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Les raisons de la colère (2) : mise au point en famille

Par , le 12 Nov. 2016, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
arbre brûlé après feu de forêt

Un premier billet consacré à la question de la colère nous a permis de réfléchir, à travers un cas pratique, aux situations qui peuvent déclencher notre colère, à ses causes profondes, et à la légitimité d’en manifester une expression raisonnée, au risque de lui donner véritablement libre cours. L’objet de ce second billet est de mener la réflexion sur le terrain des effets de la colère, tant sur la personne elle-même que sur ceux qui l’entourent.

L’extrait suivant, tiré du film Le prénom, se déroule au cours d’une soirée entre amis a priori banale. « Babou » et son mari Pierre ont invité Vincent (frère de Babou), sa femme Anna, ainsi qu’un de leurs amis communs, Claude, à dîner chez eux. À la suite d’une simple dispute au sujet du prénom du futur fils de Vincent et Anna, la soirée dégénère. Babou, à bout de nerfs, s’engage dans un monologue plein de colère et d’amertume, interpellant un à un chacun des protagonistes. Voyez plutôt…

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36 commentaires

  1. Thomas le 12 Nov 2016 à 11:58 1

    La colère a comme effet sur les autres de bloquer le dialogue et d’amener à un point de rupture, surtout dans le contexte familial. Cela conduit, surtout si on n’est pas forcé de se voir, à une peur de s’appeler, de prendre contact et de rester uni. En soi même, on a une sorte de honte qui émerge et qui perdure, on perd confiance en soi, et d’une certaine manière s’humilie.

    De mon expérience, le seul moyen d’éviter que ces sentiments perdurent trop et de ne pas d’enfermer dans une boucle négative est d’aller vers l’autre le plus vite possible et de s’excuser. Le sentiment s’adoucit, mais les fait restent.

    Lutter contre la colère est quelque chose de très difficile pour moi. C’est comme un match de boxe dans lequel je me bats contre mon soi impérieux, mais en même temps je veux faire respecter mes droits. Il me semble que le fait de défendre mes droits de manière régulière et digne, permet d’éviter de ressentir une injustice trop forte à un moment précis. La préparation de ces évènements aussi aide. Quand le pic de colère, j’essaie de l’internaliser du mieux que possible. Finalement, je m’immunise de la colère en me rappelant les raisons pour lesquels nous sommes là, et remettant les choses dans leur contexte.

    Pour résumé, je dirais :
    – parler des bons sujets au bon moment, avec le temps qu’il faut
    – ne pas laisser trainer des points importants (si il y en a)
    – contrôler coûte que coûte la colère
    – avant tout se rappeller pourquoi on est là

    La pratique : elle est difficile mais on essaie 🙂

  2. cir le 12 Nov 2016 à 13:27 2

    La colère… il m’en faut vraiment beaucoup, je crois, pour que je me mettre en colère… ça vient un jour, après un cumul de situations répétitives, auxquelles je cherche avec patience une ou des solutions pacifique(s) pour moi-même et/ou pour l’autre ou les autres, en essayant de faire la part des choses, de regarder la situation en bien, de répondre en bien, sans attiser… de prévenir que quelque chose ne va pas, ne se déroule pas au mieux ou mène à une impasse.

    Alors un jour, les choses ne changeant pas, et n’ayant plus de recours, plus de résistance intérieure, plus de solution extérieure, pour négocier une amélioration, une entente, un changement, une prise de conscience, la colère arrive, malheureusement.
    C’est dévastateur. Libérateur et dévastateur; dévastateur pour moi-même, pour celui, celles ou ceux qui la reçoive(ent) et/ou pour la situation.
    Pas toujours irréversible, mais si c’est une vraie colère qui vient du fond de soi, dévastateur, parce que les idées d’impuissance, de destruction sont bien là, accompagnées de la douleur.
    Ça ne règle rien.
    Les remèdes ? Sans doute être plus persuasif s’il y a quelque chose à dire et surtout poser des limites plus tôt, avant les premiers signes de la vraie colère justement, avant qu’elle ne se réveille et jaillisse de mes circuits limbiques… un jour, plus tard, quand il est trop tard.

    J’ai vu que poser des limites, c’est me connaitre, savoir ce dont j’ai besoin, mes limites donc, et au nom de quoi poser ces limites; faire la part entre l’idéal et la réalité, mon idéal et ma réalité… mes exigences envers les autres, mes exigences envers moi-même; je travaille là dessus depuis plusieurs mois, ça m’a apporté du recul sur ma façon de percevoir les situations, une meilleure compréhension de moi-même et de ce que je demande aux autres pour me satisfaire et coller à mon idéal… je ressens moins d’énervement lorsque quelque chose ne me plait pas, il me semble que je suis plus dans la bienveillance et la tolérance, et moins dans l’idéal… intérieurement, je « bous » moins, « l’inflammation » chronique des circuits limbiques de la colère est calmée… pour l’instant… on dirait que j’ai moins peur de perdre quelque chose.

    1. A. le 14 Nov 2016 à 16:36 2.1

      >Ça ne règle rien.

      C’est exactement mon expérience: la plupart des fois, la colère ne sert pas à grande chose si elle n’est pas contrôlée; les quelques fois où je l’a contrôlée cela m’a été très utile vis à vis de mes enfants (x faire regner l’ordre), ou bien dans d’autres situations pour défendre mes droits.

      1. MH le 07 Jan 2022 à 14:07 2.1.1

        D’accord avec vous, A.: je crois que la colère ne règle rien… Il ne peut en sortir qq chose de positif, vu mon expérience…
        Après une explosion de colère, je me sens toujours très mal (heureusement, cela ne m’arrive pas trop souvent!) et je regrette de m’être emportée.
        En général, c’est une irritation contre ce monde de bêtise et d’incurie, donc, pas dirigé contre une personne! En tout cas, pas devant LA personne concernée… Mais ce n’est pas mieux…
        Le contrôle de soi: il n’y a que ça à faire, en ayant l’attention à Dieu pour qu’Il nous aide!!! Et prier pour maîtriser ce défaut pulsionnel…

  3. Marie le 12 Nov 2016 à 14:44 3

    Le film le montre bien: la paralysie relationnelle, la honte pour la personne qui se met en colère, qu’elle-même ne pourra ressentir qu’une fois sa colère passee, le rétrécissement de la pensée qui interprète tout en negatif et le risque d’une rupture avec son entourage, sauf retournement de la personne en colère et/ou bienveillance et compréhension de son entourage .

    La colère n’est pas mon point le plus faible, mais quand j’en fais l’expérience, j’ai ensuite un sentiment de honte, de ridicule. Je sais que c’est quand je suis fatiguée qu’elle survient le plus facilement et c’est la qu’il me faut être particulièrement vigilante pour l’éviter.

    1. A. le 14 Nov 2016 à 16:48 3.1

      >j’ai ensuite un sentiment de honte, de ridicule
      Oui tout à fait, à l’issue on ressent de la honte. Mais pendant la crise de colère elle-même, alors que je me rends compte de ce qui m’arrive, de mon erreur, alors que me laisse emporter, il y aussi un voix de désespoir qui se fait entendre et qui me dit « maintenant tout est foutu, tu t’es emporté, alors tant qu’à faire, continue, car tout est fichu ! »

  4. ia le 12 Nov 2016 à 14:59 4

    Lorsque je me laisse aller et que je laisse avancer et s’accroître une pensée ou un sentiment d’insatisfaction avec autrui ou le monde ou la société, je constate que cette émotion et ces pensées prennent de l’ampleur. Puis, je deviens incapable de changer de perspective et je poursuis avec un élan d’une force intractable cette lancée négative et mes actions ou mes paroles peuvent me sortir complètement de ma connection avec la Source. J’ai pu constater les effets négatifs sur moi meme de tout cela par les retombées dans ma vie, meme en-dehors de personnes présentes ou concernées. C’est comme si j’attirais davantage de bloquages et d’ennuis dans ma vie.
    Je pense que cela sème aussi des sentiments négatifs chez les autres.
    Ayant été amenée à constater cela j’ai commencé à chercher à orienter autrement mes pensées et mes émotions ce qui a commencé à avoir un effet sur les actions et mes réactions et meme à changer les relations avec des personnes auparavant problématiques ou à qui je pouvais en vouloir pour leurs erreurs ou fautes envers moi etc.
    Je me concentre donc plus sur moi meme et mon lien avec la Source, et me sers de mes émotions comme indicateur ou boussole, et je deviens petit à petit plus capable de garder une distance face à des situations, des paroles ou des actes d’autrui. Je ne réagis plus aussi souvent à un désagrément ou à une attente inassouvie car je sépare plus ces choses de moi et me rend plus responsable de ce qui m’arrive.
    J’essaie donc à présent de faire un effort en amont pour restée plus connectée à la Source et plus à l’écoute de ma conscience afin de me tourner dans la bonne direction bien avant d’en arriver à en vouloir aux autres.
    Je suis à mes débuts mais constate déjà l’effet positif sur moi meme et les autres de ne pas rejeter la faute ou les attentes sur eux.

  5. Mahaut le 12 Nov 2016 à 15:08 5

    Pour moi, la vue de cette séquence est terrifiante !

    Se mettre en colère est un tort mais, il faut tout de même se rendre compte de l’immense douleur de cette femme. je la plains énormément de tout mon coeur, reconnaissant combien le rôle des femmes est lourd, sous prétexte qu’une femme est « donnante », elle donne, elle donne,…. et un jour, il n’y a plus personne autour d’elle et meurt !! tout le monde meurt : la recette du bonheur doit être ailleurs…

    Je voudrais voir une même séquence « sur la douleur de cet homme qui se plaindrait, parce qu’il a gagné de l’argent et qu’il lui a fallu le partager avec sa famille » ?

    « Il faut changer de regard », alors la vie devient moins dure pour l’un comme pour l’autre. Dans le cas, de cette femme ou de cet homme ici supposé, il y a de l’impréparation à la vie…. je me pose profondément la question de la transmission, quand on a appris à « se déposséder », on est moins véhément. Ca se construit autrement. Le fait de se marier, n’est pas « un happy end » comme au cinéma, souvent, on ne nous a pas dit que la vie ou le mariage sont des « écoles »…

  6. Charlotte le 12 Nov 2016 à 17:34 6

    La colère est utile dans le sens de défendre ses droits légitimes mais est-ce que nous savons quels sont ces droits? En ce qui me concerne, je suis de nature à me mettre facilement en colère mais la vie m’a bien appris qu’agir sous l’influence de la colère non seulement n’est pas bénéfique, c’est même me priver de mes droits.
    Alors avant de l’extérioriser, je me mets à réfléchir et le fait d’attendre diminue ma colère et même parfois je constate que c’est moi toute seule qui me suis mise dans une telle situation, sans pour autant que les autres en soient responsables.

    1. A. le 14 Nov 2016 à 17:13 6.1

      >c’est même me priver de mes droits.
      Je suis d’accord ! Très bon point. Je l’ai observé dans mon entourage: ma belle soeur se met souvent en colère avec sa mère (donc ma belle-mère) et elle perd la possibilité de l’aider.

  7. Mome le 12 Nov 2016 à 19:33 7

    On m’a pris pour une folle. Je l’ai gravement compris. ça m’a tellement vexé que je lutte plus fort pour ne pas extérioriser ma colère.

  8. sandrine le 13 Nov 2016 à 6:17 8

    Je ne suis plus colérique depuis longtemps. Au pire, une frustration se manifeste par un peu d’impatience passagère. Par contre, ce que je ressens très fortement lorsque quelqu’un se met en colère, c’est un sentiment de répulsion : le temps que dure sa colère, surtout si elle paraît infondée, mon lien avec la personne se distend, c’est automatique. Du coup, quand la personne m’est chère, j’éprouve en même temps de la tristesse pour elle, je la vois se noyer dans les ondes négatives qu’elle dégage. Cela arrive parfois quand elle est pressée de se rendre quelque part, qu’elle ne trouve pas sa clé, son téléphone ou toute autre chose dont elle a besoin immédiatement et qu’elle explose de colère. C’est d’autant plus regrettable qu’elle est la plupart du temps la cause de son problème du fait de son manque d’ordre. Si je peux l’aider à chercher l’objet égaré, avec calme et rationalité, je constate que ça apaise sa colère même si l’objet en question reste introuvable. On trouve une solution. Dès que la colère a disparu, l’attraction envers la personne redevient ce qu’elle était. J’imagine toutefois que ce ne serait pas le cas si la colère devenait un élément récurrent de sa personnalité.

  9. ATIG le 13 Nov 2016 à 13:01 9

    Merci pour cet extrait de film très parlant!
    Il y a quelques années, j’ai personnellement eu une expérience qui ressemble étrangement à cette scène du film; en effet, j’ai exprimé ma colère devant 2 personnes mais en concentrant ma colère sur une personne, qui de plus est était mon invitée, en lui disant « ses quatre vérités »!

    Encore aujourd’hui quand j’y pense, j’ai profondément honte de ce que j’ai fait et je le regrette profondément.

    Dieu merci, Il m’a donné l’occasion de me rattraper un peu, mais cela n’enlève rien à l’amertume que je ressens quand je pense à cette bassesse que j’ai commise.
    Cette expérience m’a servi et me sert toujours de « lanterne » pour canaliser ma colère à chaque fois que je la sens monter.

  10. Cogitons le 13 Nov 2016 à 15:25 10

    Aucun problème avec la colère de Babou. C’est la Vie, avec un grand V. Question aussi, de tempérament. Les crises, ça arrive. Et mieux vaut parfois exprimer, quitte à se laisser emporter, que réprimer. Non que j’apprécie ce genres de manifestations, mais la vie, c’est pas toujours un bouquet de roses. Et je préfère une honnêteté éruptive, qu’une hypocrisie rentrée. Une vérité balancée à un mensonge dissimulé sous une fausse sagesse, une lâcheté dissimulée en maîtrise de soi.
    Quoi, vous voudriez qu’on réprime par principe tout sentiment un peu fort ? Toute manifestation puissante ? Toute extériorisation des émotions ? Qu’on réprime tout cela au nom de je ne sais quel état supérieur ?
    Alors adieu la poésie, adieu la littérature, adieu la musique, adieu la peinture, adieu la comédie et le cinéma (comme ici), et j’en passe.
    Un monde bien calme, bien policé, et bien fade. La Corée du Nord vient à l’esprit.
    Par contre, elle aurait du attendre que ses invités soient partis. Il ne faut pas étaler sa vie privée en public. C’est moche. Humilier autrui, et à plus forte raison, son conjoint, en privé et pire, en public, c’est encore plus moche.
    Question de délicatesse et de pudeur élémentaire. Question d’humanité.
    Comme dit le dicton: « Il faut laver son linge sale en famille ».

    1. Clélia le 15 Nov 2018 à 16:32 10.1

      J’aimais beaucoup votre commentaire…jusqu’à ce que je lise « Par contre, elle aurait dû attendre que ses invités soient partis(…) Il faut laver son linge sale en famille ».

      Il faudrait donc qu’elle ait choisi le moment de sa colère. Votre réflexion me laisse bien songeuse.. Elle n’a rien dit de toutes ses frustrations, renoncements, de tout son épuisement, de son esclavage domestique qui continue autant en privé qu’en public durant des années puisqu’au delà de cet extrait, on peut constater dans le film que c’est la bonniche de service et que même en ayant ce rôle si ingrat qu’endossent beaucoup de femmes mères, elle a tout même écrit -ou contribué à -écrire la thèse de son mari tout en étant insatisfaite sexuellement : cette mère comme bien d’autres ne se plaint pas mais agit pour faire tourner la barraque.

      Et aucun des invité(e)s ne l’aident ni la soutient en posant la table ou apporter les plats, les verres si mes souvenirs sont bons.

      Elle explose ici et maintenant car la coupe est pleine et que l’ambiance est aussi à la confidence : le cadre est posé et en cela sa colère a permis de s’exprimer.

      Y a -t-il si peu de personnes pour être en empathie et compassion avec elle?

      Sa colère est plus que salutaire! Elle renonce à elle-même depuis tant d’années et son conjoint ne la respecte pas…C’est hallucinant que ce soit elle qui soit mis en défaut.

      J’ai lu quelques commentaires et je me suis arrêtée sur le vôtre car vous ne réprouviez pas la colère -mais seulement « en famille » : n’avez-vous jamais agi/réagi quand un enfant se faisait fesser/crier/hurler/humilier par sa propre « famille »?

      J’ai hurlé ma colère, mon désespoir alors que je n’étais qu’une enfant car j’étais maltraitée et voyez-vous j’aurais beaucoup apprécié qu’un adulte bienveillant vienne à mon secours ; or, enfant, toutes et tous, autant voisin(e)s que ami(e)s/ »famille » ont fait preuve d’une lâcheté et d’une hypocrisie qui confinent à la monstruosité.

      Bien à vous,

      1. kbld le 19 Nov 2018 à 17:58 10.1.1

        Chère Clélia,
        Il me semble que la situation que vous décrivez à la fin est tout à fait différente de la question posée à partir de cet extrait. Un enfant maltraité par sa famille est sans défense et a bien entendu besoin d’aide. Dans le cas présenté dans cet article, il s’agit d’une adulte libre de sa vie et qui ne semble pas avoir de difficulté psychique majeure.
        Par ailleurs, vous remarquerez la seconde question posée, qui sous-entend que l’on peut tout à fait considérer que les griefs de Babou sont légitimes. Néanmoins, on nous invite ici à réfléchir sur le point de savoir si c’est bien, positif, de le faire ainsi, et notamment sous le joug de la colère. Ostad Elahi estime pour sa part que « la colère est nuisible à tous les points de vue pour la personne elle-même. La colère est une maladie très grave. Elle est nuisible aussi bien pour l’âme que pour le corps. Elle affaiblit même la raison. […] La colère agit comme un poison sur la dimension spirituelle de l’homme et sur sa force magnétique. » C’est-à-dire que, même si l’on se concentre uniquement sur l’effet de sa colère sur Babou elle-même – la personne avec laquelle vous compatissez –, c’est mauvais pour elle, pour son âme (capacité à éprouver de l’altruisme, de la mesure, etc.) mais même pour son simple bien-être psychique matériel.
        Quant aux autres, la question, du point de vue de Babou, à la place de laquelle on nous invite à se mettre (justement, il ne s’agit pas de lui jeter la pierre), n’est pas celle de savoir si les autres méritent l’humiliation en question, mais de savoir si, pour Babou c’est bien d’agir ainsi, si elle se plaçait dans l’optique de devenir quelqu’un de plus humain (il ne s’agit pas de dire que tous ceux qui agissent ainsi sont des méchants, mais simplement analyser très spécifiquement l’effet sur le développement de sa propre humanité). On peut alors penser que ce qui compte est de connaître l’effet de son action, en d’autres termes est-ce que vraiment sa façon d’agir améliore les choses. Dans mon expérience personnelle, le fait de dire gentiment les choses, même face à un comportement qui nous insupporte, est toujours plus efficace, et à la fin, on est finalement heureux d’avoir pu s’exprimer, d’avoir été plus écouté, et d’avoir changé les choses dans un sens qui nous semble meilleur. Sauf parfois, lorsqu’il est utile de montrer une certaine fermeté, mais contrôlée, et alors ce n’est pas vraiment de la colère au sens utilisé ici. D’ailleurs, dans le cas que vous présentez, après avoir parlé de colère, vous parlez de « désespoir » pour obtenir un « secours ». En réalité, le sentiment intérieur de colère de l’enfant ne change rien, et me semble même néfaste, car cela peut l’empêcher de bien réagir. Par contre, extérioriser de manière démonstrative un appel au secours peut être tout à fait nécessaire, mais vous voyez que ce n’est pas de la colère à proprement parler.
        Enfin, j’avoue que la seule réaction qu’avait suscitée en moi cet extrait est que le film doit être de bien piètre qualité. L’extrait ne me semble pas réaliste. Mais, si on imagine qu’il l’est, et qu’il faille juger pour l’exercice (et non plus la juger elle, qui n’existe pas en vrai), je serais plus sévère qu’un simple apitoiement sur elle. Vous dites qu’elle a fait tout cela pendant des années sans se plaindre, n’est-elle pas – dans une certaine mesure, j’en conviens – fautive du fait que les choses n’aient pas changé ? Manifestement, ce constat d’une injustice à son égard n’est pas nouveau, vu la logorrhée à laquelle elle se livre, alors est-il vraiment juste, après s’être tue pendant si longtemps, d’exposer tout cela ainsi ? Par ailleurs, vous parlez d’une injustice de la part de son conjoint, mais qu’est-ce qu’ont fait les autres personnes présentes pour mériter de devoir écouter cela ; ne pas l’aider en tant qu’invités pour poser les plats, je ne dis pas que c’est très gentil, mais est-ce que vraiment cela mérite de devoir subir cela ? Or justement, je pense qu’on a mis l’extrait avec en plus lorsqu’elle s’adresse aux autres méchamment pour souligner que la colère fait perdre le sens de la mesure.

  11. Sou le 13 Nov 2016 à 18:24 11

    Cette scène m’a un peu, même beaucoup terrorisée, j’espère que je ne ferai jamais ceci.
    J’ai pensé à mes propres actions. Je me suis demandée si je n’ai pas réagi de cette manière moi-même dans le passé. Et je me suis rendue compte que l’effet de ce comportement sur les autres est vraiment négatif. C’est un comportement qui n’est pas « élégant ». Comment faire pour ne pas se comporter ainsi? Je ne sais pas mais peut-être: en se rappelant cette scène!!!
    Si on veut que les autres nous demandent pardon, l’expérience montre que leur rendre le bien malgré le fait qu’il nous ont fait du mal, fonctionne peut-être un peu mieux!!!

  12. Charlotte le 13 Nov 2016 à 19:56 12

    Personnellement en sentant la colère qui monte en moi, j’essaye de me contrôler et puis j’ai trouvé une solution qui me convient: je me réfugie vers une oreille bienveillante qui veut bien m’écouter sans jugement le temps que la tempête passe et puis en discutant avec elle j’arrive mieux à m’analyser.
    En outre, la définition que je me donne de la colère c’est une manque de raisonnement et de discernement des situations et de connaissance de soi et souvent, dans le feu de l’action, nous avons tendance à ne pas réfléchir et à nous laisser envahir par cette puissance nuisible et négative du soi-impérieux.

    1. Radegonde le 14 Nov 2016 à 1:42 12.1

      Je ne suis pas particulierement colérique mais la fatigue et la maladie aidant j’ai explosé de colere quand mon conjoint se plaignait que je ne paraissais pas « enthousiaste » de me rendre à une exposition, où il avait du m’accompagner bien malgré lui …
      Je me suis trouvée en train de hurler en public tout ce que j’avais à lui reprocher…j’en ai honte, mais je pense que je ne gerais plus la souffrance et le manque de soutien …. cette colère a representé pour moi une soupape…et a interloqué mon conjoint qui m’a prise pour une folle ….
      Je ne suis pas heureuse de cet acte mais je me suis vue dans cette situation , avec un sentiment de ne pas pouvoir retenir un fleuve.

  13. Bernard le 13 Nov 2016 à 22:57 13

    En ce qui me concerne durant des années, je pensais que je n’étais pas colérique car en réalité j’étais un colérique refoulé, trop timide voir peureux. Avec l’âge et la prise de l’assurance ce défaut s’est manifesté de plus en plus notamment envers mon entourage. Au début je pensais que cela m’étais utile car cela me permettait notamment au niveau professionnel de m’imposer idem au niveau familial du moins c’est que je pensais. J’ai compris plus tard qu’en réalité se mettre en colère n’est non seulement pas efficace mais en plus nuisible.
    Au point de vue professionnel je me rends compte que se mettre en colère est perçue comme un signe de faiblesse, à contrario, une bonne ambiance est souvent beaucoup plus propice à une efficacité collective !
    Au point de vue personnel, je me mets souvent en colère contre mes enfants pour des raisons liées à leur scolarité, en particulier quand j’essayais de les aider pour leur devoir. Avec le temps je me suis rendu compte que c’était inefficace voire contre-productif. En réalité, ce qui les aide c’est le fait de leur faire confiance et essayer de les aider quand ils ont besoin, trouver des moyens comme des cours particuliers, ou les aider pour faire leur devoir calmement. La difficulté est comment dans la durée contrôler cette pulsion et éviter des putchs surtout s’ils ont des mauvaises notes !
    Une manière de tenir dans la durée est cette prise de conscience que de toute façon se mettre en colère ne résout rien et qu’en plus cela blesse et fait souffrir ceux que nous aimons et qu’en plus cela nuit à notre propre santé …

    1. A. le 14 Nov 2016 à 19:32 13.1

      « La difficulté est comment dans la durée contrôler cette pulsion et éviter des punchs surtout s’ils ont des mauvaises notes ! »
      J’ajouterais aussi quand tu répètes une explication plusieurs fois et que ton enfant n’a point écouté. Il m’est arrivé de commencer à hausser le ton de ma voix (un tout petit peu) avec mon cadet car il n’écoutait pas mes explications à propos d’un cours d’anglais. Puis, j’ai vu qu’il avait peur de moi et cela m’a fait de la peine. Voilà donc une façon de lutter contre la colère: la compassion pour ceux qui la subissent.

      1. Charlotte le 15 Nov 2016 à 1:11 13.1.1

        Lorsque j’ai décidé de marcher au moins une heure par jour pour ma santé, au début je souffrais et je ne trouvais aucun plaisir et ce n’est qu’en persévérant que j’ai pu voir l’effet positif et le goût de continuer.

  14. KLR le 16 Nov 2016 à 19:55 14

    J’avoue que j’avais essayé de regarder ce film il y a quelques années…et je n’ai jamais pu aller au bout ! et là en voyant l’extrait je ressens la même chose.
    Qu’est-ce qui est aussi désagréable ? la colère, l’agressivité, la rancoeur…Bref il y a un cocktail assez pénible !
    Cela fait réfléchir sur la nocivité de la colère…C’est sans doute pour cette raison qu’Ostad Elahi la compare à un poison dans Paroles de Vérité : « La colère agit comme un poison sur la dimension spirituelle de l’homme… »

    1. Cogitons le 19 Nov 2016 à 13:59 14.1

      Cher(e) KLR, ceci-dit amicalement : je me méfie des maximes toujours prêtes à tirer de leur sac.
      En voici la raison : elles sont plus souvent le reflet de la personne qui les cite, que de la pensée réelle et de l’intention de leur auteur au moment et dans le contexte où il les exprima.
      Par exemple, vous vient-il à l’esprit qu’un sage tel qu’Ostad Elahi, dont on louait avant tout, d’après le peu que j’ai lu, la prévenance, la chaleur humaine, le souci d’autrui… plutôt que d’émettre une sentences sur « la nocivité de la colère sur la dimension spirituelle », se serait d’abord et avant tout ému de cette femme et de sa souffrance ainsi exprimée ? Se serait attaché à en comprendre les ressorts ? A voir comment, peut-être, il pourrait lui venir en aide ? Et partant de là, peut-être réfléchir sur la condition féminine en général ? Qu’il aurait peut-être trouvé cette colère tout à fait compréhensible et légitime, et au fond, parfaitement secondaire, l’essentiel étant, non la manière, mais le fond de ce qui est exprimé ici ?
      Non ?
      De l’emploi des maximes : voilà un joli sujet de méditation.

      1. Mahaut le 21 Nov 2016 à 10:12 14.1.1

        @merci Cogitons.
        Je suis habitée par toutes ces réflexions depuis que nous avons commencé ce nouvel épisode sur la colère. Et, je me demande bien, ce que nous avons fait tous ensemble à Baboo en lui jetant cette première pierre ?
        J’avais proposé une « saine colère »…. si la saine colère était advenue le soir même de cette « mémorable soirée », les invités très volubiles seraient restés tous ensemble à prodiguer des conseils au mari,…. etc, etc…. comme quoi : « tous les conseilleurs ne sont pas les payeurs » plutôt que d’avoir été changés en statue de pierre, complètement ahuris, comme nous les avons ici vus !
        Dans mon alternative, Baboo se serait retrouvée au calme, ayant « passé la main » à son mari, qui n’est vraiment pas un « beau sire », avec tout ce que Baboo lui reproche depuis tant d’années, il a besoin d’apprendre à vivre ! et comme l’humanité est représentée par 50 % des femmes, je pense que la proposition de cet épisode bis, aurait bien réconforté pal mal de femmes…. C’est un exercice difficile que de faire reconnaître ses droits, de se faire respecter, tout en traitant bien les autres. Il ne faut pas oublier l’image désastreuse laissée quant aux enfants, il faut penser aussi à les bien faire grandir…..

      2. mike le 24 Nov 2016 à 0:54 14.1.2

        je dirais de l’emploi des maximes pour lesquelles nous n’avons rien expérimenté par nous même…
        parce qu’il me semble que la forme judicieuse de l’emploi de maximes ce n’est pas la sentence ou la morale mais bien la sagesse et la réflexion de fond de ces maximes… il faudrait pouvoir avancer dans la vie après bcp d’expériences et de recherches et dire un jour : je crois comprendre maintenant à mon niveau ce que cette maxime signifie pour moi.. et j’en ressens le bienfondé.

      3. Cogitons le 25 Nov 2016 à 18:55 14.1.3

        Cela me semble juste.
        Et pour illustrer ma méfiance à l’égard de l’usage des maximes, et de la propension qui est souvent la mienne à parler sans savoir – mon assurance étant, en général, inversement proportionnelle à ma connaissance, tout particulièrement sur les sujets dits « spirituels » – permettez-moi de me référer à cette parole du penseur, qui me semble, pour le coup, intemporelle et indépendante de tout contexte spécifique :

         » Tant que je n’ai pas mis en pratique quelque chose, il est impossible que je le conseille aux autres. Rien ne sort de ma bouche que je n’aie examiné à fond.  »

        Voilà. Tout est dit.
        Quelle belle invitation à l’humilité, à l’honnêteté intellectuelle, et à la pratique. Quel puissant vaccin, aussi, contre le dogmatisme. A méditer matin, midi, et soir.
        Suivre l’exemple d’Ostad Elahi, c’est donc certainement aussi et beaucoup, savoir quand on ne sait pas (c’est à dire, bien souvent), et par conséquent, apprendre à se taire… chut Cogitons!

      4. KLR le 22 Déc 2016 à 13:12 14.1.4

        cher Cogitons, vous avez raison, il faut aussi voir le fond, et lorsque l’on est face à quelqu’un en colère on peut se demander comment l’aider, ou s’analyser pour savoir ce qui pourrait ne plus irriter l’autre, ou le soulager…
        Toujours est-il que lorsque moi même je suis en colère, même si c’est pour de « bonnes raisons », j’ai quand même l’impression que cela m’empoisonne, car ma raison a du mal à prendre le dessus, je rumine…. et j’ai le sentiment que cela altère la luminosité que je peux avoir, je deviens plus sombre, plus négative…

  15. Joseph locanda le 19 Nov 2016 à 4:45 15

    Je me mets rarement en colère mais j’ai remarqué qu’à chaque fois c’était lié à un lâché prise de ma raison et à une remise en cause de mon soi impérieux. Une des manières que j’utilise pour lutter contre la colère est de voir le positif dans tout ce qui arrive et quand quelque chose de négatif arrive de chercher la cause en moi. J’ai remarqué que cela retient plus facilement les pulsions de colère et permet de mieux la digérer avant qu’elle ne prenne possession de moi.
    Quand je n’y arrive pas, la déferlante est puissante et les effets négatifs forts : il arrive toujours des événements qui amplifient les causes de la colère et tout mon équilibre intérieur est atteint. Je me sens mal et dois faire beaucoup d’effort pour retrouver de la sérénité. Je m’en veux souvent longtemps et mets du temps à retrouver mon équilibre. Cela laisse des traces. J’ai l’impression d’avoir commis une tâche indélébile.
    Quand j’analyse avec le recul ces moments de colère, je ne peux rien trouver de positif ni pour mon entourage, ni pour moi. La colère, c’est comme une bombe, les dégâts collatéraux sont importants et cela ne résoud rien à part tout détruire dans son rayon d’action.
    Avec le temps, j’ai appris à repérer les causes qui pouvaient déclencher la colère en moi et quand elles se manifestent d’avoir une alerte afin d’éviter le déclenchement du processus. Parfois cela marche et d’autres, mon soi ne veut pas entendre ou passe outre et c’est raté…
    Ici, on voit très bien la nécessité d’un travail intérieur qui doit ensuite se confronter à la réalité. Sans ce travail préalable, on peut rester colérique longtemps faute de moyens efficaces pour lutter contre.

  16. mike le 20 Nov 2016 à 0:30 16

    oui c’est difficile de se retenir parfois mais en général c’est pas bon pour soi même puisque c’est la preuve d’une non retenue, d’une faiblesse, quelques fois d’une étroitesse d’esprit
    les autres voit cela comme ça, quelqu’un qui n’arrive pas à se retenir alors que par ailleurs il peut être très bien; et d’ailleurs le message ne passe pas souvent quand on l’impose par la colère et puis la personne soit elle vous tourne les talons, si elle ose, soit elle vous craint seulement parce que vous êtes colérique mais en fait ce n’est pas un vrai respect;
    on respecte tellement plus quelqu’un qui à l’air bienveillant et les messages passent bien.
    le colérique rumine par la suite, sur le plan physique ce n’est pas bon non plus, tachycardie, stress voir infarctus, et sur le plan psychique, je pense que cela dégage une fumée qui fait qu’on n’arrive pas bien à raisonner et on peut même passer à la violence des gestes; d’ailleurs Babou dans ce film est épuisée à la fin et elle n’a même pas eu les excuses qu’elle demandait parce que les autres sont abasourdis et n’ont rien à dire.
    et en public c’est pareil, par notre comportement irrité on peut complétement mettre fin à une discussion, les autres ne retiendront que cette absence de retenue même si vous avez fait un topo excellent ou si vous êtes un bon médecin; on a des collègues comme cela, dès qu’on pense à eux on se rappelle tout de suite leur trait de caractère et on n’a même pas envie de leur parler ou d’aller les voir même s’ils sont compétents dans leur domaine
    pour ma part j’essaye le plus possible de retenir ma colère et de m’exprimer plus tard, j’essaye d’élargir le champs de pensée en me disant que c’est pas grave cela passera, les autres comprendront progressivement etc, je m’entraine pour hausser la voix pour me faire respecter mais sans me mettre en colère sans m’emporter, on le sens au rythme cardiaque d’ailleurs, c’est une lutte continue; une autre technique, la dérision, la plaisanterie, dire le faux pour faire passer le vrai pour donner une leçon
    et puis je vois autour de moi qu’il y a plein de gens qui sont de bonne volonté mais qui apprennent lentement comme moi d’ailleurs donc avoir du recul et être bienveillant
    tout un programme!

  17. Andreu le 20 Nov 2016 à 8:40 17

    Je ne pense pas qu’il y ait une seule fois où je me sois mis en colère sans l’avoir amèrement regretté. Regret amer pour les autres comme pour moi-même. Le souvenir de chacune de ces colères m’inspire un profond sentiment de honte. Je n’ai pas connu une seule manifestation de colère qui ait produit un quelconque effet positif. J’ai par contre ressenti à plusieurs reprises que l’on peut tout perdre en quelques instants par défaut de maîtrise de soi. À ce propos, Ostad Elahi nous dit dans une de ses maximes publiées dans le livre Maximes de Guidance : « La maîtrise de soi prime sur les bons actes car sans maîtrise de soi les bons actes partent en fumée « .

  18. Wilhelm le 23 Nov 2016 à 17:23 18

    L’angle d’attaque qui m’a permis de lutter contre la colère est de me dire qu’elle a un effet dévastateur sur moi-même en premier lieu et qu’elle est également un aveu d’impuissance, un manque d’appréciation exacte de ce qu’il est raisonnable d’attendre des autres par opposition aux attentes injustifiées.
    Pour ces raisons je m’efforce de bloquer mes colères et/ou de les divertir/écarter par le raisonnement

  19. Nad le 26 Nov 2016 à 18:11 19

    @cogitons? La sagesse de la vie,
    un chien qui mord a souvent été battu… Pourquoi ceux qui extériorisent ont toujours tord..! Celui qui ne dit rien mérite les éloges ..!!!

  20. Cogitons le 27 Nov 2016 à 14:20 20

    @Nad, si je vous comprends bien, vous faites un contresens sur ce que j’ai écrit. Mon invitation au silence ne s’adresse pas du tout aux « chiens battus », mais à ceux qui les condamnent.

  21. DD le 17 Déc 2016 à 10:16 21

    Il y a les petites colères, apparemment inoffensives , les moyennes qu’on gère ou qu’on croit gérer et les grandes qui nous gèrent! Les petites colères, en voiture par exemple, ne font qu’alimenter l’idée que le monde doit être comme nous aimerions qu’il soit ou que les autres ne savent pas conduire, ils sont trop lents ou ils font exprès de nous embêter, cela peut aller loin .. Tout ça pour pour avoir ce feu et gagner quelques quarts de seconde au final… Est-ce que cela en vaut la peine? Notre état d’esprit dans ces moments là est bien
    négatif et uniquement occupé à nous stresser et nous faire démarrer la journée en mauvaise posture!
    Même si, effectivement, il y a des gens lents ou maladroits au volant, je ne peux rien y changer, je suis moi-même maladroite dans d’autres domaines, utiliser ce temps au volant à d’autres fins m’est plus utile, un petit moment d’attention, de prière ou d’introspection, de préparation psychologique avant d’arriver sur mon lieu de travail , lieu de beaucoup de tensions où ma colère risque aussi de s’exprimer et de me gouverner…
    Pour ce qui est des colères qu’on croit gérer: oui, je sais me reprendre rapidement, cela ne fait pas de mal de remettre les pendules à l’heure etc… elles ne sont pas si bénignes que cela, elles ne sont pas utiles non plus, elles sont juste en attente d’un mot de travers ou d’un regard insolent pour passer à la vitesse supérieure, elles empêchent surtout de voir la vie, les autres tels qu’ ils sont, de les regarder avec une attention et une intention
    qui nous permettraient de les connaitre mieux, de les respecter, de les apprécier à leur juste valeur et de leur rendre grâce.
    Facile à dire, mais plus difficile à faire!
    Pour ma part, impulsive de nature et tendance dominante, je dois anticiper pour ne pas me laisser piéger par mon impatience , mon irritabilité dès que mon espace est menacé et mon caractère belliqueux qui ressort si on me résiste!
    Cela paraît terrible de dire cela mais c’est vrai les raisons de notre colère elles sont bien en nous et c’est bien sur ces points-là qu’il nous faut travailler! Pas sur les points faibles des autres !

  22. kbld le 15 Jan 2022 à 3:17 22

    J’ai regardé le film. Comme KLR, j’ai trouvé cela pénible et en relisant mon commentaire ici je suis du même avis. C’est à la fois le film et la scène. On est censé sympathiser pour cette pauvre femme qui fait plein d’efforts pour tout le monde, sans qu’ils ne le remarquent, mais attention à « la femme » en colère, à un moment elle n’en peut plus et se « libère » et dit ses vérités à chacun et ce serait le coup de théâtre auquel personne ne s’attendait. Il y aurait quelque chose de romanesque et fort. En réalité, son attitude est la plus minable de tous les personnages. La scène qu’elle fait est juste méchante et mélange des choses qui n’ont rien à voir avec ce qui se passe. Si elle cultive des pensées aussi méchantes, je me demande quelle est la valeur de tous les efforts qu’elle fait. Au moins les autres ne prétendent pas trop être des gens qu’ils ne sont pas. Je ne retrouve pas l’article sur ce site, mais il était bien expliqué que se faire aussi petit est une forme d’orgueil : comme elle ne peut pas être héroïne, elle se fait martyr. Mais en ayant en elle cette méchanceté de pensée.
    Apparemment, c’est réaliste la consternante inégalité des tâches du film, mais alors il faut qu’elle le dise (en privé) si tout le monde est habitué à cela, et pas qu’elle sorte cela de cette manière alors que son conjoint n’avait manifestement sincèrement aucune idée de tout cela.
    On pourrait disserter, mais je ne crois pas que cela en vaille la peine 😊.

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