183 Votez

Ces petites choses qui changent tout

Par , le 10 Nov. 2014, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
pièce d'échec dans un miroir

Dans son livre portant sur l’estime de soi, Christophe André [1] cite un certain nombre d’études de psychologie sociale montrant que nous nous sentons pour la plupart légèrement supérieurs à la moyenne, quel que soit le domaine considéré : nous nous sentons un peu plus compétents et un peu plus intelligents que les autres, ou encore, nous avons l’impression d’avoir meilleur goût. « Sur l’ensemble de ce genre d’études, conclut-il, 67 à 96% des personnes se surévaluent par rapport à leurs pairs. Et cela en toute inconscience… »

Ce qui est vrai pour les compétences professionnelles ou le goût l’est aussi et peut-être même plus pour les qualités que nous nous attribuons sur le plan éthique. Car si nous pouvons éventuellement nourrir des complexes d’infériorité sur notre physique, sur notre culture ou notre intelligence, il est rare que nous ayons les mêmes doutes sur notre valeur morale. Nous ne nous ressentons certes pas comme parfaits, loin de nous cette idée, mais dans l’ensemble, nous avons l’impression que nous nous comportons plutôt mieux que les autres. S’il fallait diviser le monde entre les « gens bien » et les autres, il y a fort à parier que la plupart d’entre nous se placerait tout naturellement dans la première catégorie.

« Quel est votre plus gros défaut ? » Voilà une question que posent souvent les journalistes aux stars qu’ils interviewent. Trois fois sur quatre, la réponse sera quelque chose comme : « On me dit que je suis trop perfectionniste. C’est vrai que quand je fais quelque chose, je me donne à fond » ; « J’ai tendance à être trop franc, trop sincère, ça m’a joué des tours dans ma vie » ; « L’argent me file entre les doigts, quand je dépense, je ne compte pas » ; « Je suis gourmand, incapable de résister devant un gâteau ». Autrement dit des défauts qui n’en sont pas vraiment, des défauts chics ou sympathiques qui, loin de révéler une tare morale, sont plutôt caractéristiques d’une personnalité forte, passionnée, bonne vivante et généreuse. Personne ne dira jamais en revanche : je suis avare ; je suis faible et lâche ; je suis lèche-botte ; je suis corrompu, jaloux, envieux et cupide ; je suis haineux ; je suis libidineux ; j’aime le pouvoir et l’argent et je suis prêt à vendre père et mère pour les obtenir ; je suis vaniteux et superficiel, intriguant et menteur; je suis rigide, dogmatique et borné ; je suis cruel et froid, insensible au malheur d’autrui… Si les stars ne disent pas ce genre de chose dans leurs interviews, ce n’est pas seulement sur les conseils en communication de leur agent. C’est que, pas plus que les autres, elles ne ressentent en elles ces défauts comme des tendances lourdes de leur personnalité.

Nous voici donc en présence d’une belle contradiction : personne ne se sent profondément porteur de ces défauts et pourtant chacun en observe tous les jours les manifestations autour de lui, chez les autres. Nombreux sont ceux qui considèrent que notre société souffre d’un « grand déclin moral », et pourtant la majorité d’entre nous estime appartenir au groupe très minoritaire des gens qui ne participent pas de ce déclin moral. Pour résoudre cette contradiction, deux solutions : ou bien les caractères et les défauts moraux cités plus haut n’existent pas (ou ne se manifestent que de façon très ponctuelle et très superficielle chez les uns et les autres) – mais nous vivrions alors dans un monde où règnerait une harmonie quasi parfaite entre les hommes ; ou bien nous sommes chacun plus atteint que nous ne voulons bien l’admettre, inconscient de nous-même et de nos motivations réelles.

Le problème, si l’on essaie de creuser un peu la situation, pourrait bien se trouver dans notre rapport à l’éthique et dans la conception que nous en avons. L’éthique, la morale : même si ce dernier mot a une connotation vieillotte, voire réactionnaire (notre temps rejette en général tous ceux qui prétendent donner des leçons de morale et avec eux, tout ce qui apparaît comme moralisateur), personne ne s’oppose au bien-fondé de ses principes. On sait bien, en théorie, qu’il ne faut pas faire de mal aux autres, qu’il vaut mieux les aider que les briser, qu’il est préférable d’être juste plutôt qu’injuste, etc. Mais en pratique, et en dehors des grands cas de conscience, finalement assez rares, qui se posent à nous, nous n’avons pas l’habitude de mesurer notre vie de tous les jours à l’aune des principes moraux. Notre quotidien est pourtant truffé d’occasions de pratiquer l’éthique. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’observer. Observer son comportement d’abord, puis les flux de pensées et d’émotions dont nous sommes perpétuellement traversés. On pourra distinguer dans tout cela des éléments intéressants : du mépris pour telle personne, du plaisir à entendre un groupe se moquer de telle autre, une soudaine lâcheté qui nous fait taire, une pulsion qui nous pousse à couper la parole aux autres ou à nous exprimer de façon écrasante et blessante ou à dévoiler la vie privée d’autrui, un état d’esprit qui nous fait voir la source de tous les problèmes chez les autres, un égoïsme bien confortable qui nous rend indifférent à ce qui se passe autour de nous, voire à nous réjouir d’une façon plus ou moins avouée de l’échec des autres, etc.

Autant de tendances anti-éthiques qui traversent notre psychisme, autant d’occasions donc, de pratiquer l’éthique, en agissant, consciemment, contre ces tendances. Ce sont des petites choses, dira-t-on. De petites choses, peut-être, mais qui mises bout à bout peuvent changer en profondeur nos relations aux autres et nous faire découvrir en nous-même d’étonnantes résistances.


[1] ^ Christophe André, Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi, Paris : Odile Jacob, 2006, p. 13-14.

À (re)découvrir :


Creative Commons License Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons

Revenir en haut

23 commentaires

  1. Eponyme le 11 Nov 2014 à 7:48 1

    Cet article est une vraie claque dans la figure.
    C’est tellement vrai, et en même temps ça demande de se concentrer sur des choses qui se passent tellement vite dans notre société, mais surtout dans nos pensées, le plus souvent, inaperçues.

    Ça laisse ce sentiment partagé entre enthousiasme et émotion de lire une analyse si précise qui nous pousse à revoir notre nature, mais aussi de désespoir devant la montagne de nos défauts qu’on ne voit même pas.

    On se rend compte qu’on a vraiment besoin d’aide dans notre parcours.

  2. Suzie le 11 Nov 2014 à 11:30 2

    Merci pour cette analyse très juste. Je me suis rendue compte depuis un an seulement de la nature de mes pensées (mépris pour autrui, dureté, jugement), elles étaient tellement moi que je ne les entendais pas, elles paraissaient foncièrement innocentes et anodines, tellement naturelles. Je savourais la liberté que j’avais de faire ce que je voulais en moi-même. Mon seul espace sans contrainte, protégé, mon « fort » intérieur.
    Un jour pourtant ça m’a frappée, même beaucoup gênée. J’humiliais en pensée quelqu’un que j’aimais beaucoup. Quelle contradiction ! Mais pourquoi tout ce discours rabaissant ?
    Ce genre de pensée constituait un flot de paroles qui m’échappait et sur lequel je n’avais quasi pas mon mot à dire. C’est comme si tout ce temps j’avais été sous hypnose et l’objet de messages subliminaux !
    J’étais comme vexée…J’ai tapé du poing sur la table en moi-même et j’ai crié: « c’est moi qui commande maintenant ! »
    Depuis je regarde mon dialogue intérieur avec du recul, de haut. Je me suis déconnectée d’un moi-même dans lequel j’étais fondue jusqu’à l’aveugle avec un sentiment d’impunité, agissant en toute légalité à ma guise. Maintenant des mots clés ou des attitudes me réveillent et je change le cours des choses, je me motive pour être indulgente, je sollicite mon affection.
    Cet article me parle et m’encourage à poursuivre. Il me dit que c’est important.

  3. claimance le 11 Nov 2014 à 13:47 3

    oui Suzie ce genre de pensées est précisément en rapport avec le manque d’estime de soi dont parle C André.
    Son discours est vraiment pour moi un manuel favorisant la vigilance et la pratique concrète.
    Merci à ceux qui l’ont mis en ligne

  4. Ms le 11 Nov 2014 à 13:54 4

    Quel article, quelle prise de conscience !

    Cela me fait penser à la citation suivante d’Ostad Elahi : « Lorsqu’on réfléchit à nos actions positives, on devrait toujours les considérer comme minimes et insignifiantes, ne chercher à en tirer aucun orgueil, et toujours considérer le soi impérieux avec hostilité et animosité ».

    Personnellement, dès que je me fixe un point pratique, j’ai toujours cet égo qui me fait trop vite « prendre confiance » puis je finis par ne même plus pratiquer le point en question. Je n’avais jamais vraiment compris pourquoi. Je prenais cela pour de la négligence, un manque de sérieux, … Je pense que c’est le cas, entre autres choses, mais c’est aussi et surtout un tel excès de confiance en soi, d’estime de soi … ! Dure réalité mais si agréable une fois que l’on comprend le mécanisme, tout s’explique !

    Un grand merci !

  5. KLR le 11 Nov 2014 à 13:54 5

    Merci pour cet article: Je m’aperçois en travaillant actuellement au sein d’un groupe avec lequel je dois passer du temps en voyage, que mon attitude envers les autres est « politiquement correcte » mais loin d’être vraiment l’idéal auquel j’aspire (le reflet de qualité vraiment éthique). Je ne dérange personne, je suis conviviale juste le nécessaire…Mais je remarque que mon comportement avec les autres est en grande partie lié aux besoins que j’ai (besoin des autres pour ne pas être seule, besoin de leurs compétences…). Si j’analyse vraiment mon attitude, il est rare que j’agisse par pure altruisme !
    Je ressens en fait comme une espèce de couche d’égoïsme qui m’enveloppe, et qu’il est difficile de percer.

  6. or le 11 Nov 2014 à 19:57 6

    je me retrouve la dedans 🙂 effectivement je me placerais dans la catégorie des gens biens. comme KLR, mon comportement avec les autres et aussi lié à mon besoin. et rarement j’agis par pur altruisme. donc probablement que je participe à ce déclin moral de la société. Donc à réfléchir et agir… se pencher plus sur les autres, et moins sur soi.

  7. ATIG le 11 Nov 2014 à 22:38 7

    Un grand merci pour cette mise à jour de la jauge de l’image de soi,. Inutile de dire que l’image en a pris un coup!
    Quelle belle transition des théories psychologiques à la pratique de l’éthique au quotidien et à la portée de tout un chacun.
    Sans tomber dans le travers de la fausse modestie et de l’auto flagellation artificielle, j’ai retrouvé en moi et sous différentes formes, la plupart des exemples de la mesquinerie ordinaire suscités.
    Merci pour cet éclairage et ce rappel.

  8. Hysope le 11 Nov 2014 à 22:57 8

    Très cérébral tout ça.
    Prendre conscience est une chose soumettre à la hache de l’analyse rationnelle ce qui nous habite ne pourra que recréer de nouvelles croyances tout aussi ego centrées.
    Mon véritable guide parle lorsque je me mets à l’écoute de mon corps avec le souffle comme lien avec mon esprit. Tout une alchimie longue et laborieuse à mettre en place…

  9. mahaut le 15 Nov 2014 à 15:33 9

    Cet article m’a interpelé.

    Je n’ai pas lu les livres de Christophe André….

    Christophe André a écrit anciennement « N’oublie pas d’être heureux | » Déjà tout un programme, pour échapper à des fausses croyances….

    Quant à L’Estime de soi : Quatrième de couverture

    « Lorsqu’on ne s’estime pas, on est rarement heureux. On doute de soi, on ne fait pas toujours les bons choix, on se sent vulnérable dans l’adversité. Pour autant, rien n’est irrémédiable.
    Il vous offre toutes les clés pour comprendre comment l’estime de soi se construit dès l’enfance, se développe à l’adolescence, puis influence de manière déterminante votre vie sentimentale, conjugale, professionnelle ».

    ICI C EST PLUTOT UNE BONNE NOUVELLE !!!

    En effet, dans nos sociétés aussi malades de l’argent, de l’individualisme,…. finalement les être humains vont plutôt assez bien et merci Mon Dieu de veiller à votre troupeau sur terre  et de nous sauver de nous-mêmes !

    Car démarrer un article par « Dans son livre portant sur l’estime de soi, Christophe André [1] cite un certain nombre d’études de psychologie sociale montrant que nous nous sentons pour la plupart légèrement supérieurs à la moyenne, quel que soit le domaine considéré : nous nous sentons un peu plus compétents et un peu plus intelligents que les autres, ou encore, nous avons l’impression d’avoir meilleur goût. « Sur l’ensemble de ce genre d’études, conclut-il, 67 à 96% des personnes se surévaluent par rapport à leurs pairs. Et cela en toute inconscience… »

    – Pour moi, avoir commencé l’écriture de cet article en citant un passage qui n’est qu’ »anecdotique » ou une déclinaison du sujet dans une sous-partie, par rapport au sujet central du livre, n’est pas rendre hommage au travail de ce psychiâtre…

    – Pour ma part, oui, je me sens fière d’exister et à des moments je me sens supérieure ! Oui je me sens supérieure ! Je ne ne suis pas un ver de terre, Notre Dieu m’a aimée et m’a voulue, telle que je suis, je suis fière d’avoir été aimée d’abord, voulue et désirée, d’avoir été appelée à contempler Sa Puissance, Sa magnificence, Son intelligence.

    mais qui suis-je donc ?? Il faudrait tout de même que je prenne conscience de tout cela, de pas être une ingrate, de ne pas être celle, à qui on a donné un talent, et qui est allée l’enterrer….

    – Dans cet abîme d’infini, je me demande bien pourquoi, Il m’a fait cet incroyable cadeau. Je ne peux que vouloir Le remercier, pour cela, essayer de me rapprocher de qu’Il veut de moi ?? Je dois Le guetter pour apprendre Ses manières, et comprendre ce qu’Il veut… qui suis-je moi-même, si vide de tout…

    En amour, on rend l’amour, Mon Dieu, comment vais-je faire pour Te répondre, il va me falloir me mettre à Ton école… Pour apprendre déjà au moins toutes les règles de politesse !

    Oui, je suis fière d’avoir été créée, et au même moment, je regarde aussi, tous mes frères et soeurs, qui ont été créés comme moi, et je suis stupéfaite, si Tu les as aimés, ils sont embellis par Ton amour. Pour t’aimer, je veux aimer tout ce que Tu aimes, chacune de mes frères et soeurs, portent en eux Ton image. A moi de comprendre tous ces mystères, pour T’être agréable. Apprends moi à ne pas choisir mon égo et de ne lire que Ton image, Ta lumière, partout

    Je remercie Hysope, d’avoir aussi sursauté à cet article, qui à mon sens ne sert la pensée de Christophe André : 

    «  Très cérébral tout ça.
    Prendre conscience est une chose soumettre à la hache de l’analyse rationnelle ce qui nous habite ne pourra que recréer de nouvelles croyances tout aussi ego centrées ». –

    – Pour moi, tout ça c’est à la hache de l’analyse rationnelle !! Excusez-moi pour mon propos sans manière !!…..

  10. Danielle le 27 Nov 2014 à 10:48 10

    Hysope
    « Prendre conscience est une chose soumettre à la hache de l’analyse rationnelle ce qui nous habite ne pourra que recréer de nouvelles croyances tout aussi ego centrées. »
    L’auteur de ce livre apporte une aide à la réflexion sur soi. Il explique avec une finesse et une précision rare (la compétence du professionnel qu’il est, médecin psychiatre) les pensées, états d’âme, petites voies intérieures qui nous assaillent à longueur de journée. Porter attention à cette radio intérieure pour mieux nous connaître est la première étape vers l’action, In vitro, in vivo. Voici un passage du livre à ce sujet. p76
    « Travailler sur le lien à soi, bien sûr… Cette démarche est indispensable, mais elle ne suffit pas : développer son estime de soi, c’est aussi progresser dans son rapport avec les autres.
    Il faudra donc travailler sur le type de lien que nous mettons en place avec les autres : liens réels et liens fantasmatiques. Ne plus trembler devant l’idée du rejet, faire sa place sans heurts ou accepter ces heurts s’ils ont inévitables. … Mais le travail ne sera pas fini pour autant.
    Réfléchir et agir, cela ne suffit pas? Non, c’est réfléchir, agir et répéter qui nous fait évoluer. Notre cerveau est conçu pour l’actions avant de l’être pour la pensée. Voilà pourquoi, même si vous avez tout compris à tout, vous n’aurez rien compris en réalité et surtout rien changé, tant que vous n’aurez pas transposé les fruits de vos réflexions en actions. »

  11. MH le 27 Nov 2014 à 21:01 11

    Alors là, je suis abasourdie!
    D’abord par le sondage de Christophe André (tout le monde se sent-il vraiment supérieur aux autres?) puis par les commentaires ci-dessus…
    Serai-je la seule à me sentir si… nulle? Inférieure aux autres??? Personne, comme moi, ne s’imagine avec d’énormes défauts?… c-à-d = pas digne d’être aimée?
    Eh bien, cela vient sans doute de mon enfance… je vous ai déjà dit qu’on me traitait d’idiote, à la maison… j’étais la seule fille, et les filles, c’est inutile, futile, inintelligent!
    Du coup, pas beaucoup d’estime de moi – normal!
    Mais c’est peut-être (et sans doute!) une chance, car j’ai dû faire de gros efforts pour être « intelligente »! 🙂
    Mais j’ai bien peur que tous mes efforts n’aient eu comme but que DE ME FAIRE AIMER…

  12. Cogitons le 29 Nov 2014 à 7:32 12

    @MH : « les filles, c’est inutile, futile, inintelligent ! » Voilà qui est bien vrai 🙂 « Mais j’ai bien peur que tous mes efforts n’aient eu comme but que DE ME FAIRE AIMER… » Rien de plus normal, donc pourquoi en avoir bien peur ?

    @Isabelle Najar : « grand déclin moral » ? Ah bon ? Ou ça ? Quand ça ? En quoi ? Par rapport à quelle période ? En tant que femme, vous souhaiteriez donc revenir un siècle, ou même un demi-siècle en arrière, avant ce « grand déclin » ?
    La paix, la santé, la sécurité, l’opportunité, la liberté, l’égalité, le droit, l’abondance, même, etc. ne sont-ils pas en eux mêmes les plus grand progrès moraux ?
    Expliquez moi donc en quoi consiste ce grand déclin. J’attends vos arguments avec intérêt.
    Un petit flashback, ça peut aider…
    http://www.francetvinfo.fr/societe/guerre-de-14-18/video-a-quoi-ressemblait-la-france-en-1914_741665.html
    Bien mieux, encore :
    http://www.ourworldindata.org/#

    Bon « travail sur soi », cet incroyable luxe ! Quelle chance nous avons ! Et ne vous battez pas trop la couple. Chanceux, certes, mais néanmoins humains.

  13. MH le 30 Nov 2014 à 13:47 13

    @Cogitons: « … ne vous battez pas trop la coulpe » plutôt que couple! Lapsus… révélateur??? (je rigole…)
    Le but de « se faire aimer » est un but égoïste, c’est pour cette raison que j’imagine que ce n’est pas un but « juste »!
    Si mon but n’était pas celui-là, peut-être que j’oserais plus facilement dire « non » et que je me fait abuser trop souvent…
    Mais avec l’âge, j’apprends… rien n’est perdu! 😉

  14. Cogitons le 01 Déc 2014 à 3:52 14

    @MH,
    Oui, oui, j’ai remarqué (trop tard) ce lapsus clavierus.
    Vouloir se faire aimer, et donc vouloir être aimé(e), ce n’est pas à mon sens de l’égoïsme. C’est naturel et sain.
    Diriez-vous un jour à votre fille (réelle ou virtuelle) : tu veux être aimée ? Égoïste !!! ?
    L’égoïsme, ce pourrait être de n’avoir cure d’être aimé, tout comblé que l’on serait d’amour pour soi-même, ou parce qu’on n’accorderait aucune importance au regard des autres, ces insignifiants, ces quantités négligeables.
    Ne pas se laisser abuser, c’est autre chose; cela relève de la naïveté, et donc, d’un manque d’expérience de la vie.
    On peut vouloir être aimé sans pour autant être un(e) benêt(e), égoïste de surcroit.

  15. MH le 03 Déc 2014 à 14:16 15

    Vous avez raison Cogitons: vouloir se faire aimer est un but logique! Mais je ne dois pas devenir une bénie-oui-oui… et oublier l’autre!
    Il est bon de faire ce qui est juste et non uniquement « vouloir faire plaisir » et parfois, l’un va à l’encontre de l’autre…
    Il faut donc apprendre à agir ou réagir correctement; comme vous dites « … vouloir être aimé sans pour autant être un benêt… »!

  16. mahaut le 13 Déc 2014 à 23:02 16

    Dans le théâtre de l’humilité, voilà qu’il y a un arbre, qui cache la forêt !

    L’article de cet auteur Isabelle Najar me semblait plutôt naïf, je ne savais pas très bien pourquoi ? Et en personne bien élevée, aurais-je dû ne rien dire ???

    Est-ce votre avis ??

    Voilà ce que pense globalement Christophe André, quant à l’estime de soi :

    http://www.dailymotion.com/video/x8polm_christophe-andre-et-l-estime-de-soi_news

    J’ai acheté le livre pour comprendre ce qui me dérangeait dans cet article.

    Dans le premier chapitre :
    1) le premier chapitre porte sur l’estime de soi : PROGRAMME
    Quand on a de l’estime de soi, on serait capable de :

    – dire ce que l’on pense
    – faire ce que je veux
    – insister quand je me heurte à une difficulté…. etc…. etc…

    Alors, vraiment j’ai voulu appliquer ici en continuant le commentaire commencé il y a 15 j

    A mon sens cet article est naïf ou bien on poursuit tout à fait une autre idée en faisant allégeance à bien autre chose….

    Pour en revenir au livre de CA, il ouvre son livre par un « chapitre Comment allez-vous ? »

    Il fait référence à un talk show, à mon sens plus par humour

    En effet, est-que c’est une discussion sérieuse, dans un talk show ? et de demander : quelles personnes iront au ciel ? Ainsi on découvre :
    que Bill Clinton aurait 52 % de chance !!!
    Lady Diana, 60 %
    Michaël Jourdan, 65 %
    Mère Teresa, 79 %
    Et on demanda à la personne qui témoignait dans le talk show, quant à ses chances, celle-ci répondit 87 % (toujours le critère de la surestimation de soi !!)

    Dans ce chapitre, CA poursuit en parlant d’études en sciences sociales, toujours sur l’estime de soi : mais c’est d’une manière tempérée, puisqu’en fait, il aboutit plutôt à l’idée, qu’on répond à cette question, plutôt pour être léger pour son interlocuteur. Ce n’est pas du tout la même visée. On est dans le « paraître social », mais pas dans la confidence !
    = 67 à 96 % se surévaluent. A mon sens, reprendre ce pourcentage, c’est biaisé !!

    En fait, le titre de ce chapitre dit tout ! Quand nous rencontrons quelqu’un et qu’il nous demande comment ça va ? par politesse, on lui répond « ça va »,… s’en s’étendre..

    Donc quand il est dit dans cet article en ligne, qu’un certain nombre d’études de psychologie sociale montrant que nous nous sentons pour la plupart légèrement supérieurs à la moyenne, quel que soit le domaine considéré…..  :

    De quoi parle-t-on ? c’est seulement une assertion de l’auteur de l’article, s’emparant de la bénédiction d’études,… ! Dans le livre de CA, il y a une table bibliographique, (pour ce chapitre il s’agit de livres en anglais, à moins de parler l’anglais, qui ira les lire, pour comprendre le sujet ?)

    Asséner, de la science inatteignable, ne me semble pas sérieux !! je dis cela pour IN, non pour CA… (pour moi, il y a un manque d’humilité, quand on reprend une étude de cette façon…!)

    « Car si nous pouvons éventuellement nourrir des complexes d’infériorité sur notre physique, sur notre culture ou notre intelligence, il est rare que nous ayons les mêmes doutes sur notre valeur morale ».
    Et IN poursuit avec :
    « Quel est votre plus gros défaut ? » :
    ici il y a une comparaison avec des questions de journalistes posées à des stars ?

    Est-ce vraiment sérieux que d’utiliser de telles références ?
    Est-ce qu’une star va faire une confession publique ?? il y a des stratégies de communication, il ne lui sera pas conseillé de répondre à ce type de question !!

    Vraiment cet article est naïf !!….

    « personne ne se sent profondément porteur de ces défauts et pourtant chacun en observe tous les jours les manifestations autour de lui, chez les autres »

    Là, c’est IN qui le dit. D’autres personnes diront :  » Je mens, parce que tout le monde ment… »
    Il s’agirait donc plutôt de démêler bien plus profondément, le type de société dans lequel on vit.

    « Le problème, si l’on essaie de creuser un peu la situation, pourrait bien se trouver dans notre rapport à l’éthique et dans la conception que nous en avons. L’éthique, la morale : même si ce dernier mot a une connotation vieillotte, voire réactionnaire (notre temps rejette en général tous ceux qui prétendent donner des leçons de morale et avec eux, tout ce qui apparaît comme moralisateur) »

    Pour moi, c’est tout à fait gratuit ! La TV propose tellement de modèles et ensuite, tout le monde proclame : TOUT EST RELATIF… Alors, l’éthique ou la morale sont disqualifiées. Nous sommes dans un monde matérialiste, sans « origine »… DEt il y a des St Warren Buffet, des Saint Marquis de Sade, etc…. qui sont des témoins de premier ordre, on ne se voue qu’aux saints qu’on connaît !!!…

    Pour moi, il y a du verbiage, excusez-moi. LA COMPASSION L ALTRUISME voilà nos buts. J’ai découvert qu’en japonais, il n’y avait qu’un seul mot KOKOLO pour dire à la fois : « cognition compassion émotion esprit volonte conscience » ! C’est là, où on est surpris par l’étroitesse de nos modes de pensées…. Le shintoïsme et l’animismedoivent y être pour quelque chose…. Nous vivons dans des sociétés violentes, nous acceptons tous les jours d’en manger son pain, sans même percevoir jusqu’où il est frelaté !!

    Nous voilà à la fin de l’article en ligne. Pour moi, il n’y a eu que du bruit.

    Le livre de CA est bien autre chose. C’est un bon livre de cuisine, dont il faut recommander la lecture, car il est simple à lire et clair… et qui peut aider…

    Voilà un pdf de son livre, qui peut vous donner envie http://christopheandre.com/estime_de_soi_mars_2009.pdf

    CA nous présente dans ce livre plusieurs outils nous permettant d’aller mieux : l’acceptation de soi, la gratitude, se dégager de l’influence toxique des médias et des comparaisons inutiles, l’affirmation de soi…..

    Dans cette vidéo ci-haut, CA pose le pb de l’enfant qui a été aimé, et du coup qui a une bonne image de lui et cela l’aide. Dans cette vidéo, CA aborde aussi les personnes qui ont la foi.

    J’avais été en désaccord avec cet article, justement, parce que me sentant aimée, cela me donnait de l’estime de moi-même et en même temps, cela me donnait de la compassion pour mes prochains…. parce qu’ayant un même Père.

    Cependant, il manque à ce type de livre, une dimension, que seul, un SAGE, ou un mystique peut comprendre et enseigner : cette estime de moi-même me permet de Le voir présent dans ma vie, de Le savoir à l’intérieur de moi, et cela me donne vraiment un sentiment de JOIE et de FORCE.. et qui tempère des pulsions pouvant m’amener à mal-faire…. cela m’amène à me sentir humble et à aimer mon prochain. L’avoir au dedans de moi, c’est aussi, un peu comme si j’étais enceinte de Lui, alors, que peut-on faire ou ne pas faire pour Ce Trésor en nous ??? : On désire de ne pas ingurgiter de nourritures toxiques !… pour ne pas le faire périr ! Mon Dieu aidez-moi, aidez-nous à Vous rejoindre !

    En résumer pour IN, le livre de Frankl : le dieu inconscient serait un livre utile à lire.

  17. kbld le 17 Déc 2014 à 13:30 17

    @Cogitons, n°12, partie 2

    Attention, vous avez une fâcheuse tendance à déformer les propos des gens, ici en coupant des mots de la phrase dans laquelle ils sont insérés. La phrase au complet est « Nombreux sont ceux qui considèrent que notre société souffre d’un “grand déclin moral”, et pourtant la majorité d’entre nous estime appartenir au groupe très minoritaire des gens qui ne participent pas de ce déclin moral. » L’auteur n’affirme donc pas ici ce déclin ; peu importe dans sa thèse que ce déclin existe ou pas, ce qui compte est qu’il est couramment perçu comme réel et que c’est contradictoire avec la façon dont on se voit couramment.

    Néanmoins, je trouve qu’on peut aisément soutenir cette affirmation quant à l’ « atmosphère spirituelle » de la société d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs l’avis de Bahram Elahi, qui la qualifie de particulièrement polluée (cf. Fondements de la spiritualité naturelle, pp. 161, 162 et 166).
    Vous, vous parlez de progrès matériels, et non spirituels.

    Et d’ailleurs, même sur cette question, même si notre époque semble bien contenir les germes d’un monde matériellement meilleur, notamment grâce aux évolutions scientifiques, c’est une grande erreur de croire qu’il l’est déjà, même du point de vue matériel. Penser cela est fermer les yeux sur la réalité du monde aujourd’hui (notamment en se focalisant sur son confort personnel) et fantasmer sur celle du passé (en ayant notamment une vue très courte et trop grossière de celle-ci). Nous avions déjà eu une discussion similaire en commentaires à l’article « Un médecin pas comme les autres (1ère partie) ». On ne va pas la relancer, mais en règle générale, l’histoire est une chose trop subtile pour être résumée en quelques chiffres (dont on peut tout faire dire et dont il faut prendre beaucoup de précautions quant à l’authenticité) ou en quelques assertions fortes et emportées.
    Attention à trop vous laisser influencer par les sources journalistiques non sérieuses (comme dans votre critique du premier livre d’Eben Alexander) au détriment de recherches scientifiques et académiques elles sérieuses.

  18. mahaut le 24 Déc 2014 à 13:32 18

    Merci à kbld !

    J’avais parfois l’impression que les commentaires étaient le champ d’un défouloir et j’étais déconcertée par l’absence de réponses à certains propos…..
    Voilà qui est fait, ce n’est pas contre Cogitons, mais pour ces tendances à se répandre que j’estimais, pas suffisamment argumenté et qui m’interloquaient.
    L’année 2015 promet d’être un très bon cru. merci

    1. kbld le 31 Déc 2014 à 11:48 18.1

      Je vous remercie à mon tour ;).

  19. Cogitons le 27 Déc 2014 à 15:19 19

    @kbld,
    Nous sommes en désaccord, même si, vous avez raison, j’ai tronqué la phrase sur le déclin, la logique sous-jacente est là : vous dites d’ailleurs « ce qui compte est qu’il est couramment perçu comme réel [ce déclin] ».
    – Couramment ? Par qui ? Les adeptes de Zemmour ? Des chiffres, des données, please.
    – Perçu ? Voilà justement pourquoi il est nécessaire de regarder les chiffres. Notre perception est trompeuse, et le « c’était mieux avant » une pente naturelle qu’il est bon de confronter aux faits. Regardez les statistiques que j’ai mis en lien plus haut. Elles sont édifiantes et contreviennent à nos intuitions. Les « recherches scientifiques et académiques elles sérieuses » ne seraient sérieuses que lorsqu’elles abondent dans votre sens ?

    En ce qui me concerne, tous ces progrès bien réels, vous en conviendrez tout de même, mais que vous appelez « matériels » comme si le matériel et le spirituel existaient sur deux plans entièrement distincts, sont aussi d’ordre spirituel. Le moindre médecin, grâces à sa connaissance et aux outils de la médecine, a soigné plus de patients que le Christ en son temps. Et par la science, aujourd’hui et plus encore demain, des aveugles à qui l’on redonne la vue, des paralysés qui remarchent, et j’en passe. Pour eux et pour ceux qui les aident, ne pensez-vous pas que de revivre ainsi a aussi une valeur spirituelle ?

    Evidemment, quand la souffrance décline et le confort augmente, on a moins besoin d’un « Dieu au secours ! » qui, au passage, ne faisait rien pour nous de très évident : les famines était bien réelles, les morts d’enfants à foison, les épidémies, la souffrance, l’illettrisme et l’ignorance, les guerres, la nature hostile… Il a fallu nous débrouiller par nous-mêmes, et combien nos prédécesseurs ont trimé pour leurs descendants !

    Pensez-vous qu’un Dieu se réjouirait plus de voir sa création souffrir mais lui demander de l’aide (qui ne viendra d’ailleurs pas) parce qu’elle a mal et peur, que de s’aider elle-même et parvenir au point où elle souffre moins et a moins peur, même si elle se détourne ensuite de ce rapport primaire au divin ?

    Pour ma part, je refuse de parler de déclin, et je refuse de m’inscrire dans une « spiritualité-refuge-face-au-déclin ». Comment voudriez-vous que des jeunes, notamment, tournés vers l’avenir et n’ayant souvent cure du passé, s’y retrouvent ?
    Il faut, au contraire, une spiritualité positive et optimiste, qui se hausse au niveau de la pensée contemporaine et accompagne le progrès humain. Elle existe d’ailleurs. Question de perspective. Bref, j’ai déjà fait trop long, sorry.

  20. Cogitons le 27 Déc 2014 à 18:15 20

    « La meilleure des prières, écrit Ostad Elahi, est de rendre service à la société »
    « Que sont la piété, l’ altruisme et l’ amour pour Dieu, si ce n’est servir la société dans la mesure du possible »
    Voilà. Tout est dit. Le progrès social dans son ensemble est donc, de mon point de vue, un grand progrès matériel mais aussi spirituel, tant collectif qu’individuel. Le médecin de quartier, s’il fait bien son travail, est un petit Saint.

    Pour en revenir au sujet, et maintenant que, ne mourrant plus de faim, ayant accès à l’éducation et à la culture, et vivant deux à trois plus longtemps avec la possibilité d’une certaine liberté de pensée (le déclin moral, donc) nous avons le loisir de nous interroger sur nous-mêmes, il me semble tout à fait exact que c’est dans les petites choses que peut se faire, très graduellement, la différence. Encore que, rien ne soit jamais acquis, puisque, je l’ai remarqué en moi-même, une poussée d’envie ou de jalousie, telle une poussée d’urticaire, puisse surgir à tout instant.

    Il s’agit de connaître un peu mieux l’inconscient, de manière à pouvoir maîtriser un peu et modeler cette marmite qui boue sans cesse à notre insu et tire plus vite que son ombre.
    J’avoue avoir beaucoup de difficultés avec la parole, qui jaillit si facilement, prenant les gardes de vitesse, et qu’on regrette après. La solution ? Se taire ?
    Mais c’est alors refuser le combat. Je ne sais pas.

    1. MH le 17 Jan 2015 à 12:32 20.1

      @ Cogitons
      Au sujet des « paroles qui jaillissent si facilement », pour ma part, avec toute ma longue expérience, il m’a fallu lutter contre cette spontanéité qui m’a valu des gaffes terribles et brisé le coeur de certains, surtout dans ma jeunesse…
      Je me suis appliquée à retenir la parole que j’allais prononcer et – comme le dit l’adage – « tourner ma langue 7 fois dans ma bouche avant de parler », en réfléchissant asse vite (et là, c’est avec l’expérience qu’on réfléchit de plus en plus vite: on acquiert des réflexes!) principalement à la conséquence de ce que j’allais dire…
      Evidemment, ce n’est plus de la spontanéité, et parfois même, je n’ai pas le temps de répondre… mais il vaut mieux me taire! Tant pis si je ne réponds pas!

  21. kbld le 30 Déc 2014 à 17:40 21

    @Cogitons
    .
    Faites attention à ne pas encore une fois confondre les sujets alors que je les avais bien séparés.
    .
    1) Sur ce qui est couramment perçu, c’est un autre sujet, que vous n’aviez pas évoqué, dans votre précipitation de critiquer l’article. Mais avant de maintenant critiquer gratuitement ce point et d’exiger auprès de moi ou d’autres des chiffres et des données, êtes-vous allé vérifier qu’ils ne sont pas dans le livre, tout simplement ?
    Au lieu de camper sur vos idées préconçues, vous auriez dû les remettre en question et chercher par vous-même. Et dans le cas où vous ne trouvez rien de probant, poser la question de manière subtile et non dire si brutalement que tout est faux parce que cela ne correspond pas à votre vision des choses.
    On voit bien dans tout ce que vous écrivez que vous n’avez pas été formé à la recherche en sciences humaines, et à l’esprit de modération et de méthode qu’elle doit provoquer. Encore une fois, faites plus attention lorsque vous cherchez des informations : avant d’émettre un jugement hâtif, lisez assez de livres sérieux, notamment écrits par des universitaires sérieux. Si vous menez à bien cette éducation scientifique, le résultat devra être beaucoup plus de précautions dans vos jugements.
    Une bonne indication consisterait à demander aux gens autour de nous sans les influencer s’ils pensent que nous sommes dans une période de déclin moral, et voir s’ils sont nombreux.
    .
    2) Encore une fois, pour le raisonnement exposé dans l’article, peu importe que ce déclin soit réel ou pas. J’ai juste tenu à préciser qu’on peut en plus penser qu’il est réel. J’ai donné des références.
    A partir d’ici, notre discussion a peu à voir avec l’article.
    .
    Il me semble effectivement que le spirituel et le matériel ne sont pas séparés mais sont clairement distincts. Il y a des saints qui ont eu une santé très fragile et étaient très malades et l’inverse est vrai. Moi-même, j’ai remarqué la réalisation régulière de la maxime « les meilleurs partent les premiers » (et l’inverse), du fait de la santé des personnes (même si ce n’est pas du tout une règle).
    .
    L’/acte/ d’aider matériellement a une valeur spirituelle, spécialement dans une intention altruiste, mais c’est différent de la matérialité en soi, qui est au mieux un outil il me semble.
    .
    3) Il y a des historiens qui passent une vie entière à étudier un aspect d’une période restreinte de l’histoire, pour aboutir à des conclusions subtiles et pleines de précautions, et vous, en trois clics sur internet, vous prétendez répondre à la question ultra-simpliste « était-ce mieux avant ou est-ce mieux maintenant ? » ? En disant que c’est mieux maintenant, vous êtes aussi caricatural que ceux qui disent que c’était mieux « avant » (à chaque fois comme si c’était un bloc).
    Les chiffres présentés par ces économistes ne le prouvent pas du tout. Il faut dépasser le « on me montre quelque chose avec des courbes vers le haut donc on me prouve que maintenant c’est mieux ». D’ailleurs, leurs comparaisons sont parfois carrément ridicules : comparer le PIB mondial à l’année 1 et dans les années 2000 n’a aucun sens. Du point de vue de la science historique, c’est de la bouffonnerie intellectuelle.
    D’ailleurs, même pour la période récente, est-ce vous sûr que le « produire plus pour vivre mieux » est véridique ? Je ne pense pas que les ouvriers de la fin du XIXe siècle seraient d’accord. On voit à quel courant idéologique font partie ces gens.
    .
    Une indication sur le fond, parce qu’il faudrait écrire des livres entiers pour bien répondre à votre interrogation. Vous confondez quantité et qualité, le plus et le mieux. Regardez par exemple les paroles 94 et 308 de Paroles de vérité. Je vous ai déjà donné des indications ici et sous le premier sur J.-J. Charbonier.
    Par ailleurs, il y a beaucoup de civilisations anciennes qui semblent avoir vécu dans une beaucoup plus grande opulence générale que la nôtre (si on sort du fantasme grand public), y compris du point de vue de la culture etc.
    .
    4) Je pense que je comprends ce que vous dites sur une spiritualité positive.
    Si on s’en tient à la pensée d’Ostad Elahi, il me semble qu’il y a tout de même cette idée que notre seul refuge et espoir est Dieu, et que sans Lui nous sommes perdus (paroles 394 et 328). Mais ce n’est pas du tout pessimiste, puisque justement, il y a de l’espoir, et quel espoir !
    Concernant notre discussion, il me semble que cette pensée se veut résolument moderne et ancrée dans notre temps, mais en même temps, Ostad Elahi, qui préférait pour lui-même la modernité, montrait souvent, il me semble, son respect pour les temps anciens et les gens du passé (parole 144).
    Il ne faut pas croire, je suis personnellement un partisan résolu de la modernité, des nouvelles technologiques et je crois que demain (pas vraiment aujourd’hui donc), les conditions matérielles seront à grande échelle plus favorables à notre développement personnel et spirituel. Je pense seulement que, d’une part, c’est relatif à ce qu’on connaît du passé, et, d’autre part, ce qui est adapté à moi pour mon temps ne l’est pas forcément à quelqu’un d’autre. Voir tout ce qu’apporte une chose en bien ne signifie pas mépriser le reste.
    .
    Il ne s’agit pas d’être tourné vers le passé mais d’être lucide sur notre époque, pas du tout aussi idéale et avancée qu’on se plait à le croire, avec une certaine vanité. Quand le monde s’est pris d’orgueil sur les avancées matérielles, il a fini dans la barbarie la plus totale. Les textes d’avant-guerres témoignent d’un orgueil démesuré (à la fois la prise d’orgueil et la croyance trop forte qu’ils étaient avancés technologiquement), on sait comment cela s’est terminé. Nous avons beaucoup en commun avec cette époque, je vous conseille le livre de S. Berger, « Notre première mondialisation, leçons d’un échec oublié ».

Url de rétrolien | S'abonner aux commentaires de cette page

Déposer un commentaire

Les commentaires de ce site sont modérés et ne seront donc visibles aux autres lecteurs qu'une fois validés
Rappel des mentions légales

e-ostadelahi.fr | © 2024 - Tous droits réservés | Mentions légales | Plan de site | Contact