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« La mort n’est pas un mal » : Platon

Antonio Canova - Socrate beve la cicuta

Pour bien démarrer cette série « Réactivons nos classiques ! », nous commencerons par la fin, c’est-à-dire par la mort : celle de Socrate en l’occurrence, décidée par un tribunal athénien et immortalisée par Platon dans un de ses plus vibrants dialogues, l’Apologie de Socrate. Quelle leçon de sagesse pratique recèle cet événement pour l’intéressé ? Et pour nous qui redécouvrons ce texte aujourd’hui ?

***

En 399 av. J.-C., Socrate est condamné à mort par la cité d’Athènes. Accusé de ne pas croire aux dieux de la cité, accusé de leur préférer un Dieu intérieur (son daimon), dont il dit lui-même qu’elle est une voix divine s’adressant à lui pour le dissuader de s’engager dans certaines actions, accusé enfin de corrompre la jeunesse, celui qui n’a cessé d’encourager ses concitoyens à « perfectionner leur âme » ne réussit à convaincre de son innocence que 220 des 501 jurés appelés à juger de l’affaire. Preuve s’il en est qu’il n’était pas le beau-parleur décrit par ses accusateurs !

Dans l’Apologie de Socrate, Platon relate ce qu’aurait été le procès de Socrate. On y voit le philosophe répondant point par point aux accusations dont il fait l’objet. Le ton est digne, assuré, avec cette petite pointe d’ironie irrésistible qui caractérise celui qui dit la vérité tout en sachant ce que cette vérité peut avoir d’agaçant pour ceux qui ne la voient pas. On y voit Socrate faire le bilan de ce que fut sa vie pour en conclure, sans orgueil mais avec pour certains une petite touche d’insolence, qu’il n’y trouve rien qui mérite un tel châtiment. Pourtant, c’est avec une sérénité sidérante qu’il réagit à l’annonce de sa mort prochaine. De toute évidence, cet homme-là ne craint pas la mort ni d’ailleurs l’injustice. Et sous la plume de Platon, il s’en explique longuement, explorant l’idée que ce n’est pas tant la mort ni l’injustice subie qui sont à craindre, mais plutôt les représentations erronées que l’on s’en fait.

***

« […] [C]raindre la mort, Athéniens, ce n’est autre chose que se croire sage sans l’être, car c’est croire connaître ce que l’on ne connaît point. En effet, personne ne connaît ce que c’est que la mort, et si elle n’est pas le plus grand de tous les biens pour l’homme. Cependant on la craint, comme si l’on savait certainement que c’est le plus grand de tous les maux. Or, n’est-ce pas l’ignorance la plus honteuse que de croire connaître ce que l’on ne connaît point ? Pour moi, c’est peut-être en cela que je suis différent de la plupart des hommes ; et si j’osais me dire plus sage qu’un autre en quelque chose, c’est en ce que, ne sachant pas bien ce qui se passe après cette vie, je ne crois pas non plus le savoir ; mais ce que je sais bien, c’est qu’être injuste, et désobéir à ce qui est meilleur que soi, dieu ou homme, est contraire au devoir et à l’honneur. Voilà le mal que je redoute et que je veux fuir, parce que je sais que c’est un mal, et non pas de prétendus maux qui peut-être sont des biens véritables […]

Je veux vous raconter, comme à mes amis, une chose qui m’est arrivée aujourd’hui, et vous apprendre ce qu’elle signifie. Oui, juges (et en vous appelant ainsi, je vous donne le nom que vous méritez), il m’est arrivé aujourd’hui quelque chose d’extraordinaire. Cette inspiration prophétique qui n’a cessé de se faire entendre à moi dans tout le cours de ma vie, qui dans les moindres occasions n’a jamais manqué de me détourner de tout ce que j’allais faire de mal, aujourd’hui qu’il m’arrive ce que vous voyez, ce qu’on pourrait prendre, et ce qu’on prend en effet pour le plus grand de tous les maux, cette voix divine a gardé le silence ; elle ne m’a arrêté ni ce matin quand je suis sorti de ma maison, ni quand je suis venu devant ce tribunal, ni tandis que je parlais, quand j’allais dire quelque chose. Cependant, dans beaucoup d’autres circonstances, elle vint m’interrompre au milieu de mon discours ; mais aujourd’hui elle ne s’est opposée à aucune de mes actions, à aucune de mes paroles : quelle en peut être la cause ? Je vais vous le dire : c’est que ce qui m’arrive est, selon toute vraisemblance, un bien ; et nous nous trompons sans aucun doute si nous pensons que la mort soit un mal. Une preuve évidente pour moi, c’est qu’infailliblement, si j’eusse dû mal faire aujourd’hui, le signe ordinaire m’en eût averti.

Voici encore quelques raisons d’espérer que la mort est un bien. Il faut qu’elle soit de deux choses l’une, ou l’anéantissement absolu, et la destruction de toute conscience, ou, comme on le dit, un simple changement, le passage de l’âme d’un lieu dans un autre. Si la mort est la privation de tout sentiment, un sommeil sans aucun songe, quel merveilleux avantage n’est-ce pas que de mourir ? Car, que quelqu’un choisisse une nuit ainsi passée dans un sommeil profond que n’aurait troublé aucun songe, et qu’il compare cette nuit avec toutes les nuits et avec tous les jours qui ont rempli le cours entier de sa vie ; qu’il réfléchisse, et qu’il dise en conscience combien dans sa vie il a eu de jours et de nuits plus heureuses et plus douces que celle-là : je suis persuadé que non-seulement un simple particulier, mais que le grand roi lui-même en trouverait un bien petit nombre, et qu’il serait aisé de les compter. Si la mort est quelque chose de semblable, je dis qu’elle n’est pas un mal ; car la durée tout entière ne paraît plus ainsi qu’une seule nuit. Mais si la mort est un passage de ce séjour dans un autre, et si ce qu’on dit est véritable, que là est le rendez-vous de tous ceux qui ont vécu, quel plus grand bien peut-on imaginer, mes juges ? Car enfin, si en arrivant aux enfers, échappés à ceux qui se prétendent ici-bas des juges, l’on y trouve les vrais juges, ceux qui passent pour y rendre la justice, Minos, Rhadamanthe, Éaque, Triptolème et tous ces autres demi-dieux qui ont été justes pendant leur vie, le voyage serait-il donc si malheureux ? Combien ne donnerait-on pas pour s’entretenir avec Orphée, Musée, Hésiode, Homère ? Quant à moi, si cela est véritable, je veux mourir plusieurs fois. O pour moi surtout l’admirable passe-temps, de me trouver là avec Palamède, Ajax fils de Télamon, et tous ceux, des temps anciens, qui sont morts victimes de condamnations injustes ! Quel agrément de comparer mes aventures avec les leurs ! Mais mon plus grand plaisir serait d’employer ma vie, là comme ici, à interroger et à examiner tous ces personnages, pour distinguer ceux qui sont véritablement sages, et ceux qui croient l’être et ne le sont point. À quel prix ne voudrait-on, pas, mes juges, examiner un peu celui qui mena contre Troie une si nombreuse armée, ou Ulysse ou Sisyphe, et tant d’autres, hommes et femmes, avec lesquels ce serait une félicité inexprimable de converser et de vivre, en les observant et les examinant ? Là du moins on n’est pas condamné à mort pour cela, car les habitants de cet heureux séjour, entre mille avantages qui mettent leur condition bien au-dessus de la nôtre, jouissent d’une vie immortelle, si du moins ce qu’on en dit est véritable.

C’est pourquoi, mes juges, soyez pleins d’espérance dans la mort, et ne pensez qu’à cette vérité, qu’il n’y a aucun mal pour l’homme de bien, ni pendant sa vie ni après sa mort, et que les dieux ne l’abandonnent jamais. Car ce qui m’arrive n’est point l’effet du hasard, et il est clair pour moi que mourir dès à présent, et être délivré des soucis de la vie, était ce qui me convenait le mieux ; aussi la voix céleste s’est tue aujourd’hui, et je n’ai aucun ressentiment contre mes accusateurs, ni contre ceux qui m’ont condamné, quoique leur intention n’ait pas été de me faire du bien, et qu’ils n’aient cherché qu’à me nuire ; en quoi j’aurais bien quelque raison de me plaindre d’eux. »

Réactivons nos classiques !

Certes, nous ne sommes pas Socrate, mais nous sommes tous, comme lui, assurés de notre mort plus ou moins prochaine et de celle de nos proches ; comme lui, nous pouvons réfléchir à la manière d’envisager la mort et choisir de penser à elle, non pas pour nous en attrister, mais pour décider de la manière la plus juste et rationnelle de passer le temps que nous avons à vivre. Comme lui, nous avons tous dans notre entourage des personnes qui, consciemment ou non, ne nous veulent pas du bien et comme lui, nous avons à décider de la façon dont nous allons réagir dans de telles circonstances, que ce soit dans nos actes ou dans les pensées que nous choisirons de ruminer à l’égard de nos ennemis ou des coups du sort. C’est dans cette optique que nous vous invitons à relire ce texte et à partager vos réflexions dans les commentaires.

Crédits photos : Sailko – Own work, CC BY 3.0, wikimedia.


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13 commentaires

  1. A. le 08 Fév 2022 à 7:50 1

    Merci de ces passages que je ne connaissais pas. Sauf erreur, le plus on se rapproche de la perfection, le plus on ressent de la compassion pour ceux qui nous veulent du mal.

    Donc les quelques lignes ci-dessous mettent en exergue la noblesse de Socrates: « je n’ai aucun ressentiment contre mes accusateurs, ni contre ceux qui m’ont condamné, quoique leur intention n’ait pas été de me faire du bien, et qu’ils n’aient cherché qu’à me nuire ; en quoi j’aurais bien quelque raison de me plaindre d’eux ».

  2. joubi le 08 Fév 2022 à 12:24 2

    Merci pour cette publication et l’opportunité de réfléchir et d’échanger sur ces questions.

    Si je pars du Principe que Dieu est bon et qu’il est partout et dans tout, alors je dois admettre que toute chose est un bien. Et, par conséquent, que le mal ne peut exister que dans ma façon de penser, voir, parler et agir dans le monde.

    S’il m’arrive de juger une chose, une personne ou un événement comme étant un mal, il me faut alors travailler sur moi-même pour changer de regard (ou de disposition mentale) et trouver le bien qui réside et préside en toute chose.

    Pour ce faire, j’utilise personnellement une technique que l’on pourrait nommer la technique du miroir. Tout comme un miroir inverse systématiquement l’image qui s’y reflète, dès que mon mental vois les choses extérieures négativement, j’inverse la pensée négative qui habite mon espace mental à cet instant. « La mort est un mal » devient alors « la mort est un bien », puis, je médite sur cette phrase inversée, comme le fait Socrate dans l’article, pour trouver en quoi cette pensée inversée peut être vraie.
    Lorsque j’arrive à appliquer ce mécanisme sur tous mes jugements négatifs, alors mes ennemis deviennent mes amis et un événement que je déplorais se transforme en bienfait. Ce monde devient comme un paradis.

    L’autre aspect de cette technique du miroir, c’est qu’elle me permet de révéler ma myopie ou ma presbytie mentale, c’est-à-dire la façon dont mon mental, comme un miroir mal ajusté, a tendance à déformer la réalité intrinsèque des choses. Consciente de cela, je peux alors ajuster ma façon de voir les choses, les êtres et la vie, jusqu’à obtenir la vue juste, pour être dans le vrai.
    Ce nettoyage de mon miroir mental est un travail de longue haleine. Un travail de chaque jour et de toute une vie.
    C’est aussi une grâce inestimable. Je suis profondément reconnaissante.

  3. Ia le 08 Fév 2022 à 14:47 3

    Quel délice, quelle merveille!
    Que ce soit le propos qui résonne en moi et m’emplit d’un sentiment de paix tout en conférant force, courage et oui, honneur mêlé d’humilité, ou aussi ce langage si noble et si juste.
    Quel beau défi de reprendre nos classiques, et de les relire avec une vision spirituelle.
    Et d’en appliquer les leçons dès à présent.
    Merci

    1. Radegonde le 10 Fév 2022 à 2:18 3.1

      Grace à la vision spirituelle que j’essaye d’avoir sur les choses, je vieillis en acceptant plus facilement ma fin , qui se rapproche.
      Et je pense aussi à ne pas laisser derriere moi une situation materielle compliquée, aussi mes funerailles sont elles reglées, ainsi que celles de mon conjoint.
      De plus, je cherche à allerger ma vie des nombreux objets qui se sont accumulés au fil des ans. Ayant dû vider des appartements après decès j’en connais la peine et la lourdeurs de ces signes de vie abandonné
      .Aussi, je m’inspire de nos voisins scandinaves qui nous invitent à ne garder que le minimum avec soi en fin de parcours, pour mieux abandonner notre chrysalide , et rejoindre l’Autre Monde.

      1. Ia le 11 Fév 2022 à 11:47 3.1.1

        C’est si beau Radegonde. Oui, c’est un beau projet tel que vous le présentez ce travail sur l’allégement et de faciliter les choses pour les autres qui resteront derrière.

  4. Sophie A le 10 Fév 2022 à 10:15 4

    « je n’ai aucun ressentiment contre mes accusateurs, ni contre ceux qui m’ont condamné, quoique leur intention n’ait pas été de me faire du bien, et qu’ils n’aient cherché qu’à me nuire ». L’idée que « tout ce qui vient de Lui est un bien » aide en effet à lutter contre le ressentiment que l’on éprouve naturellement envers ceux qui nous font du mal. Dernièrement une expérience m’a aidé à travailler en ce sens. Une personne cherche depuis quelque temps à me décrédibiliser auprès de mon entourage, et je suis dans l’incapacité d’y faire quoi que ce soit. En y réfléchissant, j’ai pris conscience que 1) je ne connais pas l’intention de cette personne ; et 2) même si son intention « n’est pas de me faire du bien », le résultat m’est en réalité spirituellement favorable(pour peu que j’adopte une réaction appropriée). D’une part, cette situation me donne l’occasion de lutter contre la rancœur et d’autre part, j’ai pu prendre conscience à cette occasion que certaines personnes que je croyais amies ne l’étaient pas. J’y ai vu aussi une occasion de lutte contre l’orgueil et d’autres choses encore, qui me montrent que cette « injustice » apparente m’est en réalité spirituellement très favorable.

    1. A. le 11 Fév 2022 à 8:29 4.1

      Merci de votre commentaire.

      >le résultat m’est en réalité spirituellement favorable(pour peu que j’adopte une réaction appropriée).
      Je vous rejoins sur ce point. Moi j’ai vécu une série inexorable de dégradation dans ma vie professionnelle. J’étais directeur de « business unit » et on m’a dégradé dans mon rôle jusqu’à réduire mes fonctions. Cela fait 12 ans que ça dure. Tous les ans ils m’ont enlevé des responsabilités et réduit mes degrés de liberté. Ils ne peuvent presque plus rien m’enlever, car autrement je finirais par passer les journées à rien faire du tout. Eh bien, cette expérience pénible d’un point de vue materiel, était très bénéfique d’un point de vue spirituel: diminution drastique de mon orgueil, détachement, patience, plus de temps libre pour m’occuper de ma famille et de ma spiritualité etc… Je n’aurais jamais cru pouvoir supporter cela et être aussi léger et apaisé.

  5. Bernard le 13 Fév 2022 à 19:59 5

    Merci pour ce texte. Comme beaucoup j’ai attrapé le Covid-19 et c’est vrai que ce virus questionne à court terme l’équilibre de nos sociétés et le rapport que nous avons avec la mort. C’est une question d’actualité qui nous pousse à réquisitionner nos priorités et nos valeurs !

    1. mahaut le 16 Fév 2022 à 10:40 5.1

      J’ai eu deux fois le covid, pas de la même souche. J’avais pourtant acquis une très très forte immunité naturelle, avec un haut taux d’anticorps, à l’issue de cette premiere infection, …. Merci à tous ces médecins louables et valeureux qui ont su soigner.

      Cette nouvelle maladie a été pour moi, en tout point semblable à l’époque où j’avais contracté la diphtérie. Dès que cette maladie se fût manifestée, un très bon médecin sachant diagnostiquer et prescrire, fût à mon chevet pour soigner et je suis encore là.

      Au cours de cette récente période, à aucun moment, je n’ai craint la mort, car n’étant qu’une âme, telle une chrysalide suspendue à son fil, dans l’espérance de sa future métamorphose,…. je persévère dans mon attendre de prendre mon envol pour accomplir ma destinée et retourner à notre Créateur. Mon Dieu, aidez-moi pour que je sois devenue plus sage et plus généreuse.

      1. MIA le 23 Fév 2022 à 11:50 5.1.1

        Je me retrouve dans vos remerciements : merci à tous ces médecins et soignants qui travaillent pour nous avec l’aide de Dieu. J’aime beaucoup votre intention de persévérer jusqu’à retourner à notre Créateur et comme vous je m’y efforce. Mais si je participe ici c’est parce que j’ai été émue et touchée de votre prière qui termine votre message : et j’ai prié comme vous espérant atteindre aussi sagesse et générosité un peu plus.

  6. cogitons le 23 Fév 2022 à 23:34 6

    Moi je veux bien mourir, mais de rire. Parce que faire face à sa propre mort, comme je l’ai expérimenté, c’est pas rigolo. Pardonnez-moi de ne pas être tout en soumission et spiritualité. Oui, la mort, en tant que telle, quelles que soient nos croyances (ou leur absence), n’est rien. Ni plus ni moins que s’endormir, et ne pas se réveiller (ou se réveiller dans un ailleurs). Mais son idée, son attente, la pensée, le chagrin qu’on peut causer à autrui, et bien évidemment, les nombreux désagréments qui peuvent y mener… c’est une autre paire de manches, en tout cas, pour un quidam comme moi. Et si tous ces médecins se démènent pour nous l’éviter, j’aurais mauvaise grâce à leur dire  » mais mon cher, ne vous donnez donc pas tant de mal ! La mort n’est rien !  » Je me sens très humble, face à la grande faucheuse… tout petit… tout trouillard… Je lui dis  » si tu dois me faucher, fauche moi vite, et bien « . Comment se comportera-t-on, quand nous serons dans les tranchées, il me semble présomptueux, pour soi-même, de l’affirmer. En tout cas, telle a été mon expérience, pour l’instant : se réfugier en Dieu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre… Pas très reluisant, d’un certain côté, d’implorer Dieu quand le bateau coule, pour l’oublier aussitôt que le soleil revient… Apprendre de cette expérience, et la garder en soi pour progresser. Même ça, c’est difficile… Bon courage à tous. 

  7. Radegonde le 28 Mar 2022 à 19:21 7

    Je pensais au jour où je me suis réveillée dans une chambre d’hôpital, suite à une opération un peu longue, pour ôter un cancer. J’avais des tubes partout, et un masque pour respirer…
    A ce moment là, mon corps était douloureux et je ne pouvais pas bouger.
    Je n’avais pas envisagé la mort avant l’opération, mais elle ne me faisait pas peur dans ces conditions de maladie, presque un soulagement. Et pourtant l’instinct de vie à repris le dessus. Aussi, j’ai demandé de l’aide pour continuer à récupérer un peu plus de mobilité, jour après jour, et reprendre le cours de ma vie.

  8. Bolo le 23 Juin 2022 à 21:56 8

    Comment ce texte peut nous être utile? Je me suis posé la question.

    Socrate peut philosopher pour au moins 2 raisons : D’abord c’est son job, ensuite il est condamné à mort. Ce qui est rarement le cas avec les personnes sur ce forum. On peut imaginer tout de même, quand on est en soins palliatifs, par exemple, et que l’on sait inexorablement qu’elle va être l’issue, que l’on puisse avoir la sagesse de prendre la mort effectivement comme un bien.

    Sinon, on se retrouve face à notre instinct de survie, qui nous pousse à chercher à vivre à tout prix, dans tous les autres cas. Et c’est complètement en accord avec les préceptes divins, dans la mesure où toute épreuve passée sur terre est autant de charge causale en moins à porter de l’autre côté. Il ne faut pas vouloir mourir intentionnellement.. Alors à quoi servirait le fait de savoir que la mort n’est pas un mal ?

    J’ai l’impression, pour ma part, que c’est une préparation mentale, bénéfique si on y pense régulièrement, pour encore 2 raisons :

    La première, c’est que, effectivement si on passe près d’un événement qui peut nous coûter la vie, genre une opération grave ou une maladie à risque létal, mais qui nous laisse le temps de penser, on peut philosopher et se préparer. Et c’est utile, pour l’avoir expérimenté.

    La deuxième, pour moi encore, c’est justement de pouvoir relativiser la mort des autres, des proches, ceux qui nous font défaut, ceux qui vont nous blesser par leur absence. L’absence ça fait mal, autant de pas y rajouter l’incompréhension ou le sentiment d’injustice. Si la mort c’est pas grave, la mort c’est inexorable, profitons un max de la vie pour préparer l’après.. Et essayons de nous réjouir pour ceux qui sont passés de l’autre côté. Notre tour viendra, inexorablement.

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