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La quintessence des religions selon Ostad Elahi : réflexions (1)

ondes abstraites

Dans son poème intitulé « La Quintessence des religions », Ostad Elahi nous livre en quelques strophes ce qu’il présente comme le résultat de l’expérience de toute une vie. Reproduite dans le recueil Paroles de Vérité, cette synthèse « essentielle » met notamment en lumière l’articulation entre principes éthiques et principes divins. Leili Anvar en avait fait le sujet de sa conférence lors de la Journée de la solidarité humaine de 2011. Nous en avions rendu compte ici-même. Le texte publié dans les actes du colloque (Quelle sagesse pour notre temps ?) constitue une version remaniée et approfondie de cette intervention orale. Nous vous proposons d’en découvrir quelques extraits dans le cadre d’une série d’articles qui seront l’occasion de réfléchir et d’approfondir quelques-unes des questions évoquées par le poème d’Ostad Elahi.

Après l’introduction qui lui permet de présenter brièvement l’auteur de « La Quintessence des religions », ainsi que certaines des principales caractéristiques de son enseignement, Leili Anvar s’attarde dans ce premier extrait sur les vers qu’Ostad Elahi consacre à « Dieu ». Que signifie Dieu ? Carl Gustav Jung dit qu’il est « le symbole des symboles ». Mais comment appréhender personnellement le « Je suis qui je suis » donné à Moïse ? Le Vrai, Dieu, la Source, le Créateur, L’Invisible ou encore l’Un, sont autant de manières de désigner une vérité ontologique qui ne cesse de questionner l’homme, faisant écho à sa propre vérité. Une fois admis le postulat du divin, comment l’articuler de façon pratique ? Quel sens prend, dans notre existence, la référence à cette Existence ? À chacun de s’interroger.

Une première piste de réflexion vous est proposée à la fin de cet article. N’hésitez pas, comme à l’accoutumée, à partager vos réflexions, exemples et expériences dans la section commentaires.

De la « Quintessence des religions » (extrait 1)

Ostad Elahi fut longtemps l’un des grands sages méconnus du XXe siècle. S’il reste une figure relativement peu familière du grand public, c’est peut-être une preuve de sa sagesse, précisément. Car de son vivant, beaucoup de gens, venus parfois de très loin, ont souhaité le faire connaître, soit comme musicien, car il était un joueur exceptionnel du luth kurde (tanbur), soit en tant que penseur spirituel. Mais il n’a jamais souhaité être sur le devant de la scène, préférant suivre son cheminement intérieur loin du tapage médiatique, laissant une œuvre pour l’avenir, pour après lui – une œuvre qui propose une approche de la sagesse adaptée à l’homme moderne et qui repose sur la « quintessence des religions ». Cet effacement, cette concentration sur l’essentiel, n’est-ce pas là un signe de très grande sagesse ?

Ostad Elahi fut aussi un sage par l’enseignement dont témoignent ses ouvrages. Il nous reste de lui quelques œuvres publiées, un certain nombre de manuscrits, et surtout deux recueils de son enseignement oral[1]. Ces recueils permettent de pénétrer au cœur de sa pensée, d’en suivre les subtilités, d’en saisir la cohérence et l’unité au-delà du foisonnement des thèmes, des anecdotes et des citations. Ce déploiement oral de la parole spirituelle est une tradition persane ancienne, héritée d’une part de la sagesse grecque (qui se transmet dans et par le dialogue), et d’autre part des méthodes des maîtres soufis. En effet, nombre de maîtres du passé ont laissé ce que l’on appelle en littérature persane des maqâlât (« les dits ») ou ma’âref (« paroles de sagesse »), notes prises par l’entourage d’un grand spirituel et qui sont comme autant de conversations à bâtons rompus sur des sujets divers, englobant tout le prisme des expériences humaines. Il s’agit du lieu de jaillissement d’une parole vive qui s’élabore dans le dialogue, au gré des questions/réponses et des nécessités de guidance du moment. Ce qui se joue dans ces recueils, c’est bien la possibilité de donner à chacun le viatique spirituel qui lui permette de cheminer sur la voie de la connaissance de soi et par là, vers Dieu. Il ne s’agit jamais d’imposer un système fermé sur lui-même et rigidifié dans un dogme, mais bien d’éclairer pas à pas, de répondre à chacun selon le contexte, de transmettre une expérience, d’éclairer l’âme. Pour Ostad Elahi, cette question de « guidance » est tout à fait centrale et de son propre aveu, il n’a jamais compté son temps pour éclairer tous ceux qui venaient à lui à la recherche d’un conseil de sagesse ou d’un remède pour l’âme :

« Malgré mes soixante-dix-sept ans [1972], si je devais passer vingt-quatre heures sans dormir pour guider quelqu’un [dans la voie droite], je serais content de le faire, car l’effet de la guidance est éternel. » (Paroles de Vérité, 462)

L’enseignement d’Ostad Elahi est fondé sur l’étude des « traditions » du passé d’un côté et, plus important encore, sur ses propres expériences. Par « traditions » du passé, il convient d’entendre ici à la fois les traditions religieuses (plus particulièrement les trois monothéismes), gnostiques (plus particulièrement le soufisme et la tradition ésotérique des ahl-e Haqq dont il était issu et sur laquelle il a mené des recherches poussées tout au long de sa vie) et philosophiques (en particulier la philosophie islamique d’Avicenne à Mollâ Sadrâ). Il fait aussi allusion, ça et là, au zoroastrisme, religion ancienne de l’Iran, qui s’articule autour de l’idée d’un Dieu créateur, Dieu-lumière (Ahurâmazdâ), et dont l’éthique se fonde sur la célèbre triple injonction qu’il fera sienne : « Dire le bien, penser le bien, faire le bien » (nous aurons à revenir plus loin sur cette formule). Mais Ostad Elahi a surtout pratiqué, dans sa vie quotidienne, toutes les formes de la spiritualité la plus exigeante : ascèses, prières, veilles, retrait du monde puis vie active dans le monde, lutte sans merci contre toutes les manifestations du soi impérieux (voir introduction de Paroles de Vérité). Et, selon ce qu’il rapporte lui-même, il n’a cessé toute sa vie d’« étudier », aussi bien les livres que la vie elle-même, il n’a cessé d’explorer les lois qui régissent les mondes causal et métacausal et il a cheminé ainsi à travers les étapes du perfectionnement de l’âme. Résumant la dynamique qui fut toujours à l’œuvre dans sa démarche, il disait :

« Pour pouvoir faire concorder ce que je savais et que j’avais observé de l’autre monde avec le monde matériel, il me fallait compléter ma connaissance des sciences de ce monde. C’est alors que j’ai commencé à étudier dans les livres. En trente ans d’études et de recherches, j’ai acquis toutes les connaissances nécessaires, de sorte que quand un Docteur de la Loi [théologien ayant autorité pour donner des décrets religieux] engageait une discussion, il n’y avait rien, [dans ce qu’il disait], que je ne sache pas. Après cela, en comparant les deux [formes de connaissance], j’ai porté mes recherches sur l’autre monde. Pour chaque chose à connaître de l’autre monde, j’ai fait tous les efforts possibles. […]

Ce que je veux dire par là, c’est que le savoir seul ne suffit pas. Il n’y a rien que je n’aie affirmé avec certitude sans l’avoir constaté de visu. La constatation de visu est le degré ultime. C’est pourquoi je peux dire qu’il y a un autre monde et qu’on ne peut nier son existence. » (PV, 57)

On voit dans cette parole combien la démarche de connaissance engage pour Ostad Elahi, l’être tout entier. On ne saurait déconnecter la quête de la sagesse d’une recherche de la connaissance : chez lui, la démarche intellectuelle (qui comprend l’étude des textes philosophiques et spirituels ainsi que la théologie) est mêlée, nourrie, fécondée par une pratique de tous les instants qui constitue ce qu’il considère comme « le ferment essentiel [2]». En ce sens, on peut dire de lui qu’il est un « sage mystique » – même s’il peut paraître paradoxal de mettre ces deux mots ensemble –, car il s’appuie à la fois sur la faculté de raisonnement qui caractérise la sophia, et sur l’inspiration intérieure qui définit la mystique. Il expliquait qu’il fallait développer la raison saine[3] pour se connaître et connaître, par là, la Vérité. Car la sagesse est ici indissociable de la question de la vérité ; ce qui est vrai est intimement lié à ce qui est juste. C’est d’ailleurs pour cela que la condition d’accès au Vrai est la pratique éthique. Connaître les vérités, c’est aussi pratiquer le bien car le Bien est la manifestation en acte du Vrai. Au IIIe siècle de notre ère, Plotin (dont l’œuvre et la pensée ont irrigué les mouvements spirituels issus des trois monothéismes) en avait déjà la puissante intuition :

« Il ne sert de rien de dire : “Regarde vers Dieu” si l’on n’enseigne pas également comment on regarde ; qu’est-ce qui empêche, en effet, pourrait-on dire, de regarder vers Dieu sans s’abstenir d’aucun plaisir et sans être maître de réprimer sa colère, se souvenant sans doute du mot “Dieu” et en même temps étant dominé par toutes les passions et ne faisant rien pour s’en délivrer ? Pourtant, ce qui fait voir Dieu, c’est la vertu progressant vers la perfection et s’établissant dans l’âme avec la sagesse : car sans la vertu véritable, le Dieu dont on parle n’est qu’un mot. » (Cité par Pierre Hadot dans Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 1997, p. 114.)

La sagesse est avant tout, primordialement, une pratique. Ostad Elahi a réussi à extraire de sa propre vie une pensée qu’il a voulu ensuite transmettre, et qui est comme la quintessence du cheminement spirituel. Il propose de fait une cartographie de ce qu’il appelle « la voie du perfectionnement de l’âme » avec ses hauts et ses bas, ses difficultés et ses joies, ses obstacles et ses dénouements, ses avancées vers la connaissance de soi et partant, vers la connaissance de Dieu.

La quête d’Ostad Elahi fut toute sa vie, pour lui-même et dans son enseignement, une quête de la quintessence des sagesses, des religions, des spiritualités et de l’éthique. Dans Paroles de Vérité, il souligne à plusieurs reprises sa préoccupation de trouver une formule quintessentielle qui permette à l’individu de se développer, de vivre dans la société et en même temps de cheminer vers Dieu. Il fallait trouver une formule qui permette de tenir tous ces éléments ensemble :

« Toutes ces choses que je vous dis, ce n’est pas pour raconter des histoires, mais pour transmettre un enseignement. Tant que je n’ai pas moi-même pratiqué quelque chose, il est impossible que je le conseille à quelqu’un. Et tant que je n’ai pas exploré en profondeur une idée, de sorte qu’elle ne soit contestable ni dans ce monde ni dans l’autre, je n’en parle pas.

Je n’ai imité personne et tout ce que je dis est le résultat de mes propres observations et de mes expériences personnelles. J’ai résumé la quintessence de toutes les religions en quelques mots et je l’ai mise à la disposition de ceux qui recherchent la Vérité. » (PV, 461)

Cette « quintessence » des religions, il l’a énoncée, comme le veut la tradition littéraire spirituelle persane, dans un court poème qui résume de manière très condensée la totalité du cheminement de l’âme, de son origine à sa destination, tout en mentionnant sa nature, ses devoirs et ses obligations :

« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.
Si tu veux connaître l’essence de la Religion,
Voici les principes et convictions qu’il te faut adopter :
Tout d’abord, mets ta foi en Dieu,
Dieu unique, sans égal et invisible,
Sans associé, Lui qui fut et sera de toute éternité.
Cela suffit à Le définir.
Ensuite, tout être quel qu’il soit,
Considère-le en bien,
Car à l’origine, aucune créature n’est mauvaise ;
Il n’est de mal que les actes,
Non ceux qui les commettent,
Et contre de tels actes, ton devoir est de lutter.
Quant aux hommes de bien, reconnus comme tels,
Tu leur dois le respect, quel que soit leur rang.
Enfin, en tout temps et en tout lieu,
Ce qui est considéré par les sages comme bon,
Qui engendre l’ordre et la paix pour les hommes,
Qui émane du Droit,
Pratique-le pour toi et pour les autres,
Et de ce qui est contraire à cela, éloigne-toi.
Alors, tu pourras adopter toute croyance
Qui ne soit pas contraire à ces principes,
À condition qu’avec foi, tu en appliques les commandements.
Nour Ali[4] fit des recherches et trouva cela,
Qui est, en vérité, la Quintessence des religions. »

La sagesse selon Ostad Elahi est résumée dans ce court texte dont un commentaire suivi nous permettra de mieux comprendre les implications. Il convient, en premier lieu, de préciser ce qu’implique l’expression « quintessence des religions ». Elle traduit le persan djowhar-é adyân, dîn (pl. adyân) désignant l’ensemble des croyances concernant Dieu (ou les dieux), le monde, l’homme et la vie après la mort aussi bien que les règles et les valeurs qui régissent la « vie bonne » en ce monde. En ce sens, il s’agit donc bien de « religion ». Et pourtant, les connotations de ce mot sont beaucoup plus subtiles en persan qu’en français, en sorte qu’il désigne quelque chose de plus vaste et de plus profond que « religion ». Cela renvoie aussi bien au Divin qu’à la relation que l’homme établit avec Lui, sans oublier la dimension divine dans chaque être humain. Dans ce sens, dîn englobe toute démarche spirituelle et peut donc être parfois traduit par « spiritualité ». Par ailleurs, il y a par exemple une expression qu’Ostad Elahi emploie à plusieurs reprises, dard-é dîn, dans laquelle on ne peut traduire dîn par « religion » au sens strict. Dard-é dîn, c’est la douleur désirante ressentie par toute âme comme à la fois une nostalgie de et un élan vers la Vérité, la Sagesse, le Bien, la Source. Le « mal de Vérité » est le désir primordial qui sous-tend toute quête. Ainsi, Ostad Elahi dit dans Paroles de Vérité :

« Si ceux qui viennent dans cette voie[5] le font pour y trouver des divertissements [spirituels], des états d’extase, des dévoilements et prodiges, des pouvoirs surnaturels, etc., ils se fatiguent très vite et s’en vont. Mais s’ils ont le mal de Vérité, ils viennent, restent et bénéficient de Sa grâce. Seul le mal de Vérité en l’homme fait que plus il répète, plus il persévère, et plus il s’attache.

Notre but est le perfectionnement spirituel et la connaissance de Dieu. […] » (PV, 62)

L’« essence des religions » recherchée dans ce poème est donc l’ensemble des principes fondateurs qui peuvent guider l’homme vers le perfectionnement spirituel et la connaissance de Dieu, suprême sagesse. À ces principes, il convient d’adhérer par la foi et la conviction (idée qui revient en début et en fin du texte) comme on adhère à des axiomes premiers pour fonder toute entreprise expérimentale. L’axiome est une « vérité indémontrable mais évidente pour quiconque en comprend le sens » (selon le Petit Robert) et surtout, en matière de pratique spirituelle, une vérité qui se vérifie dans ses effets.

Dieu ?

« […] Tout d’abord, mets ta foi en Dieu,
Dieu unique, sans égal et invisible,
Sans associé, Lui qui fut et sera de toute éternité.
Cela suffit à Le définir. […] »

C’est avec une évocation de Dieu que commencent toutes les œuvres de la littérature persane classique. Il ne s’agit cependant pas là que d’une figure de style imposée. Il s’agit de commencer par le commencement, par une évocation de la Source de tout ce qui est car de cela dépend la réponse aux questions existentielles qui déterminent l’action dans ce monde : d’où viens-je, où vais-je et que dois-je faire dans le laps de temps qui m’est donné à vivre ici-bas ? De l’idée de l’éternité divine dépend aussi la question de l’immortalité de l’âme et donc de la vie après la mort du corps. Pour Ostad Elahi, toute sagesse commence par un acte de foi dans cet Être au-delà de toute définition dans l’existence duquel tout s’origine et auquel tout retourne. Dans un court traité publié en 1969, Connaissance de l’âme[6], il s’explique dans un langage théologico-philosophique sur la métaphysique qui sous-tend cette première partie de la « Quintessence des religions ». Il n’y a pas lieu ici de revenir sur l’argumentation complexe que l’auteur avance dans le premier chapitre de son opuscule, chapitre entièrement consacré à la question de l’existence de Dieu, si ce n’est pour dire que le plan de l’ouvrage montre bien que toute connaissance de l’âme découle des postulats concernant l’existence de Dieu et la nature de Ses attributs. L’idée d’un Dieu créateur, tout-puissant et éternel fonde non seulement l’immortalité de l’âme mais le fait qu’elle devra répondre de ce qu’elle aura fait (ou pas). S’il existe un « compte » ou un « jugement », alors cela entraîne toute une série de conséquences pour la manière de concevoir la sagesse : nous aurons à y revenir plus loin.

Quelle est la vérité de l’homme ? La question est indissociable de l’interrogation sur l’origine et la destination puisqu’aussi bien tout être retourne à son origine, et c’est entre ces deux points que se joue le destin de l’homme et que s’engage sa liberté. De la réponse à ces questions découlent le sens que chacun donne à sa vie et la direction que chacun imprime à sa pensée et à son action. En ce sens, penser l’origine et la destination des êtres n’est pas une démarche purement théorique ; il s’agit de s’engager dans une pratique à partir d’une théorie. Voilà pourquoi toute spiritualité suppose un discours sur les origines, une forme ou une autre de cosmogonie qui permet de penser la nature de l’homme dans le cadre de l’univers et partant, de donner un sens à son existence. Parmi les nombreux manuscrits qui nous restent d’Ostad Elahi, son « Récit de la création de l’univers » constitue un tel socle, et permet de mieux saisir sa conception du destin spirituel de chaque être et en particulier de l’être humain (voir la traduction qui en est proposée par Bahram Elahi dans La Voie de la Perfection, Paris, Albin Michel, édition revue et corrigée de 2002, p. 255-261). Ce texte saisissant, qui relève de la catégorie des textes visionnaires mystiques, mériterait une étude à part entière ; nous n’en retiendrons ici que ce qui permet d’expliciter la notion de Dieu. Ainsi :

« Tous les univers sont à Lui, mais Lui n’appartient à rien ni à personne. Il est sans pareil, sans naissance et sans mort. Il est invisible et personne ne peut connaître son essence. Il a donné leur mission prophétique à tous Ses Envoyés et Il leur a confié la guidance des peuples dans le langage de ces peuples […] Dieu est le créateur de toutes les créatures. Personne ne connaît Sa demeure, Il est le seul à savoir qui Il est et ce qu’Il est. […] » (Ibid., p. 255-256.)

Le premier axiome duquel découlent toutes les missions prophétiques, et partant, toutes les religions monothéistes, est donc bien l’existence de l’Un, au-delà du temps, de l’espace, de toute forme, de toute imagination et de toute nomination. Dieu n’est qu’un nom donné à l’Être absolu. Il ne s’agit pas du dieu imaginaire forgé par les hommes mais bien de la Source de tout ce qui est et les dieux « historiques » ne sont en quelque sorte que les miroirs reflétant pour les créatures la pensée et le pouvoir de l’Un, les formes particulières données dans un temps, une langue, une culture particulière, à l’Invisible[7]. On voit aussi qu’Il est la « cause des causes » à partir de laquelle la chaîne de la causalité va s’ébranler pour faire advenir à l’existence toutes les créatures. Si dans le texte de la « Quintessence », quelques mots seulement « suffisent à le définir [8]», c’est qu’Ostad Elahi estime qu’ici l’essentiel est ce socle minimal qui fait remonter toutes les religions révélées dans le temps à ce point d’unicité primordial d’où est née la multiplicité des formes[9]. La notion de Dieu sera reprise à la fin du texte sous un autre vocable, celui de Haqq, qui signifie Droit, Vérité et qui est aussi l’un des noms de Dieu (voir à ce sujet, l’introduction de Clara Deville à Connaissance de l’âme, op. cit.). En sorte qu’il faudrait presque ne pas traduire le mot khodâ par « Dieu » mais par « l’Un », car Dieu est finalement un concept trop ancré dans des dogmes particuliers. Il vaudrait peut-être mieux parler de l’Un divin, comme une Idée de la Vérité. Quoi qu’il en soit, cet Un divin est pour Ostad Elahi un postulat de base et l’esprit qui anime toute entreprise spirituelle.

Au regard de l’ensemble de son œuvre et de ce que fut sa pratique quotidienne de la prière (ou plus exactement de ce qu’il appelle « l’attention-dialogue » – fekr o zekr), il convient de noter au passage que ce premier principe de « la quintessence des religions » n’est pas l’énoncé d’une vérité théorique et abstraite. Il s’agit déjà de poser un acte, d’entrer dans une pratique, fût-elle purement intérieure : « Mettre sa foi en Dieu », c’est engager un mouvement de l’âme vers l’Un mais aussi, dans tous les moments de la vie, considérer en son for intérieur que le seul véritable agissant, c’est Lui. Il est le seul et unique appui, la Cause des causes. Tout le reste n’est que le rouage de la causalité par lequel il est nécessaire que passe Sa volonté. C’est en ce sens, qu’Il est « sans associé », car la Cause des causes est la seule force agissante derrière tout ce qui est. C’est elle qui met en branle la chaîne des causalités. Pour que cette force intervienne, il est simplement nécessaire de se rendre apte à la capter, la recevoir et la retenir dans tous les instants de la vie.

>> Réflexion <<

L’auteure de l’article nous indique que pour Ostad Elahi, « mettre sa foi en Dieu », c’est aussi, « dans tous les moments de la vie, considérer en son for intérieur que le seul véritable agissant, c’est Lui ». Avez-vous des exemples concrets ou expériences personnelles correspondant à cette idée ?

N’hésitez pas à partager vos réflexions, exemples et expériences dans la section commentaires.


[1] ^ Ces recueils ont été publiés à titre posthume par son fils Bahram Elahi sous le titre Asâr ol-Haqq (« Paroles de Vérité »), le premier volume en 1977 et le deuxième en 1991. Ce sont des notes prises au cours de réunions informelles entre 1964 et 1974. Quelques années plus tard, Bahram Elahi a publié une sélection de ces paroles sous le titre Bargozideh (« Choix de textes »), Téhéran, Nashr-é Pandj, 2008. Ce recueil existe désormais en traduction française : Paroles de Vérité, traduction, notes et introduction par Leili Anvar, Paris, Albin Michel, 2014. Nous y référons dans la suite par « PV », suivi du numéro de parole.

[2] ^ Voir PV, 469 : « J’ai aussi analysé autant qu’il le fallait les étapes mystiques, qui constituent le ferment essentiel. »

[3] ^ Selon Ostad Elahi, la « raison saine » (aql-é salim) est la forme plus mature de la raison habituelle et c’est elle qui peut comprendre tout aussi bien la dimension matérielle des choses que leur dimension spirituelle. Voir également, dans ce volume, Élie During, « Qu’est-ce qu’une spiritualité naturelle ? ».

[4] ^ Nour Ali est le prénom d’Ostad Elahi.

[5] ^ Par l’expression « cette voie », Ostad Elahi entend « la voie du perfectionnement de l’âme », dont il a énoncé les principes, les fondements et la méthode dans son enseignement oral et dans ses écrits.

[6] ^ Il s’agit de Ma’refat or-rûh, traduit en français sous le titre Connaissance de l’âme par Clara Deville, Paris, L’Harmattan, 2000 ; et en anglais par James W. Morris, Knowing the Spirit, op. cit.

[7] ^ Si cette idée du « Dieu unique » semble plus particulièrement fondée sur les « monothéismes », il n’en reste pas moins qu’Ostad Elahi pense même le polythéisme en termes « unicistes », dans le sens où les formes les plus affirmées du polythéisme font encore procéder la diversité des dieux d’un Principe unique.

[8] ^ De fait, la créature ne peut réellement concevoir le Créateur. Dans Borhân ol-Haqq (« Preuve de Vérité »), Ostad Elahi répond ainsi à une question sur la possibilité pour l’être humain de se représenter Dieu : « Saisir ce qu’est l’Essence divine, qui a créé tout ce qui existe, c’est pour la créature une chose irréalisable, sinon le Créateur serait lui aussi créature. En effet, si l’on réfléchit en termes discursifs et rationnels, on aboutit à la certitude qu’aucune chose créée ne peut concevoir l’essence de son concepteur. Prenons par exemple le boîtier d’une montre, ou un procédé de télécommunication même le plus perfectionné, il est impossible que l’objet conçu puisse concevoir la quiddité de son concepteur. » (Borhân ol-Haqq, Téhéran, Tahûri, 1963, p. 312).

[9] ^ Il dit ailleurs : « c’est au point d’Unicité que j’ai trouvé la Vérité » (Confidences : prières d’Ostad Elahi, Paris, Robert Laffont, 1995, p. 29). Et dans Paroles de Vérité : « Dieu n’a pas affaire avec les mots mais avec ce qu’ils désignent. En hébreu, on L’appelle “Elohim”, en turc “Târi”, en persan “Yazdân”. Mais tous ces noms désignent le même Être. Même parmi les idolâtres, il y en a qui sont arrivés à de hauts rangs spirituels, car en réalité, ils n’adorent pas l’idole ; ils en font un intermédiaire entre eux et le Dieu vrai. » (PV, 38). C’est une idée qui se trouve déjà chez les grands spirituels de la tradition persane et en particulier chez les poètes mystiques ‘Attâr et Rûmî (voir à ce sujet, Leili Anvar, « Moïse et le berger ou les vertus transformantes du Verbe », in Comment la littérature change l’homme, Paris, L’Harmattan, 2009).

Note de la rédaction : Certaines notes et références bibliographiques présentes dans la version originale du texte ici reproduit ont été supprimées ou déplacées, afin d’en faciliter la lecture.


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23 commentaires

  1. mike le 18 Sep 2017 à 22:57 1

    Il y a plein d’exemples dans la vie de chacun je pense et dans la mienne mais qui peuvent parfois paraitre difficiles à croire pour celui qui écoute ou qui lit, parce que pas toujours objectivables pour celui qui ne les vit pas.
    Vous prenez des exemples qui ont l’air anodins pour certains mais tellement véridiques pour celui qui les vit comme un retard de quelques secondes pris dans un péage automobiles avec un barrière qui ne se lève pas et vous force à changer de file alors que vous avez le système de télépéage automatique qui fonctionne parfaitement, vous râlez intérieurement un peu puis vous constatez que quelques km plus loin vous arrivez quelques secondes en retard dans un carambolage…
    Vous vous accrochez avec une foi inébranlable à la réussite de concours pour des études supérieures qui sont pour vous au delà de tout espoir pour quelqu’un qui a une formation littéraire et vous rivalisez et réussissez le concours de médecine avec un baccalauréat section A2 pour ceux qui savent encore ce qui cela veut dire et un niveau licence en langue; il y a le travail, le bon sens, la maturité mais beaucoup travaillent et ont du bon sens et en plus un Bac C ou D ou un niveau sup bio etc. mais vous passez devant quand même…
    Vous sortez du travail à 21 h, pluie battante, vous allez dépasser une voiture qui soudainement déboite devant vous, vous pilez sur le frein in extremis, à quelques secondes près la voiture vous emboutissait mais vous vous rendez compte qu’un éternuement dan le garage vous a fait patientez quelques secondes avant de démarrer…
    Dans votre travail la concurrence est rude, les critiques sont faciles mais vous recevez les patients avec respect comme votre éthique vous le suggère et votre entreprise décolle de manière exponentielle parce que le destin met sur votre chemin des cas d’école dont vous trouvez les diagnostics à en faire rougir les collègues…et que vous osez développer des domaines parce que votre éthique vous a appris à allez au plus haut de votre formation pour servir au mieux les autres et que vous cherchez vraiment à vous mettre à la place des autres quand vous les écoutez et les soignez…
    Il y en a bien d’autres mais je me réserve parce que je ne suis pas sûr que cela corresponde à ce que vous attendez.
    Je constate que dans ma vie quand j’ai vraiment cherché le contentement divin j’ai toujours été aidé par la providence alors que quand mon intention était, même inconsciemment, tournée vers la satisfaction de mes désirs alors que la sagesse allait dans un autre sens, j’ai rencontré des difficultés; mais même dans ces difficultés on peut encore apprendre et réorienter son intention…

    1. A. le 27 Sep 2017 à 7:52 1.1

      « Je constate que dans ma vie quand j’ai vraiment cherché le contentement divin j’ai toujours été aidé par la providence alors que quand mon intention était, même inconsciemment, tournée vers la satisfaction de mes désirs alors que la sagesse allait dans un autre sens, j’ai rencontre des difficultés; mais même dans ces difficultés on peut encore apprendre et réorienter son intention… »

      Je trouve ce point vraiment intéressant. Du coup, en le lisant je me rends compte que l’analyse de certaines situations vécues a probablement manqué de profondeur. Pourriez-vous nous donner quelques exemples? et nous éclairer sur les subtilités de l’influence du soi impérieux sur nos intentions ?

      1. mike le 03 Oct 2017 à 21:04 1.1.1

        Pour dire simplement : nos choix sont motivés par nos intentions et il est très difficile de faire des choix toujours éclairés, le plus souvent l’ego voire le soi impérieux s’immisce dans notre intention puis on cultive ultérieurement ce qu’on a semé; l’idée est de bien réfléchir à l’utilité de nos choix pour notre vie matérielle et spirituelle; mais heureusement que Dieu est généreux et miséricordieux car même à travers nos ratés nous murissons; j’en reviens à dire que quelques fois il vaut mieux se satisfaire de situations qui paraissent désagréables mais qui en fait sont un bienfaits pour nous plutôt que de vouloir absolument les éviter.

    2. Fazel le 29 Oct 2017 à 23:30 1.2

      Je vais peut-être vous paraître un peu sévère mais dans vos descriptions ce sont vos agissements qui déterminent la providence et non Dieu lui-même ?

      1. Etienne le 01 Nov 2017 à 13:31 1.2.1

        Pour poursuivre cette remarque de Fazel, j’ai toujours du mal à distinguer les évènements qui sont la conséquence directe de nos actions de ceux qui sont l’effet de la providence divine. Par exemple, j’ai échoué à un examen pour lequel j’ai travaillé, donc je peux soit chercher des raisons purement matérielles (manque d’efficacité, anxiété qui m’a freiné dans ma motivation, etc…) ou alors me dire qu’il y a là une sagesse divine pour me faire travailler sur différents points (détachement, soumission, lutte contre l’orgueil, etc…). Ces deux facteurs matériel / spirituel sont mêlés j’imagine, mais encore une fois, dans quelle proportion chacun, comment savoir lequel est le plus déterminant ?

      2. mike le 04 Nov 2017 à 22:53 1.2.2

        Pour Fazel et Etienne, merci pour vos remarques;
        je pense qu’il faut distinguer plusieurs choses :
        mon éducation, mes lectures et mon ressenti à travers la pratique m’ont appris que Dieu intervient généralement à travers la causalité et donc en fonction de nos choix et agissements, et de nos intentions. Donc plus notre intention est de ‘plaire’ à Dieu, plus nos choix seront ‘orientés’ ou connectés à la longueur d’onde divine. Donc chaque choix, chaque acte que je fais constitue une cause et implique des conséquences spécifiques.
        ex 1 ; je décide en soirée de ne pas boire d’alcool, je ne serai pas saoul, je risque moins d’avoir un accident de voiture… etc
        ex 2 ; j’étudie très sérieusement je passe toute mon énergie à faire de mon mieux, je prends des cours particuliers, par gratitude envers mes parents et pour m’assurer une bonne situation par la suite et je rate quand même. Le choix que j’aurai ensuite sera probablement plus adapté à mon cas
        Pour Étienne; les situations sont quelques fois difficiles à distinguer mais on pourrait dire qu’à un temps T si une personne fait tout ce qui est en son pouvoir pour agir et ne réussit pas quand même, on peut parler de destinée même si effectivement on apprend de ses erreurs et que 10 ans plus tard la même situation ne serait peut être pas reproduite etc.
        pour Fazel, oui ce sont les agissements mais là encore cela dépend dans quelle direction vous vous engagez par vos choix mais il faut admettre que certaines fois les résultats sont bien au delà de ceux escomptés… il y a d’innombrables chemins et de causes pour arriver à un résultat et une grande sagesse divine derrière tout cela (ou providence) pour donner finalement à chacun ce qu’il aura mérité.
        Prenez les images de personnes chanceuses autour de vous ou pour vous même, ce terme de ‘chanceux’ fait partie de cette providence divine… quand quelque chose vous arrive (en bien ou en mal d’ailleurs) mais ce quelque chose change le cours de votre vie et vous ne l’aviez pas forcément calculé avant mais votre intention était quand même de plaire à Dieu. Vous m’excuserez la caricature mais on peut exagérer la comparaison avec l’image d’un James Bond qui voudrait plaire à Dieu (ou qui a la ferme intention de faire son devoir envers la société en la délivrant de tous les méchants de la planète), ce fameux Bond a toujours quelque chose sous la main pour se sortir de situations de prime abord inextircables… (ou vouées à l’échec dans la même situation par une autre personne qui n’aurait pas la même intention).

      3. kbld le 05 Nov 2017 à 10:40 1.2.3

        @Etienne
        Je pense que vous posez la mauvaise question. Si j’ai bien compris, en principe, la providence est partout pour tous, mais agit en fonction de nos mérites et donc de nos actions ; l’un n’est pas exclusif de l’autre. Votre question porte plutôt sur la question de la conséquence de nos actes : vous pouvez lire le chapitre 19 de l’ouvrage La Voie de la Perfection à ce sujet. L’auteur y conclut qu’il est impossible de connaitre dans le détail les conséquences du chacun de nos actes.

    3. Noh le 20 Nov 2017 à 2:01 1.3

      Vos expériences m’évoquent Saint Thomas d’Aquin et son aphorisme « Dieu est dans les détails » . Pour qui réclame Dieu, les petites choses du quotidien apparaissent comme la manifestation de Son Aide .

  2. A. le 20 Sep 2017 à 9:51 2

    L’auteure de l’article nous indique que pour Ostad Elahi, « mettre sa foi en Dieu », c’est aussi, « dans tous les moments de la vie, considérer en son for intérieur que le seul véritable agissant, c’est Lui ». Avez-vous des exemples concrets ou expériences personnelles correspondant à cette idée ?  »

    Il arrive parfois dans nos vies, que la Source souhaite perfectionner notre foi et nous montrer que Lui seul détermine si une chose a lieu ou pas, par exemple :
    a) on cherche un nouveau travail, parfois pendant des années, on utilise tous ses contacts, on répond à des centaines d’annonces, on envoie des centaines de lettres, on participe à toutes sortes de congrès, réunion de networking, etc… .. mais rien ! … jusqu’au moment où on perd tout espoir dans les « rouages » et c’est là que soudain, on trouve un travail, d’une façon inattendue, grâce à une main invisible ;

    b) (semblable à l’expérience a) ) en dépit de nombreuses tentatives pour essayer de trouver de nouveaux clients, ou un travail mieux payé, on ne réussit pas et on reste sans argent, on n’arrive plus payer les factures à la fin du mois. Dans cette situation aussi, on peut arriver à un point où on perd tout espoir dans les rouages et … soudain une main invisible résoud tous nos problèmes financiers d’une manière complètement inattendue;

    c) on est malade, gravement malade, on a cherché l’avis de nombreux médecins, mais personne n’arrive comprendre, aucun médecin n’arrive poser un diagnostique. Dans ce cas aussi, dès que l’on abandonne tout espoir dans les rouages… soudain on entame une guérison ou bien on rencontre enfin le bon médecin qui nous aide à trouver le traitement etc…

    1. ari le 13 Nov 2017 à 0:06 2.1

      En effet, quand j’ai vécu un des évènement cité, j’ai pris conscience de cette « main invisible », j’ai compris (« ah, c’était pour cela »), puis un sentiment de gratitude s’est installé durablement.

  3. A. le 27 Sep 2017 à 8:20 3

    « Dard-é dîn, c’est la douleur désirante ressentie par toute âme comme à la fois une nostalgie de et un élan vers la Vérité, la Sagesse, le Bien, la Source. »
    ————————-

    Parfois j’ai aussi ressenti cette douleur dans ma vie. C’était tellement intense, tellement intense …. Que cela imprégnait mes journée. Cette douleur provenait de l’impossibilité de se rapprocher de Lui à cause ma nature » (profonde) peu noble. J’étais aussi plein de regrets pour les occasions manquées et je me disais par exemple : « j’aurais pu travailler plus, je ne l’ai pas fait ; j’aurais pu lutter plus contre mon soi impérieux.

    C’est en ce moment que j’ai compris ce que doit ressentir celui qui arrive dans l’autre monde après une vie gaspillé en enfantillages, c’est à dire après une vie où l’on n’a pas essayé d’appliquer l’éthique, où l’on n’a pas lutté sérieusement contre son soi impérieux. Ressentir que l’on ne peut pas se rapproche de Lui à cause de la qualité insuffisante de sa nature profonde doit être vraiment dur.

    1. Noh le 15 Nov 2017 à 1:10 3.1

      La douleur de se sentir loin de Lui est désespérante. Puissions-nous toujours l’éviter, et nous rappeler de la phrase de Malek Jan « La vie n’est pas courte, mais le temps est compté » afin d’ajuster notre comportement au plus proche du contentement divin.

  4. KLR le 29 Sep 2017 à 10:24 4

    J’observe beaucoup de signes qui attestent qu’Il est agissant…
    Voici un exemple assez frappant : je suis fonctionnaire. Il y a quelques années, lors de mon entretien annuel d’évaluation avec mon supérieur hiérarchique, je devais écrire mes voeux pour l’année sur ma fiche. Lorsque mon directeur m’a demandé quels sont vos voeux? J’ai dit en riant : « j’aimerai bien être hors classe » (il s’agit d’une catégorie spéciale qui est réservée à très peu d’agent). Mais je n’ai pas écrit ce voeu sur ma fiche, car c’était une boutade que je savais irréalisable. 2 mois après, la DRH m’appelle pour m’annoncer que j’avais été mise hors classe, et après enquête je sais que mon directeur n’y est pour rien. Il y avait un poste hors classe à pourvoir, et l’adjoint au maire m’a « choisie »…Pour moi c’était une évidence de la main divine !

  5. Danielle le 04 Oct 2017 à 17:41 5

    Avec une personnalité plutôt émotionnelle, face aux épreuves je ressens fortement les émotions et il me faut faire beaucoup d’efforts pour les contrôler. Suite à un licenciement, à la maladie d’un proche, la colère, l’angoisse, la détresse, le désarroi, l’inquiétude génèrent des pensées qui occupent alors mon esprit. Harcelée par ces flux de pensées le pessimisme me gagne, la prière est un moyen de lutte pour contrer cette perception matérielle des situations. Il y a aussi cette phrase citée dans Paroles de Vérité « Celui qui dénoue tout sans cesse pense à nous, c’est notre pensée à nous qui hélas nous noue » qui souvent, m’a permis de « lâcher prise » sur la situation pour m’en remettre à Lui. Ces mots vont à l’encontre des pensées négatives et apportent l’apaisement. Une autre façon de se répéter qu’Il est l’efficace en tout.

    1. mike le 14 Oct 2017 à 20:14 5.1

      merci pour ce commentaire et cette pratique c’est réconfortant et motivant

  6. Wilhelm le 07 Oct 2017 à 19:52 6

    Rarement j’ai réussi à être actif dans des affaires matérielles et en même temps à m’abandonner complétement à Dieu en ce qui concerne le résultat.
    Récemment les circonstances m’ont amené à le faire car je n’avais pas le choix tant ce à quoi je faisais face était insurmontable.
    Dieu a alors tellement dénoué les nœuds et apporté une solution si positive que j’en suis encore ébahi et ébloui.

    1. mike le 12 Oct 2017 à 22:53 6.1

      c’est super de s’en rendre compte parce que souvent dans ces situations le soi impérieux tente de murmurer que notre travail était quand même à la hauteur 🙂

  7. dodo le 26 Oct 2017 à 5:44 7

    Je ne suis plus toute jeune ; quand je regarde en arrière je vois que dans les moments clé de ma vie, dans des situations bloquées, souvent après de longues épreuves (emploi, relation avec les autres, succès dans un examen alors que je n’avais pas les diplômes correspondants, achat d’un appartement), non seulement tout se dénouait dans des scenarios incroyables, mais on me donnait le meilleur, du sur mesure. Un appartement qui correspondait à mes besoins, un travail dans lequel je me sentais comme un poisson dans l’eau, des relations qui s’apaisaient, la liste est longue. Merci mon Dieu

    1. Fazel le 10 Nov 2017 à 13:30 7.1

      Exemple très encourageant ! Merci

  8. Fazel le 30 Oct 2017 à 0:04 8

    Je distingue en mon for intérieur « Lui » comme étant seul agissant dans ma vie de femme car quantités et qualités de choses m’étant bénéfiques sont à ma disposition sans les avoir envisagées au préalable.
    Exemple : Deux enfants que je n’avais jamais perçu comme un besoin de concevoir et qui m’ont métamorphosée !
    Exemple : Des personnes qui me sont aussi chers qu’elles étaient loin d’éveiller ma curiosité à les connaître
    Exemple en cours : ma vie qui s’éclaircit petit à petit dans mon esprit juste avec patience

  9. Fazel le 03 Nov 2017 à 1:13 9

    La providence est ici absolue chez Ostad Elahi c’est à dire qu’elle doit s’entendre comme essence et non comme qualité ou quantité d’un objet.

  10. Marie le 13 Nov 2017 à 12:52 10

     » Dans tous les moments de la vie, considérer en son for interieur que le seul agissant, c’est Lui »

    Pour y arriver, des expériences personnelles et un vrai travail interieur, en amont, sur le moment et en aval sont nécessaires. Car sans cela, c’est moi que je vois agissant, par mes efforts, mon travail,…Cette vérité, c’est peu à peu que j’y arrive.

    Ces experiences sont difficiles à partager, comme relevé par certains. Par exemple, alors que je mets la même conscience professionnelle dans mes dossiers, je vois que je gagne dans l’un et je perds dans l’autre. Si je raconte cela a une personne, elle pensera que c’est le hasard, que les circonstances étaient plus favorables dans un cas que dans un autre,… Elle n’arrivera pas à saisir ce que je ressents, parce que je connais bien mon métier, les affaires que j’ai traitées, et que je suis dans mon for interieur obligée de reconnaître que l’agissant a été Lui.

    Ou encore: il y a quelques années, j’ai échoué dans un examen qui me tenait à coeur, dans des conditions très désagréables. J’avais décidé de ne pas le repasser. Mais sur certains encouragements, j’ai changé d’avis et me suis mise en condition de façon très sérieuse pour le repasser, avec une préparation minutieuse, très réfléchie .
    J’avais certaines idées en tête: le passer à Paris, à tel moment,…
    Les choses se sont passées différemment, beaucoup mieux en réalité que si mes projets avaient abouti, et ce dans les détails: j’ai eu droit à deux jours de repos avant de le passer, le passer en province m’a offert un temps d’isolement tres bénéfique , le jury a été très bienveillant, les candidats étaient très solidaires,…et tout le temps, je sentais Sa présence. Tout s’est merveilleusement passé et m’a laissé un souvenir très doux, en raison de Sa présence, que j’ai si bien ressentie.

    Mais cette expérience est ineffable, intransmissible dans le degré du ressenti.

    J’en tire cette leçon de l’importance de rechercher Son contentement.

    J’en tire également la leçon du détachement : j’agis et Il décide.
    Et de l’humilité : si l’effort initial est mien, tout le reste, c’est Lui.

    1. adissam le 18 Nov 2017 à 1:19 10.1

      Et un autre élément clé: le mérite.

      Pour obtenir l’aide de la Source, on doit d’abord en acquérir le mérite.
      Dans mon cas personnel, c’est un diplôme qui m’a permis de recevoir cette aide. Une autre fois, ce fut ma note. Lors d’un entretien, le directeur du programme m’a dit à peu près ceci « ah vous avez obtenu cette mention, ça me suffit ».

      Cette expérience vécue me permet de mieux comprendre ce que peut signifier le « mérite » d’un point de vue spirituel.

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