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À qui confier mon libre arbitre ?

Par , le 8 Juin. 2013, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
Homme à la croisée des chemins

L’homme est doué de libre arbitre. Cette distinction exceptionnelle lui permet de prétendre à atteindre le but ultime pour lequel il a été créé : la Perfection. Encore faut-il qu’il l’utilise à bon escient lorsque, au quotidien, dans le contexte familial, professionnel, etc., il doit faire des choix. Dans la perspective de ce but spirituel, une question pratique que chacun devrait se poser à tout moment est « de quelle façon et à quelle fin vais-je utiliser mon libre arbitre ? »

– Vais-je l’utiliser pour satisfaire mes intérêts personnels, dans une démarche purement égoïste ? Dans ce cas, c’est comme si j’avais confié mon libre arbitre à mon ego, toutes mes décisions étant prises sans me soucier ni de l’enjeu spirituel de la situation ni de mon but véritable.

– Ou au contraire, vais-je l’utiliser pour accomplir mon devoir spirituel : pratiquer l’éthique par devoir humain et pour la recherche du contentement divin, afin de nourrir mon âme et la faire progresser sur le parcours du perfectionnement spirituel ? Dans ce cas, je suis pleinement maître de mes choix, car au moment de prendre une décision, je tiens compte des aspirations de mon Moi véritable, et j’ai conscience des enjeux matériel et spirituel de la situation.

Or, la conscience que j’ai de moi est presque exclusivement gérée par mon ego. Si au moment des choix, je ne fais pas l’effort de sortir de l’ego, c’est lui qui prendra les décisions au détriment du développement spirituel de mon âme. C’est ce qui est illustré par l’expérience suivante, complétée de son analyse.

La scène se déroule au moment de quitter le domicile de ma sœur après y avoir passé quelques jours de congés. J’avais une longue route à faire et je n’avais qu’une idée en tête : rentrer chez moi le plus vite possible. Pendant ce temps, mon beau-frère était en train de travailler dans son nouveau cabinet médical, qui n’était pas situé très loin. Ma sœur m’a proposé de m’y arrêter sur le chemin pour lui dire au revoir et visiter son cabinet, ce qui lui aurait fait très plaisir.

Ma première décision face à un choix

J’ai ainsi été confronté à un premier choix : m’arrêter pour témoigner mon respect et ma considération à mon beau-frère pour sa réussite professionnelle (choix éthique) ou poursuivre mon chemin afin de rentrer chez moi au plus vite (choix de l’ego). Mais comme ma pensée était entièrement occupée par la deuxième option — donc entièrement dominée par l’ego — le choix s’est fait pour ainsi dire automatiquement : j’ai décidé de rentrer sans m’arrêter et de saluer mon beau-frère en lui envoyant un SMS.

Ma deuxième décision face au même choix

J’ai pris la route mais, alors que j’étais arrivé à proximité du cabinet médical, mon beau-frère m’a appelé pour me demander de passer le voir avant de rentrer. C’est alors que pour la deuxième fois, le même choix s’est présenté à moi : cette fois-ci, j’ai décidé de m’arrêter car je n’ai pas pu refuser, mon image de beau-frère sympathique étant en jeu. C’est donc une nouvelle fois sous la domination de l’ego que j’ai fait le choix opposé au premier !

La visite n’a guère duré plus de dix minutes et mon beau-frère semblait vraiment très heureux. Nous nous sommes alors quittés en nous saluant chaleureusement.

Analyse à froid de mes décisions

Le soir, en faisant l’analyse de mon comportement de la journée, j’ai noté avec beaucoup de satisfaction que j’avais accompli un acte éthique, en ayant fait plaisir à mon beau-frère. Mais en analysant mon intention, j’ai très vite déchanté : j’ai en effet pris conscience que j’avais réalisé cette action contraint et forcé, par crainte que mon image ne soit écornée, donc par intérêt personnel, dans l’intention du contentement de l’ego. On peut douter qu’un acte éthique accompli dans une telle intention ait un effet nutritionnel sur l’âme. Car comme le souligne Bahram Elahi[1], pour qu’un acte « nourrisse » l’âme de manière équilibrée, il est nécessaire qu’il soit accompli dans l’intention du contentement divin et par devoir humain.

J’ai également pris conscience que par deux fois au moment de faire un choix, j’avais été sous l’emprise intégrale de l’ego, à tel point que je n’avais même pas eu l’impression d’avoir eu à faire des choix, l’ego les ayant faits à ma place. En réalité, j’avais confié mon libre arbitre à mon ego, et je n’en avais même pas conscience.

Cette analyse confirme que l’ego domine spontanément la pensée, et sous sa domination, nos choix sont faits de manière automatique, reléguant nos intérêts spirituels au second plan. Pour prendre conscience de cet état, il faut justement en sortir en se rappelant qui nous sommes véritablement et à qui nous cherchons à plaire. C’est ce que j’ai fait le soir, au moment de l’analyse de mon comportement de la journée, soit bien longtemps après avoir fait mes choix. Et c’est alors que j’ai pris conscience d’avoir manqué des occasions de faire progresser mon âme.

Et si j’avais été maître de mon libre arbitre ?

Car si, au moment où ma sœur m’avait fait sa proposition, j’avais eu conscience que ma pensée était dominée par l’ego, j’aurais pu en moduler le contenu ; par exemple, en me rappelant mon devoir et mon but spirituels, j’aurais pu me dire que seule une pratique authentiquement éthique est à même de nourrir mon âme et l’amener à la Perfection. J’aurais été alors plus réceptif à la dimension spirituelle de sa proposition et j’aurais pu y déceler une occasion de mettre en pratique un principe éthique juste.

De plus, si au moment de prendre ma deuxième décision, j’avais eu l’attention tournée vers la Source, cela m’aurait permis de modifier mon intention afin d’accomplir consciemment cet acte dans l’intention de Son contentement.

Ainsi, au moment de faire des choix, et afin qu’ils nous soient spirituellement profitables, il nous faut « sortir de l’ego », ce qui nécessite un effort d’attention (attention à la Source, se sentir en Sa présence…) et de remémoration (se rappeler ses devoirs et son but spirituels). Cette disposition d’esprit nous permet de « voir » les situations et évènements en apparence anodins de la vie quotidienne comme autant d’occasions de pratiquer l’éthique.

Comme notre pensée est spontanément dominée par l’ego et que nous sommes souvent exposés à faire des choix, il est nécessaire que l’effort d’attention devienne un réflexe. Et c’est à force de gagner les batailles contre l’ego et le soumettre à nos décisions que l’on pourra progressivement rendre à notre Moi véritable l’usage du libre arbitre.


[1] ^B. Elahi, Médecine de l’âme, Dervy, 2000, p. 65.


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22 commentaires

  1. A. le 09 Juin 2013 à 8:57 1

    Merci de cette expérience très intéressante !! Vraiment utile – merci encore.

    Par ailleurs, cela me rappelle d’une expérience analogue que je vis depuis quelques semaines. Je travaille sur le fait de renoncer à mes droits quelques fois par jour. Puisque je voyage souvent, j’accomplis cet exercice donnant la priorité aux autres quand je sors du métro, je descends d’un train ou encore quand je conduis.

    Or, puisque je voyage toute la semaine et que de surcroît je passe mes samedis matin à emmener ma fille en voiture à son cours d’anglais à l’autre bout de la ville, tous les dimanche matin à faire la même chose pour son cours de sport, et puisque de surcroît, les dimanche après-midis nous avons les devoirs à faire (j’ai trois enfants) – je crois avoir donné assez !! et les samedis après-midis je n’ai qu’une seule envie et ATTENTE : d’aller jouer au tennis et me prélasser au soleil (surtout ces rares après-midi de soleil parisiens) dans notre club privé tennis/piscine avec les enfants et ma femme.

    Malheureusement, il arrive souvent que les samedis après-midis, je me retrouve au volant de ma voiture en train d’emmener mes enfants à des fêtes d’anniversaires sans pouvoir profiter d’un moment de calme. De surcroît ma femme se porte souvent volontaire pour s’occuper aussi de la meilleure amie de ma fille (dont les parents sont divorcés et ne sont souvent pas présents), ce qui fait que je passe des heures au volant sans trêve.

    Et bien entendu, puisque mon libre arbitre est sous l’emprise de mon égo mais aussi parce que ces deux dernières semaines nous avons enfin eu des températures estivales 😉 (après un long hiver rude et pluvieux), ces deux derniers samedis cette situation est devenue difficile à supporter. J’ai fini par râler contre ma femme lui reprochant de vouloir se porter en martyr pour les enfants, la menaçant de ne plus payer mon inscription au club etc… ou en nourrissant des pensées négatives vis-à-vis de l’amie de ma fille qui ne me salue même pas, ne me remercie pas, me disant que c’est une fille mal élevée etc.. sans tenir compte de la situation pénible qu’elle vit (manque d’affection etc..).

    Tout comme l’auteur de cet article, c’est seulement après-coup, après analyse des événements, que j’ai réalisé être passé à coté d’occasions intéressantes pour nourrir le développement de mon moi et que mon libre arbitre avait été sous l’emprise de mon ego. J’ai aussi compris que les véritables occasions de renoncement à mon droit avaient eu lieu pendant les weekends car l’effort de la pratique menée pendant la semaine était négligeable par rapport à l’effort de renoncement demandé par les occasions du samedi après-midi.

  2. Wilhelm le 09 Juin 2013 à 9:17 2

    Comme le narrateur, je suis tout entier dominé par l’ego dans les prises de décisions laissées à mon libre-arbitre.

    Les quelques fois auxquelles j’ai pu y échapper cela venait de l’un des trois facteurs suivants, ou de deux ou trois d’entre eux combinés :

    Ecouter les conseils de quelqu’un de plus avancé que moi dans la connaissance et la pratique de l’éthique

    Avoir la crainte des conséquences de mes choix et de mes actes anti-éthiques, dans ce monde et dans l’autre

    Me référer à des écrits spirituels donnant des indications de comportement éthique ou de mécanismes de prises de décisions raisonnables et sains menant à des choix éthiques

  3. Agathe le 09 Juin 2013 à 12:11 3

    Merci à l’auteur de cet article pour cette analyse très fine !
    C’est à travers ce genre d’exemple que je me rends compte de l’état « d’inconscience » dans lequel je peux me trouver sous l’emprise de mon égo ! De l’action à l’analyse, tout est biaisé ! Quel effort d’attention constante et de petit gestes répétés et bien dirigés me faut -il produire pour maintenir la tête hors l’égo ! Que la route est longue qui mesépare de l’être humain véritable…

  4. Ja le 10 Juin 2013 à 11:52 4

    Merci beaucoup pour le choix de cet exemple et son analyse, très fine et d’autant plus percutante.

    Cela m’a tout d’abord permis de mieux saisir comment mettre en œuvre dans mon analyse journalière certains concepts (ego) et je constate leur utilité.

    Surtout, j’ai compris que j’ai bien du être « bluffé » à plusieurs reprises ces derniers mois au moment de mon évaluation quotidienne. Je réfléchirai à deux fois avant de cocher « mission accomplie » en fin de journée.

    Merci encore

  5. Lea le 11 Juin 2013 à 0:19 5

    Une pause, un moment d’arret et de reflexion! Voila peut être la clef du succes dans ce monde au rythme infernal!

  6. ATIG le 11 Juin 2013 à 14:30 6

    Bonjour,

    Merci d’avoir partagé votre expérience avec nous. Elle a tombé on ne peut, plus à pic. J’étais en train de lire votre billet qu’une personne, amie de mon conjoint qui était venu travailler avec ce dernier, allait partir. Mon ego tout prêt à me dire « tu as déjà dit au revoir de ton bureau donc laisses la partir, pas la peine de t’interompre dans ton travail », mais soudain votre expérience et le rappel du contentement divin m’ont alertée et je suis allée lui dire au revoir et l’embrasser. Chrono en main cela ne m’a même pas pris 2 minutes!
    Merci

  7. Joubi le 11 Juin 2013 à 23:28 7

    Article très intéressant qui indique combien il est nécessaire de faire son « étude ou analyse de soi » à la fin de chaque journée. Tout en veillant bien que ce ne soit pas l’égo qui fasse cette analyse.

    Trois choses me semblent essentielles dans cette démarche:

    1- Apprendre à reconnaître les injonctions et suggestions de l’égo. L’égo a toujours tendance à être impatient, à se comparer à autrui, à vouloir se faire voir ou entendre, à revenir sur le passé ou à anticiper l’avenir, à vouloir rabaisser autrui ou soi-même, à faire trop ou trop peu, l’égo agit la plupart du temps par peur, il se sent menacé, etc.
    En sachant reconnaître ces signes, on peut plus facilement faire la différence entre les suggestions dysfonctionnelles de notre égo et notre raison saine.

    2- Ayant reconnu notre égo, nous pouvons alors essayer de lutter contre, en faisant le contraire de ce qu’il nous suggère. Mais j’ai observé que ces efforts sont souvent de courte durée. L’égo change de visage et on ne se rend plus compte de rien. La seule et unique façon de vaincre l’égo est d’être dans le moment présent. Ce ne sont alors plus nos efforts qui mènent le combat contre notre égo, c’est la Guidance qui nous indique, d’elle même, les bonnes décisions à prendre, les bonnes réponses à donner ou comportement à adopter en toutes circonstances. Notre seul et unique effort consiste à être en Sa Présence. Dans Le Moment Présent. Nous agissons alors, non plus selon notre volonté, mais la Sienne.
    C’est un effort de lâcher prise, à chaque instant.

    3- (Et c’est le plus difficile pour moi) Se rappeler sans cesse les deux premiers points et les appliquer chaque jour. Car il n’y a pas de stagnation sur la voie spirituelle. Si on n’avance pas, on recule. Et plus on a de connaissances, plus on se doit de les appliquer. Sinon, les conséquences négatives sont immédiates.

    Merci de tout coeur pour ce rappel qui vient à point. Le hasard n’existe pas.

  8. Comité de rédaction le 12 Juin 2013 à 16:04 8

    Dans la représentation que donne B. Elahi de l’âme humaine, l’ego comprend le ça et le soi impérieux. Or, contrairement aux pulsions du soi impérieux, qui nous pousse à transgresser les droits, les pulsions du ça sont légitimes, et il est juste de les satisfaire. Ce contre quoi il convient de lutter, ce sont donc les pulsions du soi impérieux et non l’ego en totalité. Les pulsions du ça, elles, doivent être maitrisées, de manière à éviter qu’elles ne tombent dans le déséquilibre et ne se transforment en soi impérieux.

  9. Olivier le 12 Juin 2013 à 16:05 9

    Pas facile de sortir de son égo. Je suis dans la même situation ou j’accomplis beaucoup d’actes éthiques en apparence, mais dans l’intention de plaire aux autres, ou ne pas donner une mauvaise image. Effectivement, il faut que je me rappelle d’améliorer mon intention!

  10. George le 12 Juin 2013 à 18:05 10

    A lire les différents commentaires, je trouve que ça sent un peu la culpabilité des « anges ». Chercher à faire plaisir à l’autre, même si ça vient de l’ego, est quand même préférable à se comporter comme un « salaud » et je trouve dommage de s’en blâmer. S’il faut se blâmer, commençons par nous blâmer pour le mal réel que l’on fait quotidiennement sous l’emprise de notre soi impérieux, plutôt que de chipoter à notre ego un petit plaisir bien inoffensif !

  11. henry le 12 Juin 2013 à 23:33 11

    Je rejoins le commentaire #10, et c’est également l’impression que j’ai eu en lisant le tout.
    Je remarque chez moi une conscience morale excessive qui tétanise parfois. Et qui peut même resurgir 10 ans après, complètement hors contexte, en voulant me faire pardonner auprès de la personne lésée.

    Je suis arrivé à la conclusion:
    1. d’éviter ces situations avant qu’elles ne se produisent (pas de « prise » aux remords).
    2. centrer mes priorités et les exigences extérieures

    Souvent, l’autre ne perçoit pas du tout la situation de la même manière et comprends parfaitement une décision ferme mais juste (« je dois rentrer », « je dois rentrer mon épouse, mes enfants, mes parents … »).

    Il semble que maintenant il faut être à toutes les fêtes ou tous les événements considérés comme tels….

    Néanmoins, « je suis sincèrement heureux pour toi…. »

    Bravo (pour avoir réussi à être publié) et merci pour cet article.

  12. juliette le 16 Juin 2013 à 11:11 12

    Ce que j’utilise comme un moyen efficace à appliquer au moment du choix, c’est l’auto-suggestion raisonnée. Quand ma conscience morale déclenche sa sonnette d’alarme, j’essaye de pratiquer un « arrêt sur image », un temps de réflexion et non de réflexe. Car il est évident que plus que fréquemment c’est l’envie de me satisfaire qui me vient à l’esprit. Mais avec ce principe formidable de l’autosuggestion on peut tenter de faire le « bon » choix, ou en tout cas prendre le temps de l’analyse et de la réflexion. Je me dis alors que je n’ai pas envie d’être un bulldozer qui nivelle le terrain pour mon plaisir, mais un être humain digne de ce nom qui tente, souvent à coups de bâton, d’être fidéle à ces merveilleux principes éthiques et divins que j’ai à ma disposition. Alors je prends ce temps d’arrêt et je tente de pratiquer l’autosuggestion. Et ça marche.

  13. lm le 20 Juin 2013 à 8:31 13

    Je souhaite rebondir sur les commentaires de Georges etHenry. Je n’ai pas du tout compris l’article comme vous et je souhaite m’en expliquer. Le but de la pratique n’est pas de s’autoflageller mais de lutter contre ce brouillard épais, ce filtre qui nous empêche de voir les autres et surtout de sentir leurs attentes ou ce qui leur ferait plaisir.
    Le nombre de fois où j’étais à côté de la plaque en pensant faire plaisir à mon conjoint, ma fille ou un autre être proche en leur offrant un cadeau qui ne leur correspondait pas, alors qu’en fait je me faisais plaisir à moi-même…
    Au final la plus déçue, c’était moi!
    Les commentaires ci-dessus montrent bien pourtant comment en faisant un petit effort d’attention on peut réellement faire plaisir aux autres, et par la même occasion glâner une belle petite pépite!
    Mais vous avez raison, au final, le but c’est d’essayer, même si on se trompe (de temps en temps).

  14. lm le 20 Juin 2013 à 8:35 14

    Je souhaite juste rajouter qu’il ne s’agit que de ce que j’ai compris et interprété suite à la lecture de l’article et des commentaires…

  15. DD le 29 Juin 2013 à 7:58 15

    Je me demande toujours pourquoi je me prive de fréquenter ce site … Tout en connaissant la réponse! Cela fait tant de bien de retrouver ces préoccupations réellement importantes pour moi. Tout d’abord, cela me rappelle qu’il est bon d’avoir un programme et de s’évaluer au quotidien, ce que j’avais aussi oublié! Ensuite, je me reconnais si bien dans ces témoignages… pour ma part, plus proche parfois du bulldozer, j’ai souri à cette image, que de l’ange . J’ai aussi réalisé en les lisant que j’avais une vie bien douce et bien égocentrée avec brouillard quasi permanent autour de moi. Je vois les autres à travers mon prisme à moi .
    Pour moi A. est un héros et je suis d’accord avec George même si je pense que tout est important !
    Ma première réaction a été de penser qu’on parlait trop souvent de ce qui était bon pour « NOUS  » pour revenir à un comportement plus éthique, et moins de devenir un véritable être humain . Ce qui peut sembler égocentré aussi … mais ça doit être mon côté angélique utopiste qui ressort .
    J’ai aimé l’opposition réflexe et réflexion de Juliette, que je ferais bien de mettre en pratique plus souvent et je partage l’analyse de Joubi . Je rajoute juste un mot pour dire que cela ne se fait pas « sans effort » puisqu’il y a tout d’abord l’effort d’attention , être en Sa présence demande déjà des efforts, malheureusement pour moi cela n’est pas encore une chose naturelle, et puis ensuite le lâcher-prise aussi demande des efforts .
    Ce qui est sûr, c’est, qu’une fois passée la lutte entre l’ego et notre raison saine, notre MOI entier j’ai envie de dire, une fois la bonne décision ayant été prise, tous les désirs de l’égo, si importants l’instant avant, s’effondrent, tombant comme un château de cartes et semblent si réduits, petits, mesquins,futiles .
    Merci à tous pour cette remise en question de nos comportements quotidiens!

  16. alex le 03 Juil 2013 à 10:03 16

    Ayant lu cet article hier soir, j’ai décidé ce matin d’essayer de repérer si j’arrivais à détecter une pratique par devoir spirituel et non intérêt personnel. Voici mon expérience de la journée:

    Je me lève et mon colocataire me demande soudain si je peux le déposer sur la route à son travail (nous travaillons quasiment au même endroit). Ayant le sentiment qu’il me demande tout le temps de le déposer, je râle intérieurement et le prend avec moi par obligation. J’ai essayé de m’auto suggérer que c’est un devoir spirituel et que je devrais être heureux de pouvoir rendre service dès le matin sans effort.

    Puis, je me rends compte qu’il y a une semaine un collègue m’avait demandé si je pouvais l’amener à l’aéroport à 5h du mat et j’ai accepté avec plaisir et avait même un sentiment de faire mon devoir spirituel. Je pensais ne pas le faire par intérêt personnel. Or je me suis demandé si mon colocataire m’avait demandé, est ce que je leur ai fait avec la même envie. Je me suis rendu compte qu’en fait j’avais amener mon collègue par pur intérêt personnel (afin qu’il puisse m’aider au travail plus tard).

    Merci pour cet article.

  17. DAC le 30 Juil 2013 à 2:30 17

    Le commentaire de A me rappelle les difficultés que j’ai rencontrées sur cette question de la revendication de « mes droits ». Je connais bien cette situation de sollicitation familiale constante pour l’avoir vécue et si j’ai finalement réussi à l’assumer, c’est justement parce que j’ai remis en question mon soi-disant droit à me reposer et à me distraire. Pour cela, j’ai usé de la manière forte ; je me suis remémoré deux notions fondamentales auxquelles j’adhère : (1) dès le moment où on est engagé dans une voie spirituelle tout ce qui nous arrive – c’est-à-dire la situation dans laquelle nous nous trouvons, qu’elle soit voulue ou imposée – est pertinente, est pour notre bien ; (2) les épreuves que nous recevons correspondent à notre capacité personnelle, nous pouvons les réussir. C’est en me martelant ces deux notions dans la tête, en me faisant violence psychologiquement « c’est comme ça et c’est pas autrement » dès la moindre tentative de rébellion intérieure, que j’ai réussi, après des hauts et des bas, à passer le cap de la revendication de « mon droit au repos », et à partir de ce moment-là, j’ai pu vérifier cette réalité : lorsqu’on s’en remet à Lui, on reçoit ce dont on a besoin, car ces moments de repos que je ne recherchais plus sont arrivés, inattendus, comme autant de cadeaux tombés du ciel. Essayez A, vous verrez, ça marche !

  18. KLR le 04 Sep 2013 à 21:25 18

    Pour aller dans le même sens que @A. Cet été, j’ai réalisé à quel point le soi impérieux est régi par le principe de plaisir, ce que j’avais lu dans « La voie de la perfection » de Bahram Elahi, mais qui restait assez flou.
    Cela a été frappant pour moi durant cette période de vacances d’été, ou finalement la recherche du plaisir est une préoccupation collective !
    Lorsque je suis partie, je me suis vite aperçue que mon égo était tellement attaché à ces moments de plaisir et de détente que sont les vacances, que j’avais des comportements non éthiques lorsque ce plaisir était remis en cause…
    Evidemment ce constat m’a interrogé, il était clair qu’en me comportant ainsi je ne faisais pas le bon choix, je suivais simplement la voix de mon égo !
    Le droit au plaisir et au repos, pourquoi pas mais pas à n’importe quel prix ! c’est là que le soi impérieux nous berne…

  19. MH le 08 Sep 2013 à 12:05 19

    Concernant « nos droits au repos »:
    Comme nous ne sommes pas tous égaux devant les situations!
    Pour ma part, je n’ai jamais su rechercher – et jamais pu apprécié! – les moments de repos! J’imagine (en fait: mon ego imagine) que je n’y ai pas droit… que je DOIS toujours être à la recherche du bien-être des autres, que je ne « vaut pas » la peine de me reposer!
    Et je dois donc apprendre « à m’aimer », à me respecter: « moi aussi j’y ai droit! » 😉
    (C’est la psychanalyse ajoutée à la spiritualité qui m’ont aidée à m’accepter…)

  20. Cogitons le 26 Avr 2014 à 17:07 20

    « L’homme est doué de libre arbitre ».
    On me fait remarquer qu’il s’agit ici d’une affirmation assénée comme une évidence, alors qu’il n’en est rien.
    Deux questions sont posées.

    Comment réconcilier cette notion de libre arbitre avec:
    – Le déterminisme (l’enchaînement, incoutournable, des causes et des effets)
    – L’omniscience divine (Dieu pourrait, s’il le voulait, connaître à l’avance et pour tous les temps l’intégralité de ce qui se déroulera dans l’univers, pensées et actions humaines comprises) ?

  21. kbld le 17 Sep 2014 à 19:29 21

    @Cogitons

    Merci pour vos questions intéressantes.

    – Par définition, un être doué de libre-arbitre n’est pas déterminé, en tout cas pas totalement : il y a un effet de vases communicants entre ces deux notions opposés. C’est d’ailleurs ce qui semble ressortir du chapitre 16 de La voie de la Perfection, intitulé « Prédéterminisme et libre-arbitre ».
    Cependant, Bahram Elahi précise bien que « Toutes les créatures, l’univers spirituel inclus, sont sous l’emprise de la causalité : tout a une cause et on ne peut avancer qu’en empruntant les canaux de causalité adéquats » (VLP, p. 23). C’est qu’en réalité, causalité ne veut pas dire forcément déterminisme, et la deuxième partie de cette phrase explique en quoi : emprunter tel ou tel canal de causalité est un choix, qui relève donc du libre-arbitre, et c’est en cela que nous ne sommes pas totalement déterminés, mais quoi que l’on veuille faire, il faut absolument en choisir un (canal) si on veut aboutir à un effet, et c’est en cela que nous restons soumis à la causalité.
    Si on laisse la causalité aller à elle-même, elle tend au déterminisme. Or, le libre-arbitre est une faculté d’origine métacausale qui manifeste une capacité d’échapper non pas à la causalité en tant que telle mais au déterminisme causal.
    Je vous invite aussi à consulter les chapitres 3 et 4 de La spiritualité est une science.
    En d’autres termes, nous avons une part de choix (donc ne sommes pas totalement déterminés et avons un livre-arbitre) mais seulement entre différentes filières causales (donc nous sommes et serons quoi qu’il arrive sous l’emprise de la causalité).

    – La réponse est dans la question : « s’il le voulait ». Comme toute chose, nous avoir confié du libre-arbitre relève d’un choix divin, il parait donc logique qu’Il agisse en concordance avec Son propre choix.
    Entre d’autres termes, s’Il le voulait, il pourrait aussi nous ôter notre libre-arbitre relatif, mais justement, Il ne le veut pas (puisque nous l’avons toujours).

  22. mido le 28 Mar 2019 à 17:32 22

    L’homme est doué de raison et de libre arbitre

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