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Médisance en plat de résistance ? Quel est votre avis ?

couteaux fourchettes cuillères en désordre

Qu’est ce qu’un dîner réussi ? Des mets délicats, une bonne ambiance, des invités qui s’apprécient et repartent heureux en complimentant sincèrement leur hôte d’un soir… On trouvera en réalité autant de réponses que de convives. Mais on peut aussi s’interroger sur le plan de la réussite « éthique » d’une soirée, surtout si on a été confronté à des dilemmes complexes, devant ménager à la fois les convives, ses propres convictions éthiques, et parfois même les absents. C’est bien ces trois exigences réunies qui ont posé problème à Juliette, qui nous relate ici cette anecdote fort intéressante. Elle sera publiée en deux temps. Ce premier billet prend la forme d’un cas pratique, il décrit la soirée et ses complications, et vous sollicite pour débattre au sujet de la médisance : qu’est ce qui relève de la médisance ? Qu’est ce qui n’en relève pas ? Quelle est la meilleure conduite à tenir et pourquoi ? En vous mettant à la place de l’hôtesse, partagez votre avis et vos expériences personnelles en répondant aux questions du sondage. Un second billet livrera la fin de l’histoire telle qu’elle a été vécue. Soulignons que Juliette n’aura pas eu comme vous quelques semaines de réflexion avant de faire son choix : profitez donc de ce temps virtuel qui vous est accordé ici pour réfléchir au mieux à vos propres options pratiques si vous étiez confrontés à une telle situation.

Il y a quelque temps j’ai invité pour dîner des personnes importantes pour moi aussi bien sur le plan professionnel qu’affectif. Cela faisait un certain temps que j’essayais d’organiser cette soirée, mais tous les agendas étaient extrêmement bien remplis…

Soudain, au cours du dîner, entraînés par « la » personnalité éminente de la soirée, certains invités se sont mis à attaquer l’une de mes anciennes connaissances qui, de surcroît, avait été la première à m’avoir donné ma chance professionnelle. Chacun y allait de son anecdote croustillante et de sa critique acerbe, tout cela avec une surenchère de complaisance et de rires. Il faut dire que récemment ses projets avaient eu du mal à convaincre et que dans le milieu, cela se savait. Bien qu’étant choquée par leurs propos, j’ai commencé par me taire en alléguant intérieurement deux bonnes raisons, l’une qui me semblait en accord avec l’éthique – « si je ne hurle pas avec les loups, cela signifie que je ne suis pas d’accord avec eux et qu’il est inutile de le manifester à haute voix. Ma réprobation intérieure qui vient du cœur suffit et fait que je n’ai pas besoin d’intervenir. Ma conscience est tranquille. » — et l’autre plus égoïste — « si je donne mon avis, ça va casser l’ambiance… Et s’ils ne sont pas d’accord, ils vont m’en vouloir, je vais perdre mon crédit et le bénéfice de cette soirée. »

Je me suis dit qu’ils allaient bien finir par passer à autre chose. Mais pas du tout, le sujet semblait inépuisable. Alors que quelque chose me titillait au fond de moi : « Attention ! Qui ne dit mot, consent… », mais hésitant toujours à intervenir, je trouvais un prétexte pour me quitter la table : « Je reviens, je vais chercher le dessert. »

Je prenais le temps de préparer amoureusement les sorbets et revenais triomphante, certaine que la vision alléchante des glaces les feraient se détourner de leur conversation : que nenni ! La charge était lancée, rien ne pouvait l’arrêter. J’ai alors tenté, avec un humour très approximatif et en m’excusant d’un petit rire servile, de les débrancher du sujet en parlant des sorbets, comment je les avais préparés, quel goût j’avais choisi en tenant compte de leurs préférences, bref les âneries habituelles que l’on débite lorsque l’on a peur d’intervenir et de prendre parti. Résultat : une seconde d’extase sur les sorbets puis… retour à la case départ.

Je me lançai alors dans une première tentative de conciliation : « Eh ! Mes amis, si on parlait d’autre chose. Le sujet est clos, non ? »

Ils se tournèrent tous vers moi et le leader me dit : « Mais dis donc, c’est vrai que tu as travaillé longtemps avec cette bonne femme ! Ça n’a pas du être simple tous les jours avec elle, non ? Raconte ! »

Là, j’étais au pied du mur…

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1. Dans cette anecdote, peut-on dire qu'il s'agit de médisance ? (une ou plusieurs réponses possibles)

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2. Notre hôtesse est perturbée par cette idée « Qui ne dit mot consent ». Face à des propos médisants :

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3. « Certains invités se sont mis à attaquer l’une de mes anciennes connaissances qui, de surcroît, avait été la première à m’avoir donné ma chance professionnelle. » Considérez-vous que défendre sa collègue relevait dans cette situation précise, pour notre hôtesse, du devoir ?
4. Comment géreriez-vous cette situation ?

Exprimez-vous dans les commentaires !

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98 commentaires

  1. cerise le 12 Mai 2015 à 11:23 1

    J’aurais dit « elle a été la première à me donner ma chance, je lui suis reconnaissante pour ça. Est-ce qu’on pourrait changer de sujet? ça me ferait vraiment plaisir, merci »

    1. rosa le 12 Mai 2015 à 17:43 1.1

      « Oh, là ! que c’est rabat-joie ! Aller dis-nous tout sur ta super « ancienne » collègue ! »

      1. rosa le 13 Mai 2015 à 22:53 1.1.1

        …en fonction du ton de la remarque, de l’atmosphère, etc…, cela peut avoir un effet inverse, voire titillant. J’ai remarqué cela avec mes proches plutôt.
        A l’inverse, il m’est arriver de « sortir » des commentaires qui pourraient être très mal pris et qui pourtant on fait sourire, car bien que maladroit, l’intention n’était pas de froisser l’autre.

    2. Nicole le 14 Mai 2015 à 11:27 1.2

      La repose cerise est parfaite

  2. RolK le 12 Mai 2015 à 22:29 2

    j’ai été très intéressé par la diversité des choix dans le sens du « Non, il ne s’agit pas de médisance ». Ils sont pertinent et ils me montrent que tout n’est pas aussi simple, blanc ou noir. La meilleure réponse est aussi variable selon le point de vue, que l’on soit ce leader qui semble dominer les convives, la maitresse de maison qui doit à la fois ne pas froisser ce leader et se rappeler ce qu’elle doit à cette personne absente, les convives qui participent, ceux qui ne participent pas mais qui en riant de bon cœur excitent les participants, ceux qui rient timidement car ils ne peuvent en raison de leur position hiérarchique rester de marbre aux plaisanteries du « boss » qui reste drôle même s’il va un peu loin, ceux qui ont des arguments pour défendre mais qui n’osent pas ou ne veulent pas… La même réponse n’est pas valable pour tous. Dans la finesse, dans les détails, tout devient compliqué. Mais si intéressant. Merci.

  3. Lelouche le 12 Mai 2015 à 23:04 3

    Expérience que tout le monde rencontre à tout âge, que ce soit à l’école, à l’université ou n’importe ou. J’ai tendance à trouver que les discussions se font souvent par des médisances ou par des râleries, surtout au boulot. La mode est de se plaindre constamment des conditions de travail / etc.

    Dans cette situation, j’aurai essayé d’éviter de rentrer dans la discussion, et j’aurai tenté à plusieurs reprises de détourner le sujet comme il l’a été mentionné dans l’expérience. Bref, j’attends avec impatience de voir les commentaires et les avis des autres.

  4. mike le 12 Mai 2015 à 23:55 4

    difficile de juger de la situation sans la vivre… pour apporter quelques arguments à la discussion, je dirais que Juliette semble avoir fait passer son intérêt professionnel avant son intérêt éthique; elle est restée bloquée parce que son intention de départ était d’inviter des gens dans le but d’un retour sur le plan professionnel (elle invite des loups dans la bergerie…il faut en assumer les conséquences). Elle n’a pas assez compté sur son éthique personnelle pour sa réussite professionnelle… ceci dit, elle a un devoir de reconnaissance envers une personne qui l’a aidée, elle a un devoir envers ses invités pour qu’ils repartent contents.
    En pratique : elle a aurait pu en effet parler comme le propose Cerise dans son commentaire… elle aurait pu décortiquer les critiques avec ses invités pour habilement les démonter si c’est possible ou sinon exprimer de la compassion au sujet d’une personnes qui comme tout un chacun n’est pas à l’abri d’erreur sur le plan professionnel mais qui n’empêche peut avoir des qualités personnelles, etc.

    1. RolK le 13 Mai 2015 à 10:43 4.1

      @ Mike : vous dites « je dirais que Juliette semble avoir fait passer son intérêt professionnel avant son intérêt éthique » : je ne suis pas d’accord. Elle décortique son tourment intérieur, nous avoue son dilemme mais n’arrête pas de faire des tentatives pour désamorcer la situation en prenant en compte le contexte et les exigences de toutes les parties… Rien ne nous empêche d’ailleurs de penser que son intérêt éthique premier pourrait être de progresser sur le plan de sa carrière professionnelle, et elle n’est pas dans cette situation en train d’écraser autrui pour y parvenir, ce qui se passe sous son toit est un peu malgré elle. Il faut voir comment l’histoire se termine…

      1. mike le 14 Mai 2015 à 15:00 4.1.1

        oui d’accord mais on ne sait pas ce qui a motivé exactement le désir de sa soirée; et puis quand vous savez qu’un de vos amis est mal perçu par un autre groupe, est-ce judicieux d’inviter ce groupe pour des raisons finalement d’intérêt très personnel, sachant à coup sûr que la foudre tombera sur l’autre, n’était ce pas prévisible?; n’aurait elle pas du inviter les deux parties? je ne connais pas quel est la nature de l’amitié qui relie tout le monde?
        ensuite c’est peut être idéaliste mais d’une manière générale si vous n’attendez rien d’une personne, si la motivation de l’invitation est purement un acte de générosité ou d’altruisme pour rencontrer et apprécier ou aider des gens sans arrière pensée de tissage de liens professionnels par intérêts purement matériels voir égoïstes (même si cela est légitime dans d’autres situations), alors les propos émis par cette même personne ‘le leader de la soirée’ sont beaucoup plus contrôlables, évitables, esquivables, quitte à lui dire de partir s’il continue ses médisances… c’est dans ce sens que je disais qu’il se peut que dans son choix Juliette ait préféré inconsciemment ou non son intérêt professionnel à son intérêt éthique.

      2. rosa le 16 Juin 2015 à 15:36 4.1.2

        J’ai le souvenir d’un repas avec des amis et connaissances où l’ambiance était joyeuse et sincère. On avait presque pas de place à table mais c’était très chaleureux.

    2. Becido le 14 Mai 2015 à 22:28 4.2

      Mike, je suis totalement d’accord avec l’analyse que vous faites.

      Le dilemme de Juliette, et cela rejoint ma réponse à Yaka, est bien qu’elle semble avoir du mal à concilier ses intérêts professionnels à son éthique.

      Tous comptes fait, cette soirée n’est jamais que la suite de toute une série d’évènements et de choix que nous ne connaissons pas. C’est délicat d’émettre une opinion sur un instantané.

      Peut-être que la vraie réponse est une question : Qui est Juliette 🙂

    3. kbld le 16 Mai 2015 à 0:18 4.3

      @mike
      Je ne suis pas d’accord. Intérêt professionnel n’est pas du tout par principe contraire à intérêt éthique. Ce ne doit pas être votre milieu, mais entreprendre des choses positives pour son métier relève des droits légitimes du ça et donc est en général presque un devoir.
      “Matériel” ne veut pas dire “mauvais” !
      Parfois, l’intérêt matériel, qu’il est éthique de servir, rentre en contradiction avec un intérêt de l’âme, qu’il est aussi éthique de servir. Alors, il faut trancher toujours du côté éthique.
      Mais même là, il peut être légitime de parfois privilégier la matérialité à l’âme. Par exemple, lorsque les conséquences matérielles sont complètement disproportionnées avec le très faible intérêt pour l’âme. À chaque fois parce que la matérialité peut servir à son tour à l’âme par la suite, parce qu’évidemment, l’âme reste le domaine qui compte à la fin.

      1. mike le 17 Mai 2015 à 22:48 4.3.1

        oui bien sûr; de toutes les façons quand on cherche le contentement divin, ou avoir une conduite le plus possible éthique, il n’y a plus de différence entre matériel et spirituel (ce qui compte c’est l’intention de faire le plus juste possible) et la ‘matière’ ou le professionnel si vous voulez nous sert de mise en situations pour accomplir notre devoir humain et c’est ça l’essentiel. Dans notre histoire Juliette se trouve dans une situation où elle est coincée, elle doit faire un choix, garder la tête haute (qui n’a de valeur d’ailleurs que pour l’âme, c’est sa dignité) ; mais elle est de bonne volonté puisqu’elle essaye de changer de sujet, attendons la suite…

  5. Lea le 13 Mai 2015 à 6:30 5

    Je ferai comme cerise

  6. Jackie le 13 Mai 2015 à 8:23 6

    Je me suis trouvée dans ce genre de situation et ce n’est pas facile à gérer. Je suis plutôt d’accord avec Cerise mais quelques fois il vaut mieux se taire que d’être entrainé dans une discussion que je ne pourrai pas gérer jusqu’au bout. Je connais mes faiblesses dans l’argumentation et ma capacité émotive.

    1. MH le 14 Mai 2015 à 20:28 6.1

      Tout à fait d’accord, Jackie: rien n’est plus difficile que de se trouver dans un certain contexte où l’on doit ménager tout le monde, ses invités dont l’avis et l’affect comptent et l’absent dont tout le monde médit!
      Je me suis déjà trouvée dans ce genre de situation, et il est difficile de défendre, seule, qq’un qui est « attaqué » alors qu’il n’est pas présent pour se défendre!
      C’est facile de discuter quand on est en dehors de la situation… On peut parler « en théorie », seulement.
      Evidemment, on n’aime pas médire, surtout quand ce n’est pas juste! Mais comment faire quand il faut ménager tout le monde? Quelle est LA priorité des priorités?
      Peut-être ne plus être dans l’émotif peut aider…

    2. Nina le 16 Mai 2015 à 9:32 6.2

      Je suis d’accord. Parfois, rester tranquille sans donner son opinion, est la meilleure solution pour arrêter la médisance.
      Je pense qu’ on peut essayer de changer de sujet de conversation avec diplomatie. J’ai déjà essayé et parfois, j’ai eu de bons résultats !

  7. Joubi le 13 Mai 2015 à 9:36 7

    Auparavant, je me serais sentie mal à l’aise sans pour autant oser aller contre le sens de la discussion. Je me serais donc tue, la conscience pas trop tranquille.
    Aujourd’hui avec quelques années de travail sur moi-même, dans cette situation, j’aurais dit avec le sourire « Peut-être bien, mais en ce qui me concerne, c’est elle qui m’a donné ma première chance professionnelle, ce qui m’incite à penser qu’elle a aussi d’énormes qualités et beaucoup de flair ! ».
    Avec un peu d’humour, sans essayer de donner tort aux convives et d’aller contre leurs histoires, ça passe mieux. L’idée c’est juste de montrer un autre regard (positif) sur la personne que tout le monde semble juger d’un point de vue négatif.

    1. MH le 14 Mai 2015 à 20:30 7.1

      Bravo Joubi! c’est sans doute la meilleure façon de s’en sortir… 😉

    2. kbld le 16 Mai 2015 à 10:01 7.2

      Idem @MH

  8. Murielle le 13 Mai 2015 à 9:46 8

    Les « loups dans la bergerie » … on ne s’y prépare que rarement. Il s’agissait d’éteindre un feu déjà bien parti… Comme changer de conversation n’a pas semblé porter ses fruits, j’attaquerais comme Cerise poliment mais fermement. Un feu à table est nuisible de toute façon pour tous les convives (sensation lourde et nauséabonde) donc autant sortir la lance à incendie !?

    1. Lea le 15 Mai 2015 à 11:01 8.1

      Tout à fait d’accord avec Murielle et Cerise!

  9. why le 13 Mai 2015 à 11:03 9

    Dans ce genre de situation, maintes fois rencontrées, je pilote à vue selon les personnalités présentes : je repère le leader et je cherche un allié s’il en existe un. Je n’interviens pas directement pour stopper les médisances car j’ai remarqué que cela a souvent l’effet inverse. Pour changer la conversation, je flatte l’ego du leader en lui demandant de raconter un évènement professionnel ou autre dont je sais qu’il est fier, ou bien je lance une interrogation du genre :ah,puisque nous avons la chance d’être tous réunis, je voulais avoir avoir votre avis sur … ceci,uniquement, quand j’ai trouvé un sujet positif fédérateur. Mais avant de dérouler ma stratégie, je me calme intérieurement, dans l’espoir de maîtriser la situation et pour ne pas céder à ma nature impulsive qui m’inciterait plutôt à « foncer dans le tas ».

    1. Han le 23 Mai 2015 à 12:01 9.1

      Merci pour ce commentaire pratique et plein de bon sens!

  10. yaka le 13 Mai 2015 à 11:25 10

    Le malaise de Juliette a été entendu et une occasion de s’exprimer lui a été donnée. Tout le processus de réflexion qu’elle a mis en oeuvre montre que sa conscience était suffisamment éveillée et lui aura permis j’en suis sûre (nous le verrons dans la suite du billet j’imagine) de répondre dans le sens de l’éthique.
    Je ne pense pas que le fait que cette personne lui ait donné sa chance soit le facteur déterminant pour la défendre, car quelle que soit la personne dont on médit dans le cercle professionnel ou privé, il faut chercher à la défendre. Mais peut-être que la loyauté que ce fait lui inspire l’aura aidée à avoir le courage de stopper les médisances.
    J’aurai peut-être dit : « j’espère que vous ne parlez pas de moi de cette manière quand je ne suis pas là ! Vous êtes impitoyables (en riant). C’est vrai qu’elle a un caractère difficile mais elle n’a nuit à personne à ma connaissance. En revanche, elle s’est fait beaucoup d’ennemis à ses débuts car son ambition était mal vue et a suscité de nombreuses jalousies ».
    Car malheureusement c’est souvent le cas pour les femmes ayant des postes à responsabilité ou de l’ambition. Leur échec rassure…

    1. A. le 13 Mai 2015 à 15:58 10.1

      >car quelle que soit la personne dont on médit dans le cercle professionnel ou privé, il faut >chercher à la défendre.
      Je suis d’accord. Si on connaît la personne il faut essayer d’en dire du bien (si on a pu identifier ses qualités)

    2. Becido le 14 Mai 2015 à 22:20 10.2

      Yaka, vous écrivez : Je ne pense pas que le fait que cette personne lui ait donné sa chance soit le facteur déterminant pour la défendre.

      Ben si, justement, c’est ce que je lis dans ce texte.

      Quand Juliette parle de la personne visée, elle en parle en pointant ses déboires professionnels et le fait qu’elle soit à l’origine de sa propre carrière. Le très neutre « ancienne connaissance » ne change pas grand chose.

      1. Bob le 15 Mai 2015 à 11:05 10.2.1

        Peu importe la personne, et d’autant plus si on a de quoi lui reprocher. Pour moi, c’est un détail, voir un point d’accroche pour mieux nous faire réfléchir. Car c’est pas sans hasard que nous voici à discuter de ce cas vécu…

      2. yaka le 18 Mai 2015 à 13:26 10.2.2

        Becido, même si cette personne ne lui avait pas donné sa chance il aurait fallu la défendre. Mais le fait qu’elle la lui ait donnée motive Juliette à prendre sa défense. Donc ce n’est pas un facteur déterminant, ou alors il faudrait ne défendre que les personnes qui nous ont aidés ?

      3. Becido le 19 Mai 2015 à 8:00 10.2.3

        Yaka, quand vous écrivez « même si cette personne ne lui avait pas donné sa chance il aurait fallu la défendre », c’est votre opinion qui est évidemment éthiquement correcte. Lorsque je lis ce texte, je ne ressens pas que ce soit l’opinion de Juliette.

  11. mahaut le 13 Mai 2015 à 12:07 11

    1) La langue est une vipère et la laisser mordre, c’est s’exposer à son venin et en être tous, plus ou moins malade, selon nos systèmes de défenses ! Rien n’est anodin.

    2) Il m’est arrivé d’être piégée dans ce type de « départs de feux »!!!…. C’est au plus vigilent de ne pas laisser l’incendie se développer. De mon point de vue, il faut se positionner immédiatement, mais dans un gant de velours.

    Du genre : « Oulah ! il semble que nous nous retrouvons au Tribunal ? Mais d’abord FAITES ENTRER L ACCUSE !!!???? Ah ! il n’est pas là ????….

    Il s’agit de phrases destabilisantes à dessein, qui prononcées par la maîtresse de maison, ont quand même a un certain poids, pour une question de « territoire »…..

    3) Intérieurement, si on est redevable à la personne attaquée et que l’on considère qu’il y a une certaine fidélité, on peut prendre pour argument, d’exposer les qualités de la personne attaquée ! tout en veillant avant tout à éteindre les flammes, et continuer à créer de la diversion…

    Conclusion, moi aussi, je suis très émotive et pour pallier à ma faiblesse, j’ai dû me « forger » des armes. a) il faut avoir su développer auparavant des stratégies destablisantes pour couper court … Dire pour rassurer aussi : « que de même, si une des personnes présentes avait été attaquée sans pouvoir se défendre présentement, j’aurais fait la même demande ». Pour finir, suggérer une nouvelle direction à la conversation.

    1. A. le 13 Mai 2015 à 15:48 11.1

      >Du genre : “Oulah ! il semble que nous nous retrouvons au Tribunal ? Mais d’abord FAITES >ENTRER L ACCUSE !!!???? Ah ! il n’est pas là ????…

      Excellente idée.

      >Dire pour rassurer aussi : “que de même, si une des personnes présentes avait été attaquée >sans pouvoir se défendre présentement, j’aurais fait la même demande”.

      Aussi une excellente idée

  12. véro le 13 Mai 2015 à 13:20 12

    pas simple effectivement,. mon attitude aurait été de relater mon expérience positive avec cette personne, de façon a rappeler que rien n’est tout a fait ou blanc , bon ou mauvais. et que chacun de nous est succeptible de reveiller des jugements et émotions négative envers les autres en fonction de notre vécu.j’expliquerais aussi que je me sens mal a l’aise face a leurs propos d’autant plus que cette personne m’a aidée professionnellement . en outre cette personne étant en situation difficile en ce qui concerne son projet je ne vois pas l’utilté de rajouter de la souffrance là ou il en en a déjà

  13. Olympia le 13 Mai 2015 à 14:09 13

    Je me suis déjà trouvée dans cette situation. Je dis simplement que j’ai une dette de gratitude envers cette personne, et que des propos en son absence me seront désagréables. Veut-on vraiment être désagréable avec qq’un qui a préparé des sorbets avec tant d’attention ? Ou j’ajoute : alors on joue… Si vous tenez à la critiquer, vous devez dire une qualité avant de dire un défaut, ou bien vous dites un de vos défauts avant de dire un des presuposes siens. Le côté pseudo-ludique calme les langues… Inutile de dire que cette exigence ne me vaut pas que des amis… Mais que celles et ceux qui le sont, c’est pour toujours.

    1. A. le 13 Mai 2015 à 15:41 13.1

      J’adore ce commentaire merci ! c’est une approche pleine de fraicheur et sympatique – cela devrait permettre de recadrer les propos

  14. aL06 le 13 Mai 2015 à 15:01 14

    Je suis d’accord avec Cerise… En posant les choses de cette manière, Juliette se serait affirmée auprès de ses hôtes avec courtoisie, modestie et bienveillance… Ceci aurait probablement eu l’effet d’une diversion et d’engager la conversation sur un autre sujet.
    Mais c’est tellement plus facile d’en parler avec du recul, bien installé dans un fauteuil…

  15. kbld le 13 Mai 2015 à 17:19 15

    A mon avis, cela dépend beaucoup de la vérité, tout simplement. Si ce qu’ils disent est vrai, elle a eu raison de ne rien dire, sinon, il fallait défendre la personne (cf. Paroles de vérité, P234).
    Si c’est vrai et qu’on lui demande de participer, je ne sais pas si explicitement moraliser la situation sert vraiment. Je n’aurais pas dénié ce qui est évident, mais montré en même temps, dans mon attitude et dans mes paroles, que tout cela est très bas de gamme. C’est-à-dire casser l’ambiance festive de manière à ce que continuer à médire perde de sa saveur. Qu’à la fin, on se dise « bof. » Évidemment, le cas échéant, j’aurais aussi parlé des points positifs, du fait qu’elle a aidé, etc.
    C’est-à-dire montrer que tout cela est un peu bas de gamme, mais jamais explicitement, juste introduire une ambiance.
    Après, j’aime bien ce qu’a proposé Joubi, exactement l’inverse de moi : dire des choses explicitement mais avec le sourire. À mon avis, ça peut être dans un premier temps, et si cela ne marche pas, ce que j’ai écrit. Et si ça ne marche pas (bah, on continue sans elle), essayer de démarrer une conversation avec une personne, pour que cette conversation se propage naturellement.

    1. kbld le 18 Mai 2015 à 10:00 15.1

      Je n’ai peut-être pas été clair sur un point. Lorsque je dis que cela dépend de la vérité, c’est parce que de toute façon, je ne mentirais pas. Donc si ce qui est dit est faux, il n’y a pas beaucoup de question à se poser et dire, gentiment, que ce n’est pas vrai.

  16. KLR le 13 Mai 2015 à 19:30 16

    Ce qui me frappe dans cette expérience, c’est que malgré les efforts que Juliette déploie pour faire diversion, sortir de table, changer de sujet…Le sujet revient, un peu comme si on lui représentait le même scénario jusqu’à ce qu’elle finisse par prendre vraiment parti. L’expérience d’ailleurs se termine au pied du mur, et elle est obligé de prendre parti :
    soit elle continue à suivre sa conscience et elle va défendre la personne attaquée, soit elle va tomber dans le piège de la médisance pour ne pas être rabat joie, ne pas froisser les hôtes importants… enfin avec une argumentation magistrale du soi impérieux.
    J’ai le sentiment qu’il s’agit pour elle d’une mise en scène un peu spéciale. Si elle est attentive à tous ces signaux spirituels qui lui confirme qu’elle se trouve dans une mise en scène et qu’elle comprend qu’en restant ferme sur sa conscience et en défendant, son UV sera validée, elle va trouver facilement l’inspiration pour déjouer la chose, défendre par une pirouette et amener un autre sujet. Peut-être tout simplement en demandant l’aide à Dieu intérieurement.
    mais évidemment tout cela est facile à dire, et la plupart du temps, les mises en scène que nous rencontrons dans la vie et qui sont destinées à nous faire avancer, on ne les voit pas !!!
    Juliette a vu sans doute la mise en scène et je lui souhaite d’avoir par la suite, tirer la bonne carte !

    1. mike le 14 Mai 2015 à 23:53 16.1

      ce que j’aime dans cette réponse c’est que vous argumentez en voyant la manifestation du divin dans nos vies, merci pour cette mise en lumière

    2. chat31 le 30 Mai 2015 à 15:49 16.2

      Je suis d’accord avec cette analyse – c’est intéressant de voir l’évolution de la situation qui « pousse » l’hôte vers une occasion de prendre la défense de cette connaissance.

      J’ai tendance à médire beaucoup moi-même – c’est quand même la façon la plus simple de faire rire les autres – et les (rares) fois où j’ai tenté de lutter contre ce point faible dans un contexte social où tout le monde commençait à dire du mal d’une personne, l’épreuve se trouvait moins dans le fait d’arrêter les médisances à table en disant à tout le monde « mais attendez, il est quand même sympa » mais plutôt dans le fait de convaincre. Trouver les mots pour défendre une personne ce n’est pas toujours évident, en particulier si on est d’accord avec les critiques de nos amis, et le fait de dire que quelqu’un est « gentil » ou « sympa » ne convainc malheureusement pas souvent.

      Dès lors, si j’étais à la place de Juliette, je pense qu’au moment où ses convives lui ont demandé si elle avait une « anecdote croustillante », j’aurai dit que non, je n’en ai pas une en particulier qui me vienne à l’esprit, et à la place raconter une anecdote qui met cette personne en valeur, sans que ce soit trop lourd biensûr. L’idéal serait qu’elle ait une anecdote un peu humoristique mais qui mette cette personne en valeur.

      Si rien de tel ne lui vient à l’esprit, alors je pense que dans ces moments il suffit juste de dire que non, elle n’a pas de telle anecdote et plutôt décrire quelques aspects positifs de sa relation professionnelle et personnelle avec elle. Cela aurait pu être quelque chose comme « mais c’est marrant que vous l’aimiez si peu/qu’elle vous irrite autant, peut être ai-je eu de la chance mais pour moi cela s’est toujours très bien passé avec elle, d’ailleurs je lui dois beaucoup parce que c’est grâce à elle que j’ai eu mon premier job! » et être ferme s’ils insistent (« vraiment rien?! »)

      Ceci n’est qu’une suggestion – Je me suis imaginée comment j’aurai moi-même géré la situation et je l’ai retranscrit ici. Juliette a dit qu’elle était avec des gens avec qui elle s’entend tout de même bien, et qui dès lors je pense prendront ce qu’elle dit au sérieux. En étant ferme mais agréable, elle pourra couper court à cet interminable « plat de médisance ».

  17. Becido le 13 Mai 2015 à 22:09 17

    Bien sur que ce que Cerise propose est la réaction la plus « propre ». Nette, concise, assertive, éthique.

    De là à l’appliquer dans ce cadre là … Juliette n’est pas en position de force et l’expression « avoir fait entrer les loups dans la bergerie » est tout à fait judicieuse.

    Je n’ai pas pour habitude de mélanger le professionnel et le privé. Dans le domaine professionnel, j’adopte souvent la position du veilleur, et je garde un silence propice à l’observation et à l’écoute. J’en apprends énormément sur la nature profonde de mes interlocuteurs.

    Au moins, Juliette sait maintenant que ces personnes, pour qui elle a de l’affection semble-t-il, sont tout à fait capable de réactiver des réflexes de meute et de s’acharner sur une personne à terre. Le milieu professionnel, c’est hélas souvent cela.

    C’est pour elle une leçon à méditer. A bon entendeur …

    1. mike le 15 Mai 2015 à 20:57 17.1

      je pense que c’est juste

  18. Coimba le 13 Mai 2015 à 22:39 18

    Je pense que garder le silence devant cette déferlante de critiques gratuites, est un premier pas qui normalement aurait dû interpeller les convives. Mais je reconnais que sa situation est très délicate. Selon notre tempérament, le niveau de notre faculté irascible, la réponse à ce genre de situation peut être diverse. Mais elle se devait de la défendre rien que par reconnaissance et leur dire que c’était la première personne à lui mettre le pied a l’étrier. Recentrant ainsi le débat sur elle-même, revenant sur ses débuts dans la société, les difficultés qu’elle avait eu à surmonter…!
    On voit ici très bien que nous donnons à ce genre de séance par distraction en oubliant tout le mal que l’on peut faire

  19. Bibou le 13 Mai 2015 à 23:50 19

    Je dis ce que je pense. Vous vous trompez les amis. C’est justement parce que j’ai travaillé longtemps avec elle que je peux vous affirmer que c’est une femme géniale. Alors je veux bien vous raconter des anecdotes avec elle car je suis sûre que vous ne la verrez plus de la même façon…
    A part ça, est-ce que quelqu’un a vu le dernier spectacle de Florence Foresti? Le sketch sur les neurones?…

  20. Peerl le 14 Mai 2015 à 11:36 20

    Merci pour ce billet, il me parle particulièrement car ce genre de situations délicates à gérer est vraiment fréquent dans mon milieu socio-professionnel. En effet, j’ai l’impression que les discussions lors de soirées consistent plus d’une fois sur deux à « parler des autres », le plus souvent en mal ou, tout du moins, avec des anecdotes croustillantes. Ce sont les sujets les plus fédérateurs, possiblement car notre soi impérieux est en pleine activité et c’est « agréable », la participation est aisée, les personnes prêtent attention à ce qu’on raconte, c’est simple. On le voit dans cette histoire, le sujet est inépuisable malgré les tentatives de l’hôtesse ! Ces situations sont extrêmement sensibles à gérer car il faut les dépister, le plus tôt possible, les diagnostiquer (est-ce de le médisance ou non ?) puis les gérer (contrer notre propre soi impérieux puis initier une démarche active éthique).

    Pour ma part, je ne suis clairement pas très bon dans ce domaine. Bien souvent, je me rend compte de la situation alors que j’ai déjà participé, que je suis lancé. Ensuite, quand je m’en suis rendu compte, je reste silencieux autant que possible mais je n’ai pas de technique active toute faite pour désamorcer l’engrenage de médisance. Les méthodes proposées dans les différents commentaires sont extrêmement intéressantes, toute la finesse de l’action consiste à ne pas froisser ses convives tout en marquant éventuellement son autorité.
    Il me tarde d’utiliser ces différentes techniques à la prochaine occasion et de lire comment Juliette a réussi à gérer la situation.

  21. marie le 14 Mai 2015 à 11:52 21

    Il m’arrive de temps en temps de participer à des dîners au cours desquels certaines médisances jaillissent, mais je n’ai jamais vu un tel dérapage. Aussi je rejoins l’analyse de KLR sur une mise ne scène très spéciale, et une épreuve difficile pour Juliette.
    Pourtant, c’est aussi une épreuve « mur de carton »: elle parait difficile, mais en réalité il faut trouver le truc pour en sortir, et alors on s’aperçoit que ce n’était difficile que dans notre esprit/ notre représentation/nos peurs…
    J’essaye dans ces situations de ne rien dire, mais si çà se poursuit, de raconter une expérience très positive au sujet de la personne dont on médit, ou de souligner une qualité remarquable,…avec beaucoup de chaleur et de conviction, ce qui permet de clôre positivement le sujet.

  22. Rah le 14 Mai 2015 à 12:29 22

    Bien que se taire soit déjà excellent, dans ce genre du situation, la personne pourrait tenter au moins une première fois de parler des aspects positifs de cette personne de manière très objective afin de changer la tournure de la discussion. Puis, si cela n’est pas suffisant… tant pis.
    De plus, dans la mesure du possible, je pense qu’une des meilleure solution après avoir tenté de parler des points positifs de la personne, est simplement de partir.

    En prenant compte de la situation, voici, à mon humble avis, ce qu’il aurait fallu faire:

    1- tenter de parler de ses points positifs
    2- en cas d’échec, se taire et ne pas intervenir 🙂

  23. THUR le 14 Mai 2015 à 14:43 23

    Je pense que cela relève d’une force de caractère que de pouvoir assumer ces paroles et pensées. Ma devise a toujours été d’être reconnaissant envers ceux qui m’ont appris ou apporté quelques choses donc pour moi il est impensable de ne pas le dire qui que se soit la personne en face MAIS il faut savoir le dire et ça c’est la partie la plus difficile et je vous avoue que je suis super nul dans ce domaine
    On peut simplement imaginer  » je suis désolée cette personne m’a donné ma chance et c’est en partie grâce à elle que je suis là donc ça me gêne qu’on dise du mal d’elle même si elle a fait des erreurs ce qui est humain » genre rabat joie (c’est tout ce qui me vient à l’esprit!!)
    je suis convaincu que cela ne peut qu’avoir un effet positif sur les invités SI ce que l’on dit est sincère
    Et j’aime beaucoup l’analyse de KLR

  24. Diane le 14 Mai 2015 à 18:25 24

    Je trouve aussi que se taire était déjà un très bon réflexe. Je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait à la place de Juliette ! bien souvent, je me prépare à une situation, et lorsqu’elle arrive, je suis complètement à côté et je m’en rends souvent compte après coup. Merci pour cette expérience qui me montre que je dois travailler sur ce point. J’attends la suite pour savoir comment Juliette s’en est sortie.

  25. Bouboulina le 14 Mai 2015 à 19:36 25

    Hier, au boulot, j’ai eu une expérience de ce genre et je dois dire que la lecture de ce cas pratique m’a aidé à mieux voir les enjeux éthiques de la situation. On a une collègue dont tout le monde se moque, car elle a quelque chose en elle d’un peu ridicule et de « collant ». Il y a deux ans, elle nous a tous invité à diner chez elle (une 10e de personnes). Les gens, moi-même y compris, déclinant son invitation en avançant des prétextes divers, elle a changé trois à quatre fois de dates. Finalement, avec une de mes collègues, nous avons accepté son invitation, jugeant qu’on ne pouvait décemment refuser une fois de plus (nous commencions vraiment à ressentir de la peine pour elle… enfin !). Nous nous sommes donc retrouvés chez elle (les autres ayant décliné l’invitation) et contre toute attente, nous avons passé une excellente soirée. En la voyant dans sa famille, auprès de son mari et de ses enfants, tous hyper charmants, nous avons eu une toute autre vision d’elle (et avons du coup éprouvé de la honte pour notre réaction initiale).
    Hier donc, une collègue commence à s’acharner sur elle, en rappelant la « lourdeur dont elle a fait preuve il y a deux ans en voulant nous inviter chez elle ». J’ai de suite vu le lien avec l’expérience que je venais de lire sur ce site et je me suis dit : « à toi ma vieille de montrer ce que tu peux faire ». Je devais défendre cette collègue et en même temps ne pas avoir l’air de faire la leçon à celle qui s’acharnait sur elle. Et là, j’ai opté pour la solution suivante: je lui ai raconté ce qui nous était arrivé. En disant simplement ce que j’avais vu d’elle, en parlant de la générosité avec laquelle elle nous avait reçu, en parlant de l’affection qui semblait régner dans sa maison, et de l’étonnement que ce constat a suscité chez moi…Ma collègue m’a regardé d’un air étonné et elle a ensuite changé de conversation. Et de mon côté, j’ai ressenti une sensation de légèreté très douce.

    1. RolK le 14 Mai 2015 à 23:08 25.1

      expérience très touchante. Ce qui est encore plus touchant c’est de se rendre compte à quel point on a eu le cœur dur et que ces personnes qu’on jugeait sont si merveilleuses. Je le dis pour moi car j’ai déjà trempé dans ce genre d’affaires.

    2. Lea le 15 Mai 2015 à 11:24 25.2

      Merci beaucoup d’avoir partagé cette expérience. On voit que c’est lorsqu’on est sincère avec soi-même et Dieu, tout devient très simple. Et on n’a pas besoin d’inventer quoi que ce soit ou d’être autre que soi-même. Si on travail sur soi réellement.
      Pour ma part, et à mon niveau, je me bas contre les médisances que moi-même j’initie…vous constaterez la distance qui nous sépare parfois les uns et les autres…Bref, c’est en parlant avec d’autres de mon problème de médisance que toute une reflétions autour de cette question est survenue. Certes, les personnes sont particulières dans un context particulier, mais en quelque sorte, en étant sincère sur ma propre faiblesse, et mon désarroi avec moi-même (des exemples comme celle de Bouboulina montrant à quel point on tort sur une personne, ou d’autres expériences ou tout montre que la personne est truffée de défauts…mais la leçon se situe sur un autre plan, notre amour pour le Divin…). Bref, je ne peux que chercher à me remettre à lui et continuer à faire des efforts sans cesse pour espérer de trouver un moyen de sortir de cette vision des défauts des autres qui me mettent hors de moi…
      Donc, on commence par soi-même je crois.

    3. kbld le 16 Mai 2015 à 9:58 25.3

      Oui, vraiment super expérience !

  26. RolK le 14 Mai 2015 à 23:04 26

    Moi ce qui me perturbe c’est cette histoire de devoir, question 3. J’aurais bien aimé des avis sur ce sujet. C’est fort bien posé : « dans cette situation précise ». J’ai répondu plutôt non. Par provocation peut être, car on sent bien ce qu’elle « devrait » faire. Mais on ne connait pas sa situation précise. Est-ce le moment pour elle de se mettre à dos les décideurs de sa boîte en leur rabattant le caquet ? Car des listes de devoirs ici elle en a plein, et je ne suis pas certain que ce soit celui là qui soit prioritaire : comme je l’ai répondu à Mike, j’avoue en le cherchant un peu :), rien ne nous empêche de penser que son devoir premier était de faire attention à elle et à sa relation avec ce leader précisément… Sa réaction intérieure elle l’a, maintenant il faut tout de même qu’elle pense à toutes les facettes de ce qu’elle doit faire, sans se « griller » elle même… ça n’apparait pas la solution la plus élégante, mais il faut l’envisager. Elle nous le dit d’ailleurs. Si elle choisit de se mettre en situation de risque pour défendre son ancienne collègue, c’est louable, mais c’est à bien réfléchir. Sans se leurrer soi même non plus. Que la médecine est difficile !

    1. THUR le 16 Mai 2015 à 20:26 26.1

      il y a une hiérarchie des devoirs qu’on a envers autrui et envers soi-même. Comment savoir lequel passe avant lequel?
      A mon avis si on ne fait rien dans ce cas c’est de mordre une main qui nous a nourri…
      je suis tout à fait d’accord que les invités doivent partir contents de chez Juliette
      « faire attention à sa relation avec le leader » je pense que le respect se gagne et c’est pas en disant « surtout rien dire pour ne pas se griller » c’est un manque de courage je pense
      Evidement il ne faut pas être imbécile non plus, que de dilemme…
      Et je suis également tout à fait d’accord que l’on ne connait pas la situation de Juliette

  27. mike le 14 Mai 2015 à 23:42 27

    finalement après toutes mes élucubrations, je me rends compte que l’on est pas là pour juger l’intention de Juliette mais bien de répondre à la question posée en 4)
    incroyable comme on peut se laisser aller à juger tout le temps!
    je me rallie donc à la réponse de Cerise qui me semble sensée car elle sauve l’honneur des deux parties voire des 3
    merci pour cette expérience

  28. Charlotte le 15 Mai 2015 à 17:15 28

    Je pense qu’elle aurait dû la défendre et dire qu’elle l’a bien aidé professionnellement et qu’elle est toujours très reconnaissante vis à vis de cette personne et à l’occasion mentionner quelques-uns de ses points forts.
    Je trouve que parfois l’on aime bien participer à ces médisances car au fond cela plait bien à notre soi-impérieux rien qu’en les écoutant et c’est plus difficile de relever les points positifs que se taire.

  29. Cogitons le 16 Mai 2015 à 0:47 29

    Les personnes invitées sont importantes sur le plan professionnel et affectif. Ne connaissant pas la dynamique exacte de ces rapports, il est difficile de trancher. Sans plus d’info, je trouve que Juliette s’est est pas mal sortie. D’autant qu’elle n’avait pas le temps d’une longue méditation… Elle a choisi le chemin de la prudence, et je lui tire mon chapeau.
    Casser l’ambiance, ce qui risquerait de se produire si l’on suit la méthode Cerise, et dans le même temps donner une sorte de leçon de morale à tout le monde, n’est pas recommandé à mon avis. Potentiellement humilier une personne (le chef de bande qui fait rire son monde) en lui signifiant qu’il n’est pas drôle (et potentiellement immoral), pour en défendre une autre (la médisée) n’est pas très productif. Et ça peut en plus avoir des répercussions néfastes, professionnellement et/ou affectivement sans que le jeu en vaille la chandelle: y’a pas mort de femme, ce ne sont que des mots, de la grasse plaisanterie de diner « entre amis », donc pas la peine de sortir le sabre.
    Non, Juliette a bien fait. Sans rentrer dans ce jeu, elle a fait en sorte que ses invités passent un bon moment. Ce qui est très important. On pourrait dire, un devoir d’hôte (mais tout définir en terme de devoirs devient vite froid et pompeux).
    C’est maintenant qu’on lui pose directement la question qu’elle est obligée d’abattre ses cartes. Et qu’elle peut effectivement dire que si la « personne » a certainement des défauts comme tout le monde, elle lui a rendu un grand service et que c’est ça qu’elle retient. Mais sans monter sur un cheval moralisateur. Et puis essayer de faire passer ce petit monde à autre chose, mais avec affection et si possible, humour et crème chantilly. Le sucre, c’est excellent.
    Si vraiment rien ne marche (le scénario est tout de même improbable), attendre stoïquement que ça passe, sans apporter d’eau à ce moulin, tout en s’occupant bien des invités.
    S’abstenir de médire, c’est relativement facile.
    Être un(e) ôte superbe, de sorte que « chacun reparte content et heureux », je trouve ça beaucoup plus difficile.
    Donc, bravo Juliette ! Et avec la suite de l’histoire, on veut la recette des sorbets !

    1. kbld le 18 Mai 2015 à 10:08 29.1

      @Cogitons
      Je suis d’accord avec beaucoup de points. Après, attention, « S’abstenir de médire, c’est relativement facile. », vous êtes un homme mais apparemment, pour les femmes, ça l’est beaucoup moins (si j’ai bien compris ce que certaines d’entre elles m’ont dit). Chacun ses faiblesses.

      1. Cogitons le 19 Mai 2015 à 11:39 29.1.1

        Certes.
        Qu’est-ce que les femmes sont médisantes !

    2. Danielle le 24 Mai 2015 à 13:40 29.2

      « Casser l’ambiance…/… »
      Il ne me semble pas que Juliette trouve que l’ambiance soit bonne ! Au contraire, elle très mal à l’aise… Ce qui est difficile dans cette situation c’est de savoir comment faire sans  » humilier une personne (le chef de bande qui fait rire son monde) en lui signifiant qu’il n’est pas drôle (et potentiellement immoral), pour en défendre une autre (la médisée) »
      A propos du « chef de bande qui fait rire son monde » et de l’ironie et du sarcasme: « Le sarcasme est pratiquement devenu la première langue de la société moderne…(John Haiman) et « les personnes qui ne comprennent pas le sarcasme sont tout de suite identifiées et catégorisées comme socialement non habile ».

      1. Cogitons le 24 Mai 2015 à 23:53 29.2.1

        C’est bien cette petite causerie, manque juste les sorbets.
        Juliette n’aime pas l’ambiance, mais ce ne semble pas être le cas des autres convives. Qu’elle soit mal à l’aise ne l’autorise pas (à mon avis et à plus fort escient, en tant qu’hôte) à rendre les autres mal à l’aise. Elle fait d’ailleurs tous les efforts en ce sens.
        Elle culpabilise, semble-t-il et à mon avis, bien à tort. S’il faut en plus se charger des travers d’autrui, on n’a pas fini de se battre la coulpe. Son rôle est-il, par ailleurs, d’exposer, voire, d’imposer son éthique à ses convives ?
        Admettons.
        Dans ce cas, deux mots viennent à l’esprit : contextuel et naïveté.
        D’une part, il ne semble pas que les convives lui attachent une grande importance, ou certains auraient noté sa gêne. Elle n’est, en tout état de cause, pas en position d’autorité, voire même, d’être respectée. Elle se sent par conséquent un peu servile, elle l’est un peu compte tenu de la dynamique : c’est la vie.
        Le jour où ce sera elle la personnalité éminente, elle pourra diriger l’orchestre. Mais là, elle n’est même pas, semble-t-il, premier violon. Et elle voudrait se mettre à la baguette ?
        Silence et chantilly jusqu’à ce que ça passe, telle est donc ma devise.
        Bien entendu, il se peut, et nous l’apprendrons, que tout ceci se soit miraculeusement dénoué de manière idéale. Chacun en tirera sa conclusion.

        Naïveté, d’être étonné(e) de la tournure prise par les évènements. Mettez quelques collègues de bureau ensemble autour d’une table bien garnie, arrosez le tout d’un bon bordeaux, et paf, la médisance fleurira comme pâquerette… à pâques. Rien d’étonnant, rien de choquant, donc, et rien de bien grave (il n’est pas ici question de dénoncer les juifs de l’appartement d’en face à la gestapo). Rien que la nature, humaine. Faut s’y faire et ne pas s’en offenser (même si l’on est pas d’accord).

        Ceci étant, vous avez raison. Le sarcasme (voir internet) est la langue universelle du jour. Proposition de travaux pour le comité de rédaction : possibilité d’une éthique du sarcasme (ceci dit sans sarcasme).

  30. cerise le 16 Mai 2015 à 13:12 30

    En quelques jours je me suis aperçue de l’importance du “in-vitro”, mais également de la distance avec le “in-vivo”, de la taille de la méconnaissance que j’ai de moi-même et de la jachère de ma pratique. Moins de 2 heures après avoir pris parti avec assurance et certitude dans ce “quel est votre avis?”, j’ai été confrontée à un cas in-vivo similaire lors d’un entretien téléphonique dans un cadre professionnel avec évocation d’une problématique concernant un ami (à qui je suis très redevable) par mon interlocuteur dans des termes peu élogieux puis médisants. J’ai pu trouver une porte de sortie et régler l’attente de mon interlocuteur en informant mon ami qui a fait le nécessaire, mais, j’étais très gênée à l’écoute forcée des propos inexacts et dénigrants et ne savais pas comme m’en sortir. De plus, je ne me suis rendu compte de la proximité temporelle entre cet évènement et mon post sur ce site que…deux jours après, en lisant et analysant les avis des uns et des autres sur cette page. Je me suis alors lentement remise en question, pour me rendre compte de la nécessité absolue d’être plus humble et de me remettre au travail, en me remettant sur un outil “pratique” formidable et que délaisse depuis des mois qui s’appelle “in-practice”. Merci beaucoup aux rédacteurs et aux contributeurs!

    1. mike le 26 Mai 2015 à 0:05 30.1

      merci pour votre expérience… je me rends compte que derrière le ‘voir juste’ je deviens assez catégorique et je trouve un avis sur beaucoup de comportements de mes collègues, alors qu’avant je ne me permettais jamais de critiquer quelqu’un et je cherchais plus le positif chez les gens (peut être un peu aussi par faiblesse ou naïveté et manque d’assurance sociale quand j’étais plus jeune); maintenant je me surprends de juger le comportement de certains sans que cela apporte un quelconque intérêt dans une discussion… je m’en suis rendu compte quand mon interlocuteur de renchérissait pas à ma discussion et avait de la compassion pour l’attitude de la personne critiquée… il faut que je me remette à pratiquer dans ce sens et que je redevienne un exemple…c’est pas gagné!

  31. Charlotte le 17 Mai 2015 à 7:44 31

    Il y’a une semaine j’étais face à quelqu’un qui voit toujours la vie négativement et la médisance fait forcément partie de son mécontentement quotidien de la vie. Face à cette personne j’ai essayé d’être positive et surtout dire ça ne reste qu’un point positif des personnes médisées ou des situations. Le début elle continuait et persistait dans ses médisances et petit à petit elle s’est calmée en tout cas avec moi.
    C’est un très bon exercice. Je pense que le début on risque de se fait écarter et même d’être médisé par les autres mais avec le temps ils s’abstiendront de médire au moins devant vous si votre amitié compte vraiment .
    En tout cas je me sentais intérieurement bien.

  32. ATIG le 17 Mai 2015 à 13:36 32

    Situation délicate, car que faire du devoir d’hospitalité et d’agir de telle manière que vos hôtes quittent votre maison le cœur joyeux?!
    Et de l’autre que faire de la vertu de loyauté envers quelqu’un qui vous a fait du bien et envers lequel vous avez le devoir de loyauté et de reconnaissance?
    Il m’est très difficile de donner une solution, mais en me mettant en situation je pense que très gentiment dès le début de la conversation j’aurais annoncé ma partie et mes liens étroits avec cette personne. En principe les gens ne manquent pas de respect à une personne que vous respectez du moins pas lorsqu’ils sont chez vous et mangent vos bonne glaces:-)
    Bien cordialement,

    1. Danielle le 18 Mai 2015 à 14:57 32.1

      « je pense que très gentiment dès le début de la conversation…  »
      Il me semble que c’est à ce moment que ce joue toute la pertinence de l’intervention contre le soi-impérieux, il est rusé et sait parfaitement utiliser nos indécisions, nos hésitations. Dès que le conflit s’installe dans l’esprit de la maîtresse de maison, (que faire, comment faire?) la situation devient complexe. Dans ce type de contexte ou l’ambiance est conviviale, j’ai remarqué que l’on a tendance à relâcher la vigilance vis à vis du soi impérieux, c’est à mes dépends que j’ai compris qu’il faut intervenir c’est immédiatement, à la racine pour couper toute marge de manoeuvre.

  33. kbld le 18 Mai 2015 à 10:05 33

    @Cogitons @ATIG
    Plusieurs évoquent le fait de partir heureux ou le cœur joyeux, mais je ne pense pas que cela s’applique vraiment ici (évidemment, dans une certaine mesure). Le cœur de personnes qui font quelque chose de mal (si c’était le cas) est-il vraiment joyeux ?

    1. Cogitons le 19 Mai 2015 à 11:28 33.1

      Certes, mais me semble-t-il, à partir du moment où l’on prend la responsabilité d’inviter des convives, il faut tout mettre en oeuvre pour qu’ils repartent contents de leur soirée. Surtout à proscrire, dans la panoplie de l’hôte, les leçons de morale ou le rabat-joie. Où l’on risque de passer bien des soirées tout(e) seul(e) à l’avenir.
      Ne pas s’étonner, par ailleurs, que des dîners entre collègues puissent virer, par moments dans la médisance, sous toutes ses formes. Ce n’est pas un crime, mais un penchant naturel. Ne pas apporter d’eau à ce moulin, si l’on y parvient, me semble être la meilleure attitude. C’est une attitude digne qui n’offense ni ne juge personne et ne regarde que soi. Et ne pas se croire supérieur(e) parce qu’on se tait. Les convives remarqueront votre silence, et changeront d’eux-mêmes le sujet (à moins qu’ils ne soient mal élevés ou ivres morts, et quand bien même, il faut jouer son rôle d’hôte le mieux possible).
      Après, il ne m’appartient pas de juger ce qu’il y a dans le coeur des Hommes, s’ils sont réellement contents ou heureux… j’ai assez de mal avec le mien.

      1. kbld le 21 Mai 2015 à 20:15 33.1.1

        @Cogitons
        « Où l’on risque de passer bien des soirées tout(e) seul(e) à l’avenir. » Je ne pense pas que cette peur doit être le moteur de nos comportements. Peu importe, tant qu’on a fait la bonne chose. Moi-même, je me suis mis à dos des gens comme cela, mais j’ai la conscience tranquille. J’ai l’habitude de ne pas être aimé pour certaine prises de position, mais par exemple une fois une personne, touché pas les paroles de certains, m’a dit longtemps après qu’il avait apprécié même si sur le coup il n’avait rien dit. Les gens blessés sont souvent moins bien en vue, avec moins de pouvoir donc de suiveurs, mais toutes les personnes ont une égale dignité à être considéré.
        « Les convives remarqueront votre silence, et changeront d’eux-mêmes le sujet » Là, ce n’était pas le cas.
        « s’ils sont réellement contents » On cherche une conséquence réelle, sinon pourquoi agir ?

      2. mike le 25 Mai 2015 à 0:50 33.1.2

        je pense que c’est une réponse qui découle d’une pratique assidue; il est vrai que si l’on a l’habitude de sortir ou d’inviter régulièrement, on risque souvent de se retrouver dans ce genre de situations… c’est d’ailleurs peut être pour cela qu’on sélectionne tellement nos amitiés et que l’on voit même de moins en moins de monde qu’auparavant quand on commence à être sensible au propos des autres et à leurs répercussions et que l’on veut garder une certaines ligne de conduite éthique irréprochable… il y a des comportements de certains qui m’agacent et je les évite actuellement mais cela peut être un signe de faiblesse de ma part.

      3. kbld le 29 Mai 2015 à 10:41 33.1.3

        @mike
        Cela dépend du nombre de personnes qu’on avait l’habitude de côtoyer en général, mais vu notre société, ne pas être la personne la plus populaire ne me semble pas un mauvais signe. La seule chose est qu’il ne faut pas que cela se transforme en je m’en-foutisme vis-à-vis de ce que ressentent les autres, même lorsqu’on a raison.
        D’une manière générale, il est bon d’éviter les mauvaises fréquentations. Tout est question de l’influence qu’elles peuvent avoir sur nous, de l’éventuelle bonne influence que l’on peut avoir sur eux et du bien qu’on peut leur procurer (et donc plus généralement du fait de savoir si on perd son temps ou pas), des devoirs que l’on a envers eux ou envers d’autres (famille), etc.

      4. Mahaut le 30 Mai 2015 à 11:02 33.1.4

        @bkld

        Ce n’est pas certain que cela dépendre du nombre de personnes rencontrées quotidiennement. En effet, cela peut commencer dans la cellule familiale, l’enfant, et du fait des familles séparées peut subir de véritables lavages de cerveau. Il peut être soumis au conflit de loyauté. (il y a de la « littérature là-dessus…) C’est vraiment une grosse épreuve pour lui, quand on porte atteinte à l’une de ses racines, s’il ne surmonte pas cette épreuve, c’est bien là, qu’il commencera par apprendre la médisance…. Le cercle peut être vraiment très restreint et vraiment nocif !

      5. Cogitons le 30 Mai 2015 à 22:48 33.1.5

        @kbld
        « mais vu notre société, ne pas être la personne la plus populaire ne me semble pas un mauvais signe. »
        « Moi-même, je me suis mis à dos des gens comme cela, mais j’ai la conscience tranquille. »
        « D’une manière générale, il est bon d’éviter les mauvaises fréquentations. »
        Comme quoi l’on peut (me semble-il mais peut-être ai-je mal compris) avec la conscience la plus tranquille du monde, juger d’un trait (et en  » mal « ) l’ensemble de la société, se sentir, au passage, supérieur à  » elle  » et donc, à ses congénères (et notamment les  » plus populaires « ), diviser le monde nettement en  » bonnes  » et  » mauvaises  » fréquentations, blesser les gens, peut-être, mais  » peu importe, tant qu’on a fait la bonne chose « .

        Bon. Chacun son truc, mais ça, ce n’est pas le mien. C’est même tout le contraire (même s’il m’est arrivé sans doute de penser comme vous).
        Pour ma part je reprendrais bien un peu de médisance autour d’une bonne table avec mes collègues de bureau, puisque je suis humblement de leur monde et dans leur monde, en rien supérieur à eux (sauf pendant mes fréquentes et naturelles sautes de narcissisme) ni surtout, plus ou moins fréquentable.
        Chère Juliette, vous reste-t-il quelques sorbets ?

      6. kbld le 31 Mai 2015 à 10:44 33.1.6

        @Mahaut
        Je ne parlais pas de cela :). Je répondais à mike au sujet du fait de voir moins de monde. Je disais que si telle personne a l’habitude d’aller en boite de nuit une nuit sur deux, c’est différent de telle personne célibataire vivant seule qui, en dehors du travail, a un ami qui il déjeune une fois par mois et sinon joue aux jeux-vidéo. Le premier devrait peut-être mieux sélectionner ses sorties et avec qui il sort, le second devrait peut-être plus rencontrer des gens s’il en a la possibilité. Pour le premier, si son comportement fait qu’il est moins aimé par tout le monde, ce n’est pas forcément mauvais signe, pour le second, c’est plus délicat, cela dépend de la situation mais, en règle générale, peut-être qu’il devrait se poser de sérieuses questions.
        Tout ça, ce sont des généralités et j’ai peut-être tort. C’est juste un sentiment.

      7. mahaut le 01 Juin 2015 à 9:53 33.1.7

        @kbld
        Bien évidemment. Je voulais seulement dire que la médisance pouvait être pratiquée depuis longtemps……

      8. kbld le 01 Juin 2015 à 12:31 33.1.8

        @Cogitons
        Chacun son truc comme vous dites, mais il ne me parait pas relever du jugement déconseillé mais de l’observation objective et nécessaire que
        1) Dans notre société, il y a beaucoup d’influences négatives à l’égard desquelles il faut absolument se protéger.
        2) Ce ne sont pas les personnes qui influencent le mieux qui sont les personnes les plus en vue, celles que les masses admirent si elles ne font pas attention. Ce point-là semble avoir été vrai de tout temps ou presque.
        Il ne s’agit pas d’accabler les gens mais de se protéger soi-même.
        .
        J’ai bien dit qu’il ne s’agit pas non plus de se ficher de ce qui plait aux gens (au plus grand nombre), mais effectivement, je ne pense pas que c’est la priorité. C’est surtout vrai lorsqu’on prend les gens comme un tout et non comme un somme d’individualités.
        Si le /but/ est d’être bien vu du plus grand nombre, alors on finira toujours du côté des oppresseurs. C’est paradoxal, mais cela vient notamment du fait que les oppresseurs savent faire croire aux opprimés que l’oppression vient d’ailleurs.

      9. kbld le 17 Juin 2015 à 16:49 33.1.9

        @Cogitons
        J’ai pensé à notre discussion en lisant un article sur le harcèlement de rue, qui cite le rappeur Tupac :
        « I wonder why we take from our women
        Why we rape our women, do we hate our women?
        I think it’s time to kill for our women
        Time to heal our women, be real to our women
        (…)
        So will the real men get up
        I know you’re fed up ladies, but keep your head up »
        Puis qui commente : « Pac had it right: us men are responsible for not only stopping guys from harassing women, but also telling others to do the same. For this is the only way to shift the culture. »
        http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/jun/01/my-friends-harass-women-i-cant-silent-any-more
        Il est parfois nécessaire de prendre le contrepied de la société et même d’indiquer explicitement aux gens notre désaccord avec leur comportement, même si cela déplaît. Et il ne faut pas culpabiliser : ce n’est pas (en soi) de la vanité, c’est seulement notre devoir.

      10. Cogitons le 20 Juin 2015 à 14:19 33.1.10

        Cher klbd,
        J’ai remarqué qu’un des bénéfices de ce site et de ce genre de discussions, c’est qu’on y pense, avant, pendant, et après. Nous cogitons.
        Pour ce qui est de quoi dire aux autres, quand et comment, quand nous ne sommes pas d’accord avec leurs comportements, à chacun sa boussole. Trop de paramètres pour généraliser, si ce n’est que je me méfie des donneurs de leçon (moi le premier) qui, en général, ne pratiquent pas ce qu’ils prêchent, et manquent singulièrement d’empathie et de chaleur humaine.

        Je soumets cette pensée à la sagacité collective : je cherchais un principe qui puisse englober la médisance, qui, si je l’applique, puisse à la fois en dessiner les contours et la dissoudre. J’ai pensé à la Bienveillance. Devenir bienveillant envers autrui. Que la bienveillance soit mon moteur. Vouloir le bien pour autrui, quel qu’il soit. Sans tomber dans la naïveté, bien entendu. Il me semble que si la « bienveillance réaliste » (en opposition à la « bienveillance naïve ») dicte mes paroles et mes actes (voire, mes pensées), si elle devient petit à petit une réelle disposition d’âme, alors je ne pourrais pas médire. C’est à dire, parler avec méchanceté (sous toutes ses formes) de quelqu’un en son absence, et que cette méchanceté me procure un certain plaisir.
        Bien entendu, on peut prendre le problème à l’envers et dire : si tu veux devenir bienveillant, commence par ne plus médire. Tout se tient.
        Qu’en pensez-vous ?

      11. kbld le 22 Juin 2015 à 14:05 33.1.11

        Cher Cogitons,
        Je vous remercie pour votre message.
        Il est difficile pour moi de donner un avis général par rapport à ce que vous dites, je n’ai pas assez pratiqué et analysé ce sujet pour, mais ce que vous dites semble juste.
        Si l’on se réfère à l’enseignement d’Ostad Elahi, notamment à travers l’ouvrage « Paroles de Vérité », on voit qu’il insiste beaucoup sur l’ « amour d’autrui », sur le fait de vouloir le bien d’autrui.
        Ma pratique (pour l’instant in vitro) m’a amené à considérer un point spécialement négatif dans la médisance : c’est justement le fait que l’on se transforme soi-même négativement. Parfois, les gens ont vraiment fait quelque chose de mal, et à la limite ils mériteraient qu’on médise d’eux. Mais si on le fait, on change notre nature, d’une nature humaine et bienveillante à une nature rancunière et noire. Si je médis, c’est mauvais avant tout pour moi.
        Cela rejoint donc ce que vous dites. Ne pas médire est l’aspect pratique d’une nature lumineuse (céleste) qu’il faut sauvegarder ou acquérir, et dans cette lumière il y a l’amour d’autrui et la bienveillance.
        Mais une difficulté réside dans le fait qu’il ne faut pas, comme vous le dites, être naïf. Et il faut parfois se défendre. Où est la limite alors ?
        Une chose m’est arrivé récemment, et je suis pour l’instant tellement dans une faiblesse sociale par rapport à la personne qui m’a « eu » que dire les choses ne feraient que m’enfoncer encore plus : quelqu’un qui connait la vérité m’a bien dit que de toute façon, je serai le méchant auprès des autres. Donc c’est juste de l’intelligence sociale. Mais mon espoir est que si un jour le vent tourne, alors je ne me vengerai pas, pour ne pas devenir une personne vengeresse. Et que si le vent tourne, que cela ne protège personne de savoir certaines choses, alors que je ne dévoile pas ses défauts. Mais le dire c’est bien, le faire, c’est autre chose…
        Dans une situation où ce n’est pas gratuit, mais où on a vraiment clairement violé nos droits légitimes, c’est compliqué de mettre en pratique intelligemment.

      12. Cogitons le 23 Juin 2015 à 12:32 33.1.12

        L’amour d’autrui (et à plus forte raison, de ses « ennemis ») posé en principe me parait inatteignable par le commun des mortels, voire confus et contre-productif. Étant mortel et tout ce qu’il y a de plus commun, je l’ai donc banni de mon vocabulaire (et de mes objectifs). Sans doute la bienveillance sincère est-elle, de même, trop difficile à atteindre.
        Avoir été lésé et ne pas se laisser aller au ressentiment et au désir de vengeance, voilà un objet de travail défini et concret. Cela demande un effort sur sa propre pensée – s’interdire de ruminer, prendre de la distance… – et sur ses émotions (les deux étant inextricablement liés) – aller faire un bon jogging ou piquer une tête. En bons occidentaux cartésiens, on oublie en général que le corps influe sur la pensée (et inversement).
        Pour en revenir à Juliette, elle a sans doute « pêché » par émotivité.

    2. ami le 13 Juil 2015 à 14:04 33.2

      Avoir été lésé et ne pas se laisser aller au ressentiment et au désir de vengeance, voilà un objet de travail défini et concret.
      …donc un travail sur la pensée avant tout ? – gommer le ressentiment, éliminer un désir bas. Je peux concevoir l’idée mais sa mise en application me parait encore abstraite.

      J’ai pu expérimenté cela avec quelqu’un avec qui j’étais en couple. Après notre séparation, des pics de ressentiment apparaissaient, en particulier quand je croisais cette personne.
      Cela est parti avec le temps et l’espacement des contacts.

      Le ressentiment devait venir du fait que l’ego est fortement touché par un rejet ou un échec. La réponse est fourbe, invisible et peut mettre des mois à se fomenter inconsciemment.
      Dans ces états où notre guide intérieur est complètement sous contrôle de nos pulsions, rien ne peut stopper le soi impérieux.
      Je comprends pourquoi l’aide divine est une force indispensable dans cette lutte.
      J’avais pourtant des signaux d’alerte ! Par ex., en consultant mes consciences, je n’avais pas d’apaisement .

      Avec le recul, le fait que je n’avais pas « perdu la tête » pour cette personne m’a permis de continuer sans « manque ». Et avec un regard plus global, ce qui est arrivé était un « bien » – par exemple certains critères objectifs montraient une incompatibilité.

      1. Cogitons le 14 Juil 2015 à 2:27 33.2.1

        Intéressante expérience, merci. Il est clair qu’on ne peut pas toujours lutter, et surtout pas facilement, contre des pulsions, des ressentiments, des humiliations (une des plus puissantes sources de revanche. Certain(e)s iront jusqu’à tuer parce qu’on les a humilié(e)s). Pourquoi sommes nous (en général) tellement attachés à notre dignité, question intéressante.
        Ce qui, pour ma part, m’aide relativement dans ces nombreuses circonstances, est de me souvenir que les choses n’ont de valeur que celle que nous leur portons. Et que la première victime de mes ressentiments, c’est moi (et mes proche qui ont a subir mes angoisses et ma mauvaise humeur).
        Mes ruminations n’altèrent en rien le cours du monde. Mes petites histoire, depuis Jupiter, ne sont ni importantes, ni intéressantes. Depuis Alpha du Centaure, bien moins encore. C’est pourquoi je regarde souvent des photos de la terre vue de l’espace. Pour me rappeler mon insignifiance.
        Et puis, un grand éclat de rire devant l’absurdité des blessures que nous nous infligeons à nous même fait souvent bien plus de bien qu’une longue analyse.

        Et puisque notre table et garnie et que nous avons la santé et un toit sur nos têtes…
        Rions mes frères,
        Rions mes sœurs,
        De nos « grandes misères »,
        De nos petits malheurs.

      2. ami le 15 Juil 2015 à 13:42 33.2.2

        À ces résonances de l’âme, Victor Hugo nous livre son nom:

        Le Pont

        J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
        Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime,
        Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
        Je me sentais perdu dans l’infini muet.
        Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile,
        On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
        Je m’écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
        Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
        Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
        Bâtir un pont géant sur des millions d’arches. […]

        Tiré de http://www.resonancesdelame.fr/category/poemes
        Victor HUGO, Recueil : Les Contemplations

  34. Mahaut le 18 Mai 2015 à 11:11 34

    C’est probablement sur ce point de la médisance, que j’ai pu commencer à effectuer une différence dans le monde…

    J’ai ouvert les yeux dans un milieu communiste. Il y avait 2 types de lieux qu’il fallait totalement éviter les églises et les commissariats de police à cause des mauvaises fréquentations, dans l’un et l’autre lieu !!!….

    Il y avait des valeurs dans mon milieu : ne pas tuer, ne pas voler, partager et de l’amour. J’avais pu remarquer que certains pratiquaient des sports de langue consistant à taper sur le dos du voisin en son absence. Le monde était fait « comme ça »
    Dans ma conscience, il y avait tout de même des bornes et L’Air de Calomnie de Beaumarchais, Barbier de Séville de Rossini m’avait toujours marqué.

    https://www.youtube.com/watch?v=IfyCau4yyBk

    Ma frontière était là, j’ai appliqué cette règle, je n’avais pas de vision plus profonde, et ressentais de la pitié pour tous les calomniés et une inquiétude à l’égard des calomniateurs !

    Je n’avais pas d’autres critères. Plus âgée (ne vivant plus en France), j’ai rencontré des chrétiens, des musulmans et ai découvert une chose qui m’avait toujours beaucoup frappée, dans certaines familles, il y avait beaucoup de bienveillance et du coup une très grande impression d’harmonie. Pas de préjugés, toujours des choses positives prononcées. J’aimais profondément ces atmosphères et les parfums qui s’y en dégageaient. Cela m’a interpelé, j’ai essayé de comprendre et ai voulu ressembler plutôt à ces gens là. C’est par ces pratiques IN VIVO, que j’ai été amenée à vouloir vivre autrement. La couleur de la société est importante, on y contribue vraiment en se positionnant…

  35. mia le 19 Mai 2015 à 21:46 35

    J’essaierai de dire quelque chose de positif sur la personne en me référant à mon expérience, mon ressenti et l’adéquation avec ce que j’ai entendu avant. Tout en essayant de ne pas polémiquer; mais en marquant nettement mon désaccord, ma surprise des propos malveillants en argumentant que mon vécu est différent : Il n’est pas en rapport avec ce qui a été dit ici, même si c’est vrai, je mentirai ouvertement dans un parti pris, je n’en parlerai pas en public ainsi. tout ça dans l’intention de parler positivement de cette personne. dans l’intention de rester très ferme intérieurement; par fidélité

    1. henry le 18 Juin 2015 à 17:43 35.1

      Je comprends l’intention sous-jacente de défendre la personne attaquée. La méthode semble toutefois créer plus de « charges » que de bénéfice d’un point de vue spirituel. En somme, est-ce que « mentir » serait ici justifié ?

  36. Wilhelm le 21 Mai 2015 à 16:55 36

    Mentionner que cette personne vous a donné votre première chance professionnelle est déjà une étape très positive

    C’est le minimum à dire dans une situation comme celle-ci

    Il faut le présenter de telle manière que ce soit défensif en faveur de la personne attaquée sans être offensive et blâmant pour les médisants

    Quelque chose comme cela : pour ce que je connais de M. X, je ne peux pas blâmer cette personne, au contraire, car elle m’a donnée ma première chance professionnelle et je lui suis plein de gratitude

  37. Lap le 21 Mai 2015 à 23:45 37

    Je chercherais les qualités de la personne et je donnerais des exemples positifs de son
    comportement à mon égard, mais sans trop insister.
    Je montrerais aussi comment cette personne a été positive pour moi.
    Finalement je changerais de sujet en enchaînant sur une histoire drôle qui pourrait montrer
    qu’on peut rire sans médire.
    L’essentiel est de suggérer sans donner de leçons.

    1. henry le 17 Juin 2015 à 15:36 37.1

      « on peut rire sans médire » 😉

  38. adissam le 26 Mai 2015 à 0:44 38

    En faisant une recherche sur internet, je suis tombé sur cet autre article au sujet de la médisance:
    Droit et médisance : le mécanisme et l’ensemble des effets de la médisance selon Ostad Elahi

    Quelques points relevés, par ex.
    – la médisance: « ce que l’on ne dirait pas à propos d’une tierce personne si l’on se trouvait en sa présence  »
    – la règle d’or: « est-ce que j’aimerais que l’on parle de moi de cette façon en mon absence ? »

    Imaginons maintenant que le contenu de la discussion arrive jusqu’à la personne. A sa place, je me dirais, « elle ne m’a même pas défendue ! »

  39. Clara le 26 Mai 2015 à 22:48 39

    J’ai souvent constaté que ce type de discussions s’acharnant sur une personne a souvent pour but, suivant le charisme du « meneur », de tester les convives et en particulier la personne qu’on sait « proche » de la cible.
    1 Pour quelles raisons ces personnes vont se sentir tellement à l’aise qu’elles peuvent s’amuser à démolir quelqu’un avec qui la maitresse de maison a beaucoup travaillé?

    L’attitude n’a rien d’innocent ; c’est probablement plus ou moins calculé ; et les relations entretenues entre les deux partis, soit Juliette et la cible, connus.

    Il serait intéressant de savoir pourquoi on s’acharne sur la cible?
    – Parce que c’est une personne particulièrement orgueilleuse, méprisante,
    – ou parce qu’il s’agit d’une personne très honnête, mais un peu carrée ne s’accomodant guère des magouilles ambiantes?

    Ensuite quelles sont les relations entre le ou la meneuse et Juliette?

    Et pour terminer, comment se comporte Juliette dans son milieu professionnel?

    A-t-elle tendance à faire savoir aux autres qu’elle a une éthique, qu’elle n’apprécie pas certains comportements etc..auxquels cas, si j’étais le meneur j’essaierais quand même de la tester un peu pour voir jusqu’où va sa soi disant éthique? S’arrête-t-elle là où démarre son propre intérêt ou tient-elle la route envers et contre tout?

    Tout cela est important à connaitre car il me semble que ce type de mises en scène n’a rien d’anodin et n’est pas dû au hazard.

    Casser l’ambiance ne veut pas dire grand chose au vu d’une telle déferlante de médisance ! Chacun est généralement bien conscient de ce qu’il fait, et en particulier celui qui s’acharne. J’ai souvent vu ce type de personne terminer en disant « on est quand même vraiment ignobles de se comporter comme ça!  » Et ils attendent que quelqu’un ait le courage de s’opposer, pas mettre le hola forcément mais s’opposer !

    Casser l’ambiance veut dire qu ‘elle est bonne. Mais faire un remake du « Diner de cons  » avec le  » con  » en question absent n’est pas marrant et personne ne voudrait être à sa place.
    La « personnalité » le sait très bien.

    On ne peut pas vraiment conseiller Juliette parce qu’ elle ne se présente pas.
    Une attitude juste pour une Juliette franche et loyale ne sera pas la même que pour une Juliette qui ne s’affirme pas dans son milieu du travail, ou pour une Juliette qui la « ramène » un peu tout le temps..
    Par contre la règle d’or d’Ostad Elahi disant qu’une attitude éthique consiste à vouloir pour autrui ce qu’on voudrait pour soi même permet de mesurer si notre façon d’agir correspond à ce que l’on attendrait pour nous même si l’on se retrouvait dans la même situation que la  » cible ».
    A partir de là on peut entrevoir quel devrait être le comportement à adopter.

    1. leo le 27 Mai 2015 à 23:16 39.1

      Cela me fait penser à une parole d’Ostad Elahi que j’ai lu et sur laquelle je réfléchis: « […] La cause de tout ce qui arrive à l’homme est en lui-même, elle n’est pas extérieure à lui. C’est donc toujours en soi qu’il faut chercher la cause. Plus l’homme pénètre en lui-même, plus il voit clair. […] »

      Je remarque que l’attitude des autres envers moi est très souvent un miroir de mon propre comportement.
      Par ex., on sait que les critiques, c’est pas avec moi. C’est un peu radical, mais c’est efficace comme première approche.

      Un effet remarqué, on découvre d’autres affinités.

  40. céci le 29 Mai 2015 à 0:04 40

    Finalement si Juliette était intervenue tout de suite en disant que cette personne l’avait aidée professionnellement et qu’elle lui était reconnaissante pour cela, le sujet de la discussion n’aurait peut-être pas déraper sur la médisance.
    En effet désamorcer tout de suite le sujet évite la surenchère. Les hôtes ne peuvent décemment pas enfoncer quelqu’un que Juliette apprécie pour des raisons très précises et non équivoques. En désamorçant avec reconnaissance, elle exprimerait en même temps sa gratitude !
    Une fois que l’occasion est passée, il est très difficile d’inverser le fil de la discussion.

  41. Jo le 29 Mai 2015 à 14:11 41

    Réponse à la question « Comment géreriez-vous cette situation ? »
    Appliquant cette maxime d’Ostad Elahi: « L’origine de tout ce qui nous arrive est en nous-même. C’est donc à l’intérieur de soi qu’il faut en chercher la cause » et ayant organisé cette réception avec une bonne intention, analysant préalablement les aléas compte tenue des personnes invitées, je m’attends à ce genre de dérive. Si les propos tenus me sont vraiment désagréables et présentent un risque de préjudice pour la personne mise en question ou pour une autre personne, j’interviens le plus tôt possible rappelant mes liens avec la personne médite et en évoquant les points positifs de cette personne, le tout sur le ton le plus léger possible et en essayant d’être drôle.

    1. leo le 30 Mai 2015 à 20:21 41.1

      Au sujet de cet effet « miroir » (mon comportement se reflète sur les autres).

      Si on veut médire, on cherche souvent une personne chez qui il y a un écho favorable.
      Et au départ, il/elle teste si on va aller dans son sens.

  42. linda le 21 Nov 2015 à 19:16 42

    Parfois pour faire en sorte en tant que hôte d’un dîner que celui-ci se passe bien il suffit de composer avec les moyens disponibles sans se prendre au sérieux et cela quel que soit les ambiances : médisance, exigence, non respect, moquerie, vanité, jalousie etc….

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