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Les schémas du moi et leurs effets pratiques : lorsque l’esprit devient palpable

Palper l'esprit

Dans les chapitres 4 et 5 de la nouvelle édition de La Voie de la Perfection (Albin Michel, 2018), Bahram Elahi présente un modèle de l’âme humaine ou de ce qu’il appelle également notre moi réel, modèle dont il avait déjà donné un aperçu sur ce site (ici et ici). L’âme, à l’instar du corps, y est présentée à travers des schémas de type anatomique, comme un véritable organisme : un organisme psychospirituel dont il s’agit, pour ceux qui aspirent à perfectionner leur humanité, de connaître et de contrôler les différentes puissances.

En réfléchissant sur le modèle du moi présenté par Bahram Elahi, il m’est naturellement venu à l’esprit de me l’appliquer à moi-même. Comment en effet éprouver la vérité de ce modèle autrement qu’en cherchant à repérer et à palper moi-même et en moi-même ces différentes puissances, à partir des expériences les plus ordinaires de ma vie quotidienne ? Ce billet présente trois de mes rencontres avec les puissances de mon âme. À chaque fois, j’ai essayé d’interpréter ce que je vivais, ressentais, comprenais et faisais à la lumière de ce modèle.

Moi face à un ami

Je ressens de la jalousie envers un ami, dont j’envie la situation et la réussite. Cela se manifeste par un désir de fuir son contact, désir qui émane clairement de mon ego. Celui-ci n’aime pas être en situation d’infériorité ; il cherche donc à fuir les situations où il risque d’être rabaissé. Cela s’accompagne aussi de flux d’énergie qui remontent dans le conscient, et qui me portent à me réjouir des problèmes que rencontre celui que je jalouse, ou à me montrer anormalement curieux de ses démarches, ou bien à avoir la critique facile… Ce n’est pourtant pas la seule attitude possible. Il m’est arrivé en d’autres occasions d’agir avec bienveillance envers ce même ami, en toute lucidité. Ce genre d’état correspond aux moments où j’ai une attention plus prononcée à Dieu et où je me trouve dans mon moi conscient profond. Alors je n’ai aucun problème avec cet ami ; les rancunes et les malveillances me paraissent sans fondement, enfantines et même inacceptables. Mais ces moments de grâce sont précaires : les énergies de l’ego repassent inlassablement à l’attaque. Elles se manifestent spontanément, de façon autonome, sans qu’intervienne ma volonté. Le travail de ma raison saine consiste à tenter de maîtriser ces énergies de jalousie en les anticipant et en les devançant : concrètement, je m’efforce de prodiguer de l’affection et de la bienveillance à celui que je jalouse, dans l’espoir que ma jalousie à la longue s’atténue et finisse par disparaître.

Moi face à l’un de mes responsables

Dans le cadre de mon activité professionnelle, un de mes responsables s’adresse à moi en me manquant de respect. Aussitôt, j’éprouve dans mon conscient un sentiment de déception, doublé de tristesse et d’amertume. Ce sentiment, au moment où je l’éprouve, et à chaque fois qu’il m’envahit spontanément, a une qualité spéciale qui n’est pas la même que celle de ma pensée lorsque je réfléchis et raisonne à son sujet. Cette déception et cette amertume se manifestent en moi sous la forme d’une énergie qui se produit de manière automatique, indépendamment de ma volonté. Si l’on se réfère au modèle présenté par B. Elahi, elle émane de mon ego. En visualisant ma conscience comme plongée dans mon ego, j’essaie de modifier ma perception ; je tâche de descendre progressivement dans mon moi conscient profond. Pour m’y aider, je me remémore une maxime d’Ostad Elahi : « Il ne faut placer son espoir qu’en Lui. » (Maximes de guidance, 255) Je me concentre sur l’énergie qui accompagne mon sentiment de déception et d’amertume, et je constate qu’elle résulte principalement du fait que, mû par des aspirations d’ordre matériel, j’ai placé trop d’espoir dans ma relation personnelle avec cette personne qui se trouve être mon supérieur. Si je veux caler mon intention sur le contentement divin, il me faut corriger cette tendance : il me faut donc agir sur les puissances qui me poussent à m’imaginer que ma situation personnelle dépend entièrement de la nature de ma relation avec cette personne. En travaillant de manière répétée dans cette direction, je prends plus clairement conscience que, bien que mon désir de progression matérielle soit en lui-même légitime, et même nécessaire, je ne me limite pas à cette part de moi-même qui est animée par des projets de carrière et cherche à se faire une bonne place au sein de l’entreprise. Je suis capable d’autre chose, et en particulier j’aspire au fond de moi-même à un idéal plus élevé que la réussite matérielle. L’aspiration la plus noble en moi, c’est la recherche du contentement divin, la quête de Vérité. Et elle est présente en tout homme, mais pas à la surface : pour la percevoir, il est nécessaire de fournir un effort spécial et d’entrer dans son moi conscient profond. Or une fois que je me suis convaincu de cela, je constate que ma tristesse et mon amertume ont disparu.

Tout cela est concret. Je ressentais une déception pénible, et maintenant je ne la ressens plus. Je ne l’ai pas refoulée, je ne me la suis pas cachée à moi-même ; mais en modifiant la direction de ma pensée et en me référant à mon moi conscient profond ou guide intérieur, je suis parvenu à contrôler mon état intérieur. Nous vivons dans un monde de causalité, et l’ensemble du processus que je viens de décrire s’est déroulé, lui aussi, selon des schémas de causalité précis. Pour obtenir le résultat que je viens d’évoquer, j’ai dû mobiliser un autre type d’énergie ; je me suis référé à un autre niveau de conscience grâce à un travail d’introspection. Cette introspection, je l’ai entreprise en vue du contentement divin ; elle a pour effet de me mettre en contact avec Lui. C’est là que je peux percevoir l’effet de l’énergie “métacausale” dont j’ai besoin pour surmonter mon état et ne pas me laisser déprimer par les difficulté rencontrées. C’est un point subtil, mais en même temps très concret. Ce faisant, mon raisonnement devient plus clair. Ma pensée acquiert une qualité totalement différente de celle qui accompagnait au départ l’énergie de déception et de tristesse émanant de l’ego. En raisonnant ainsi depuis mon moi conscient profond, j’ai mobilisé ma raison saine, je suis parvenu à mieux analyser la situation, en y intégrant la dimension spirituelle.

Moi en famille

Cette fois, c’est un membre de ma famille qui m’a mal parlé. J’ai été rabroué et j’en suis affecté. Je ne dis rien sur le coup mais cela laisse une trace. Et au prochain contact, je réagis sur un mode bougon ou carrément agressif. En réalité, j’éprouve de la rancune. Une puissance indépendante, en moi, me pousse à agresser, à rabrouer à mon tour, à faire des remarques déplaisantes ou négatives. Je m’installe dans cet état, à demi-conscient de mon changement d’humeur. J’ai tout de même quelques moments de lucidité : en surprenant telle attitude, ou tel ton dans ma voix, j’entrevois cette puissance en train d’agir en moi, presque malgré moi. En même temps, elle est très difficile à contrôler. Et mon début de mauvaise conscience se dissipe vite de lui-même si je ne l’accompagne pas d’un effort d’attention spécial.

Tout cela est dynamique. La physique mathématisée fournit des modèles qui permettent de décrire l’évolution dynamique de systèmes au cours du temps, suivant des lois causales : c’est ce qui la rend si efficace pour décrire et maîtriser les processus naturels. Mais en réalité le soi n’échappe pas à la règle : lui aussi évolue dynamiquement, selon des lois précises ; il est en constante évolution et à chaque instant des puissances et des énergies spécifiques remontent dans notre conscient et orientent nos pensées et nos comportements. Pour reprendre la main et retrouver un peu de contrôle, il faut que nous nous munissions de modèles adéquats. Pour revenir à mon exemple, je n’ai pas envie de faire la paix, je n’ai pas la force de faire la paix. Clairement, la rancune, l’agressivité émanent de mon ego. Si je n’agis pas, ces sentiments se développent d’eux-mêmes : ce sont eux qui commandent, jusqu’à ce qu’avec le temps les choses s’atténuent et que mon humeur finisse par s’améliorer d’elle-même. Dans la disposition où je me trouve, je suis passif, et c’est l’ego qui domine. Mais dès que je parviens à voir plus clairement l’intérêt de mon âme et que j’oriente ma pensée dans le sens du contentement divin, ce qu’il faut faire m’apparaît plus clairement : je dois faire la paix. Il suffit alors d’un effort pour que je parvienne à demander sincèrement l’aide divine, et que je la reçoive. Cette énergie supplémentaire me permet de franchir le pas.

Une fois de plus, on constate ici que le moi conscient est sans cesse traversé par des forces émanant de puissances de différente nature. La rancune, l’agressivité, et les sentiments semblables, viennent de l’ego. Pardonner, ne pas céder à la mauvaise humeur, faire la paix avec autrui par pur devoir humain ou dans l’intention du contentement divin, cela vient du moi conscient profond, et en particulier de la raison saine.


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18 commentaires

  1. ATIG le 22 Mai 2018 à 5:51 1

    Bonjour,

    Un grand merci pour cette approche pédagogique et pratique des schémas.
    Elle rend ces concepts concrets et praticables à tous les niveaux de notre vie quotidienne.

    Bien cordialement,
    ATIG

  2. A. le 23 Mai 2018 à 6:09 2

    Merci de cet article ! Après l’avoir lu, j’ai pris mieux conscience des causes externes et internes (puissances) du mal être qui m’a envahi depuis 24-48 heures.

    Parmi les causes externes
    • Mon fils aîné est rentré à 4 h du matin et après s’être réveillé vers 13h a passé le reste du dimanche au lit à regarder la TV. Ma réaction a été instinctive : je lui ai ôté sa paie hebdomadaire (pour se payer le repas etc..) et on a fini par se disputer. A cause de cela il m’a manqué de respect. Cela a suscité en moi un désir de vengeance qui a continué pendant le reste de l’après-midi jusqu’au soir où je me suis à nouveau énervé : puisqu’il continuait à se lever de la table pendant le dîner, au bout d’un moment je lui ai demandé de dégager et d’aller terminer son dîner dans sa chambre sans aucune explication

    • Et puis cette connaissance qui me doit de l’argent et continue à parti en vacances, à m’envoyer des cartes postales/photos sans vouloir me rembourser, au bout de 18 mois – mon ego continue à projeter dans ma conscience des désirs de vengeance

    • Et encore mon travail qui est très répétitif et ces conférences téléphoniques déprimantes ou on passe des heures à se casser la tête derrière des problèmes de type administratifs interminables – moi qui suit dans un rôle commerciale

    Après avoir lu l’article j’ai pris la décision immédiate de plonger dans mon moi profond et ma vision a changé de 180° dans l’espace de 15 minutes !!

    • Les problèmes avec mon fils aîné : j’avais été un mauvais éducateur. Certes il fallait le punir, mais d’abord lui expliquer, le raisonner. Il fallait aussi changer ma vision négative de sa personne en me disant que c’était qq’un de très bon à l’école, une âme céleste dont j’avais la responsabilité de son éducation, qu’il avait la foi dans la Source etc…

    • Quant à ma connaissance il fallait voir ce non remboursement comme une mise à l’épreuve venant de la Source pour tester si mes actes d’aide financière avaient été faites pour Son contentement ou pas. Il fallait lutter contre ce sentiment de négativité vers cette connaissance en essayant de le fréquenter et même de devenir copain avec lui mais il ne fallait plus lui faire confiance bien entendu

    • En enfin mon travail, comportait quand même pas mal d’avantages .. comme par exemple un salaire très élevé, bcp de liberté avec mon temps etc..
    Bref, après 15 minutes plus aucun sentiment de négativité et plein de bonnes résolutions. Merci énergie métacausale et merci à l’auteur de cet article !!

  3. Elsa le 23 Mai 2018 à 22:26 3

    Très belle analyse ! Parfaitement à la portée de chacun ! Je m’y reconnais très bien et ce modèle est applicable tous les jours : « moi au quotidien » 🙂
    Merci à vous
    Elsa

  4. Louise le 23 Mai 2018 à 22:28 4

    Je suis gênée par le fait que vous attribuiez toutes les pulsions négatives à l’ego.
    Je comprends, pour ma part, l’ego comme la construction psychologique propre à cette vie présente, c’est le moi conscient de surface. Les pulsions négatives dont vous parlez n’émanent pas de lui. Même s’il est souvent envahi par elles. Elles émanent du soi impérieux.
    Il me semble qu’il est important de faire la différence entre l’ego et le soi impérieux.

    1. juliette le 24 Juil 2018 à 12:46 4.1

      Je suis comme vous, j’ai longuement réfléchi et cherché le sens négatif de l’ego qui n’était pas évident pour moi. J’ai même cherché dans le dictionnaire et voici ce que j’ai trouvé : “En spiritualité le mot “ego” est considéré comme “une entrave à notre développement personnel”. Ce qu’on serait tenté de dire que c’est pas bon ! Ainsi qu’il est dit dans ‘La Voie de la perfection”, chapitre 5 : … «l’ego est mû principalement par le couple ça-soi impérieux, lequel prend la raison habituelle à son service pour en faire son porte-parole. L’ego instille en permanence dans la psyché des pensées et des désirs d’ordre terrestre-animal” et pour cela il doit être contrôlé en permanence par la raison saine, sinon … Le ça, quand à lui : « … ne discerne pas le bien du mal et il n’est occupé qu’à satisfaire ses besoins et ses pulsions égoïstes ». Et le soi impérieux est une manifestation de ce même ego avec ses fichus pulsions négatives !! Aie, aie, aie !

  5. Louise le 24 Mai 2018 à 23:42 5

    Je voudrais poursuivre le commentaire que j’ai posté hier.
    L’ego, c’est le moi conscient de surface, mû par deux forces, celle du ça et celle du soi impérieux. Si le soi impérieux est incontestablement une force de nuisance, ce n’est pas le cas du ça (nature animale pure) qui « assure de manière instinctive et autonome les fonctions biologiques et psychologiques de l’homme, telle que la nutrition, la reproduction , l’immunité , les affects, etc. (…). De son activité dépend notre survie individuelle et la survie de l’espèce » (La Voie de la Perfection, p. 46-47).
    Confondre ego et soi impérieux brouille complètement le schéma auquel vous faites référence et induit forcément que l’ego et le ça sont nuisibles. On retombe – me semble t’il – dans la vieille « détestation » de la nature humaine.

  6. bibi le 26 Mai 2018 à 5:01 6

    @ Louise. L’article illustre bien selon moi,la distinction entre ego ou moi conscient de surface et guide intérieur ou moi conscient profond. Pour faire l’analyse des puissances, il est nécessaire de sortir de l’ego, lieu des pensées et désirs terrestres animales (couple ça-soi impérieux + raison habituelle) et descendre en moi conscient profond. Un lecteur avisé y verra en effet la manifestation du soi impérieux produit dans l’inconscient psychique par l’activité de nos points faibles caractériels. On peut penser que l’auteur a choisi de ne pas en parler pour mettre l’accent sur les notions du moi conscient de surface et du moi conscient profond. Bien sûr lors de nos propres analyses, il convient de faire la distinction ça/soi impérieux qui se manifestent tous deux dans l’ego.

  7. henry le 27 Mai 2018 à 13:19 7

    Les pulsions humaines ne sont pas en effet toutes « détestables », heureusement ! Quel plaisir il y a à déguster un bon repas.

    En lisant La Voie de la perfection: Introduction à la pensée d’Ostad Elahi, j’ai trouvé les exemples donnés par B. Elahi très parlants et palpables au sujet du soi impérieux (Chap 7, p60).

    Avoir faim est une pulsion naturelle, animale certes, donc du ça, mais pas pour autant anti-éthique, donc pas du soi impérieux.
    Céder ponctuellement à l’envie de manger une tablette de chocolat, exemple cité dans l’ouvrage, n’est pas non plus anti-éthique – même si c’est plus qu’une tablette entière, et qui dans ce cas, est décrit comme un simple excès du ça, rien de plus.

    Ce qui est subtil, c’est de savoir à quel moment cela devient un excès anti-éthique donc une manifestation du soi impérieux. Il y est question de droits notamment, ce qui est bien expliqué dans le chapitre.

  8. KLR le 04 Juin 2018 à 2:50 8

    « Une fois de plus, on constate ici que le moi conscient est sans cesse traversé par des forces émanant de puissances de différente nature.  »
    J’ai l’impression qu’il y a des moments où l’on arrive plus facilement à saisir les forces émanant de notre part céleste, notre réception est plus grande; et d’autre moment où l’on « rame » et l’on se retrouve sans arrêt dans l’égo (pensées négatives, plaintes…), ce qui est renforcé par un état de fatigue physique (à moins que la fatigue soit un symptôme de cet état).
    A ce moment là comment sortir de cette spirale que l’on sait négative ? Retrouver une clarté et un esprit positif durable ?
    J’ai remarqué que cet état peut être transformé grâce à l’aide divine, à la faveur d’un acte altruiste ou d’un acte de dévotion pour lequel on a fait un effort particulier et pour lequel on reçoit alors une énergie plus forte. A ce moment là, on sent que l’on respire à nouveau, que l’on sort un peu de la chape de plomb de l’égo, c’est un sentiment très agréable !
    Une bouffée d’oxygène avant de replonger !

  9. An. le 05 Juin 2018 à 22:13 9

    Je note que dans la méthode employée, il n’y a pas de refoulement observé, au contraire (« Je ressentais une déception pénible, et maintenant je ne la ressens plus, […]
    mon raisonnement devient plus clair. Ma pensée acquiert une qualité totalement différente »).

    J’ai également expérimenté un tel état lors d’une lutte contre une pulsion de rancune. Mon égo voulait ignorer cette personne. Mais je me suis forcé à agir pour Lui, et contre mon égo, et j’ai fait le premier pas pour la saluer.
    Après coup, je ne me suis pas senti inférieur bien au contraire, j’étais même fier de moi, et ceci même s’il s’agissait d’un supérieur hiérarchique.

    1. An. le 07 Juin 2018 à 23:47 9.1

      Il s’avère que j’ai à nouveau croisé cette personne. J’ai été surpris par la difficulté de répéter mon premier geste, à savoir de la saluer à nouveau. Sur le moment, j’ai ressenti un pincement au cœur en la voyant au loin.
      C’était comme s’il s’agissait d’une nouvelle épreuve pour mesurer à quel point j’avais dissout ma rancœur.

  10. ari le 06 Juin 2018 à 23:49 10

    Je suis sollicité par des membres de ma famille pour des questions (problèmes) informatiques.
    Auparavant, j’avais tendance, sans pour autant user de mots dénigrants, à employer un ton « pas très sympa ». A force d’échecs répétés, j’essaie de plus en plus de me préparer avant cette interaction, à froid. Je n’ai pas encore formalisé de protocole comme dans l’article, mais je me rend compte que cela peut être utile. Chercher le contentement divin est encore assez abstrait pour moi, mais là rien que d’y penser, en écrivant, je me dis que je n’aimerais pas qu’on fasse cela avec moi. Peut-être est-cela chercher Sa satisfaction ?

  11. gian le 14 Juin 2018 à 0:22 11

    Merci pour ces analyses de cas concrets tirés de la vie de tous les jours. La méthode employée est décrite avec précision. Voici quelques résultats préliminaires de mon « labo personnel ».
    Je travaille sur l’affection ou plus précisément contre la tendance à oppresser les personnes autour de moi. Par ex. cela se manifeste dans mes attentes envers mes proches, ce qui contribue à une certaine impatience ou bien à lancer des « pics » en famille.

    Après une longue période d’observation, suivie de nombreux échecs et nouvelles tentatives, j’ai pu remarquer que certaines situations ont tendance à déclencher de vives réactions de ma part. Donc maintenant, j’essaie de me préparer avant que ces situations ne se présentent. Cette approche est assez similaire à l’exercice de pénétrer dans son guide intérieur comme décrit dans l’article, bien que je ne mette pas encore de mots dessus.

    Au final, je peux confirmer du besoin et de l’effet d’une force supplémentaire s’opposant à ma tendance à l’oppression. Cela aide vraiment, et déjà pour la phase préparatoire quand j’essaie de descendre dans mon moi conscient profond.

    1. Radegonde le 14 Nov 2018 à 21:23 11.1

      J’ai le même souci avec les membres de ma famille et particulièrement mon fils unique. Chaque rencontre est une blessure. je sais que j’attends de lui des moments apaisés et affectueux…et sa réserve ou son agressivité font monter en moi une envie de rompre les ponts définitivement.
      Bien sur je me prépare chaque fois, mais je n’arrive pas à changer » de point de vue » quand je le rencontre. L’affectif prend le dessus..
      La situation me rend physiquement malade, et j’ai besoin de plusieurs jours pour analyser la situation; me dire que je ne peux qu’être déçue dans cette situation.

      Maintenant, en lisant les témoignages, je me dis que mon ça est resté à l’époque de la relation au » petit enfant » et que lui et moi, nous n’avons pas fait ce deuil du passé…
      Je pense que je vais pouvoir envisager « un autre point de vue » avec Son aide.

  12. mike le 18 Juin 2018 à 0:54 12

    C’est génial c’est vraiment la pratique du quotidien très bien détaillée, merci. C’est très encourageant aussi.
    Le point important que je retiens c’est de devancer les attaques du soi impérieux.
    La grosse difficulté dans le quotidien c’est de bien faire la part des choses entre l’ego et ses excès et le véritable soi impérieux?

  13. Zelfa le 30 Juin 2018 à 23:16 13

    Bonsoir,

    la concupiscence au sens le plus générale est aujourd’hui un signe de normalité sociale au point où l’envieux jalouse un bon comportement !

    1. mahaut le 02 Juil 2018 à 7:40 13.1

      Excusez-moi, mais eh ! alors ?
      Il vaut mieux faire envie que pitié !
      Pour moi : si c’était le début d’une « sagesse » qui nous revenait ! Il faut bien que cela commence par un bout…..

  14. chat31 le 07 Août 2018 à 12:16 14

    Super article, que j’ai utilisé aujourd’hui pour m’aider à analyser une situation similaire avec un membre de ma famille. Cela m’encourage à faire preuve de plus de rigueur et de persévérance dans mon analyse quotidienne. L’article montre bien que plus l’on pousse cet effort, plus les voiles de notre ego se lèvent pour laisser place à la lucidité et la vision juste de soi. Merci !

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