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Selma et Louise

Par , le 18 Mar. 2013, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
reflet d'une fille

Dans deux articles précédents, ici et ici, j’avais parlé des méthodes que j’avais testées pour approfondir ma connaissance de moi-même, des exemples très intéressants ont été également apportés dans les commentaires. Pour continuer dans ce sens, j’ai cette fois-ci observé les autres, non pas pour les messages indirects que je pourrais en retirer (voir ici), mais pour dégager quelques caractéristiques de leur comportement et les comparer ensuite avec mes propres caractéristiques. Je m’explique.

J’ai une collègue, Selma, que j’admire beaucoup pour son courage et son attitude à la fois respectueuse et dénuée de crainte et de flagornerie envers la hiérarchie. Personnellement, comme je manque de confiance en moi, je suis facilement impressionnée par mes supérieurs, et je m’en rends d’autant mieux compte que je peux me comparer à Selma. Il ne s’agit pas là en soi d’une caractéristique nuisible au progrès de l’âme, mais cela peut rapidement le devenir dans certaines situations. Par exemple, j’étais en réunion avec mon supérieur direct, Paul, et le patron de l’entreprise quand au cours de la discussion, Paul s’est mis à critiquer Louise, une autre de mes collègues, de façon tout à fait injustifiée, le tout sous couvert de faire de l’humour. Non seulement je n’ai pas eu le cran de rétablir la vérité sur Louise, mais j’ai souri aux blagues de mon chef, alors que je n’avais vraiment pas le cœur à rire. La réunion finie, je me suis demandée comment Selma, que j’ai souvent vue dans des situations similaires, se serait comportée à ma place. Elle aurait certainement défendu Louise, mais avec une pointe d’humour pour ménager la fierté de Paul. Par comparaison, les manquements de ma propre attitude me sont apparus plus clairement. Le comportement de Selma m’a donc servi de révélateur pour évaluer mon propre comportement, et constitue parallèlement une source de renseignements pour savoir concrètement, dans les petites situations professionnelles courantes, comment être plus courageuse.

Quant à Louise, qui est toujours d’humeur égale, très attentionnée, et avec qui on sait que l’on ne sera jamais pris en défaut ou mis dans une situation désagréable, elle me sert de modèle pour essayer d’acquérir ses qualités.

Non seulement les qualités, mais également les manquements et défauts des autres sont de très bons révélateurs. Selma, par exemple, a un caractère très fort, a tendance à parler durement et à blesser les gens. Je me suis demandé comment utiliser cela pour mieux me connaître ? Tout simplement en cherchant la même caractéristique en moi-même. La tâche est ardue a priori, car on me décrit comme plutôt douce et conciliante. Mais en cherchant bien, je suis arrivée à répertorier un certain nombre de domaines de ma vie dans lesquels je vais, moi aussi, mal parler et blesser : quand ma mère m’agace, quand Vincent, mon compagnon, passe trop de temps derrière son ordinateur, etc.

Louise, quant à elle, est tout à fait désorganisée et elle fait peser son manque d’organisation sur toute l’équipe. Pour ma part, je crois que je peux dire que je suis consciencieuse et organisée, c’est une qualité que tout le monde me reconnaît, mais si je suis honnête envers moi-même, force est de constater que mon organisation se cantonne à la vie professionnelle. A la maison, c’est Vincent qui gère toutes les tâches qui demandent de l’organisation (gestion des factures, etc.) parce que je déteste m’en occuper. Et du coup, je ne fais pas non plus l’effort de lui faciliter la tâche en lui remettant mes factures personnelles en temps et en heure par exemple.

S’inspirer du comportement des autres pour découvrir ses points faibles et savoir comment s’améliorer au quotidien peut sembler cynique, mais cela dépend entièrement de l’état d’esprit dans lequel on le fait. Nous nous éduquons tous à l’aide de modèles que nous avons autour de nous. Enfant, c’était un parent, un frère ou une sœur aînée. Or, le perfectionnement spirituel est en réalité une auto-éducation de notre âme, et pour cela nous avons également besoin de modèles. La différence ici est qu’à moins d’avoir sous les yeux un modèle parfait en tout (le cas est extrêmement rare !), c’est telle qualité chez telle personne, tel point fort chez une autre qui nous servent de modèle.

Quant à observer les défauts d’autrui comme révélateur des mêmes défauts en nous, il ne s’agit bien entendu pas de placer l’autre sous une loupe et se permettre de le juger. Tout au contraire, au-delà d’être un moyen de connaissance de soi, l’expérience montre que le retour sur soi que l’on fait à partir d’un défaut d’autrui est un formidable exercice d’empathie et de tolérance. Par exemple je pourrais juger sévèrement l’agressivité contenue dans les paroles de Selma, mais depuis que j’ai pris conscience que je pouvais manifester la même agressivité envers mes proches, cela me rend plus indulgente envers elle.

Et vous… Vous arrive-t-il de remarquer les défauts et manquements des autres ? La prochaine fois que cela arrive, je vous propose de chercher de quelle façon et dans quel domaine ils se manifestent chez vous. Vous pouvez aussi voir parmi les personnes que vous côtoyez qui pourrait vous servir de modèle pour telle ou telle qualité. Et n’hésitez pas à faire part de vos expériences…


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11 commentaires

  1. Wilhelm le 18 Mar 2013 à 5:45 1

    Lors d’une épreuve récente, je luttais contre une forme de mon soi impérieux qui voulait être désagréable avec quelqu’un ; j’essayais de corriger mon intention, mais n’y arrivais qu’imparfaitement.
    Le résultat a été que pendant que luttais vainement, c’est la personne qui est venue vers moi et m’a dit des choses vraiment désagréables.
    Cette personne a été le miroir de mon propre soi impérieux.
    Pour prendre une image – car il ne s’agissait ici que de mots – : elle m’a administré la gifle que je lui destinais.
    Ça fait mal !

  2. MarieH le 19 Mar 2013 à 1:17 2

    Merci beaucoup pour ce billet très inspirant!

    J’ai moi même plusieurs fois essayé de mettre ce point en pratique ; étant étudiante, je vois certaines personnes de mon entourage qui sont très sérieuses et se donnent les moyens de réussir leurs études. Mais j’ai plutôt tendance à la procrastination dans ce domaine, j’ai donc essayé de me rapprocher de ces personnes pour « copier » leur sérieux. Cela m’a été très bénéfique et c’est une expérience très stimulante.

    Un point sur lequel cet article passe un peu trop vite à mon gout : le piège de l’orgueil. Il est très aisé de devenir orgueilleux lorsqu’on essaye de s’inspirer des défauts des autres pour les reconnaître en soi… Attention à ce piège donc et à bien faire attention à l’intention dans laquelle on fait cet exercice!

  3. juliette le 19 Mar 2013 à 1:25 3

    J’ai trop tendance a être arrogante sans tenir compte, non seulement, du désagrément que cela provoque sur les autres, mais surtout de la peine et de l’humiliation que je peux faire subir à autrui. C’est une lutte avec moi même mais j’ai un mal fou, quand quelque chose m’importune, réfréner cette pulsion. La dernière fois que cela m’est arrivé, j’étais dans un taxi que j’ai bousté méchamment car il ne prenait pas l’itinéraire que je souhaitais et ma leçon a été prise lorsqu’il est arrivé plus tôt par son chemin et que, de plus, il ne s’est jamais énervé et a été très courtois. C’est moi, en sortant du taxi qui ait connu une bien grande honte et une reprise de conscience que j’avais sorti sans vergogne de ma tête.

  4. KLR le 19 Mar 2013 à 13:41 4

    Récemment il m’est arrivé dans la même semaine 3 petites expériences que j’ai reliées entre elle et qui vont dans le sens de votre article.
    J’étais en compagnie d’une collègue et amie et nous nous sommes plaintes de certains de nos collègues dit « du milieu parisien » qui se sentent toujours au dessus du panier, et qui vous font sentir lorsque vous travaillez avec eux que vous ne faîtes pas parti du club. notre discussion a malheureusement tourné à la médisance.

    Deux jours plus tard, je me trouvais en compagnie d’une amie qui pour moi est une personne profondément éthique et que j’admire et qui je placerai moi-même dans un club d’excellence. J’étais touchée par le fait que lorsque l’on se trouve en sa présence, c’est comme si elle était à notre niveau. on se sent bien, on se sent valorisé, on a l’impression d’être proche…Je n’ai pas pu m’empêcher de relever chez cette amie, ces qualités éthiques d’affection et d’humilité.

    Deux jours plus tard, je donnais un cours à une élève avancée qui est également ma collègue au sein de l’établissement où j’enseigne. A la fin du cours, cette personne m’a parlé du fait qu’il est difficile pour elle d’être ma collègue étant donné mon ancienneté et mon expérience.
    J’ai entendu dans cette critique un avertissement spirituel. Bien que je sache que son statut d’élève/collègue était assez délicat, mon attitude avec elle était amical et affectueux lorsque j’étais seule avec elle, mais dès que je me trouvais au sein du département avec d’autres collègues plus éminents, j’avais moi aussi tendance à faire « club des meilleurs » et à la laisser de côté.

    Dans votre article, vous soulevez un point intéressant et qui a manqué dans mon expérience: le fait de regarder en soi lorsque l’on voit un défaut chez autrui. Il est clair que si, avant même d’être confrontée à la critique de cette collègue, je m’étais posée la question de savoir si moi aussi j’avais cette tendance au « clubisme », j’aurais vu en moi-même ce point faible.
    Il m’a semblé que cette expérience était comme une sorte de mise en scène pédagogique, destinée à me montrer quelle est la marche à suivre pour bénéficier de l’effet miroir d’autrui et mieux se connaitre.

  5. Pierre Toubib le 19 Mar 2013 à 21:10 5

    Merci pour cet article qui présente il me semble un très bon aperçu de que vous estprésenté ici comme une pratique de la spiritualité in vivo
    Je vois très bien les conséquences de ces schémas de pensée sur la tolérance et l’empathie … Dans le milieu médical, comme dans d’autres certainement, c’est tellement facile de juger ses collègues a posteriori au moindre problème avec un patient : il aurait du faire comme ci, comme ça, pourtant le diagnostic était évident, il n’a pas suivi les recommandations, il aurait du prendre son temps, il n’a pas parlé à la famille, etc. Pire, de faire comprendre au patient au détour d’une phrase que ceux qui vous ont précédé, bon ils se sont démenés mais … hum, moi personnellement je n’aurais pas fait comme ça …
    C’est normal, quand on prend en charge un patient après un autre service, après un séjour en soins intensifs ou aux urgences, il y a un moment où, dans le même temps, on prend connaissance des données médicales (il faut le faire !), mais aussi de la manière avec laquelle a été géré le patient, qui a fait tel examen, telle prescription, etc. Un jugement progressif apparaît sur ce dossier. Et la critique est toujours facile, surtout a posteriori … une fois le diagnostic posé tout devient évident. Ceux qui ont suivi certaines séries ont dû avoir un aperçu, même romancé, de tout ceci. Bref, on se permet de juger et on on oublie de voir à quel point soi-même dans l’urgence parfois on est complètement perdu, on a besoin de temps, d’examens complémentaire, et même des autres pour avancer, on oublie comment on peut perdre notre sang-froid et nos moyens, on oublie nos propre erreurs médicales, on oublie combien la gestion des proches du patient peut être difficile, etc. Alors que si on cherche en soi-même et qu’on fait le tri, on voit que ce qu’on reproche au collègue, on le retrouve vite. Très vite. On se revoit avec exactement les mêmes difficultés et parfois des comportements pires ! Et là, on en vient à comprendre sincèrement l’autre, on devient plus tolérant, au lieu de mettre de l’huile sur le feu on peut expliquer sincèrement au patient à quel point le diagnostic était difficile, à quel point cette chirurgie était délicate, à quel point le collègue s’est bien occupé de lui, etc. On en vient à faire plus attention à ce qu’on fait soi-même plutôt que d’être à l’affut les fautes des autres et de tirer à vue. On se rend compte qu’on est faillible. Et qu’il y a du pain sur la planche … Encore faut-il se mettre au boulot !

  6. A. le 21 Mar 2013 à 11:08 6

    Une des personnes qui me sert de modèle pour corriger mon comportement avec les autres c’est ma femme. Par ailleurs, si on peut utiliser les autres pour se corriger, il est évident que la personne la plus proche de vous est très probablement aussi la personne de laquelle on peut apprendre le plus.

    La plus grande qualité de ma femme est sa générosité/bienveillance avec nos enfants. Et bien entendu, bien que cela n’ait pas été évident à admettre, après de nombreuses années j’ai compris que je souffrais d’un défaut pourtant évident – l’égoïsme – et que ma femme était infiniment plus généreuse que moi aussi bien envers les enfants qu’envers nos invités.

    Toujours prête à sacrifier son temps pour nos trois enfants, aussi bien pendant le jour que la nuit (si nécessaire), elle ne ménage pas ses efforts et elle fait tout cela comme si ça ne lui coûtait pas grande chose. Alors que moi !! … j’ai dû vraiment me raisonner, m’autosuggestionner avant de me convaincre qu’il était important de sacrifier mon temps pour mon premier enfant, ensuite pour le deuxième et le troisième – et c’est seulement en cours de route que je me suis rendu compte que ma femme était vraiment un modèle dans ce domaine et que je ne lui arrivais pas à la cheville.

    De surcroît elle est une très bonne éducatrice, elle sait quand il faut être sévère et quand on peut lâcher du lest. Elle a un très bon discernement.

    En même temps, (bien entendu) elle n’est pas parfaite, comme tous les êtres humains et elle a tendance à être colérique (elle a tendance à crier). Au fil des années à force d’observer les dégâts causés par ses attaques de colère, j’ai moi-même appris non seulement à mieux gérer les miens mais, faute de changement de sa part, aussi à mieux gérer les siens et les réactions (violentes) qu’elles suscitaient en moi.

  7. Diane le 21 Mar 2013 à 13:32 7

    C’est effectivement avec les proches que l’on peut trouver matière à travailler. Mon conjoint a une grande fille, avec qui ça se passe bien, dans l’ensemble, mais dans le détail, j’ai toujours eu un problème, je la critique beaucoup. Lorsqu’elle habitait avec nous, elle avait une tâche ménagère à faire au sein de la maison, et elle la faisait rarement correctement, elle bâclait, parfois elle ne la faisait même pas. Cela a été source de plusieurs crises. A l’école, elle dormait sur sa table (ce qu’elle m’avait raconté). Elle a d’ailleurs été en échec scolaire. Elle a une culture générale très faible et elle ne fait rien pour s’améliorer. Bref, je la trouve paresseuse. Elle est souvent mon sujet d’étude pour travailler sur moi car je regrette de penser cela d’elle, je sais que j’ai tort, mais je n’arrive pas encore à enlever ces pensées négatives de ma tête. Pourtant, je me souviens que ma mère me traitait de paresseuse lorsque j’avais son âge. Et voilà que je reproduis la même chose avec elle ! Les gens de mon entourage ne me perçoivent pas comme paresseuse. Et pourtant, dans certaines situations, quand il s’agit d’étudier, notamment la spiritualité, ou même dans mon travail, cela m’arrive d’être paresseuse et de faire le strict minimum sans chercher à évoluer. De penser à cela me calme effectivement, mais malheureusement ça ne dure pas. Je dois me bagarrer sans cesse avec moi-même, y penser continuellement pour qu’un jour peut-être, j’arrive enfin à la voir autrement.

  8. Pierre Toubib le 24 Mar 2013 à 13:23 8

    Hum. Un travers que j’ai remarqué en faisant un peu attention aux critiques des autres et en les prenant tant bien que mal en compte : commencer à distiller quelques critiques moi-même aussi, « pour leur bien ». #SeReprendreTrèsVite

  9. radegonde le 14 Avr 2013 à 16:48 9

    Mon compagnon est très égoiste,et aime son propre confort au dépend des autres. Il nous arrive très souvent de nous disputer; il se justifie par des arguments souvent méprisants, dont je souffre beaucoup.

    N’ayant pas la langue dans ma poche, je « participe au combat verbal ». par contre, je m’aperçois que mes répliques sont plus percutantes et blessantes que les siennes.

    J’ai mis du temps à me rendre compte que son Ego était ainsi prondément attaqué, et entretenait son comportement; qu’il se vivait comme « une victime » injustement punie…

    Mon « travail » sur moi-même est difficile , car je me sens aussi « victime » de cette relation. Je sais que je dois modifier « la riposte », au moins pour faire la paix en moi.

    Il n’y a que l’idée de « faire pour LUI » qui m’aide à me surpasser sans attendre de résultat de suite …

  10. stella le 18 Avr 2013 à 21:45 10

    J’ai eu cette expérience avec un collègue dont le comportement m’insupporte au plus au point, en effet j’avais constaté beaucoup d’hypocrisie en lui. Et comme nous étions en conflit professionnel, ses défauts étaient encore plus visibles à mes yeux. Jusqu’à ce qu’une situation d’apaisement s’installe, et j’ai pu constaté effectivement que le fait d’être si sensible à son défaut, l’hypocrisie, ne pouvait être révélateur que de ma propre maladie.

    Seulement je ne pratique pas cette hypocrisie de la même manière, ni dans le même contexte, du coup c’est pour cela que je ne me suis pas sentie concernée et que j’ai glissé vers le jugement.

  11. KLR le 24 Mai 2014 à 21:54 11

    On remarque souvent les défauts des autres, mais de temps en temps les autres sont un bon exemple par leurs qualités. Il n’y a pas longtemps j’ai eu une discussion avec une voisine de quartier. Elle m’avait présenté un jardinier qu’elle emploie de temps en temps. Ce jardinier est un original, il vient et puis on ne le voit plus pendant quelques temps. Or il avait travaillé chez moi et je lui devais une petite somme d’argent, que je n’ai pas pu lui remettre étant donné qu’il n’était pas revenu…
    Elle m’a dit: « Oh moi je le paye à chaque fois qu’il vient, car s’il m’arrive quelque chose et que je ne puisse pas payer ma dette… »
    Cette petite phrase m’a interpellé et rappelé les principes sur les droits d’autrui, et l’importance de ce respect. J’étais frappée par le bon sens et le comportement éthique de cette femme, qui naturellement observait les droits d’autrui avec une telle évidence !
    Son exemple m’a beaucoup aidé…

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