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Regards sur le courage

Par , le 18 Mai. 2013, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
gants de boxe

S’il est une qualité que la vie éthique requiert au premier chef, c’est sans nul doute celle du courage, ce courage qu’Aristote considérait comme « la première des qualités humaines, car elle garantit toutes les autres ».

Et, en effet, combien de bonnes intentions ne se sont-elles pas fracassées devant la peur de s’exposer, de rompre le lien qui nous liait aux autres ! Combien d’ambitieux programmes annoncés ou longuement médités ne se sont-ils pas émoussés, érodés à force de lassitude ! Car le courage est tout cela à la fois : geste inaugural du commencement, domination de la peur de s’exposer, affirmation spontanée de sa liberté mais également fidélité continuée à ce mouvement premier, traversée solitaire dans la lutte contre le découragement.

Il a contre lui tous les renoncements du quotidien, toutes les ressources de la mauvaise foi et de la fuite. Réservons-nous pour d’autres enjeux plus déterminants que cette intervention en réunion, que cette défense d’une collègue injustement malmenée devant nos yeux par un chef irascible et injuste, que cette aide qui, de toute façon ne changerait rien. Ou si peu. Tout cela n’est pas si grave ! Qui pourrait raisonnablement vous faire grief de ne pas vous dresser contre tout, de ne pas toujours lutter ? Il faut hélas être raisonnable ; vous ne pouvez prétendre jouer le rôle de justicier universel. D’être présent sur tous les terrains. Et c’est ainsi que de renoncements raisonnables en renoncements explicables, vous voici devenu, sans y prendre garde « le passager clandestin de votre absence de morale »[1].

Tout cela a un prix mais l’aviez-vous pesé ? Vous étiez là avec vos intentions si belles, si pures, si peu analysées. Il leur a manqué l’action d’éclat qui eût montré à tous qui vous étiez. Et vous vous êtes érodé imperceptiblement dans l’insignifiance de vos renoncements. Jour après jour dans cette perte d’estime quotidienne à l’égard de vous-même. Voici qu’étrangement vous ne vous reconnaissez plus. « La vie n’est pas courte mais le temps est compté » disait Malek Jan Nemati. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

Et pourtant, vivre ses intentions et exprimer, sinon le bien mais au moins le souhaitable, la compassion ressentie, la solidarité nécessaire, l’empathie vécue, est-ce si difficile ? Sommes-nous si souvent confrontés à l’impossible, au danger qui tue ?

Comme notre perception des risques me semble si souvent biaisée par la peur immédiate, par le manque de recul par rapport à l’événement ! La peur est nécessaire, utile, protectrice mais le premier mouvement passé en appelle un deuxième. Penser le courage, c’est également penser la prudence. Ce que mon éthique requiert, quelle est la manière la plus pertinente de l’engager ? Au delà du courage spectacle et fanfaron, ce que l’éthique exige le plus souvent c’est l’acte mesuré, adapté et efficace.

Votre collègue se fait harceler ? Évitez le sourire complice associé à la litote encourageante : « tu le connais ; au fond ce n’est pas le mauvais bougre ; ça n’ira pas plus loin ».

Ce que l’éthique exigeait, était-ce si difficile ? Un regard soucieux ; une non connivence. Peut-être, à l’occasion, un mot en tête à tête à l’issue de l’évènement : « tu y es allé un peu fort avec Gérard. À la limite du harcèlement… Cela peut être mal interprété… » Vous n’aviez pas osé le reproche scandalisé devant tout le monde… Très dangereux ! Mais était-ce déjà nécessaire ? Poser une pierre ; contribuer à une prise de conscience, déplacer la perception du danger, n’était-ce pas utile ? Approprié au moment ? Moins risqué sans doute que l’apostrophe enflammée ; mais pourquoi vous reprocher d’être stratège, créatif s’il s’agit de rester fidèle à vous-même ? Et que le but soit atteint.

Car tel est bien le but ; que le courage devienne en nous un réflexe face aux défis qui sont placés sur notre route pour nous permettre de grandir. Il n’y a pas de secret ; son apprentissage est dans l’acte, en commençant par les plus modestes. Son exercice est sans échec puisqu’il est, en lui-même une réussite pour soi et pour les autres. D’emblée, il vous fait sujet, agent de votre propre vie et c’est alors que votre exercice, ouvre la voie, par son exemplarité, à l’exercice de tous.

Vous le sentez bien ; le monde d’après le courage n’est pas le même que celui d’avant.


[1] ^Cynthia Fleury – Échange avec Raphaël Enthoven dans le cadre de l’émission « Philosophie » sur ARTE.


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19 commentaires

  1. juliette le 18 Mai 2013 à 10:33 1

    Cette article bienfaisant sur le courage me fait me souvenir d’une anecdote que m’a raconté une amie X : diner chez elle, avec le PDG de sa boite, sa femme, et quelques personnes importantes pour sa carrière. Petits plats dans les grands, humeur joyeuse et convivial et soudain, émanant d’une des sommités du dîner une critique plus que violente sur une personne absente avec qui mon amie avait travaillé et qui était partie en retraite. Il se trouve que cette personne Y à la retraite avait mis, des années auparavant, le pied à l’étrier à X et de plus elles étaient devenues amies. Mon amie X tente de détourner la conversation, mais rien n’y fait et les loups hurlent avec les loups ! Situation difficile pour elle : son patron, des gens importants de sa boite, ne pas déplaire. Que faire ? Se taire ? Hurler avec les autres ? Quelle importance maintenant que Y est à la retraite ! … mais soudain, X ne peut plus supporter ces critiques vis à vis de cette femme Y qui l’a beaucoup aidé, elle prend son courage à deux mains, le coeur battant, consciente des conséquences, se lève de la table et dit : « Je suis désolée, mais je ne peux plus entendre de telles critiques sur mon amie, alors je vais me coucher, le dessert est dans la cuisine, vous terminez le dîner et vous fermez la porte en partant. » Elle part, en vrac, vers sa chambre. Elle vient, pense t’elle, de tout fiche en l’air avec son boss, son avancement et peut être son boulot, mais qu’importe, elle ne regrette pas son geste. Mais son patron se lève, la rappelle et lui dit : « Vous voyez, X, je vous félicite de votre audace et j’aimerais avoir une amie comme vous, qui ait le courage de me défende à ce point quand j’en aurais besoin. » Mon amie X m’a dit que la soirée s’est terminé au mieux.

  2. Radegonde le 18 Mai 2013 à 17:16 2

    vous ne parlez pas du courage de vivre simplement , de faire face à la maladie tous les jours, de continuer son chemin malgrè les coups du sort, les blessures….
    Bien sur, je remets ma vie entre SES mains.. mais il faut continuer le chemin de la vie…avec courage!!

  3. Wilhelm le 18 Mai 2013 à 18:36 3

    C’est un article formidable.

    Il prône le courage intelligent.

    Il prône le courage tout court.

    C’est ce qui nous manque si souvent devant la dureté et la complexité de la vie contemporaine.

    Mais c’est ce qui fait la différence.

    En fait le vrai courage est probablement le courage qui s’appuie sur la Certitude en LUI

  4. kbld le 19 Mai 2013 à 0:13 4

    Merci pour votre article. Il nous indique que le courage est un juste milieu à trouver entre lâcheté et témérité. Comme toute vertu, on doit l’utiliser avec intelligence, mais cette intelligence-là ne s’acquière qu’avec l’expérience, comme toujours…
    On voit aussi entre les lignes que le courage est plus un combat contre soi-même (son soi impérieux) que contre les autres, comme on aurait tendance à le croire d’emblée. Ce ne doit d’ailleurs jamais être un combat contre les autres, mais bien contre des situations, les actions des autres.

    Dans votre exemple, le premier réflexe à avoir est d’observer si nous n’harcelons pas nous-même quelqu’un, de manière semblable ou autre. Quand un comportement nous insupporte de manière flagrante, c’est bien souvent que nous faisons exactement pareil. A défaut, il faut en profiter pour voir si sous une autre forme nous n’accomplissons pas le même type d’acte. Si vraiment il n’y a rien (ce qui doit être très rare), remercions Dieu de ne pas avoir ce trait de caractère, et veillons à ne pas l’acquérir.
    Evidemment, si nous attendions d’éradiquer en nous un mal pour réagir à une situation où ce mal prend place, nous ne ferions plus rien. De plus, votre exemple montre que ne pas réagir entraîne le fait de réagir mal (sourire complice). Mais je pense qu’il faut agir par devoir, contre personne, le cas échéant pour aider la personne lésée, et surtout en ayant en tête le travail intérieur qui est le nécessaire corolaire.

    [i]« « Une morale sans Dieu est comme un arbre sans racine », elle tombe au premier coup de vent »
    (La Voie de la perfection, Bahram Elahi, p. 142) [/i]
    Vous n’évoquez jamais le fondement de l’action dans votre article, la source de ce courage nécessaire, or cela me semble absolument crucial.
    Il me semble qu’avoir en tête pour quelle raison nous décidons d’agir d’une certaine manière, et surtout pour qui, est absolument déterminant. C’est toute la différence entre une pratique spirituelle vraie, celle qui est utile au perfectionnement de l’âme, et tout le reste. Pourquoi faut-il soutenir la personne qui se fait harceler ? Parce que c’est le contentement divin.
    Par ailleurs, c’est (je pense) la clé de la question suivante : « c’est bien beau tout cela, mais en pratique, comment avoir du courage si on a naturellement tendance à être peureux ? » Ce à quoi je répondrais qu’il faut le chercher et au bon endroit. La question est plutôt « où trouver le courage ? » Vous avez déjà compris la réponse : en Dieu vrai.
    Cela me semble le point crucial, et nombre de personnes ont probablement expérimenté la nécessité de cette aide, cette énergie métacausale sans laquelle la lutte contre le soi impérieux (qui ici inhibe notre faculté irascible alors qu’on en a besoin, à dose équilibrée) est perdue d’avance…
    Cela renvoie alors le sujet de la lutte contre le soi impérieux en général. Mais n’oublions jamais le Divin.

    Avec l’aide divine, il faut utiliser ses ressources intérieures : encore une fois, il s’agit bien d’éveiller en soi la faculté irascible, mais contre l’acte, et (comme vous le montrez pas) de manière intelligente, c’est à l’égard l’acte et à l’égard de son propre soi impérieux (composante de notre soi) qu’elle s’exprime.
    Il me semble que ce sont les deux composantes de toute lutte contre le soi impérieux : aide divine (qu’il faut appeler humblement), utilisation intelligente de nos ressources internes.

  5. Andreu le 19 Mai 2013 à 9:23 5

    Merci pour cet article qui nous ramène à la question essentielle du courage dans l’optique de la connaissance de soi et du développement spirituel.
    Il me semble qu’au delà de l’acte de courage en société, certainement méritoire, mais dont on ne connaît pas toujours la véritable intention, il y a le courage d’affronter, à l’intérieur de soi, dans la plus grande des discrétions, ses propres défauts et tendances déviantes. En effet, certains sont courageux en société, par nature, par goût de la bravade, façon de se mettre en avant, de se propulser aux yeux des autres comme le “justicier de la boîte”, ceux que l’on appelle plus communément les “grandes gueules”, et dans ce cas, on est en droit de s’interroger s’il ne s’agit pas là d’une forme de courage issu de l’orgueil, d’un besoin de focaliser l’attention… Mais il est une autre forme d’affrontement, que personne ne voit celui-ci, puisqu’il se joue essentiellement dans l’intérieur de notre psyché et qui demande pourtant tout autant de courage sinon plus, celui de faire barrage au soi impérieux.
    Personnellement, je déplore de me trouver parfois bien plus courageux pour intervenir dans tel ou tel événement en société, que pour ne serait-ce que respecter une simple pratique quotidienne d’attention aux autres ou de maîtrise de mon appétence… Cela peut paraître risible, mais une certaine dose de courage est nécessaire pour éteindre la télé, la console de jeu, retenir notre propre main qui s’apprête à nous resservir pour la énième fois de notre plat préféré, réprimé l’envie de raconter une histoire “drôle” d’un gout douteux. Personnellement, j’éprouve parfois une grande difficulté à trouver le courage de lutter contre certaines addictions, moments de paresse, de faiblesse intérieure… Mais une chose est sûre, comme le dit si bien l’article, à chaque fois que l’on a trouvé le courage d’affronter et de réprimer tel ou tel point faible, quelque chose change en nous, s’éclaire, pour un certain temps tout du moins. Car demain il faudra recommencer et il faudra encore trouver le courage, celui peut être le plus difficile à atteindre, celui de persévérer…

  6. A. le 20 Mai 2013 à 8:35 6

    Merci @Juliette, @Andreu, @kbld de vos commentarie- je les trouve vraiment très intéressants – merci !!!

    Je vis aussi une expérience intéressante où il est question de faire preuve de courage. Je travaille dans les ventes et j’ai une cliente qui a le pouvoir de décision (d’acheter ou de ne pas acheter les produits que je vends) auprès d’un de mes centres les plus importants. Or, cette personne a une attitude très désagréable vis-à-vis de moi. En faite, pendant nos rencontres elle peut basculer d’une attitude très désagréable, à une attitude agréable, pour ensuite revenir à une attitude extrêmement déplaisante, et cela sans raisons apparentes. Cela dure depuis très longtemps et c’est un rapport malsain où elle reconnaît « être quelqu’un de pas très facile » mais ne fais aucun effort pour se contrôler (alors qu’avec ses supérieurs elle se contrôle sans problèmes) et moi, à force d’excuser son comportement par crainte du conflit, j’accepte ses sauts d’humeur incessants.

    Tout récemment, des collègues m’ont fait remarquer qu’elle avait ce genre de comportements car « j’étais trop gentil avec elle ». J’ai réfléchi longtemps à la question et j’ai compris que je me comporte comme un lâche, qu’elle méprise ma lâcheté, et que son mépris prend la forme d’un ton désagréable.

    Aussi, beaucoup de malentendus proviennent du fait qu’elle interprète un certain nombre des actions commerciales que je mène comme étant « surnoises » parce qu’elle me voit comme quelqu’un de lâche, donc elle interprète tout sous cet angle de vue.

    Je n’ai donc pas le choix, plus je suis gentil par peur du conflit (car j’ai peur du conflit en général et de surcroit dans cette situation spécifique car c’est une cliente importante!) plus cette situation s’aggravera. Il n’y a pas d’autre solution : il faut que lui réponde sur un ton très ferme, que je sois très ferme avec elle.

  7. ATIG le 20 Mai 2013 à 11:41 7

    Merci pour cet article. Ce que je trouve intéressant dans cet article est de nous recommander de commencer par des petits gestes « non héroïques » et à la portée de nous tous.
    Il ne reste qu’une étape à franchir, se lancer dans l’action.
    Merci

  8. igloo le 26 Mai 2013 à 0:26 8

    L’article explique très bien qu’il ne faut pas pousser le courage jusqu’à l’absurde, au point de faire n’importe quoi, de perdre toute prudence ou d’agir contre la raison. C’est ce qui me paraît le plus difficile. J’ai souvent l’impression d’avoir raté l’occasion de montrer du courage par manque de présence d’esprit. Ma première réaction intérieure est trop forte et s’exprimerait en des termes trop violents, donc je me tais. Ce n’est qu’après coup que je vois ce que j’aurais pu dire pour pouvoir défendre les droits de la personne (ou les miens) sans « apostrophe enflammée » ou sans énervement ridicule, mais c’est souvent trop tard. Peut-être qu’à force d’analyser ses échecs, et de voir ce qu’il aurait fallu dire, on arrive finalement à trouver les mots justes sur le moment? Merci en tout cas pour cet article.

  9. Danielle le 26 Mai 2013 à 10:55 9

    Kbld « Pourquoi faut-il soutenir la personne qui se fait harceler ? Parce que c’est le contentement divin. Par ailleurs, c’est (je pense) la clé (de la question suivante)… »

    J’ai remarqué que lorsque, agir pour son contentement est à la fois un tremplin pour forcer notre courage, et une clé pour le réguler en l’adaptant à la situation, …

  10. kbld le 27 Mai 2013 à 17:52 10

    @ igloo

    Effectivement, deux choses sont très dures : agir selon le juste milieu et tout en agissant comme il faut être intérieurement serein. Pour le second axe, j’avais essayé de paraître énervé sans l’être, mais je n’y arrivais pas ; avoir lu dans Chemin de la Lumière que ce n’est possible qu’à un niveau très avancé me rassure.

    Pour ce qui est du premier, le juste milieu est d’autant plus difficile à trouver que chaque situation a sa particularité. Je pense qu’avec le temps d’une part, et l’analyse des situations d’autre part, cela va de mieux en mieux. Par exemple, je réagissais trop dans les relations commerciales, l’expérience de la vie m’a appris à me calmer. Ma naïveté m’empêche à l’opposé de comprendre sur le coup les sous-entendus et coup-bas, ce qui me rend incapable de réagir. A force, je commence à saisir plus rapidement et à mieux réagir.
    En même temps, j’ai remarqué chez moi et chez d’autres personnes qui travaillent sur eux quelque chose de typique. Lorsque nous avons réagi durement à une situation, nous culpabilisons systématiquement ensuite « en ai-je fait trop ? ». Nous avons pitié pour la personne, etc. Je pense que le fait de vouloir bien réagir nous pousse inévitablement vers le trop ; le vrai juste milieu est le fait d’une personne parfaite, ce que nous ne sommes pas du tout. Mais c’est à force de jongler entre le trop et pas assez que nous nous en rapprocherons. Je ne dis pas de ne jamais se remettre en question après avoir agi durement. Mais je pense que lorsque nous avons agi dans une intention éthique, en ayant sincèrement essayé de bien faire, il n’y a pas trop à se culpabiliser. Au final, c’est la personne qui a vraiment mal agi, nous, nous avons juste fait de notre mieux. A trop vouloir ne heurter personne, on laisse les « oppréssés » sans défense. Après, cela n’empêche pas d’analyser pour ajuster encore un peu plus vers le juste milieu la prochaine fois.

    @ Danielle

    Pour ma part, la perche du contentement divin m’aide plus à soit faire soit me calmer. Je le vis personnellement comme un apport de « bon sens spirituel », c’est donc chez moi plus émotionnel et donc plus tout ou rien. C’est en somme le moteur, l’impulsion vers la bonne direction. Par exemple, lorsque j’hésite entre deux choses sans arriver à résoudre par le raisonnement.
    Ce que vous dites me semble fondé, car le contentement divin est la clé de tout, mais j’ai du mal à voir clairement. Pourriez-vous s’il-vous-plait nous dire en quoi dans votre expérience le contentement divin vous aide à réguler votre courage ? Merci.

  11. KLR le 31 Mai 2013 à 14:56 11

    Votre article me rappelle un souvenir de manque de courage que j’ai regretté par la suite:
    Une association défendant une cause juste et qui me touchait de près, m’avait chargé de remettre un dossier à un homme politique que je devais croiser au cours d’une manifestation culturelle. Or je n’ai pas eu le courage d’interpeller cet homme alors que je me trouvais au milieu de mes collègues…
    Qu’est-ce qui m’en a empêché ?
    La peur que les collègues et le chef du groupe qui m’engageaient et étaient étranger à la cause de l’association y voit un acte opportuniste de ma part.
    Le manque de foi dans la cause que je voulais défendre et aider ?
    La peur de donner une mauvaise image de moi m’a paralysée…
    Or par ce geste simple et je dois dire un peu « culotté », je ne risquais pas grand chose et j’aurais peut-être obtenu gain de cause …

  12. juliette le 02 Juin 2013 à 23:38 12

    Je m’aperçois que le bien être et la fierté intérieur que l’on ressent quand on a eu le courage, aussi petit soit il, de faire un acte dans le bon sens et qui pourrait, pense t’on, vous faire juger par les autres et regarder différemment, eh bien, ce sentiment intérieur vaut toutes les peurs, toutes les inhibitions.

  13. Danielle le 06 Juin 2013 à 10:19 13

    @kbld
    Ce que j’ai retiré de mon expérience, face à la difficulté d’agir avec courage dans une situation donnée, l’intention du contentement divin détache l’esprit de mes propres peurs, ou m’apporte un certain recul, elle canalise l’action dans le sens de « ce que l’éthique exige le plus souvent c’est l’acte plus mesuré, plus adapté ».
    L’attention que je lui porte dans ces moments modifie mon état intérieur, c’est comme une inspiration qui guide l’action, le courage est plus « adapté » à la situation et je perçois mieux les enjeux de part et d’autre.
    L’intention du contentement divin rend également plus vigilant aux dérives comme le sourire de connivence, le sourire complice, l’ironie qui nous éloignent un peu plus de nous-mêmes.

  14. Cha le 06 Juin 2013 à 17:46 14

    Merci pour cet article! je suis stupéfait : Je viens tout juste de me sortir d’une lamentation sur moi même (qui venait d’un sentiment de peur, entre autre) en m’imaginant « boxer » dans le vide. Et soudain, 5 min après avoir fait cela, je retrouve cette image sur cet article.
    Parfois, « boxer » la pensée, ça marche

  15. mpg le 21 Juin 2013 à 13:59 15

    le courage face aux autres.
    Plusieurs faiblesses et épreuves ressortent lorsque j’essaye d’être courageuse.
    1)le recul nécessaire pour éviter de foncer la tête baissée, en risquant de vexer voir blesser quelqu’un et de ne pas être juste;
    2) Le doute et la sincérité face à moi-même.
    Ai-je tort ? suis-je juste ?
    Analyser la situation en repérant mes propres faiblesses et éxcès, voir si cela n’aveugle pas mon jugement.
    Ai-je la même attitude ?
    3) la difficulté à rechercher le contentement divin
    Si je recherche le contentement divin, je recherche à être bienveillante, tolérante, compréhensive, je m’efforce de ne pas juger…
    – ce n’est qu’un acte, pas la personne, la personne commettra des milliers d’autres actes dans sa vie et il y a sa conscience qui travaille.
    – la bienveillance; déjà ne pas juger, ne voir que les faits, mais aussi par la fermeté avec laquelle je montre mon opposition sans agressivité si possible, je fais acte de bienveillance envers autrui puisque je lutte contre un acte nuisible, je ne participe pas à cet acte, c’est pour moi et pour les autres;
    – qu’est-ce-qui est le plus important, être en accord avec ce qu’on croit, les valeurs qui nous tiennent à coeur où l’opinion des autres, sa carrière…?
    Si Dieu me met à l’épreuve n’est-il pas que j’ai les moyens de la surmonter ?

  16. Cogitons le 27 Sep 2013 à 6:52 16

    Le prix de l’intégrité.

    Il est des choses sur lesquelles on peut disserter pendant des heures. Des concepts, des vertus, dont on aime à discourir, dont on voudrait se parer. Mais il y a un océan, un monde, un univers, de la parole aux actes.

    Il en va ainsi de l’intégrité.

    Chacun se veut intègre. Chacun se voudrait propre. Dans l’image que l’on se fait de soi-même, peu de choses on tant d’importance, tiennent tant à cœur, que ce reflet dans le miroir. On le veut beau, on le veut pur, on le veut irréprochable. Désir viscéral de pureté. Au début, du moins…

    Mais comment se mouvoir, sans se laisser salir, dans un océan de merde.
    Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce monde, outre ses indéniables beautés, est un marécage putride.

    Compromission.

    Ce mot claque. Ce mot réveille la nuit. Ce mot empêche de dormir.
    Comment se frayer un chemin sans se compromettre?
    Pour ne pas perdre son emploi, pour nourrir sa famille, pour survivre, tout simplement.

    Jusqu’où pousser l’intransigeance?
    Et comment voir juste en soi-même?

    Car quelle merveilleuse parure pour le jaloux, pour l’envieux, que l’illusion claironnée de sa propre pureté!
    Et quel imparable habit pour le lâche que l’analyse froide, le cynisme, l’exécution lente de cette intégrité viscérale sous le feu nourri des justifications.

    Comment savoir?

    Et en admettant que l’on sache, comment trouver en soi la force d’agir?

  17. kbld le 30 Sep 2013 à 17:04 17

    @ Cogitons

    Il me semble que pour ne pas se compromettre, il faut essayer de distinguer l’essentiel de l’accessoire. Ne jamais céder une seule goutte de l’un mais céder dès que c’est utile (dès que cela sert à quelque chose d’essentiel) pour l’autre.
    Évidemment, ce n’est pas si simple. Mais moi-même, par le passé, je ne faisais pas vraiment cette différence et était intransigeant pour tout. Au final, c’était un frein à ma volonté d’être utile aux autres et à moi-même. Je vois la différence aujourd’hui.
    Mais il me semble que rien ne doit laisser compromettre l’essentiel, même s’il faut perdre son emploi, sa famille et la santé. De toute façon, dans pas si longtemps, notre corps sera entre quatre planches, et nous aurons « perdu » (laissé en réalité) tout cela. Par contre, nous garderons éternellement avec nous ce qui est essentiel et touche à la substance de notre âme.

    C’est dans l’engrais le plus repoussant que poussent les plus belles fleurs.

    Sur comment voir juste, comment avoir l’énergie, etc., les livres du Dr. Bahram Elahi donnent des réponses très précises et détaillées.
    Une clé est la lutte contre le soi impérieux, et contre toutes les illusions qu’il nous donne sur nous-même. Je vous invite à voir la conférence suivante : http://www.e-ostadelahi.com/eoe-en/free-beer-the-truth-about-dishonesty/ . Dan Arieli y montre merveilleusement bien les pièges du soi impérieux pour créer un décalage entre l’image que l’on veut bonne de nous-mêmes et les actions anti-éthiques que l’on accomplit tout de même, mais dont le soi impérieux transforme l’image pour que nous ne nous rendions pas compte de ce décalage.

  18. Ms le 09 Déc 2013 à 9:54 18

    Je me retrouve complètement dans cet article …

    Bien souvent, j’ai les mots théoriques pour les gens qui m’entourent mais au moment de les pratiquer moi-même, ce n’est plus pareil !

    Il m’arrive de remarquer cela et quand c’est le cas, je me dis que je cherche trop à plaire aux mauvaises personnes … C’est toujours la même chose me concernant. Je m’attarde sur mon image auprès de mes fréquentations, surtout si cela peut m’apporter quelque chose matériellement parlant) et, du coup, j’oublie totalement l’important …

    Merci !

  19. Radegonde le 28 Déc 2013 à 18:27 19

    Je me méfie des opportunités de « vengeance » qui se présentent à moi parfois si facilement…. par le passé, j’ai eu du « plaisir » à saisir l’occasion…
    Donc, ma collègue,qui est très proche de moi amicalement et par nos bureaux qui sont en face..se plaint un jour à moi de sa secrétaire qui devient désagréable, et met de plus en plus de temps à exécuter les tâches demandées…
    Or cette personne m’a très mal accueilli quand je suis arrivée dans ce service plusieurs années auparavant… et j’avais été blessée par son comportement..
    Aux paroles de mon amie, une petite sonnette s’est agitée= « attention, tu vas plonger dans la délation.. »
    j’ai bien respiré et j’ai dis « qu’en ce moment, tout le monde est fatigué par le stress, de plus il manque 2 collègues, alors nous râlons tous … »
    je l’avais échappée belle.. mais jusqu’à la prochaine fois!!! cela demande une attention à mes défauts bien connus.. il me faut aussi repérer les autres qui sont moins évident en ce moment..

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