne peut nier la supériorité sur tel ou tel point, des gens que l’on admire et que donc on place au dessus de soi. Mais en y regardant de plus près, on pourra mettre en lumière quelques unes des stratégies mises en place par l’ego pour se rendre ces situations supportables.

Ainsi, les personnes que nous admirons sont souvent éloignées de nous, que ce soit physiquement ou symboliquement. Elles ne font donc pas d’ombre à notre ego. Il s’agit par exemple de célébrités ou de quelqu’un qui se distingue nettement de nous par son âge, son expérience, sa situation sociale… Je peux aussi très facilement reconnaître la supériorité de quelqu’un dont le terrain d’excellence n’entre pas en concurrence avec le mien : je veux bien admirer un violoniste remarquable si je ne joue moi-même d’aucun instrument. Mais s’il se trouve que je suis troisième violon dans un orchestre, j’aurais plus de mal à admettre la virtuosité du deuxième violon et sa supériorité sur moi.

Autre exemple : je peux admirer quelqu’un de proche, dans la mesure où cette proximité valorise mon ego qui finalement y trouve son compte. Si mon ami d’enfance devient subitement une star de cinéma, je peux soit devenir jaloux et m’éloigner de lui, soit l’admirer et permettre à mon ego de recueillir un peu de sa gloire parce que je fais partie du cercle de ses intimes. Je devrai certes admettre qu’il se trouve sur un sommet plus élevé que le mien, mais je m’assure du même coup une place de choix par rapport à tous les autres : je suis le deuxième sommet le plus élevé.

Bien entendu, je peux aussi accepter en toute simplicité une place plus modeste, je peux admirer et aimer en toute sincérité. Mais ce ne sera en général pas là mon premier mouvement, ma pente naturelle. Cette attitude ne s’acquiert que dans un deuxième temps au prix d’une réflexion et d’un effort de maîtrise de l’ego.

Égocentrisme et « supérioritisme » sont à mon sens les deux caractéristiques les plus saillantes de l’orgueil, deux tendances de fond, dont la pression agit secrètement au cœur de la plupart de nos pensées et de nos comportements. Il est extrêmement difficile de les décrire. Omniprésentes, mais subtiles et fluctuantes, elles sont difficiles à cerner, et quand on pense enfin en avoir repéré une manifestation, elles se figent et prennent une forme caricaturale et grossière dans laquelle on a du mal à se reconnaître. Se croire au centre et au sommet du monde, pensons-nous, est l’affaire des fous et des mégalomanes. De fait, aucune personne sensée ne se pense consciemment au centre et au sommet du monde. Mais dans la pratique, nos comportements et les diverses émotions qui nous animent témoignent de la présence de ces tendances profondes en nous.

Cette représentation, même schématique, nous permet en tout cas de préciser quelques-unes des définitions que nous avons données jusque là. L’orgueil consubstantiel est en moi une force omniprésente et toujours active dont le but est de créer et de maintenir l’illusion d’un ego surdimensionné. L’humilité, par opposition, est une force qui me permet de résister à la pression de cet orgueil en ouvrant mon regard sur la réalité de ce que je suis et de ma place dans le monde.


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34 commentaires

  1. TUR le 25 Mar 2012 à 14:40 1

    Je suis bouleversé par ce que vous écrivez c’est tellement juste. Je n’ai lu que la partie sur l’égocentrisme et pas pu continuer tellement que j’étais effrayé de voir la véracité de ce texte en ce qui me concerne. Je vous remercie de tout coeur de développer ce point tellement présent en nous. Ce qui serait bien c’est que l’on puisse garder toujours ce genre d’explication à l’esprit et se le rappeler…… comment faire?

  2. radegonde le 25 Mar 2012 à 17:00 2

    En suivant les pas d’Ostad, je me disais que je travaillais depuis des années sur ce « superioritisme » qui me parait insupportable et que j’ai de la peine à traquer en moi….
    (mais que le supérioritisme de »l’autre »m’est insupportable !!!!, tellement visible que je ne comprends pas qu’il ne le voit pas lui-même…………)

    La paille dans l’œil du voisin est un objet de discussion sans fin, alors que je peine à voir la poutre qui obscurcit ma vue !!!

  3. marie le 25 Mar 2012 à 19:09 3

    Il est tellement vrai que la critique de l’autre nous fait souffrir, nous cuit…A l’exception des critiques faites avec une telle attention, une telle délicatesse. Celles-là ne provoquent pas en nous le sentiment d’être rabaissé.
    Aussil est-il bon, « de l’autre côté de la barre », de se souvenir de cet orgueil consubstantiel chez la grande majorité des hommes, pour faire attention à la forme et au ton de notre critique.

  4. Or le 25 Mar 2012 à 19:18 4

    Je me retrouve bien dans ce texte! À méditer et à travailler.

  5. Tonio le 25 Mar 2012 à 20:00 5

    Dit comme cela, c’est limpide. Ces caractéristiques s’expriment de manière tellement « massive » en moi, que j’ai fini par m’y habituer et par les dédramatiser (à la manière d’Abba Leonidès qui maintient son illusion de supériorité en avouant ses fautes), et du coup je ne faisais pas le lien avec l’orgueil ! Comme quoi, plus c’est gros, moins on le voit. Merci pour la prise de conscience. Reste maintenant à lutter… sans déprimer ! La piste que j’entrevois à ce stade est d’essayer de changer de référentiel : sortir de la « compétition » matérielle pour m’ouvrir au progrès spirituel, avec à l’esprit le cap du contentement divin. Mais cela s’annonce plus difficile à faire qu’à dire !

  6. A. le 27 Mar 2012 à 6:59 6

    A mon avis, une des manifestations les plus fâcheuses de ce supérioritisme est celui que l’on ressent lorsque que nous avons beaucoup de notions théoriques dans le domaine de l’éthique /spiritualité et qu’en même temps l’on manque d’expérience pratique dans ce même domaine. Les échecs essuyés dans la pratique permettent d’atténuer ce sentiment de supériorité.

    J’ai souffert de cela pendant 17 ans et je me souviens très bien que je me sentais carrément vexé lorsque les gens ne faisaient pas attention à moi, ne m’écoutaient pas et ne me posaient pas de questions sur la spiritualité. Or comme peu de personnes s’intéressent à l’éthique/spiritualité, les relations que j’entretenais avec les autres ressemblaient à celles d’un professeur frustré avec des élèves qui ne l’écoutent pas. Au passage j’ajoute aussi que ceux qui s’y intéressaient (à l’éthique/spiritualité) n’étaient probablement pas très attirés par ma façon de faire non plus puisque les gens aiment ceux qui sont humbles.

    Je n’ai pris véritablement ampleur de ce défaut qu’après avoir été dégradé à plusieurs reprises sur le lieu du travail (voir commentaires à l’article précédent sur l’humilité), et je crois même que ce défaut s’est atténué récemment parce que je ne ressens plus du tout ce besoin de donner des leçons. Cela ne fait que confirmer que les événements désagréables que l’on vit peuvent être des thérapies divines aux effets bénéfiques importants. Pour ma part ce que j’ai vécu au travail a radicalement changé la vision que j’ai de moi-même par rapport aux autres. Je me sens beaucoup plus proche de la réalité, plus « sain ».

    J’ajoute aussi que, dans le passé, lorsque je prenais conscience de ce défaut de supérioritisme, j’essayais de me raisonner et de me convaincre que je n’étais pas supérieur (je passais en revu mes échecs, mes défauts) mais cela ne durait que peu de temps et le travail de raisonnement n’était véritablement efficace que si je venais d’essuyer un échec ou de vivre une situation où un de mes défauts avait été mis en évidence. En d’autres termes, le fait de me raisonner me permettait de diminuer mon sentiment de supériorité seulement quand je pouvais faire appel à des souvenirs qui étaient encore frais dans ma mémoire.

  7. charlie le 27 Mar 2012 à 16:06 7

    Saisissant de vérités, en effet, votre texte. Je m’y suis vue direct du début à la fin. C’est à la fois déprimant de se rendre compte jusqu’où peut aller la pensée égocentrique et le ressenti teinté d’orgueil, et rassurant, en quelque sorte, de voir que je ne suis pas la seule 🙂 à avoir ce genre de comportement.
    C’est motivant également de se dire que l’on peut essayer de remettre les choses à leur « juste » valeur puisque d’autres en ont eu conscience et l’ont fait.
    Lire qu’une autre personne vit la même chose que nous, nous marque davantage que si l’on se disait simplement à soi-même « je suis comme ci ou comme ça ». L’autre agit comme un miroir, et en lisant vos expériences pratiques, c’est comme si je voyais devant moi un bout du film de ma vie. Cela concrétise ce que je ne gardais qu’en pensée furtive. Bref, merci de votre sincérité qui ne fait pas 36 détours pour dire ce qui est. Ce genre de site aide à ne pas oublier, à ne pas nous oublier.

  8. charly le 28 Mar 2012 à 1:18 8

    Moi mon « supérioritisme » a carrérément construit un personnage, me permettant ainsi de me déculpabiliser et de me soustraire aux critiques qu’on pourrait m’adresser.

    En gros je m’imagine, que je suis un être incompris des gens, du fait de mes préoccupations éthiques, de mon travaill intérieur sur moi-même….oooh attention !, ou pour tout autres raisons.
    Et cette carapace illusoire que je me suis construite, me dédouane d’essayer de chercher l’erreur ou le dysfonctionnement en moi, car je me dit orgueillesement des que je recois une critique  » vas-y laisse tombé, il a pas compri pourquoi j’ai fait ci ou ca « .
    Et donc je perd une précieuse occasion de mettre en lumière une de mes mauvaises tendances ou défauts.

    En réalité le corolaire du supérioritisme, c’est bien l’ignorance, c’est à dire se connaitre très très mal, voir pas du tout. Car quelqu’un qui véritablement travail sur lui, essaye toujours de se voir au centre du dysfonctionnement ou de la critique, comme si il aurait toujours quelque chose à se reprocher.

  9. mahaut le 28 Mar 2012 à 21:27 9

    Merci pour cette 3° étude sur l’humilité.

    Au cours de ma vie j’ai dû apprendre à me méfier de moi-même, du fait de paroles pourtant prononcées en sincérité, fondée par un désir de très bien faire, mais aussi animée de supérioritisme car croyant « délivrer un bon message ». Je n’ai pas de souvenirs cuisants, à l’âge adulte, comme vous A. J’en ai eu un très cuisant dans l’enfance, qui m’a énormément marqué et dont j’ai mis des années à tirer les conséquences, ne sachant même pas que l’on pouvait parler de cela avec quelqu’un…

    J’ai eu souvent un sentiment parfois d’être d’un type de « personne décalée » par rapport aux autres, justement à cause de mes propos, je n’arrivais pas à m’expliquer tout ceci, croyant avoir prononcé seulement quelque chose de juste et partagée par tout le monde, du bon sens, au fond de mon coeur, je voulais bien faire.

    Selon le cercle d’où l’on parle les propos ne sont pas perçus de la même façon. A cause du pli dont j’ai été affligée, on m’a parfois attribué des pensées ou des traits verbaux, dont je n’étais pas l’auteur, la méprise me faisait rire et je pensais être reconnue pour un bel aspect de mon caractère, de mes façons de faire. J’ai même joui de l’attribution de propos que je n’avais pas proférés, je me sentais « honorée »par cette attribution quand on me citait en riant et j’étais même fière de ma personne. L’égo étant toujours prêt à s’émoustiller.

    Le premier cercle restreint de la famille est un lieu très décapant pour combattre ses défauts, la providence a bien ciblé pour m’éduquer. Dans mes rôles d’autorité face à plusieurs enfants et d’autant que j’étais seule à assumer 2 rôles, bien qu’animée de bonnes intentions et du désir de bien éduquer qui est un devoir pour un parent, j’ai beaucoup souffert par mes enfants quand ils ont grandi…

    Mal-perçue dans certaines circonstances, soupçonnée alors que je ne voulais que faire du bien. J’avais la réputation auprès de mes enfants d’être gentille, coulante, mais si une limite inacceptable de mon point de vue était atteinte, j’avais aussi la réputation de ne pas démordre avant d’obtenir réparation.

    J’ai reçu comme des coups de massues quand l’un de mes enfants un jour m’a dit « tu parles comme si tu avais des chevrotines dans la bouche ». Aucun parent ne peut chercher pas à engendrer chez ses enfants, de la culpabilité, suite à une critique ou un jugement, et provoquer un sentiment de honte indélébile, voire in fine quelque chose de vécu comme un manque d’amour !

    Je me suis regardée, pour comprendre l’énormité de mes propos, je ne pouvais m’imaginer avoir un fusil en bouche. J’ai découvert que je ne m’étais finalement jamais entendue moi-même, j’ai compris que dire d’une manière directe, sans lâcher prise, était une erreur et qu’il me fallait changer à 180 °

    La recette de l’humilité m’a permis de rentrer en grâce auprès de certains de mes enfants, quoique certains persistent à dénoncer toujours ce trait chez moi, que pourtant j’aurais cru liquidé, l’âge des conflits étant passé ! En tout cas élever et éduquer mes enfants m’a « éduqué » et j’ai appris la nécessité d’un certain effacement sous peine de perdre leur confiance, sinon pourquoi aurai-je en même temps été l’artisan de mon échec ?

    J’ai encore bien des progrès à faire, difficile de se refaire, je tourne 7 fois ma langue dans ma bouche, il y a des sortes de coeurs meurtris plus que d’autres, qu’il faut savoir ménager.

  10. ajile le 29 Mar 2012 à 22:34 10

    Très belle démarche que de chercher à repérer l’orgueil consubstantiel, mais de par sa définition même (la consubstantialité étant l’unité et l’identité de substance) sa quête consciente m’apparaît délicate. Peut-on identifier, puis lutter contre notre propre substance ?
    Si, sur le fond, l’égocentrisme et le supérioritisme sont des ennemis évidents de l’humilité; il convient d’être prudent dans leur observation objective.
    Dans la culture chinoise, le plus grand affront que l’on puisse faire à l’autre, c’est de lui faire « perdre la face » (par exemple en le dénigrant en public). On pourrait donc penser que tous les Chinois sont des gens horriblement orgueilleux (ce serait quand même étonnant), mais on peut aussi constater que cet état de fait force les Chinois à avoir en permanence leur attention focalisée sur ce qu’ils disent de l’autre afin qu’il ne perde pas la face. L’orgueil de l’un se transforme-t-il alors en l’altruisme de l’autre ?
    D’autre part, dans la démarche de connaissance de soi, il convient de ne pas sombrer dans les pratiques (équivalentes) réprouvées que sont l’auto-diagnostic et l’auto-médication; sauf si l’on est médecin bien sûr … Quelque chose du type « encore une preuve de mon égocentrisme, cela démontre bien mon supérioritisme, etc … ».
    L’humilité c’est aussi de s’accepter (tel que le Divin nous a fait) et de continuer à chercher la Vérité.

  11. Ms le 31 Mar 2012 à 11:44 11

    Je me reconnais totalement tout au long de cet article: merci beaucoup pour ce post ! Je parviens désormais à mettre un terme sur cet orgueil détourné que je ressens en moi.

    J’ai toujours trouvé cette manifestation subtile en ce que je pense que mon ego me donne l’illusion que je ne suis pas orgueilleuse pour justifier mes actes et pensées par rapport à autrui, voire même que je suis véritablement humble, alors qu’en réalité je fais pleinement preuve d’orgueil sans le savoir.

    A une période, je suis allée jusqu’à me convaincre que je ne suis pas orgueilleuse, je me positionnais en victime en me mettant dans la catégorie des personnes qui n’ont pas confiance en elles et qui se sous-estiment constamment. La réalité est tout autre, comme on peut le lire dans l’article.
    Au fin fond de moi, je suis si orgueilleuse que ce raisonnement est une manière d’attirer l’attention vers MOI, de justifier ces comportements des gens qui ME touchent: je disais que ne comprends pas pourquoi est-ce que l’on se comporte de telle et telle manière avec moi et j’essayais de me convaincre que je tentais de chercher ce que j’avais fait à la personne pour engendrer cela (toujours une forme d’auto-flagellation, d’illusion que l’on fait passer l’autre avant nous) alors qu’en réalité c’est le manque de considération de la personne qui me touchait, par exemple, ou encore son changement de comportement à MON égard.

    Il est vrai que si cette personne changeait de comportement face à une personne tierce (non moi), cela ne me toucherai pas du tout, ce qui montre bien cette idée de centre du monde. Mon ego me faisait croire que c’est son comportement qui me gênait alors que c’est le fait que cela me concerne directement qui me touchait. Cela touchait mon égo et n’allait pas dans le sens de sa satisfaction donc j’y portais de l’importance. D’ailleurs, toujours en référence avec l’article, j’ai tendance à dramatiser les choses. Avec du recul, je peux faire la part des choses mais, sur le coup, c’est comme cet exemple de tremblement de terre. Toute personne a qui je ferai part de mes émotions et réactions à chaud me prendrai certainement pour quelqu’un de bizarre principalement parce que ce n’est pas proportionné avec ce qui se passe en vrai. Le mental a une capacité à nous faire sentir mal, à aggraver les choses alors que cela n’a pas lieu d’être allant jusqu’à nous faire croire que c’est tout à fait proportionné. Notre vision est alors totalement dévier et nos raisonnements aussi.

    C’est non seulement très subtile mais aussi très dangereux car notre mental peut être manipulé à tel point que je me conditionne à penser que je suis victime alors que je recherche une satisfaction permanente de mon égo.

    1. libellule le 26 Mar 2015 à 20:16 11.1

      Votre commentaire me parle car il décrit exactement ma manière actuelle de vivre les choses et de les ressentir..comment avez vous fait pour débloquer la situation?

  12. Wilhelm le 04 Avr 2012 à 7:25 12

    Voila ce que j’ai expérimenté dans ce domaine.
    Dans le terme de consubstantiel il y a la signification d’ « avec la substance » ou « collé à la substance », ou « faisant partie intégrale de la substance ». L’approche d’arjile est ainsi intéressante car si le diagnostique exact et déplaisant de l’égoïsme et du supérioritisme est incontournable, on ne voit qu’un nombre limité de directions de solutions.
    La première conduit à modifier sa substance, ce qui est difficile et souvent ne s’acquiert qu’au profit d’épreuves si difficiles qu’on souhaite en général faire l’économie. Mais on n’a pas le choix et on les accueille telles quelles et bénéficie parfois de leurs effets de modification de la substance (et donc de ce qui lui est consubstantiel). D’ailleurs quand de telles épreuves nous arrivent, on ne le clame en général pas sur les toits tellement c’est difficile.
    L’autre possibilité d’action, plus active celle-ci (par opposition à subie comme dans le cas précédent), est de s’accepter tel qu’on est. C’est-à-dire se voir et s’accepter égoïste et du supérioritique (sans aimer l’être). En se connaissant on se méfie en quelque sorte de soi-même et essaie de modifier progressivement son comportement. Mais à l’inverse, une telle démarche est limitée car puisque le défaut est attaché à la substance, sa résistance et même sa résistivité (consubstantielle) sont considérables. Les résultats que l’on obtient alors sont sinon négligeables, en tout cas réduits.
    Epreuve lourde qui donne des résultats.
    Epreuve mesurée qui donne peu de résultats.
    Un dilemme prégnant.
    Cependant une lueur apparaît au bout du tunnel de la réflexion, de la recherche et de l’expérimentation: lorsque l’on pend en partie conscience de la problématique de l’orgueil consubstantiel se manifestant par l’égocentrisme et le supérioritisme, on devient de fait un peu moins esclave du supérioritisme. En effet, on sait alors que c’est ridicule d’être affecté de supérioritisme. Cette notion de ridicule proche du consubstantiel nous aide à tenter d’être un peu moins ridicule, et donc de lutter contre le supérioritisme.
    D’autre part cette distanciation vis-à-vis de soi-même permet alors de s’aimer un peu moins et donc par nature de devenir un peu moins égocentrique puisque l’on n’aime plus ce défaut.
    Finalement, savoir mieux et connaitre un peu l’orgueil consubstantiel se manifestant par l’égocentrisme et le supérioritisme, permet d’être un peu moins jouet et victime de cet orgueil consubstantiel, tout en sachant que par nature consubstantielle ce répit n’est que provisoire et temporaire et que l’animal guette dans sa cachette.

  13. rose le 04 Avr 2012 à 22:58 13

    une expérience du sujet, pour moi, a consisté en un travail sur la pensée et au fait de changer de regard. La situation qui m’y a poussée montre aussi que c’est le plus souvent avec ses plus proches que les occasions de travail sur soi se présentent.
    Il y a quelques années, je ne supportais pas l’attitude de mon mari en société. Il faisait régulièrement des blagues que je ne trouvais pas très drôles, et je trouvais qu’il manquait de sens psychologique dans ses relations avec les autres. Et j’imaginais que j’étais jugée (négativement!) à travers lui.
    C’est la réflexion d’une amie qui m’a mis la puce à l’oreille, le jour où elle m’a dit que mon mari était un homme plein d’empathie et très fin! Moi qui croyais qu’on ne retenait que ses blagues à deux sous, et qui ne voyais même pas cette finesse qu’elle évoquait. Mais comme j’avais confiance en elle, je l’ai crue! J’ai alors cherché à identifier ces qualités qu’il avait (qu’il a) pour bien devoir admettre que je ne les avais pas. Et sur cette finesse, c’est bien parce que j’en étais dépouvue – alors que je pensais allègrement le contraire – que je ne pouvais pas l’identifier chez lui.
    C’est d’ailleurs ce point que je retiens du supérioritisme : on se croit au-dessus parce qu’on n’a pas l’aptitude à discerner la richesse, la qualité en l’autre; comme un débutant n’a pas la capacité d’apprécier la maîtrise et les compétences de quelqu’un d’expérimenté, quel que soit le domaine. Mais pouvoir en prendre conscience, par soi-même ou grâce à quelqu’un d’autre, est déjà un grand pas. Et se comparer devient un moyen de lutte. Petit à petit on « grignotte » sur soi. Ceci dit, cette approche n’est sans doute pas généralisable, car je crois que chacun rencontre les situations de progrès qui lui sont propres, ce en quoi je rejoins le commentaire de A.

  14. a.d. le 05 Avr 2012 à 4:25 14

    @MS
    Je m’y retrouve. Dramatiser ce qui nous arrive, quelle victoire de l’égo !

  15. Ms le 07 Avr 2012 à 10:28 15

    @a.d.:
    Je trouve aussi !
    Pour ma part, c’est d’autant plus une victoire de l’égo en ce que dramatiser me démotive, ne me donne pas envie d’agir ce qui, je pense, est LE signe montrant qu’il y a un problème et qu’il faut changer …

  16. mahaut le 07 Avr 2012 à 22:40 16

    L’humilité est différente du concept « ne pas perdre la face ».

    Ne pas perdre la face c’est tenir son rang, sa place. d’où le respect des traditions, des lois et des convenances.

    Pour bien comprendre c’est peut-être intéressant de consulter rapidement 2 sites

    1) pour la Chine
    http://chine.aujourdhuilemonde.com/un-guide-pour-ne-pas-faire-perdre-la-face-aux-chinois

    2) pour l’Orient
    http://gestion-des-risques-interculturels.com/risques/perdre-la-face-une-peur-universelle/

  17. radegonde le 09 Avr 2012 à 20:16 17

    Pour les fêtes de Pâques, j’ai invité ma famille; je me suis donné beaucoup de mal pour nettoyer ma maison et faire un bon repas. Mon mari m’a aidé, puis a déclaré qu’il était fatigué et il a passé la matinée sur internet.
    Tout c’est bien passé, mon mari a reçu des dessins et les félicitations des enfants.. et pas moi… j’ai beaucoup râlé en interne …
    Puis, je me suis dis que si la journée s’était bien passée, si le repas avait été bon.. ect.. que toute la famille était réunie et contente, c’était grâce à mes efforts et que si mon mari en recevait les fleurs… ça n’enlevait rien à la réussite de la fête..
    Je me suis sentie soulagée et heureuse, mon ego s’est calmé…

  18. rose le 10 Avr 2012 à 0:26 18

    @radegonde
    c’est un très joli exemple que vous racontez. Et tellement souvent vécu! Votre conclusion encourage beaucoup à se mettre au travail, quand vous dites « je me suis sentie soulagée et heureuse ». merci

  19. Cogitons le 10 Avr 2012 à 13:57 19

    @Radegonde,
    Parfaite illustration, en effet, de ce en quoi nous construisons en bonne partie nous-mêmes notre propre mal-être ou notre propre bien-être.
    Je sais que pour certains, la vache est sacrée. Je n’adhère pas franchement à l’hindouisme, quoi que j’en trouve certains aspects remarquable, mais j’adhère pleinement au symbole bovin: la vache, c’est moi.
    Pas dans la sacralité (quoi que…), dans la placidité ou la production laitière, mais dans cette propension quasi-incontrôlable à ruminer: ruminer des pensées.
    Et comme ces pensées sont ma nourriture mentale, celle qui détermine ma santé et mon bien-être psychiques (et souvent physiques, puisque le psychique a un puissant impact sur le physique – et inversement), et puisqu’il est bien difficile de ne plus penser, je soumets ce dicton du jour à notre rumination:

    « De même que la vache choisit son herbage, s’il te faut ruminer, choisis tes pensées ».

  20. K le 11 Avr 2012 à 4:39 20

    Merci beaucoup pour cet article, qui m’a permis quelques découvertes sur moi-même. Les deux exemples sont très révélateurs.
    J’ai remarqué que l’égocentrisme et le supérioritisme peuvent fortement influencer mon comportement selon le contexte social : Si le contexte est « favorable », c’est-à-dire que je juge les personnes autour de moi comme « inférieures » (car hélas je me compare beaucoup aux autres matériellement), je suis davantage « moi-même » dans mon rôle de « personne supérieure » sur mon « sommet ».
    Or quand je suis entouré de personnes plus intelligentes, plus cultivées etc., je deviens très « humble », j’ouvre moins ma bouche, je suis discret, pour ne pas montrer mon infériorité. Car même si cette dernière est plus ou moins évidente pour moi-même, je ne veux pas risquer l’image positive ou neutre que les autres pourraient avoir de moi, risquer la « catastrophe » cuisante et déprimante de me ridiculiser.
    En même temps, je suis prêt à faire des efforts très importants pour être admiré et recevoir des compliments, pour être vu comme mieux que les autres dans un domaine donné, pour construire mon « sommet ».
    Je dois me rappeler la motivation adéquate, celle du contentement divin, pour mettre les choses à leur place. Pas facile pour un égocentrique…

  21. Cogitons le 16 Avr 2012 à 23:07 21

    Amis français qui songez à lutter contre l’orgueil, je vous admire. Je vous tire mon chapeau et les plumes qui vont avec. Il ne vous aura pas échappé que l’orgueil, non, que l’arrogance, le nombrilisme, la suffisance, l’hypertrophie de soi, l’hypérioritisme, donc, sont la substantifique moelle de la Nation dont vous êtes enfants.
    Aux quatre coins du monde, lorsqu’on se dit « français », l’autre songe: « coq vaniteux ». Comment lui en vouloir ? Comment nous en vouloir ?
    Chers compatriotes qui luttez contre l’aveuglement par vos propres lumières, toutes mes félicitations! Ne baissez pas la garde! Continuez le combat! Et portez haut et fort l’étendard de l’humilité!

  22. mike le 17 Avr 2012 à 23:16 22

    ouf je suis à 75% italien…mais le 25% français semble l’étouffer par moment 🙂

  23. siata le 18 Avr 2012 à 14:52 23

    Merci pour cette troisième partie sur l’humilité, et bravo en particulier pour la justesse des exemples donnés, qui vont tout droit là où ça fait mal 🙂 On ne peut que s’y reconnaître, aucune échappatoire à l’horizon. Donc ça fait mal, et je me vois déjà chercher ce gros mouchoir que j’utilise quand je veux camoufler une grosse tache sur mon ego 🙂 Mais … réagissons. Peut-être qu’une première étape serait de lister dans un premier temps les situations similaires à celles données dans les exemples, mais vécues personnellement, pour bien fixer le fait que nous sommes REELLEMENT concernés, puis y réfléchir, essayer d’analyser nos émotions d’alors. Et à la prochaine situation qui se présentera, pour peu qu’on ait un petit coup de pouce, l’animal qui guette dans sa cachette (comme le dit Wilhelm) sera peut être moins féroce …

  24. mahaut le 01 Mai 2012 à 17:33 24

    Euhh ! Cogitons on reste pantois, à moins qu’il ne s’agisse d’un brûlant désir de briller ?

    Quelques liens pour inviter à surveiller nos perceptions :

    http://www.dailymotion.com/video/x4rpws_physique-quantique-ce-que-l-on-perc_tech

    http://www.dailymotion.com/video/x4rptx_physique-quantique-ce-que-l-on-perc_tech

    Et puis peut-être :

    http://www.dailymotion.com/video/x7g2an_what-the-bleep-do-we-know-part-1_tech/

    Nous sommes moins que des fêtus de paille, n’exagérons pas notre importance.

  25. Cogitons le 02 Mai 2012 à 11:31 25

    Mais chère Mahaut,
    En général, quiconque écrit quoi que ce soit sur quoi que ce soit, à qui que ce soit, a le désir de briller, vous comme moi. Le désir de briller devant autrui et aussi, envers soi-même. D’ailleurs, si je disais de votre commentaire qu’il est stupide (ce qui n’est pas le cas), ce nuage ne troublerait-il pas, un instant au moins, le sentiment ensoleillé que vous avez de vous-même?
    N’est-ce pas pour cette raison qu’il est dit: « du sage, l’on n’entend plus parler »?

  26. mahaut le 04 Mai 2012 à 9:44 26

    @Mon cher cogitons, je peux comprendre ce que vous venez d’écrire, pardonnez-moi de vous avoir visé et d’avoir mal réagi, je ne suis qu’une Française…. qui a mal à sa France, surtout en ces temps ! D’après vous ainsi, j’aurais perdu une occasion de « porter haut et fort l’étendard de l’humilité ?…. »

    Oui, je le confesse, je m’éprouve comme un arbre en plein soleil,….. où les oiseaux viennent se nicher, vous avoir entendu quelques secondes a voilé ses rayons et mon coeur s’est ému de l’atténuation de sa chaleur. N’est-ce pas naturel aux lois de notre univers sublunaire ?

    Aurais-je eu le tort, au soleil du plein midi, de préférer le chant des oiseaux , à celui de mes frères humains ?

    Aujourd’hui, vous me dites d’après le sage : « Y a rien à voir, circulez !  »
    Comprend qui peut ! : « Pour celui qui atteint ce but, cela disparaît, mais continue d’exister pour les autres ».

    Mon Dieu pardonnez-moi, de ne pas être toute transparente à votre lumière.

  27. juliette le 12 Mai 2012 à 12:28 27

    Je suis frappée lorsqu’il est dit dans l’exposé que nous préférons nous critiquer nous même pour empêcher les autres de le faire avant nous. Nous pensons ainsi éradiquer, croit on, cette mauvaise opinion que l’autre peut avoir de nous et par l’auto-critique redorer notre blason d’estime que nous souhaitons des autres envers nous. nous plantons immédiatement le contre-feu de la critique de l’autre qui va nous faire beaucoup de mal ! C’est une sorte de satisfaction de l’ego de pouvoir, croit on toujours, paraître humble et objectif aux yeux de l’autre : « Tu as vu, pense-t’on intérieurement, comme je me connais bien et comme je suis capable de faire mon méa-culpa moi même ! « . Mais en y réfléchissant bien, quel orgueil et quelle duplicité de ma part, car là, je parle d’une expérience que j’ai vécu moi même et pas à mon avantage, et c’est pourquoi, entre autre, je remercie du fond du coeur cet article qui m’a ouvert une porte salutaire.

  28. JR le 17 Mai 2012 à 21:45 28

    Je dois avouer que je n’avais JAMAIS pensé à ce défaut… pour la simple et bonne raison que je suis quelqu’un qui a plutôt tendance à manquer de confiance en soi, avec une faible estime de moi même. Jusqu’à ce que je lise la dernière phrase de Humilité 2: »A ce titre nous sommes tous concernés, même les gentils, même les timides, même les discrets, même, et peut-être plus encore, ceux qui manquent de confiance en eux et qui ont une estime de soi faible.
    Je ne pensais pas un instant que l’orgueil était compatible avec ces traits de caractères, je pensais même en être protégé!
    En lisant ce 3ème article, j’ai vraiment pris un gros coup sur la tête; c’était gros comme une maison, comment ne pas le voir ?

    Merci beaucoup, mais maintenant je me soucis un peu de comment je vais aborder tout ca, il y a tellement à faire, mais au moins, ca m’a ouvert les yeux sur un problème qui me rongeais depuis quelques temps.

  29. mike le 25 Août 2012 à 19:14 29

    je vois bien en moi ces deux définitions, elle se manifeste chez moi par la bouderie lorsque que l’on ne s’occupe pas de moi, qu’on ne me sourit pas, que je ne trouve pas ma place quelque part
    tout le travail que je fais actuellement est de m’astreindre à repérer en moi les moments ou je ne fais pas les choses par devoir sans attendre de résultat; c’est très facile finalement parce qu’une myriade d’exemples dans la vie nous montre que la force qui nous maintient en société est l’égocentrisme, le supérioritisme.
    devenir le meilleur médecin par devoir humain, pour aider les autres et ne pas chercher l’admiration en retour, ne pas critiquer les collègues à la moindre faiblesse de leur part, ne pas râler quand on travaille trop et à l’inverse pleurer quand un patient manque à l’appel, se convaincre de l’évidence que c’est Dieu qui nous donne notre pain quotidien, prier chaque matin pour ne pas nuire aux autres dans le cadre de son activité quotidienne

    un des signes majeurs qui me prouve que je suis mu par mon égo supérieur dans ma vie, c’est que dès lors que je travaille un peu sur moi et que je ne recherche rien en retour, dans un premier temps, tout devient plus fade et triste, il y a moins d’excitation dans ce que je fait; il me faut alors vite recentrer mes émotions et détecter ce qui me rend maussade…

  30. Jean le 19 Juin 2013 à 18:19 30

    Je dirai que le contraire de l’orgueil n’est pas l’humilité mais la honte.
    Souvent, une personne est orgueilleuse pour compenser un sentiment d’ infériorité,
    un manque de confiance en elle, peut être une mauvaise estime d’elle-même.
    L’orgueil relève de notre petit Moi, de notre  » égo » que l’on subi, donc, on ne choisi pas  » d’ avoir de l’orgueil  » .

    Et je dirai que l’opposé de l’humilité dans l’Homme est une certaine grandeur, un rayonnement, peut être de l’éclat. L’ humilité relève de l’ Etre. Mais choisissons nous « d’ être humble  » ? Ne sommes nous pas  » saisi  » par le Soi ? La véritable humilité est elle un choix ?

    La Nature est toujours humble, même dans l’homme…

  31. lm le 25 Juin 2013 à 8:50 31

    Pour faire suite au commentaire de Jean, l’humilité ne serait-elle pas une forme de conscence?
    La conscience de notre propre petitesse?
    Et l’orgueil serait donc une forme de fantasme?
    Et la grandeur dont vous parlez ne serait-elle pas de la dignité?

  32. Ms le 09 Déc 2013 à 9:46 32

    C’est très difficile de gérer, de nuancer son égo … Ce que je veux dire est que cet égo que nous avons tous est, je pense, nécessaire pour deux raisons plutôt paradoxales :

    – d’une part, il permet de travailler sur soi comme l’explicite si bien l’article car en l’analysant on peut ajuster / améliorer son comportement au quotidien
    – d’autre part, je pense que chaque personne à besoin d’égo pour vivre car autrement on se laisserai marché sur les pieds; il faut arriver à être légitimement sûr de soi dans cette société

    Je dirai donc qu’il y a une forme d’égo négative (contre laquelle il faut lutter) et une autre forme d’égo positive (nécessaire dans la vie de tous les jours) …
    C’est cette nuance que je trouve difficile car il faut constamment essayer de déceler le type d’égo qui se manifeste et ajuster notre comportement en fonction …

    On peut très vite s’y perdre !

  33. Shyflower le 17 Avr 2014 à 17:13 33

    Ce texte est si vrai, je me reconnais ici à 1000%, je souffre tellement aujourd’hui de cet ORGUEIL CONSUBSTANTIEL, bref l’ORGUEIL me pourri vraiment ma vie aujourd’hui car j’ai 27 cette année et en 27ans je perds chaque jour, je dirai même à chaque heure mes amis, ma famille même je me retrouve toute seule et j’en souffre tellement de ce refoulement de tous, cette solitude face à mes grands défauts. J’ai toujours voulu tout faire bien, je veux toujours passé pour bien aux yeux de tous ceci tout simplement pour jouer les interessantes, devenir le centre d’attention de tous, je refoule en moi les vérités et les réalités de mon moi intérieure! Je suis vraiment maaal, je ne vois que la paille dans l’oeil d’autrui qui veut m’aider à m’édifier dans ma vie, pourtant devant j’ai une grande illusion de ma propre vie, et une grande et large poutre qui m’empêche même de voir tous ces vilains défauts en moi qui me détruisent non seulement moi même et aussi les personnes face et autour de moi.

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