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Perfectionner son humanité au temps du coronavirus

SARS-CoV-2

Dans les temps de détresse, ce ne sont pas seulement les hommes qui sont mis à l’épreuve, c’est leur humanité. Réflexion d’un confiné sur la portée étique d’une situation inédite…

« Et voici ma dernière remarque : pratiquez l’humanité. Nous n’en parlons jamais et pourtant, aujourd’hui, plus que jamais, c’est le moment de pratiquer l’humanité. Montrez un peu de gentillesse, faites preuve de compassion par rapport aux autres… » De qui sont ces mots ? Du gouverneur de l’État de New York s’adressant, le 21 mars 2020, aux New-Yorkais, à propos de l’aggravation de la crise sanitaire. Que l’éthique puisse ainsi s’inviter au sein du discours politique offrait matière à réflexion. D’autres voix publiques, d’ailleurs, venaient depuis quelque temps grossir le même choeur : des médecins, des journalistes, des écrivains, etc. En plein confinement, le fait que beaucoup aient spontanément interprété la nouvelle donne en termes de devoirs d’humanité m’a fait réfléchir, comme en écho, à ce passage où B. Elahi évoque comment « perfectionner notre humanité » :

…s’efforcer, au cours de sa vie quotidienne et au contact des autres, de se mettre à leur place, de faire pour eux le bien qu’on veut et fait pour soi-même, et d’éloigner d’eux, dans la mesure du possible, le mal qu’on ne veut pas pour soi-même et dont on cherche à se préserver.

Bahram Elahi, Fondamentaux du perfectionnement spirituel : le guide pratique, Paris, Dervy, 2019, chapitre 20.

Perfectionner son humanité, c’est, pour B. Elahi, l’un des trois « fondamentaux du perfectionnement spirituel », et cela passe nécessairement par une pratique in vivo, c’est-à-dire dans la vie concrète, au contact des autres. Et si l’épidémie actuelle de Covid-19 était l’occasion pour chacun d’un stage intensif de perfectionnement de son humanité ?

Se mettre à la place de l’autre. Quel autre ? J’ai commencé par une pensée générale : tous ceux qui sont malades, aux proches des personnes gravement malades ou décédées, aux personnels de santé épuisés mais aussi à tous qui doivent continuer à travailler parce que leur tâche est indispensable, et à tous ceux qui se trouvent en grande difficulté matérielle, financière, angoissés ou en détresse psychologique, ou bien enfermés, trop nombreux dans un espace exigu. Puis, les choses se sont précisées, fixées sur des personnes précises et des pistes d’action in vivo se sont esquissées :

  • Respecter les consignes collectives, avec rigueur, pour protéger les autres, les passants, mes proches, moi-même. Ne pas les respecter, c’est empiéter sur les droits de la société dans son ensemble.
  • Prendre soin de mes proches. Dans ces moments de confinement il y a beaucoup d’occasions de s’aider, de montrer son affection – en même temps que de s’énerver et de se heurter.
  • Prendre des nouvelles d’une personne isolée, ou bien de telle amie, dont le mari est malade, qui est inquiète.
  • Aider une voisine ou un voisin âgé. Beaucoup de belles histoires dans les médias qui ressemblent à des contes de Noël.
  • Faire un don à une association d’aide aux démunis, ou bien aider comme bénévole. Faire quelque chose, pour quelqu’un dans la détresse.
  • Regarder autour de soi – qui est dans la difficulté économique, financière ? Comment l’aider, quel geste faire ? Qui est dans la gêne, autour de moi ?

Et vous, quelles sont vos expériences de l’épidémie ? Quelle est votre réponse à ce qui se passe ? Quels dilemmes avez-vous vécus, où votre discernement a-t-il été mis à l’épreuve ? Quelles ont été vos occasions de perfectionner votre humanité ? Partagez vos expériences.

Deux Paroles de Vérité d’Ostad Elahi, comme possibles sources d’inspiration :

Certains dépensent des sommes énormes en œuvres de bienfaisance, mais si ça se trouve, le simple fait de demander, avec une affection sincère, des nouvelles de quelqu’un qui a besoin d’affection a plus de valeur. Le mot « bonté » englobe tout ce qui est bien et ne s’applique pas seulement à des actions spécifiques.

Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Paris, Albin Michel, 2014, parole 256.

 

Ne croyez pas que le « droit d’autrui » se limite au seul respect des biens, de la vie et de la pudeur d’autrui. Même quand vous répondez avec indifférence, quand vous parlez en lançant des piques, quand vous froissez le cœur de quelqu’un, etc. c’est une transgression du droit d’autrui. Le droit d’autrui existe à tous les niveaux : entre mari et femme, enfants et parents, parents et enfants, avec les autres membres d’une même famille, entre voisins, gens du même quartier, de la même ville et ainsi de suite. Dans la mesure où Dieu a donné des droits à un être, cela crée un « droit d’autrui ».

Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Paris, Albin Michel, 2014, parole 333.


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82 commentaires

  1. Bernard le 25 Mar 2020 à 1:24 1

    Bonsoir
    Merci pour cet article qui est pleinement d’actualité.
    J’ai justement mon beau frère qui a rattrapé le coronavirus. J’ai trouvé normal d’aller faire les courses pour eux, ainsi que pour mes parents âgés. J’ai vu en effet que de simples actes permettent d’exercer in vivo son humanité. J’ai quand même un peu échoué car j’ai manqué de prudence dans la distanciation avec mes parents et mon beau frère. Décidément cette période est propice à exercer et développer de nombreuses vertus, courage, prudence, humanité ….

    Bon courage à tous

    1. Marie le 27 Mar 2020 à 18:23 1.1

      Votre expérience me renvoie à celle d’une amie, désormais en télé-travail. Sa mère est très malade, ce qui est très lourd pour sa soeur, seule à s’en occuper. Elle a donc décidé, après avoir reçu leur accord enthousiaste, de les rejoindre pour les aider tout en continuant à travailler de chez elles. Pour cela elle a du prendre le TGV. Entendant cela, les autres membres de la famille lui ont lourdement reproché son « imprudence » et le risque qu’elle faisait prendre à celles qu’elle voulait aider.
      Cette expérience montre les difficultés auxquelles on se trouve confronté pour faire le bon choix, pour discerner, ici entre l’intention d’aider, secondée du désir de l’autre de recevoir cette aide, et la prudence.
      Quel était le bon choix, compte tenu des circonstances décrites? C’est tellement fin, et on est tellement dans le brouillard…

      1. Marie le 28 Mar 2020 à 13:11 1.1.1

        Pour poursuivre cette réflexion: on nous fait traverser des situations nouvelles, pour apprendre et développer notre raison saine et notre capacité de discernement, pour développer notre humanité, notre foi sincère,…le champ de travail est immense.
        Je ressens que dans certaines situations, j’ai de meilleures réactions et réflexes que dans d’autres.
        Dans le contexte actuel, j’aurais eu beaucoup de mal à la place de mon amie à discerner le bon choix. La solution qui me semble la meilleure est alors de purifier mon intention et de me relier à la Guidance divine, en La suppliant de m’inspirer.

        Une autre expérience, moins dramatique: n’ayant pas accès physiquement aux autres, j’utilise comme nous tous beaucoup le téléphone, internet et autres moyens techniques de communication. Comme je continue à travailler, je dois sélectionner mes appels, alors que ma liste devient de plus en plus longue. Devant ce dilemme, j’ai demandé hier de l’aide pour appeler les « bonnes » personnes, celles à qui mon appel ferait plaisir et du bien. Il se trouve que l’amie que j’ai appelée après cette prière intérieure était dans une grande détresse, car sa fille était atteinte du covid-19 et fragile par son asthme. Nous avons parlé, j’ai cherché des mots pour la rassurer (par exemple: « il y a 99 % de chance que tout se passe bien »,…) et en la rappelant le soir, elle m’a appris que le médecin avait été très rassurant, les résultats bons, elle était totalement tranquillisée.
        J’ai senti là que mon appel avait été juste, que j’avais été aidée pour cela.

        Je reçois aussi des appels, et comme je suis assez occupée, j’ai un peu de mal à donner du temps à la personne qui m’appelle. Prenant conscience de cette restriction intérieure, je me suis dit que je devais accueillir cet appel et y répondre, sans manifester d’impatience et en remerciant mon interlocuteur, qui s’était donné du mal pour moi: comme la réaction que j’aimerais recevoir dans la situation inverse. Depuis, c’est ce que je m’efforce de faire.

      2. kbld le 01 Avr 2020 à 12:19 1.1.2

        @Marie
        Quoi qu’on fasse en voulant bien faire, il y aura toujours des gens pour critiquer. En l’occurrence, dans la situation de votre amie, les autorités sanitaires autorisent cette sortie pour aide (il y a donc une caution générale par ceux qui ont la responsabilité légitime de la santé publique), les deux personnes voulaient de cette aide (et ont donc accepté le risque afférent, en /choisissant/ ce risque plutôt de ne pas recevoir d’aide) et vouloir faire preuve de plus de précaution a un effet négatif (ne pas fournir l’aide – par opposition à par exemple ne pas faire de sport à l’extérieur, qui est autorisé par les autorités mais que beaucoup trouvent très dangereux comparé à l’effet positif limité puisqu’on peut faire du sport à la maison, personnellement j’ai décidé de tourner en rond en une série d’occasion dans la journée). Dans ces conditions, je ne vois pas comment votre amie devrait laisser les autres la culpabiliser. Il est possible que critiquer la personne qui aide soit pour certains un moyen de justifier indirectement leur absence d’aide (qui n’est pas nécessairement elle-même illégitime).
        Toute action comporte une part de risque, le tout est d’assumer ces risques (voir Paroles de Vérité, 25) en ayant vu s’ils valent la peine d’être pris. Une fois, j’étais, sans connaître le pays, à Séoul, où des machines avalent les cartes rechargeables de métro et remboursent leur valeur minime mais réelle (un demi à deux euros, je ne sais plus). Nous nous étions levés très tôt pour avoir le bus qui menait à l’avion que nous devions prendre, nous étions quelque chose comme une demi-heure en avance par rapport à l’heure de passage prévue et celui d’après nous faisait rater l’avion. J’avais cette carte de métro et une station était à côté, le processus aurait duré quatre cinq minutes environ. Même si le risque que le bus passe pendant que je récupère la monnaie pour cette carte était extrêmement minime, ne connaissant pas le pays, j’ai estimé que la faible somme que je pouvais gagner ne valait pas le coup de prendre ce risque. Finalement, le bus est bien arrivé à l’heure prévue. Mais je n’ai jamais eu aucun regret : ce qui comptait n’était pas ce qui s’est finalement passé, mais mon choix originel en fonction de mes données. J’avais fait le choix prudent et raisonnable, donc cette somme, je devais la perdre.
        Dans la situation que vous décrivez, au contraire, le rapport avantages potentiels / inconvénients / probabilité de réalisation de chaque avantage et inconvénient, peut sembler bien différent. Et ce qui compte, je pense, est cette analyse, quoi qu’il arrive finalement.
        Le travail éthique est aussi dans la manière dont on se comporte par rapport à tout ce qui dérive de ces choix compliqués (comme des critiques ici), des différences d’opinions qui en résultent, et ça ce n’est pas facile, surtout en famille.

      3. Bernard le 11 Avr 2020 à 15:11 1.1.3

        Bonjour Marie
        Merci de votre retour. Cette période nous pousse à faire des arbitrages pour exercer l’entre aide la prudence le courage. Ce qui est sur c’est que cela nous recentre sur ce qui est essentiel pour chacun d’entre nous. Merci de votre témoignage je le moins seul !
        Bonne journée

  2. Ia le 25 Mar 2020 à 9:17 2

    Merci beaucoup de cet article dont j’avais grand besoin.
    En effet, entre un certain degré de non pas superioritisme, mais presque (moi, je crois en Dieu, en la survie de l’âme, je pratique une spiritualité que je crois vraie, …), et donc un certain détachement presque fataliste… (pas bien), et des pointes d’angoisse avec quelques aggravations d’une condition physique et psychologique contre laquelle je lutte depuis quelques années due à ce sentiment d’incertitude et l’ambiance de peur qui règne… j’essaie de perfectionner mon humanité. Et donc je me rends compte à quel point je peux aussi me tromper.

    Faisant la queue devant un magasin alimentaire le premier jour de confinement lundi dernier, je bavarde joyeusement avec une jeune maman et son fils -tout en gardant la distance recommandé mais sans protection devant ma bouche. On parle de comment aider les personnes âgées (je ne fais rien pour ma part concrètement), ou la situation de l’école en télé enseignement et je me dis que je suis en train de me mettre in vivo à la place des autres en miroitant un peu cette personne. La dame me dit d’ailleurs des tas de compliment sur ma façon d’être etc.

    Mais je n’avais pas remarqué que juste derrière moi en biais, une jeune femme avec un masque de ski a l’air en détresse comme submergée de soucis peut-être pour un parent malade dont elle s’occupe. C’est une de mes profs de yoga. Je ne me souviens pas de son nom et ne lui dis rien parce que je suis gênée. Mais je m’aperçois qu’elle est gênée par mon bavardage (ou bien c’est ce que je crois). Elle est couverte de gants, bonnet et d’un masque de ski. (Alors qu’il faisait bon.)

    Plus tard, je me dis, je dois prendre plus au sérieux la souffrance des autres. Ne pas me dire qu’avec la bonne humeur ou une bonne attitude face à la vie tout va mieux.

    C’est difficile. Ma maman va bien. Elle est dans un endroit bien et ma famille s’occupe d’elle. (Enfin, elle s’occupe d’elle-même mais les autres lui déposent certaines courses lourdes devant la porte). Moi, je n’ai pas besoin de me faire du soucis pour un membre de ma famille proche dans ma ville. Mais en réalité, je me rends compte que c’est à chaque instant et dans chaque situation que je dois mesurer la manière d’interagir ou pas avec autrui.

    Je dois cultiver ma foi, mais tout en cultivant ma gratitude, mon humilité, et penser aux autres dans la mesure du bon sens et des opportunités raisonnables qui pourraient se présenter.

    J’ai l’impression que mon système immunitaire est fort, mais ça ne met pas les autres à l’abris si je suis porteur. (Je pourrais moi aussi porter des gants en faisant les courses? Mais je me dis, je lave mes mains avant de sortir et j’ouvre la porte avec un mouchoir en main…hm).

    Penser à tout ça, demander l’aide de l’Un pour lutter contre le soi impérieux, c’est en effet très intense en ce moment.

    Mille merci encore de votre article et pour la possibilité de ce partage/échange qui m’a donné l’occasion de m’analyser en ces temps et de voir un petit peu plus clair en moi.

  3. Dex le 25 Mar 2020 à 11:12 3

    Dès le premier jour de confinement nous avons mis un mot dans chaque boîte aux lettres de notre immeuble en proposant de rendre service : courses ou autres. Le jour même un voisin âgé nous a téléphoné en nous disant qu’il n’avait pas d’imprimante pour imprimer une « autorisation de déplacement ». Nous lui en avons mis plusieurs dans sa boîte aux lettres.
    Nous téléphonons à de nombreuses personnes (famille, amis, connaissances) pour demander si tout va bien, etc.

    1. Mome le 27 Mar 2020 à 20:06 3.1

      Merci pour cette bonne idée de déposer un mot dans les boîtes aux lettres de l’immeuble. Je veux aider mais ne connais pas bien mes voisins ; dans ce grand immeuble il doit y avoir des gens en détresse.
      Merci d’avoir partagé !

  4. KLR le 25 Mar 2020 à 11:18 4

    Merci pour cet article. Pour ma part, j’ai remarqué d’abord une opposition entre des aspirations vraiment humaine (penser aux autres, prier pour ceux qui sont en souffrance, aider les isolés…) et la force du soi impérieux. Par exemple : je commence mes journées avec des intentions spirituelles, j’essaye de me relier au divin, et au cours de la journée ces pensées se délitent petit à petit, ce qui fait que le soir je me dis : je n’ai pas fait ça, je n’ai pas eu assez d’attention… Il y a eu des jours où par exemple j’avais vraiment du mal à rester concentrée dans mes prières, alors que je me disais que c’était vraiment la période idéale pour se relier.
    Ensuite étant par nature assez obsessionnelle, je me suis lancée dans des travaux de bricolage de mon logement, ce qui fait que mon attention a été absorbée.
    Toutefois, sur la durée, j’ai le sentiment que les aspirations spirituelle et d’humanité restent présentes et même ont une petite tendance à se fortifier. A suivre…

  5. Sou le 25 Mar 2020 à 11:18 5

    Mille merci de nous rappeler un point essentiel : l’occasion en or pour faire un pas réel vers la pratique in vivo. Je me demandais en effet si ce que nous faisions était utile : demander des nouvelles des personnes seules, appeler les voisins plus âgés et demander s’ils ont besoins de commissions etc. Au moins faire un pas, c’est déjà ça. Aussi, de respecter les consignes. Cela nous met dans une optique plus pragmatique et simplifiée.
    Aussi, je me suis dit : je peux trouver chaque jour un aspect positif pour cette situation. En premier lieu, me dire que si jusqu’à présent j’ai pu faire des choses ou j’ai pu aider, ou j’ai pu visiter mes proches, c’était parce que la volonté de l’Un me le permettait. L’efficace en toute chose me le permettait.

  6. kbld le 25 Mar 2020 à 14:46 6

    La séparation physique peut pousser au rapprochement par les efforts volontaires que l’on fait pour combler une séparation qui devient apparente. Par exemple, le divorce est régulièrement très positif pour les rapports entre les pères et leurs enfants, dont ils s’occupent bien plus en tout du fait de la présence physique globale moindre : https://youtu.be/eLEtF0BpWj4
    Après, le fait d’être « enfermés » ensemble peut aussi à la discorde (https://fr.sputniknews.com/international/202003141043274211-en-chine-les-divorces-explosent-apres-la-fin-de-la-quarantaine/
    ), par bêtise sans doute mais aussi parce qu’il est probablement plus difficile de se dissimuler, ce qui peut aussi pousser au rapprochement à terme.

  7. Marie le 25 Mar 2020 à 20:50 7

    Merci pour ce partage, en ce temps de crise sanitaire exceptionnelle, jamais vu pour la très grande majorité d’entre nous, dans lequel nous cherchons nos repères, pour le vivre conformément à notre conscience morale et en recherchant Son contentement : que la recherche du développement de notre humanité et de la pratique de la règle d’or soit au coeur de notre journée, plus que jamais.
    Le paradoxe est qu’en apparence, nos moyens de pratiquer notre humanité sont faibles, vivant dans le confinement. Mais heureusement nos moyens de communication sont nombreux.

    1. Bouboulina le 26 Mar 2020 à 18:40 7.1

      En lisant votre commentaire, je me suis fait cette réflexion. Il est vrai que beaucoup d’entre nous se retrouvent seuls dans ce confinement et que nos moyens de communication sont nombreux. Un axe de travail intérieur s’est alors présenté à moi : commencer, rien que dans ma pensée, à ne pas me plaindre de cette situation, qui, je dois l’avouer, me pèse énormément. Et ensuite, dans mes communications avec les autres, chercher à être positive et joyeuse plutôt que de déverser sur eux ce qui me pèse. Dans cette optique, j’ai alors appelé une personne de mon entourage, qui se trouve être bien plus isolée que moi. J’ai essayé d’être joyeuse, de raconter des choses drôles. Et j’ai senti que cela lui avait fait du bien. Reste maintenant à persévérer dans cette voie…

  8. A. le 26 Mar 2020 à 9:31 8

    Bonjour et merci de cet article !
    Mon expérience est simple: dès le premier jour de confinement j’en ai profité pour faire un tas de choses que je n’arrive jamais à terminer comme par exemple un projet de marketing digital, un autre de création d’entreprise etc. (tout en travaillant quelques heures par jour – puisque mon travail a considérablement diminué).
    Bien entendu, j’ai fait cela tout en essayant de continuer à aider ma femme qui fait beaucoup plus que moi (elle travaille, cuisine, repasse, lave, et surtout aide mon cadet de 10 ans à faire ses devoirs). Je me suis mis à la cuisine (aussi), je fais des courses et j’essaie d’appeler régulièrement ma mère et aussi ma belle-mère.
    Cependant, un soir, en faisant un TP sur OstadElahi-inpractice.com, je suis tombé sur une parole qui m’alertait à propos du fait que la miséricorde divine ne s’appliquait pas aux droits lésés des créatures. Après un peu de réflexion je me suis rendu compte que je ne faisais pas assez pour mon cadet de 10 ans. J’ai pris donc la décision de jouer un peu au foot avec lui dans la cour de mon immeuble (l’immeuble s’étant quasi vidé).
    Morale de l’histoire, faire très attention aux droits de ses proches.

  9. Zaz le 26 Mar 2020 à 10:17 9

    Merci pour cet article très attendu, qui nous rappelle si justement l’un de nos devoirs essentiels, perfectionner son humanité. Auparavant, les occasions de le mettre en pratique étaient plus restreintes ou moins évidentes, moins fréquentes.
    Aujourd’hui bien que multiples et flagrantes, il reste difficile cependant de donner priorité d’abord aux personnes dans la difficulté et envers qui par exemple on a eu des griefs ou des ressentiments , sur qui l’on porte des jugements pas toujours positifs, où cela nous coute en efforts ou en renoncement… et tout naturellement on se tourne vers ses amis ou connaissances. J’ai constaté qu’il est plus facile de s’enquérir de personnes que l’on aime bien, proches ou amis. Le soi impérieux lui aussi a trouvé de multiples occasions de nous duper, de nous persuader que nous faisons tout pour aider, respecter l’autre… Mettre en pratique la bienveillance, la générosité, la compassion peut paraître simple en apparence mais si difficile dès lors qu’avec sincérité on souhaite agir dans l’intention de Son contentement. Il s’agit en l’occurrence de trouver, par quels mots et par quels actes je peux apaiser, rassurer, apporter ce dont l’autre a réellement besoin et non pas ce dont moi j’ai besoin, un appel pour réaliser un bon acte, sans réellement me soucier si cela lui a apporté, si cela l’a aidé, soulagé. Veiller à ce que la discussion ne dévie pas vers un simple bavardage, alors que désormais la liste des personne à contacter se rallonge de jours en jours. J’appelle mon enfant durant 2 heures et le temps à consacrer aux autres se restreint. Savoir écourter une communication sans brusquerie et avec douceur, en promettant de rappeler régulièrement…
    Et enfin je pensais avoir progressé sur différents points, en particulier le fait de voir l’Un comme l’efficace en toute chose et le reste n’étant que rouages de la causalité. Mais dans la tourmente j’ai pris une belle leçon d’humilité. L’angoisse et l’anxiété ont gagné du terrain. Bien sûr je me rappelle sans cesse ce principe, mais dans les faits, mon angoisse, mon anxiété, mes efforts pour trouver les meilleures solutions, m’ont révélé la différence entre connaitre un principe en théorie et l’avoir assimilé. C’est là un point sur lequel je m’auto-suggestionne quotidiennement, mais le naturel prend le pas encore et encore. J’ai peut-être un peu oublié aussi l’importance de demander Son Aide.

    1. A. le 28 Mar 2020 à 8:41 9.1

      Merci de vos de votre commentaire en particulier la dernière partie par rapport au fait de voir Dieu comme l’efficace à toute chose. Acquérir vraiment, intégrer vraiment ce principe = acquérir une véritable confiance en Lui. C’est le travail de toute une vie. J’en fais aussi l’expérience, on est mis dans des situations où le soi impérieux se manifeste sous la forme d’une peur extrêmement intense, d’angoisse qui prend le contrôle de la raison. Il faut continuellement chercher refuge en Dieu jusqu’à développer graduellement en soi cette confiance et cette prise de conscience que c’est Lui qui décide toujours de façon bienveillante et c’est toujours Lui qui a le dernier mot

  10. Danielle le 28 Mar 2020 à 21:19 10

    Perfection son humanité face à cette situation inédite, parfois dramatique c’était accepter de renoncer à mes habitudes sans se plaindre, avec compréhension pas seulement par obligation. Une chaine amicale et solidaire s’est mise en place spontanément. Ce temps qui nous manque toujours à tous, il a fallu l’apprivoiser, du temps pour les autres au téléphone, un de mes proches qui c’était éloigné de moi m’a appelé, une attention aux autres dans une ville silencieuse et plus paisible. Sans oublier ceux qui souffrent et ceux qui les soignent, applaudir comme une prière.

  11. Radegonde le 29 Mar 2020 à 1:40 11

    Quelle étrange époque!!! Je me suis rende compte que je téléphonais aux êtres chers régulièrement pour avoir des nouvelles. Ce qui me faisait aussi plaisir de les savoir en pleine forme.
    Il est venu le temps d’appeler ceux avec que je suis brouillée. il a fallut prendre la decision, et ne pas écouter les »bonnes raisons » de mon soi impérieux.
    Je suis contente d’y être arrivée.Je remercie Dieu de me montrer le chemin, particulièrement en ces temps incertains.

  12. zaz le 29 Mar 2020 à 10:39 12

    Merci pour le prolongement de cette réflexion, « Voir Dieu comme l’Efficace ». Je crois en effet avoir compris que seule la lutte sans relâche dans les épreuves successives qu’Il nous envoie, nombreuses en ce moment, nous permettra progressivement de graver dans notre être profond les principes mémorisés, théorisés, archivés. J’espère simplement que dans ces moments-là, et il y en aura d’autres sans doute, où la raison cède le pas à la peur et à l’angoisse, je parvienne toujours mieux et plus à entendre et écouter mon guide intérieur plutôt que mon soi impérieux et mon égo. Renoncement, détachement, le droit d’autrui, se réfugier en Lui…tout cela commence à prendre sens ! Bien sûr aussi ne pas perdre de vue que l’Un est le bien absolu, Il ne crée pas le mal..que Son intervention est toujours positive et bienfaisante. Elle est bénéfique dans nos vies même si en apparence ce n’est pas le cas.

  13. mia le 29 Mar 2020 à 11:28 13

    Merci pour cet article bienvenu.
    J’ai beaucoup aimé la remarque du gouverneur de New York durant cette crise sanitaire : elle confirme la difficulté d’atteindre la perfection et me relance sur les expériences au quotidien.
    Comme les efforts à fournir sont incommensurables, je peux facilement tomber dans le découragement et l’inaction. Pourtant … j’ai décidé de focaliser mon intention et actions sur ce qui est accessible. Les attentions, les pensées, les paroles, et les actes immédiats qui respectent et font plaisir à mon entourage, soulagent mes proches et tous les autres…; ma liste est longue en confinement : bref se mettre à la place de chacun.
    Cette crise sanitaire m’apporte un éclairage particulier : il est utile de déterminer une hiérarchie adaptée à cette période exceptionnelle. En faisant par exemple le point sur :les personnes qui m’aident, qui comptent vraiment, ce qui est important réellement ? … Du coup, je me rappelle cette maxime n° 160 « Dans la vie, prenez toujours le parti de la prudence »

    1. Bouboulina le 29 Mar 2020 à 11:52 13.1

      Tout à fait d’accord avec vous 🙂 Commencer par ses proches est essentiel et s’observer dans nos interactions est en tous les cas riche d’enseignement sur soi.
      J’ai eu à ce sujet une petite expérience il y a quelques jours. Il était 11h du matin et j’avais décidé de faire une pause dans mon travail et de me préparer un café. Mon café prêt, une petite voie me souffle : « tu aurais pu aussi en préparer un pour ton mari et le lui apporter dans son bureau ! » Au moment om j’ai repoussé cette voix d’un : « oh là là,…. » j’ai fait tomber mon café. Conclusion : un petit « non acte » qui m’a mis sous les yeux une des facettes de mon égoïsme.

      1. Mia le 31 Mar 2020 à 15:17 13.1.1

        J’aime beaucoup votre expérience sur le café elle est très claire. Quelle aide d’avoir fait tombé le café !
        Quand ça m’arrive, comme vous, j’ai un repère sur l’action et l’intention justes…
        Voilà ma leçon du jour… J’ai fait beaucoup d’efforts ces derniers jours pour essayer de beaucoup téléphoner à ma maman qui est âgée. Il se trouve que malgré le confinement, elle est débordée d’activités. Bien qu’elle vive seule, elle doit s’occuper de sa maison, de son petit bout de jardin, de sa relation avec tous ses voisins, avec toutes les personnes qui lui téléphonent et auxquelles elle téléphone et qui prennent contact avec elle. J’ai été surprise de voir son état d’esprit positif et sa bonne humeur face à ce confinement, son dynamisme, sa capacité d’adaptation. Sa bienveillance, son éthique et son sens de l’honneur sont restés intacts par exemple.
        Le bilan de cette situation c’est une leçon sur ma chance d’avoir été éduquée par elle, de vivre avec elle et de profiter de son contact depuis qu’elle m’a mise au monde. Son exemple et sa présence m’ont appris beaucoup. Résultat : j’ai une profonde reconnaissance surtout envers Dieu et bien sûr envers elle. Et ma confiance en Dieu qui est l’Efficace en toute chose en est renforcée.

  14. bolo le 29 Mar 2020 à 14:59 14

    On vit une époque formidable..

    Au moment où toute personne un peu intéressée par développer son parcours spirituel
    et son humanité se demande chaque jour qu’elle doit être son action, voici qu’un quidam
    quelque part dans l’empire du Milieu mange une chauve-souris crue et nous permet par la même occasion de réfléchir à comment mettre en pratique quotidiennement tous ces petits actes éthiques tant recherchés..
    Dieu nous donne le beurre, la tartine et le couteau. Y a qu’à étaler.
    Évidemment, certains préfèreront détaler, comme de coutume, mais sinon quel élan positif
    autour de moi, dans le quartier, ou en ligne virtuellement, ça fait chaud au cœur et c’est très motivant !
    On réapprend les gestes simples. Je n’ai jamais autant fait la vaisselle depuis 20 ans, ni passé aussi peu de temps sur AMAZON. Et c’est très bien.
    Jamais autant les consignes de la maréchaussée, notamment sur le confinement ,m’ont paru aussi proches du respect du droit d’autrui ( respect de ne pas le contaminer)
    Et j’ai un plaisir intense à ouvrir ma fenêtre tous les soirs à 20h pour applaudir.
    Je n’ai jamais été aussi proche de mes parents depuis que je converse et déjeune régulièrement avec eux par SKYPE, pour casser leur solitude.
    Je renoue avec des tas d’amis perdus de vue. Ils n’ont jamais été aussi faciles à joindre, puisqu’ils sont aussi confinés chez eux.
    J’ai pu proposer mon imprimante, mon Karsher, mon abonnement livraison nourriture, et des tas de petits services sur mesvoisins.fr.
    Bref, la vie est presque belle si on occulte le risque et la pensée de l’après.
    Je me rappelle un journaliste qui avait demandé à Charles Aznavour de lui parler de sa douloureuse jeunesse pendant la 2eme guerre mondiale. Il lui avait répondu : « Douloureuse ? vous plaisantez ? j’avais 20 ans, c’était la plus belle période de ma vie ! »
    Je n’ai plus 20 ans, et je ne souhaite pas que cette période dure particulièrement, mais j’aime à penser que c’est une période bénie pour travailler sur soi, et en retirer un immense plaisir. Il est probable que je garderai quelques réflexes de bonne attitude une fois la guerre passée. C’est ce que je souhaite.
    Bon courage à tous

    1. Ia le 01 Avr 2020 à 4:23 14.1

      Merci pour ce partage encourageant et si positif!!

  15. zaz le 30 Mar 2020 à 14:42 15

    Merci pour ce commentaire avec quelques petites touches d’humour qui font du bien au moral et aussi quelques petites recettes auxquelles on ne pense pas forcément sur le comment être utile aux autres et soi-même puisque le soi-même devient par là un service aussi indispensable, pour justement pouvoir aider les autres. Il s’agit là encore de trouver le juste équilibre. S’aider soi même, respecter les consignes et règles de confinement, pour aider les autres par les moyens dont nous disposons avec sincérité et de l’imagination. Ce qui peut être bien pour l’un ne l’est par forcément pour l’autre et inversement.
    Formidable époque en effet à condition qu’elle nous serve réellement à faire un grand pas dans le perfectionnement de notre humanité et en espérant aussi que cette période aussi étrange que douloureuse ne s’éternise pas, surtout pour tous ceux qui en ce moment n’hésitent pas à mettre leur vie en péril pour en sauver d’autres.
    Oui ces applaudissements de 20h sont une prière…

  16. Dex le 31 Mar 2020 à 12:22 16

    Je ne suis pas scientifique, mais je m’intéresse avec passion aux sciences.
    Avec l’évolution des sciences depuis ces 50 dernières années, nous voyons partout, quelque soit le domaine, que ce que l’on croyait inutile ou néfaste, est très utile et toujours nécessaire, voire vital, pour les êtres humains. Ce qui nous confirme que « Dieu ne créé pas le mal ».
    Ce matin, dès que j’ai cherché l’utilité des virus sur internet, j’ai eu une première réponse sur le site de la « Cité des sciences ». Qui confirme l’extrême utilité des virus. Gardons-nous d’être simpliste et de voir avec le petit bout de la lorgnette uniquement ce qui nous semble négatif pour nous.
    Je ne veux pas être plus long dans ce commentaire.

    Si vous voulez en savoir plus :
    http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/questions-sante/toutes-les-questions-sante/?tx_equestionreponse_pi1%5Bquestion%5D=22106&tx_equestionreponse_pi1%5Baction%5D=show&tx_equestionreponse_pi1%5Bcontroller%5D=Question&cHash=e1f0d418fdc536ef515ce09172b2daa7

    N’oublions pas que rien qu’obéir aux lois sociales – le confinement actuellement – c’est déjà rendre service aux personnels soignants et aux malades. C’est un grand respect des droits d’autrui. Et prendre soin de sa santé est un devoir envers son corps. De plus nous développons le courage et la patience.

    Dernière idée réalisée : sur une feuille A4, j’ai imprimé en grosses lettres de couleurs : « Merci aussi aux éboueurs, vous nous aidez à vivre ! Bravo et Merci ! » et je l’ai scotchée sur le couvercle de la grosse poubelle de l’immeuble.

    1. Ia le 01 Avr 2020 à 4:26 16.1

      Merci pour cette belle idée pour les éboueurs.

    2. Charlie le 01 Avr 2020 à 15:30 16.2

      Effectivement tout a une utilité meme les virus… car le principe de l’immunisation passive ou active (via des vaccins) est justement que le systême immunitaire puisse être en contact avec ces virus/bactéries….pour pouvoir apprendre à les reconnaitre, à les neutraliser, à les éliminer et surtout à s’en rappeler (mémorisation) pour des attaques ultérieures.

  17. Mike le 03 Avr 2020 à 16:52 17

    Merci pour cette piqûre de rappel très beau post up to date !
    En tant que médecin spécialiste libéral mais exerçant en clinique j’ai hésité au départ de me proposer pour aider à l’hôpital ou dans les cliniques ; plusieurs arguments me venaient pour ne pas y aller même si au fond je brûlais d’envie ; parce qu’on a aucun traitement et peu de moyens de protections et que j’ai une famille et des enfants à surveiller et que je risque un danger alors qu’on n’est pas de la spécialité de réa ou urgence et puis j’ai encore mes patients à surveiller pour qu’ils n’aillent pas engorger les urgences et puis certains de mes collègues me disent ‘moi je n’irais jamais c’est risqué et ma femme ne veut pas !’ …. et puis et puis et puis … mais… je ne suis pas comme les autres et j’ai lu les mêmes recommandations éthiques que vous et c’est Dieu qui m’a donné ce que je suis actuellement et puis il ne faut pas céder à la panique et avec quelques règles d’hygiène on peut éviter le pire… et j’ai franchi le pas et me suis inscrit sur des tableaux de garde et quelle belle expérience d’humanité ! prendre soins des gens, les assister, les rassurer et aussi soutenir les équipes soignantes sur place qui sont fatiguées et voir avec quelle ardeur les visites sont faites par les infirmières qui prennent les constantes et changent les patients ; c’est une maladie pas comme les autres c’est comme un fléau elle vous tombent dessus encore différemment invisible et les patients qui entrent ne sont malheureusement pas sûrs de sortir car les poumons peuvent décompenser d’un jour à l’autre et les patients s’accrochent à l’oxygène et aux paramètres vitaux et aux soignants et ils vous disent encore plus merci qu’en temps plus habituels mais leur regard est très inquiet et cherche le réconfort; et puis l’équipe soignante vous avoue qu’aujourd’hui c’est pas comme les autres jours, le service est plus serein…. pourtant j’ai le sentiment de faire si peu… merci mon Dieu de guider mes pas au jour le jour !
    Toutes vous remarques au dessus sont très justes, au quotidien, plein de petites choses sont réalisables, même le fait de rester chez soi c’est aider les soignants et le risque de décès supplémentaires par manque de respirateurs. Bon courage à tous !

  18. Bernard le 05 Avr 2020 à 16:13 18

    Bonjour

    Voici la suite de mon expérience. Il se trouve qu’il fallait que je continue à faire les courses pour mes parents très ages et ma sœur et sa famille qui ont le Coronavirus.

    J’ai donc continué à faire les courses notamment pour ces personnes et à livrer, mais en étant plus prudent, à savoir, :
    – lors des courses j’ai mis un masque, des gants
    – me laver très très régulièrement les mains
    – même si cela est difficile rester que quelques minutes avec mes parents au lieu de 2h00 la dernière fois, en gardant la distance de 1 mètre et le maque mais avoir des attentions : leur apporter une bonne nourriture qu’ils aiment, des cadeaux qui leur font plaisir,
    – ne pas rentrer dans l’appartement de ma sœur, son mari qui ont Coronavirus mais de livrer les courses et discuter un peu avec eux à 1 mètre 50 en dehors de l’appartement pour leur soutenir le moral

    Ici, j’ai expérimenté le vertus de la prudence : je peux continuer à rendre ce service, tout en respectant le droit de de mon corps et de mon conjoint donc en réalité ca fait travailler ma raison saine, si j’inclus que je fais cela par intention de contentement de Dieu et pas flatter mon ego.

    Bonne journée

  19. Radegonde le 07 Avr 2020 à 0:59 19

    Quel temps merveilleux pour nous faire connaitre la puissance du soi impérieux.
    Je fais l’experience de ne pas m’emporter contre le voisin du dessus qui s’est découvert une vocation « d’animateur musical sur balcon ».
    Musique hurlante et répertoire très loin de celui que je préfère…et toute la journée.
    Il semble que je sois la seule de l’immeuble à ne pas apprécier son talent..
    Donc je fais un gros travail sur moi pour ne pas devenir agressive.
    Je change de piece dès que le concert commence…et je demande de l’aide à Dieu.

    1. adissam le 19 Avr 2020 à 12:29 19.1

      Je comprends qu’il faille parfois « prendre sur soi ». Or ici, s’il s’agit d’un comportement incivil, répétitif et gênant pour vous-même (et vos voisins) alors une action peut s’avérer juste et justifiée ((d’un point de vue éthique et civil).
      —-
      Par ex., il m’est arrivé une situation similaire il y a quelques années avec nos voisins du dessus. J’en ai parlé avec mes colocataires qui étaient également gênés par le bruit. Nous avons décidé d’aller rendre visite aux jeunes voisins un soir de vacarme. Le dialogue s’est ouvert, nous étions ferme (souvent dans ces situations on a tendance à s’excuser, etc… – non), on ne s’est pas énervé, on a senti une forme de compréhension, et je crois qu’au final cela s’est plutôt bien terminé. Le souvenir est flou, mais je crois qu’on a dû s’y reprendre à deux fois, sans énervement, avec diplomatie mais fermeté.
      —-
      Je pense que cette action de défense de nos droits a été vécue comme un soulagement par les autres voisins, du moins elle a été pour notre tranquillité.

      1. kbld le 20 Avr 2020 à 2:01 19.1.1

        @adissam
        Je crois que vous avez mal compris la situation. Il s’agit de personnes qui font de la musique au balcon pour égayer le quotidien confiné, et vous trouverez des vidéos d’Italie, de France, d’Iran, etc. en ligne. Personnellement, j’ai la chance d’avoir les oiseaux qui s’égosillent le matin tôt, et je comprends la difficulté pour Radegonde. Mais votre analyse catégorique me semble tout à fait incorrecte : ce voisin du dessus rend, dans les circonstances actuelles, un service public dans ces temps où beaucoup vivent difficilement le confinement et où cette difficulté crée toute sorte de problèmes (problèmes psychiques, violences, etc.)
        Cela tombe sur Radegonde d’être en dessous et de ne pas aimer la musique qui est jouée. Et cela doit être plus qu’une question de goût : les musiques ont un effet sur la psyché, et s’il y a des basses ou autres, cela doit être assez difficile, par exemple si elle est plus dans les musiques méditatives ou spirituelles. Elle n’est d’ailleurs pas la seule, mais on peut imaginer que beaucoup aiment ce genre de choses (musique au balcon). Ceci dit, on parle ici de la vie du tout un quartier et les conditions apparaissent réunies pour qu’elle puisse renoncer à son droit si c’est supportable. C’est facile à dire puisque je ne suis pas en situation, mais je ne crois pas du tout que je demanderais d’arrêter et que j’espérerais que cela passe. Dans tous les cas, sauf s’il joue à 6h du matin et alors cela ne plairait à pas grand monde, c’est louable de supporter cela pour la « bonne ambiance » d’un quartier dans ces temps (ce n’est pas pareil si des bars font toute l’année dans des circonstances normales du bruit dans un quartier, même si cela participe à l’« ambiance » d’un quartier).
        @Radegonde
        Après, vous n’est probablement pas la seule, il y a peut-être aussi d’autres personnes avec des enfants, ou des personnes âgées, etc. Vous pouvez aussi indiquer à cette personne que cette gêne pour que la personne le sache, peut-être que d’autres le feront aussi et qu’à force un équilibre se crée et que, les gens se lassant, cela s’arrête tout seul au bout d’un moment.
        Adepte des casques, je ne peux aussi qu’en recommander un. J’avais conseillé des casques https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/chercher-la-cause-en-soi/#comment-5223 . Le DT770 (Made in Germany) est aujourd’hui pas cher en 32 ohm (important pour les non pros), fiable et durable, il est fermé donc isole assez (achetez les coussinets haut de gamme sont conseillés pour une longue écoute) ; analytique, c’est définitivement à ce que je connais le meilleur casque pour écouter le tanbur d’Ostad – peut-être avec les autres casques Beyerdynamic ; le son du T1 m’avait impressionné sur du piano, mais il n’était pas assez agréable à porter (pour ma forme de tête, cela dépend beaucoup) pour la gamme de prix et mes finances au moment j’avais fait des tests ; je vois qu’il y a même un T5 maintenant. Les Audio Technica haut de gamme (Made in Japan à l’époque ; A900X la base en plastique ou surtout au-dessus les modèles en bois) tiennent mieux sur ma tête pour des écoutes très longues de musique (mais d’autres peuvent aussi avec le DT770 et coussinets) et vont mieux avec la musique classiques car moins analytiques et plus émotionnels, mais ils isolent beaucoup moins des sons extérieurs, il faut les essayer car cela dépend de la forme de la tête et ils sont plus chers (j’ai le W1000X, c’est le seul des modèles bois assez agréable pour ma tête pour être porté sans problème toute la journée, alors que d’autres le trouvent très désagréable, mais le son n’est pas très neutre au contraire des modèles supérieurs encore qui semblent qualités audio du bois et neutralité ; le son reste excellent). Pour les oreilles, il faut faire des pauses de 15 minutes toutes les deux heures.

      2. adissam le 20 Avr 2020 à 19:43 19.1.2

        Grâce à votre commentaire, j’ai regardé ce que dit la loi « sociale » à ce sujet.
        J’ai appris qu’il y a certaines activités que l’on ne peut par faire à certaines heures de la journée ou certains jours selon la commune où l’on habite; ou bien encore qu’il existe la notion de « nuisances olfactives » que je ne connaissais pas.

        Je suis ensuite tombé « par hasard » sur cette parole:
        « Que Dieu nous protège de la transgression du droit d’autrui ! Même avec notre propre famille, nous ne savons pas combien de droits nous transgressions chaque jour ni comment nous pourrons en répondre. »

        Extrait de la parole 333.

        J’étais et je suis toujours bouleversé par les exemples concrets de transgressions qui sont ensuite donnés dans cette parole. Que Dieu me protège !

      3. mike le 23 Avr 2020 à 18:55 19.1.3

        Oui c’est bien, ce petit effort sur vous a permis d’aider les autres.
        On croit trop souvent que quand une situation est désagréable c’est de notre faute; on a du mal à distinguer le soi impérieux et sa colère d’une défense légitime de ses droits; à tel point que quand rien ne va plus on éclate et là le soi impérieux s’en mêle.
        merci

  20. zaz le 07 Avr 2020 à 16:16 20

    Merci pour ce commentaire. J’ai vécu des épreuves assez similaires J’ai moi aussi eu à subir une musique qui m’insupporte, dont tout l’immeuble bénéficie …Mon premier réflexe était : je vais aller frapper à la porte, me plaindre pour que d’autre voisins réagissent également, quel irrespect ! Mais très vite j’ai compris, et j’ai pris sur moi et j’essaie de m’adapter en travaillant sur la bienveillance. J’essaie de me dire que ces jeunes n’ont pas la chance d’avoir une éducation qui les engage à respecter les autres, d’avoir des activités, tel la lecture de livres, voire du télétravail…Ils ont tout simplement besoin de se défouler un peu pour pouvoir supporter… Se mettre à la place d’autrui, dans la pratique, n’est pas simple et nécessite une certaine forme de renoncement, surtout en cette période si incroyable. En effet l’autre est différent, a d’autres valeurs, d’autres centres d’intérêt. Cette situation est temporaire et est l’occasion de travailler sur moi. Travailler sur l’indulgence, la tolérance, la bienveillance…Ce qui m’a interpellé surtout, c’est pourquoi les autres, sûrement autant dérangés que moi, acceptent …Cette réflexion m’a évidemment renvoyée à mon égo.
    Cette épreuve finalement est bien minime face à ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour donner, soigner, aider là où ils le peuvent. L’occasion de passer de in vitro au in vivo, de développer ma raison saine. J’essaie de rester vigilante, car d’autres épreuves suivront et il me faut être particulièrement vigilante au soi impérieux qui ne se fatigue pas, lui…

    1. Mike le 08 Avr 2020 à 23:44 20.1

      Je trouve l’expérience très positive car l’objectif est d’analyser nos puissances et de lutter contre le soi impérieux. Les actions plus ‘spectaculaires’ cachent également leur part de soi impérieux qu’il faut savoir trouver. En restant à la maison comme le disent les experts vous sauvez des vies ! et en plus vous développer votre raison saine 😉

  21. DD le 09 Avr 2020 à 5:40 21

    4 h du mat réveil et quand je n’arrive plus à contrôler mes pensées, je me lève
    4h30 tisane et lecture de tous les commentaires. Quel bonheur tous ces témoignages je me sens proche de vous tous et émue par vos remarques. L’une d’elles, applaudir comme une prière, me rappelle ce sentiment de gratitude que nous avons tous à ce moment-là. Et je me dis que nous devrions TOUT faire comme une prière! Les moindres petits gestes, et aussi les renoncements, les luttes contre l’angoisse, le manque de patience, l’intolérance, l’égocentrisme etc…

    1. Mike le 10 Avr 2020 à 13:25 21.1

      Effectivement je ressens comme vous et je comprends quand je lis les ouvrages de B. Elahi qu’on est tous dominés par notre ego et notre volonté de puissance… profitons-en pour lire ou relire et bien mettre en application.

  22. Bernard le 11 Avr 2020 à 14:53 22

    Bonjour,
    Je viens de découvrir cette merveilleuse vidéo que je souhaitais partager avec vous sur les enseignements positifs que chacun peut tirer de cet événement mondial qui pousse chacun d’entre nous à une introspection personnelle dans cette période, si particulière.

    https://youtu.be/6aF-4f3quEg

  23. Wlihelm le 11 Avr 2020 à 21:12 23

    Faisant écho au contenu de l’article de Frédéric Perrault ci-dessus, le président allemand a déclaré ce 11 avril lors d’une rare allocation télévisée que « cette pandémie… c’est un test de notre humanité » (source BFM TV)

    1. Mike le 12 Avr 2020 à 11:43 23.1

      Tout à fait d’accord
      Il faut se dépêcher de deconfiner nos sentiments avant d’espérer un deconfinement global!

  24. Marie le 12 Avr 2020 à 11:08 24

    Merci @kbld (1.1.2.) pour votre analyse qui montre l’intérêt d’une bonne éducation de la pensée et du développement de notre raison saine, grâce à l’expérimentation in vivo. Donc pour discerner, on a tous les outils qu’il nous faut: la raison, en la poussant le plus loin possible à partir des données présentes et de notre expérience et Sa guidance, à combiner. En l’espèce je n’avais clairement pas utilisé suffisamment ma raison saine. Et comme cette raison est faillible, demander aussi toujours, avec sincérité, qu’Il nous guide.

    1. kbld le 20 Avr 2020 à 2:46 24.1

      @Marie
      Je vous remercie, et ne vois pas dans votre texte initial un élément indiquant que vous n’avez pas assez utilisé votre raison saine, ce n’était pas vous qui étiez en situation :).
      Je crois que ce que j’essayais, entre autres, de dire est qu’il faut aussi être conscient des limites de notre raison et qu’il faut accepter le caractère relationnel de certains principes d’action. Ce qui compte n’est pas, je crois, de trouver ce que quelqu’un d’omniscient aurait fait mais ce que dans une situation donnée nous pouvons raisonnablement décider. Cela passe nécessairement, je crois, par déléguer certaines considérations à des personnes dont on considère qu’elles ont l’autorité légitime ou le savoir en la matière (il ne s’agit que d’un guide relatif, qui, comme tout ce qui est humain, peut ne pas être suivi si vraiment notre raison indique solidement l’inverse). Dans votre exemple, certains peuvent tout à fait estimer que les autorités sanitaires sont incompétentes, surtout lorsqu’il s’agit de prendre plus de précautions, mais il faut faire attention avant d’avoir ce genre d’opinions (possibles) et surtout, même si on considère cela leurs décisions sont nécessairement à prendre en compte je crois, puisque notre relation à la société dans son ensemble passe entre autres par eux. Sauf si on a certaines conceptions politiques très spéciales, on considère les pouvoirs publics ont une certaine légitimité, et donc, dans la mesure où la raison ne vous permet pas de savoir mieux (du fait notamment d’un manque d’informations accessibles avec un effort raisonnable ou de compétence technique), la responsabilité est la leur si vous suivez ce qu’ils disent. C’est pourquoi, personnellement, j’essaye de suivre les règles (sauf si ma conscience est contre), j’assure en quelque sorte mes arrières pour l’au-delà, alors que lorsque je ne suis pas une règle, il faut vraiment que je puisse le justifier. Ici, ce n’était pas interdit de rester, mais c’était explicitement autorisé d’aller aider, et je crois que cela compte beaucoup dans l’éventuelle responsabilité envers la société si cela s’avérait être un méfait matériel.
      ––
      Notre raison, mais aussi nos outils sont limités, et il faut en être conscient et agir en fonction. J’ai compris cela à travers l’expérience suivante (je ne suis pas certain des détails, mais j’essaye de les reconstituer pour mettre en situation, en oubliant peut-être des étapes). Je travaillais au deuxième étage d’un endroit avec deux machines à imprimer au rez-de-chaussée et le personnel d’aide aussi. Je voulais donner un document pas très important et de mon initiative à imprimer à un collègue qui était au deuxième étage, dans un pays où l’on ne fait pas très attention à la forme. J’ai imprimé mais c’était trop gros pour mon agrafeuse. Je suis allé au rdc emprunter leur gros agrafeur. Une remontée et les agrafes mises, j’ai vu que celles-ci étaient très grosses cette fois-ci pour le document et ce n’était pas très beau, mais seulement un peu et beaucoup ne se seraient pas attardées sur la chose. Je suis alors descendu chercher une pince pour écourter. Mais cela restait pas très beau, et il y avait les machines faisaient de belles choses avec les agrafes. J’ai alors hésité : est-ce que je le donne comme cela au collègue ou j’essaye de rendre quelque chose de beau ? J’ai choisi la deuxième option. Les machines ne mettent pas sur des documents déjà imprimés. Alors je suis remonté chercher une clé USB pour imprimer sur la machine habituelle. Une fois redescendu, elle ne reconnaissait pas ma clé. Je suis allé au personnel pour emprunter une clé. Revenu à la machine, elle ne marchait pas pour une raison non résoluble sur le moment. Je suis allé à l’autre machine, mais plus ancienne, elle n’a pas de port USB. Je suis remonté chercher mes documents que j’avais laissés pour les photocopier avec agrafes. Redescendu, il y avait je crois un problème qui a nécessité une manipulation qui prend du temps de ma part. Puis il n’y avait bizarrement aucun papier nulle part. Une fois du papier trouvé avec le personnel, il y a eu quelque chose comme un bourrage. Une fois le problème résolu, il n’y avait pas d’agrafes dans la machine. Une fois les agrafes trouvées, il s’est avéré que cette machine n’avait pas de porte-agrafes. Donc mon projet était impossible, j’ai réagrafé comme à l’origine et je me suis contenté de ça. À chaque étape, je m’étais demandé si je persiste, mais comme il semblait qu’il fallait juste une étape supplémentaire. Cette série de déconvenues avec à chaque fois un nouveau problème a duré en tout une heure depuis le choix initial, ce qui était beaucoup trop pour quelque chose de peu important, même si ça avait marché à la fin. J’ai réfléchi sur mes intentions : je voyais que je voulais donner cela à un collègue homme sans qu’il y ait un effet professionnel, donc mon intention était bonne, je voulais juste que la chose soit vraiment bien faite. Cependant, cette série d’évènements était trop inattendue pour être des coïncidences. Je ne comprenais pas.
      Puis, en réfléchissant, j’ai pensé à l’épisode d’Un œil sur la planète sur l’esprit Jugaad. Le Jugaad est un mot indien qui représente d’abord le fait d’être inventif et de faire avec les moyens du bord. Mais le documentaire montre que c’est par la même occasion un état d’esprit. En regardant l’émission, j’avais été saisi par l’explication de Navi Radjou, le co-auteur d’un ouvrage sur la question que l’on trouve ici https://youtu.be/19-caCzfwQk?t=1251 et qui oppose celui qui essaye de maximiser ce qu’il a immédiatement à disposition (le point de vue jugaad) avec celui qui fait trésor d’efforts pour rechercher la solution parfaite. On pourrait dire entre celui qui privilégie le rapport effort/résultat et celui qui ne s’intéresse qu’au résultat. En Inde, avec des moyens assez rudimentaires, ils arrivent ainsi à des avancées scientifiques et techniques remarquables. Mais lorsque j’avais écouté Navi Radjou, je m’étais dit que non, moi je suis pour celui qui recherche la solution parfaite. Cette histoire m’a fait comprendre que c’est une erreur.
      Après, peut-être est-ce personnel, et que pour d’autres il faut au contraire accentuer la volonté de perfection dans tout, mais pour moi, cela a été une grande leçon de comprendre que je dois agir en fonction de mes moyens – matériels, intellectuels… – et ne pas chercher que tout ce que je fais soit à tout prix parfait. C’est, au moins pour moi, un meilleur état d’esprit. C’est notamment plus humble (donc plus réel) et cela rend le poids de chaque décision moins lourde puisque l’on comprend que l’on nous demande une bonté relative dans nos actions.
      Bien entendu, il faut s’efforcer de faire de son mieux et, par exemple, il y a des domaines où, je pense à raison, je fais beaucoup plus de vérifications et d’efforts que les autres personnes du milieu et je ne pense pas ménager les efforts. Il s’agit pas de dire non plus qu’il faut ménager ses efforts lorsqu’on a conclu au préalable qu’accomplir cette chose est bonne.
      Mais je crois que le mieux que l’on doit s’efforcer de trouver est un mieux global, qui passe nécessairement par certains compromis et par faire des choix et avoir des priorités. Le temps passé à une chose est un temps qui n’est pas passé à autre chose. D’ailleurs, le temps de finir de rédiger cette réponse, je suis tombé sur l’histoire d’Abu Saïd et son commentaire que l’on trouve à la parole 369 de Paroles de vérité. Je crois que l’on peut faire un lien. En soi, ce n’était pas mauvais de penser à la fourmi, et cela aurait été probablement mieux s’il avait enlevé la fourmi dès le début, mais trop se concentrer sur la perfection absolue sur cette question de la fourmi lui a fait perdre de vue l’ensemble de la situation. Et moi aussi, à partir du moment où ce n’était pas raisonnable, j’ai surchargé à tort le personnel en leur demandant une série de choses à chaque étape en étant focalisé sur cette histoire d’agrafe ; bien que mon intention fût bonne et que c’était leur travail, ce n’était pas raisonnable.
      Évidemment, je ne savais pas que ça allait être aussi compliqué, c’est que la conséquence avait été exagérée pour que je puisse en tirer une leçon fiable. Et c’est pour cela qu’en repensant à mes déplacements pendant une heure entre trois endroits avec deux étages d’escaliers pour une chose ridicule (beauté de deux agrafes), cela me fait penser à la scène culte des Douze travaux d’Asterix (« la maison qui rend fou »), même si eux c’était largement plus. Même pendant ces évènements, à chaque nouveau problème inattendu, je trouvais cela assez drôle au fond. C’était presque une blague qu’on me faisait, à fin d’enseignement.
      ––
      Une autre conséquence concernant ce dont vous parliez est que, puisque beaucoup de choses sont relatives, il faut faire attention avant de juger les personnes. En ces temps de choix difficiles et d’actions difficiles à évaluer de l’extérieur, d’après ce que l’on voit en ligne, les dénonciations anonymes augmentent, les jugements hâtifs aussi, etc. Cela montre qu’il faut spécialement faire preuve de prudence, même si on doit bien avoir des avis sur certaines choses.
      Quant à la personne qui fait le choix délicat, c’est aussi, je crois, beaucoup dans la façon de gérer les conséquences des choix, où l’on retombe dans des éléments clairs (gérer la critique, etc.), que le travail spirituel se joue.

      1. Danielle le 25 Avr 2020 à 12:18 24.1.1

        Merci pour l’information »Jugaad », cette démarche « Entre créativité et rigueur pragmatique, audace et simplicité, nous créons des projets porteurs de sens » où « l’homme doit être au cœur de la réflexion : aller sur le terrain, s’imprégner, observer, écouter, échanger… pour proposer des solutions innovantes et adaptées. »
        Je reconnais dans votre expérience à quel point, pour ma part, mes exigences de bien faire m’empêchent d’avancer.
        Elle m’a fait réfléchir à la psyché (les fondamentaux du perfectionnement spirituel: guide pratique chap 7) espace mental idéaliste (imaginaire) dominante in vitro ou pragmatique dominante in vivo, Jugaad, être pragmatique et se confronter à la réalité. Sur le plan spirituel le pragmatique, « connait forcement le gout de l’échec et a davantage conscience de ses faiblesses; il devient plus humble et moins arrogant par la force des choses ». Un point a retenu mon attention, « ces deux espaces mentaux sont dans un rapport de vases communiquant: plus l’un se développe et s’étend, plus l’autre se réduit. » C’est encourageant, l’effort et l’action transforme l’espace mental, la psyché, à condition d’agir sur le terrain pas uniquement dans l’imaginaire.
        Celui qui essaye de maximiser ce qu’il a immédiatement à disposition (le point de vue jugaad) avec celui qui fait trésor d’efforts pour rechercher la solution parfaite. On pourrait dire entre celui qui privilégie le rapport effort/résultat et celui qui ne s’intéresse qu’au résultat. En Inde, avec des moyens assez rudimentaires, ils arrivent ainsi à des avancées scientifiques et techniques remarquables.

  25. Mike le 12 Avr 2020 à 14:15 25

    Je me faisais la réflexion suivante : « Quelle horreur de penser que ce moment est merveilleux alors que tant de personnes vont perdre un emploi, d’autres meurent, d’autres se déchirent dans le confinement etc. » Et puis je me suis dit mais qui suis je pour avoir un regard critique de la sorte sur un événement que je ne maîtrise pas du tout.
    Je suis croyant mais aussi avec une formation scientifique et pragmatique cherchons à voir le bien et le juste et l’utile dans toutes les situations !
    Premièrement je vois que tout puissant que l’homme croit être, force est de constater qu’un tout petit virus peut chambouler toute sa vie…
    Dieu n’est que bienveillance et source de bien donc profitons de cette occasion pour rebondir sur nos pensées, choix de vie, choix de société pour comprendre quelle erreur de comportement, d’irrespect des droits avons-nous pris sur les autres ou la nature etc.
    Il devient également comme une évidence qu’il y a un Compte pour chacun et qu’on ne contrôle pas tout puisque le destin est si différent pour chacun…
    Tout en respectant et en ayant de la compassion pour le malheur des autres je reste actif et essaye d’apporter des solutions pour soulager leur malheur mais je ne râle pas sur la vie parce que je sais que c’est une épreuve pour mieux nous connaître et pour aider l’humanité (on trouvera un nouveau vaccin qui sauvera bcp de vies, les états vont peut être changer leur vision des choses, l’humanité sera peut être plus au cœur des décisions plutôt que le profit etc.).
    Si vous avez d’autres suggestions…

    1. kbld le 14 Avr 2020 à 12:34 25.1

      @Mike
      À beaucoup d’égards, le confinement m’arrange, mais, lorsque cette réalité m’est venue à l’esprit la première fois et que je voulais éprouver voire exprimer une joie générale au sujet de la situation, j’ai pensé à ceux qui en souffrent et je me suis retenu.
      On peut observer beaucoup d’effets positifs, même matériels. À l’échelle sociale, je pense que c’est un accélérateur de progrès. Par exemple, je pensais inéluctable – et c’est tout à fait personnel – l’instauration d’un revenu universel de base, mais je ne pensais pas que cela viendrait à une certaine échelle avant des dizaines d’années ; je suis assez ébahi de ce qui se passe en ce moment dans le monde à ce sujet. Ou à un niveau individuel, certes, dans un pays qui a officiellement dépassé la crise, les divorces ont explosé, mais dans les expériences relatées ici https://www.sixthtone.com/news/1005435/Spousal%20Distancing:%20The%20Chinese%20Couples%20Divorcing%20Over%20COVID-19 , on voit que le confinement n’a pas nécessairement créé des situations, il a aussi a accéléré des situations ou révélé le vrai caractère de quelqu’un et peut-être fait gagner dix-vingt précieuses années ou plus à des gens ; et au contraire la fin de l’article parle de comment une personne voulant divorcer a vu la vraie nature de son mari, positive, se révéler. Plus généralement, les réactions des gens autour de nous, par exemple par rapport aux profiteurs qui essayent de gagner notoriété ou autre, les révèlent pour nous et nous permet de mieux connaître, à mon avis, le développement de leur raison habituelle, et peut-être permettra à certains de la développer en apprenant de cette expérience.
      Mais de là à crier de joie, je ne pense pas que ce soit décent, en tout cas pour moi. J’observe les effets, positifs et négatifs, je peux apprécier les effets positifs matériels dans ma vie, mais bon, il faut tout de même avoir à l’esprit les situations déchirantes engendrées. Par exemple, surtout au début dans le Wuhan, les personnes ayant un proche, parfois même un époux en âge de vivre encore beaucoup d’années, aller à l’hôpital, puis du fait que le diagnostic s’était révélé positif et de la situation chaotique, une impossibilité de tout contact et simplement cinq jours plus tard la nouvelle de la mort, sans enterrement, sans possibilité d’avoir dit au revoir ni même, je crois, de récupérer les cendres. C’est difficile d’imaginer l’effroi que ces séparations à jamais sans au revoir ni cérémonies funéraires peut engendrer. https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/12/a-wuhan-l-impossible-deuil_6032766_3244.html Il y a tous ceux qui ne peuvent plus recevoir de traitement non lié au covid, par exemple encore https://www.sixthtone.com/news/1005230/the-invisible-victims-of-chinas-coronavirus-crisis . L’accroissement des violences familiales (conjoint ou enfants) est présentée par les médias français.
      Je pense qu’il y a une différence entre ne pas être abattu par une situation qui cause de la souffrance (et constater le positif aide à cela) et tirer de la joie d’une telle situation. Évidemment, ce n’est pas une règle générale : si une équipe gagne une coupe du monde, c’est normal de le fêter (dignement), en ayant une pensée pour les perdants, mais c’est l’ordre normal des choses. Je parle ici des calamités. Si on a une maladie grave, qu’on va voir un médecin qui est aussi chercheur et que notre cas spécial peut faire avancer ses travaux, il me semble qu’il y aurait quelque chose d’indécent à ce qu’il exprime ou même ressente une sorte de joie impudique, qui reviendrait à se réjouir qu’on ait ce cas grave et rare qu’il peut observer par exemple. Mais qu’il constate que l’existence de notre cas peut faire avancer la recherche (et donc potentiellement sauver beaucoup de vies) et même qu’il en tire un bénéfice personnel (carrière, etc.), on ne lui en voudra pas du tout, c’est normal ; je crois même qu’on serait content pour lui et que, dans notre malheur, ce serait une source de joie, une joie petite mais assez délicieuse à vrai dire, que ce malheur serve au moins à quelqu’un (« fasse un heureux » on dit, mais s’il est décent par rapport à cela je crois).
      Pour nous, je crois que cette décence n’est pas qu’une question de paroles, mais aussi d’esprit et de cœur.

      1. mike le 19 Avr 2020 à 15:55 25.1.1

        Qui vous parle de joie?
        Le plus important est d’analyser ses pensées et les situations que l’on rencontre pour en tirer des leçons pour soi même et éventuellement pour les autres si notre analyse est bonne.
        Comme je disais, tout en respectant la situation qui me dépasse et en ayant de la compassion pour le malheur des autres, je reste actif et essaye d’apporter des solutions pour soulager leur malheur et surtout je ne râle pas face à la vie parce que je sais que c’est une épreuve qui nous permettra de mieux nous connaître et au final aidera l’humanité; je suis persuadé que les malheurs (ce que nous analysons comme malheurs) font partie de la vie et de l’évolution de la planète et du genre animal et humain et ont une issue heureuse car on trouvera un nouveau vaccin qui sauvera bcp de vies, les états vont peut être changer leur vision des choses, l’humanité sera peut être plus au cœur des décisions plutôt que le profit etc.). C’est comme les grandes maladies qui ont permis de chercher et trouver les antibiotiques ou découvrir des bactéries et des virus etc. D’autres malheurs sont directement liés à l’activité humaine et de personnes peu scrupuleuses voire anti éthiques responsables qui n’ont plus de limites et de respect pour la nature et les autres et créent le mal autour d’eux; ceux là aussi il faut les maitriser. Je ne connais pas de malheur engendré par les animaux ou la nature qui ne soit pas directement lié soit à une méconnaissance que l’on a encore des phénomènes naturels ou à une suractivité humaine (comme les feux qui ont dévasté l’Australie cet été) qui perturbe le bon fonctionnement de la planète.
        Et pour finir comme je le disais au début il faut tirer des leçons de tout ce qui nous arrive et s’édifier (c’est à dire chercher sa part de responsabilité et tenter d’y remédier) sur le plan personnel et collectif quelques soient les situations; le problème de l’humain c’est que quand tout va bien il devient paresseux et profite des situations en dépassant ses droits et dans l’adversité il se met à pleurer contre son destin au lieu de tirer des leçons.

    2. kbld le 20 Avr 2020 à 1:59 25.2

      @Mike (25.1.1)
      Il s’agissait dans mon commentaire d’aller le sens de la réflexion contenue dans votre première phrase. Mes réflexions étaient générales et n’étaient pas par rapport à une attitude que j’attribuerais à vous.

      1. Mike le 21 Mai 2020 à 23:53 25.2.1

        Pas de problème ça m’a permis de commenter encore un peu
        En tous les cas je pense pour ma part que c’est une chance ce qui est arrivé ça m’a permis de relativiser la matérialité et de voir que bcp de choses sont des pacotilles et de me recentrer sur des choses plus utiles

  26. Radegonde le 15 Avr 2020 à 1:59 26

    Ce confinement m’a permis de frapper à la porte d’un vieux monsieur qui vient d’emmenager à mon etage.Je ne pense pas que je me serais autorisée à sonner chez lui sinon.
    Je l’ai invité à me demander de l’aide s’il en avait besoin, et je lui ais indiqué ma porte..
    C’est un gentil monsieur qui est aidé aussi par sa famille..

    1. Bernard le 16 Avr 2020 à 23:04 26.1

      Bonjour c’est bien mais garde votre distance de sécurité pour non pas le rendre malade !

  27. cogitons le 15 Avr 2020 à 12:10 27

    Surprenant de lire qu’au nom de l’éthique et de l’humanité, on trouve merveilleux une pandémie qui affecte le plus brutalement, comme souvent les plus âgés, les déjà malades, les plus pauvres et les plus démunis. Non seulement dans ses effets directs, mais dans ses effets indirects. Il y a un monde, un univers, au delà de boboland et d’un certain nombrilisme béat. Sans doute manquais-je d’humanité ou de vision spirituelle, mais le « candidisme » est un mode de pensée auquel je ne puis adhérer. Se mettre à la place des autres… Je doute que ceux qui ont peur, parce qu’obligés d’aller travailler, ceux qui n’ont plus de ressources et se demandent comment ils vont nourrir leur famille (hé oui, il y en a beaucoup dans le monde), ceux qui lutent sans relâche dans les hôpitaux, malades et soignants, et j’en passe, se délectent de notre situation. J’applaudis un peu, moi aussi, le soir, à ma fenêtre… Ma contribution. Oui. Bon. Mets-là en sourdine, bobo (me dis-je). Alors oui, on peut sortir grandi d’une épreuve. On peut apprendre. Mais de quelle épreuve parlons-nous ici ? D’un tête à tête trop long avec un canapé ? De voisins bruyants ? Ou de la violence conjugale à laquelle on ne peut échapper, de la faim, de la peur ? De la maladie ou de la mort d’un de nos proches, et des autres, dans la solitude d’un pestiféré ? Rien de merveilleux dans tout ça, à moins d’être assez privilégié, assez préservé pour échapper à tout ça, et d’avoir le luxe de penser à soi et sur soi. Mais alors, ne parlons pas d’humanité, et surtout pas « de se mettre à la place des autres ». Voilà ce que je me dis à moi-même et ce qui m’est venu en lisant certains commentaires. Je me trompe probablement. Sur ce, retour à ma guerre sur canapé. Bonne chance et bonne humanité à tous.

    1. kbld le 16 Avr 2020 à 11:31 27.1

      @cogitons
      Concernant votre « je trouve surprenant qu’on trouve merveilleux », si vous vous référez à ce qu’on peut lire en commentaire, j’ai écrit quelque chose qui ressemble (25.1), même si l’esprit semble tout de même différent. En revanche, le billet initial ne fait ressortir à aucun moment une telle idée.
      Concernant votre « ne parlons pas d’humanité », en revanche, je ne suis pas d’accord. Sans le vouloir, ce qui vous dites revient à arrêter toute bonne action, parce que des gens souffrent plus ou ont plus souffert. Arrêtez-vous de tenir la porte parce que des gens meurent de faim et qu’il y a pire que de recevoir une porte dans la figure ? La citation de Marc Aurèle est célèbre : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. » Il y a des souffrances pour lesquels on ne peut rien faire – nous ne sommes pas Dieu – mais cela ne doit pas empêcher de reconnaître les difficultés des gens autour de nous pour lesquelles on peut faire quelque chose.
      Cela vaut même pour un bonheur dans le cadre de la décence. Par exemple, les familles endeuillées ne vous en voudraient pas si vous fêtiez votre anniversaire en ce moment ; j’imagine que beaucoup trouveraient bien étrange l’idée ne pas le fêter de leur fait, et au contraire cela les rendrait plus contrariés qu’autre chose ; la seule chose est de ne pas fêter cela devant le cimetière où se déroule l’enterrement !
      Et surtout, elles ne voudraient surtout pas qu’on mette sur leur compte le fait de ne pas aider autrui parce que d’autres souffrent plus ! Quelle horreur pour elles si on leur disait une telle chose !
      Concernant votre « ne parlons pas de se mettre à la place des autres », c’est similaire. En pratique, votre état d’esprit n’apporte rien. Ce n’est pas parce qu’on ne souffre pas comme autrui, qu’on ne peut pas essayer de voir les choses de leur point de vue, ce qui, en pratique, les aide.
      Bien entendu, il y a un aspect métaphysique à prendre en compte, c’est-à-dire une analyse spirituelle des choses, mais rien que les conséquences pratiques sont claires. Pendant que, selon vos dires (je ne pense pas en réalité), vous restez sur votre canapé, plein de gens s’activent à aider autrui, et effectivement, cela s’appelle « pratiquer l’humanité » (tel qu’Ostad Elahi le promeut) et cela passe par se mettre à la place d’autrui.
      En fin de compte, votre sentiment réaliste d’impuissance face à l’ampleur des souffrances d’autrui vous pousse (et non vous fait, parce que je suis certain que vous n’appliquez pas cela à la lettre) à rejeter l’idée d’agir à notre propre mesure. Comme vous n’êtes pas tout puissant, vous préférez vous dire débile (au sens d’impuissant). Ne serait-ce pas un peu de l’orgueil, tel que décrit dans ce billet https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/humilite-4-lhumilite-est-une-force/ ?

      1. cogitons le 17 Avr 2020 à 15:19 27.1.1

        Vous aurez remarqué que je ne me réfère pas au billet initial, mais à certains commentaires. Quant au reste, pas besoin de COVID19 ou autre catastrophe pour faire preuve d’un peu d’humanité au quotidien. Que cette crise soit l’occasion pour certains d’y penser encore plus, et de le mettre en pratique, c’est une bonne chose. Mais cela n’indique en rien que cette catastrophe soit, en elle même, une bonne chose. A moins de se prendre pour le centre du monde.
        Je vous invite à lire le message d’une personne en Iran sur le site e-Ostadelahi.com, qui indique, selon ses dires, que 70% des Iraniens confinés n’ont pas même un jour de réserves d’argent pour vivre. Quand je lis ça, j’ai le coeur qui se serre, et j’ai honte de penser, ou de lire ou que ce soit, que cette crise serait, au bout tu compte, une bénédiction. D’autant plus honte lorsque cette pensée s’affiche sous l’égide de « perfectionner son humanité ». Ce n’est pas de l’humanité, c’est de l’indécence.

      2. kbld le 24 Avr 2020 à 15:24 27.1.2

        @cogitons (27.1.1)
        « pas besoin de COVID19 ou autre catastrophe pour faire preuve d’un peu d’humanité au quotidien »
        Justement, il s’agit de passer d’un peu à un peu plus, de « perfectionner son humanité ». Ce n’est pas vouloir un malheur que faire le constat objectif que le malheur appelle à l’altruisme. Sans pauvres, il n’y a pas lieu à charité ; ce n’est pas qu’on est content qu’il y en ait, c’est juste un constat.
        Vous semblez vous exclure d’avoir l’occasion d’en faire plus preuve à l’occasion du covid-19, comme si votre coupe d’humanité était pleine, mais vous montrez tout de suite un contre-exemple. À cette occasion, vous avez appris un peu plus au sujet des Iraniens et vous avez eu le cœur qui se serre ; c’est de l’in vitro mais tout de même, à travers quelques enchaînements causaux, vous voilà avoir pensé (ou au moins un peu plus) à eux, à avoir un sentiment humain que vous n’auriez pas eu sinon.
        Je suis d’accord avec votre idée qu’il faut prendre en compte tout le monde et voir les choses aussi du point de vue de ceux qui souffrent le plus. Mais je disais que du point de vue de ceux qui souffrent, il y a un certain avantage pour certains au moins si au moins il y a un bien qui sort de la situation. Vous donnez l’exemple de l’Iran, pays qui souffre beaucoup de la crise, et justement, – en mettant à part le cas des extrémistes – les gens ont souvent une foi très forte. Je suis certain que beaucoup d’entre eux aimeraient, que ce soit dans ce monde ou dans l’autre (si vous croyez à l’au-delà et au fait qu’une souffrance sur Terre peut aboutir à un bien éternel), que leur malheur ait poussé d’autres à perfectionner leur humanité. Comme dans l’exemple du médecin (commentaire 25.1), à moins que vous ce serait différent.

    2. Bernard le 16 Avr 2020 à 23:03 27.2

      @ cogitons; si on croit à la justice divine rien n’arrive au hasard. En ce qui me concerne je suis c’est vrai très privilégié mais j’ai expérimenté le fait que nous sommes confinés avec ma femme et mes enfants on peut se profiter dès un et des autres.

      Cette crise met en exergue la limite de nos sociétés qui basées que sur les valeurs de profits et matérialités arrivent à une limite.

      Et oui si c’est le prix à payer pour repenser l’humanité alors oui c’est peut être une bénédiction pour nous les humains !

      1. kbld le 17 Avr 2020 à 1:08 27.2.1

        @Bernard
        Mais ce que vous dit là cogitons, c’est que le genre de raisonnement que vous tenez en fin de commentaire vous place dans un collectif dans lequel vous n’appartenez pas forcément. Vous dites, en quelque sorte, « c’est bien que *nous* souffrons, parce que *nous* repensons l’humanité », mais le « nous » qui souffre est-il vraiment le « nous » qui tire des leçons (qui sont superficielles si elles sont fondées sur de fausses constatations) ? On comprend le genre de critiques demandant qui vous êtes pour dire que vous souffrez. Le message d’Ostad Elahi donne bien entendu des réponses très convaincantes sur la question de Dieu et de la justice, mais il n’y a pas besoin, je crois, d’entrer dans ce genre de raisonnements boiteux et qui irrite certains de manière assez compréhensible. Non, *vous* ne payez pas le prix dont vous parlez.

      2. cogitons le 17 Avr 2020 à 13:35 27.2.2

        @ Bernard; philosopher est souvent un luxe de bobos, donc, boboisons deux minutes, confortablement lovés dans nos canapés : vous pensez vraiment que la justice divine s’exerce sur terre ? Je constate plutôt, pour ma part, l’enchaînement des causes et des effets, souvent imprévisibles dans leur complexité, mais qui n’ont rien à voir avec une quelconque justice, divine ou autre, ou une intervention extra-terrestre. Dire que rien n’arrive par hasard est tout à fait différent de la question de  » justice divine « . Vous faites donc une association d’idées qui n’a pas lieu d’être. Ou alors, votre définition de  » par hasard  » demande à être clarifiée. Ceci étant, je suis ravi que vous ayez l’occasion de profiter de votre épouse et de vos enfants, et que vous ayez, grâce à cette merveilleuse crise, et depuis votre confort (inégalé dans l’histoire humaine), l’occasion de méditer sur les méfaits du profit et de la matérialité. Si COVID 19 n’existait pas, il faudrait donc l’inventer.

    3. mike le 19 Avr 2020 à 16:00 27.3

      L’idée du post n’est pas là; il souligne l’importance de redoubler de vigilance en cette période pour ne pas tomber dans l’excès de la peur collective voire même des exactions comme des vols de masques ou de produit hydroalcoolique… et à l’inverse de trouver de petits actes pour aider les autres à la mesure de nos possibilités puisque tout le monde ne peut pas sortir avec son stéthoscope pour sauver des vies. Il y a plein de petites histoires très éthiques dans les différentes interventions qui rappellent bien qu’on peu agir par de petits actes au quotidien. Personne ne dit que la compassion et l’empathie doivent être absentes c’est tout le contraire.

  28. Bernard le 19 Avr 2020 à 15:12 28

    Bonjour

    J’ai écouté l’appel au don de la fondation l’abbé pierre. Cela m’a touché. Alors que nous sommes tous confinés nous avons des hommes et des femmes qui continuent à se battre pour les autres, à l’instar du personnel médical.

  29. mahaut le 19 Avr 2020 à 15:45 29

    @cogitons
    « Ne croyez pas que le « droit d’autrui » se limite au seul respect des biens, de la vie et de la pudeur d’autrui. Même quand vous répondez avec indifférence, quand vous parlez en lançant des piques, quand vous froissez le cœur de quelqu’un, etc. c’est une transgression du droit d’autrui. Le droit d’autrui existe à tous les niveaux : entre mari et femme, enfants et parents, parents et enfants, avec les autres membres d’une même famille, entre voisins, gens du même quartier, de la même ville et ainsi de suite. Dans la mesure où Dieu a donné des droits à un être, cela crée un « droit d’autrui ». » (Paroles de Vérité, Parole 333)

    La vue du monde actuel sur toute la planète, par « nos étranges lucarnes » m’assène de violents coups de massues répétitifs sur la tête….. tout en m’évoquant en même temps, 2 romans, où j’y retrouve des éléments que nous vivons en ces temps dans de « catastrophe planétaire ».

    – « Dernier rivage » de Nevil Shute (dévastation radicale de la planète) suite au 3° conflit mondial nucléaire, un capitaine de sous-marin qui patrouillait dans le pacifique et descellant peut-être des traces de vie sur la planète, décide de retourner dans l’hémisphère nord, et entre dans le port de New-york, il aperçoit par les hublots du sous-marin : une ville morte et déserte, sans aucune âme qui vive, seul un chien hurlant sur un quai.

    – « Soleil vert », situé en 2022.
    film inspiré d’un roman, enquête sur le meurtre d’un riche homme d’affaires et un avenir, où les océans sont mourants et où la canicule est présente toute l’année en raison de l’effet de serre, conduisant à l’épuisement des ressources naturelles, la pollution, la pauvreté, la surpopulation et l’euthanasie volontaire.
    – Le pape François, tout seul sur le parvis de la basilique St Pierre, célébrant ce vendredi saint devant la place St Pierre et Rome vides…S’enchaîne alors en moi, la réalité du tombeau vide du christ, après le dépôt du corps dans le tombeau et la disparition de son corps.
    – l’immense désespérance durant les divers exodes de la seconde guerre mondiale, la shoah…. « mais où était Dieu ? Question obsédante de certains juifs ? C’est si récent et contemporain…

    Effroyable réalité INHUMAINE

    Une folie éruptive du monde par la parole contaminante et sans boussole est à l’oeuvre.. où est le droit d’autrui dans cette déréliction. A tout cela s’ajoute, le décret du 28 mars 2020, paru sur légifrance, le monde est devenu vraiment encore plus cauchemardesque, et qui est vraiment mon prochain ? L’homme est un loup pour l’homme dans notre réalité matérielle et redevenu seulement animal, et encore les animaux ont bien des sentiments :
    Quand il s’agit de mon enfant, de mon parent, de mon voisin, je sais qu’ils me sont proches, mais quand nous voyons le père Ubu danser au bal des menteurs, on en arrive, là où nous en sommes là, de quel prochain s’agit-il ??? Il nous faut tout bien comprendre et analyser avec notre raison saine….. bientôt notre monde actuel sera une fable des temps modernes…. que nous lirons dans 100 ans dans les futurs livres d’histoire ???

    http://www.sfap.org/system/files/fiches_hopitaux_covid19-v31mars2020.pdf

    y bien lire :
    – fiche, modèle de courrier pour le médecin à adresser au malade
    – modèle de courrier pour le médecin à adresser à la famille (au sujet dudit malade)
    Ces médecins, il ne nous faudra pas les croiser trop tôt !….
    Pourtant cette classe d’âge est bien toujours active et debout, pour peu qu’on la laisse vivre

    https://twitter.com/VictorLaby_/status/1241737491092144128?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1241737491092144128&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.20minutes.fr%2Fparis%2F2747063-20200324-coronavirus-paris-police-utilise-drones-inciter-habitants-rester-confines

    = parole 213 / Il faut connaître Dieu avec notre raison saine

    « si, au cours de sa vie quotidienne, on s’habitue à toujours régler ses comportements (intentions et actes) sur la voix de sa conscience et le contentement divin, on se place automatiquement dans un état d’attention permanente. Cet état d’attention, …. ne perturbe aucunement le cours normal de la vie. Tant que l’attention permanente n’est pas devenue une seconde nature, un exercice très utile pour la développer est de se rappeler que l’Un, à travers le flux divin, est toujours présent et bienveillant, partout et dans tout…. » (Le Guide pratique, p. 224)

    Nous marchons inexorablement vers un autre monde matériel……
    https://www.youtube.com/watch?v=rcKCBBRhidU&feature=emb_logo

    J’aurais préféré celui de « la vérité réelle » et « les vérités divines réelles vivantes »… . quand on n’a pas le hâvre de la foi et de la compréhension de notre retour à notre origine,…. Pour accomplir notre humanité, Il nous a donné de faire ici nos classes, de vivre toutes ces épreuves, quel grand mystère. Je me sens « privilégiée » à cet instant, car je remercie Dieu, je ne suis pas en souffrance personnellement et le canapé n’est pas « mon refuge » et je me sens « honteuse » d’être finalement trop riche, devant toutes ces misères humaines et éthiques.

    « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? », s’était exclamé le copilote du bombardier, Bob Lewis, en découvrant l’ampleur de l’explosion, le 6 aout 1945.
    Mon Dieu, faites que nous fassions votre volonté….. et que dans notre innocence, nous contemplions enfin Ta face.

  30. Jean-Jacques le 19 Avr 2020 à 17:11 30

    Cher @cogitons, permettez-moi d’émettre quelques critiques bienveillantes sur vos critiques.

    Prenons votre premier commentaire de ce fil, celui-là même qui semble avoir déclenché une série de réponses plus ou moins véhémentes (mais qui restent toutefois très correctes). Je comprends que vous puissiez tiquer sur l’usage de certains mots comme « merveilleux » et pour tout dire j’aurais moi-même bien des critiques à faire sur l’opportunité de ces choix de vocabulaire. Mais je ne pense pas qu’il vaille la peine de réagir sur des questions de rhétorique alors même que le fond de la pensée des commentateurs me parait clair. Je trouve que votre propos est injuste à bien des égards envers les intentions – pourtant manifestes – de ceux qui ont utilisé ces mots.

    Relisez-vous et vous verrez que si votre critique prend bien comme point de départ l’usage de certains qualificatifs, elle se mue rapidement en procès d’intention. Votre commentaire ne critique pas les mots ni même les propos, il accuse les gens de penser comme des « bobos » et les vilipende pour leur supposé « nombrilisme », le tout sur un ton très polémique. Or, la polémique ne contribue pas à favoriser la compréhension des questions éthiques et spirituelles (ni d’aucun autre sujet d’ailleurs). Je suis pour le coup certain que ce type d’invective ne fait rien d’autre que provoquer des sentiments négatifs chez ceux qui sont visés (et même chez les autres). La polémique ne convainc personne et n’encourage personne à l’introspection et à l’amélioration.

    Je pense qu’une critique n’est intéressante que quand elle s’attache à discuter rationnellement des concepts, des idées, des interprétations, des expériences… mais pas quand elle est synonyme d’attaque. Plus généralement, les expressions d’indignation, les pétitions de principe sentencieuses (et il y en a dans ce fil de commentaires), les « coups de gueule », bref tout ce qui ne vise finalement qu’à extérioriser ma frustration ou à asséner ma vanité à autrui est à proscrire. Et j’ajouterais même, à proscrire tout particulièrement dans le contexte de ce site et de la thématique particulière dont il traite. Les torrents de commentaires au sein des réseaux sociaux charrient suffisamment de ressentiment, de dépit et de rage: faisons en sorte que ceux que nous publions sur ce site en fasse plutôt un havre de civilité et de sagesse.

  31. cogitons le 20 Avr 2020 à 1:56 31

    Cher @Jean-Jacques,
    Mais faites donc, je vous en prie. Il serait malséant que je me permette de lancer quelques piques et refuse d’en recevoir en retour, d’autant que les vôtres piquent moins que les miennes. Vous avez en partie raison (à mon avis, puisque chacun donne ici son avis), et je vous remercie de votre réponse. Je me suis laissé aller à l’ironie vaguement pamphlétaire, et ai laissé la forme l’emporter sur le fond. C’est une habitude contractée dans d’autres débats, qui m’amuse en général (j’en reçois autant en retour), qui se justifie dans certains contextes où chacun emploie les mêmes formes pour exprimer ses idées, mais qui n’a, de toute évidence, pas sa place ici. Je m’en suis d’ailleurs voulu. Je n’ai voulu blesser personne, et je suis certain que chacun ici cherche à bien faire. Certaines choses m’ont choqué, viscéralement, dans ce que j’ai lu, et les viscères ont embrayé sur l’acerbe. Le travers que j’ai perçu, peut-être à tort chez autrui, je le porte aussi en moi. Je ne vais pas revenir sur le fond (sur lequel je ne varie pas). Je pense qu’il était malgré tout assez clair. Que chacun en fasse ce qu’elle ou il veut.
    Si nous en restons à des questions de forme, échec total de ma part, c’est clair.
    Amitiés sincères et fraternelles à tous. Nous sommes tous dans le même radeau. Certains, en ce moment, bien plus mal lotis que d’autres. Une pensée toute particulière pour eux.

  32. cogitons le 20 Avr 2020 à 12:21 32

    @mahaut,
    Merci de votre réponse. Je crois vous avoir compris.
    « que nous lirons dans 100 ans dans les futurs livres d’histoire »
    Il n’y aura pas de livres, et je ne suis pas persuadé qu’il y aura de « nous », au sens « d’homo sapiens » (le mal nommé par lui-même, le vantard!). La probabilité est faible. La crise actuelle dissimule pour un temps une crise bien plus grave, à laquelle vous faites d’ailleurs allusion, et qui ne se réglera pas d’un coup de vaccin. Nous avons dévasté, en une fraction de temps, le miraculeux vaisseau Terre, et restons accrochés, sans le savoir encore, à quelques planches vermoulues,  au coeur d’un océan immense, froid et hostile. Quelle redoutable efficacité dans la destruction ! Je m’arrête, mon penchant pour le sarcasme reprendrait trop vite le dessus. Et dissimulerait mal une profonde tristesse et une égale colère devant tant de stupidité (pour être poli).

    1. Ia le 23 Avr 2020 à 4:44 32.1

      J’aimerais ajouter, que les personnes travaillant au plus près et dans des conditions sanitaires imparfaits (souvent sans masque, avec des robes en plastique qui ne couvre pas le col), qui perdent leur emploi et eux mêmes n’ont pas d’assurance maladie (eh oui, en d’autres pays on peut être employé à l’hôpital et ne pas bénéficier d’une couverture santé), et ces mêmes personnes (je parle de personnes que je connais de très près) ne sont pas du tout en train de projeter le pire. Cette personne travaillant près de patients covid 19 m’a dit que si son heure à sonné que ce soit ainsi. Elle sera heureuse de partir sachant que l’autre monde est une vérité et que celui ci une étape éducationnelle. Et alors elle s’efforce de garder, comme ces collègues, une vision humaine et une bienveillance et un respect pour les patients intubés dont son travail se résume à un geste qu’on pourrait qualifier de futile: juste aider à retourner le patient en question toutes les 12 heures. Malgré les quelques heures à l’hôpital elle n’a plus de salaire et que une rémunération horaire. Elle quittera donc son appartement et emménagera avec un membre de la famille qui habite loin de la ville. Elle met ses affaires dans un garde meubles. Elle s’adapte. Il y a la famille, des amis. Elle a remplis tous les papiers pour les indemnités chômage tout en cherchant un nouveau travail. Mais en attendant elle aidera dans la famille, et elle aura enfin le temps de créer un potager comme nos grands mères qui se nourrissaient bien autrement que nous aujourd’hui.
      Une autre personne qui antan faisait un travail de cadre sup dans une entreprise pharmaceutique, se voit (non pas directement en raison du covid) à travailler comme livreur Amazon 10h/jour depuis une semaine. Eh oui. Eh bien je peux vous dire, ces deux personnes citées, font partie de ces gens qui n’ont pas peur, qui font au quotidien ce qu’ils peuvent pour s’occuper de leurs familles et leurs affaires, et qui sont de plus joviales et cherchant à amoindrir les angoisses des autres.

      Il y’a des nouvelles voix qui se font entendre.
      On le sait: le principe des contraire. La ou il y a obscurité il y a lumière. Et à dose égale!!!
      Il y’a des mouvements en effet qu’on peut qualifier de « merveilleux ». Prenons celui de Détroit: ravagé, un paysage apocalyptique après l’abandon de l’industrie automobile et une ville où la criminalité rivalisait avec l’incroyable absence total de magasins ou on pouvait acheter des fruits et légumes….un mouvement en effet « merveilleux » de potagers collectifs urbains basés sur le volontariat et le besoin a vu le jour grâce à des individus rêveurs mais pragmatiques. Parsemés dans la ville, Detroit, ville fantôme devenue ville modèle pour vivre autrement pour reprendre contact avec la terre sous nos pieds qui ne cesse de nous nourrir (et un grand merci à Elle encore ce jour suivant Earth Day.)

      Radicalement changer nos valeurs et croyances, que nous ne pouvons pas nous en sortir à coup de compétition et de survie du plus fort. Que ce ne sont pas des vérités.
      Les notions, les discours de « fear-mongering » ou de technologies inhumaines, ont des contreparties. Dans le monde entier.

      Peut-être la peur et les ornières « réalistes » nous empêchent de bien voir, de voir la beauté et le merveilleux comme des réalités humaines quotidiennes et permanentes.

      Il n’est pas merveilleux de mourir d’un virus dans un hôpital ou de perdre son emploi ou de vivre dans la précarité, mais il y a du merveilleux dans ces situations aussi. Quelle puissance dans une parole ou une pensée sincèrement compatissante mais emplie de merveilleux, d’un rayon de soleil.

      Pour ma part, si j’étais au plus mal, mon plus grand souhait serait d’être entouré de personnes qui croient au merveilleux.

  33. Radegonde le 22 Avr 2020 à 1:54 33

    Je lisais dans « Le guide pratique » de B. Elahi que l’Un gardait une relation directe avec chacune de ses creations meme la plus infime.C’est ce qui m’aide à continuer à m’intéresser à l’humain, car cela a du sens pour moi grace à cette parole. Meme si parfois cet humain est detestable dans ses actes.
    Aussi je me dis que nous appartenons à ce monde en ce moment, et comme de vaillants humains nous faisons un peu de bien, chacun à sa place..Et toutes ces miettes permettent à notre humanité d’être plus chaleureuse et de continuer la route ensemble, pendant le temps qui nous est imparti.

  34. mike le 23 Avr 2020 à 1:56 34

    C’est incroyable comme en cette période je prends en pleine figure la notion de Compte, de destin, d’au-delà.
    J’ai vu encore une femme très digne ce jour en consultation que je n’avais pas vu depuis 5 ans; motif de consultation douleurs et fatigue dans les jambes; je la vois affaiblie, abattu, un peu amaigrie, un visage triste, et une apathie renforcée par des calmants; le bilan s’avère rapidement normal mais j’entends sa peine dans la perte d’un fils pour récidive de tumeur au cerveau, un autre fils bipolaire qui l’accuse de n’avoir rien fait et qui ne veut plus la voir, une belle fille idem et une autre qui reste proche et son mari qui passe tout doucement le cap…je rentre dans la compassion et j’avais envie de me faire tout petit et d’arracher sa douleur pour la porter moi-même; je la rassure en lui disant au fil de la conversation que ce qu’elle vit est terrible et que son attitude est normale mais qu’il ne faut pas en rester là et voir le bien qui reste autour d’elle et resserrer les liens avec ses proches, râler contre la vie ne lui servira à rien et elle risque simplement de s’enfoncer dans la douleur psychique et qu’elle s’accroche avec force à sa croyance, que son fils est parti mais que c’est son destin à lui et qu’elle n’a rien à se reprocher et que peut être elle le retrouverait une jour… les mots venaient au fil de notre échange et j’ai eu l’impression que cette dame s’allégeait progressivement et au moment du départ elle redressait un peu la tête en allant rejoindre son mari; oh mon Dieu merci de m’avoir aidé à partager la douleur avec cette dame!

  35. mike le 23 Avr 2020 à 19:50 35

    J’ai cherché à décortiquer cet évènement en m’appuyant sur des concepts présentés par B. Elahi dans son ouvrage Fondamentaux du perfectionnement spirituel : Le guide pratique :
    1) la part de mon attention permanente a été de voir cette dame comme quelqu’un que Dieu m’envoyait dont il fallait que je m’occupe encore plus que les autres patients par devoir pour agir selon la voie de ma conscience et selon le contentement divin;
    2) la part de mon attention parfaite a été d’aller au delà de ma spécialité et au delà du motif de consultation (pour jambes douloureuses dont les complications ont été vite écartées par l’examen clinique et l’exploration complémentaire) et au delà de la médecine classique, en me mettant au niveau de cette dame âgée, à l’écoute d’un mal plus profond, en m’efforçant de prendre sur moi, sur mon temps, en m’aidant de mes expériences d’être humain plus que de médecin;
    3) cette attention parfaite m’a aidé à retenir mes paroles à la hauteur de l’attente de l’autre personne en symbiose avec elle, sans l’assainir de connaissance théorique;
    4) un des effets c’est que j’ai ressenti le flux divin dans la pièce m’aider pour trouver les bons mots et
    5) au delà de cet effet positif j’ai ressenti et palpé in vivo la douleur de cette dame en moi;
    6) cet état m’a permis de ressentir plus de gratitude me motivant à faire encore plus dans ce sens
    7) ce qui me prouve que j’ai développé un peu ma raison saine
    – c’est que je n’ai pas recherché d’état zen à travers cet acte ni de remerciements et
    – que je comprends mieux que c’est cette même éducation de pensée qui m’a permis de persévérer dans des études qui m’aident à être au quotidien au service des malades pour mettre en application les principes éthiques et divins justes (et non pas m’échapper dans une montagne pour prier tous les jours).
    – que je ne m’enorgueillis pas de la situation, je la narre comme une étudiant qui fait des recherches et trouve un résultat que je partage.
    – je comprends un peu plus à travers cette expérience la dimension des notions de développement de la raison saine et de perfectionnement de mon humanité tout en ajustant ma foi à la recherche de la Vérité.

  36. adissam le 28 Avr 2020 à 19:33 36

    Je comprends la question de départ comme ceci « que fais-tu pour perfectionner ton humanité ? »

    – je suis les consignes au mieux, sans chercher de passe-droit;
    – je prends des nouvelles, parfois;
    – avec effort, je suis sorti de ma zone de confort (par ex. en renfort d’équipes qui en avaient le besoin ou travailler à des horaires inconfortables);
    – chercher et lire la littérature scientifique ou les recommandations émises pour gérer au mieux les situations rencontrées (des sages ou experts ont déjà expérimenté ou réfléchi aux questions que je me pose) et ceci afin de mieux m’occuper des personnes ou missions dont j’ai la responsabilité.

  37. adissam le 28 Avr 2020 à 19:36 37

    La souffrance a toujours été là et le sera encore après cette période. C’est la perception que je m’en fais qui change.
    ….
    Or, cette perception est le fruit de mes pensées. Par exemple, j’ai observé ces dernières semaines une forme de curiosité, voire une hâte à suivre les chiffres des décès par pays. Cette pensée est même raisonneuse: « faudrait un peu suivre quand même ! ». Mais d’où viennent ces pensées et émotions ?

    Si je prends la définition donnée au chapitre 15 du guide pratique de B. Elahi (en commentaire de la figure 8, p.183):
     » L’âme insuffle continuellement des pensées d’ordre rationnel et/ou émotionnel dans le cerveau et la psyché, et ces pensées, après avoir interagi avec l’environnement, retournent à la psyché, et de là à l’âme, qu’elles influencent en retour. »

    Je découvre qu’une pensée suit un chemin, comme un fleuve et ses affluents, avant de retourner au lac de ma psyché puis de mon âme.

    Compte-tenu de mon but, ce qui m’intéresse, c’est de savoir, si j’ai affaire à une manifestation de mon soi impérieux à travers ces pensées.

    D’abord, de part la définition du soi impérieux, je m’interroge sur ce qui serait anti-éthique ou anti-divin dans ce comportement ?

    Je transgresse d’abord un droit. Le droit de ma psyché. Celle-ci a un droit à ne pas être littéralement mitraillée en permanence par des informations répétitives et « noires » (par ex. le nombre de décès quotidien).
    De plus si je développe des « ruminations pessimistes » voire une forme d’ingratitude par rapport à la vie (symptôme anti-divin), il s’agit alors clairement d’une manifestation du soi impérieux car ces émotions sont nuisibles à ma propre psyché.

    —-
    Enfin, face à la souffrance fortement relayée actuellement, y suis-je plus sensible car mon humanité s’est développée ? J’en doute.

    J’y vois l’influence de « l’interaction avec l’environnement » pour reprendre la définition donnée, comme une des causes possibles. Ma pensée est comme soumise à un bombardement émotionnel permanent qui alimente mon cerveau limbique et ses émotions les plus primitives (peur, curiosité, tristesse,…).

  38. Radegonde le 30 Avr 2020 à 0:43 38

    En ces temps de confinement beaucoup essaient de passer « au travers des mailles »…comme Adissam je me demande chaque fois si mon soi imperieux me joue des tours, ou si il s’agit de simple logique.
    Par exemple, je suis sur un trottoir de ma ville en promenant mon chien, attestation en poche. Je vois arriver en face de moi un homme en velo tractant un petit vehicule avec 2 enfants. je lui indique de passer sur la rue… il s’en suit des paroles peu sympa de sa part, et il reprend son trajet sur le trottoir.
    Mon ego n’est pas content, je me dis que j’avais raison, que je ne l’ai pas insulté.
    Et puis, j’en arrive comme chaque fois à me dire : de quoi tu te mêles. fais comme les autres, regarde ailleurs… ces situations de la vie courante me posent beaucoup de questions, et je me sens démunie face à l’agressivité qui en resulte.

    1. Bernard le 03 Mai 2020 à 14:51 38.1

      Bonjour c’est en effet très dur d’arbitrer entre le respect des consignes et l’exercice de son humanité. Hier notre voisine qui est seule a souhaité marcher avec mon épouse et moi en étant très insistante et très dur de lui dire qu’elle ne respectait pas la distance de sécurité pour nous parler alors qu’elle paraissait en détresse, elle avait un masque qu’elle n’arrêtait pas d’enlever. On a choisi de lui parler en étant à son écoute tout en lui disant diplomatiquement de remettre son masque. Après j’avais un vrai conflit d’intérêt pour savoir si on avait bien fait ? Difficile actuellement de savoir quelle attitude avoir ? Quel est votre avis ?

      1. Bernard le 05 Mai 2020 à 21:20 38.1.1

        Suite de l’histoire, notre voisine a insisté à continuer à marcher avec nous. J’avoue que bien que j’avais envie de marcher avec mon épouse mais j’ai accepté. Toutefois cette fois-ci mon épouse lui a très délicatement parlé, avant mon arrivée, de la nécessité que nous respections les mesures de distanciation en particulier le port du masque afin de ne pas la blesser. Tout s’est bien passé.
        Voilà un cas où l’exercice de l’humanité et le respect des consignes de distanciation convergent. Ça nécessite d’exercer sa raison saine pour trouver le bon arbitrage entre le respect des droits en écoutant la voix de sa conscience !

  39. Bernard le 02 Mai 2020 à 0:18 39

    Bonsoir,
    Plusieurs semaines de confinement et qu’ai je appris sur moi. A titre personnel, je me rends compte que j’accorde trop d’importance à ma propre personne mon travail, en particulier, qui occupe 99,9% de ma pensée. Cette période a été en ce sens utile : j’ai passé plus de temps avec ma famille, plus d’introspection et aussi un peu plus de temps pour aider les proches, sur des sujets essentiels.

    Et pour la suite que vais-je changer après le 11 mai après le de confinement.

    J’espère être un peu moins dans l’amnésie et auto centré sur ma propre personne, moins me plaindre de ma condition de privilégié pour être plus attentif aux autres en commençant par mes proches ….

    Mais voilà que ces bonnes intentions sont mises à mal par des pensées égoïstes centrées sur moi et mon travail qui reviennent sans cesse et sans cesse y compris la nuit ! Une forme de lutte et de conflit intérieur est donc engagée afin de ne pas retomber dans mon état de primate autocentré sur moi !

    Vais-je arriver ? je vous dirai après le 12 mais je demande l’aide de Dieu pour non pas retomber dans mon état de primate amnésique !

    Bonne nuit

  40. Wlihelm le 08 Mai 2020 à 2:09 40

    Ces circonstances, probablement plus que d’autres, font sentir à quel point ce monde n’est rien, nous ne sommes rien.
    Une leçon d’humilité à l’échelle de la planète et surtout à l’échelle du soi.

    1. mike le 08 Mai 2020 à 18:58 40.1

      et pourtant beaucoup choses en potentiel si nous développons notre raison saine dans le but du contentement divin…

    2. Bernard le 09 Mai 2020 à 11:10 40.2

      Vous avez parfaitement raison on n’est rien et pourtant cet ego nous fait travailler du matin au soir y compris la nuit en nous faisant des tours à travers notamment nos blessures d’orgueil au détriment de l’essentiel. Ce virus est peut être un choc pour l’humanité pour nous faire sortir un peu de notre état amnésique !

  41. Bernard le 09 Mai 2020 à 10:58 41

    Bonjour
    Je vous invite à écouter le témoignage de ce chef d’entreprise sur son expérience de réanimation liée au Covid. Son expérience peut paraître anodine, sauf lorsqu’il dit que quand il était en comas il a expérimenté une vie parallèle dans un état de conscience où il se souvient de tout y compris de son transfert par l’armée, et qu’on lui a dit qu’il était trop tôt pour lui de quitter son corps qu’il devait y retourner car il avait encore des choses à accomplir sur terre en particulier vis à vis de sa famille. C’est un témoignage incroyable entre perfectionner son humanité et covid qui est inspirant et peut servir à nous tous.

    https://fr.yahoo.com/news/vu-taper-caisse-bois-sortir-095112801.html

    1. mike le 18 Mai 2020 à 19:43 41.1

      j’ai le même sentiment. actuellement Je lis les Fondamentaux du perfectionnement spirituel de B. Elahi; et plus je lis, plus j’ai un stress intérieur de voir tout ce que j’ai à faire avant d’aller dans l’au-delà; de plus quand je me rends compte de mes comportements à travers une expérience pratique, il y a comme une petite lumière intérieure qui éclaire tous les autres transgressions des droits d’autrui que j’ai faites et que je dois réparer et tous les points faibles caractériels que je dois encore travailler; c’est de la folie! heureusement que Dieu est le plus généreux des généreux!

      1. Bernard le 21 Mai 2020 à 15:04 41.1.1

        Merci Mike pour votre retour. Je partage le même sentiment que vous. Le covid nous recentre sur les questions fondamentales que chacun doit se poser !

  42. mike le 18 Mai 2020 à 19:50 42

    mais j’ai eu aussi ce genre de révélation le jour où pour la première fois il y a 10 ans je me suis piqué le doigt après une injection d’anticoagulant chez un patient très maigre duquel j’apprenais par la suite qu’il avait le sida et un cancer du colon; j’ai d’un coup vu ma vie vaciller et une mort proche arriver! mon seul sentiment amer ou angoisse existentielle qui me restait était de quitter ce monde alors que je n’avais pas encore assez pratiqué et d’arriver dans l’au delà complètement perdu au risque de revenir sur terre dans un corps et un milieu ingrats…heureusement sa charge virale était négative parce qu’un plus de cela un confrère spécialiste m’avait dit de ne pas prendre la tri thérapie anti virale à l’époque alors que le professeur du service m’a dit plus tard qu’à ma place il l’aurait prise!!.

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