L'impatience sous le microscope

L’impatience sous le microscope

14 réponses

  1. KLR
    8 avril 2016

    Merci pour cet article, qui me permet de creuser ce défaut que j’ai et que j’essaye d’améliorer. En effet, je sens bien que le stress que j’ai est le plus souvent dû à cette impatience qui me ronge.
    Etant enseignante, je suis également confrontée aux rythmes différents des autres, et je me suis vu dans des situations où je perdais de ma bienveillance et de mon humanité, et après coup j’en avais honte . Aussi depuis quelques années, j’ai pris l’habitude, avant d’aller à mes cours, de demander l’aide à la Source pour être patiente et bienveillante avec les élèves. Le fait de penser aux gens qui m’ont enseigné et à la patience qu’ils ont déployé avec moi est aussi une méthode qui m’a aidé dans cette lutte.
    En ce qui concerne la patience dans le milieu familial : c’est évidemment encore plus difficile! surtout qu’il arrive que lorsque l’on essaye de s’améliorer sur le sujet, c’est un autre membre de la famille qui par son impatience ou son stress prend le relais !
    C’est là que l’on se rend compte combien c’est pénible et combien cela apporte de tension…

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  2. Abe
    8 avril 2016

    Merci pour cet article qui me permet de voir que certains de mes actes d’apparence anodins et légitimes relèvent en fait d’un vrai manque de patience !

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  3. cogitons
    8 avril 2016

    Merci pour ce long travail. Quelques contrepoints, dans l’esprit de la cogitation.
    Steve Jobs, l’une des plus belles réussite entrepreneuriale de l’histoire, était d’une légendaire impatience. Une impatience qui a pourtant quelque peu changé le monde en l’espace d’une décennie. Cela en faisait-il un ignorant? Fallait-il donc qu’il rentre dans le rang?
    Quant à « accepter les choses comme elles sont », il ne me semble pas que ce soit un signe de vertu, ni de sagesse. Plutôt un signe d’animalité primaire, pour reprendre vos termes, en ce sens que c’est être bien bovin (en route vers l’abattoir) que d’accepter le monde tel qu’il est sans jamais vouloir rien changer.
    La vache est tranquille, soumise, d’une infinie patience. Est-elle sage pour autant?
    L’impatience a donc ses vertus, tout comme la révolte. Elle est une des manifestations de la jeunesse, de la vie, du mouvement, de l’énergie, l’étincelle du silex frappé sur la roche.
    Parvenir à se maîtriser à bon escient, choisir ses impatiences, telle est, me semble-t-il, la question. Mais surtout, surtout, sans éteindre la flamme, sans figer le mouvement!
    Savant dosage, dosage personnel et pragmatique, non universel, moralisateur, voire castrateur et dogmatique. Un médecin se doit sans doute d’être patient. Un entrepreneur dans les high-tech? C’est moins sûr.
    « Au fond, il regrettait amèrement la belle impatience de sa jeunesse. La vieillesse venant, son inévitable cortège de frustrations et d’ankyloses, il s’employait avec délice à railler, mieux, à condamner au nom d’une imparable morale, les bouillonnements vitaux de ses jeunes congénères. Savante alchimie de l’esprit humain, qui transmue l’aigreur en supériorité morale, la détresse en sagesse, la faiblesse en force, la défaite en victoire, et le vice en vertu ».
    Se défaire des impatiences minables et puériles, telles l’hystérie de l’embouteillage, ou contre-productives, « l’étrangler de concierge » parce qu’il apporte le courrier en retard… Cela ne fait aucun doute.
    Mais, me semble-t-il, point d’enthousiasmes sans impatience.
    Et que vaut une vie sans enthousiasmes?

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  4. Laura say
    9 avril 2016

    Merci pour cet article qui met en lumière très bien un défaut qui passe souvent inaperçu! L’analyse est très pratique et motivante! Merci beaucoup

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  5. chat31
    10 avril 2016

    Merci pour cet article. C’est un défaut auquel je n’ai jamais vraiment fait attention, mais avoir lu cet article m’a permis de mieux analyser une expérience qui m’est arrivée il y a deux jours.

    Je me suis couchée très tard à cause du travail jeudi soir et vendredi matin je me réveille plus tard que d’habitude. J’oublie que je devais être a 9h au bureau pour réceptionner des documents pour mon supérieur et les lui mettre le plus tôt possible sur son bureau. Paniquée, j’envoie des emails a ma secrétaire pour lui dire de réceptionner mes documents, et à la secrétaire de mon supérieur pour lui demander s’il était déjà arrivé.Aucune réponse des deux pendant mon trajet (en bonus, le train était en retard…), ce qui me rend très impatiente et bien irritée contre les secrétaires – portable serré dans ma main, comptant les minutes avant d’arriver au bureau et n’attendant qu’une seule chose – que sa secrétaire me dise que mon supérieur n’est pas encore arrivé…

    Une fois arrivée, ma secrétaire me dit qu’elle venait tout juste d’appeler pour leur dire d’apporter les documents dans mon bureau, alors qu’elle aurait pu appeler une demie heure avant. Je cours au bureau de mon supérieur, qui heureusement n’était pas encore arrivé, et je fais une remarque à sa secrétaire en lui disant « mais vous aviez reçu mon email non? » et elle me répond « désolée je suis un peu lente ce matin… »

    Exaspérée (mais un peu soulagée quand même) je suis retournée à mon bureau et ai réfléchi un peu a cet échec de coordination. J’ai commencé d’abord par me plaindre intérieurement des secrétaires qui sont trop lentes. Puis je repense à cet article et fais tout de suite le lien. Cette situation était entièrement de ma faute – c’était mon devoir de me réveiller a l’heure. De plus, j’étais exigeante envers les secrétaires – j’attendais d’elles qu’elles comprennent l’urgence de la situation sans leur en avoir fait part. Je ne leur ai absolument pas dit que j’étais en retard, et donc qu’elles me seraient d’une grande aide si elles me répondaient au plus vite. J’ai donc mis la faute de mon manque d’organisation sur les autres.

    Cette expérience m’a montrée qu’il faut d’abord chercher en soi la cause de nos désagréments avant de mettre la faute sur les autres.

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  6. A.
    10 avril 2016

    Merci pour cet article formidable, si riche et subtil dans son analyse. Quelques points qui m’ont fait réfléchir:

    1) « La situation se présente aussi sur le plan moral ou spirituel, où l’on peut être impatient de se voir progresser. » — je confirme. Il y a 20 vingt ans, je souffrais d’une impatience chronique (et d’un manque de maturité évident) au point que j’en suis arrivé à demander à Dieu de m’envoyer des difficultés afin d’avancer plus rapidement sur le chemin du perfectionnement. Inutile de dire que quand de telles difficultés arrivaient elles étaient bien trop lourdes pour mes épaules bien étroites.

    2) « Il y a de l’orgueil au fond de l’impatience, et aussi une forme d’avidité, de pulsion d’appropriation (on veut « tout, tout de suite ») qui rappelle la relation exclusive de l’animal à son territoire. » Vraiment très intéressant ce passage qui montre bien comment beaucoup de nos comportements, dérivent de nos instincts animaux alors que on ne supçonnerait même au premier abord

    3) « L’impatience est parfois associée à la passion, à cette brûlure émotionnelle qui nous précipite vers l’objet de notre désir. La culture contemporaine exalte ce type d’élan, mais le plus souvent il dénote en fait un manque de raison et de maturité. » La culture contemporaine exalte souvent, par ses faux principes, nos comportements animaux.

    4) « L’impatient manque fondamentalement de confiance, et il se montre volontiers orgueilleux. » Ce rapprochement entre l’impatience et le manque de confiance est bien vrai. Le plus on voit « large » et on saisit la présence/on gagne confiance dans cette main invisible qui gère le visible (et l’invisible), le plus on devient patient car les évenements font partie d’un dessein.

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  7. suzana
    10 avril 2016

    merci pour cet article. c’est tellement ça !! je m’y reconnais totalement, et finalement, de nos comportements, rien n’est anodin. Cet article va beaucoup m’aider.

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  8. Charlotte
    11 avril 2016

    Cette maxime m’a toujours interpellée. Je suis une personne très impatiente dans la vie et d’une manière générale, j’aime que les choses soient faites à temps et ne pas les laisser au lendemain mais parfois ce caractère me fait tord. Je supporte mal le lenteur des autres. Lorsque j’ai lu cet article avec cette analyse bien détaillée ça m’a fait un effet incroyable et je n’arrête pas d’y penser et tout compte fait je constate que si je réfléchis avant d’agir je ferai certainement moins de dégâts à mon entourage ainsi qu’à moi-même.
    Je dois énormément travailler sur moi, pas facile.
    Trouver la juste mesure entre ne pas laisser au lendemain ce qu’on a à faire et prendre le temps de réfléchir!!!!!!!!!!!

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  9. DD
    11 avril 2016

    Même si ce n’est pas toujours agréable de se retrouver ainsi démasqué, je remercie l’auteur pour cet article qui décrit bien le mal du siècle: « Je veux tout et tout de suite! » et une incapacité à subir la frustration.
    Peut-on être à la fois patient dans la durée et impatient à court temps? Oui!
    L’impatience est donc due à plusieurs facteurs : la différence de rythmes assurément, la méconnaissance de l’autre et bien souvent s’en suit son non respect mais aussi pour ma part la surprise de voir mes efforts non récompensés engendrant alors en moi la frustration voire le dépit!
    Enseignante aussi, il m’est bien difficile parfois d’avoir toujours la bonne attitude vis-à-vis de mes élèves. C’est ainsi que pour pouvoir mieux tolérer leur comportement, leur absence de sérieux, d’appétence pour les apprentissages, je me dis bien souvent que je suis comme les pires d’entre eux, mais sur un plan spirituel : je pratique quand j’y pense, souvent je ne mets pas en route de programme ou bien je ne le respecte pas.
    Mon ego décide de tout jusqu’à ce que je me casse la figure et reprenne « mes esprits « !

    Pour revenir à mes élèves je décide de travailler tel ou tel sujet sans tenir compte de leur desiderata mais en faisant de mon mieux pour les y intéresser et développer en eux telle ou telle compétence. Et naturellement ils sont ingrats, indisciplinés c’est « de leur âge » , c’est l’époque : il n’y a plus de respect pour les professeurs etc… Donc je dois bien souvent affronter l’adversité, le manque de respect et d’éducation et j’en passe et des meilleures !
    J’essaie aussi dans la mesure du possible, au moins en partant travailler le matin, d’avoir cette intention de bienveillance, dans un but spirituel, de me préparer psychologiquement à retrouver des ados endormis, ronchons qui sont obligés d’aller à l’école et qui se consolent parce qu’il y a les copains, les copines! En demandant de l’aide pour m’aider à être digne de mes responsabilités, à lutter contre mon manque de patience, et ce sentiment d’impuissance parfois et même de découragement qui me pousse à avoir un comportement cassant voire blessant.
    Ce qui me met dans de tels états c’est de ne pas obtenir les résultats auxquels mon ego s’attend naïvement au lieu d’accepter que les choses sont comme elles sont et d’avoir la satisfaction d’avoir fait mon devoir consciencieusement! Souvent quand j’ai l’humilité de penser ainsi tout se passe beaucoup mieux!
    Accepter que les choses sont comme elles sont, ne veut pas dire ne pas se remettre en question, rester passif et n’avoir pas de libre arbitre, tout au contraire ! C’est un passage obligé, un moment de pause pour se remettre en phase avec la réalité qui nous permettra de faire le point puis de corriger au besoin notre pensée, attitude ou intention.
    « Point d’enthousiasme sans impatience » dit Cogitons, je ne suis pas d’accord. En tout cas l’enthousiasme qui accompagne le désir, l’élan ou la volonté d’accomplir la moindre petite chose peut bien se passer d’impatience car il a en lui un moteur puissant. Et si les affres de notre soi impérieux en viennent à bout il nous faut alors aller chercher les faiblesses en nous et les armes ou astuces capables de lutter contre. Sans nul doute, toujours l’humilité en se rappelant que nous avons besoin de Son aide, parfois la persévérance, la ténacité, l’audace , l’esprit de découverte et tant d’autres!
    Dans tous les cas, qu’elle soit due à notre vanité, naïveté, orgueil, ignorance ou exigence l’impatience est de toutes les manières contreproductive et source de désagréments!

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    • cogitons
      14 avril 2016

      « l’impatience est de toutes les manières contreproductive et source de désagréments ».
      – Contreproductive ? Comme l’a montré l’ami Steve (et j’en ai eu parfois l’expérience dans ma petite vie), on ne peut pas en faire une règle générale. L’impatience peut avoir bien des mérites. Envers soi-même et autrui. Secouer le cocotier, notamment. Mettre un coup de pied salutaire au derrière. Elle peut imprimer un rythme, signifier une urgence, donner une pulsion et une impulsion de vie face à la léthargie ambiante. Couper court à la médiocrité, au train-train, au plan-plan, à la fausse-sérénité-flemmasse.
      Un impatient, au moins, ça vit ! Ça se heurte au monde ! Ça a des désirs !
      Ce pourquoi il me semble qu’il faut choisir ses impatiences, non les réprimer systématiquement, et encore moins les moraliser, ou les « moraliner » pour faire un Nietzschéisme.
      – Source de désagréments, sans doute, mais là n’est pas la question. Si notre but est l’agrément et le confort, la solution bovine est excellente. Rien de tel qu’une vie de vache, bien traitée, dans un bon pré (je ne parle pas de l’élevage industriel, cette monstruosité humaine).
      Sans tomber dans l’apologie de l’impatience, qui a, c’est entendu, bien des inconvénients.
      Se poser la question: en quoi cette impatience m’est-elle bénéfique ou néfaste? Et en quoi cette patience m’est elle utile ou nuisible ? Parce que la patience, c’est très joili, en principe, mais ce peut aussi être le déguisement avantageux d’une faiblesse ou d’une lâcheté face à une situation donnée.
      Bref. Il me semble que les choses ne sont pas si tranchées, si limpides, si catégoriques.
      Ceci étant, je vous tire le chapeau que je n’ai pas, chère DD, car enseigner consciencieusement à des ados, ça mérite d’emblée la légion d’honneur et la Croix de Guerre. Je m’incline!

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  10. rosa
    16 avril 2016

    Parfois quand une idée vient, je l’écris rapidement, puis j’y réfléchi, avant d’y revenir le lendemain par ex. A la relecture, il m’arrive souvent de nettoyer le superflu ou de me remettre à la place de celui qui va me lire.

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  11. adissam
    17 avril 2016

    Un portrait humoristique au sujet de l’impatience et des enfants:
    Thomas d’Ansembourg, éducation et jeunesse (extrait)

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  12. ari
    19 mai 2016

    « …regardons autour de nous le spectacle du monde, la variété des visages humains qui existent dans la création. Prions. »

    Et cela peut ne prendre que quelques secondes (un mot, un regard, une écoute,…). Il m’arrive d’y penser à la caisse et d’échanger quelques mots avec La personne qui me sert.

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