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La conscience et le corps

Par , le 5 Oct. 2008, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer
Ombre porte

Pour ceux qui s’intéressent au spirituel, la question de l’existence de l’âme et de sa survie après la mort physique est importante. Quel est le rapport entre la conscience et le corps ? Est-ce que l’expression de cette conscience repose entièrement sur le corps ? Ces questions m’ont beaucoup préoccupé à l’époque où j’achevais mes études. C’est un problème délicat car envisager sérieusement l’hypothèse de l’existence d’une âme indépendante du corps, c’est une position bien souvent considérée comme seulement digne d’une discussion formelle entre philosophes ; bien des réactions – notamment dans les milieux scientifiques que je fréquente – se limitent au rejet indigné ou au scepticisme moqueur.

Beaucoup, plus spécialement parmi mes collègues, pensent qu’aborder cette question scientifiquement et rationnellement serait le signe d’un esprit faible ou inapte au raisonnement logique. Pourtant, l’histoire des sciences nous montre que le champ des possibles est bien plus vaste en réalité qu’une interprétation trop étriquée de nos connaissances actuelles ne nous laisserait présager. Un esprit authentiquement rationnel se doit d’être au moins prudent sur la question et ouvert aux faits susceptibles de nous apporter quelque réponse. Ce sont ces faits qui sont l’objet de ce court article : après avoir rappelé des informations connues, je souhaite y rapporter des faits que j’ai personnellement collectés, faits dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils posent questions. Questions qui ne me semblent pas dénuées d’intérêt pour tous ceux qui se sentent concernés par le problème de la relation entre le corps et l’âme.

Rappel des faits

Depuis le XIXe siècle, de nombreux auteurs ont rapporté des faits troublants ayant trait à ce que l’on appelle aujourd’hui les phénomènes de Near Death Experience (NDE) ou, en français, les « expériences de mort imminente ». Mais c’est le livre de Raymond Moody, La vie après la vie, paru au milieu des années 70, qui les a popularisées. Moody apprend un jour qu’un psychiatre, George Ritchie, a eu, à la suite d’un accident, une sorte de rêve très étrange. Devenu professeur de philosophie quinze années plus tard, il rencontre un étudiant qui lui avoue avoir vécu une expérience bouleversante qui ressemble étonnamment au rêve du Dr. Ritchie. Rapportant ces deux témoignages devant plusieurs groupes d’étudiants, il a la surprise de constater qu’il s’en trouve au moins un dans chaque groupe pour lever la main et prétendre avoir vécu une expérience semblable sans jamais avoir osé en parler auparavant. Ou alors, ce sont des médecins qui rapportent des histoires que leur ont racontées des patients suite à un accident ou une opération.

De là commence une récolte de témoignages qui aboutissent à la publication de son livre. Il est bon de rappeler les circonstances ayant entouré la naissance de cet ouvrage pour éviter d’avoir un parti pris défavorable et refuser de prendre en considération la recevabilité des témoignages rapportés.

Le succès de ce livre perturbe un médecin, Michael Sabom. Choqué par ce qu’il considère comme des élucubrations sans fondement, très en colère envers ce qui lui semble être une escroquerie intellectuelle et scientifique, il décide de mener sa propre enquête pour pulvériser la méthode suivie par Raymond Moody. Travaillant à l’hôpital, dans un service de réanimation cardiaque, les personnes ayant passé par un état de coma profond ne sont pas difficiles à trouver.

Les premières personnes interrogées déclarent ne se souvenir de rien. Une enfin s’inquiète, demande s’il ne serait pas par hasard un psychiatre, puis se lance et raconte son expérience, très semblable à celles rapportées par Moody. À contrecœur, il décide de poursuivre cette enquête qui aboutit à son tour à la publication d’un livre.

Depuis cette date, un peu partout, des gens se sont mis à récolter des témoignages, le sujet est devenu à la mode, et le nombre de cas recensés se compte en plusieurs dizaines de milliers. Ils ont été analysés par des livres, des articles de presse, mais aussi dans des revues scientifiques, plus particulièrement en psychiatrie.

Tous ces cas rapportent des expériences de « sortie hors du corps » : le sujet se voit au dessus de la scène de l’accident ou de l’opération, peut se déplacer, etc. Que signifient ces expériences ? En toute rigueur, elles ne peuvent prouver qu’il existe quelque chose au-delà de la mort. En effet, même si on est troublé par des témoignages précis de gens alors qu’ils étaient en état de mort clinique (pas de circulation sanguine, pas d’activité cardiaque ni d’influx nerveux, plus d’échanges chimiques au niveau des cellules, pas d’activité cérébrale), il est toujours possible de contester la chose en disant qu’un rêve est survenu à l’instant même de l’arrêt des facultés ou au moment du réveil. Et comme ces personnes sont revenues à la vie, par définition, elles ne peuvent témoigner de ce qu’un sentiment d’existence et de conscience active puisse se produire après la mort physique définitive.

J’ai moi aussi éprouvé le besoin de vérifier la validité des témoignages lus dans les livres de Moody ou d’autres. J’ai cherché autour de moi, interrogé des personnes de mon entourage, afin de savoir si certaines avaient vécu des événements semblables. Je voulais savoir au départ si les témoignages recueillis étaient dignes de foi ou non. Et j’ai trouvé assez facilement : un collègue de l’université, réanimé après une noyade, et quelques autres.

Un témoignage parmi tant d’autres

Je voudrais évoquer un de ces témoignages et, à travers lui, présenter les réflexions qu’il m’inspire. C’était une collègue d’un de mes frères. Elle avait fini par accepter que je la rencontre pour raconter son histoire, qu’elle n’avait jusque là évoqué, et seulement à mots couverts, qu’à ceux qui lui étaient les plus proches.

Alors qu’elle n’était âgée que d’une vingtaine d’années, elle était passée, en moto, à travers une porte vitrée. Elle s’était retrouvée de l’autre côté, inconsciente et avec un bras à moitié arraché. Non pas en état de mort apparente, mais dans un coma profond, avec un traumatisme crânien. Le début de son témoignage est très classique : elle avait revu sa vie défiler. Sauf qu’elle a rajouté des éléments qui ne m’avaient jamais été rapportés ; elle a revécu sa vie dans sa durée, étant à la fois en elle et extérieure à elle. Elle éprouvait les mêmes sensations, les mêmes émotions, et en même temps, elle se voyait penser, parler, agir et juger ses attitudes aussi bien intérieures qu’extérieures. Pour chaque pensée, chaque intention, chaque parole et chaque action, sa « conscience externe » se réjouissait ou s’attristait.

Puis elle m’a dit être sortie de son corps et s’être mise à flotter au dessus de la scène de l’accident. C’était déjà, pour moi, un témoignage « classique ». Pour expliquer l’origine d’un tel phénomène, des scientifiques ont proposé récemment l’hypothèse d’une privation du cerveau en oxygène. Sans entrer dans les détails, l’explication me paraît faible car une telle privation survient dans bien des cas sans provoquer de telles « sorties hors du corps ». On peut ainsi s’étonner que, par exemple, parmi les spécialistes de la plongée profonde en apnée, personne ne soit venu rapporter la moindre histoire un tant soi peu semblable. Quoiqu’il en soit, mon témoin raconte que lors de son expérience de sortie hors du corps, elle savait, sans pouvoir expliquer d’où lui venait une telle certitude, qu’elle allait finir par revenir à elle. Elle s’est dit que personne n’allait la croire et a cherché comment elle allait pouvoir prouver la véracité de son récit.

Elle a donc décidé de noter mentalement tous les détails qu’elle pouvait relever : les physionomies des personnes présentes, les détails vestimentaires des personnes rassemblées sur le lieu de l’accident, les numéros des plaques d’immatriculation des véhicules de secours, etc. « Penchée au dessus » de l’épaule du capitaine des pompiers, elle a mémorisé les notes qu’il prenait en vue de la rédaction de son rapport. Du plafond de la salle d’opération, lisant dans les pensées des membres de l’équipe médicale, elle se disait, alors que le chirurgien se demandait s’il allait réussir à lui sauver son bras : « mais bien sûr qu’il va y arriver ».

À son réveil, quand ce médecin est venu la visiter, elle lui a raconté son expérience. Il n’était pas du tout étonné : « une fois de temps en temps, on me raconte des histoires similaires ». À sa sortie de l’hôpital, elle a mené son enquête, interrogé les pompiers. Son témoignage « visuel » était corroboré.

« Et si c’était vrai ?  »

Ce récit pose une série de questions qui appellent des réponses rationnelles. Elle était dans le coma. Je peux toujours accepter qu’une personne dans un tel état, dont le cerveau reste en activité, puisse enregistrer et mémoriser des séquences sonores et construire un rêve cohérent à partir de tels souvenirs. Mais comment est-il possible, les yeux fermés, de pouvoir noter des détails visuels précis ? Aucune tentative d’explication du type « privation du cerveau en oxygène » ne peut expliquer de tels faits. La seule explication rationnelle, bien que choquante pour beaucoup de gens aujourd’hui, est celle-ci : la conscience relève, au moins en partie, d’une « chose » séparée – ou séparable – du corps et du cerveau. Cette femme n’a pas pu voir avec ses yeux biologiques. Si son témoignage est recevable – et les conditions dans lesquelles je l’ai recueilli ne me permettent pas de le mettre en doute –, alors il est nécessaire que ce qui dit « je » en nous, notre conscience, dispose de moyens de perception propres, indépendants des organes biologiques. Ce qui signifie que cette conscience ne peut être réduite au seul résultat de l’activité cérébrale. De même que le présentateur du journal télévisé ne se cache pas à l’intérieur du poste de télévision, nous ne nous cachons pas dans les profondeurs de notre boîte crânienne ni dans les replis de nos circonvolutions cérébrales. Ceux-ci, tout comme le poste de télévision, ne constituent que l’avatar matériel d’une conscience située ailleurs.

Conclusion

Une telle expérience, à l’instar de bien de celles recueillies par Moody et ses successeurs, est riche de nombreuses conséquences. Si la conscience ne se réduit pas à mon cerveau, il est envisageable qu’elle survive à la mort biologique. Dans ces conditions, les fondements de la majorité des spiritualités humaines prennent tout leur sens. Non pas qu’elles expriment des vérités absolues, car elles tiennent bien souvent des discours contradictoires. Pourtant, au-delà de ces contradictions, elles témoignent d’une réalité fondamentale de la condition humaine, réalité in fine observable et qui mérite donc d’être étudiée scientifiquement et avec attention. Si ces faits correspondent à une réalité, alors, sans nul doute, ils sont vérifiables, et le jour viendra, peut-être bientôt, où ils pourront faire l’objet de mesures quantitatives et qualitatives afin de se voir intégrés à des modèles expérimentaux exprimant une vision plus juste et plus profonde de notre existence.

A lire

Raymond Moody, La vie après la vie, Robert Laffont.
Michael Sabom, Recollection of death, a medical investigation, Hayer & Row (Souvenirs de la mort, Robert Laffont).
Patrice Van Eersel, La source noire, Livre de Poche.

A regarder

Cette vidéo réalisée par l’INREES, dans laquelle Patrice Van Eersel dégage trois points communs aux témoignages des personnes ayant fait l’expérience d’une NDE.


Soirée N.D.E avec Patrice van Eersel par inrees


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33 commentaires

  1. juliette le 05 Oct 2008 à 22:15 1

    Dans le même domaine, à lire aussi les travaux du Docteur E. kübler-Ross sur les expériences de nde. Elle a beaucoup travaillé sur les expériences d’enfants également. Les conclusions sont très intéressantes. Elle s’attache à questionner ses propres aprioris. Travail très scientifique.

  2. Moralia le 07 Oct 2008 à 21:58 2

    Autrefois on mettait à l’index les libre-penseurs et ceux qui osaient remettre en cause les dogmes de la religion établie. Aujourd’hui, c’est le contraire. Il faut donc admirer le travail des Moody, Kübler-Ross etc. qui sont certainement très mal perçus par une bonne partie de leurs confrères. Courage à eux, ils seront peut-être les Galilée de demain!
    Cela dit, il y a peut-être autre chose aussi qui empêche les scientifiques de se pencher sur ces sujets. Car je me demande bien ce qu’on peut faire de plus, pour étudier la question, que récolter des témoignages troublants. Mettre des capteurs sur le crâne des gens dans le coma pour voir s’il y a une différence entre ceux qui vivent des NDE et les autres? Ou mettre des capteurs « autour » des malades? Mais des capteurs de quoi? Je n’ai pas vraiment d’idée, je ne suis pas scientifique, mais j’aimerais bien savoir en quoi consisteraient concrètement des études scientifiques sur le sujet.

  3. leily le 07 Oct 2008 à 22:44 3

    Un chercheur qui travaille sur les NDE avait évoqué le problème de langage qui existe chez les personnes qui ont vécu ce genre d’expérience. Souvent pour exprimer les scènes, ils utilisent des énoncés comme : la présence d’un ange, je flottais dans l’espace, j’ai vu un tunnel, j’ai passé à travers le temps. Ce langage est banalisés et pas très bien vue dans le monde scientifique. Dans ces recherches, elle avait essayé d’éviter d’utiliser ce vocabulaire en demandant aux sujets se s’exprimer d’autrement, sans forcement utiliser ces mots. Ceci me semble aussi un point important pour pouvoir mieux comprendre la nature de ces expériences, et pour avoir des approches plus scientifiques.

  4. MIA le 09 Oct 2008 à 0:42 4

    Merci pour cet article intéressant.
    J’ai moi aussi été en contact direct avec ces expériences et j’en ai peu parlé.
    J’ai eu deux fois l’occasion de me confronter directement à des recherches sur les NDE.
    Deux fois car des personnes de ma famille très proche ont eu des comas prolongés de quelques semaines à quelques mois.
    Ces comas ont été provoqués par maladie ou accident au moment d’une opération chirurgicale.
    C’est alors que j’ai lu les livres de Van Eersel, de Kübler Ross, de Moody notamment.

    Aller régulièrement dans une salle de réanimation ces dernières années, tout comme il y a plus de 20 ans, oblige à se poser des questions. Des questions de fond. Que se passe-t-il au-delà des aspects médicaux ?
    Rester dans des salles d’attente de services de réanimation dans des hôpitaux permet de rencontrer d’autres personnes qui ont les mêmes questionnements.

    Par exemple, en discutant avec un chef de service de réanimation parisien en poste depuis plus de 30 ans, tout simplement pour prendre des nouvelles de mon oncle régulièrement pendant plus de neuf mois, j’ai eu l’occasion de l’entendre confier à moi et à mes proches des histoires semblables à ce qu’on peut lire dans les livres cités. Bien sûr c’est très différent de l’entendre de la bouche d’une personne que l’on a appris à connaître au fur et à mesure des mois, que de le lire d’un ouvrage, aussi bien écrit soit-il.

    Au réveil de mon grand-père et de mon oncle, ma mère leur a posé une question : « Qu’avaient-ils vu ? ».
    Ils ont répondu : « rien ».
    Elle a été sincèrement déçue qu’ils n’aient rien vu. Elle aurait aimé croire au-delà des livres et des expériences racontées par d’autres.
    C’est par une discussion avec mon oncle quelques temps après son retour de coma que j’ai compris qu’il avait vu… ce qu’il a appelé des rêves, mais qu’il n’en parlerait pas. Pour se préserver.
    Il avait eu des rêves dont il se souvenait bien et il a demandé à un ami psychiatre ce qu’il en pensait, d’interpréter ces rêves, de leur donner une signification. Le psychiatre lui avait expliqué que c’était son cerveau qui avait formé ces images, à cause de réactions chimiques…
    Alors mon oncle avait accepté qu’il ne s’était rien passé et que tout était banal, comme une nuit de sommeil.

  5. BOLO le 10 Oct 2008 à 1:36 5

    @moralia
    Des expériences sont menées actuellement en Angleterre et aux Etats-unis dans les services de réanimation. Une for simple étant de disposer des messages écrits sur des panneaux disposés cachés en hauteur dans les salles de réa, inaccessibles au personne médical et à l’insu de celui-ci ( hormis l’équipe qui mène l’expérience). Ceci afin de voir si les personnes disant avoir vécu une décorporation pendant le coma ( s’étant vues d’en haut de la pièce, avec les médecins s’affairant autour de leur corps) puissent lire les messages et les raconter lors du réveil .
    J’avoue être curieux de voir les résultats, qui pour l’instant n’ont pas encore été publiés à ma connaissance .

  6. Ziba le 19 Oct 2008 à 12:23 6

    @Bolo
    J’espère que tu nous donneras plus de détails bientôt, maintenant moi aussi je suis intriguée et aimerais connaître le résultat de cette étrange enquête 🙂

    @Mia
    Je crois que la majorité des personnes réagiraient comme ton oncle, c’est tellement plus simple de banaliser la chose et de ne pas se prendre la tête …

  7. Cha le 19 Oct 2008 à 14:16 7

    La personne qui a réussi a « sortir de son corps » a réussi a lire des notes.

    On en déduit donc que la conscience « relève, au moins en partie, d’une « chose » séparée – ou séparable – du corps et du cerveau ».

    Mais on sait aussi que la lecture suppose une activité cérébrale.
    La personne a reconnu un langage appris et « stocké » dans sa mémoire.

    Dans ce cas, « l’âme » et ma conscience en tant qu’être vivant seraient les même?
    Je trouve ça très rassurant…

  8. Igor le 19 Oct 2008 à 19:41 8

    @MIA
    Pourquoi votre oncle n’aurait-il pas réellement rêvé ? Puisqu’il ne vous a pas raconté ce qu’il a vu, comment pouvez-vous penser que ce serait autre chose que des rêves dans son cas ? Car les réactions chimiques dans notre cerveau existent bel et bien et produisent réellement des rêves…

  9. moralia le 19 Oct 2008 à 20:17 9

    Merci Bolo pour cette info. Effectivement les résultats devraient être intéressants. Mais à supposer que ces recherches soient concluantes (que les gens dans la coma qui reviennent à la conscience puissent dire ce qui est écrit sur ces panneaux), j’ai l’impression que ça n’aura pas beaucoup d’effet. Les gens diront: ah oui, intéressant, incroyable et ça s’arrêtera là, parce qu’il ne s’agit finalement que de témoignages pour lesquels on ne peut pas donner d’explication scientifique. La question que je me pose c’est: que peut-on faire de plus, scientifiquement, qui aille plus loin qu’interroger les malades? Est-ce qu’un autre type d’expérience est pensable qui puisse expliquer la cause de ces phénomènes incroyables?

  10. Anonyme le 21 Oct 2008 à 23:55 10

    NDE et le phénomène de mode – cela me fait penser au roman de Bernard Werber – « Les Thanatonautes ». Thanatonaute, mot dérivé de « thanatologie », du grec Thanatos (dieu de la mort) et nautes (navigateur) et signifie donc navigateur de la mort ou explorateur de la mort.
    Selon Wikipedia, une adaptation du roman en série télévisée serait actuellement en projet au sein de la maison de production Wip Studio. La série devrait être découpée en 8 épisodes de 52 minutes. Le scénario serait écrit, en collaboration avec Bernard Werber, et le financement serait trouvé. Le studio rechercherait actuellement un diffuseur.
    Le sujet est dans l’air du temps on dirait…

  11. Cogitons le 22 Oct 2008 à 16:06 11

    Phénomène passionnant que celui de la conscience en général, et de son éventuelle survie post-corporelle. L’étude à grande échelle qui est effectivement en cours a le mérite d’appliquer les méthodes de la science expérimentale à un sujet qui touche à la métaphysique. C’est, en soi, une petite révolution. Bravo aux médecins qui ont le courage de défier le consensus forcément paralysant. Mais bravo aussi à la communauté scientifique qui ne s’en laisse pas compter aussi facilement. Car on lui reproche souvent, dans les milieux intéressés par la métaphysique, et comme le fait l’auteur de l’article, de faire barrage à toute idée nouvelle, surtout si elle propose de remettre en cause le « dogme » réductionniste /matérialiste. Une sorte de conspiration quasi-mafieuse, dont les parrains feraient flinguer, dans un bas-fond de Chicago, toute idée ou concept récalcitrant. C’est en grande partie injuste. La résistance au changement sans preuves lourdes, vérifiables et répétées, est précisément ce qui distingue et élève (entre autres) l’entreprise scientifique. La science n’est pas dogmatique. Elle est « paradigmique » ou « théoriste » – pas terroriste, nuance;) La preuve en est que le cimetière de la science affiche complet, tant elle a su, au cours du temps, enterrer telle ou telle théorie rendue inadéquate par de nouvelles découvertes. Ci-git le behaviorisme. Ici, la gravitation universelle Newtonienne. A ma gauche, le vitalisme (mais attention, il y a parfois résurrection!), etc. Bref, la science est sérieuse, là où beaucoup de métaphysiques ne le sont pas.
    Sur le sujet des NDEs (near-death-experiences), les problèmes conceptuels que posent une éventuelle survie de la conscience hors du corps sont nombreux, ce qui peut, en soi, justifier la prudence, voire la “récalcitrance » des milieux scientifiques. Au-delà de l’évidente question de comment le matériel et l’immatériel (si l’on pense que la conscience ultra-cérébrale est immatérielle) peuvent interagir, les découvertes de ces dernières années en neurosciences semblent renforcer la vision cérébraliste (appelons là comme cela) de la conscience. Je passe sur les modifications profondes de la personnalité que créent des altérations au cerveau (le célèbre Phinéas Gage étant le premier patient dans cette longue série), pour me concentrer sur un seul fait: notre perception du monde est entièrement conditionnée par notre cerveau. Les formes, les couleurs, les sons, les dimensions, sont des constructions cérébrales. Le ciel n’est pas bleu, une oscillation à 440Hz n’est pas un « La », pas plus que les odeurs, les saveurs, et bien d’autres choses ne sont des réalités objectives. Dans ce contexte, il est difficile de concevoir qu’une conscience “décorporée » puisse avoir des perceptions semblables à celles qui ne sont en fait, que le fruit de l’interprète machine-corps. Et tout à fait logique de penser que les NDEs ne sont que des illusions produites par le cerveau. Attendons donc les résultats des expériences en cours. Personnellement, je ne me fais pas trop d’illusions (c’est le cas de le dire), pour les raisons invoquées ci-dessus, sur les résultats de ces recherches (et ma « foi », si tant-est qu’elle existe, ne dépend pas de ces recherches). Mais je serais ravi d’avoir tort!

  12. andré le 22 Oct 2008 à 19:10 12

    Cogitons, cogitons 🙂 je suis assez d’accord avec ces remarques sur la science mais j’aimerais souligner un état de fait, étant moi-même dans le milieu dit « scientifique ». En pratique, et plus insidieusement, il est très difficile de faire abstraction de ses propres croyances. Or, la croyance dominante est fondée sur le paradigme suivant : la conscience est le produit du cerveau. Cette croyance, l’air de rien, oriente les stratégies de recherche, et les interprétations des résultats, ce qui alimente ensuite les discours qui passent dans le grand public via les magazines de vulgarisation. Je pense au contraire de ton avis, Cogitons, que l’exploration des NDE nous oblige à renverser le paradigme ultra-majoritaire (« cerveau produit conscience ») en proposant d’envisager le suivant : la conscience produit (via le cervea) des réactions neuronales – en tous cas de l’envisager comme acceptable, rien ne pouvant pour l’instant l’infirmer.

  13. Cogitons le 23 Oct 2008 à 15:09 13

    @André
    « Je pense au contraire de ton avis, Cogitons, que l’exploration des NDE nous oblige à renverser le paradigme ultra-majoritaire »
    Ce n’est pas « l’exploration » des NDE qui nous oblige à renverser le paradigme « cérébraliste ». Ce sera, éventuellement, les conclusions de cette exploration. Ne mettons pas, comme on dit mon oncle Claude dans le Berry, la charrue avant les bœufs.
    Et par qui cette exploration est-elle menée? Par des médecins, usant de méthodes scientifiques. Alors ne jetons pas la pierre à « la science » et ne la comparons surtout pas à une « religion », je pense avoir un peu expliqué pourquoi précédemment.
    Si la conscience existe indépendamment du corps, c’est la science, et non la religion, qui nous en apportera la preuve. Restera ensuite à expliquer comment tout ceci fonctionne, car pour l’instant, je n’ai pas vu le moindre modèle crédible de dualisme interactionniste (John Eccles y compris), et j’ai du mal (entre autres) à concevoir pourquoi le cerveau est un organe aussi fantastiquement complexe, si son rôle n’est que celui d’une interface entre la conscience et le corps. Y’a clairement quelque chose qui cloche chez les ingénieurs dualistes…

  14. CAZAUBON le 26 Oct 2008 à 18:19 14

    J’ai fait une expérience de NDE, ma conscience n’était plus dans mon corps, elle observait hors de mon corps : la scène de mon corps :

    A la suite d’un accouchement, par les fenêtres dépolies de la salle d’accouchement, j’apercevais la nuit obscure, il était 2 H du matin, j’avais été laissée seule dans la salle où je venais de mettre au monde mon bébé qui avait été emmené dans une autre pièce : j’étais allongée sur une sorte de table, quand, je me suis sentie m’affaiblir et ai constaté sous moi, à terre, du sang qui tombait, j’étais sans force pour appeler.

    Quand soudainement, depuis un point, comme collée au plafond, à droite de la pièce, j’ai observé la scène de mon corps posé sur cette table. Je n’étais plus consciente dans mon corps, j’étais consciente depuis ce point haut, au plafond où je m’éprouvais comme voyant en dessous de « moi » : mon corps et une flaque de sang s’agrandissant sur le sol.

    J’eus l’impression que j’allais mourir du fait de cette hémorragie. Un temps très long s’écoula et par les fenêtres, la nuit obscure que j’avais observée commençait déjà à blanchir, l’écoulement de sang étant si important, que je comprenais que mon corps était très froid, qu’il était vidé de toutes forces. Du haut du plafond, j’avais compris que ma fin était proche, j’acceptais cette nouvelle, mon bébé avait été emmené, je savais qu’on s’en occuperait…

    Soudainement, toujours du haut du plafond, et donc sous cette partie de « moi-même, qui était consciente », j’ai vu sur ma gauche, 2 personnes entrer par une large porte et qui ont dit « mon Dieu, elle a une hémorragie ! ». Puis, ces personnes se sont affairées sur mon corps, l’une est ressortie, et est revenue.

    Puis, je suis retournée dans mon corps, on m’a posé une perfusion, des couvertures sur le corps. Je me suis endormie. Quand, je me suis réveillée, je n’ai jamais pu oublier, cette curieuse impression de ce transfert de conscience, et de « ma vision haute » depuis le plafond, sur la scène de mon corps qui n’était plus qu’un objet…. et sur les personnes qui étaient entrées à ma gauche, pas dessous l’endroit où « je voyais et m’éprouvais consciente ».

    Pour moi, cette expérience m’a conforté sur des potentialités de notre être, et que notre conscience existe indépendamment de notre corps, que c’est dans notre âme que se trouve le principe de vie, d’intelligence, nos facultés.

  15. andré le 29 Oct 2008 à 21:08 15

    @ Cogitons : je tenais simplement à souligner le fait qu’il est très difficile de faire abstraction, tout scientifique qu’on soit, de ses théories personnelles. On en a tous. Ces théories imprègnent les discours et font parfois autorité lorsqu’elles défendues par des gens influents, surtout lorsque la science (qui a bon dos) sert de garant. Je suis médecin, et dans mon milieu crois-moi, quand on fait entendre qu’il y a « éventuellement » (je marche sur des oeufs) autre chose que la réalité « biologique » en l’homme, on passe pour un abruti ou un illuminé, ce qui n’est pas mieux je crois. En recherche, c’est la même chose. Il ne faut pas confondre le noble projet de La science, ses méthodes et son avancée prodigieuse vers la connaissance, avec ce que l’homme en fait, et vers quelles découvertes il la dirige. C’est une erreur de niveau logique de confondre les 2.

  16. BOLO le 30 Oct 2008 à 17:22 16

    Le corps scientifique se divise, à ma connaissance, en 2 branches , en ce qui concerne « la pensée ou l’âme ».
    En premier , les tenants du « tout cerveau ». la pensée naît de réactions chimiques
    à l’intérieur même du cerveau, et la conscience émerge de cet organe et meurt avec lui .
    Les autres pensent à une conscience « distincte du cerveau » qui se servirait du cerveau comme d’une interface, et qui, elle, resterait intacte après sa mort.

    Dans le premier cas, il suffirait d’affiner certains capteurs pour commencer à percevoir, voire à analyser la pensée. Dans l’état actuel, on peut juste voir quelle région du cerveau est active selon certains stimuli .
    Les partisans de cette théorie expliquent les NDE par des résidus de mémoire chimique qui se créent au moment de la mort cérébrale. Bien que très fournie en explications détaillées, cette théorie est très controversée, pour la raison principale que, si le cerveau crée des réactions chimiques induisant des NDE au moment du coma, tous les comas devraient avoir des NDE. or c’est entre10% et 20% seulement ( Lire DR Sam Parnia  » what happen when we die).

    L’autre théorie a le mérite d’ouvrir un champ d’investigation plus large, en incluant bien sur les phénomènes de NDE ( ou EMI). Mais voilà, aucune technique scientifique ne permet pour l’instant d’appréhender la conscience comme une entité distincte . En gros , on ne sait pas mesurer ou percevoir avec des capteurs, le « champ de conscience ». Voilà pourquoi cette théorie est raillée par ses opposants .
    Nous sommes surement à l’aube d’une découverte fondamentale. Comme un avant et après l’atome.
    Car si un jour, on met en lumière l’existence d’un champ de conscience autonome, et distinct du corps, les conséquences de ces découvertes dépassent largement le cadre des NDE.
    Pourtant, si l’activité cérébrale est traitée comme une information électrique, donc comme une somme de champs électromagnétiques, on peut espérer pouvoir mettre au point des capteurs d’une sensibilité supérieure à ceux d’aujourd’hui dans un futur relativement proche afin d’étudier avec tout le sérieux possible ces phénomènes de champs de conscience, assimilés donc à des champs électromagnétiques, ce qui serait dans le prolongement logique de l’étude des quantas, en physique fondamentale .
    Cette perspective devrait inspirer plus de respect aux détracteurs de cette approche, quant aux trésors qu’elle promet . A leur décharge, c’est l’utilisation « magiste » que certains en font, qui les rend excessivement circonspects.
    Mais bon, il y a toujours eu des scientifiques affirmant que si la vitesse d’un train dépassait 40 Km/h, le corps humain serait «écrasé » dans les tunnels sous la pression de l’air . Patience donc …

  17. INC le 01 Nov 2008 à 11:24 17

    A mon avis, le fait que les prises de drogue ou les modifications sur le cerveau altèrent la personnalité ne constitue pas un argument contre l’existence d’une conscience extra cérébrale. Lorsqu’on touche le poste de télévision on perturbe l’image, cela n’exclut pas l’existence de la scène filmée…
    Sinon toutes ces expériences scientifiques sur les NDE sont vraiment intéressantes. On aimerait voir les conclusions des expériences avec les panneaux rapportées par Bolo.

  18. MH le 11 Déc 2008 à 11:28 18

    @ BOLO
    Merci d’évoquer ce livre passionnant du Dr Sam Parnia (What Happens When We Die): il y parle de toutes les expériences scientifiques au sujet des NDEs et des OBE (« out of body experiences »)…
    J’étais en train de lire de livre du Dr Moody, autrefois, lorsque un de mes bons amis m’a avoué qu’il avait, lui aussi, vécu une NDE, mais qu’il n’en avait jamais parlé de peur qu’on le prenne pour un fou!
    Il m’a tout raconté et cela était si ressemblant à ce que je lisais dans le livre du Dr Moody, que j’en ai été très bouleversée…
    Cette expérience a changé sa vie… (et la mienne!): on ne peut plus voir le monde de la même manière après une expérience comme ça (cf. CAZAUBON! merci de votre témoignage!!!!)

  19. Jean le 12 Déc 2008 à 8:43 19

    @moralia 9

     » Les gens diront: ah oui, intéressant, incroyable et ça s’arrêtera là, parce qu’il ne s’agit finalement que de témoignages pour lesquels on ne peut pas donner d’explication scientifique »
    Lorsque tu dis cela, tu ne tiens pas compte que pour que des scientifiques se penchent sur des recherches, ils partent souvent de faits inexpliqués et inexplicables ensuite ils cogitent, cogitent, cogitent et puis hop, qui sait ? Une inspiration…

    pour tes questions « que peut-on faire de plus, scientifiquement, qui aille plus loin qu’interroger les malades? Est-ce qu’un autre type d’expérience est pensable qui puisse expliquer la cause de ces phénomènes incroyables? »
    Il me semble qu’interroger les personnels spécialisés en réanimation, les chefs de service partout dans le monde serait édifiant. Ils ont un vécu particulier et unique. S’ils disent tous des faits semblables, cela pourrait encore donner de la matière pour la recherche.

  20. Jean le 12 Déc 2008 à 8:44 20

    @ cogitons 13
    Je comprends mal ce que tu dis dans les détails. Seulement je m’amuse de tes remarques sur ce que je comprends comme « le cerveau et nous », « en dehors du cerveau et des ses réactions chimiques, point de salut ». Je m’amuse parce que le dernier chef de service en réanimation avec lequel j’ai parlé, me confiait dans une discussion intimiste un cas étonnant comme on en rencontre lors d’une carrière médicale… Il s’agissait d’un accidenté de la route qui s’était trouvé plusieurs mois dans le coma dans son service et pour lequel le retour à la vie était loin d’être facile : son cerveau et le liquide qui l’entoure… faisons une petite vulgarisation « sortait du crâne »… La question médicale (si j’ai bien compris) était de savoir comment il pourrait revenir alors que le cerveau était … pas en forme! C’est le cas de le dire! Non seulement nos amis médecins l’ont récupéré (parfois on se demande si ce ne serait pas un miracle, mais bon, cogitons, tu pourrais croire que je te taquine!) mais, en plus, dès qu’il s’est réveillé, l’homme au cerveau qui se balade a tout de suite dit au chef de service qu’il le reconnaissait et que c’est lui qui l’avait soigné pendant tous ces mois. Stupéfaction pour notre médecin tout de même! A croire que le cerveau de l’accidenté avait préservé des connexions et des informations… ou que l’accidenté avait des yeux cachés peut-être ???? ou? ou? ou?

  21. BOLO le 14 Déc 2008 à 13:15 21

    @cogitons
    « notre perception du monde est entièrement conditionnée par notre cerveau. Les formes, les couleurs, les sons, les dimensions, sont des constructions cérébrales. Le ciel n’est pas bleu, une oscillation à 440Hz n’est pas un « La », pas plus que les odeurs, les saveurs, et bien d’autres choses ne sont des réalités objectives. Dans ce contexte, il est difficile de concevoir qu’une conscience “décorporée” puisse avoir des perceptions semblables à celles qui ne sont en fait, que le fruit de l’interprète machine-corps.  »

    ?

    tout dépend où on place la mémoire…

    Si on porte du crédit aux gens qui se « rappellent  » leur vies antérieures, on peut hypothequer que la mémoire fait aussi partie de cette conscience décorporée. Le siège de la mémoire dans le cerveau n’étant finalement qu’un bus d’accès.
    du coup, quand l’interface cerveau envoie des infos truquées sur la réalité, la conscience les enregistre comme données objectives en mémoire, et ne peut interpréter une quelconque vision « autonome » que par l’éducation cognitive qu’elle a reçu.

    en gros, la conscience, si elle est distincte du cerveau n’en est pas pour autant
    libre de ré-interpréter la pseudo -réalité de nos sens.

    il faudrait pour cela qu’elle soit complètement autonome, ce qui suppose donc que l’on soit mort, ce qui, ne nous cachons rien, rend la discussion plus difficile 🙂

  22. Cogitons le 16 Déc 2008 à 23:35 22

    @Bolo:
    Je ne faisais pas référence à la mémoire (dont on sait qu’elle dépend du bon fonctionnement de certaines parties spécifiques du cerveau – on peut, suite à un accident cérébral, perdre la faculté de se créer de nouveaux souvenirs, tout en se souvenant des anciens, ou encore, être capable d’apprendre de nouvelles choses sans en avoir une mémoire consciente, ou encore, devenir musicien et/ou sensible à la musique alors qu’on ne l’était pas, et inversement, et entendre même, de la musique dans sa tête, alors qu’elle n’est jouée par personne, etc. Autant de sujets complexes et passionnants).
    Je parlais de perception. Je ne comprends pas du tout pourquoi et comment les perceptions d’une entité décorporée pourraient être identiques à nos perceptions cérébralisées, couleurs, dimensions, séparéité même -j’invente des mots. On sait qu’un accident cérébral peut vous faire perdre la notion du soi et du non-soi, et inversement. Par exemple, le bâton que je tiens, fait soudain partie de moi, tout comme mon bras. D’autres soutiendront mordicus qu’un de leurs bras ne leur appartient pas – bras qui peut même agir comme un individu à part. Encore une fois, le ciel n’est pas bleu, les sons ne sont que des déplacements d’air. Je doute donc qu’une entité décorporée puisse avoir des perceptions du même ordre que les nôtres. Et je n’ai jamais vu de modèle convaincant d’interaction âme/cerveau. Passionnant mystère.

  23. toto le 06 Mai 2009 à 20:51 23

    comment voulez vous prouver scientifiquement,quelque chose qui n’est pas physique.

  24. MH le 14 Mai 2009 à 15:08 24

    @ BOLO 16
    Merci pour votre commentaire que je viens de relire: c’est passionnant, si nous sommes à l’aube d’une découverte!
    Si « tout est ondes électromagnétique », la physique quantique devrait faire avancer les recherches!

  25. cogitons le 15 Mai 2009 à 17:57 25

    @toto:
    Bonne question, mais pourquoi partir du principe que si conscience extra-cérébrale il y a, elle n’est pas « physique » ou « matérielle »? C’est, me semble-t-il, obéir à un préjugé nuisible qui nous vient de Descartes. Un bug de la pensée. Il est d’ailleurs plus que probable que ce cher René, s’il revenait parmi nous, rénoverait de fond en comble ses conceptions, glande pinéale included.
    Étudions la conscience (ou l’âme, appelons la comme on veut) comme s’il s’agissait d’un phénomène matériel, et nous verrons bien où cela nous mène, non?

  26. MH le 18 Mai 2009 à 12:02 26

    @Cogitons et Toto
    Et oui! Qui dit que ce n’est pas « matériel »? Mais un matériel très, très subtil???
    “…notre perception du monde est entièrement conditionnée par notre cerveau. Les formes, les couleurs, les sons, les dimensions, sont des constructions cérébrales »….
    Oui, mais alors, lorsqu’il y a « décorporation » et que le cerveau est « à plat », qu’il ne fonctionne plus, comment les « morts qui ont vécu des EMI » ont fait pour avoir ces expériences???
    D’où viennent-elles s’il n’y a momentanément plus de cerveau?

  27. Cogitons le 19 Mai 2009 à 0:35 27

    @MH:
    Vous partez du principe que les témoignages d’EMI correspondent effectivement à une perception extra-cérébrale. C’est objectivement loin d’être démontré (intéressant comme nos croyances teintent nos points de vue).
    Par contre, il est montré que nos perceptions sont conditionnées par notre corps et notre cerveau.
    Le ciel n’est effectivement pas bleu, un déplacement d »air n’est un son que si l’on est équipé de l’appareil auditif capable de le percevoir ainsi (et s’il fonctionne), sans parler des notions subjectives de tonalité, voir d’harmonies, même chose pour les odeurs et pour tout le reste. Nous ressentons nos émotions de telle ou telle façon à cause de notre corps. Bref, notre expérience, notre « vécu », notre univers est totalement conditionnée par le corps physique. Pas étonnant, dans ce contexte, que le scepticisme règne quant à la conscience et la perception sans cerveau et sans corps. La question est loin d’être triviale. Et quand on sait de quels tours de passe-passe notre cerveau est capable, ce qu’il est capable d’inventer et de nous faire croire, nous qui ne vivons que dans une réprésentation, un modèle d’une réalité objective qui nous échappe (si elle existe vraiment), l’on comprend la prudence, voire le scéptisicme d’une grande partie du monde scientifique (et au delà).

  28. MH le 25 Mai 2009 à 11:02 28

    @ Cogitons:
    Et non! C’est le Dr. Sam Parnia, éminent médecin cardiologue, qui a fait cette découverte: ce n’est pas moi!
    Je pense qu’il était donc très objectif! car cela faisait partie d’une expérience scientifique!
    (Il faut que vous lisiez son livre, si vous lisez l’anglais, car il n’est pas encore traduit en français…)

  29. Taikoff le 09 Juil 2009 à 13:46 29

    j’ai trouvé ça en fouinant un peu sur le net :

    http://www.examiner.com/x-13652-San-Diego-Near-Death-Experiences-Examiner~y2009m6d20-Out-of-body-experiences-an-important-near-death-experience-component

    Quelqu’un peut il le traduire svp ?

  30. cogitons le 14 Juil 2009 à 20:40 30

    Il s’agit d’un article très court sur les recherches menées par le Dr. Sam Parnia, avec en contrepoint, le témoignage d’un médecin « sceptique » qui ne voit pas l’intérêt de ce genre de travail, puisque pour lui, la conscience est entièrement le produit du cerveau.
    Les Anglophones peuvent lire une longue interview donnée l’an passé par le Dr. Sam Parnia à Time Magazine.
    http://www.time.com/time/health/article/0,8599,1842627,00.html?cnn=yes
    Wait and see…

  31. Cogitons le 14 Nov 2009 à 14:13 31

    Long article dans Le Figaro intitulé « L’au-delà à l’épreuve de la science ».
    http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2009/11/14/01030-20091114ARTFIG00110–l-au-del-l-epreuve-de-la-science-.php
    Une fois de plus, la science expérimentale va trancher. Il est fort probable que dans les dix ans à venir, l’Homme aura une meilleures compréhension de ce qu’il est vraiment. Si toutes ces recherches ne débouchent sur rien de convaincant, les dualistes auront du souci à se faire. Si, en revanche, il est établi que la conscience, que le « je » existe en dehors du corps, ce sont surtout les religions et leurs salariés qui auront du souci à se faire, et tant mieux d’ailleurs. Passer enfin du mythe à la réalité! L’humanité sortant de l’enfance, en somme.

  32. Marie le 16 Sep 2010 à 15:29 32

    Chaque fois que je lis et relis ces expériences sur la NDE, cela me réchauffe le coeur et me rappelle l’importance de l’enjeu de la vie qu’il m’arrive d’oublier. Je suis actuellement plongée dans mes révisions, et souvent dans ces cas là j’ai tendance à oublier que le travail spirituel quotidien ne s’arrête pas pour autant; que chaque chose que l’on dit que l’on dit ou encore pense est enregistrée à jamais. J’aime entendre et ré-entendre ces expériences car elles me permettent de rester éveillée et de ne pas m’endormir, ne pas oublier que tout ce que je fais de mal à autrui, je le sentirais en retour. Croire en l’au-delà est une chose, mais voir ou entendre ces expériences de la part de personnes qui l’ont vraiment vécu, en est une autre. Pour moi ces expériences comportent le sceau divin, et m’aide à transformer mes croyances en certitudes.
    Dans tous les cas, merci pour ces publications

  33. Joeli le 14 Oct 2010 à 9:48 33

    Bonjour,j’ai un message à l’égard de l’auteur de ce blog,pour me tenir informé s’il le peut d’éventuelles réponses à la question qui me tient a coeur;
    Je n’ai aucun doute sur le caractere merveilleux de la NDE,et cela m’a fait beaucoup de bien..
    Mais ,concernant les NDE négatives,meme si elles n’ont pas d’importance réelle.Il y a un total consensus sur tous les sites à éluder le problème de la solitude infinie ressentie lors de ce passage.
    Je m’explique;beaucoup tentent de developper énormément autours de la conscience,mais en déconsidérant totalement celle des autres,ou la prise de conscience de ceux -ci,autrement dit une possible réfutation du solipsisme,voir simplement une approche!
    Je m’explique encore,il existe de nombreux récits ou les auteurs sont plongés dans une bonheur infini,mais en étant entourés d’un décors,et meme de personnages imaginaires.
    Bien sur le bien etre existe,mais est-ce vraiment sain de se complaire dans l’illusion?
    Un autre exemple qui vous parlera d’avantage,est celui du rève merveilleux,ou tout le monde doit bien reconnaitre que les personnages sont bien illusoires.
    Donc soit on dit,peuh!quelle importance que tout cela!soit on dit que meme le reve renvoie à une prise de conscience de ce problème.
    Mon idée n’est bien sur pas de casser ce jouet merveilleux de la NDE,mais bien au contraire si possible de l’observer sur une certitude ,et des bases réelles.
    Bien cordialement

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