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Spiritualité, spiritualité naturelle

Par , le 9 Mai. 2008, dans la catégorie Conceptothèque - Imprimer ce document Imprimer - English version
Spiritualité

La spiritualité désigne couramment tout ce qui touche à la vie de l’esprit, ce qu’on appelle parfois la « vie intérieure ». Le caractère extrêmement vague d’une telle caractérisation autorise évidemment toutes les associations et tous les amalgames. Lorsqu’il est question aujourd’hui de spiritualité, nous entendons tout et son contraire : de la vie monastique aux ateliers yoga, en passant par l’alchimie, le Tao, le tarot ou le voyage astral… Le supermarché des croyances et des spiritualités ne s’embarrasse pas des contradictions : même l’athéisme peut se réclamer d’une certaine idée du spirituel.

Ostad Elahi l’entend pour sa part en un sens beaucoup plus précis, qui rejoint l’usage religieux ou mystique traditionnel. Il s’agit en effet, tout d’abord, de la vie de l’esprit considéré dans sa nature propre, distincte des choses corporelles et notamment, pour ce qui concerne l’homme, de sa part animale. Mais la spiritualité n’est pas séparable du projet d’une transformation de soi, et de toutes les pratiques qui permettent, à travers une telle transformation, d’atteindre une connaissance et une perspective supérieure sur soi-même et sur le monde. La « vie » de l’esprit doit être orientée ; l’idée de perfection définit une telle orientation.

Pour résumer, on peut dire que la spiritualité, au sens où l’entend Ostad Elahi, implique deux thèses principales :

  • l’homme a une nature bidimensionnelle, son moi réel est de nature spirituelle ;
  • cette part spirituelle de l’homme est capable de se transformer suivant des schémas de développement adaptés à sa nature, qu’il est possible de connaître et sur lesquels il est possible d’intervenir activement.

Toute idée de la spiritualité qui perdrait de vue l’un de ces deux points manquerait de fait son objet. Ce qui permet déjà de faire le tri parmi la variété des pratiques et des discours hérités des traditions religieuses du passé, ou réinventés à l’époque contemporaine. La spiritualité définie par Ostad Elahi comme « spiritualité naturelle » se distingue notamment des approches étroitement techniques – et souvent dévoyées – de la spiritualité (méditation, recherche d’expériences exceptionnelles ou d’états de conscience modifiés, etc.), mais également des approches strictement spéculatives ou philosophiques (métaphysique, gnose érudite, etc.). Envisagée comme une discipline à part entière, impliquant simultanément une connaissance et une pratique, la spiritualité n’est pas une technique de bien-être destinée à soulager les maux de la vie moderne ; elle a pour objet privilégié les conditions du développement ou du perfectionnement de l’âme.

Décrire la spiritualité comme « naturelle » revient alors à faire valoir trois points :

  1. La spiritualité doit correspondre à la nature véritable de l’être humain, c’est-à-dire à sa constitution, à ses dispositions et à ses besoins profonds.
  2. Elle doit être adaptée à l’esprit et aux mœurs de l’époque, et aux situations les plus ordinaires de la vie, par différence avec les formes de spiritualité qui cherchent à ressusciter artificiellement des formes de vie caduques, ou même avec la spiritualité classique incarnée par la plupart des grands saints et mystiques du passé, et qui privilégiait systématiquement l’émotionnel aux dépens du rationnel.
  3. Enfin, et ce point est lié au précédent, la spiritualité doit être conforme à l’exigence rationnelle de compréhension, d’analyse et d’expérimentation. Elle rejoint en ce sens l’esprit de toute science. Elle est, littéralement, la « médecine de l’âme ».

Cette dernière idée a été développée de manière systématique par B. Elahi, notamment dans La Spiritualité est une science et dans Médecine de l’âme. La médecine de l’âme définit les conditions d’une croissance équilibrée et harmonieuse du soi réel, qui peut être décrit comme un organisme psycho-spirituel.

Que la spiritualité soit une science, qu’elle porte comme toute science sur des phénomènes objectifs, présentant une stabilité suffisante pour être abordés de manière expérimentale, cela implique en particulier que le principe de causalité y joue un rôle essentiel. Le processus de maturation du soi qu’on appelle « perfectionnement » obéit à des enchaînements de causes et d’effets repérables, sur lesquels nous pouvons agir, et qui définissent, au-delà de nous-même, tout un écosystème régi par des lois propres.

Une autre conséquence notable de cette caractérisation de la spiritualité est qu’elle nous délivre de la tentation de céder au culte du passé en fétichisant des principes ou des formes plus ou moins bien comprises  : elle oblige en effet à admettre la possibilité de nouvelles avancées, de nouvelles découvertes dans le domaine des questions spirituelles. La spiritualité n’est pas un supermarché, c’est un chantier ouvert que chacun peut investir à condition que les enjeux en soient clairement définis.


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19 commentaires

  1. Coquelicot le 20 Août 2010 à 20:44 1

    Parfois, j’ai parfois peur de privilégier le rationnel à l’émotionnel… J’ai peur de perdre ce lien personnel et individuel avec le créateur… ce lien presque enfantin qui me permet de parler, pleurer, de rire et parfois me fâcher contre Dieu.

    D’ailleurs, les rêves mystérieux, les miracles, les prédictions et les états paranormaux me paraissent, à prime abord, tellement plus captivants que la science rigoureuse du spirituel : le respect des droits, les rétributions dans l’autre monde et le combat constant contre les tentations animales.

    Mais je me console en me disant qu’une approche rationnelle implique aussi réflexion, connaissance, maturation et éventuellement transformation de mon âme… mais comme une enfant, je m’impatiente parfois 😉

  2. mike le 22 Août 2010 à 0:39 2

    @coquelicot
    l’un n’empêche pas l’autre, ces états agréables peuvent être ressentis également par cette approche scientifique et rationnelle qui paraît de prime abord austère mais c’est comme le mathématicien qui planche sur une formule pendant des années et tout d’un coup il trouve la clé du problème; son état de bonheur mérité est immense et sans cesse renouvelable et probablement plus profond que le bébé qui tête le sein de sa mère dans une totale béatitude hypo consciente. C’est comme l’étudiant qui réussit un concours, il savoure sans cesse ce plaisir qu’il ressent comme un bonheur immense qu’on ne peut pas lui ôter. Son travail l’a fait mûrir, il acquiert un état de conscience supérieur à la simple satisfaction d’un besoin biologique ou émotionnel qui se complaît de son état et qui parfois peut-être totalement faussé; vaut mieux avancer sur des bases rationnelles solides que des émotions chimériques… et quand l’œil spirituel apprend à voir, il voit aussi des sortes de « miracles », les prédictions chaque jour mais ne les a pas cherchés, elle viennent comme une confirmation de sa pratique et n’ont pas une base de travail. Et puis on reste prisonnier de ses émotions alors que le perfectionnement de l’âme augmente notre potentiel de liberté…Et puis celui qui lutte, pleure aussi devant son Créateur tellement il se voit infime devant Lui mais il ne pleure pas parce qu’il n’a pas eu telle ou telle chose qu’il désirait ou qu’il n’a plus d’émotion ; et puis plus on travaille sur nous sincèrement, plus on se rapproche de notre Créateur, plus notre relation à Lui augmente parce qu’on sent vraiment Sa présence et son aide, sans laquelle notre lutte serait encore plus difficile…

  3. radegonde le 22 Août 2010 à 16:58 3

    Besoin de garder « le contact » avec Lui tous les jours..
    peur d’oublier et de me complaire dans une matérialité trop attirante.. de me souvenir de LUI uniquement quand tout va mal…

  4. Camille le 28 Août 2010 à 23:05 4

    @Coquelicot
    La réponse de Mike est très riche et j’hésite à ajouter quelque chose, mais j’aimerais quand même partager cette expérience. Je ne suis pas une scientifique de formation, il y a tout un pan du vocabulaire scientifique qui m’est tout à fait étranger et j’avais aussi sans doute des a priori négatifs liés à quelques mauvais souvenirs de ma scolarité. Rien, en bref pour m’inciter à trouver intéressante la démarche d’aborder la spiritualité comme une science. Pourtant, je me suis fait violence parce que je sentais bien qu’il y avait là quelque chose qui me correspondait tout à fait et je me suis rendue compte peu à peu que, en fait, je ne pouvais pas faire autrement. Il fallait que je comprenne. Et voilà qu’un jour au détour d’une phrase « banale » et lue des dizaines de fois déjà, j’ai eu comme une révélation, une fulgurance: c’est génial! Tout ça, ça tient ensemble complètement, ça englobe tout, c’est valable pour absolument tout le monde, aucun exclu! La sensation était géniale. Après, on peut analyser, nuancer, relativiser, mais l’essentiel y était: ce que j’ai ressenti ce jour-là était tellement fort que c’était pour de bon. Je crois que j’ai compris quelque chose et c’était un grand bonheur, bien plus grand que les ivresses de toutes sortes que j’avais pu ressentir jusqu’alors. Je crois aussi que c’est venu parce que j’avais fourni un réel effort de compréhension: je me suis concentrée, j’ai réfléchi, j’ai essayé de comprendre, je me suis cassé la tête, ma lecture n’était pas juste théorique. Quand je me remémore cet instant, j’éprouve quelque chose de très profond. Quelquefois, l’émotion remonte et c’est toujours aussi agréable tout en étant différent parce que depuis, j’ai appris plein d’autres choses. C’est-à-dire que je n’essaie pas du tout de retrouver cette sensation que j’aurais cultivée avec une sorte de nostalgie, je la retrouve régulièrement, en découvrant d’autres choses et quand j’ai l’impression d’avancer. Comme dit Mike, « ça vient » et on est submergé par une vague de gratitude pour la Source de telles émotions, et on ne regrette pas les longs moments de galère qui ont pu les précéder ;), on en redemande, même!
    Tout ça pour dire que pour moi le rationnel n’a pas tué l’émotionnel, je crois même qu’il l’a développé, mais autrement, et sans exclure « ce lien presque enfantin qui me permet de parler, pleurer, de rire et parfois me fâcher contre Dieu », bien au contraire.

  5. Cogitons le 29 Août 2010 à 13:13 5

    Discussion intéressante et cruciale. Je trouve que Radegonde illustre parfaitement le problème que pose Coquelicot. Son cri du coeur m’interpelle. La racine de la foi, me semble-t-il, est émotionnelle: un cri du coeur. Sinon, ce n’est pas de la foi, c’est un calcul (le pari de Pascal). Peut-être le « calcul » est-il tout aussi valable que la « foi », je n’en sais rien. Quoi qu’il en soit, il faut savoir ce que l’on veut, et comprendre notre popre nature, car nous sommes tous différents. Savoir si, en nous, le « calcul » tue la « foi », et si tel est le cas, dans quelles proportions cet homicide est acceptable.
    Ma conclusion est qu’il faut à tout prix faire vivre ce cri, attiser la flame, chacun selon ses moyens et sa sensibilité. Parce que par la raison raisonnante, il est assez aisé (pour l’instant) de démonter point par point tout système philosophique et toute conception métaphysique.
    Tant que nous demeurons dans l’obscurité, c’est à dire, tant que les progrès de la science n’imposeront comme une évidence l’existence du Créateur (quel qu’il ou elle soit – je me méfie de nos petits anthropomorphismes du moment, inévitables, mais forcément sujets à l’obsolescence), la raison, seule, ne peut nous éclairer, nous orienter, sur ce chemin là. Il nous faut l’amour, l’attirance, le désir, la tristesse, la nostalgie, le « longing », terme anglais qui décrit le mieux cet état, cette sensation.
    Nous sommes pris entre le crépuscule du mysticisme et l’aube, peut-être, de la science du divin, appelée ici « spiritualité naturelle ». Tant que cette science ne sera pas validée universellement par l’expérience, et je parle ici surtout d’expérience objectives, extérieures à la personne, non « psychologiques » (la chimie, par exemple), il faut résolument faire vivre, soigner, honorer et stimuler le cri du coeur, le « longing », afin qu’il devienne non l’ennemi de la raison, ni sa victime, mais son compagnon de route.

  6. MIA le 29 Août 2010 à 21:48 6

    @ comité
    Je rebondis sur cette idée : -de nouvelles avancées, de nouvelles découvertes – cela permet de faire le lien entre le passé et le présent et de percevoir les évolutions,les progrès. Cette vision constructive est définitivement positive et me rassure quant à l’avenir : je sais d’ où je viens et je sais vers où je vais …

  7. MIA le 29 Août 2010 à 21:51 7

    @ Coquelicot
    Est-ce possible de perdre le lien avec le Créateur parce qu’on privilégie le rationnel ?
    J ai l impression, à partir de mon expérience, que plus on Le connait plus on est proche de Lui ………et cela passe par la compréhension, l’ intellect, le rationnel
    Si notre pensée est proche de La Pensée de Dieu alors on est plus proche de Lui et le lien est plus fort : c’est de la logique, non ?

  8. MIA le 29 Août 2010 à 21:52 8

    @ Coquelicot et Mikele
    On pleure parfois de joie de voir son Aimé
    C’est une émotion bien positive

  9. MIA le 29 Août 2010 à 21:52 9

    @ Radegonde
    Quelle problématique……
    Oui
    alors quelles pistes ou solutions
    quand la matérialité est trop attirante ?

  10. mike le 29 Août 2010 à 22:13 10

    c’est vrai il faut garder les deux probablement… de toutes les façons c’est inéluctable puisque c’est inhérent à l’être humain : l’émotionnel envers le divin est une manifestation d’une instance qui s’appelle le surça et si on reprend le modèle du soi selon B. Elahi (voir conférence sur ce site), il faut quand même se méfier du surça qui a tendance à vouloir trop d’émotionnel dans notre approche du divin et donc nous dévie du chemin le plus direct et probablement le plus utile à notre maturation…le plus important est d’apprendre à se connaître et à maîtriser nos différentes instances (ça ou surça), c’est la recherche du juste milieu…le surça doit apporter la motivation mais pas être un but, si vous privilégiez le ‘longing’ (Cogitons) vous risquez d’aller soit vers le ‘Spleen’ soit vers l’état ‘Zen’, ni l’un ni l’autre font avancer en tant qu’objectif de connaissance de soi (même si on peut les avoir ressentis en tant qu’expériences), de plus vous fermez la porte à ceux qui pense ne pas avoir ‘la foi’; je dirais que le ‘bon calcul’ (= recherche de l’équilibre) ne tue pas la foi mais la fortifie et la transforme en certitude… c’est comme pour l’approche scientifique de la spiritualité, elle nourrit et fortifie la foi ; et même si l’existence du divin était validée par l’expérience scientifique, on aurait toujours le choix d’y croire ou non, et c’est bien la mise en application de ces principes qui peut apporter à tout un chacun la certitude personnelle qu’elle est juste (ex. je crois aux mathématiques parce que l’on arrive à démontrer des faits maintenant vérifiables par l’expérience mais je peux ne rien y comprendre et avoir le niveau d’un collégien qui n’a pas du tout la certitude que les mathématiques servent à grand chose…mais si je deviens agrégé de mathématiques alors mon regard est différent, ma foi en cette science arrive pratiquement à maturation…). En spiritualité, je pense que c’est pareil, on ne prouvera rien à celui qui ne cherche pas à comprendre.

  11. Saule le 29 Août 2010 à 23:09 11

    @Cogitons et Coquelicot:

    C’est vrai qu’on est tous différents. Personnellement, c’est l’excès émotionnel qui me fait peur, je ne le comprends pas et je m’en méfie. Mais comme dans toute chose, je pense qu’une vie spirituelle saine implique de trouver l’équilibre entre l’émotionnel et le rationnel, alors que j’ai tendance à privilégier le rationnel.
    Si vous avez des idées pour renforcer l’émotionnel, je suis preneuse. On peut avoir la foi, avoir un lien personnel et intime avec le Créateur, sentir un certain « longing » pour la demeure originelle, sans pour autant ressentir l’amour, la passion, l’attirance, le désir et toutes ces émotions qui font peur aux âmes moins sensibles.
    Alors comment faire pour faire naître et grandir l’amour et l’émotion pour le divin lorsqu’on est plutôt rationnel?

  12. Joseph Locanda le 29 Août 2010 à 23:12 12

    Emotion et raison ne s’oppose pas à mon sens. La raison ne tue pas la foi. Je trouve au contraire qu’elle l’attise. La foi qui relève de l’émotion et qui est un don de Dieu a sa propre existence y compris contre la raison. Si elle est sincère, la raison ne peut rien contre elle. Si elle est juste que la raison est bien orientée, éduquée, elle va renforcer la force de la foi en lui apportant des arguments rationnels qui vont la consolider. Je suis d’accord avec Mia que la raison permet d’aller au-delà de la foi en nous rapprochant de Dieu par la pensée.

  13. Cogitons le 30 Août 2010 à 11:37 13

    « La raison ne tue pas la foi ». Si, souvent, l’histoire nous le montre. En Occident, le déclin du religieux et du spirituel a été provoqué par l »avènement de la « raison », le développement des sciences matérielles et de la connaissance, et de philosophies matérialistes (qui existaient déjà chez les Grecs, d’ailleurs), d’Hobbes, à Voltaire, à Darwin, à Freud, et bien d’autres. Les « lumières » ont chassé l’obscurantisme, mais elles ont aussi chassé « Dieu ». Tant mieux, d’ailleurs. Je ne regrette pas ce « Dieu » là. Vive la laïcité, vive la liberté, et une infinie reconnaissance à ceux qui se sont sacrifié pour elle.
    Prenons une autre analogie: la sensibilité artistique. Quand une musique, un tableau, un paysage vous transporte, faites-vous appel au raisonnement? Pas vraiment. Quand vous tombez amoureux, faites vous appel au raisonnement? Non plus. Ce sont des sentiments, des émotions. Souvent aussi nobles, que beaux, que fragiles, que fugaces. Je dis simplement, c’est mon expérience personnelle, qu’il faut prendre garde à ne pas tuer l’émotionnel, le mystique en soi, le cri du coeur. Ne pas le prendre de haut, le réprimer, comme s’il s’agissait d’un enfantillage. Ni le sacrifier sur l’autel de la rationalité. Je n’en fais pas une règle générale. A chacun de s’observer soi-même et de tirer ses propres conclusions. Bref, je propose, dans ces temps de frimat, la fondation de la LPES – Ligue de Protection de l’Emotionnel dans le Spirituel 😉
    Comment garder la flamme? Je ne suis pas un expert, ce serait plutôt l’inverse, mais il me semble que les moyens sont infinis, et dépendent, une fois de plus, du moment et de la sensibilité de chacun. Se lever parfois très tôt, alors que le monde dort, bousculer la routine, pour passer un instant avec « Dieu », accompagné de musique, de lecture, d’écriture, que sais-je. Bousculer la routine, voilà qui me semble clé.

  14. Camille le 30 Août 2010 à 11:43 14

    Ça a déjà été dit plusieurs fois, mais je le répète avec bonheur, ces échanges sont une mine où puiser des éléments qui nous aident à mieux comprendre et à mieux nous connaître. C’est formidable comme les autres arrivent à mettre des mots sur des choses qu’on ressent confusément soi-même. C’est précieux, un lieu comme ça où on peut s’exprimer sincèrement, avouer ses questionnements sans crainte d’être jugé, dire ce qu’on ressent, simplement, sans calcul, avec le seul souci de faire avancer la réflexion dans cet immense champ d’expérimentation qu’est la science spirituelle.
    @Saule (comment faire pour faire naître et grandir l’amour et l’émotion pour le divin lorsqu’on est plutôt rationnel?) Comme dit Mike, « ça vient ». C’est ce que j’ai voulu montrer avec l’expérience que je raconte, et comment j’ai été prise ‘par surprise’. La pudeur m’empêche de mettre le mot ‘amour’ sur ce que j’ai vécu, mais je crois bien qu’il y a de ça, en tout cas, une forme de. Évidemment, quand je lis des poèmes mystiques ou même des lignes de certains qui s’expriment ici, je me sens bien loin des transports des uns et des autres, mais sans doute que je ne saurais pas les gérer. Je crois qu’on a droit chacun à la dose d’amour qui nous convient pour avancer, juste ce qu’il faut pour entretenir notre motivation.

  15. mike le 30 Août 2010 à 23:09 15

    on ne tue ni l’une ni l’autre, (foi et raison), l’essentiel est l’équilibre entre les 2 et c’est le plus dur en ce moment ; et normalement si la raison est saine, elle renforce la foi et permet à l’émotionnel de garder sa place pour la motivation… mais c’est vrai qu’en ces temps un peu froids, il faut laisser plus de champ à l’émotionnel pour bousculer la routine… mais ceci est un choix raisonné d’ailleurs qui vient de l’analyse d’une situation générale que l’on applique dans un cas personnel.

  16. chat31 le 31 Août 2010 à 6:44 16

    @Saule

    « comment faire pour faire naître et grandir l’amour et l’émotion pour le divin lorsqu’on est plutôt rationnel »

    Je pense que l’on peut approcher cette question de façon pratique, pour ma part c’est ce que j’ai essayé de faire et j’en ressens les effets:

    l’amour et l’émotion que l’on ressent pour une personne ‘normale’ se développe en son contact, au jour le jour en apprenant chaque jour un peu plus d’elle et en essayant de se rapprocher d’elle. C’est a peu près la même chose avec le Divin: il faut Le considérer comme une personne qui nous est à la base chère et que l’on a envie de mieux connaitre et à qui l’on veut plaire; dès lors, on peut se L’imaginer à nos côtés, discuter avec Lui en permanence, Le consulter pour ‘guider’ nos pensées et nos actes, parce que ce que l’on cherche est Sa satisfaction. Progressivement, Sa présence se ressent dans tout ce que l’on fait et dans tout ce qui nous arrive, et lorsque l’on agit dans le sens de Son contentement (lorsque l’on écoute notre conscience, entre autre) on ressent une chaleur à l’intérieur de nous-mêmes, cette chaleur que l’on ressent lorsque l’on sait que l’on a fait le bon choix ou que l’on a intégralement compris un problème qui se présentait à nous.

    Se l’imaginer constamment à nos cotés peut sembler au début abstrait et demande peut être un effort d’autosuggestion: ce n’est pas toujours évident de chercher à satisfaire et d’aimer une entité non palpable…mais il faut essayer de se comporter comme si c’était un être dont vous êtes amoureux(se) et pour qui, comme au début de toute relation, vous êtes prêt(e) à tout pour lui plaire. Et le Divin étant infiniment plus clément et généreux qu’un être humain, ce que l’on obtient en échange de nos efforts est bien plus délectable qu’un sentiment amoureux banal.

    L’idée que le rationnel et l’émotionnel sont complémentaires, et que le premier ‘attise’ le second se concrétise à mon avis à travers cette expérience. Lorsque l’on aime quelqu’un, beaucoup de nos sentiments sont indescriptibles et ne relèvent pas de la raison ; mais aimer quelqu’un de façon « raisonnée » donne bien plus de valeur et de constance à cet amour, car l’on sait pourquoi on aime (en l’occurrence ici c’est parce que l’on se rend compte au fur et à mesure de tous les bienfaits que le Divin nous apporte), et même si nos sentiments peuvent parfois être en contradiction avec ce que notre raison nous dicte, on peut toujours faire revivre cette amour, même pendant les moments de faiblesse ou de doute.

  17. mike le 31 Août 2010 à 18:24 17

    ceci dit, ceci dit, la routine a du bon! elle permet le perfectionnement de nos actes quotidiens et c’est dans la répétition que l’on décèle les erreurs et les imperfections et on se corrige en conséquence, de plus, (j’ai découvert ça aujourd’hui), la routine dans les gestes quotidiens permet également à l’homme de se détacher progressivement du stress occasionné par des gestes nouveaux ou des situations nouvelles et laisse place à la réflexion, au jugement et à la mise en pratique de la spiritualité naturelle, c’est-à-dire à rendre les actes quotidiens plus spirituels par un effort d’attention et d’intention vers le contentement divin; ex du médecin qui au départ est très ‘technique’, et progressivement il devient plus humain, il fait rentrer cette dimension dans ses gestes et ses paroles quotidiennes au delà de l’acte technique médical pur et dur, il considère plus l’autre, se met à sa place, et pour cela il faut de l’entraînement, une assimilation de sa discipline dans la routine du quotidien, il se perfectionne et transcende la matière de sa discipline…c’est fort agréable et c’est d’ailleurs le chemin qu’il faudrait prendre pour ne pas tomber dans la lassitude et devenir aigri.

  18. loulou le 31 Août 2010 à 19:09 18

    Oui, la routine a du bon. Mais attention également aux effets anesthésiants de l’habitude. J’ai aussi eu l’expérience contraire : quand j’ai commencé dans mon métier, j’étais très investi humainement avec les gens pour qui je travaillais. Mais avec le temps et l’habitude, je constate parfois un relachement en moi. Je ne dois aussi faire attention à ne pas agir de façon mécanique. Et cela n’est effectivement possible que par un rappel constant de ce pour quoi je fais les choses…pas simplement pour gagner ma vie, mais aussi pour que ma vie ait quelque utilité pour les autres.

  19. Saule le 31 Août 2010 à 21:02 19

    Un grand MERCI à tous pour ces éléments de réflexion fort utiles. Merci à chat31 pour cette illustration on ne peut plus claire. Il ne reste « plus qu’à » mettre en pratique et observer les résultats.

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