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Le rossignol et la rose : de l’attachement au renoncement

Par , le 13 Juil. 2017, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
« Le Cantique des oiseaux » d’Attar – Diane de Selliers Editeur

Dans une démarche de recherche spirituelle, se plonger dans les œuvres des grands hommes divins est l’un moyen de se connecter à Dieu et de profiter des leçons spirituelles qui y sont décrites. À ce sujet, Ostad Elahi précise que les prodiges ou miracles que les hommes divins ont pu faire en leur temps ne nous sont aujourd’hui d’aucune utilité. Leurs œuvres cependant « nous guident sur le droit chemin et ne vieillissent jamais ». Parmi ces œuvres, il évoque notamment Le Cantique des oiseaux du poète Attar, et ses « milliers de points utiles pour nous » (Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Parole 300).

Nous n’allons évidemment pas ici chercher à élucider ces milliers de points. Il nous a toutefois semblé intéressant d’en relever certains, dont la pertinence et la modernité, quelques neuf siècles après leur écriture, nous ont semblées particulièrement frappantes. C’est l’objet de cette nouvelle série d’articles.

Quelques mots sur l’œuvre et son auteur

Le Cantique des oiseaux a été écrit vers 1177 par Attar, le poète apothicaire de Nichapur (ville du nord est de l’Iran, dans le Khorassan). Il s’agit d’un poème en prose de 9 448 vers constituant un chant sacré par excellence. Il retrace l’histoire de la quête de la Vérité (la recherche de l’Être suprême) par les oiseaux du monde. Guidés par la huppe, symbolisant le poète guide spirituel et messagère élue du roi Salomon, les oiseaux vont vivre une aventure spirituelle faite de doutes et de découvertes qui n’est pas sans rappeler le parcours de ceux qui s’engagent dans leur perfectionnement spirituel. L’objectif est de parvenir à la Simorgh, et seule la huppe connaît l’endroit où elle demeure et le chemin pour y parvenir. La Simorgh est l’oiseau symbole de la pensée de Dieu :

Oui, l’Être souverain existe, Être sublime
Sa demeure se trouve par-delà le mont Qâf
Son nom est la Sîmorgh, la Majesté suprême
Elle est proche de nous et nous sommes si loin
Elle repose au Sanctuaire de la gloire
Son nom est au-delà de ce que peut la langue

(Farîd od-dîn ‘Attâr, Le Cantique des oiseaux, trad. Leili Anvar, Diane de Selliers Éditeur, 2012, distiques 713 à 715)

Malgré leur désir ardent de s’approcher de la beauté inégalable, les oiseaux hésitent et ont peur de s’engager. La huppe déploie beaucoup d’énergie pour les convaincre de s’engager dans cette quête. Le chemin est long : il leur faudra traverser sept vallées, symbolisant les étapes à franchir pour vaincre l’ego, et seuls trente d’entre eux parviendront finalement au But et saisiront alors que la Vérité, objet de leur quête, était en chacun d’eux, si proche et si lointaine…

Ils s’annihilèrent donc, cette fois pour toujours
Et l’ombre disparut dans le Soleil, enfin !
Pendant qu’ils cheminaient, la parole régnait
Une fois le but atteint, il ne resta plus rien
Ni début et ni fin, ni guide, ni chemin
Et c’est pourquoi, ici, la parole s’éteint.
(d. 4286-4288)

Récit 1 – Le renoncement aux plaisirs de ce monde

Excuse du rossignol pour ne pas s’engager dans la quête
Le rossignol épris avança, enivré
Lui, parfait en amour, ni néant, ni étant
Dans ses milliers de chants, tant de sens enfouis
Dans chaque sens caché un monde de secrets
Il criait les secrets, il criait son amour
Et faisait taire ainsi tous les autres oiseaux
« Les secrets de l’amour trouvent leur fin en moi,
Dit-il, toute la nuit, je les chante et rechante
Personne comme David n’a assez de chagrin
Pour écouter mon chant qui est psaume et complainte
Quand la flûte se plaint, c’est mon chant qui l’anime
Et la lyre qui pleure se souvient de mes larmes
Les roseraies frémissent à l’appel de ma voix
Et les cœurs des amants plongent dans la tourmente
Chaque instant, je révèle un mystère nouveau
A chaque heure, je chante une mélodie nouvelle
Lorsque dans sa violence, l’amour pèse sur mon âme
Mon âme, tel l’océan, se fait remous et vagues
Ceux qui voient ma tourmente tombent dans la tourmente
Même s’ils étaient sobres, ils tombent dans l’ivresse
Privé de confident pendant le long hiver
J’opte pour le silence et garde mes secrets
Mais lorsque mon aimée au printemps est éclose
Et qu’elle emplit le monde de son parfum suave
Je lui ouvre mon cœur éclos de mille joies
Je dénoue mes chagrins à l’éclat de sa face
Puis lorsque de nouveau mon amour disparaît
Le rossignol épris perd la joie et sa voix
Ainsi personne ne sait mes secrets bien cachés
Et à la rose seule mon âme est dévoilée
Je suis si absorbé dans cet amour sublime
Qu’à ma propre existence, je me suis absenté
A mon âme suffit la passion de la rose
La rose me suffit comme unique horizon
Sîmorgh est au-delà des rêves d’un rossignol
Au rossignol convient son amour pour la rose
La fleur aux cent pétales retient ici mon cœur
Comment y renoncer et vivre en dénuement ?
Quand elle s’épanouit tout en beauté vermeille
Quand pour moi et moi seul ainsi elle sourit
Et lorsque sous son voile, elle se prépare encore
Pour m’apparaître enfin dans l’éclat d’un sourire
Comment moi, rossignol, pourrais-je, même une nuit
Renoncer à la rose, à ses lèvres écloses ? »
(d. 750-771)

Réponse de la huppe
La huppe répondit : « Ô prisonnier des formes
Cesse d’aimer d’amour sa gracieuse beauté !
Sais-tu que cet amour t’a recouvert d’épines ?
Cet amour qui te tient, sais-tu qu’il te retient ?
La rose est certes belle, mais toute sa beauté
Éphémère qu’elle est, ne durera qu’un jour
Pour les âmes parfaites, ces amours ne sont rien
Qu’une pauvre illusion, source de lassitude
Car bien que son sourire te fasse chavirer
La rose nuit et jour te fera bien pleurer
A la rose renonce, puisqu’à chaque printemps
Elle rit, non pour toi, mais de toi, malheureux !
(d. 772-777)

Quelles leçons tirer de ce récit ?

Le renoncement est à la base de toute démarche spirituelle. Il peut prendre des formes diverses, aussi diverses que le sont les attachements propres à chaque individu. Ces attachements, qui nous portent à nous engager pleinement dans ce monde et à y être actif, sont bien sûr nécessaires à notre vie spirituelle. Mais il arrive souvent, trop souvent, qu’à force de nous y soumettre, ils deviennent excessifs et envahissants : alors, comme le rossignol fasciné par la rose, nous nous rivons nous-même à la matérialité et nous empêchons notre âme de mettre à profit sa vie dans ce monde et dans ce corps pour s’envoler vers son Bien-aimé.

Nous vous invitons à profiter de la trêve estivale pour réfléchir à la nature de ces attachements et plus particulièrement à leur manifestation excessive en nous-même. Pour nous aider dans cette introspection, nous vous proposons une activité de réflexion que vous trouverez ci-dessous, et dont les résultats donneront lieu à un article de synthèse. N’hésitez pas à partager également vos analyses et expériences dans les commentaires. Précisons d’emblée que le but ici n’est pas de porter un jugement sur l’un ou l’autre de nos attachements, dont la nature et l’importance sont éminemment contextuelles et personnelles, et dont la gestion équilibrée fait parfois aussi partie de nos devoirs éthiques et spirituels. Il s’agit plutôt de chercher à cerner plus précisément lesquels de ces attachements (et dans quelles circonstances) constituent des freins à notre progression spirituelle et, à partir de là, d’esquisser à quel type de renoncements on devrait s’exercer.

Le formulaire doit être rempli et envoyé en une seule session. Il est toutefois possible, si vous le souhaitez, de revenir plus tard sur vos réponses pour les modifier ou les compléter. Pour cela, cliquez sur « modifier votre réponse » immédiatement après l’envoi de votre questionnaire puis sauvegarder l’URL de la page. Ce lien vous permettra de retrouver et modifier vos réponses durant tout l’été.

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17 commentaires

  1. leo le 16 Juil 2017 à 13:43 1

    Il y avait une promotion sur un produit, or habituellement je ne l’achète pas de par sa composition. J’étais sur le point de le mettre dans mon caddie (remise de 50% tout de même !) quand je me suis rappelé que j’avais décidé de me limiter à des produits que j’ai l’habitude d’acheter, en somme priorité à mon corps.
    Au moment de reposer la boîte, j’ai senti comme une brûlure lors de la séparation. Cela a duré jusqu’à la caisse. Puis après, un sentiment de fierté s’est installé à la suite de ce petit renoncement.

  2. gaby le 17 Juil 2017 à 21:43 2

    MERCI infiniment pour cet article qui permet de débuter la période estivales avec des pensées positives !
    la réponse de la huppe au rossignol fait l’effet d’un véritable « électro choc »

    Cet article me fait penser à la parole de St Augustin qui a été publiée récemment sur le site résonances de l’âme (http://www.resonancesdelame.fr).
    “… Si Dieu vous dit : Demandez ce que vous désirez, qu’allez-vous lui demander ? Faites effort de tout votre esprit, lâchez la bride à votre avarice, étendez, élargissez votre convoitise, autant que vous le pourrez ; car ce n’est pas le premier venu, c’est le Dieu Tout-Puissant qui vous dit : demandez ce que vous désirez. Si vous aimez des propriétés, vous désirerez toute la terre, de sorte que tous ceux qui naîtront soient vos fermiers ou vos serviteurs. Et que ferez-vous, lorsque vous posséderez toute la terre ? Vous demanderez la mer, bien que vous ne puissiez y vivre. Dans ce genre d’avarice, les poissons seront mieux partagés que vous ; à moins que vous ne possédiez aussi les îles de la mer. Mais passez outre, demandez encore le domaine des airs, quoique vous ne puissiez pas voler. Etendez vos désirs jusqu’au ciel ; dites que le soleil, la lune et les étoiles vous appartiennent, parce que celui qui a fait toutes ces choses vous a dit : demandez ce que vous désirez. Cependant, vous ne trouverez rien qui ait plus de prix, vous ne trouverez rien qui soit meilleur que celui qui a fait toutes ces choses. Demandez donc celui qui les a faites, et en lui et par lui vous posséderez tout ce qu’il a fait. Toutes ces choses sont d’un haut prix, parce que toutes sont belles, mais qu’y a-t-il de plus beau que lui ? Elles sont fortes, mais qu’y a-t-il de plus fort que lui ? Et il n’est rien qu’il donne plus volontiers que lui-même. Si vous trouvez quelque chose de meilleur, demandez-le. Si vous demandez autre chose, vous lui ferez injure, et vous vous ferez tort à vous-même, en lui préférant sa créature, alors que le créateur aspire à se donner lui-même à vous.” (Commentaires sur les Psaumes, 34, 12 (premier discours)).

    1. A. le 19 Juil 2017 à 22:06 2.1

      Merci gaby, en lisant les deux textes on passe véritablement du merveilleux au merveilleux.

  3. A. le 19 Juil 2017 à 22:12 3

    Merci pour ce texte !! Selon mon expérience, plus nous cédons à nos attachements au detriment de nos véritables intérêts, plus notre soi impérieux se renforce et plus notre âme s’affaiblit, de sorte que nous aurons tendance à céder encore plus à nos attachements.

  4. Wilhelm le 30 Juil 2017 à 19:32 4

    Cet Hymne à l’Amour Divin illumine le cœur. Il faut dire que près d’un millénaire plus tard, on se sent transporté par la beauté et la douceur des mots et leur bel effet sur l’âme. On doit saluer la qualité de la traduction qui relaie la finesse et la beauté du texte d’origine.
    Pour ceux qui cherchent une motivation spirituelle dans un quotidien si souvent dominé par la matérialité, il y a là un moyen doux et sensible de commencer sa journée ou de la continuer avec la lecture de ce poème magnifique.

  5. Wilhelm le 30 Juil 2017 à 19:50 5

    Le plus difficile est sans doute de reconnaître et de s’avouer à soi-même quels sont ses attachements. Une fois qu’on commence à les découvrir et les identifier, le travail sur soi peut commencer. C’est tellement difficile que sans l’aide de Dieu, il est totalement impossible d’y arriver. Parfois on lutte sans succès contre ses attachements pendant de longues années. Et puis, une épreuve longue et difficile en vient à bout pour une large part, avant qu’ils ne resurgissent d’une autre manière. Il convient alors de combattre ces nouvelles formes d’attachement. Et ainsi de suite.
    Pour illustrer ce processus et cette méthode, Il y a une histoire qui se raconte chez les avocats :
    Comme Carnegie Hall est une salle de concert célèbre, mais difficile à trouver à New York, car elle est mal signalée, on peut passer devant de nombreuses fois sans la trouver. Un jeune avocat qui cherche Carnegie Hall et ne parvient pas à trouver le hall de concert, va demander à un vieil avocat expérimenté comment trouver Carnegie Hall. Le vieil avocat lui répond alors [en Anglais] : Practice, Practice, Practice.

    1. peach le 22 Déc 2017 à 1:53 5.1

      Oui, comment y arriver ?

      Almost never does one ask the “how” question. Because everyone knows how you get to Carnegie Hall.
      .
      .
      .
      Practice.

      https://www.carnegiehall.org/Blog/2016/04/The-Joke

  6. charlie le 31 Juil 2017 à 16:50 6

    J avais beaucoup trop d attachement envers une chose. Elle commençait à me prendre beaucoup d énergie et à envahir ma pensée. Surtout depuis qu’il y avait risque de la perdre. Et du coup beaucoup de mauvais sentiments commençaient à naître. Rancœur, amertume, déception, stress, colère, etc.. . Comme toute mon énergie allait à ces pensées, je commençais aussi à ressentir de la fatigue et une envie de ne rien faire du tout. J’avais déjà ressenti cela il y a longtemps, et je m’étais laissé complètement aller. Cela avait été très désagréable et cela avait eu des conséquences négatives, comme une espèce de tourbillon sans fin, de cercle vicieux. Je ne voulais pas revivre ça. Alors ces derniers temps je me suis beaucoup autosuggestionné. Même envahi par cet attachement, je me suis forcé à faire des choses même automatiquement, à faire mon devoir aussi bien spirituel que matériel et même des loisirs autres pour ma psyché afin de changer mon état d esprit. Je me suis dit que j en avais marre des états d âme, que cela me prenait beaucoup d énergie et donc de temps, que j’avais autre chose à faire, que Dieu n ‘aimait pas cet état de dépendance, qu’il fallait que je me détache de cette chose, qu’il y avait des événements dans la vie beaucoup plus importants, que même en perdant cette chose j’allais vraiment m en remettre, que la vie continuait, que j’aurais l énergie pour me relever, que c était un manque de dignité de se laisser aller, que le bonheur ne dépendait pas d une chose matérielle extérieure mais d’une connexion intérieure spirituelle, etc etc… j’ai commencé à m imaginer perdre totalement cette chose dont j’étais attaché. Vraiment comme si c était déjà arrivé. J’ai demandé intérieurement de l’aide à Dieu en continuant à m autosuggestionner. Soudain j’ai ressenti un apaisement, et une petite acceptation à perdre cette chose, comme si j’étais prêt à tourner la page et à entrer dans un nouveau chemin. Cela peu à peu ne devenait plus grave du tout. Je me suis assis à un café, j’ai commencé à lire en étant concentré sur ma lecture et non en pensant à cette chose. J’ai regardé autour de moi, j’ai respiré profondément et je me suis dit que la vie était belle et pouvait l’être même sans cette chose et qu’avoir la foi était sans doute le plus beau des cadeaux. Je suis allé aux toilettes de ce café, et là, inscrit en grand sur le mur des toilettes une phrase de Jean Jacques Rousseau : la source du vrai bonheur est en nous. Pour moi c était clair. Le soir, j’ai eu une discussion avec quelqu’un, principalement concerné, au sujet de cette chose que je pensais vraiment perdre. J’étais étonnamment très calme et posé et parlais comme un sage. C est alors que j’appris que je n’allais pas perdre du tout cette chose qu’il n en était plus question…. Je crois que cela avait été une épreuve pour vraiment savoir quel attachement il fallait avoir dans ce monde et quelles étaient les priorités. Qu’il fallait en toute occasion rester calme, plein de bon sens, et ne pas se laisser envahir par la peur de perdre car rien n est pour rien et donc ne pas se laisser envahir par le stress, l’amertume etc…
    Dans Maximes de guidance, on peut lire « L’étudiant spiritual doit éviter tout ce qui engendre une accoutumance et asservit l’esprit. » (Ostad Elahi Maximes de guidance : principes de sagesse universelle, Maxime 124). La Parole 108 de Paroles de Vérité me semble également utile :  » […] Quand on est sûr qu’il y a quelqu’un qui pense à nous, il n’y a plus de place pour l’inquiétude et le chagrin. Pense à Celui qui dénoue tout et tu n’auras plus aucune inquiétude. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait; toutes nos pensées ne sont donc rien d’autre que des imaginations vaines qui viennent nous tourmenter. Mais Lui sait ce qui doit arriver demain, il ne faut donc pas s’inquiéter. […] »

    1. adissam le 04 Août 2017 à 4:34 6.1

      Merci pour cette expérience. Cela m’a rappelé cette parole de Malek Jan Nemati sur la peur: « Lorsqu’on se remet entre les mains de Dieu, on doit se dire : rien ne va s’améliorer ni s’aggraver parce que j’ai peur. Mon destin est entre Ses mains. Il se peut qu’il soit bon pour moi de rencontrer des difficultés ou de souffrir, mais il est également possible que je sois au beau milieu d’un feu sans en être affecté. Le remède à la peur, c’est l’espoir et la confiance. Il faut mettre son espoir et sa confiance en Dieu et non dans des humains comme nous-mêmes.… Si on s’autosuggestionne comme il faut, le doute et la peur s’en vont. … L’attention, l’autosuggestion, la lutte contre le soi impérieux, s’en remettre à Lui : tout cela aide à y arriver. » (Malek Jân Ne’mati. La vie n’est pas courte mais le temps est compté, éditions Diane de Selliers, 2013, p. 118).

  7. charlie le 06 Août 2017 à 11:26 7

    merci beaucoup adissam pour avoir mentionné cette belle parole !

  8. Alex le 13 Août 2017 à 18:40 8

    J’ai toujours accordé beaucoup d’importance à mon travail mais les choses ont changé ces derniers temps : je suis de plus en plus obnubilé par ma réussite professionnelle au point où cela me mène à avoir des comportements et pensées anti-éthiques : médisance, jalousie, complots, voire mal-être lorsque je n’ai pas ce que je veux. Cela empiète également sur les droits de ma femme et de mes enfants : par exemple, le soir – lorsque je suis chez moi – je suis constamment sur mon smartphone pour vérifier ou écrire mes mails, souvent pour faire du zèle auprès de mes chefs… pendant ce temps je ne m’occupe ni de mes enfants ni de ma femme, pire il m’arrive souvent de leur faire « profiter » de mon stress.
    Cet attachement a donc bel et bien un impact sur mon travail spirituel : non respect des droits d’autrui, ingratitude, contentement de l’ego …tout y passe !
    Cet article m’a donc permis d’ouvrir encore plus les yeux sur une situation que j’avais déjà identifiée mais que je n’avais jamais vraiment analysée en détail. Merci beaucoup pour cet article !
    Il me faut désormais trouver une pratique pour changer la donne. Je pense que le champs des possibles est large : lutte contre mon addiction au smartphone, contre la médisance au travail, travail sur la gratitude, sur la bienveillance envers ma famille, et mes collègues

    Je suis bien sûr preneur de vos avis et expériences similaires. Qu’en pensez-vous?

    1. mike le 04 Oct 2017 à 21:06 8.1

      j’étais comme vous au début de mon installation, en plus comme j’ai développé ma spécialité de manière encore plus spécifique que les autres et que je suis bon dans mon domaine, j’en venais à médire de mes collègues qui avaient du travail alors qu’il étaient nuls ou qu’on les prenaient pour des références alors qu’ils ne pratiquaient même pas ce que je faisais; ma lutte a été de voir la main de Dieu dans ce que je faisais, me dire chaque jour que c’est Dieu qui m’apporte du travail et le pain quotidien; tout cela a fait calmer le feu en moi et me détacher des choses tout en étant aussi bon dans ce que je faisais, je me rappelais aussi un conseil d’un ami plus sage que moi me disant, en substance, que pour plaire à Dieu ce qui compte, c’est de bien s’occuper des autres.
      aucune négligence ne s’est immiscée dans ma pratique, et le travail ne manque vraiment pas.. de plus petit à petit je deviens aussi la référence dans mon domaine sans avoir d’exigence.

  9. KLR le 10 Sep 2017 à 21:48 9

    Je me suis aperçue au fil des années que j’avais un attachement à la tranquillité très fort. Paradoxalement cela me pousse à accomplir toujours assez vite ce que j’ai à faire pour pouvoir bénéficier de ces moments de rêveries, ou de tranquillité, ou j’ai l’impression de m’évader un peu de ce monde épais. Evidemment cet attachement a un certain impact sur mes devoirs éthiques. Par exemple j’ai remarqué que lorsque j’étais avec me mère qui est une personne très âgée et qui a besoin de calme et d’une certaine lenteur, il m’est arrivée de la bousculer ou de la stresser en voulant accomplir vite les tâches matérielles que j’avais à faire , afin de bénéficier dans un deuxième temps de ce moment de liberté. Après coup je m’en suis voulue et j’ai essayé de faire attention à la qualité de ma présence lorsqu’elle est là. j’ai vu d’ailleurs que lorsque je fais attention, quand je prends le temps d’être disponible et à l’écoute, elle en retire un certain bonheur qui est vraiment perceptible, et du coup qui se répercute sur moi…

  10. Suzie le 14 Déc 2017 à 3:55 10

    J’ai découvert cet article récemment. L’attachement est une thématique qui m’a beaucoup préoccupée, perturbée même, tant par les pertes occasionnées par la vie que la perspective d’attachements inévitables. Cette tension interne, entre le désir de s’attacher et la peur de l’attachement et de ses conséquences, aussi bien matérielles que spirituelles, est constante. Mais on ne peut rester en marge de la vie ; l’humanité, le don de soi, l’amitié, l’altruisme, l’affection, l’amour parfois inconditionnel que nous sommes amenés à manifester nous attachent bien malgré nous.
    En allant chercher avec insistance l’amour du divin et en le faisant plonger en soi, on peut réussir ce pari fou : être profondément dans le lien tout en étant comme un oiseau, perché.

  11. JH le 11 Fév 2018 à 13:51 11

    J’ai établi et réussi à tenir le programme précis de ma journée. J’ai demandé de l’aide lorsque la paresse me gagnait et l’autosuggestion m’a également bien servie à renoncer aux pulsions. La joie, la fierté , la sérénité et le bonheur m’ont envahie lorsque j’ai constaté que mon pari était réussi. Que de fois ai -je ressenti la culpabilisation, les remords et regrets , la dépréciation lorsque je n’ai pu renoncer !

  12. Mia le 13 Fév 2018 à 12:30 12

    Merci JH, je vais donc tenter moi aussi de tenir mon programme aujourd’hui et dominer la paresse qui l’empêche. Je vais aussi utiliser l’autosuggestion… et demander de l’aide

  13. DianePlaton le 28 Jan 2020 à 7:46 13

    Le cantique des oiseaux est à Attar ce que le Cantique des cantiques est aux Écritures. «La huppe, symbolisant le poète guide spirituel et messagère élue du roi Salomon » : Salomon , l’Ecclésiaste qui comprend que tout est vanité en ce monde.
    Horace, au 23ème s.av. J-C., et son « carpe diem », ‘cueille le jour sans croire au lendemain’ est souvent interprété ; « cueille » devient « profite » et « sans croire » devient « sans te soucier ». « Cueillir », c’est accueillir, c’est encore « pêcher » tandis que profiter c’est « pécher ».
    Il dit encore : « … fuis les calculs pervers de Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre… »
    Horace., Odes, I, 11, 8 « À Leuconoé », traduit par le Comte de Séguier.

    La rose a, entre autres, inspiré Ronsard au 16ème, et Robert Herrick, poète anglais du 17ème, qui chante aussi l’Épousée comme le fera Emmanuel Signoret dans les « Épousailles » au 19ème s.

    … allons voir si la rose
    Qui ce matin avait déclose
    Sa robe de pourpre au soleil,
    A point perdu cette vesprée,…
    Las, las ses beautés laissé cheoir
    Ô vraiment marâtre Nature,
    Puis qu’une telle fleur ne dure
    Que du matin jusques au soir !
    Ronsard (1524, Vendômois) Odes, I,17

    O vierge ne perd point l’espoir,
    Cueille dès maintenant les fleurs de la vie
    Car la mort est si pressée
    Que le frêle bouton qui s’ouvre aujourd’hui aura bientôt trépassé.
    …Et cette même fleur qui sourit aujourd’hui,
    Demain mourra

    Vois, vois la torche de l’époux …
    vois leurs flammes d’argent se penchent
    prédisant qu’un sort favorable
    couronnera toujours l’heureuse vie
    du jeune époux et de son épousée. …
    . Il faut te mettre en marche à présent ; tes pieds roses
    laisseront derrière eux un chemin parfumé ; …
    Et voici maintenant que sur sa joue fragrante
    le voile ensafrané est baissé à la fin,
    tandis qu’elle semble exprimer
    un pudique consentement,
    montrant un cœur qui s’abandonne
    d’un vouloir déjà repentant ;

    Cueillez aujourd’hui les boutons de rose ;
    le Temps s’envole à tire-d’aile ;
    voyez cette fleur et son clair sourire :
    elle sera morte demain.
    (Robert Herrick – Hespérides)

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