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Pour une spiritualité au présent

Par , le 6 Sep. 2008, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
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En avant première, un extrait de La Spiritualité naturelle à paraître prochainement. Pour les hommes d’aujourd’hui, la spiritualité est une chose du passé : un passé qu’on rejette, ou un passé qu’on admire, dans tous les cas un passé révolu. Dans cette introduction, Bahram Elahi remet en cause cette vision des choses et nous propose d’adopter par rapport à la spiritualité la même attitude que celle que nous avons naturellement envers les sciences, un état d’esprit confiant, tourné vers la recherche et le progrès.

« Dans le domaine des sciences matérielles, l’être humain n’a cessé de progresser au cours du temps : chaque génération, s’appuyant sur les acquis des générations précédentes, cherche à apporter une brique supplémentaire à l’édifice de la connaissance scientifique. Si, dans ce processus, il arrive que l’on se réfère aux anciens, ce n’est pas pour s’arrêter à ce qu’ils ont dit, comme s’il n’y avait plus rien de nouveau à ajouter, mais c’est pour approfondir ce savoir, pour avancer à son tour de quelques pas, et ainsi faciliter de nouvelles découvertes.

En toute matière donc, l’homme n’a cessé et ne cesse encore aujourd’hui de tourner son regard vers l’avenir… Sauf en matière de religieux et de spirituel. Lorsqu’il s’agit du spirituel, nous regardons uniquement en direction du passé. Nous agissons en fait comme s’il n’y avait plus rien à ajouter aux dires des anciens, comme si personne n’était plus capable d’accéder à la source qui a inspiré nos prédécesseurs pour y redécouvrir les vérités spirituelles sous leurs modalités actuelles et y puiser de nouvelles vérités. Dans notre esprit, la science du spirituel demeure inaccessible et intouchable, elle relève du mystère. Pourtant, il y a une analogie étonnante entre la science et le spirituel : si la science consiste à étudier les vérités causales qui sous-tendent la matière, le spirituel consiste à étudier celles qui sous-tendent l’esprit, et en particulier l’âme humaine.

Or, dans ce domaine, tout se passe comme si nous étions conditionnés par le « culte du passé ». Ce culte nous a été inculqué au fil des générations depuis si longtemps qu’il est en quelque sorte inscrit dans nos gènes. Nous sommes paralysés par un sentiment d’impuissance à découvrir ou redécouvrir des vérités sur des sujets tels que le sens de notre existence, la vie dans l’au-delà, etc. Ainsi, bien que personne à notre époque n’ait vu ou entendu les prophètes d’autrefois, ni même lu de textes écrits directement de leur main ou ne serait-ce que de leur vivant, il semble naturel d’accepter des principes transmis de bouche à oreille par la tradition, et dont l’authenticité n’est pas toujours établie. En revanche, lorsque l’un de nos contemporains énonce un principe spirituel dont les anciens n’ont pas parlé explicitement ou dont la trace est perdue, on le rejette d’emblée, sans même l’examiner, comme si dans ce domaine la source de la connaissance était tarie, ou que plus personne ne pouvait désormais y accéder.

C’est pourquoi, depuis des siècles, notre connaissance de la spiritualité n’a guère progressé. Or, dans le même temps, la capacité intellectuelle des hommes s’est considérablement développée, à tel point que l’homme d’aujourd’hui ne peut plus se satisfaire d’une forme de spiritualité établie il y a des siècles pour et par des hommes d’une autre ère. Il en résulte un décalage de plus en plus grand entre les principes spirituels et le niveau intellectuel des hommes. Et c’est ce décalage, entre autres choses, qui engendre la désorientation et les abus que chacun peut observer de nos jours et qui conduisent à une dénégation croissante de toute spiritualité.

Pourtant, croire que personne ne puisse aujourd’hui faire avancer la connaissance spirituelle, qui est l’essence et le fruit de toute religion révélée, que personne ne puisse ne serait-ce que vérifier l’authenticité d’un principe hérité de la tradition, n’est-ce pas contredire Son équité et Sa clémence ? Nous aurait-t-Il définitivement classés parmi les oubliés ? Dans le passé, les prophètes et les saints authentiques, ces hommes que l’on peut qualifier de savants – ou génies – spirituels, ont fait des révélations et ont découvert des vérités divines utiles aux hommes de leur temps. Faut-il croire que parmi la population d’aujourd’hui, il ne se trouve plus aucun homme divin authentique ? Qu’en est-il alors de Son équité ?

Dans les temps anciens, la Terre était beaucoup moins peuplée qu’aujourd’hui. Cependant Noé, Abraham, Jacob, Moïse, ou encore Zoroastre, Bouddha, Jésus, Mohammad et des milliers d’autres hommes divins témoignent de la permanence du lien reliant les hommes au Divin. Faut-il croire qu’aujourd’hui, alors que la population est incomparablement plus nombreuse, il n’y a plus personne qui soit capable d’instruire les hommes au sujet des vérités divines ?

On pourrait répondre que ces hommes divins sont venus une fois pour toutes, et qu’ils ont dit tout ce qu’il était utile de savoir pour le reste des temps. En effet, si la spiritualité est une et que les prophètes du passé en ont déjà exposé les principes, quel besoin a-t-on de nouvelles révélations ? Une telle objection serait légitime si ces principes nous avaient effectivement été transmis dans leur intégralité, sans être amputés ou détournés de leur vrai sens, si l’on pouvait réellement comprendre les symboles et les allégories qui appartiennent à un autre temps, si enfin le contexte socioculturel qui a conditionné la révélation de ces principes était encore le même de nos jours. Lorsqu’ils sont révélés aux hommes par les prophètes authentiques, les principes divins sont clairs, limpides, et compréhensibles par les hommes de leur époque. Mais à mesure qu’ils sont transmis de génération en génération, ils prennent la « couleur » des hommes, perdent progressivement leur clarté et leur transparence, et, sortis de leur contexte, finissent par s’écarter de leur sens originel. Par ailleurs, si les principes fondamentaux, par exemple l’unicité divine et la prière, ne changent pas en eux-mêmes, la compréhension qu’en a l’homme, tout comme leurs modalités d’application, diffèrent quant à elles selon l’époque et la culture.

Chaque prophète s’est adressé à son peuple dans le langage et selon la culture de ce peuple. Si ce qu’ils ont dit concernant les principes fondamentaux qui régissent la relation de l’homme au Divin est toujours vrai, la façon dont ils l’ont présenté n’est plus adaptée aux hommes d’aujourd’hui. Quelle que soit la matière qu’il enseigne, un bon professeur s’adapte à ses élèves. Un véritable enseignant spirituel doit donc avoir un mode de vie moderne et parler un langage qui trouve un écho chez ses contemporains, et non un langage destiné aux peuples du passé. Ainsi en est-il des miracles des missionnés divins, qui accompagnent nécessairement toute spiritualité authentique : ils doivent être adaptés à la civilisation et aux personnes auxquelles ils s’adressent. À supposer qu’aujourd’hui, quelqu’un, par le pouvoir divin, reproduise un vrai miracle sur le modèle des anciens, celui-ci n’aurait pas le même effet sur les hommes ; il est même possible qu’il soit mis sur le compte de la technologie, de la prestidigitation ou de l’illusion. Les gens en seraient sans doute impressionnés, mais ils ne seraient pas pour autant incités à croire en Dieu. Le miracle de chaque époque doit être adapté à l’intellect et au niveau de connaissance des hommes de cette époque.

Pour toutes ces raisons, Dieu-éducateur, sous la forme de Dieu du temps, périodiquement et à chaque grand changement de civilisation, rappelle aux hommes les principes fondamentaux qu’ils ont oubliés ou dénaturés au fil du temps, et leur enseigne de nouvelles règles complémentaires, nécessaires à leur perfectionnement spirituel et adaptées aux exigences de leur époque.

Il est unique, et quiconque veut Le connaître doit Le regarder à travers les « jumelles » de son temps. Ni le Créateur, ni la nature primordiale de l’être humain n’ont changé. Ce qui a changé, c’est l’époque et l’intellect humain. Tout comme les hommes du passé, les hommes d’aujourd’hui ont besoin d’une guidance adaptée à leur temps et à leur intellect, et il serait contraire à l’équité divine qu’ils en soient privés et restent livrés à eux-mêmes. Ils doivent donc s’attendre à ce qu’il existe, à toute époque, une guidance divine capable de les informer des principes spirituels véridiques, faute de quoi ils risquent de tourner le dos à la Vérité.

Seulement, pour être en mesure de reconnaître une telle guidance, il faut laisser de côté ses préjugés, cesser de s’attacher à l’adoration du caduc, surmonter ce sentiment d’infériorité et d’impuissance qui nourrit le culte du passé et empêche de chercher la Vérité là où elle se trouve. Il faut retrouver confiance en soi et, tout en respectant le passé, porter son regard sur le présent. Si les anciens ont eu parmi eux des sages et des génies spirituels, nous devons nous attendre à en trouver également parmi nous. De tels êtres sont à même, non seulement d’extraire et de raviver les vérités divines pour nous les faire partager, mais encore de découvrir des principes spirituels adaptés à nos conditions d’existence actuelles, en nous les présentant dans notre propre langage.

On objectera peut-être que ce raisonnement ouvre la porte à tous les opportunistes. Mais les opportunistes ont toujours existé et l’homme n’est pas démuni face à eux. Le Créateur lui a fait don de la raison et du bon sens, et si, en s’appuyant dessus, il cherche la vérité pour la vérité, il ne tombera pas dans les pièges des charlatans. Son sens de vérité s’éveillera et le rendra capable de sentir le vrai dans le domaine spirituel, au-delà des discours et des mises en scène. En s’appuyant ainsi sur la raison et le bon sens, en prenant comme repères le comportement des hommes divins authentiques du passé, caractérisé par la dignité, la simplicité, l’humilité et le détachement, il saura reconnaître les opportunistes : si ce qu’il entend va à l’encontre des principes éthiques et divins originels, si on lui parle par exemple d’une spiritualité sans morale, si on le prive de sa liberté de conscience, il saura naturellement à quoi s’en tenir. Encore une fois, étant donné l’équité divine, l’homme peut être certain qu’Il ne le livrera jamais sans repère à ce qui risquerait de le dévier du savoir qui mène vers la Source.

Pour ma part, j’ai trouvé dans la pensée d’Ostad Elahi un tel repère. Tout ce que j’expose dans [mes ouvrages], je le tiens de son enseignement. Lui-même s’est appuyé sur la révélation, ainsi que sur de nombreuses références ; à partir de là, il a fait ses propres recherches étayées par des expériences personnelles. Enfin il a formulé ses découvertes dans un système de pensée cohérent et « rationnel », d’une manière qui les rende accessibles à tout homme qui s’y intéresse.

La spiritualité authentique, comme toute vérité divine, s’exprime dans un langage simple, direct, mais dont la signification et l’impact sont profonds. Il n’y a que Lui ou les vrais hommes divins qui puissent vraiment sonder la profondeur de cette science, la science des vérités divines nécessaires à l’éducation de la pensée humaine. (…) En vérité, la Guidance divine est omniprésente, elle n’appartient à personne ni aucun groupe en particulier, elle ne doit faire l’objet d’aucune forme de profit personnel. Tout homme qui la cherche vraiment, où qu’il soit, finit par la trouver. La vérité n’a pas de frontière, elle est en chacun de nous. »


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25 commentaires

  1. Marylise le 21 Sep 2008 à 10:59 1

    Très beau texte, vraiment… J’entendais l’autre jour à la radio une chrétienne fervente qui disait que si elle avait vécu au temps de Jésus, elle n’aurait peut-être pas su le suivre et qu’il aurait été peut-être trop révolutionnaire à son goût. C’est aussi la question à laquelle me conduit ce texte: sur quoi repose ma foi? Sur une relation authentique à Jésus ou sur l’habitude, la famille, le confort d’appartenir à une confession bien établie depuis des siècles?

  2. Laura le 24 Sep 2008 à 20:21 2

    C’est rafraichissant! je trouve que cette definition de la spiritualite naturelle conjuguee « au present » redonne une note d’espoir et d’optimiste a l’homme « moderne » qui recherche a redonner un sens a sa vie. Ceci independamment et sans contradiction avec son heritage religieux. Car finalement la relation au divin, explique ici, n’est elle pas a la fois transcendante et fondamentale a toutes religions? n’est elle pas a la fois universelle et a la portee de tous?

  3. Sara le 16 Oct 2008 à 20:56 3

    Les méthodes du développement du soi révélés par les religions ont été transformées en rituels dont la plupart ont perdu leur contenu initiatique. Les mots se perdent, les interprétations changent selon l’époque et les vérités divines sont de plus en plus difficilement retrouvables dans des textes incomplets ou codés avec des codes appartenant aux autres époques. On a besoin des rappels, des mots simples, des solutions adaptés à notre présent et qui ne soient pas en contradiction avec une vie active, en société et en famille.

  4. Marie-Hélène le 19 Oct 2008 à 13:03 4

    Plusieurs choses à dire SVP:
    D’abord, j’ai trouvé dans les maximes de Marc-Aurèle (un philosophe qui me touche vraiment) des vérités qui me vont droit au coeur, alors que dans tout ce que mon éducation religieuse (récente, donc! par rapport à Marc-Aurèle) beaucoup de choses me paraissaient « fausses » ou plutôt « détournées de la Vérité, du Vrai »…
    Ensuite, j’ai eu une amie (très catho, prof dans un lycée catholique) au téléphone hier: elle assistait vendredi soir à des conférences données par des prêtres sur les sacrements et notamment celui du mariage… Et me parlait des « mystères de Dieu »: c’était compliqué, un langage alambiqué… Bref: je n’ai trouvé aucun écho de « vérité profonde » (en fait: je n’ai rien compris!)
    Pour moi, c’est complètement détourné de cette « spiritualité naturelle » et je comprends pourquoi je m’éloignais de l’Église catholique…
    Comme dit « Laura » dans son commentaire: « c’est rafraichissant »!!
    Ouf! Enfin, j’ai l’impression qu’on retrouve Dieu, avec Sa Vérité Vraie, Ses « fondamentaux » (si je puis dire) rafraîchis de tout le fatras que la religion catholique (je pense que pas mal de religions sont dans ce cas-là, d’ailleurs!): quel enthousiasme! quel espoir….

  5. ame.technophile le 20 Oct 2008 à 3:21 5

    Je cite du texte: « adopter par rapport à la spiritualité la même attitude que celle que nous avons naturellement envers les sciences, un état d’esprit confiant, tourné vers la recherche et le progrès »

    Je suis d’accord avec cet « état d’esprit » mais le seul problème c’est que au début d’une recherche « scientifique » on adopte une vision « neutre » (par définition) et on doit laisser de côté nos préjugées et à fortiori nos croyances sur le résultat de nos recherches. Tandis que pour initier la recherche dans le domaine spirituel d’abord on doit adopter une certaine vision, une croyance basique pour fonder le reste la-dessus; et cela est contraire du regard « scientifique » du chercheur. Comment résoudre ce problème?

  6. MKN le 20 Oct 2008 à 23:52 6

    Pour répondre à ame.technophile : un chercheur n’est jamais « neutre »; s’il recherche quelque chose, c’est qu’il a « quelque chose » derrière la tête. Son objectivité (s’il en a) doit par contre reposer sur plusieurs facteurs : 1- Quelle est l’hypothèse à tester; 2- Comment et par quel moyen je vais tester mon hypothèse; 3- Comment analyser et interpréter les résultats obtenus. C’est dire que tout cela nécessite une bonne dose d’objectivité. Dans la spiritualité, à mon sens, le plus difficile est d’établir la manière dont je vais m’y prendre pour tester l’hypothèse. Là, il ne faut pas se tromper, car souvent nous sommes notre propre témoin. Explication. D’un point de vue scientifique il y a deux possibilités pour tester un médicament. Soit on test un médicament sur plusieurs centaines de personnes, soit on test le même médicament plusieurs centaines de fois sur la même personne (dès qu’elle présente un symptôme bien précis). Autant dire que les industries pharmaceutiques ont compris que la première solution était la plus rapide et la plus rentable. Cependant, en spiritualité, nous ne pouvons compter que sur nous même (dans une certaine mesure). Plusieurs centaines de fois, nous devons tester la « pratique » qui est sensée répondre à notre question que nous nous étions posé initialement. On voit bien qu’en fonction de la question posé et de la pratique fixée, cela peut durer quelques temps. Pour cela il fait être armer d’un état d’esprit scientifique imparable (constance et endurance). Mais comme pour un scientifique, cet état d’esprit rend les choses « passionnantes » peu importe le temps que cela peut prendre. …. En plus, si notre recherche représente un intérêt, on peut bénéficier de subventions (ce qui nous encourage dans notre recherche).

  7. ame.technophile le 22 Oct 2008 à 1:50 7

    Merci MKN pour ta réponse. Malgré ta belle manière d’argumenter ;), et malgré que je partage cette idée de tester l’hypothèse sur soi-même en répétant avec constance, je ne peux pas être entièrement d’accord avec toi car:
    Pour un chercheur scientifique la « neutralité » dont je parle ce n’est pas de ne pas avoir une idée de ce qu’il cherche; c’est seulement un regard « neutre » càd sans préjugé (donc à fortiori sans croire d’avance en résultat qu’il cherche). exemple: Pasteur en cherchant un « éventuel » élément qui pourrait transmettre une maladie, a découvert l’existence des microbes. Le fait de croire d’avance en faux principe réputé à l’époque qui connaissait « la mauvaise odeur » comme responsable et la cause de certaines maladie infectieuses (comme choléra) empêchait justement que les médecins (en tout cas la majorité à l’époque) aient cette idée de recherche pour trouver le vrai responsable.
    Donc je veux dire par là si on parle d’un regard scientifique (dans le but « d’adopter par rapport à la spiritualité la même attitude que celle que nous avons naturellement envers les sciences ») il ne faudrait peut-être pas avoir un préjugé et une idée déjà établie (comme une certitude sur qqch que l’on considère comme vrai avant le prouver scientifiquement). Exemple: Je croie en Dieu et en une source divine; de ce fait si je veux expérimenter une règle éthique ou spirituelle (« hypothèse à tester » selon MKN) si je reste croyant à mes principe, effectivement je ne peux pas avoir un regard neutre car pour moi le tour est déjà joué! je ne peux accepter que le résultat qui correspond à ma croyance et même dans ma pensé j’élimine d’avance d’autres probabilités contraires à ce que je croie.
    A vrai dire je suis pour la spiritualité ET pour la science mais je n’arrive pas résoudre ce dilemme (donc pas entièrement convaincu de la réponse de MKN 🙂 )

    @MKN: entre nous, je ne suis pas pharmacologiste mais je ne crois pas que l’on puisse avoir un résultat fiable applicable à une population après un teste d’un médicament sur une seule personne!! (peut-être que le teste sera plus ou moins fiable pour la même personne mais on sait que l’efficacité de la plupart des médicaments ne sont pas forcement la même sur différentes personnes dans une population donnée)
    MAIS je suis en même temps d’accord que dans le domaine de la spiritualité on n’a pas d’autre choix que « compter sur soi même » (comme tu dis joliment: « nous sommes notre propre témoin »)

  8. Cogitons le 22 Oct 2008 à 22:52 8

    Beaucoup de choses à dire sur ce texte. Je me limiterais à quelques points, surtout par paresse, mais aussi pour ne pas endormir tout le monde, tout en me sentant comme saisi du syndrome du chien dans un jeu de quilles, ou du quien dans un jeu de chilles (comme le disent apparemment les gens du Nord).
    – « Nous agissons en fait comme s’il n’y avait plus rien à ajouter aux dires des anciens ».
    Il faut dire que « ne rien ajouter aux dires des anciens » est souvent l’un des fondements mêmes des religions monothéistes. Le Christianisme ne dit-il pas que sans la foi dans le Christ-Dieu, point de salut? Ou l’Islam, que Mahomet est le sceau des prophètes, que tout ce qui doit être dit sur les questions spirituelles est dit dans le Coran une bonne fois pour toute? Pourquoi diable (hohoho!) dans ce contexte, quand on est croyant, aller chercher l’innovation? Et refuser que la femme soit à jamais vouée à hériter moitié moins qu’un homme, ou que le Musulman qui ne croit pas que le Christ soit le messie soit voué à la géhenne? Bref, il me semble que certains des principes mêmes des religions et de leurs textes fondateurs sont eux- mêmes régressifs et que Dieu, ses prophètes et leur pédagogie sont, en quelque sorte, plus à blâmer que l’homme pour son passéisme spirituel et son immobilisme.
    Par ailleurs, il y a eu, de tous temps des « novateurs » en matière de religion. De faux prophètes, de faux messies. La méfiance est donc naturellement de mise (Jésus était considéré en son temps comme un imposteur, et Mahomet pensait, au début de sa révélation, être en proie aux démons).
    – L’auteur, à ce propos, déclare (au sujet de l’homme): « Le Créateur lui a fait don de la raison et du bon sens, et si, en s’appuyant dessus, il cherche la vérité pour la vérité, il ne tombera pas dans les pièges des charlatans.” Est-ce à dire, en prenant comme hypothèse que la “vérité » soit celle d’un Dieu Créateur (monothéisme), que les milliards de Bouddhistes, d’animistes ou d’Indous n’ont pas de bon sens et ne cherchent pas la vérité (et qu’est-ce que cette vérité?) Mais s’il suffisait d’être raisonnable pour trouver la vérité, nous y serions, me semble-t-il, déjà parvenu. Par ailleurs, Dieu n’a visiblement pas fait “don de la raison et du bon sens” à tout le monde et pour tous les temps. Il me semble au contraire que cette raison et ce bon sens, sont pour beaucoup en Occident, le fruit du siècle des Lumières, et furent acquis souvent au prix du doute (et parfois du sang) et en opposition aux religions et à leurs dogmes.
    – « Lorsqu’ils sont révélés aux hommes par les prophètes authentiques, les principes divins sont clairs, limpides, et compréhensibles par les hommes de leur époque. »
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que les paraboles du Christ étaient loin d’être évidentes, même pour les disciples qui n’y comprenaient apparemment pas grand-chose et lui demandaient sans cesse des explications. Ou que le Coran soit un texte facile à comprendre! Les discussions sans fin au sujet de ces textes tendent à montrer qu’ils sont souvent plus obscurs que clairs, ou si l’on veut être concilient, qu’ils sont clair-obscur.
    Pour conclure, à l’accusation d’ignorance ou d’immobilisme spirituels, au nom de mes frères et sœurs humains, et compte tenu des points développés (sommairement et poussivement) ci-dessus et notamment, eus égard aux manuels d’études spirituelles globalement incompréhensibles, contradictoires, et obsolèto-poussiéreux qui ont été alloués à leurs esprits faibles et leur yeux spirituels aveugles, je plaide “Non Coupable”.

  9. INC le 23 Oct 2008 à 21:34 9

    Réponse à Ame.technophile.
    Les arguments donnés me semblent très intéressants mais je me permets de faire quelques remarques. A mon humble connaissance aucune science n’est absolument neutre. Toute science se base sur des principes de base. Ainsi la géométrie euclidienne se base sur un certain nombre d’axiomes (non démontrés) et fournit une théorie cohérente. On peut remplacer certains de ces axiomes pour développer d’autres théories géométriques cohérentes: les géométries non euclidiennes.
    Par ailleurs, l’histoire des sciences montre que les scientifiques ne sont pas neutres: ils défendent la théorie qu’ils croient juste . Dans le domaine de la physique par exemple plusieurs théories sont souvent en concurrence jusqu’à ce que les expériences finissent par valider ou réfuter telle ou telle théorie. Par ailleurs celui qui après avoir beaucoup travaillé, résoud un exercice de mathématiques est guidé par une sorte d’intuition qui lui permet d’avancer. Ce n’est qu’à la fin qu’il peut proposer une démonstration rigoureuse où n’apparait plus l’intuition. Par contre l’esprit de neutralité est essentiel pour ne pas s’entêter dans un préjugé. Par exemple aujourd’hui un grand préjugé est celui du déni du divin et de la vie après la mort. Pourtant il existe des témoignages rigoureux d’expériences de vie après la mort (NDE, méthodes de régression). De nombreux également mystiques ont témoigné de leurs expériences et il me semble peu rationnel de faire comme s’ils n’existaient pas et orgeuilleux de les considérer comme des simplets!

    Pour répondre à Cogitons, il me semble que les représentants des religions ne sont pas unanimes sur les affirmations. Par exemple, il est dit que Mahomet est le sceau des prophètes mais il n’est pas dit que personne ne pouvait se relier au divin après lui. J’ai souvent entendu que le Coran présente plusieurs niveaus de lectures et qu’il ne suffit pas de savoir lire l’arabe pour en comprendre els sens profonds. Par ailleurs s’il est vrai que certains courants s’attachent à la lettre aux versets du Coran. d’autres affirment que les religions contiennent des principes fondamentaux qui ne varient pas mais aussi des prescriptions usuelles (sociales:mariage…rituelles: formes de la prière) qui doivent nécessairement évoluer avec la mentalité des hommes. Je suis d’accord avec le fait que les comportements de soi disant représentants des religions sont à blâmer mais blâmer Dieu et ses prophètes me semble déplacé si on ne les a pas rencontré et que l’on n’a rencontré que la vision déformée par les hommes, le temps et/ou la société. Je suis également d’accord que certains dogmes instaurés par les religions officielles se sont avérés absurdes. Pour finir, revenons sur les remarques sur les paraboles du Christ. La encore on interprète des paraboles dont l’authenticité n’est pas toujours prouvée et après 2000 ans! Je veux dire que les mentalités ont changé. Cela ne veut pas dire qu’à l’époque ces paraboles n’étaient pas claires pour certains.

  10. aldar le 24 Oct 2008 à 0:52 10

    @Cogitons

    à propos de « « ne rien ajouter aux dires des anciens » est souvent l’un des fondements mêmes des religions ».

    Je pense qu’il faut distinguer entre religion au sens de fait historique et culturel, construction humaine – et le discours originel, ou supposé tel, des fondateurs religieux ou prophètes.

    Prenons ton exemple : « Le Christianisme ne dit-il pas que sans la foi dans le Christ-Dieu, point de salut? » Ca c’est le Christianisme qui le dit, pas le Christ. S’il est une chose qu’on ne peut dire du Christ, ni d’ailleurs de Mahomet, c’est de n’avoir « rien ajouté aux dires des anciens » ! Ca leur a valu quelques ennuis d’ailleurs…

    Il n’est donc pas possible de dire que « ne rien ajouter aux dires des anciens » est au fondement des religions au sens du discours originel, forcément novateur, des fondateurs ; en revanche, c’est peut-être une tendance de fond de beaucoup de discours religieux qui ont suivi dans les siècle suivants la fondation de cette religion. « …à mesure qu’ils sont transmis de génération en génération, ils prennent la « couleur » des hommes, perdent progressivement leur clarté et leur transparence, et, sortis de leur contexte, finissent par s’écarter de leur sens originel. »

  11. Cogitons le 24 Oct 2008 à 15:54 11

    @INC
    « J’ai souvent entendu que le Coran présente plusieurs niveaux de lectures”.
    Vous illustrez précisément ce que je dis et contredisez l’auteur pour qui « les principes divins sont clairs, limpides, et compréhensibles par les hommes de leur époque”. Le Coran, est au mieux, clair-obscur (quand il n’est pas tout bonnement d’une violence inacceptable – je vous passe les exemples). Quant au nouveau testament, c’est une compilation de « on dit », ficelés de manière sélective par des hommes des siècles après les « faits », eux-mêmes, peu vérifiables historiquement. Comment voulez-vous que les humains, pauvres ignorants, fassent bon usage de ces outils pseudo-pédagogiques tronqués, manipulés, incompréhensibles, et contradictoires? Je réitère: désolé, mon Dieu, mais l’humanité plaide non-coupable. Et franchement, je ne vois pas quel jury ou quel juge pourrait la condamner. En Corée du Nord, éventuellement, où l’on a que faire de la justice, et où seul l’arbitraire est appliqué, selon le bon-vouloir du “Dieu Kim” du moment.
    @aldar
    Nouveau testament:
    Jean 14.6: « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi »
    Mince. Que font ceux qui n’ont jamais, de près ou de loin, entendu parler du « Christ »? Et nos pauvres amis musulmans qui n’en croient rien?
    Coran, sourate 6.34: « Certes, des messagers avant toi (Muhammad) ont été traités de menteurs. Ils endurèrent alors avec constance d’être traités de menteurs et d’être persécutés, jusqu’à ce que Notre secours leur vînt. Et nul ne peut changer les paroles d’Allah, et il t’est déjà parvenu une partie de l’histoire des Envoyés »
    Oui, comme vous le faites remarquer, les messagers ont généralement été persécutés (d’où l’expression « nul n’est prophète en son pays ». Mais « nul ne peut changer les paroles d’Allah ». D’où la réticence des musulmans à accepter quelque innovation que ce soit. Vous devez savoir que le Coran est considéré comme la parole Divine, pré-existante à l’humanité même, et descendue pour toute éternité.
    Mince. Qu’est-ce qu’on fait?
    Ce qu’on fait? C’est ce qu’on fait et ce que font de nombreux hommes. On prend son courage et on brave les interdits, les tabous, les condamnations à l’enfer éternel et autres tendresses pseudo-divines. On cherche, on réfléchit, on expérimente. On invente la liberté de conscience, la démocratie, les droits de l’homme et de la femme. Bref, une éthique humaniste universelle en évolution, qui n’a pu naître que parce qu’elle a su s’affranchir des dogmes religieux. Homme merci, nous n’avons pas attendu Dieu et ses messagers pour aller de l’avant. Maintenant, si Dieu nous fait la grâce de revenir dans le jeu, il faudra effectivement, d’une part, qu’il s’explique, et d’autre part, qu’il nous cause clairement. J’ai envie de dire: l’enfant-homme est devenu adulte par lui-même et en l’absence de Dieu. Ou, tout au moins, de ce que Dieu a laissé transparaitre de soi-même (car est-il masculin, féminin? Anthropomorphismes certainement enfantins).
    Pour finir (désolé d’être si long),
    @ INC qui écrit « mais blâmer Dieu et ses prophètes me semble déplacé », je voudrais dire que si Dieu et les prophètes n’ont pas d’humour et d’humilité, qu’ils n’aiment pas le débat sincère et désinhibé, et qu’ils se sentent offensés parce qu’un petit atome vaguement pensant, perdu dans une immensité infinie, les accuse de mauvaise pédagogie, je préfère, et de loin, qu’il n’y ait pas de Dieu du tout. Mieux vaut la mort éternelle à l’injustice et à l’oppression éternelles. Ce sont les visions d’un Dieu-dictateur que je trouve offensantes, et qui ont fait et font encore tant de mal à l’humanité.

  12. INC le 26 Oct 2008 à 21:51 12

    @cogitons
    Je vais tenter de répondre à votre remarque qui est pertinente.
    Pour explique mon propos ‘Le Coran présente différent niveaux de lectures’ je tente l’analogie suivante. Personellement, je ne connais rien aux oeuvres d’arts, mais un artiste expérimenté aura surement une autre vision que moi. On peut dire la même chose pour une oeuvre musicale, le talent d’un sportif, une théorie physique, un théorème de mathématiques….
    Je ne suis pas un expert en spiritualité et il est vrai que certains versets me paraissent clairs-obscurs, vous avez raison. Peut être un expert spirituel aura une autre lecture, c’était le sens de mon propos mais à vrai dire, il m’est difficile d’argumenter puisque je ne suis pas moi même un expert.
    Les gens à qui s’adressaient Mohamed vivaient au 7ème siècle, dans le désert… les gens n’avaient surement pas la même éducation et la même mentalité que dans nos sociétés. Ces phrases sont également énoncées dans un contexte précis qu’il nous est difficile d’appréhender. Mais cela ne me choque pas d’entendre que « les principes divins sont clairs, limpides, et compréhensibles par les hommes de leur époque ».

    Avec ma mentalité d’aujourd’hui je préfère tenter d’aborder ces questions avec une autre approche, celle du scientifique ou de l’étudiant en sciences et c’est de cette manière que, personnellement, je comprend le texte. Comme vous le dites, on cherche, on réfléchit, on expérimente. Je suis comme vous, je n’aime pas les dogmes institués par les hommes et que l’on attribue à Dieu (ou que l’on cherche à appliquer hors contexte de manière figée sans aucune précaution depuis des siècles), ou encore les exactions commises en Son nom. A dire vrai j’ai été allergique au mot Dieu et tout ce qui ne relève pas du domaine immédiat de mes cinq sens mais à l’heure actuelle je ne vois pas de contradiction entre éthique universelle et existence de vérités spirituelles. Bien au contraire.

  13. Cogitons le 29 Oct 2008 à 5:24 13

    @INC,
    Je pourrais poursuivre cette discussion pendant bien des pages, je vais donc me limiter. On aura compris que je ne trouve pas de sens à la “pédagogie divine”, et que je refuse viscéralement de faire reposer, comme vous le faites, sur l’homme ignorant, illettré, aveugle, en état de survie, comme nous l’avons été (et le sommes encore) pendant l’essentiel de notre récente et courte existence terrestre, la faute du dogmatisme, de l’incompréhension, de la déformation d’un “message originel”. Car, qui, de l’omniscient ou de l’ignorant, est le plus à blâmer? Qui, du professeur ou de l’enfant? Ethique, dites-vous? Je ne la vois pas dans votre argument.
    Mais je vous remercie d’avoir engagé ce dialogue. Cogitons…

  14. INC le 30 Oct 2008 à 21:38 14

    @cogitons,
    dans ma compréhension du texte, il ne s’agit pas de blâmer les hommes pour avoir déformer la parole divine mais de proposer une vision différente de la spiritualité. Certes, il existe des interprétations multiples et variées des textes sacrés, c’est un état de fait et il y a sûrement de nombreuses causes à cela. Admettant que l’homme dispose du libre arbitre et qu’il a en lui des tendances négatives et positives (du point de vue éthique) il n’agit pas toujours au mieux. Dans certains discours de soi disant religieux, on perçoit parfois des pulsions qui n’ont à mon avis rien d’éthique ou de divin (sectarisme, intolérance, irrationalité,…). La motivation cachée de tels discours me semble d’ailleurs assez obscure? On peut y voir une des raisons de déformation de messages authentiques. Mais bon c’est comme ça. D’un point de vue personnel il ne s’agit plus de chercher à blâmer mais plutôt de trouver un axe de pensée qui permette de comprendre la vérité.

  15. Cogitons le 01 Nov 2008 à 15:12 15

    @INC, d’accord avec vous. On cherche tous un axe de pensée qui permette de comprendre « la vérité », ou plutôt, le célèbre « QDO », qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je. Du moins quand on a le luxe et le temps de se poser ce genre de questions, ce qui est le cas d’une infime portion de l’humanité.
    Vous parlez de rationalité, je vous présente, me semble-t-il, un petit argument qui tend à montrer entre autres, l’irrationalité de la pédagogie divine (si l’on pense qu’une telle chose existe). On peut en discuter, bien entendu, mais on ne peut pas dire, me semble-t-il, que cet argument lui-même soit irrationnel. Petit argument, qui avec bien d’autres, a amené des penseurs rationalistes, sincères, humanistes, et bien-intentionnés à rejeter les religions, et souvent la notion même d’un Dieu. Ne nous trompons donc pas. Nous avons tendance à adhérer à un système de pensée pour des raisons diverses, souvent psychologiques, éducatives (ce qu’on nous a inculqué pendant l’enfance) et/ou émotionnelles, et ensuite à le justifier tant bien que mal par la raison. Nous sommes ainsi faits, des machines à trouver de la cohérence et à nous inventer une cohérence intérieure (des expériences en neurologie et psychologie cognitive le montrent à foison), donc je dis cela avec tendresse envers nous, les humain (en devenir). De mon point de vue, tant que nos croyances nous poussent vers plus d’humanité, de tolérance, de compassion, etc, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse… Ou encore, pour reformuler une célèbre parabole, je regarde plus aux fruits de l’arbre, qu’au terreau dans lequel il a poussé.
    Mais ne nous trompons pas sur le ressort de nos croyances, leur supériorité par rapport à celles du voisin, et surtout, sur leur rationalité. Cette réflexion s’applique aussi au nouvel article «Métaphysique», vous avez dit «métaphysique», j’y reviendrais peut-être.

  16. Moralia le 01 Nov 2008 à 23:26 16

    @Cogitons: j’admets bien volontiers que notre adhésion à un système de pensée donné soit fondamentalement basé sur des critères non rationnels, affectifs ou éducatifs. Et la plupart du temps, une fois ce système accepté (qu’il soit spirituel, religieux, matérialiste, agnostique, ou autre) les hommes ne se posent plus trop de questions, ils vivent selon ce système sans le remettre en cause, tout ça devient au mieux routinier, au pire dogmatique et intolérant (c’est d’ailleurs précisément ce qu’observe Bahram Elahi dans le texte ci-dessus).
    Là où je ne suis plus d’accord avec toi, c’est quand tu en déduis que la cohérence qu’on trouve à un système est illusoire. La cohérence inventée à laquelle tu fais référence n’est pas le fruit d’une réflexion sincère et véritable, elle n’est donc pas rationnelle. La cohérence c’est la cohérence, c’est rationnel, logique et à ce titre inattaquable.
    Il ne faut pas confondre la paresse des hommes à réfléchir sérieusement sur leur système de valeurs avec l’impossibilité de penser un système rationnel et cohérent.

  17. INC le 02 Nov 2008 à 11:27 17

    Continuons à cogiter…
    Pour la rationalité, il faut que le système ne comporte pas de contradiction, et pour qu’il soit utile, il faut qu’il soit validé par l’expérience et qu’il ne soit pas absurde. Et d’ailleurs pourquoi veut on plus d’humanité, de tolérance, de compassion. Il y a des faits, des émotions que l’on ressent, il y a des lois précises, il suffit d’observer le mouvement des planètes. Non?

  18. Cogitons le 02 Nov 2008 à 12:41 18

    @Moralia,
    – « La cohérence c’est la cohérence, c’est rationnel, logique et à ce titre inattaquable ». Mais s’il suffisait qu’un argument soit cohérent, logique, etc pour être inattaquable, le débat d’idées serait inexistant et la pensée humaine aurait stagné depuis des lustres. Idem en sciences: il ne suffit pas de rationalité et de cohérence pour qu’une théorie soit inattaquable, fort heureusement. Sinon nous en serions encore à saigner les malades.
    – Par ailleurs, vous écrivez « une fois ce système accepté (qu’il soit spirituel, religieux, matérialiste, agnostique, ou autre) les hommes ne se posent plus trop de questions, ils vivent selon ce système sans le remettre en cause »
    Vous le remettez en cause, votre système (quel qu’il soit), vous?

  19. MARIE le 29 Nov 2008 à 15:17 19

    La réflexion de Cogitons est tout à fait légitime!
    Je crois qu’il faut toujours avoir l’esprit ouvert et être prêt à se remettre en question!
    Même si on est sûr d’avoir trouvé une réponse cohérente à ses recherches, on doit toujours se poser des questions! Cela n’a rien à voir avec le doute…
    Les échanges ou les débats d’idées sont excellents pour s’ouvrir l’esprit soi-même (sinon à l’autre) et permettent justement de ne pas devenir intolérant et/ou dogmatique!
    Peut-être aussi cela nous amène-t-il à une autre parabole du Nouveau Testament: « cherchez et vous trouverez » ou « frappez et l’on vous ouvrira »: le principe serait donc de se poser des questions?…

  20. JB le 06 Déc 2008 à 1:17 20

    « Vous le remettez en cause, votre système (quel qu’il soit), vous? »
    Oui ! Et à tel point que nous n’avions plus d’existence administrative et je passe les détails, et alors !
    Quand on cherche on trouve, c’est cohérent, c’est logique et inattaquable.
    A l’apprentissage de chaque métiers les efforts qui si rapportent, c’est cohérent, c’est logique et inattaquable.
    Après avoir remis en cause le système matériel et spirituel et ceux qui le représentent, les questions demeurent.
    Je vous cite cogitons « On cherche tous un axe de pensée qui permette de comprendre “la vérité”, ou plutôt, le célèbre “QDO”, qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je. Du moins quand on a le luxe et le temps de se poser ce genre de questions, ce qui est le cas d’une infime portion de l’humanité ».
    Mais je répète, celui qui cherche trouve il suffit de faire les efforts qui si rapportent.
    Le débat d’idées si il est productif doit aboutir tout comme une construction bien matérielle à un résultat ou une découverte.
    Comme le dit l’auteur « il faut laisser de côté ses préjugés » se dire que cela est peut être possible « suspendre son jugement » à moins qu’il faille servir la preuve sur un plateau ?
    Si les questions demeurent et taraudent dans le programme de l’esprit humain malgré la remise en question ou non du système, c’est que peut être qu’ il y a une raison ?
    « Une infime portion de l’humanité », pas sur !
    Les derniers mots de l’auteur « La vérité n’a pas de frontière, elle est en chacun de nous ».
    Je pars du principe que c’est possible et là le programme de l’esprit humain ce déclenche et les axes de recherches se présente naturellement, je ne trouve pas que l’effort soit si énorme que cela, il faut peut être une certaine dose d’humilité.
    A bon entendeur salut.

  21. mike le 30 Mar 2010 à 22:20 21

    c’est vrai et même si maintenant de moins en moins de gens sont attirés par les religions officielles, j’ai parfois l’impression que certaines personnes préfèrent éviter les sujets et mettre la tête.. dans le guidon
    quand j’ai découvert la spiritualité d’Ostad Elahi, ça a été une vraie révolution intérieure, un choc émotionnel et pourtant un sentiment intérieur d’authentique, de come back home
    c’est tout un programme, une ouverture d’esprit incroyable, une réelle liberté de pensée qui m’a permis de redevenir vraiment moi même! mais bon allez l’expliquer! il me semble que c’est un long chemin de maturation du moi profond qui cherche à comprendre la vie…

  22. Chervin le 31 Mai 2011 à 21:42 22

    Cogitons a relevé d’intéressantes choses, et ses citations tirées de la Bible et du Coran ont tout particulièrement attiré mon attention. Cependant, il faut veiller à bien différencier certaines choses selon moi :

    Il convient de souligner le fait que dans la parole de Jesus à Jean : (Jean 14.6: « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ») Jésus s’adressait personnellement à Jean. A t-il dit aux Hommes la même chose ? Non.

    Il faut laisser les choses dans leur contexte, et dire que tous ceux qui n’ont jamais entendu parler du Christ sont foutus est à mon sens une mauvaise approche.

  23. Cogitons le 31 Mai 2011 à 23:55 23

    Je fais un hors-sujet, mais c’est assez rigolo de relire ses propres commentaires à plus d’un an d »intervalle. Le Cogitons de l’époque m’avait l’air assez en colère. Excès de caféine? Non que je ne sois plus d’accord avec lui sur le fond… Mais ce n’est plus tout à fait « moi ». Ce qui pose d’ailleurs le problème de l’identité. Qui sommes-nous? Le « Je » existe-t-il vraiment en tant qu’entité unitaire, à travers le temps, ce temps qui, comme l’ont noté les philosophes, n’est qu’un enchaînement de présents immobiles, comme l’est chaque image sur la pellicule d’un film… Je regarde une photo prise hier, et déjà, ce n’est plus « moi ». Je relis un texte de « moi », c’est un autre qui l’a écrit. Tout ceci est étrange et certainement moins trivial qu’on ne le pense parfois.
    Pour en revenir au propos de ce fil et pour répondre à Chervin, il convient effectivement de ne pas se tromper sur l’interprétation des textes. Mais qui détient la bonne interprétation, et de quelle autorité ? C’est d’ailleurs bien plus embêtant que cela, car nul ne sait même si ces paroles ont jamais été prononcées. Si nos livres de science ou d’histoire étaient aussi approximatifs que ne le sont les évangiles, nous en serions à mesurer l’hygrométrie avec un trombone à coulisse (désolé, je n’ai rien trouvé de mieux. D’ailleurs c’est peut-être possible).
    Enfin, je ne nous apprend rien. La « fragilité » des évangile est d’ailleurs bien connue des séminaristes modernes. Ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

  24. Roxanna le 29 Juil 2011 à 23:19 24

    Je trouve la pratique d’une spiritualité au quotidien bien difficile car cela demande énormément de persévérance ; il s’agit d’un travail de longue haleine, il n’y a pas de repos possible car nous sommes toujours soumis à des tentations qui nous sont bombardées constamment.
    Quelles sont les clés pour réussir à maintenir une spiritualité au sein de la société ?

  25. Fresh Prince le 04 Oct 2012 à 0:15 25

    Roxanna, je suis d’accord avec toi. Pour avoir essayé à de nombreuses reprises, je sais qu’il est impossible (ou presque) de suivre une pratique spirituelle au quotidien.

    S’il est possible, à court terme, de rester motivé et persévérant, on aura forcément tôt ou tard un gros raté, une grosse fatigue ou on oubliera, tout simplement, notre pratique.

    La clé pour réussir à maintenir une spiritualité au sein de la société au fil des années est selon moi d’avoir une foi profonde et sincère. Pour exemple, cela doit bien faire deux voir trois ans que je n’ai pas réussi à pratiquer plus d’une semaine d’affilé. Et cela fait également 5-6 mois que je n’ai PAS DU TOUT pratiqué. Pourtant, aujourd’hui me revoilà. Bien que n’ayant pas su / voulu pratiquer durant cette période, j’avais toujours au fond de moi cette voix qui me disait au moins de ne pas franchir un certain seuil, de ne pas dépasser les limites et de rester « digne » et respectueux.

    Si j’ai perdu plusieurs mois à me complaire dans mes plaisirs personnels et inutiles, j’ai toutefois su respecter, dans la limite du possible, le droit d’autrui – et cela, je le dois à « ma foi profonde ». Et aux vues de la société actuelle, j’estime que le simple fait d’être attentif à ne pas léser le droit d’autrui révèle une foi profonde (même si l’individu en question se proclame athée).

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