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Rester soi-même

Par , le 17 Oct. 2010, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
champ de tulipes roses et jaunes

La pensée d’Ostad Elahi est fondée, rappelons-le, sur un travail personnel de connaissance de soi dans une optique non pas de développement personnel mais de développement spirituel. Seulement, dès lors qu’on essaie d’expérimenter concrètement cette pensée et d’entreprendre un travail spirituel de perfectionnement de soi, on se retrouve confronté à plusieurs types de résistance.

Pour ma part, depuis que je tente, au travers de diverses pratiques, de lutter contre mes défauts, de développer mes qualités humaines et ma foi, j’ai constaté le même processus : au début de chaque nouvelle pratique, je suis très motivée et concentrée sur mon objectif, et je fais des efforts sans trop de problèmes. Puis assez vite, je relâche mon attention et au bout de quelques semaines, à moins de bénéficier d’une aide extérieure, je retombe dans la négligence.

Je me suis demandée pourquoi j’étais si fragile et pourquoi je n’arrivais pas à être plus ferme et persévérante. Plusieurs causes se sont imposées d’emblée, qui peuvent être qualifiées d’intrinsèques : des défauts, tels que la négligence ou la paresse ; mais j’ai également identifié une cause extrinsèque qui me paraît être un obstacle majeur dans la pratique éthique si l’on n’y prête pas attention et auquel on ne pense pas souvent : l’influence du milieu qui nous détourne de notre objectif éthique et spirituel.

Prenons quelques exemples : consciente de la nécessité de ne pas bafouer le droit des autres et de pas leur porter tort, j’ai entrepris à plusieurs reprises un programme pratique de lutte contre la médisance, en décidant, concrètement, de ne plus participer aux médisances dont je suis quotidiennement témoin, notamment dans mon milieu professionnel. J’ai aussi essayé d’être positive, de chercher des qualités chez l’autre au lieu de voir uniquement ses défauts. Ou encore, pour fortifier ma foi, je me suis fixé comme objectif de tenter de penser à Dieu plusieurs fois par jour.

Chaque fois que j’ai expérimenté ces pratiques, j’ai eu la même sensation : l’impression de nager à contre courant, d’être seule à avoir ces aspirations éthiques et spirituelles dans un environnement où tout ou presque va dans le sens contraire de ce à quoi j’aspire : mes collègues, une partie de mes amis et de ma famille, et plus largement, les médias, la société, bref, tout le milieu dans lequel j’évolue. Force est de constater que la tendance générale est plutôt à la médisance qu’aux propos bienveillants et qu’on rit ou sourit des points faibles et des défauts des autres plus volontiers qu’on ne fait l’éloge de leurs qualités. Quant à affirmer sa foi en Dieu, c’est quasiment une aberration et les occasions où le sujet est évoqué de manière positive dans une conversation, une émission de radio, télévision ou autre restent l’exception.

En réalité, quelle que soit la pratique que l’on se donne, elle nous expose tôt ou tard au problème de « l’influence du milieu ». C’est pourquoi, il me semble qu’en parallèle à toute pratique, une petite autoévaluation s’impose : dans quelle mesure suis-je influençable et influencée par ceux qui m’entourent, par la société et par l’air du temps ? Suis-je capable de percevoir les influences anti-éthiques et d’y résister ?

Prendre conscience de l’influence du milieu

Quelques questions test : suis-je capable de résister plusieurs jours aux conversations médisantes ? Mes préoccupations et mes désirs sont-ils influencés par ceux qui m’entourent ? Est-ce que j’aime être dans le même moule qu’eux, est-ce que j’aime leur plaire ? Est-ce que leur regard a tellement d’importance pour moi que mon comportement va en dépendre ?

Par exemple, si aujourd’hui je déprime parce que je viens de passer le cap de la trentaine, n’y a-t-il pas là un signe qui devrait me mettre en garde ? Ne suis-je pas en train de subir l’idéologie dominante qui fait de la jeunesse une qualité essentielle de l’être humain ? Je sais bien pourtant que si vieillir signifie perdre de la force et de la vitalité, cela signifie aussi gagner en maturité, en sagesse et en sérénité. Alors, pourquoi cette déprime latente ? Comment l’expliquer autrement que par une sorte de contagion ?

Prendre conscience de cette influence est un premier pas dans la connaissance de soi et une manière de mieux s’armer pour devenir plus ferme afin de rester soi-même. Ne nous leurrons pas, il est effectivement très difficile de résister à l’influence du milieu car la pression est constante et à mesure que l’on progresse dans l’existence, on prend peu à peu la couleur de ce milieu, on finit par en adopter les désirs et les valeurs et par avoir le même type d’exigences. Par exemple, l’ensemble de mes amis a une maison et deux enfants et naturellement, je me mets à désirer la même chose… mais sur des choix aussi importants, est-ce que j’exerce véritablement mon libre arbitre ou bien je me fais plutôt l’écho de la pression sociale ? De manière plus superficielle mais néanmoins révélatrice, je me suis mise à regarder le maquillage du côté de chez Dior et non plus d’une marque bon marché à laquelle je n’avais jusque là rien à reprocher… ne serait-ce pas parce que mes nouvelles collègues sont fans de mode et de marques de luxe ? Les passionnés de nouvelles technologies peuvent se poser la même question à propos des dernières trouvailles électroniques, n’est-ce pas ? J’ai remarqué aussi que lorsque je suis entourée de gens qui ont un langage plutôt grossier, j’ai tendance à être moins vigilante sur ce point.

Indéniablement, le milieu déteint sur nous et son influence est manifeste jusque dans nos frustrations. Par exemple, en choisissant d’épouser untel, je choisis de renoncer à tous les autres ; de la même façon, en choisissant de faire un travail spirituel sur moi, tôt ou tard je serai amenée à renoncer à certaines choses peut-être plus matérielles. Si alors je suis frustrée et en viens presque à regretter d’avoir accompli mon devoir éthique, c’est que je subis l’influence extérieure. J’ai pu le vérifier à propos d’une situation banale concernant le choix de privilégier le droit de ses parents par rapport à des vacances tranquilles : il faut vraiment faire preuve d’une détermination à toute épreuve pour ne pas être assailli par un sentiment de frustration à l’évocation par certains amis de leurs vacances de rêve à l’autre bout du monde alors qu’on a soi-même décidé, cette année-là, de faire plaisir à ses parents qu’on ne voit jamais et de passer quelques jours avec eux afin qu’ils puissent profiter de leurs petits-enfants. Ce qui ne signifie pas, évidemment, qu’il faille forcément renoncer à des vacances en couple au profit de ses parents ; c’était le choix que j’avais fait à ce moment-là, dans la situation où j’étais.

Ce ne sont là que quelques exemples mais qui révèlent à quel point la pression du milieu est forte. Elle n’est pas toujours négative, d’ailleurs, et chacun de nous connaît à coup sûr quelques personnes exemplaires qui sont des modèles de dignité et de droiture et devant lesquelles on ne voudrait pour rien au monde être pris en flagrant délit de médisance ou de grossièreté. Mais quand l’influence est négative, ce qui est quand même le cas très souvent, il convient d’y résister afin d’être ferme dans sa pratique. Pour cela, il faut d’abord être convaincu que c’est possible.

Rester soi-même et résister à l’influence du milieu : les écueils à éviter

Lorsque j’ai pris conscience de l’influence négative sur moi de ceux qui m’entourent, mon premier réflexe a été de blâmer tout le monde, les autres, la société, etc. : Je vivais dans un monde pourri qui était seul responsable de mon incapacité à rester ferme dans une pratique spirituelle.

De toute évidence, un tel positionnement est parfaitement inadapté et inutile. Tout d’abord, c’est une manière de plus de se complaire dans une certaine morosité qui rend impossible tout travail sur soi et empêche de percevoir tout ce qu’il peut y avoir de positif chez les autres. Ostad Elahi a montré que c’est précisément au sein de la société que se pratique la spiritualité naturelle et que cette société est même un terreau fertile pour celui qui essaye de développer en lui des vertus éthiques et spirituelles : voilà une première raison de ne pas déprécier le milieu dans lequel on évolue. Ensuite, porter avec insistance ce regard négatif sur les autres, c’est, pour celui qui s’intéresse au perfectionnement de son âme, oublier que le sujet principal de son travail, c’est lui-même ; c’est oublier que devenir un être humain digne de ce nom commence par la lutte contre ses propres défauts ; c’est être obnubilé par la paille dans l’œil de l’autre et ignorer la poutre qu’on a dans le sien. Ce qui ressemble fort à une ruse de notre soi impérieux destinée à nous détourner de l’essentiel.

Dans un deuxième temps, j’ai été tentée par une autre réaction à cette découverte : la stratégie du repli. Si les autres étaient tellement nuisibles, je n’avais qu’à me couper d’eux. Or, non seulement, il est impossible de se couper du reste du monde, mais ce n’est pas souhaitable, on vient de le rappeler, puisque la spiritualité se pratique au sein de la société et que c’est de la confrontation avec le monde que peuvent naître et se développer les vertus. Rien de plus facile que de ne pas médire lorsqu’on vit seul ou d’être positif lorsqu’on n’est contrarié par personne. Il n’y a pas de victoire sans combat !

Dans un troisième temps de mon cheminement intérieur, forte de ce constat que les autres ont souvent des comportements anti-éthiques, je me suis dit qu’au lieu de me laisser influencer, j’allais, moi, les influencer, j’allais les changer ! Et me voilà transformée en grande prêcheuse de l’éthique, pontifiante et moralisatrice, à demander aux gens avec une bienveillance appuyée si vraiment ils pensent que c’est bien de médire ou de critiquer comme ça. Est-il utile de préciser que là aussi, l’expérience a été de courte durée ? J’étais devenue parfaitement insupportable et je me suis vite rendu compte qu’agir ainsi était non seulement tout à fait inutile, voire ridicule, mais qu’en plus, cela me détournait de mon objectif premier qui était le travail sur moi-même.

J’ai repris les bases de la spiritualité naturelle. La spiritualité est une affaire personnelle et intime. « La cause de tout ce qui nous arrive est en nous-mêmes », dit Ostad Elahi. Que signifie cette phrase dans ce contexte ? Que si je tombe sous l’influence du milieu, c’est parce qu’il y a en moi les récepteurs à cette influence. Si les tendances anti-éthiques de mon entourage ont un impact sur moi, c’est parce que non seulement je ne leur ferme pas la porte mais qu’au contraire, une partie de moi s’en repaît, et c’est cette partie que je me dois de combattre pour développer des vertus éthiques et divines.

Ces fausses pistes m’auront au moins fait prendre conscience qu’il n’y a rien d’inéluctable et que le poids du milieu sur moi dépend de ma volonté et de mon action pour sélectionner ce qui va passer dans mon esprit.

Tout d’abord, l’essentiel est de garder à l’esprit sa vraie nature. C’est une évidence, mais si je veux rester moi-même, il faut bien que je sache qui je suis et ce que j’attends de moi-même. Vaste question, certes, mais que l’on peut tâcher d’aborder de façon simple et pragmatique.

J’ai bien conscience que la connaissance de soi est l’un des objectifs même du perfectionnement spirituel. Je suis loin de me connaître parfaitement mais j’ai quand même une petite idée de qui je suis : je suis un être bidimensionnel, composé d’un corps mais également et essentiellement d’un esprit qui survit à la mort du corps et qui a la potentialité de rejoindre la Source. Le « je » de « je suis » est bien cette partie spirituelle de mon être. Or, pour résister à l’influence négative du milieu (négative par rapport à la norme éthique à laquelle j’aspire), c’est cette dimension spirituelle que je dois me rappeler en permanence. Le simple fait de garder en tête cette indication a un effet très concret sur la hiérarchisation de mes priorités. Si je me rappelle que je suis un être spirituel, qu’est-ce que cela peut bien me faire de vieillir physiquement ou de ne pas avoir de Rolex à 50 ans ?

Ensuite, se rappeler ses objectifs spirituels. Chacun est maître des objectifs qu’il se fixe. Pour celui qui entreprend de se perfectionner d’un point de vue spirituel, le but est d’apprendre à se connaître, en développant des vertus éthiques et divines et en luttant contre ses points faibles afin, ou bien de devenir un être humain meilleur, ou bien, pour les croyants, de se préparer une vie meilleure dans l’autre monde ou encore de se rapprocher de Dieu, de la Source. Avoir en tête ces objectifs même très généraux a un impact décisif sur notre réceptivité à la négativité du milieu, sur la « perméabilité » de la membrane évoquée plus haut.

Par exemple, si j’ai en tête que c’est mon avenir spirituel que je prépare en respectant le droit des autres et en évitant de leur porter préjudice, je vais réussir à résister plus facilement au courant majoritaire des médisants. Si je suis convaincue que chacun de mes efforts est un pas fait pour me rapprocher de mon but, ces efforts deviennent plus faciles à faire quel que soit le milieu qui m’entoure. C’est une question de motivation. Plus ma motivation est importante, plus je suis capable d’être attentive à mes agissements, mon comportement et ma pensée.

Rester soi-même et résister à l’influence du milieu : quelques pistes

Prendre conscience qu’on a le pouvoir de résister

Deux maître mots : conscience et volonté.

Si on se laisse influencer de manière négative et envahir par cette pensée dominante matérialiste, c’est parce qu’on n’est pas assez attentif et qu’on ne sélectionne pas ce qui passe dans notre pensée. C’est comme s’il y avait une petite membrane plus ou moins perméable entre notre pensée et le milieu. Si je n’y pense pas, tout passe et je me laisse influencer, positivement si ceux qui m’entourent sont positifs, négativement dans le cas contraire. Mais si je porte mon attention sur ma pensée, sur ce qui la traverse ou l’alimente, alors je peux avoir une action sur cette membrane et sur sa sélectivité. Je peux choisir de ne capter que ce qui est bénéfique pour moi.

Un déclic suffit pour agir sur la sélectivité de sa pensée, un instant de lucidité et un petit effort mental. S’arrêter et faire le point, par exemple, à un instant X, opérer un petit prélèvement dans sa pensée, comme on ferait une prise de sang et l’analyser : par quoi suis- je accaparée ? Quelle est ma préoccupation en ce moment ? Ce que je suis en train de dire est-il conforme à l’Éthique ? Mon comportement est-il en conformité avec mes aspirations profondes ? Quel objectif suis-je en train de poursuivre ?

Lorsqu’on essaye de faire cet effort mental, on se rend compte que ce n’est pas si compliqué à réaliser dans l’instant. Ce qui est plus difficile, c’est d’agir sur le long terme et de manière ferme et constante sur la perméabilité de notre esprit au milieu. Le moyen que j’ai trouvé pour parvenir à cela, c’est de développer une vision spirituelle de soi.

Développer une vision spirituelle de soi-même

Voici quelques points qui permettent de développer cette vue spirituelle :

Finalement, il me semble que ces deux objectifs sont indissociables de l’idée qu’il faut être conscient de sa valeur et de sa dignité et se rendre compte que l’on se rabaisse en se laissant imprégner par la négativité ambiante. Pour aller à contre courant, il faut réussir intérieurement à être fier de soi-même, de sa nature, de ses objectifs ; j’ai une recherche spirituelle et éthique : j’en suis fière. Certains recherchent le pouvoir, l’argent, l’affection, ils sont passionnés de politique, de sport, de mode, etc. : Très bien, c’est leur choix et ils n’ont pas honte de leur passion, ils assument leurs actes pour parvenir à leurs fins, pour vivre leur passion. Je pense qu’il faut avoir le même état d’esprit et l’assumer. Je me dois d’être fière de moi, avec mes différences et mes priorités. Ce qui est primordial pour moi, ce n’est pas d’amasser des trésors matériels (même si ce n’est pas un problème que j’en amasse), ce n’est pas de plaire aux autres ou de les séduire (même si mon attitude peut m’attirer les cœurs). Ce que je recherche, c’est de me transformer en un être humain véritable ; ce qui me passionne, c’est l’Éthique.

Pour instaurer cette fierté intérieure et obtenir la force qui me permet d’être plus ferme, une aide précieuse est l’attitude mentale qui consiste à rechercher le contentement divin dans mes actes et mes pensées, de me dire que j’essaye de Lui plaire et non pas de plaire aux autres. Dans le fait aussi, lorsque je me sens un peu perdue, comme ce petit poisson nageant à contre courant, de me rappeler que je ne suis pas seule à nager dans ce sens et qu’Il est présent en permanence à mes côtés. Lorsqu’on parvient à rendre concrète cette présence spirituelle à ses côtés, on est plus attentif à ce qui se passe en soi, à ses pensées, ses actions. Il est alors plus facile de résister, de sélectionner dans le milieu ambiant ce qu’il y a de bénéfique pour soi et de laisser passer le reste sans que cela ne vous atteigne.

En guise de conclusion, je voudrais proposer deux petits exercices pratiques :

  • une fois par jour, j’identifie un désir ou une envie qui se présente à moi et j’essaye de déterminer ce qui l’a fait naître : envie en accord avec mes objectifs spirituels ou envie déterminée par les autres ?
  • Une fois par jour, je fais un point sur mes pensées : sont-elles positives et en adéquation avec les principes éthiques ou bien négatives et anti-éthiques ?

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27 commentaires

  1. Joseph Locanda le 18 Oct 2010 à 0:01 1

    Merci pour ce partage d’expériences et l’analyse approfondie de l’influence du milieu. Je suis comme beaucoup influençable par le milieu. Il est difficile d’y échapper. Je fais la part de ce qui est normal et qui reste dans ma ligne éthique comme les effets de mode, ce que j’appellerais le snobisme social et de ce qui s’oppose à l’éthique que j’essaie de suivre. La médisance citée dans l’article qui est un grand phénomène de notre société rentre dans cette catégorie. La course à la technologie ou le snobisme du i phone fait partie de la première. J’ai remarqué des comportements qui transforment inconsciemment notre esprit de manière pernicieuse : l’addiction à la pub et au infos en direct. J’étais plongé dans ces deux affres de notre société de consommation jusqu’au jour où travaillant sur l’influence du milieu je me suis rendu compte que la pub que je regardais avec plaisir et les infos que j’écoutais en permanence polluaient mon esprit et façonnaient mon état psychologique et mes comportements. J’ai décidé de ne plus regarder la télé ou la pub règne et j’ai arrêté d’écouter et de lire les infos en continu. J’ai réduit l’utilisation de ces deux ingrédients de la vie urbaine à leur part congrue. Quel bonheur! Je me suis alors rendu compte combien mon esprit était affecté par l’afflux des informations sans intérêt. Que la télé générait des modes de pensée non éthique. Que la pub déclenchait des envies d’achats non nécessaires. En coupant ces fils, j’ai déconnecté de ces sources. Certes, j’ai fuit plutôt que de lutter mais la perte de temps induit a été comblée par d’autres activités notamment spirituelles. Et puis il me reste bien d’autres champs de bataille!

    Rester soi-même est pour moi plutôt retrouver soi-même. En abandonnant des comportements qui font partie de ce qui se fait dans notre société et sur lesquels on se laisse aller avec le reste de nos congénères, on lève des voiles qui font ressortir notre personnalité embrouillée par un milieu omnipotent.
    Revendiquer la différence, être fier d’être autrement, sans suffisance : voilà le travail sur soi. Car le danger de cultiver sa différence peut conduire à se sentir supérieur au nom des principes éthiques justes que je connais, moi, et que j’applique, moi! Le soi impérieux sait toujours nous retrouver, lui! J’essaie comme je peux d’être moi-même, de le revendiquer, d’être militant d’une certaine éthique sans l’imposer mais en essayant de démontrer les effets positifs sur ma vie de la pratique de certains comportements plutôt que d’autres. Tenter la valeur de l’exemple plutôt que de donner des leçons.
    La vision spirituelle de soi est importante mais celle de la société aussi. J’aime cette image qu’il faut mettre des « lunettes spirituelles » pour regarder et vivre dans notre société : cela permet de ne pas rejeter les autres qui sont aussi des créatures divines, et cela permet de résister aux influences qui ne rentrent pas dans le cadre éthique qui est le mien. Cela permet aussi de repérer ceux qui partagent avec moi le même comportement éthique et de tisser un réseau de résistance qui crée un buz positif.
    Je suis convaincu qu’il faut couper avec certaines habitudes que nous donnent la société dont nous n’avons pas toujours une conscience aigüe et qui produisent de la négativité sur notre soi. C’est un travail de le faire, tout en restant attentif à ne pas devenir un ermite des temps modernes en s’enfermant dans sa coquille.

  2. lol le 18 Oct 2010 à 9:11 2

    Tres bonne facon de commencer la journée et la semaine…ca remet les pendules à l’heure . Merci

  3. setareh le 18 Oct 2010 à 9:36 3

    bravo,super, et c’est si juste

  4. Happiness le 18 Oct 2010 à 15:17 4

    J’aime beaucoup cette notion de fierté intérieure. Cette fierté intérieure d’être qui je suis. Mais de quoi en réalité puis-je être fière…? Peut-être d’avoir été un jour éveillée par rapport à ces concepts d’éthique et de recherche du Vrai.

    On entend souvent, dans le cadre de l’influence du milieu en général, qu’il faut soigner ses fréquentations, être vigilant quant aux personnes qui nous entourent, à ces gens qui nous influencent par leur comportement, par leurs paroles, par leurs convictions (tout est permis, on ne vit qu’une fois; à quoi bon ne pas médire, de toute façon elle ne le saura jamais; etc…).

    En réalité, si je dois être vigilante vis-à-vis de mes fréquentations, ce n’est pas parce que je suis supérieure, et que je « mérite » mieux que ça. C’est très probablement plutôt parce que je suis trop faible et vulnérable, et que eux sont incontestablement plus fermes dans leurs convictions.

  5. MIA le 18 Oct 2010 à 20:21 5

    Oui plusieurs choses sont des gifles intérieures qui réveillent et me font du bien.
    La notion de fierté, la fermeté dans les convictions, l’ascétisme choisi.
    Je dois réfléchir à ce système de pensées : je recherche l’Ethique et donc je suis fière de cela et si les personnes que je rencontre ne savent pas que l’Ethique existe et qu’elles vivent pour la mode ou l’argent, c’est comme de vivre sur deux planètes différentes, deux planètes qui ne parlent pas la même langue, ne mangent pas les mêmes aliments, bref n’aiment pas les mêmes choses quelque part…
    C’est intéressant de rencontrer des nouveaux mondes et de nouvelles personnes, et en même temps, si on sait de quelle planète on vient, on devrait se souvenir de ses goûts…
    Se concentrer sur ma fierté c’est tellement positif que cela me gifle et me réveille.
    Bien sûr, je vais réfléchir sur la fermeté de mes convictions, c’est une évidence que si je ne suis pas ferme je suis influençable.
    Se concentrer sur la fermeté aussi je trouve que c’est vraiment positif.
    Ces deux points donnent une assise pour se tenir fort et solide quelque soit les vents ou les marées intérieurs…
    Le choix de l’ascèse est aussi une notion qui me plaît tout à fait, le renoncement qui fait que le reste n’est donc plus pour nous n’est pas forcément triste, pénible ou douloureux. C’est aussi une possible joie et un plaisir réel de faire ce qu’on veut.
    Bon je sens la force en moi finalement grâce à toutes ces idées.
    et
    Parfois on peut se sentir seul au milieu de tous ces choix, pas en lisant cet article
    merci!

  6. Ornella le 19 Oct 2010 à 11:46 6

    Merci pour cette piqûre de rappel!
    Ma fierté en a pris un coup mais ça fait du bien!
    Je me suis souvent dis que je n’étais pas influençable dans une certaine mesure ;
    Quand j’étais ado pour moi être influençable c’était la pire des choses et pourtant je l’étais forcément.
    En grandissant j’ai l’impression parfois de ne vraiment pas penser comme la majorité des personnes qui m’entourent (sauf amis et famille proche !)Et finalement tant mieux je devrais en être fière. Ma force se trouve dans mes convictions spirituelles. Mais parfois c’est quand même dur. La rivalité, la séduction, la jalousie, l’argent, le pouvoir… sont les gourous de notre société! Et qui peu réellement ne jamais être influencé par ces derniers.
    En analysant mes pensées les plus intimes je me suis rendue compte de plusieurs chose:
    – l’influence prend sa source dans un flux de pensée extérieur (d’un individu ou d’un groupe)
    – Flux extérieur qui se confond avec notre schéma de pensée via un canal, une faiblesse de notre personnalité.
    Par exemple moi j’ai un schéma de manque de reconnaissance alors je suis influençable par rapport à mon image car correspondre à une norme visuelle (physique, vêtement, culture,…) me donne le sentiment d’appartenir à un groupe, à une élite…de ne pas être comme les autres tout en étant leur copie conforme malgré tout! Compliqué !!
    – Si on ne stoppe pas le flux négatif extérieur à la racine alors notre pensée se confond totalement avec l’extérieur et on prend la couleur du milieu.
    – Au final on alimente ses faiblesses et on diminue notre capacité à être imperméable à l’influence et cela sans s’en apercevoir. Le risque à long terme hormis celui de nous « perdre » et de faire dévier d’autres personnes…
    Il m’est souvent arrivé ces derniers temps de ne plus savoir si en agissant, je pensais réellement au plus profond de moi que ce que je fais est bien ou si c’est par habitude, par manque d’esprit critique sur tel ou tel sujet ou encore par mimétisme éducationnel que j’agis ainsi.
    Le seul élément de réponse que j’ai pu trouvé c’est de changer de regard quasi systématiquement. Pourquoi je pense ça à ce moment là et dans ce contexte ? Suis6je influencé par quelqu’un ou quelque chose qui m’entoure ? Si ma pensée est influencée par l’éthique, les principes de droitures, d’honnêteté… je ne me pose pas 36 00 questions et je fonce mais si j’ai un doute alors là je freine considérablement mon élan. Evidement c’est extrêmement difficile et dans les premiers temps d’observation mes collègues de travail ont pensé que je déprimé car je ne pouvais plus parler à la pause café…et oui j’allais médire, voire inciter à la médisance ou lancé un nouveau sujet de médisance. Et petit à petit ma pensée « juste » et « bienveillante » apprend à s’affirmer. Elle ne demande que ça la pauvre !

  7. Cécile le 20 Oct 2010 à 19:13 7

    « Comment rester soi-même », c’est un très beau programme, mais comment y parvenir ?
    Mon expérience ne répond pas à la problématique « comment résister à l’influence du milieu mercantile ambiant ! » mais explique comment une disposition de caractère particulière peut avoir des effets similaire sur le phénomène d’ « oubli de soi ».
    J’ai parfois le sentiment de me diluer en me rendant disponible aux autres mais de manière excessive, en ne sachant pas dire non. Du coup je fais du sur place. Aujourd’hui, pour avancer il faut que je change mon mode de fonctionnement.
    – Comment garder, tout en restant ouverte aux autres, un espace et du temps pour soi ? Un pour « soi » pas égoïste mais un soi plus fort, justement pour rester moi-même et du même coup être plus présente. Je veux parler de cette présence à la vie « pleine et entière » que je souhaite vivre.

  8. tig le 21 Oct 2010 à 13:14 8

    Je crois que l’exercice est a prendre comme un jeu : l’idee est de rentrer sur le terrain pour un moment, puis d’en sortir pour souffler et se retrouver, puis y rerentrer pour rejouer et ainsi de suite. Si on ne s’accorde pas des pauses, c’est epuisant ! Et pour moi tous les micro-moments de la journee ou j’arrive a concentrer mon attention sur autre chose que la « materialite » sont des bouffees d’oxygene 🙂

    De cette facon, on frequente autrui, on a l’occasion de confronter nos points de vue, de se frotter au milieu et de se tester. Mais on garde un refuge dans les moments qu’on s’accorde « hors societe ». En se mettant en OFF, on peut recadrer les choses, se reposer sur nos valeurs et les renforcer.
    Finalement ce n’est qu’en se confrontant qu’on peut cogiter sur nos propres convictions et les renforcer, mais il y a une balance a trouver bien entendu pour ne pas se laisser completement apé et se mettre soi-meme dans des situations qui nous sont presque nocives.

    @Cecile
    Il y a 2 aspects dans le fait de faire plaisir aux autres, l’un positif l’autre negatif :
    – cela peut etre negatif lorsqu’on le fait continuellement par amour de soi, pour etre aime des autres. Finalement c’est ce qu’on recherche la plupart du temps, etre absolument aime d’autrui. Et en exces, on peut se retrouver comme esclave !
    – d’un autre cote, si nous voulons devenir plus altruistes, il s’agit donc de travailler sur l’altruisme, se rendre disponible pour autrui et finalement aimer les gens. C’est ce dernier point que je trouve incroyable ! Des lors qu’on commence a *reellement* aimer, alors on touche au vrai plaisir pour autrui, on fait vraiment les choses pour LES contenter.

  9. mike le 25 Oct 2010 à 0:31 9

    bravo! belle analyse. merci pour ces clés; être fier du choix éthique que l’on a fait et s’y tenir, rester soi même; réussir à intégrer la pratique de l’éthique dans le quotidien comme en symbiose tellement cela devient naturel pour soi (et les autres d’ailleurs de nous connaître comme tel); pour cela, bien comprendre sa propre démarche, ne pas faire par imitation, bien garder à l’esprit que si je suis toujours comme les autres, mon but a changé, cela évite les écueils de jugments et de repli; pratiquer l’éthique m’apporte finalement la sérénité et la certitude que mes engagements sont bons…
    dans le domaine matériel, regarder l’exemple de Sébastien Loeb; il est passionné, il est comme l’enfant prodige qui retourne chez lui et reconnaissant qu’une force supérieure lui a fait gagner 7 fois le championnat du monde des rallyes et il est serein et comme détaché de tout ce succés, il s’est accompli dans sa passion avec ténacité, rigueur travail, inspiration… et sûrement plein d’autres qualité qui on fait de lui un champion… on peut s’inspirer de ce comportement et le transposer dans notre pratique éthique…

  10. Ziba le 25 Oct 2010 à 6:54 10

    Cette idée de « On » / « Off » que propose tig me plaît beaucoup !
    Les moments « Off » sont des occasions pour se connecter à mon origine (devenir conscient de sa dignité, recharger ses batteries! )
    J’en profite également pour faire un mini bilan sur ce qui se passe en moi(je pense à l’article « le carnet du bord » lu sur ce même site).
    Ces petites pauses dont parle tig peuvent me permettre de corriger le tir tant que je suis encore dans l’action, alors que le bilan du soir, pour rester toujours dans la terminologie du jeu, est juste pour constater le résultat des scores !

  11. lm le 26 Oct 2010 à 9:33 11

    @Tig et @ Ziba
    Je pense qu’effectivement il est nécessaire de se réserver des moments « Off » pour faire le point, mais, – à mon avis –, je crois qu’il faut essayer de se maintenir le plus souvent possible dans un état d’esprit “Off”, tout en restant dans la réalité, dans la matérialité, pour justement ne plus se laisser happer par cette dernière.

  12. Agathe le 29 Oct 2010 à 15:48 12

    Depuis que j’ai lu votre article, j’ai essayé de faire un mini programme de détection dans mon comportement des différentes influences du milieu.

    Voici les quelques étapes initiales que j’ai pu franchir :
    Première remarque spontanée (et aveugle !) : cet article ne me regarde pas, je ne pense pas être influençable et je pense que je suis capable de résister, moi !
    Deuxième stade : je me suis -quand même- arrêtée sur la phrase suivante de l’article : « si aujourd’hui je déprime parce que je viens de passer le cap de la trentaine… » car elle me concernait et qu’en effet, c’est mon cas. Je me suis demandé ce qu’ était vraiment la cause de mon petit coup au moral…
    Troisième étape : j’ai commencé à faire le relevé de mes petits coups de blues quotidiens.
    Quatrième stade : la révelation ! mais oui, je me sentais souvent frustrée, un peu triste, un peu déprimée. Ce n’était pas bien profond bien entendu, mais des petites baisses de tension, si l’on peut dire. Et comme par hasard, après avoir vu telle publicité où telle actrice exhibait de longues jambes magnifiques, ou telle emission de TV, avec telle animatrice aux traits poupon… Ou encore, après avoir déjeuner avec une amie, célibataire, qui rentrait d’un WE de rêves… ou encore… bref dans de nombreux cas ! C’était donc vrai ! J’avais bien reconnu là les symptômes de l’influence du milieu.
    Dernière étape : le travail intérieur pouvait donc commencer, puisque j’étais concernée !
    Merci pour votre article !

  13. Cécile le 30 Oct 2010 à 0:29 13

    @tig
    C’est vrai, prendre un peu de recul ça aide et essayer de vraiment faire plaisir aux autres plutôt que d’essayer ne pas décevoir, c’est sans doute là toute la nuance.

    Récemment, je relisais le manuel d’Epictète, c’est tellement précieux les conseils qu’il donne, simples et efficaces. Il base sa réflexion sur les choses qui dépendent de nous et sur celles qui n’en dépendent pas. Les premières sont par nature libres et sans entraves, les secondes serviles, inconsistantes et étrangères. Si nous n’attendons rien de ce qui nous est extérieur, nous évitons de nous sentir malheureux et déçus. Si les choses ne se passent pas telles que nous les souhaitons, c’est là l’occasion de maintenir notre volonté dans un état « conforme à la nature » à savoir, de ne pas s’irriter contre ce qui nous arrive. Epictète conclue ses réflexions en mettant l’accent sur la nécessité de la pratique. Par exemple : « Ne pas mentir » plutôt que d’expliquer « pourquoi ne pas mentir ».

    En me confrontant journellement à la délicate tâche des relations humaines, je me rends compte qu’il faut retrouver dans les échanges une plus grande sincérité, écouter et prendre le temps pour dire.
    En fait je me sens sur mes gardes tout le temps, malgré cela je fais des faux pas. Je peux blesser quelqu’un involontairement. Je ne peux pas rester muette pour ne pas me tromper…
    « Rester soi-même » j’essaye de mettre ce mot d’ordre à l’épreuve. Si je dis « non » au lieu de dire toujours « oui », ça fait quoi ?
    —Je suis moins fatiguée car je refuse le travail supplémentaire qu’on me donne. Je respecte ma santé.
    Finalement ce qui me paraissait si difficile à dire et à faire dans les faits, m’apparaît presque simple. Si j’avais accepté ce travail, les conséquences auraient été totalement disproportionnées. La vie au quotidien n’est pas un sport de l’extrême, mais plutôt un sport d’endurance. Je vais l’aborder ainsi, forger ma volonté en suivant le conseil d’Epictète.

  14. Saule le 30 Oct 2010 à 10:32 14

    L’idée de s’accorder des pauses est intéressante. Tel un sportif, entrer dans le jeu, se donner à fond, et sortir du terrain juste au bon moment pour ne pas s’épuiser et pour pouvoir y retourner de plus belle après un temps de récupération. Il faut juste faire attention à ne pas passer sa vie en mode « pause », qui est bien plus facile et agréable que de nager à contre courant. N’entrer dans la société que pour y travailler, réduire ses interactions avec autrui au minimum, ne fréquenter que des personnes qui nous ressemblent n’est pas, à mon avis, « vivre en société ».

  15. Joseph Locanda le 30 Oct 2010 à 17:36 15

    Je trouve que les échanges sont trop centrés sur l’idée de pause. Quelle pause? La vie n’a pas de pause (ni de retraite d’ailleurs). La pause doit être en permanence dans les esprits : c’est l’attention à notre vrai destin. C’est cela qui aide à rester soi-même ! Quand je relache l’attention, je me laisse prendre dans le tourbillon de la société. Et plus je tourbillonne longtemps, plus j’oublie qui je suis et rattraper l’attention au vol est difficile. C’est pourquoi je pense par expérience que la meilleure méthode est d’avoir présent à l’esprit, l’attention. Pour cela, j’ai développé une simple technique : j’essaie de ne pas agir sans avoir réfléchi quelques secondes à l’action à entreprendre, ce qui me permet de « prendre du recul » et tourner mon attention avec la bonne orientation.

  16. Saule le 31 Oct 2010 à 7:19 16

    La « pause » n’est pas une pause dans la pratique, bien au contraire! (cf. tig) C’est mettre la vie matérielle en pause – brièvement – dans une journée, le temps de se recentrer, retrouver ses repères. Cela peut être par exemple une pensée, un moment de recueillement, une prière faite avec concentration afin de faire le plein d’énergie avant de replonger dans la vie quotidienne. Tant mieux pour vous si vous arrivez à rester concentré et attentif tout le temps, ce n’est pas mon cas. « L’attention à notre vrai destin » est vite oubliée lorsque je me fais agressée au travail, bousculée dans le métro, lorsque mes enfants testent ma patience, etc. etc. Je suis d’accord avec vous dans le sens où idéalement il faut être en méditation naturelle en permanence, mais pour le commun des mortels, un petit rappel de temps en temps n’est pas mal non plus!

  17. Marie le 11 Nov 2010 à 22:19 17

    Merci pour cette analyse approfondie et fine de la question de l’influence du milieu. Ce thème est essentiel pour celui qui décide d' »être dans le monde mais pas du monde », et pourtant, je m’aperçois que je n’y ai jamais vraiment porté une attention aussi large que celle proposée ici, toute concentrée que j’étais sur la lutte contre mon soi impérieux, contre mes luttes intérieures. Or il est évident que notre milieu nous influence nécessairement, ouvertement et/ou insidieusement et qu’il faut apprendre à l’utiliser pour s’immuniser, et donc tout d’abord prendre conscience de son influence.
    On comprend dans ce cadre l’importance et la nécessité d’avoir une attention constamment tournée vers le divin, vers sa présence, pour avoir cette position de retrait et d’observation au quotidien.

    Un outil ontre cette influence: marquer un temps avant de prendre une décision, de parler, d’agir. Par exemple au moment des soldes, si je ne fais pas attention, je peux me laisser aller à une frénésie d’achats, achats qui pour beaucoup se révèlent inutiles. Il suffit de laisser passer un jour sans rien acheter, et le lendemain la fièvre consommatrice est tombée.

  18. Joseph Locanda le 14 Nov 2010 à 18:43 18

    je trouve que l’exemple très simple de la frénésie des achats explique bien le point de faire une pause avant d’agir. L’absence de pause laisse le champs libre au soi impérieux qui transforme alors notre comportement en pulsion et qui nous conduit au dysfonctionnement.

    Je suis aussi partisan de se ressourcer ou de recharger les batteries : je le pratique chaque semaine quand je me sens sous pression ou affaibli. Je marche pendant 1 à 2 heures pour profiter des vertus de la marche : un rythme régulier et soutenu qui permet la réflexion, l’introspection, la contemplation de la nature. Au bout d’une heure, les équilibres reprennent le dessus et mon esprit retrouve ses “marques”. Souvent des questions sans réponse trouvent leur solution pendant cet exercice ou juste après. Donc je ne rejète pas l’idée des pauses.

    Mais je trouve que l’exercice de penser avant d’agir qui est une démarche qui nécessite une forte attention et donc n’est pas facile est un remède aux pulsions extrêmement efficace.

  19. MIA le 14 Nov 2010 à 20:33 19

    @ Marie

    oui l’influence… j’ai aussi vu que quand je fais un long trajet en voiture ou en train, que j’ai le temps alors je peux réfléchir tranquillement et je prends de bien meilleures décisions : souvent je cours après le temps et je trébuche sur les obstacles dus au manque de recul.
    Et comme outil le fait de faire un bilan à postériori la dernière fois qu’une amie m’a convié à une vente privée pour des objets pour la maison, j’ai eu très envie d’y aller et visiter les lieux. Ensuite je n’ai plus eu envie du tout d’y aller… et encore après j’ai frénétiquement cherché sur internet tout ce qui concernait cette vente et je voulais acheter des tas de choses…
    Finalement le lendemain, je me suis rendue compte que j’avais raté une opportunité familiale importante à cause de cette brusque attirance pour la vente qui avait pris tout mon temps pendant 24h… C’est avec cette découverte de “ratage” que je me suis posée la question : pourquoi ai-je oublié ? J’ai bien cherché avant de trouver… Si cette amie n’avait pas vanté tous les mérites de cette vente, je ne m’y serais même pas intéressée. Ensuite la fièvre acheteuse a pris le dessus… C’est bien l’influence…

  20. nahid le 16 Nov 2010 à 18:01 20

    cet article me plaît beaucoup et me fait penser à pas mal de choses que j’ai appris et que j’ai malheureusement tendance à oublier à cause de mes occupations quotidiennes…
    merci encore

  21. Bernard Grandadam le 18 Nov 2010 à 23:33 21

    Merci pour cet exposé; la difficulté pur moi de résister à l’influence négative du milieu c’est comment ne pas être complétement occupé par des préoccupation d’ordre professionnelles afin d’être disponible par ma pensée auprès de mes amis, mes proches, ma famille. Un syndrôme qui de nos jours me semble particulièrement contagieux.

    Quel rémède me proposez vous ?

  22. Rosie le 21 Nov 2010 à 20:20 22

    Pour répondre à Bernard Grandadam, enfin pour essayer de répondre parce que je n’ai pas véritablement de remède, ce que j’essaye de faire pour ne pas oublier l’aspect spirituel de ma vie et ce même lorsque je suis au travail, c’est de tenter d’avoir une “intention” spirituelle. Par exemple, le matin, en me levant, j’essaye d’avoir ma pensée tournée vers le Divin, ne serait-ce qu’un instant, afin de donner une impulsion à ma journée. Lorsque je me mets au travail et à plusieurs moments de la journée, j’essaye de me rappeler que je fais ce travail dans l’intention du contentement divin pour ne pas me laisser entrainer par le tourbillon de la matérialité…. Mais c’est vrai que c’est difficile et il m’arrive souvent en fin de journée de me rendre compte que j’ai “oublié”!! Pour réussir un peu mieux, je me suis installée une petite alarme à une heure précise de la journée : c’est efficace et même si cela ne dure qu’un instant, cela me permet de “décrocher” quelques secondes de mes préoccupations professionnelles. Enfin, le bilan dont la pratique est explicitée dans un article de ce site est aussi une aide précieuse. En général, après plusieurs bilans mettant en évidence une négligence de ma part, je suis particulièrement motivée et j’arrive à me reprendre et à adopter une vision plus spirituelle de ma journée… pour quelques jours!!!

  23. why le 04 Déc 2010 à 16:38 23

    voici une belle illustration de « la raison saine ». Cette analyse qui invite à l’action illustre très bien cette phrase que j’ai entendue et mémorisée la semaine dernière : « il faut se transformer pour comprendre et non pas comprendre pour se transformer ». Merci.

  24. MIA le 07 Déc 2010 à 19:39 24

    @ Joseph Locanda
    Faire une pause en marchant régulièrement, j’aime beaucoup l’idée & faire une pause : c’est un raisonnement qui nous y aidera car une petite voix en nous nous fait croire qu’on n’a pas le temps, qu’il y a une urgence et que tout dépend de notre rapidité d’action pour atteindre un objectif.
    Cela fait des mois que je travaille sur cette démarche faussée de notre pensée : je la qualifierais de QUALITATIF QUANTITATIF
    Parfois, j amasse des actes au lieu de peaufiner leur qualité, c’est un peu comme un bulldozer qui pousse tout sur son passage, écrase, détruit… Pour passer à la phase QUALITE, j’ai du abandonner des objectifs, des choses à faire en quantité, et me convaincre de l’utilité de les abandonner, pour concrètement me prouver que j’y gagne plus. C’est un vrai renoncement, des renoncements, beaucoup d’efforts aussi.

  25. mike le 14 Déc 2010 à 23:12 25

    merci Agathe! une personne qui bosse et qui commence par le commencement, se sentir concerné, vouloir pratiquer et changer et qui parle de sa pratique…
    j’ai ressenti la même chose que toi, on est assailli par des soi disant modèles de vie; une personne un peu faible deviendrait folle dans ce monde, heureusement que ce n’est pas le but de la vie… il faut également donner à sa monture de quoi la rendre forte et lui permettre les plaisirs licites de la vie, on y apprend aussi beaucoup de choses sur nous et les autres mais il ne faut pas que ce soit un but effectivement et non plus se laisser affecter par ce monde… et puis il y a de bonnes fréquentations, il faut les chercher, elles nous apprennent progresivement à être peut-être nous mêmes des moteurs pour les autres…

  26. mike le 21 Déc 2010 à 23:15 26

    @happiness : j’ai l’impression qu’ils manquent de convictions! ils suivent tout simplement leur nature et probablement les influences de la société dont vous parlez. Sinon, ils se distingueraient probablement autrement, comme vous essayez de le faire; c’est plus dur de nager à contre courant, le plus important étant de savoir pourquoi je fais cet effort et il faut se convaincre souvent soi même de cette nécessité pour soi-même, d’où l’importance du travail personnel

  27. karl le 31 Juil 2011 à 11:39 27

    Merci, merci, merci pour cet article…il me confirme ce que j’ai observé depuis plusieurs temps et répond par une analyse très poussée à ce à quoi je n’avais pas trouvé de réponse par ma réflexion intérieure personnelle. C’est donc un grand raccourci pour moi d’où mes remerciements. Les pratiques proposées sont excellentes. Je me suis mis au travail récemment. Beaucoup de questions me viennent de nouveau, me voilà bien 🙂 mais c’est cela le but de tout le travail pratique…dans l’espoir de parvenir à des réponses qui me feront avancer et que je pourrai également soumettre.

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