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À la découverte de soi

Par , le 18 Nov. 2012, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
homme invisible avec chapeau

Pour toute philosophie, pensée spirituelle, religion, théorie psychologique, etc. il est possible de s’en tenir à la connaissance théorique des principes qui la constitue. Cela suffit parfois à se donner une direction générale dans l’existence et à fournir un cadre rassurant en donnant du sens à ce que l’on vit. Mais pour amorcer un véritable changement en soi, le passage obligé consiste à aborder le volet pratique de la spiritualité : le perfectionnement de l’âme. Mais par quoi commencer ? Que faire exactement ? Il ne s’agit pas ici de pratiquer un rituel religieux ou d’appliquer des prescriptions morales bien définies. En réalité, le travail spirituel commence par une découverte de soi. Le premier pas est de s’observer, comme de l’extérieur, de s’auto-analyser attentivement et de « faire le bilan de nos traits de caractère, des points faibles et forts de notre personnalité psychospirituelle »[1]. C’est une démarche qui requiert de la sincérité, car il faut pouvoir regarder ses défauts en face. Cela demande également un minimum de confiance en soi, afin de n’être pas démoralisé face à ses points faibles. Enfin, il faut garder à l’esprit que cet inventaire de notre personnalité doit se faire dans le cadre du perfectionnement spirituel. Autrement dit, le critère qui permet de départager nos points forts et nos points faibles, nos qualités et nos défauts, ne doit pas être dicté par le courant ambiant de la société, mais par les valeurs éthiques et spirituelles. Par exemple, un caractère introverti, réservé, peut apparaître socialement comme un point faible, alors qu’en spiritualité, ce n’est ni un défaut, ni une qualité, et cela peut même être un atout, la personne introvertie ayant parfois davantage de facilité à s’auto-analyser.

J’ai pris moi-même quelques moments de calme pour partir à la découverte de moi même. Après réflexion, j’ai dressé l’inventaire suivant : points forts => enthousiasme, serviabilité, conscience professionnelle ; points faibles => se laisse facilement impressionner, colérique, rancunière. Ensuite j’ai essayé de les analyser à la lumière des critères cités plus haut et en affiner le classement. Il est vrai que je suis très enthousiaste, mais l’enthousiasme est-il toujours un point fort ? Il peut s’agir d’un atout quand il se manifeste pour un objet positif, mais il peut aussi être mis au service d’un objet neutre ou même immoral. Être enthousiaste pour apprendre à danser la salsa par exemple est neutre en termes d’éthique ou de spiritualité. S’enthousiasmer pour faire une arnaque ingénieuse est négatif, comme on s’en doute. Donc, si l’enthousiasme est bien une de mes caractéristiques, il ne s’agit d’un point fort que dans la mesure où je veille à l’investir dans la bonne direction. Il me faut donc passer par une phase d’auto-observation afin de déterminer quand et comment cet enthousiasme se manifeste, si c’est à bon escient ou non, et comment il peut être canalisé pour un objet positif. Cela peut constituer une première piste de passage à la pratique.

Parlons maintenant de la gentillesse. Il s’agit indéniablement d’une qualité morale. Le travail d’auto-analyse que je vais maintenant devoir faire pour affiner mon autoportrait sera de détecter s’il s’agit d’une vraie gentillesse de cœur, ou bien d’une façon de s’attirer l’attention des autres ou les bonnes grâces d’un supérieur par exemple. Il me faudra me poser les questions suivantes : suis-je gentille avec tout le monde ? Suis-je gentille avec une personne dont l’opinion ne m’importe pas du tout ? Suis-je gentille de façon désintéressée ? Suis-je gentille de préférence avec ceux que je crains ?

Dans tous les cas, il est évident qu’un autoportrait ne peut être qu’éminemment subjectif. Il existe différents moyens de le rendre plus objectif. L’un d’eux, nous l’avons vu, est de l’analyser et de le confronter à l’épreuve des faits au moyen de l’auto-observation. Il peut également être particulièrement utile de demander leur avis à des personnes qui nous connaissent bien et de tenir compte des reproches ou des compliments qui nous sont faits de façon récurrente. Dans tous les cas, cette première analyse que l’on fait de soi-même constitue seulement un point de départ. S’il l’on compare notre être à un immense château, nous n’en sommes ici qu’à décrire la porte d’entrée.

Et vous… Quels sont vos points forts et vos points faibles, vos qualités éthiques, vos défauts, vos traits de caractère qui peuvent se révéler des atouts ou des freins dans votre cheminement spirituel ? Pour vous aider, voici pêle-mêle une liste dans laquelle vous pourrez choisir, avec le maximum d’honnêteté envers vous-même, ce qui vous correspond.

Courage, empathie, jalousie, égoïsme, volonté, maîtrise de soi, bon sens, avidité, pessimisme, retenue, agressivité, dynamisme, sincérité, délicatesse, mauvaise foi, naïveté, intrigue, vantardise, patience, addiction, tolérance, paresse, névrose, bienveillance, foi, dignité, individualisme, radinerie, fiabilité, médisance, mensonge, rancune, honnêteté, égocentrisme, moquerie, arrivisme, introversion, persévérance, curiosité mal placée, gaieté, bonté, compassion, envie, souplesse, autoritarisme, susceptibilité, générosité, reconnaissance, autonomie, sérieux, sournoiserie, sociabilité, égalité ou inconstance d’humeur, intelligence, attention aux autres, hospitalité, abnégation, manque de volonté, concupiscence, amour du pouvoir, indulgence, influençabilité, frime, discrétion, ouverture d’esprit, lâcheté, respect d’autrui, sens de l’organisation… À vous de compléter la liste.


[1] ^Voir Bahram Elahi, La Voie de la perfection, Albin Michel, 2002, page 131.


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19 commentaires

  1. Wilhelm le 18 Nov 2012 à 17:59 1

    Brillant.
    Profond sur le fond et léger sur la forme.
    Cela incite à pratiquer.

  2. Bernard Grandadam le 18 Nov 2012 à 23:27 2

    Bonsoir

    L’analyse de nos qualités et de nos défauts est très intéressant mais également un exercice très difficile. Comme c’est marqué ceci est très important de passer nos qualités et nos défauts par des critères tenant compte des valeurs spirituelles et non des valeurs dictées par la société. J’en ai un exemple d’inversion de valeur me concernant : « la recherche du contentement d’autrui ». Pendant des années je cherchais le contentement de mes collègues, de mon chef et ceci au détriment de ma famille reléguée souvent au deuxième plan. En m’auto-analysant surtout avec les critères que développe dans son livre Bahram Elahi – La voie de la perfection- j’ai remarqué qu’il fallait d’abord chercher le contentement de son conjoint puis de ses enfants puis des autres comme ses collègues et pas l’inverse. Cette prise de conscience m’a amené à revoir les priorités de vouloir d’avantage plaire à ma famille proche et de faire mon travail davantage par devoir. Ceci montre la difficulté de trouver l’équilibre sur une qualité où souvent les critères admises dans la société contredise les véritables critères tenant compte des valeurs spirituelles … cela nécessite donc de développer une raison qui dépasse notre raison habituelle, une « raison saine », telle que présentée dans l’extrait 3 des conférences de Bahram Elahi sur ce site.

  3. coïmba le 19 Nov 2012 à 15:08 3

    A la lecture de la liste de des différents traits de caractères, je constate que je les ai tous. Bien évidemment certains,de façons plus marqués que d’autres, mais je les ai expérimentés à différents moments de mon existence.
    Par exemple, je suis de nature généreuse mais parfois il m’est arrivée d’être prise au piège de la radinerie alors que que ça n’avait pas lieu d’être.
    Les traits de caractères positifs comme négatifs se révèlent à nous selon les situations auxquelles nous sommes confrontés.
    Une des solutions que j’ai trouvé, est de m’appuyer sur des traits de caractères (positifs ou négatifs) pour contrer les pulsions du soi impérieux.

  4. A. le 21 Nov 2012 à 9:21 4

    Sauf erreur la totalité des différents traits de caractère listés se manifestent dans les relations que nous entretenons avec les autres, mais parfois nous donnons dans des travers qui ne se sont pas visibles de l’extérieur. Par exemple, un de mes problèmes est l’orgueil. Bien qu’il se manifeste par la susceptibilité, qui est est (bien entendu) visible par les autres, il se manifeste aussi, d’une façon plus subtile, dans la relation que j’entretiens avec la Source.

    La manière dont cela a lieu est la suivante : parfois, lorsque je m’aperçois que certaines choses (positives) ont eu lieu grâce à l’aide de la Source, au lieu de La remercier j’ai tendance à chercher les actions que j’ai menées, les efforts antécédents que j’aurais pu faire pour bénéficier de cette grâce me disant que, qui ne fait rien n’a rien et que j’ai donc bien dû faire des efforts qui ont ensuite amené la Source à m’accorder Son aide. De surcroît, dans le passé je justifiais ces raisonnements tordus me disant qu’en identifiant les efforts effectués j’aurais pu les redoubler et donc évoluer dans une direction encore plus positive, me permettant de bénéficier davantage de grâce.

    Tout cela, bien entendu, relève de mon orgueil. Il faut oublier ses actions/efforts pour ne pas s’enorgueillir. Aussi, le fait de se dire que « puisque nous avons fait cela Dieu nous a donné cela » est sans compter avec le fait que nous n’avons aucune visibilité sur les comptes, et souvent nous ne sommes même pas conscients de nos actes, sans parler de nos intentions, de nos pensées etc.

  5. KLR le 23 Nov 2012 à 20:00 5

    Je remarque que lorsque l’on décide de travailler sur certain points faibles, se révèlent par la suite d’autres points qui ne nous paraissaient pas être si gênants.
    Par exemple récemment j’ai essayé de travailler sur l’altruisme, en utilisant la fameuse « règle d’or » : se mettre à la place des autres, et j’ai pu remarquer que j’avais un véritable problème d’impatience. Lorsque je passe du temps au service des autres, il y a une limite au delà de laquelle je sens mon soi impérieux bouillir, et ma patience fondre. J’ai remarqué que c’est d’ailleurs le moment délicat où je risque de perdre tout le bénéfice de mon altruisme par une petite phrase ou une remarque déplacée !

  6. KLR le 23 Nov 2012 à 20:04 6

    Je voulais rajouter que j’ai toujours considérer qu’être rapide était une qualité, mais je remarque maintenant à quel point cela peut gêner et fatiguer les autres !

  7. henry le 24 Nov 2012 à 1:52 7

    @ A.
    « « puisque nous avons fait cela Dieu nous a donné cela » est sans compter avec le fait que nous n’avons aucune visibilité sur les comptes  »

    …. et ce qui est bon pour nous. Par exemple, une épreuve difficile peut s’avérer une grâce immense voire même une légère pénalité pour faire un bond spirituel. Job a vu une grâce dans ce qui lui est arrivé.

    Ce que je commence à réaliser, c’est que nos critères d’évaluation sont souvent biaisés. Mais je me réjouis bien entendu d’un diplôme obtenu, d’un travail stable, etc…

  8. rose le 24 Nov 2012 à 11:43 8

    @KLR
    « il y a une limite au delà de laquelle je sens mon soi impérieux bouillir » : que votre remarque est juste! et quel que soit le point sur lequel on est en train de travailler.

  9. kbld le 27 Nov 2012 à 1:35 9

    @Bernard Grandadam

    La hiérarchie établie p.127 et 129 de la Voie de la Perfection est une hiérarchie des -> devoirs <-, et non pas des personnes à contenter. Il me semble qu'en ce qui concerne le contentement, c'est uniquement et toujours le divin qu'il faut rechercher.
    A vrai dire, je pense que peu importe que notre conjoint, que quiconque et même nous-même ne soyons pas "content" d'un acte, ce qui importe pour établir la valeur de cet acte est de savoir s'il est conforme au contentement divin, qui doit être probablement présent lorsque nous accomplissons notre devoir envers ces personnes.
    Pour prendre des exemples caricaturaux, il doit être du devoir d'une mère d'empêcher dans la mesure du raisonnable son fils de se droguer ou son mari de se saouler même si ceux-ci peuvent beaucoup lui en vouloir pour cela.

    Après, il me semble d’après mon expérience que la conséquence sur le long terme de l'accomplissement des devoirs pour le contentement divin est qu'effectivement les autres sont contents de nous ; j'imagine que cela est dû au fait de l'effet transmis par là. Mais si c'est une conséquence et peut être un signe intéressant, il m'étonnerait que ce soit quelque chose à rechercher en soi (car évidemment, il doit y avoir des cas où il doit être bien de le rechercher par accessoire : par exemple, je fais plaisir à ma mère et la rend contente car je sais que cela satisfait Dieu…, et cela ne m’empêche pas de le faire également par affection et d’y prendre plaisir).

    En ce qui concerne l'article, je trouve que l'idée selon laquelle tout "point positif" n'en est un que s'il est bien utilisé est intéressante. Certes, une fois exprimée, elle rappelle l'idée bien connue qu'aucune puissance en nous n'est mauvaise, il ne s'agit que de les mesurer pou qu'elles soient ni en excès ni en défaut. Cependant, cette application pratique sur notre formulation interne de nos traits de caractères me semble utile.
    Il faut en somme se méfier ici aussi de notre soi impérieux qui transforme nos traits de caractères en nous faisant voir que le coté positif pour nous excuser par rapport à de mauvais actes et nous faire nous surévaluer.
    Il est intéressant de se dire que le perfectionnement consiste aussi à reprendre un à un nos traits de caractères, mêmes bons, et de les analyser le plus possible pour nous changer par l'application pratique de l'orientation que l'on veut leur donner. On se rend alors compte qu'au moins par là, il ne s'agit effectivement que de la porte du château.

  10. hess le 28 Nov 2012 à 2:54 10

    Il m’arrive rarement d’agir en me disant que c’est pour le contentement divin.

    Comment faites-vous ?

    J’ai le souvenir d’un cas, lors d’une dispute avec un proche, où j’ai fait le premier pas, en mettant ma fierté de côté. Je crois avoir même fait un deuxième pas (quelques jours après).
    Je garde encore aujourd’hui un souvenir délectable du sentiment ressenti.

  11. kbld le 29 Nov 2012 à 17:07 11

    @hess

    La question semble m’être adressée, je tente alors difficilement d’y répondre.

    Si la question est relative aux modalités pratiques, il y a des situations qui se présentent qui me poussent à agir de manière têtue mais où je me demande où est le contentement divin. La réponse étant évidente, il n’y a pas d’autre choix que d’agir conformément à celle-ci.
    C’est très lié à l’idée de moi conscient profond dont il est question dans un article de ce site, lorsqu’on arrive à être dans cet état en réaction à une situation donnée, la chose qui compte est « que dois-je faire ? » et alors on cherche à répondre spirituellement à la question. Mais je pense que c’est une étape supplémentaire car il s’agit ici d’avoir une analyse plus lucide des choses et de soi-même avant d’agir (toujours conformément à la satisfaction divine donc).

    Si la question est plutôt comment faire pour se persuader de raisonner ainsi, je pense qu’avec le temps, probablement avec l’auto-suggestion, mais aussi en agissant ainsi de manière répétitive, cela devient naturel (entrer en moi conscient profond nécessite par exemple pour ma part beaucoup plus de volonté).
    Je pense que lorsqu’on passe un examen, n’importe lequel (qu’il soit scolaire, universitaire, professionnel, civil ou donc spirituel), la seule chose qui doit nous importer est la « satisfaction » de l’examinateur, de celui qui décide si on a réussit ou pas l’examen, et avec quelle note, rien d’autre ne doit compter.
    Je pense aussi que si quelqu’un nous offre une formation, on doit chercher la satisfaction de celui qui dispense cette formation pour qu’il nous accepte et nous garde dans celle-ci, ici aussi qu’il s’agisse par exemple d’apprendre à être cuisinier auprès d’un grand chef ou d’être pris dans l’équipe de recherche d’un scientifique aux hautes compétences…

  12. hess le 30 Nov 2012 à 1:19 12

    @kbld

    Si je comprends bien, c’est une approche indirecte. J’essaye de bien faire mon travail, de remplir les conditions attendues et par ce moyen j’agis pour la satisfaction divine.

    Est-ce qu’agir en écoutant la voie de sa conscience est une façon simple de savoir si on remplit les conditions attendues ?

    Je note aussi qu’il n’y a pas de différence entre matériel et spirituel. Faire bien son travail de cuisinier, de scientifique ou autre, c’est naturellement agir sur son âme.

  13. Mia le 30 Nov 2012 à 9:29 13

    @hess
    Agir pour le contentement divin devient une idée fixe quand je suis en grande difficulté.
    Je m’explique : lors de la maladie grave de mon père, son hospitalisation, les traitements médicaux lourds et les souffrances physiques et morales en découlant et précédant sa mort probable, il est devenu évident que je devais surmonter tout ça en m’appuyant sur le seul appui réel : Dieu.
    Pourquoi ?
    Pour se comporter comme un être humain digne et être ce qu’on attend de moi
    Pour aider mon père et le reste de la famille d’une part.
    D’autre part, pour tenir le coup et ne pas m’effondrer devant un événement banal pour les êtres humains. Il suffit de regarder autour de soi pour voir que ces situations arrivent à la plupart des personnes qui m’entourent… sur terre.
    Alors le contentement divin devient un objectif simple et très intense.
    Par des petites choses quotidiennes, comme se lever et se préparer afin de montrer la meilleure apparence possible dans cette situation. Cela remonte toujours le moral une apparence physique agréable plutôt que de la négligence.
    Par des efforts comme de passer du temps auprès des personnes qui souffrent.
    Par des intentions de chercher quoi dire de positif alors que rien n’est facile ni simple…
    Par du bon sens : qui voir, quand, que rechercher comme solution.
    Par le respect de la hiérarchie des priorités
    etc.
    Bref se comporter comme un être humain, digne dans chaque moment de la journée. Chaque moment qui devient intense à cause d’un délai, d’un compte à rebours pour jamais n’avoir à regretter chaque choix.
    Bref s’appuyer sur sa conscience, sa propre expérience et sur une idée que je me fais de ce que Dieu aimerait que je fasse, ce pourquoi je suis dans cette situation dans cette vie.

  14. kbld le 12 Déc 2012 à 20:43 14

    @hess

    (Veuillez excuser le retard de ma réponse, je n’avais pas vu votre message…)

    Sur l’absence de différence entre matériel et spirituel, cela renvoie à cette phrase de Leili Anvar : « Moreover, the spiritual dimension in this tradition is seen and experienced as a reality that is inseparable from material life. » (MJN p. 21). Ce que vous dites me semble donc vrai : agir consencieusement dans la matérialité constitue une pratique éthique et participe à cette quête de la satisfaction divine. Il s’agit aussi d’agir selon des critères matériels, mais si notre intention est la satisfaction divine, alors même si ce que nous cherchons est un avantage matériel (juste), si notre intention ultime est la satisfaction divine, cela devient une pratique éthique.
    Comme vous le dites, avoir un métier, faire avancer sa carrière professionnelle etc., il s’agit à première vue d’une volonté purement matérielle. Mais si le but est la satisfaction divine (« je vais chercher à avoir un métier qui me plait parce que Tu m’en as donné la possibilité et ce serait du gachis par rapport à ce que Tu m’as donné ») et tant que cela ne contrevient pas à des principes supérieurs (il ne s’agit pas de nuire au droit d’autrui), cela devient une pratique éthique. Evidemment, cela ne suffit pas : respecter sa vie matérielle, c’est déjà bien, mais pour avancer il me semble qu’il y a plus à faire.
    Cela renvoit à l’extrait du chapitre 2 du livre Preuve de vérité que l’on trouve sur le site ostadelahi.com, où l’on voit que l’on a aussi (mais pas seulement) des devoirs envers la matérialité.

    Mais ce n’est pas cela que je voulais dire. Je faisais en fait une comparaison et transposait à la sphère spirituelle ce que nous pouvons facilement comprendre de la sphère matérielle. Une question fondamentale en spiritualité est : pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi la vie sur Terre  ?
    Ce que je sous-entendais est qu’une réponse possible consiste à dire que toutes nos expériences sont au réalité autant d’épreuves que nous passons et que la vie entière est un examen à passer. Alors il suffit de voir comment dans cette situation il faut agir dans la matérialité. Au début de ma vie d’étudiant par exemple, je m’amusais dans mes copies d’examens, j’écrivais ce qui me plaisais, mais j’en ai fait les frais et ai compris par la suite que la seule chose qui compte est de satisfaire mon correcteur, à celui qui met la note finale, tout le reste ne sert à rien dans ce cadre. Je pense qu’en spiritualité, c’est la même chose : l’examinateur serait dans cette conception Dieu, alors la seule chose qui compte est de Lui plaire, de chercher sa satisfaction.
    Une autre réponse, plus complète à mon sens, consiste dire que le sens de la vie sur Terre est de nous éduquer spirituellement, que la vie sur Terre doit être utlisé pour cette éducation. Mais cet apprentissage doit être volontaire, et il faut prouver qu’on est digne de cette éducation. Sans Sa Lumière chaleureuse, que ferions-nous ? Ce qui compte dans toute chose est donc que Dieu soit satisfait de nous, ou au moins que nous cherchions cette satisfaction, pour qu’alors nous soyons digne d’être regardé par Lui. Ce n’est qu’en se tournant vers Lui, qu’en cherchant Sa satisfaction que nous pourrons alors nous éduquer, éducation qui peut être vue comme le sens de la vie.

    Pour ce qui est de votre question sur la conscience, vous devez parler de la conscience morale (par opposition à lorsqu’on dit « je suis conscient de quelque chose »). Cela renvoie à la notion de surmoi, concept plus large et plus précis, défini dans la conceptothèque de ce site. Le surmoi est un auxiliaire indispensable pour maîtriser les pulsions de notre soi impérieux. C’est donc indéniablement un point de repère. Cependant, on voit bien que ce repère n’est pas totalement fiable, il doit être éduqué, c’est à nous de le rendre de plus en plus fiable par la pratique éthique.

    Même si c’est personnel, je ne conçois pas cela comme un processus indirect. Je pense que c’est à la fois le début et la fin de la pratique. Certes, la fin, car c’est à travers la pratique que l’on s’approche, indirectement donc, de la satisfaction divine. Mais aussi le début car il s’agit de la motivation première et de l’énergie qui nous pousse à aller vers le droit chemin. Parfois, rien que de se poser la question « Quelle action ferait à ce moment que Dieu sera le plus possible satisfait de moi ? » face à des situations désagréables fait que la réponse devient évidente. Je pense qu’il y a donc aussi ce lien direct.
    On a comparé la satisfaction divine à la perche de l’équilibriste, qui a besoin de celle-ci pour ne pencher ni à droite ni à gauche. Il est très dur de savoir quoi faire, mais si on recherche sincèrement le contentement divin, Il nous aidera à ne pas tomber d’un coté ou de l’autre. Nous nous tromperons souvent peut-être, mais Il sera présent pour nous faire apprendre de nos erreurs et empêcher les conséquences néfastes définitives. Après, il est très difficile de rester sincère et de s’efforcer de rechercher Sa satisfaction au quotidien, il faut donc travailler à cela.

    Au final, pour dépasser ces longs propos intellectualisants, je pense que le meilleur conseil que je peux vous donner (et cela n’engage que moi), c’est d’essayer. Dans mon expérience, si on essaie en pratique, en cherchant /sincèrement/ d’agir selon Sa satisfaction, et si on fait des /efforts/ dans ce sens, Il nous aidera.

  15. hess le 15 Déc 2012 à 23:31 15

    @kbld

    cela me parait bien abstrait tout ça, hmm…

    l’image de l’équilibriste et de sa perche me parle mais je ne vois pas le lien dans la vie de tous les jours

  16. kbld le 18 Déc 2012 à 0:55 16

    @hess

    On voit cette perche représentée dans la conférence de ce site appelée « Les devoirs de l’homme ».
    Pour ma part, je pense que nous pouvons tous expérimenter la difficulté de faire des choix dans la vie de tous les jours. Chercher le contentement divin est alors la clé, le « détail » qui change tout et aide à tout résoudre.
    L’équilibriste a beau avoir tout son savoir sur son art, sans la perche il tombera. Dans la vie de tous les jours, beaucoup de choses sont nécessaires pour pratiquer, mais dans mon expérience, chercher le contentement divin est l’attitude indispensable pour que la pratique ait un /effet/.

  17. KLR le 15 Juil 2013 à 10:05 17

    Ces temps-ci j’ai essayé d’augmenter ma volonté en m’astreignant à certaines disciplines (sport, contrôle du sur poids, auto-analyse régulière…).
    Ma volonté a effectivement augmentée. Or je me suis aperçue que lorsque j’étais prise par une pulsion du soi impérieux, je n’exerçais pas ma volonté comme il le faudrait pour lutter contre cette pulsion.
    En réalité ma volonté est le plus souvent au service de mon égo, et quand il s’agit de la mettre au service de l’âme, c’est beaucoup plus difficile !
    Je me souviens d’une Maxime d’Ostad Elahi qui dit : « La clé qui ouvre l’accès à tous les niveaux de la spiritualité, c’est la volonté. »
    Pour mettre cette volonté au service du perfectionnement spirituel, il ne suffit pas d’avoir de la volonté, il faut aussi ne pas se tromper de combat !
    Sans doute en se souvenant régulièrement de son but.

  18. Rah le 08 Sep 2013 à 23:36 18

    J’ai remarqué que l’une des manifestations de mon soi impérieux est que je me plains souvent. En essayant de rechercher de quel défaut caractériel ce soi impérieux provient, j’ai malheureusement bloqué.
    Pourriez vous m’aider ? Quel est le défaut caractériel qui se rattache à la plainte selon vous ?

  19. KLR le 02 Mai 2014 à 10:15 19

    Il ya quelques années que j’essaye de découvrir mes points faibles, et en effet certains m’apparaissent bien clairement. Toutefois je remarque actuellement que certaine tendances nouvelles apparaissent, ou plutôt se révèlent sous un jour différent, et mettent en évidence comme le dit Bahram Elahi dans « Médecine de l’âme », l’apparition de nouvelles unités caractérielles.
    Par exemple dans mon métier d’enseignant (métier que j’ai toujours fait avec beaucoup de passion et de plaisir), j’ai remarqué un certain « ras le bol » et une propension à me plaindre des élèves, à avoir plus d’exigences à leurs égard. J’ai commencé à me dire « attention tu deviens un vieux prof grincheux ». En analysant la situation, j’ai vu que par le passé lorsque j’exerçais ce métier, il y avait toujours une part de valorisation de l’égo (recherche de notoriété, assise au sein de l’établissement, valorisation de mon enseignement…). Ces satisfactions de l’égo me rendait la tâche agréable et facile. Or pour diverses raisons (entre autre ma notoriété étant bien assurée), je ne trouve plus les mêmes satisfactions de l’égo. C’est là que le vrai travail sur soi commence: travail sur la patience, la tolérance, l’empathie, la disponibilté et le service…
    Une vraie chance pour celui qui voit les choses dans le bon sens !
    mon soi impérieux ne l’entend pas comme cela !

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