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Le résultat, c’est l’effort

Par , le 15 Fév. 2009, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
Statut grecque

L’effort est généralement défini comme l’ensemble de l’énergie que nous déployons pour atteindre un objectif élevé. Si on entend souvent l’expression « pas de résultat sans effort », on exige que la réciproque soit également vraie : « l’effort doit nécessairement produire un résultat ». Et pourtant, lorsque l’on travaille sur soi, les résultats sont si peu visibles qu’on peut parfois croire qu’ils sont nuls. C’est peut-être en fait qu’ils ne sont pas là où on les attend :

« Je fais depuis des années des efforts pour être plus attentif aux autres et me soucier davantage d’eux (maintenir les liens, être affectueux, penser à leur anniversaire, prendre de leurs nouvelles, etc…). Or, il m’arrive encore de laisser passer des occasions de manifester mon amitié ou mon attention envers mes proches. À chaque fois, j’ai le sentiment de ne pas avoir progressé sur ce point, comme si l’objectif était inatteignable. Et pourtant, je ne désespère pas, je continue à faire des efforts… »

Cette personne nous montre combien il est difficile de maintenir ses efforts alors que le progrès paraît quasi-nul après des années de lutte contre un point faible. Il y a effectivement des défauts si profondément ancrés en nous que quels que soient nos efforts, on ne pourrait jamais totalement s’en débarrasser. C’est d’ailleurs peut-être leur fonction, agir comme un poil à gratter pour ne jamais nous laisser réellement en paix. On peut croire un moment, lorsque l’on s’attaque à un de nos défauts, que les progrès seront rapidement visibles, ou que le défaut se dissoudra naturellement au bout d’un temps. Cette dissolution d’un défaut, à supposer qu’elle puisse arriver, nécessite une telle persévérance que si l’on fait le point après seulement quelques mois ou années, on peut avoir l’impression désagréable d’être à l’état de stagnation. Cela fait le même effet lorsque l’on prend un escalator à contre-sens, on se fatigue, mais on n’avance pas. Or cette exigence de résultat peut nous jouer des tours, car même si elle est légitime, elle peut être mal placée. En laissant notre ami continuer son récit, voici ce qu’il nous apprend :

« Et pourtant, je ne désespère pas, je continue à faire des efforts… Mais les résultats ne sont pas ceux auxquels je m’attendais dans un premier temps ; non pas que je sois devenu un modèle de générosité et d’altruisme ! Mais alors qu’à une certaine époque, c’était les gens qui me faisaient remarquer mon défaut, à présent, c’est moi qui le repère. Avant, je laissais passer des occasions sans les remarquer ; aujourd’hui, je perçois d’avantage ces occasions, même si je ne les saisis pas toutes. C’est comme si ma conscience s’était aiguisée, comme si je me voyais mieux, et que je percevais mes expériences avec plus de profondeur. D’une façon plus subtile mais bien réelle, j’ai l’impression d’avoir un peu mûri, de ne plus être tout à fait le même. »

Alors en un mot, on progresse, mais on ne s’en rend pas compte ! Pourquoi ? Car on ne progresse pas uniquement sur le comportement lui-même (signe extérieur de perfectionnement), mais dans la connaissance que nous avons de nous-même et sur une qualité essentielle qui est la volonté (signes intérieurs de perfectionnement). On n’est pas débarrassé du défaut, on n’a pas encore la paix, mais notre vision a changé sur les choses et sur nous-mêmes.

Quel état d’esprit faudrait-il cultiver pour ne pas baisser les bras alors que les résultats sont si discrets, et que le bout de la piste paraît toujours aussi loin ? Il faut pour cela prendre l’exemple du sauteur à la perche que l’on regarde à la télévision. Que se passe-t-il dans son esprit ? Son exploit provoque l’ovation du public. Musculairement, son effort est constant – il est toujours à deux doigts de l’effort maximal – et pourtant, intérieurement il n’est jamais satisfait ; il vise toujours plus haut. Car il ne s’est pas fixé de limite. Quel que soit le nouveau record qu’il atteindra, il voudra toujours aller plus loin. Son geste, lui, se rapproche du geste parfait, il tend vers l’asymptote, un modèle de perfection virtuellement inatteignable. C’est cette idée de perfection qu’il faut cultiver et nourrir en nous pour briser l’illusion de « l’effort sans résultat » qui nous pousse à abandonner la partie.

Mais cela n’est pas tout, la performance médiatisée n’est que la partie « visible » de son effort. On ne voit pas un autre effort, car il y a une autre forme d’effort. Celui-là ne se voit pas, il se réalise dans l’intimité, il est quotidien. Il l’accomplit tous les jours depuis des mois, des années. L’athlète se lève à heures fixes, suit un régime alimentaire bien particulier, s’entraîne plusieurs heures le matin, s’étire, s’échauffe, s’exerce à la vitesse, à l’endurance, puis en arrive à travailler le saut lui-même, et cela encore quelques heures. Il fait cela tous les jours, rigoureusement, en toute discrétion, sans aucune gloire ni fierté mais par devoir. Il le fait car il sait que tout cela est nécessaire à l’amélioration et au maintien de sa condition physique, condition sine qua pour réaliser de nouvelles performances. Quand bien même il ne battrait pas un nouveau record, c’est cet effort quotidien et répété qui a développé chez lui non seulement sa musculature, mais ses capacités cardio-circulatoires et métaboliques. Si l’on met de côté la performance finale retransmise à la télévision, notre sportif, d’un point de vue strictement physiologique, est d’ores et déjà un être d’exception. À force d’efforts, il s’est bâti une condition physique quasi-optimale.

Il en est de même dans le domaine spirituel : nos efforts nous transforment, mais on ne s’en aperçoit pas. Chaque effort agit en fait sur nous, mais si profondément qu’on l’ignore. Il agit à un niveau structurel, il nous construit et nous transforme substantiellement. Il forge notre âme, ce que nous sommes au plus profond de nous. Sans se fixer un objectif immédiat ou un but à court terme, tout comme l’athlète qui ne se fixe pas de limites, on se rapproche en fait chaque jour un peu plus de notre perfection. Et on constate alors, de façon surprenante, que chaque effort réalisé sans l’attente d’un résultat autre que celui de se comporter en véritable être humain, nous donne l’énergie pour … accomplir un autre effort. Le résultat de l’effort, c’est l’effort.


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14 commentaires

  1. Chapi le 15 Fév 2009 à 23:04 1

    Voilà un article très encourageant!!! ça fait plaisir de recentrer le débat sur l’effort parce que ce n’est pas toujours évident de se motiver lorsque l’on ne perçoit pas le résultat… On a un peu l’impression de tenter de vider la mer avec une cuillère!! :o)
    Et pour avoir tester, c’est vrai que de faire des efforts dans le sens de devenir meilleur sans autre objectif , ça motive énormément…. C’est comme pour le jogger qui au bout d’un moment de course ressent un certain bien être (si, si, c’est possible, je vous assure!) et a l’impression qu’il pourrait courir pendant des heures sans en souffrir… ça donne envie de poursuivre!
    Merci pour cet article!

  2. MH le 16 Fév 2009 à 13:40 2

    Quant à moi, je trouve que lorsqu’on est « un éternel insatisfait », il manque une joie de vivre!
    Alors, heureusement que, de temps en temps, mes proches me font un compliment… ET QU’EST-CE QUE CELA M’ENCOURAGE! J’en ai besoin… Cela m’aide et me montre que je suis sur la bonne voie!
    Oh, je ne m’en contente pas! Ce n’est pas pour ça que j’arrête de faire des efforts, mais si je n’avais pas ces petits encouragements, je crois que là, je baisserais les bras…
    C’est peut-être un tort – c’est même sûr, car, du coup ma motivation fluctue en fonction des autres.
    Je devrais sans doute arriver à me détacher du regard des autres, mais comment faire? Nous vivons sur Terre, au milieu des autres: je ne peux pas complètement ignorer leur regard ?

  3. Domido le 16 Fév 2009 à 22:20 3

    Super article ! Quelle conclusion… Cela m’ouvre des perspectives.

    Je viens de penser à une notion, peut-être complémentaire, qui rejoint celle de l’entraînement, « dans les coulisses de l’exploit » , de l’effort non spectaculaire loin des projecteurs. Quand je fais un acte qui me coûte, altruiste ou pas, je suis encore plus contente de le taire (quand j’y arrive). J’aime résister à la tentation de frimer. Mon effort reste silencieux et secret et il me donne encore plus la conviction d’avoir agi comme il faut.

  4. Dex le 17 Fév 2009 à 9:37 4

    De mon point de vue, le point crucial de cette superbe analyse c’est d’être convaincu de cette constatation, qui rejoint celle du musicien John Cage : « Même quand il ne se passe rien, il se passe toujours quelque chose. » Beaucoup de ceux qui ont essayé de perfectionner certains de leurs traits de caractères, ont vécu cette terrible impression de sur-place, voire de régression quand, quelques années de lutte plus tard, ils ont réellement l’impression d’être « pire » qu’avant. C’est là que la seule aide puissante pour continuer c’est le conseil-sagesse : « ne pas attendre de résultats de nos actes ou de nos efforts. »
    Magistrale conclusion : le résultat de l’effort, c’est l’effort. Merci.

  5. JA le 19 Fév 2009 à 23:38 5

    C’est vrai, cet article me fait penser que lorsque j’étais étudiante je collais des post it sur mon bureau où il était écrit  » il faut faire un effort, il faut travailler toujours sans s’arrêter jamais »,cela me motivait énormément j’avais tout le temps ces papiers sous les yeux. Une fois que l’on enclenche cette dynamique, on est lancés et ça marche !

  6. KLR le 26 Fév 2009 à 23:20 6

    Votre article m’a aidé, et je vous en remercie. Je faisais un effort depuis quelques semaines qui ne donnait aucun résultat, et ma volonté commençait à être sérieusement grignotée. Le fait de penser « ce qui compte c’est l’effort » m’a permis de continuer et de ne pas me démotiver. Cela a été une aide efficace, pourtant à la première lecture de l’article, j’étais un peu septique sur la conclusion, ou plutôt j’avais du mal à l’avaler !!!
    J’ai eu aujourd’hui une discussion avec mon fils à propos des efforts qui nous permettent d’obtenir des résultats en tout domaine (matériel ou spirituel). Je m’aperçois qu’il est quasi impossible de présenter à un enfant ou un adolescent cette nouvelle façon de voir l’effort de façon pédagogique et convaincante. Je n’ai même pas essayé ! Est-ce que quelqu’un l’a déjà fait?

  7. Luce le 01 Mar 2009 à 13:15 7

    KLR:
    Ne pensez-vous pas que pour convaincre un enfant (en particulier le sien) il est nécessaire d’être convaincu soi-même par ce que l’on dit ? En l’occurrence, vous le dîtes vous-même, vous étiez septique au début…
    Ensuite la meilleure chose pour tout pédagogues que nous sommes en tant que parents, n’est-il pas de montrer l’exemple ? C’est à dire de montrer par votre comportement, vos actions et vos paroles que vous agissez ainsi car cela est bon pour vous…Et alors peut-être, votre enfant s’en rendra compte un jour ou l’autre et en fera de même. Qu’en pensez-vous ?

    Mais comme vous, cet article m’a laissé septique quelque part. Je comprends bien et j’accepte cette conclusion qui nous donne une motivation forte. Ne pas se laisser décourager par le manque de résultat et surtout ne pas porter son attention sur une attente de résultat.
    Peut -être que ce qui me gêne, c’est qu’il manque un paramètre « humain ». Ici dans votre article, Stephan Calvez, on dirait que l’être est une sorte de robot sans faiblesse ni défaut. Et cela est culpabilisant pour le lecteur, car le propre de l’homme n’est-il pas d’être une créature imparfaite ? Bien sûre je comprends qu’il faut tendre vers quelque chose de haut, un objectif élevé pour ne pas s’arrêter et abandonner sur la voie du perfectionnement.
    Mais ne faut-il pas aussi accepter sans honte ni culpabilité que ces efforts ne peuvent être constants ? Que nous sommes faibles et que par nature on aura des hauts et des bas. Et accepter cela n’est-il pas aussi une garantie pour pouvoir redémarrer en cas de panne ? Le piège n’est-il pas de tomber dans un excès d’exigence vis à vis de soi puis vis à vis des autres ?

  8. MH le 02 Mar 2009 à 12:47 8

    @KLR
    En effet, ce n’est pas facile vis-à-vis des enfants, et des ados!
    Quant à moi, j’avais inscrit mon fils aux Scouts et dans des sports de défense: il y a appris beaucoup sur l’effort et la discipline, qui n’est pas toujours marqué par des résultats, mais qui sont encourageants quand on voit qu’on progresse malgré tout et que cela donne de l’assurance, de la confiance en soi.
    Ma fille, c’était la danse classique: là aussi, que d’efforts et de discipline!!! Mais, même si le résultat était souvent loin d’être parfait, les progrès étaient toujours encourageants: les petits galas de danse réjouissaient tout le monde!
    😉
    Ce sont des apprentissages de l’effort…
    Je n’avais pas à dire à mes enfants de se mettre à leurs devoirs, quand il rentraient de l’école…
    Mais c’était sans doute une autre époque, là aussi!
    Quand vous voyez les pubs à la TV, les jeux abêtissants ou vous gagner des millions à des questions stupides, où vous avez l’impression que vous avez droit à tout SANS EFFORT, que tout le monde court vers les RTT et les W-E (« beurk » le boulot! « C’est l’exploitation de l’homme par l’homme » alors que personne ne se rappelle que c’est avant tout « le devoir social de l’homme »!) comment lutter contre ces poisons insidieux qui dévalorisent le travail et l’effort???
    @LUCE
    Bravo! C’est, je crois, l’apprentissage par l’exemple qui est le plus efficace… Et n’oublions pas qu’il ne faut pas les lâcher nos « petits », qu’il faut rabâcher, sans arrêt: c’est notre devoir de parents! ils nous en aimeront que plus, ensuite!
    😉

  9. Jim le 05 Mar 2009 à 20:58 9

    tout ceci pose la question de ce qu’on entend par résultat, et par là la question de l’auto-évaluation de son travail sur soi. En effet, je fais un effort éthique, OK, je ne fais pas attention au résultat, ou plutôt je n’attends pas de résultat, OK, mais comment je m’évalue ?
    Le résultat d’un effort, c’est l’effort, d’accord, mais dans une démarche de perfectionnement de soi, dans une démarche de « médecine de l’âme », qui comporte une part de mise en pratique de principes et de progression par l’expérience personnelle, il faut bien évaluer la qualité de son effort ! Est ce que j’ai fait cet effort à bon escient, quels sont les effets de mes efforts sur moi même, est ce que les critiques et plaintes des autres à mon encontre ont évoluées, suis-je plus compatissant, plus tolérant, plus ordonné, suis je devenu plus enclin à aider les autres … tout ces paramètres sont aussi des résultats, il me semble, même s’ils sont intermédiaires …
    donc je dirais : ne pas attendre de résultat de mes efforts dans cette optique d’un découragement si je ne vois rien venir, OK, mais attention tout de même aux paramètres intermédiaires, marqueurs intermédiaires de qualité d’un effort éthique, résultats intermédiaires qui nous permettent de nous évaluer et d’améliorer la qualité de nos efforts.

  10. siata le 09 Avr 2009 à 14:04 10

    Je crois que l’on ressent le succès ou l’échec d’autant plus « justement » que notre conscience est aiguisée et que l’on est à son écoute. Dans une situation comme celle évoquée dans l’article, je pense que l’on voit cette progression dans la façon d’analyser la situation. La façon dont cette personne voit finalement les choses passe de « négative » à positive dans le sens où à un moment donné de sa réflexion elle se trouve en position de se dire : « j’ai fait des efforts, et je continue à en faire ; de plus je ressens le bienfait de ce travail au quotidien et je sens que j’avance ; d’ailleurs, sur tel et tel autres points, grâce à ce travail sur l’altruisme, je me suis améliorée … ». Je dirais qu’il se produit une véritable ouverture sur la voix de la conscience. Elle « sent » à travers sa conscience qu’elle est sur la bonne voie puisqu’elle est active dans la lutte contre son défaut, et elle comprend qu’elle jouit déjà d’un résultat disséminé au fur et à mesure qu’elle avance. D’où la disparition de tout découragement, bien au contraire ! Finalement, cette règle – le résultat de l’effort, c’est l’effort – est vraiment formidable, rassurante et très encourageante, car elle signifie qu’il vaut mieux ne pas attendre un résultat précis à un moment précis. Le résultat étant obtenu au jour le jour au gré de nos efforts, alors on est récompensé au quotidien, n’est pas merveilleux !
    En ce qui concerne les ados, je suis en peine moi-même pour faire comprendre à ma fille que dans les études aussi il faut fournir des efforts … Les ados … leur notion de l’effort, et leur absence de notion du temps 😉 fait que l’argumentation est bien difficile ! Je retiens le fait de donner soi-même l’exemple (on essaie, on essaie ;-)), mais si quelqu’un a d’autres suggestions je suis preneuse !

  11. MH le 11 Avr 2009 à 13:06 11

    @siata
    Comme vous avez de la chance de ressentir le bienfait de ce travail au quotidien!
    (Bon: je vais me répéter, je crois! désolée…)
    😉
    Quant à moi, je ne me rends absolument pas compte : « Nos efforts nous transforment, mais on ne s’en aperçoit pas » dit Stéphan Calvez dans son texte…
    Il me faut un « feedback » de mes proches pour m’apercevoir que mes efforts n’ont pas été vains… C’est seulement là que je reprends confiance en moi et en mes efforts!
    Sans doute ma conscience n’est-elle pas encore aiguisée, comme vous dites… mais c’est aussi (et certainement) une question d’éducation !
    C’est là que l’on rejoint ce problème d’éducation : dans mon enfance, on ne m’a jamais encouragée, voire, au contraire n’a-t-on cessé de me rabaisser…
    Mais les méthodes ont changé actuellement : en France en tout cas, on ne rabaisse plus les filles comme on le faisait « dans mon jeune temps » 😉
    Le problème est ailleurs, comme je le disais : ce monde actuel ne donne aucune valeur aux efforts ! Tout est dû !
    Alors comment donner ce goût de l’effort aux jeunes, ou au moins, leur faire comprendre qu’on n’a rien sans rien dans ce bas monde ?
    Est-ce qu’il faut parler du principe de causalité qui régit toute la physique ?
    L’idée de l’athlète est un bon exemple, je crois : les jeunes, en tout cas, le comprennent bien s’ils pratiquent eux-mêmes un sport !
    😉

  12. siata le 11 Avr 2009 à 20:16 12

    @MH pour clarifier, en réalité mon propos n’était pas d’affirmer que le résultat de l’effort est palpable car sur ce point je suis tout à fait d’accord avec Stephan Calvez : il ne l’est pas, ou si peu, ou on en est pas sûr, ou bien si on le palpe c’est souvent grâce aux autres. Donc, je comprends personnellement du billet qu’il vaut mieux ne pas guetter un résultat qui apparemment ne vient ni quand on l’attend, ni peut-être sous la forme sous laquelle on pense pouvoir le repérer (les voix du Seigneur sont impénétrables … oup c’est dans un autre billet ;-)). Ce que j’ai appelé la « récompense quotidienne » serait plutôt de l’ordre du sentiment de bien-être qui accompagne celui ou celle qui fournit des efforts pour lutter contre un défaut. En d’autres termes, je crois que chacun sait au fond de lui (selon sa conscience, différemment perçue par chacun …) si l’effort fourni est suffisant ou non (autant en terme de quantité que de qualité). Ainsi l’étudiant qui a travaillé tout au long de l’année avec acharnement, connaît ce sentiment, ce qui ne l’empêche pas d’être légèrement inquiet, juste ce qu’il faut pour garder la motivation et continuer sur sa lancée. A mon sens, il est vital de se sentir inquiet (mais pas au point de se rendre malade …) car c’est cette incertitude dans laquelle « on » nous laisse alors pour des raisons (qui sait ?) purement pédagogiques, qui va nous pousser à faire plus et mieux. En tous les cas en ce qui concerne le travail sur soi dans le but d’avancer vers son perfectionnement, et dans l’hypothèse ou l’on adhère à la théorie des vies successives mentionnée dans un récent article sur ce site, on pourrait se dire que si le cycle d’études à la fac dure quelques années, alors le cycle d’un étudiant en spiritualité dure … disons quelques vies ?! Le premier travail à faire dans ce cas, avec une récompense quotidienne et un résultat de l’effort dans l’effort, ce sera la PATIENCE ;-). Enfin, à tous « les autres » que nous sommes, n’hésitons pas à nous exprimer quand nous voyons « un mieux » chez nos proches, ne soyons pas avares de compliments …

  13. Makrishna le 21 Oct 2009 à 14:45 13

    @ JIM : « tout ceci pose la question de ce qu’on entend par résultat, et par là la question de l’auto-évaluation de son travail sur soi. »
    Très important : évaluer les domaines travaillés, mais comment ?
    Pour les élèves du primaire, on a choisi les critères acquis, en cours d’acquisition, non acquis. Et on retravaille la compétence sous diverses façons jusqu’à la faire acquérir
    Mais pour nos efforts, comment s’y prendre ? Le constat « non-acquis » a pour effet le découragement, l’abandon de l’effort, style « je n’y arriverai jamais ! » Le prof en moi répond « allons, il faut travailler davantage ! » Mais quand on n’obtient pas de résultat, on tendance à se dire qu’on ne sait pas s’y prendre, difficile de s’évaluer positivement quand les résultats ne sont pas probants !

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