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Un antidote pour la colère (2) : la bienveillance

Par , le 10 Jan. 2017, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
bienveillance

Seconde phase – in vivo – du travail pratique introduit en décembre (voir Un antidote pour la colère (1) : analyse) : approfondir les raisons de la colère, replacer au centre de l’affaire la relation à l’autre, faire de la bienveillance le principe actif de la lutte.

Phase 2 : Mise en œuvre in vivo

1) Amorcer un changement global

Révision pédagogique : j’ai lu des passages sur la colère dans des livres de psychologie des enfants. En fait, au départ je cherchais des passages sur la colère parentale mais j’ai surtout trouvé des réflexions sur la colère enfantine qui m’ont éclairée sur beaucoup de choses. Les psychologues s’accordent à dire que la colère est une émotion naturelle qui a sa source dans le sentiment d’impuissance d’avoir prise sur les événements et dans la frustration du principe de plaisir. Comme l’enfant a un intellect encore en maturation, il ne peut pas comprendre les contrariétés et se raisonner, et tout ce qui contrarie ses désirs est vécu comme une frustration. Face aux crises de colère et à l’agressivité de l’enfant, les parents se doivent de jouer le rôle de la raison et expliquer calmement et fermement les limites imposées à l’enfant. En réfléchissant à ce point qui est une évidence, je me suis rendue compte qu’en fait, au lieu de jouer le rôle de l’adulte, je m’enfermais moi aussi dans une attitude infantile où mes frustrations s’exprimaient en colère au lieu d’être passées au filtre de la raison. En fait la frustration de l’enfant (indispensable puisqu’il faut lui imposer les limites) provoque chez lui une colère que je n’arrive pas à calmer en raison de ma propre faiblesse, je réagis par la colère comme un enfant frustré et du coup, je frustre encore plus l’enfant sans lui proposer d’explication et je provoque ainsi une plus grande colère encore et c’est l’escalade. Comme cela dure depuis plusieurs années, je suis un peu perdue. Je suis obligée de reconnaître que je leur ai transmis un mauvais modèle ; réaction brutale à la place du raisonnement.

Expérience : Ma sœur est venue passer quelques jours chez moi avec son fils de 3 ans. J’ai été frappée (encore plus que d’habitude eu égard à mon travail pratique) de son calme et de sa douceur, sa faculté étonnante de détourner l’attention de son enfant de ce qu’il ne faut pas faire, de sa patience à lui expliquer 100 fois pourquoi il doit se laver les dents et prendre des médicaments. Cela finit d’ailleurs par marcher puisqu’il écoute assez bien et il est très calme. Mais le soi impérieux qui n’est pas inactif, entre en scène : « Oui, mais elle n’en a qu’un, elle n’a que ça à faire et puis, il faut de temps en temps les faire obéir sans toujours tout expliquer, tout tourne autour de cet enfant, etc. » Et puis, alors que nous déjeunons tranquillement, à un moment, une dispute éclate entre mes enfants et ils se parlent avec une agressivité et une méchanceté qui me retournent et l’un d’entre eux quitte brutalement la table, claque la porte et va bouder dans son coin non sans avoir d’abord crié sur tout le monde que personne ne l’aime. On se regarde, bouche bée, et ma sœur dit : « Excuse-moi de te dire cela, mais je crois que le ton de tes enfants et leur agressivité vient de ta colère et de la manière agressive dont tu leur parles souvent… » Je me suis pincé les lèvres pour ne pas lui crier : « Mêle-toi de tes oignons ! » et le soi impérieux, piqué au vif, de me susurrer : « Non mais pour qui elle se prend ! J’aimerais l’y voir avec quatre enfants et aucune aide… » Mais de toute mon âme, de toute ma raison, de toute ma conscience, je sais qu’elle a raison. Si je veux que cela change, il faut d’abord que je me change. C’est le B.A.-BA de toute éducation et de toute entreprise pédagogique. Comment puis-je exiger la bienveillance et la gentillesse, la douceur et le calme quand je montre si souvent le spectacle du contraire ?

Revoir mon organisation : À partir du moment où j’ai reconnu que la colère est plus prompte à se déclencher dans une situation de stress, de tension, de fatigue et de manque de temps, je me suis dit que je devais peut-être aussi tenter de réduire ma fatigue pour qu’elle ne soit plus une justification du soi impérieux. Nombreuses sont les femmes qui travaillent, ont des enfants, des tas de choses à faire mais qui restent calmes. Le « hasard » m’en a fait rencontrer plusieurs récemment (même avec 4 ou 5 enfants et des jobs à plein temps). J’ai réorganisé mon emploi du temps pour qu’il soit plus rationnel et que le temps avec les enfants soit vraiment dédié à eux, j’ai renoncé à certaines activités mais j’ai maintenu la gymnastique qui permet d’être plus en forme.

Changer de regard : Ce que la phase de l’analyse m’a montré, c’est que la colère n’est que l’une des manifestations d’un problème plus global. On se met en colère quand les choses ne sont pas comme nous voudrions qu’elles soient, d’abord parce qu’on a l’orgueil de vouloir tout maîtriser et commander et d’autre part parce que fondamentalement, on n’a pas un regard suffisamment détaché et spirituel sur les choses. Le fait que je me mette surtout en colère avec mes proches indique bien que ma colère se manifeste surtout dans les situations où je suis émotionnellement impliquée. Par exemple, je ne supporte pas que mes enfants ne soient pas parfaits : ce sont mes enfants, donc ils doivent être comme ci ou comme ça. Le cas le plus frappant est celui de mon deuxième fils qui a de sérieuses difficultés scolaires. C’est une idée que je ne supporte pas. Quand je reçois son bulletin, j’ai beau essayer de me raisonner, je n’arrive pas à garder mon calme et je me mets dans des colères noires, ce qui, évidemment est non seulement inefficace mais nuisible : j’obtiens l’effet contraire de celui que j’ai souhaité et je déstabilise mon fils au lieu de l’encourager. En réfléchissant à la violence de mes émotions, j’ai compris que je souffre parce que je ne supporte pas l’image qu’il me renvoie, je vis ses échecs comme un échec personnel au lieu de voir dans cette situation une mise en scène spirituelle destinée à me faire travailler sur le détachement (tout en accomplissant mes devoirs et en faisant bien évidemment tout ce qui est en mon pouvoir, y compris faire preuve de sévérité s’il le faut). Là aussi, j’ai fait un effort quotidien d’autosuggestion pour arriver à ce détachement. Je n’ai pas toujours réussi, j’ai beaucoup souffert et je souffre encore, mais quand même moins, et du coup j’ai réussi l’exploit de positiver le dernier bulletin qui annonçait le redoublement et surtout j’ai gardé mon calme en en parlant avec mon fils. Cela peut paraître assez infime mais pour moi, ce fut un grand pas en avant. Ce travail m’a énormément aidée à progresser dans ce domaine.

Plus globalement, j’ai poursuivi ma réflexion sur l’éducation et les relations de couples en essayant chaque jour de mieux en percevoir l’enjeu spirituel. Chaque fois que je me suis mise en colère, je me suis rappelé à moi-même au moment du bilan : « tu as oublié pourquoi et pour qui tu élèves tes enfants ou tu rends service ou tu travailles sur toi. » Quand ce n’est pas pour le contentement divin, c’est pour satisfaire mon ego et dès lors, à la moindre contrariété, j’éclate. Si c’est dans le but du contentement divin, les obstacles ne sont plus perçus comme des agressions mais des occasions de s’exercer spirituellement. J’ai vraiment essayé de me calmer avec cette idée du « contentement divin » : c’est un baume sur nos difficultés à nous débattre avec nous-mêmes.

Expérience : J’ai proposé à ma tante qui partait pour un long voyage, de l’emmener à l’aéroport, histoire de rendre un service même si cela m’était très pénible à tout point de vue, surtout que dernièrement, elle m’agace un peu en me critiquant, en particulier sur mon énervement permanent. Je vais donc la chercher, je me perds un peu parce qu’il y a une déviation, je m’énerve mais je pense : quand on rend service, il faut savoir accepter quelques contrariétés. J’arrive chez elle, je lui porte ses valises assez lourdes non sans lui lancer quelques piques sur ce qu’elle peut bien transporter là dedans et nous voilà parties… On papote gentiment pendant le trajet puis soudain, en passant, elle me dit sur un ton pointu : de toute façon, tu es devenue infréquentable et désagréable parce que tu es trop énervée et amère. Mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai trop d’éducation pour crier sur ma tante mais j’ai failli lui lancer une de ces remarques acerbes dites sur un ton calme mais néanmoins dévastatrices dont j’ai le secret. Heureusement, l’alarme a fonctionné : « Tu le fais pour le contentement divin, tu le fais pour le contentement divin. Ne te mets pas en colère ou tu vas tout gâcher ! » J’avais le cœur qui battait très fort ; je me sentais comme un animal prêt à bondir sur sa proie mais j’ai parlé à Dieu en essayant de me calmer grâce à l’humour : « merci mon Dieu de t’occuper de moi, de m’envoyer des épreuves, des critiques qui sont autant de preuves de Ta bienveillance ! »

C’est à la suite de ces méditations qui se sont faites quelquefois dans une vraie souffrance sur le plan de l’ego que j’ai été forcée de reconnaître qu’au fond la colère, qu’elle soit exprimée en cris ou en récrimination et violence purement intérieure, est en fait le symptôme de défauts spirituels assez graves : ingratitude, manque de confiance et pessimisme. Les gens contre qui on se met en colère ne sont que les exutoires d’un mal-être profond qui révèle que je ne suis pas contente de mon sort. En fait, je me venge sur les autres de mes propres frustrations. Quand je me plains, même intérieurement de mon mari par exemple, parce qu’il ne fait pas ci ou pas ça, je fais preuve d’une ingratitude fondamentale car j’occulte ce qui est bien pour me focaliser sur le négatif et je produis des pensées négatives au lieu de voir les bienfaits que Dieu m’a accordés.

2) Agir

Au bout de quelques semaines d’intense méditation pour tenter de changer radicalement mon cadre de pensée, j’ai ressenti le besoin de trouver aussi quelques « trucs et astuces » à mettre en œuvre au quotidien. Cela s’est fait selon deux axes :

  1. Contre la colère qui monte : mettre au point des techniques d’évitement adaptées à chaque situation.
  2. Programme de bienveillance positive.

Pour le volet 1, j’ai trouvé plusieurs façons de faire qui sont des techniques de ravalement de la colère. Car ravaler sa colère, je le savais, est la base du travail sur le terrain. C’est ce qu’illustre ce passage des Paroles de Vérité :

« De même que pour chaque maladie du corps, le remède se trouve dans le corps lui-même, les maladies de l’âme trouvent leurs remèdes dans l’âme elle-même. Par exemple, si quelqu’un arrive à contrôler sa colère et à ne pas l’extérioriser, cette méthode finira par le guérir de la colère. »

(Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Albin Michel, 2014, Parole 149)

  • Quand j’entends monter mon ton, au lieu de me laisser aller à l’escalade, je m’efforce au contraire de baisser le ton, même en continuant le flot de ma parole (elle est beaucoup plus efficace comme cela)
  • Face à de la résistance ou à l’inertie : avec les enfants, prendre quand c’est possible le temps d’expliquer ou avoir des menaces de punition préparées, mais exprimées sur un ton calme et détaché. Faire ce qu’il y a à faire ensemble : « Allez, on s’y met tous, ça ira plus vite, après, on pourra lire un livre ! » Ou avec mon mari, proposer gentiment : « Tu viens faire les courses avec moi, ce sera une occasion d’être ensemble et tu m’aideras pour ce qui est lourd » au lieu de dire : « J’en ai marre de me casser le dos en portant des packs d’eau ; tant pis, si vous n’allez pas chercher, il n’y aura pas d’eau ! »
  • Face à la colère des autres et de leur violence : silence, voire s’en aller sans rien dire et attendre que cela se passe pour en parler au lieu de prendre la personne bille en tête.
  • Remplacer le jaillissement de l’agacement par un geste de tendresse : c’est assez difficile au début mais d’une efficacité insoupçonnée ! Soudain, cela fait fondre l’opposition et l’agressivité.

Expérience : Au début de ce travail « d’avalement », je dois reconnaître que j’en avais comme une indigestion. Au bout de plusieurs jours notés comme réussis dans mon carnet parce que mes diverses stratégies avaient fonctionné et que d’ailleurs tout le monde était plus détendu à la maison, j’ai eu une sorte de déprime, comme une apathie qui m’a envahie et qui était un sentiment assez fort. Très vite, j’ai senti intuitivement qu’il y avait un lien entre cet état et ma lutte, mais lequel ? Il me semblait qu’un tour de passe-passe de mon soi impérieux m’avait fait passer d’un excès à l’autre. Mais à la réflexion, je crois aussi qu’à force de me focaliser sur mes colères, j’en avais oublié la raison et le but ultime de tout ce travail qui devaient rester spirituel et dirigé vers le contentement divin et je me suis souvenue de cette remarque de B. Elahi dans Médecine de l’âme : « Si on applique un remède dans une intention non métacausale, étant donné qu’on ne capte pas l’énergie optimale, on n’obtiendra qu’un résultat éphémère et déséquilibré. » (Bahram Elahi, Médecine de l’âme, Dervy, 2000, p. 44)

Un réajustement s’est avéré nécessaire et efficace.

Pour le volet 2, je suis revenue vers mon carnet pratique et j’ai choisi un nouveau point : faire chaque jour un acte positif envers mon mari. En effet, j’avais remarqué que sur certaines colères (surtout celles dirigées contre mon mari), le fait de les écrire et d’y réfléchir cristallisait plutôt ma colère sans la dissiper ; je me vengeais sur le papier en quelque sorte en mettant en valeur ses défauts. J’ai donc décidé de ne plus écrire des choses négatives et à la place de pratiquer le point suivant : faire un geste positif et agréable pour mon mari, même si c’est une toute petite chose comme de lui prendre RV chez le dentiste ou lui préparer son café. Il fallait bien sûr que ce soit quelque chose que je ne faisais pas automatiquement par habitude et qu’il fallait accomplir tous les jours, donc aussi les jours où j’étais franchement fâchée avec lui.

Là aussi, un passage de la Médecine de l’âme m’a confirmé dans mon choix : « Un moyen thérapeutique consiste à opposer au caractère en excès son contraire, de manière répétée, avec persévérance, jusqu’à ce que ce déséquilibre disparaisse et face place à un équilibre permanent : la vertu divine. » (p. 44) Or, plus j’ai avancé dans ce travail et dans ma réflexion et plus j’ai été convaincue que le contraire de la colère, c’est la bienveillance. Autant la colère manifeste une blessure de l’ego par les autres, autant la bienveillance est un accueil de l’autre, un don de soi consenti qui a un goût délicieux.

Expérience : Dans le cadre du travail pratique, j’ai décidé un jour de ranger le placard de mon mari, ce que je n’avais pas fait depuis au moins deux ans, voulant signifier par là que ce n’était pas à moi de le faire. Quelques jours plus tard, je me suis dit : « quand je pense qu’il ne m’a même pas remercié pour ça ! Il ne l’a peut-être même pas remarqué ! ». Puis tout de suite, la raison a pris la relève : « Est-ce que tu l’as fait pour être remerciée ou pour le contentement divin ? Si tu l’as fait pour le contentement divin, cela n’a aucune importance qu’il le remarque ou pas. » Au bout d’un certain temps à me raisonner (c’est-à-dire exactement dix jours), j’ai atteint un vrai détachement et je me suis dit que finalement, ce qui comptait, c’est surtout que le placard en question soit rangé. Et au bout de dix jours exactement, un soir, mon mari est entré dans mon bureau et m’a dit : « Au fait, je ne t’ai pas remerciée d’avoir rangé mon placard, qu’est-ce que c’est agréable ! Vraiment merci ! » J’ai perçu en moi comme un ange qui me souriait…

Bilan

Au moment d’écrire ces lignes, je me rends compte que bien que la pratique du bilan ait fait partie intégrante de mon travail, il ne m’est pas si simple de faire un bilan car je n’ai pas du tout l’impression d’avoir bouclé la boucle : je suis encore dans une dynamique car je me rends bien compte que je suis loin, très loin d’avoir fait le tour de la question. Je n’en suis qu’à une sorte de balbutiement. Et pourtant, ces trois mois ont été très riches d’enseignements. Je vais tenter de les résumer en quelques lignes.

Même si je savais que j’avais ce défaut, le travail de réflexion que j’ai engagé m’a permis de déceler avec plus de précision en quelles circonstances, avec qui et pourquoi je me mets en colère. J’ai surtout découvert que la colère n’est pas un défaut isolé que justifient la fatigue et le stress mais révèle toute une panoplie de faiblesses physiques, psychiques et spirituelles que j’étais loin d’imaginer quand j’ai commencé. La découverte la plus importante fut de voir que j’étais centrée sur moi-même, mes idées, mes décisions, mes problèmes, sans faire vraiment l’effort de me mettre à la place des autres et d’essayer tout simplement de les comprendre au lieu de les accuser de vouloir me faire souffrir. J’ai vu que même si je me croyais assez serviable, le fait de me mettre en colère devant l’ingratitude des autres montrait que même quand je vais vers les autres, c’est plus pour satisfaire mon ego que pour le contentement divin. J’ai donc encore un gros travail à faire, en marge de la colère, sur la transformation de mon intention dans tout ce que je fais, dans le sens du contentement divin. Et j’ai vraiment expérimenté pendant ces trois mois que cette question était un sésame pour tout travail spirituel. Ce que j’ai expérimenté grâce à ce travail, c’est qu’en fait, si toutes nos actions étaient faites vraiment et sincèrement dans le but du contentement divin, nous n’aurions plus aucune raison de nous mettre en colère, car nous ne sentirions plus ni faible ni impuissant, ni attaché au résultat. Nous serions capables d’accomplir nos devoirs sans récrimination mais dans un état de vraie joie spirituelle.

Dans mon travail futur, je reprendrai aussi en le développant, le point sur les actes de bienveillance, car autant travailler directement sur la colère fut dur, autant, après quelques efforts sur soi au début, le travail sur la bienveillance a en quelque sorte changé ma vie et mon regard sur la vie, je peux même affirmer aujourd’hui qu’il a sauvé mon couple et ma famille d’une situation de crise et de tension extrême. C’est un bienfait dont je ne soupçonnais pas les conséquences positives. J’ai réappris à faire les choses juste par amour, pour le plaisir de faire plaisir sans attendre de remerciements en retour. Cela m’a apporté une sorte de chaleur, de lumière intérieure, qui, je le vois, rayonne en moi et sur mon entourage. Ce cap, il faut le maintenir coûte que coûte. C’est un travail de tous les jours, le projet d’une vie. Comme l’affirme Ostad Elahi :

« L’homme doit devenir aussi doux que le miel de façon à être toujours une source de bienfaits pour les autres. De même que le miel est saturé de douceur, nous devons assimiler en nous tellement de bienveillance et de bonté qu’à la fin notre être soit saturé de bien. De manière générale, si l’homme est bon et fait le bien autour de lui, c’est-à-dire s’il voit le bien, dit le bien et agit en bien, il est le premier à en tirer un bénéfice et il se sent toujours bien ; ensuite, le bénéfice s’étend aux autres. »

(Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Albin Michel, 2014, Parole 342)


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19 commentaires

  1. Sou le 11 Jan 2017 à 8:19 1

    Merci beaucoup pour ce compte rendue sincère et un exemple d’efforts réels et in vivo! Je ne sais pas pourquoi ceci m’a fait presque pleurer de voir combien on peut changer notre être!

  2. KLR le 11 Jan 2017 à 22:03 2

    expérience magnifique et tellement encourageante !!!
    bravo et merci car j’ai également des difficultés, en particulier en famille à me comporter de façon humaine. Mais je n’ai pas toujours le courage de prendre en main mes défauts et de batailler. Souvent je me contente d’un compromis pour arriver à vivre plus ou moins paisiblement les épreuves ou conflits, ou putsch émotionnels qui me submergent. Mais qui dit compromis dit compromis avec le soi impérieux, et évidemment la situation se représentant, je retombe plus ou moins dans les mêmes panneaux !

  3. Julie le 12 Jan 2017 à 13:30 3

    Quel exemple formidable et surtout cela montre l’efficacité de la pratique in vivo en tout cas cela me redonne du courage pour continuer la lutte contre la colère surtout quand je me désespère de ne jamais y arriver. La bienveillance ne m’était jamais apparue comme la vertu à opposer à la colère, j’opposai colère contre colère envers moi pour lutter ! Mais la bienveillance paraît plus douce ,je vais essayer de ce pas et grand merci pour cet éclairage

  4. Andreu le 12 Jan 2017 à 15:09 4

    Un grand merci pour ce témoignage courageux et particulièrement touchant. Sa lecture ouvre en nous les portes d’un grand espoir et nous transmet une énergie et une ferveur extrêmement motivantes.

  5. MH le 12 Jan 2017 à 16:22 5

    Un beau travail de pratique spirituelle! Bravo!
    Même si l’expérience de cette personne ne me concerne plus (je vis seule à présent!), j’admire ce gros travail personnel qui est un exemple pour tant de gens autour de moi!
    Mais en ce qui me concerne, j’en retire quand même un bienfait sur ma propre colère (différente mais quand même présente, parfois, contre la société principalement!) et surtout, ce que j’en retire est un sentiment de tolérance envers ceux et celles qui me traitent mal, qui crient sur moi: ils et elles sont en colère parce qu’ils et elles n’ont sans doute pas conscience qu’elles pourraient travailler ainsi sur leur ego…
    Quel dommage pour ces personnes! Difficile de les conseiller, hélas…
    Quant à moi, je vais pratiquer au mieux et tâcher de maîtriser ma colère « contre le monde »! 😉

  6. Suraj le 12 Jan 2017 à 20:55 6

    Oui vraiment merci. Je vois à cette lecture :
    – Que ce que j’appelle pudiquement impulsivité chez moi et qui est mon défaut caractériel majeur, et bien ça ressemble en tous points à de la colère ! Vite rentrée, vite avalée, je m’excuse et me repends volontiers mais je râle assez souvent dès que, comme l’auteur de l’article :
    « On se met en colère quand les choses ne sont pas comme nous voudrions qu’elles soient, d’abord parce qu’on a l’orgueil de vouloir tout maîtriser et commander et d’autre part parce que fondamentalement, on n’a pas un regard suffisamment détaché et spirituel sur les choses. Le fait que je me mette surtout en colère avec mes proches indique bien que ma colère se manifeste surtout dans les situations où je suis émotionnellement impliquée. »

    Oui, je ne mets mets jamais en colère au travail, ni en société. Qu’avec mon conjoint, qui est devenu l’exutoire de mes frustrations. J’ai souvenir d’avoir fait un travail sur moi tout un été où à chaque fois que j’allais lui faire un reproche, je le transformais en compliment ou remerciement pour qqchose qu’il avait fait. L’amour entre nous était palpable, quelle gratitude j’avais ressentie pour l’initiateur de ce travail sur soi, Dieu.

    Je vois donc qu’il est temps de me remettre à l’ouvrage dans le but du contentement divin.
    Merci de ce témoignage, éclairage lucide qui met l’ego en lumière et donne envie de le maîtriser.

    1. A. le 13 Jan 2017 à 17:21 6.1

      > « à chaque fois que j’allais lui faire un reproche, je le transformais en compliment ou remerciement pour qqchose qu’il avait fait. »
      moi aussi j’ai fait un travail semblable avec mes enfants, où je remplaçais une critique (que j’étais sur le point de leur faire) avec des choses positives que je me froçais à leu dire. Cela m’obligeait à voir les choses d’une façon plus équilibrée et au final je devais me rendre à l’évidence qu’ils avaient tous des qualités importantes (sincérité, gratitude etc..). … travail à reprendre.

  7. Sofia le 12 Jan 2017 à 22:36 7

    Merci beaucoup d’avoir partagé avec nous votre expérience et toutes vos réflexions sur ce défaut qu’est la colère.
    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos 2 billets et je me suis reconnu dans plusieurs passages. Moi même j’ai ce défaut avec ma famille et j’essaie de travailler dessus depuis plusieurs mois. Mais je ne suis pas aussi méthodique que vous, les résultats sont par conséquent assez mitigés.
    Je vous félicite pour cet énorme travail que vous avez fait sur vous même et je vous souhaite de vous défaire à tout jamais de ce défaut.

  8. A. le 13 Jan 2017 à 16:28 8

    Cinq minutes à peine, après avoir lu cet article et après avoir pensé que la colère n’était pas, fort heureusement, mon problème, je suis allé la cuisine pour le petit déjeuner où mon aîné âgé de 15 ans refusait d’adresser la parole à ma femme tout en jouant avec son Iphone. Après trois questions sans réponses, j’ai déversé mes frustrations sur un ton agressif. Mon fils s’est plaint de la façon de lui parler et la situation a dégénéré. La leçon évidente est que sans l’aide la Source on peut tomber facilement, même sur des points qui ne sont pas à priori nos points faibles.

    1. kbld le 14 Jan 2017 à 11:06 8.1

      @A.
      En même temps, tant que vous n’êtes pas la cause de séquelles négatives irrémissibles psychique ou physiques (du fait qu’il s’agit de votre enfant), il ne me semble pas mauvais de défendre de cette manière le droit qu’a votre femme au respect. Au sujet du votre, peut-être une approche plus globale sur son éducation est de mise, je ne sais pas, mais pour votre femme, je comprends que vous réagissiez de manière presque agressive. Ce n’est pas parce que votre enfant se plaint qu’il a raison.
      Disclaimer : je dis tout cela sans expérience, je n’ai pas d’enfant. Dans l’imaginaire, je suis quelqu’un qui aime prendre le temps pour parler des choses, donc je m’imagine bien donner à mes enfants comme “peine” pour leurs mauvaises actions le fait d’avoir une longue discussion avec moi sur les pourquoi et les comment de la chose.
      Un enseignant avait vu un élève sur son portable, il l’a pris et de manière très calme l’a jeté par la fenêtre. Je ne pense pas que l’élève recommencera avec son nouveau, s’il en a un ! Parfois, il faut employer les méthodes fortes, spécialement de nos jours où l’on perd toute emprise.

    2. cogitons le 15 Jan 2017 à 1:54 8.2

      Je ne vois pas trop ce que l’aide de la Source vient faire dans cette situation. A moins de considérer que la Source intervient dans ces trivialités de nos vie. Ce qui serait bien pratique, au demeurant, mais totalement contre-productif, puisqu’on n’apprend qu’en se fourvoyant.
      Je pense qu’Elle (la Source) a autre chose à faire, et qu’elle nous laisse nous débrouiller. Mais peut-être me trompais-je.
      Les adolescents sont des malades mentaux. Leurs parents, ces vieux ringards, leurs deviennent rapidement insupportables, par définition.
      Dans une société entièrement centrée sur la jeunesse, on est un vieux c… à trente ans.
      Faut se faire une raison.
      Et puis les ados finissent bien par revenir à la raison… vers 40 ans. Ou jamais (ce qui est mon cas).
      C’est la vie…
      Sur toutes ces choses, un grand rire est parfois plus efficace qu’une grande prière.

      1. henry le 23 Jan 2017 à 6:15 8.2.1

        J’ai vu Sa main à de multiples reprises dans ma vie. Au début, cela a en effet concerné des évènements majeurs. Puis j’ai réfléchi à cette question, si l’Un intervient dans ces situations pourquoi cela ne pourrait-il pas s’appliquer à toute situation aussi infime soit-elle ?

  9. Marie le 15 Jan 2017 à 14:16 9

    Merci pour cette analyse si riche et fine, courageuse.

    Alors que je m’estime peu sujette à la colère , je viens de me prendre en flagrant délit a l’égard d’un proche… Aujourd’hui meme…
    Ses critiques a l’égard d’une catégorie de personnes me déplaisant, je rentre rapidement dans une « sainte » colère, lui demandant avec vigueur de ne plus parler ainsi.
    Je me rends compte tres vite de la situation, et cherche à trouver un moyen plus positif de l’aider, car cette colère n’est pas bonne, je sens qu’elle est contre-productive.
    Je ne réussis a me mettre en état de vraie bienveillance, mais fais tout de même un pas dans cette direction, en lui indiquant avec plus de douceur qu’une telle attitude n’est pas digne de sa part, qu’elle n’est pas de son niveau. Et j’ai le sentiment que l’argument le touche, bien plus que la colere, qui n’avait qu’un effet de blocage dans notre discussion et moment d’échange.

  10. blanche le 15 Jan 2017 à 14:59 10

    Félicitations et merci pour ce billet, riche de leçons et de pratique spirituelles vécues au quotidien qui nous transmet un grande énergie. Le récit est tellement vivant et bien écrit que je l’ai lu comme un roman, avec ses rebondissements faits de réussites et d’échecs, de joies et de souffrance intérieures.
    Les deux points du bilan que sont le contentement divin et la bienveillance sont devenus très concrets et on comprend qu’ils sont le remède à mettre en pratique pour lutter contre de nombreux autres défauts, comme la rancune, l’égoïsme, l’impatience..
    A travers le récit, on voit aussi combien le travail de réflexion (in vitro) est important et indispensable pour avancer dans le travail in vivo.

  11. Wilhelm le 20 Jan 2017 à 20:39 11

    Une des méthodes que j’utilise pour lutter contre la colère ou l’insatisfaction est d’utiliser Google Agenda et de me poster des rappels à plusieurs moments de la journée de manière récurrente. Cela peut être un conseil que je me donne à moi-même sous forme d’une phrase ou une Parole d’Ostad Elahi issue des Maximes, ou un programme pratique que je me fixe.

    De cette manière, en réglant le rappel sur récurrent tous les jours, à une heure précise, la phrase en question pop-up sur mon écran de téléphone portable, et sur mon laptop, parfois même Google m’envoie un email de rappel. Ainsi je n’ai plus d’excuses pour ne pas travailler sur moi-même 🙂

    Ça marche !

  12. Cogitons le 22 Jan 2017 à 18:01 12

    Une question : j’aime beaucoup ce conseil « L’homme doit devenir aussi doux que le miel de façon à être toujours une source de bienfaits pour les autres… »
    Mais dans un monde compétitif, dans lequel il faut se battre, ne pas se laisser marcher sur les pieds, porter le poids immense que sont devenus l’éducation et le soutien matériel de ses enfants, s’agissant aussi parfois de défendre sa dignité (et encore, nous ne connaissons pas – j’imagine – la guerre, la famine, etc), le conseil semble quelque peu en décalage.
    Comment être un « guerrier » ou une « guerrière » (toutes proportions gardées) doux/douce comme le miel ?

    1. kbld le 24 Jan 2017 à 22:07 12.1

      @Cogitons
      J’imagine que c’est justement dans un contexte où il faut être compétitif que la pratique éthique visant à ne pas “vaincre” à n’importe quel prix a un sens.
      Puisque vous parlez de guerrier, on peut donner un exemple littéral. D’après ce que j’ai pu lire, le prophète Mohammad a bien dû se battre, mais lui et son gendre Ali ont toujours veillé à ne pas outrepasser leurs devoirs et à toujours respecter les droits de leurs adversaires, pourtant iniques, et même à être d’une bienveillance hors du commun à leur égard. Par exemple, à la bataille de Siffin, dans le désert. On avait coupé l’accès au point d’eau aux troupes de Ali pendant un certain temps, mais lorsqu’il prit le contrôle de ce point d’eau, voilà ce qu’il dit à ses partisans qui voulaient agir de la même manière (je traduis de l’anglais) : « Ne leur coupez pas l’accès à l’eau. De telles méthodes sont celles des ignorants. Je ne touche pas à de tels actes. Ce sont des êtres humains et même s’ils ont agi inhumainement, je ne peux suivre leur exemple et empêcher qu’un homme mange et boive parce qu’il se trouve être mon pire ennemi ». Par exemple encore, la bataille de Khaybar, un esclave, Yâsar Abyssin, avait rejoint les rend de Mohammad et amenait avec lui les moutons qui lui avaient été confiés par les ennemis injustes de Mohammad ; celui-ci accueillit chaleureusement Abyssin mais lui demanda de rendre les moutons à ses ennemis car ils leur appartenaient. Il y a énormément d’histoires comme cela.
      Ostad Elahi nous encourage à suivre la voie du juste milieu. Le monde moderne nous pousse à ne penser qu’à notre matérialité et de faire tout pour elle quoi qu’il arrive : c’est alors qu’il faut lutter pour ne pas tomber dans ce piège. Ostad nous incite à être en société, il a lui-même passé des concours, et eu une carrière judiciaire : il était conscient de ce monde compétitif. Mais il nous pousse à ne pas être obnubilés par la matérialité et à ne jamais oublier l’essentiel. Etre compétitif, mais pas pour écraser autrui et pas à n’importe quel prix ; la matérialité n’est qu’un moyen. Etre compétitif par devoir, et en gardant à l’esprit notre véritable but.

    2. ari le 25 Jan 2017 à 7:47 12.2

      votre commentaire et question m’ont fait réfléchir…
      et penser à prêter attention aux exemples autour de moi, merci

  13. mike le 29 Jan 2017 à 20:19 13

    bravo! belle analyse et exemple de travail sur soi au delà de la lutte psychologique, dans le but du contentement divin.
    on perçoit bien les étapes de votre travail in vitro, puis in vivo et cette nécessité de l’intention juste, vers le contentement divin pour arriver à la vertu divine qui, sans cela, reste un travail d’ordre psychologique, plus éphémère, enclin à s’évanouir face aux vicissitudes de la vie et à l’oubli; et puis cette pénibilité, cette difficulté dans le temps qui sont autant d’efforts qui vont ancrer un résultat définitif dans l’âme, une véritable transformation de l’être vers une humanité qui grandit en vous; parce que vous sentez bien que ces efforts vous servent à mieux vous connaître et à avoir plus de tolérance envers les autres et donc retentissent positivement sur les autres; et même dans ces lignes écrites vous nous réconfortez dans l’intérêt et le passage obligé de ce genre de travail sur soi pour comprendre la Vie. c’est cette alchimie qui est incroyable quand on commence à y réfléchir et travailler sur soi, on ressent cette présence divine dont tous les saints parlent, dans nos efforts et cette transformation en nous, c’est étonnant, il faut y goûter pour le croire!
    on voit aussi l’intérêt de vivre sa spiritualité au quotidien et d’être dans la société!

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