Rembrandt, le bon samaritain

L’altruisme (2) : Le bon Samaritain

27 réponses

  1. MH
    10 novembre 2009

    Nous voici donc avec ce que j’appelle, en ce qui me concerne, ‘la véritable définition de l’altruisme’.
     Cf. mon commentaire du 10/10 dans la première partie de ce sujet: ‘Donner profit’, où justement j’avançais cette idée chrétienne ‘d’aimer son prochain comme soi-même’.

    Je comprends donc, d’après la célèbre histoire du Bon Samaritain, que la compassion est le moteur – ou l’un des moteurs – de l’altruisme :
    il s’agirait donc de se mettre à la place de l’autre pour être altruiste!

    Intéressant test de Daniel Goleman : la plupart des étudiants n’ont donc pas assimilé l’aventure du pauvre juif en peine, soigné par ce Samaritain exemplaire… Cela prouve que l’on est la plupart du temps tourné vers soi-même, et que pour être altruiste, il faut ‘s’oublier’.

    Par ailleurs, il serait intéressant de savoir quel est le passé de ceux qui se sont arrêtés pour aider la personne en souffrance : se sont-ils déjà trouvés dans ce genre de situation, du côté de la victime ?

    Dans le cas de ceux qui sont en retard, c’est bien de l’abnégation qui leur permet de s’arrêter, car il s’agit de notre propre droit que l’on ‘néglige’ , que l’on ‘nie’, en faveur de celui d’autrui…

    En effet, si je compte bien, c’est environ 1/6ème des étudiants qui s’arrête s’il n’y a pas d’enjeu et seulement 1/10ème si leur propre droit entre en compétition avec celui d’autrui !

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  2. Bernard Grandadam
    11 novembre 2009

    Je suis fan de Daniel Goleman mais à ce jour je n’avais jamais vu le lien entre sa théorie de l’intelligence émotionnelle et l’altruisme et en ce sens cet article pour moi est une vraie révélation.

    Tout d’abord, je me suis bien reconnu dans l’expérience des étudiants de théologie qui bien qu’ayant étudiés le thème de l’altruisme, prêt de moitié ne s’est pas arrêté pour secourir un nécessiteux pour cause d’être pris par leur pensée et le stresse d’être en retard pour présenter leur théorie sur l’altruisme. En ce sens je me rends compte que je suis plus dans la théorie que la pratique.

    C’est vrai que nos sociétés sont malades par le stress et l’égoïsme qui par ailleurs sont très communiquants. En particulier, j’adhère à 200% à ce que dit D.Goleman sur le syndrome de boulot métro dodo auquel s’ajoute aujourd’hui le syndrome des technologies d’information du type Black Berry, mobile, e-mail, MSN, face book, qui envahissent notre vie intime et accentuent ce sentiment de stress, manque de temps et rapport virtuel à l’autrui. Un monde que l’on s’est créé qui se virtualise et qui veut aller de plus en plus vite qui devient ainsi de plus en plus envahisseur de nos pensés nous rendant égoïste et égocentriste où on a ainsi plus de temps pour l’autrui.

    Enfin, combien de fois dans le métro je croise des personnes humaines dites SDF (Sans domicile fixe) qui sont par terre et comme les autres je passe à côté sans même que cela ne me dérange toujours pressé par je ne sais quoi ou enfermé dans je ne sais quelle pensée. Le retour d’expérience de Daniel Goleman pour s’arrêter et de secourir le SDF me fait comprendre à quel point je me suis endurcie pour être à ce point insensible aux malheurs de mes semblables.

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  3. Cogitons
    12 novembre 2009

    Ce qui m’a toujours frappé, dans cette parabole, c’est que ce sont ceux qui pensent « servir Dieu » ou plutôt, être élus de Dieu, le représenter, avoir « la foi » qui, en l’occurence, ignorent leur « prochain » avec très probablement la meilleure conscience du monde. C’est un piège classique, phénomène humain qui vient de l’orgueil (on se sent supérieur), et auquel, à part quelques luminaires, nous sommes tous susceptible de succomber. En tout cas, je m’y vois parfaitement.
    Moi, des altruistes, j’en connais beaucoup. Des croyants et des athées, des anti-religieux et des « anti-Dieu », même. Ils ne se pensent même pas « altruistes ». Ils haussent les épaules quand on prononce ce mot. Ils font, par solidarité humaine, sensibilité, générosité, ce qui leur semble être de leur devoir, comme une évidence, avec surtout beaucoup de sincérité et de simplicité. Pas besoin de longues méditations, ni de qualificatifs, ni de conceptualisations autour desquelles souffle souvent un vent d’orgueil…
    « Aimer son prochain comme soi-même », mission tellement impossible qu’elle est la porte ouverte à toutes les dissonances, tartufferies, culpabilité et découragement. Pour moi, la clé a été évoquée dans la première partie de cet exposé: se sentir redevable envers sa famille humaine au sens large (je trouve cela moins calculateur froid que « tirer profit/donner profit », mais sans doute est-ce une question de terminologie). Quoi qu’il en soit, merci encore à tous pour ce travail et ces échanges.

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  4. joseph locanda
    13 novembre 2009

    Nous voilà au coeur du sujet! le constat et l’analyse des causes du manque d’altruisme et de notre incapacité à le mettre en pratique n’est pas nouveau puisqu’il n’a pas fallu attendre le métro boulot dodo pour que la parabole du bon samaritain, 2000 ans d’ici, soit un des enseignements du Christ. Cette question est donc un enjeu récurrent, permanent, réitératif de la personnalité humaine. Dont acte. Message et leçon d’un pessimisme terrible sur notre nature. L’exemple des étudiants a quelque chose d’angoissant : nous vivons dans l’inconscience ou plutôt avec des œillères ou la tête dans la mangeoire, bref le système nous enferme dans un carcan qui nous fait oublier des qualités humaines pourtant intrinsèques à notre constitution, comme la compassion. Et pourtant, il suffit de regarder… Combien d’exemples autour de nous de gens qui franchissent les frontières de l’égoïsme, qui sortent des règles d’une société qui rejettent les plus faibles, les plus démunis. Les ONG n’ont jamais recruté autant de volontaires que ces dernières années. Les élans de solidarité ne peuvent que frapper notre esprit à la moindre catastrophe. Il est permis d’être optimiste.

    L’analyse de l’article est très juste et a le grand mérite de nous rappeler ce sur quoi nous devons nous appuyer pour rester éveiller et pouvoir agir. Notre vie est de plus en plus régler par les contraintes quotidiennes, les règles sociales, le rythme oppressant de la vie moderne. L’invasion du multimédia nous enferme face à nos écrans (forts utiles par ailleurs pour échanger et apprendre, la preuve ici même). la relation à l’autre, difficile par nature, devient alors impossible sans un effort de volonté.

    Un point qui n’a pas été évoqué qui constitue souvent un obstacle dans la démarche de l’altruisme, c’est le jugement des autres. L’altruisme n’est pas valorisé dans nos sociétés modernes. Le regard que l’on porte vers le faible, le hors norme, le sale, l’assis (l’homme moderne est un homme debout qui marche, voire qui courre) est un regard de rejet. J’ai un mendiant au pied de mon bureau qui s’installe tous les jours. Les premiers jours, je ne l’ai même pas vu, à l’instar des centaines de gens qui passent devant lui sans tourner la tête. Dans un second temps, je me suis rendu compte de sa présence parce que ce mendiant fait un signe de la main à tous les passants qui l’ignorent. Je voulais lui donner quelques pièces mais je n’osais pas le faire de peur d’être en décalage par rapport à des gens dont pourtant je n’avais rien à faire, en tout cas pas plus qu’avec ce mendiant. Mais le poids du jugement collectif s’imposait à moi. J’ai été mal à l’aise pendant plusieurs jours à chaque fois que je passais devant lui en sortant du bureau. un jour, j’ai craqué. J’ai osé lui donné une pièce, mais presque sans le regarder et rapidement de peur que l’on me voit! Avec le recul l’absurdité de ce comportement me saute à la gorge. Depuis, même si je ne lui donne pas tous les jours une pièce, je réponds à son bonjour par un geste de la main et un sourire et j’oublie le regard des autres. Mais quelle leçon pour un geste banal et quel cheminement pour accomplir rien! Tout cela pour dire que l’altruisme n’est pas gagné d’avance et qu’il est difficile de sortir des règles, de casser le rythme, de faire fi du regard des autres.

    L’autre grand obstacle à l’altruisme est le temps. Nous n’avons plus le temps de rien, ou plutôt « rien » a pris une telle place que l’essentiel peut ne plus avoir de place. On agit, on ne pense plus, on ne prend plus le temps de… Il faut apprendre à voler du temps au temps. Transformer le « je n’ai pas le temps » en « je ne prends pas le temps ». passer de l’acte subi à l’être agissant, maître de son temps et de sa vie. Nous devons reconquérir le « Je » pour pouvoir décliner à nouveau le « tu ». La vie décide trop de ce que nous sommes et de ce que nous devons être. Etre altruiste nécessite une forme de rébellion interne pour échapper à l’emprise du bien pensant et de la Règle. Cet acte n’est pas facile à accomplir. Car souvent on ne mesure pas l’enjeu de l’altruisme. Après tout qu’est-ce cela nous rapporte? Version utilitariste de nos actes. Tout est compté, doit produire. L’acte gratuit a-t-il sa place ? le temps gratuit est rejeté : « tu as du temps à perdre ? »  » qu’est ce que ça t’apporte? » « tu n’as pas autre chose à faire? » (de plus utile, bien sur)…
    Donner gratuitement de son temps, voilà un geste qui coûte plus cher que de donner une pièce avec la bonne conscience d’avoir accompli l’acte héroïque du jour.
    Que de chemin à accomplir… Soyons optimiste et prenons le temps.

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  5. MKN
    13 novembre 2009

    1- Selon Goleman : « pour que l’altruisme soit possible, il faut prendre le temps de l’attention à l’autre. En nous concentrant sur l’autre nous devenons capable d’empathie, nous nous sentons concernés, et alors se crée une boucle émotionnelle qui nous motive à agir ».
    Je pense que l’interprétation de Goleman de l’expérience n’est pas obligatoirement la seule envisageable. Le problème n’est pas le manque d’attention sur l’autre mais le trop d’attention sur nous même. Dans les commentaires, tout le monde l’a remarqué et à juste titre : il faut être un peu moins égoïste. En étant simplement moins rivé sur notre propre personne, on s’étonnera de notre capacité à être empathique. L’empathie est une caractéristique de l’être humain dont l’existence est admise par les sciences sociales et psychologiques (mais aussi par la psychanalyse!). On est donc empathique à la base mais il faut la cultiver.
    2- Je ne vois pas en quoi une boucle émotionnelle nous motive à agir!! De quelle émotion il est question ? Quelle est la motivation ?
    3- « Aimer son prochain » ? IMPOSSIBLE. Je pense que le mieux est de dire : « vouloir pour les autres le bien que nous voulons pour nous-mêmes… ». Ca rend beaucoup plus de services aux autres que d’aimer les autres.

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  6. Domido
    15 novembre 2009

    En réponse à MKN 2)

    Ce que j’ai compris de « la boucle émotionnelle  »
    L’émotion : c’est l’empathie.  » Et si moi, j’étais sur ce trottoir, obligé de tendre la main, sans toit, sale…  » C’est, en tous cas pour moi, un moteur puissant d’action. Faire une comparaison immédiate, sans jugement entre tout ce que j’ai et que l’autre n’a apparemment pas. Et ces 2 ressorts : empathie + comparaison me poussent à faire un geste de compensation.
    Quant à la motivation, elle est très mêlée. C’est le plaisir de faire (du) bien, c’est un remerciement à tous ceux qui m’ont donné, aidé à un moment ou à un autre mais c’est aussi une mise à distance du malheur… Je suis sûre que je pourrais encore creuser…

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  7. Saule
    16 novembre 2009

    Je passe également à côté des SDF avec un terrible sentiment de malaise/culpabilité. Il y a quelques années, un SDF s’était installé dans un abri en face de chez moi. Je le voyais tous les jours de la fenêtre de ma cuisine. Il me faisait tellement de peine que je lui apportais à manger le soir. Mais souvent il était complètement ivre et peu à peu, c’est devenu impossible de traverser la rue à cause de l’odeur nauséabonde, tout le quartier s’en plaignait. Finalement les services de la mairie l’ont délogé et ils ont néttoyé son abri. Il est parti quelques temps et je l’ai revu dans un parc, ici et là, toujours ivre mort.
    Chaque fois que je le vois, j’ai un profond sentiment de malaise, je ne sais pas comment je peux l’aider, si ce n’est pas mon devoir d’être humain de faire quelque chose. Mais l’odeur me repousse très vite et je m’éloigne rapidement de lui en arrêtant de respirer quelques secondes et je me dis qu’il vaut peut être mieux aider les gens lorsqu’il y a encore de l’espoir pour eux. Intérieurement, je reconnais que la situation me dépasse, je prie pour que Dieu aide ce SDF et je l’oublie deux secondes plus tard.
    Il y a tellement de nécessiteux que quelque part on est obligé de « choisir ». On choisit bien l’association caritative que l’on veut aider. Mais j’essaie de pratiquer l’altruisme au quotidien par de petites choses, avec la famille, les proches, les amis, les collègues… Ca ne sauve pas le monde, mais ca rend attentif aux besoins des autres et je trouve que c’est un bon début.

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  8. MKN
    17 novembre 2009

    Merci Domido pour votre réponse. Personnellement je pense que l’empathie fait partie de nos perceptions mais pas des emotions. Nous avons la capacité de comprendre l’autre grâce, du moins en partie, à l’empathie. Mais l’émotion, c’est l’interpretation d’une situation, indépendante de l’empathie. Tout le monde sur cette planète ressent du plaisir en faisant du bien aux autres. Peut-être que nous pensons que la chose que l’on fait pour un autre c’est bien alors qu’en réalité nous blessons cet autre (situation qui m’est arrivée plus d’une fois). Pourquoi rendre service doit être source de plaisir? Cette notion ressort dans presque tous les articles, pourquoi?

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  9. MH
    17 novembre 2009

    Merci, Saule, pour ce témoignage. Il prouve votre compassion, mais, en effet, on ne peut pas sauver le monde…
    Je pense que notre action auprès de nos proches et de notre entourage est le moins que l’on puisse faire!

    Je discutais avec un chauffeur de taxi venant d’Haïti: il m’a raconté l’horreur qui se passe dans son pauvre pays… Je lui ai dit que j’allais prier pour lui, et il en a été TRÈS touché: pour lui, c’est la seule – mais aussi la meilleure – chose que je pouvais faire!

    Soyons sincères et profondément compassionnels dans nos prières…

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  10. MH
    17 novembre 2009

    @ Domino :
    Je ne pense pas que l’empathie soit une émotion: il s’agit plutôt d’une faculté, d’un ‘outil’, comme la volonté, par exemple, que l’on peut employer ‘bien’ ou ‘mal’ selon nos intentions.

    Car les meilleurs escrocs sont des gens très empathiques, mais ils se servent de cette faculté, de cet outil, pour faire du mal aux autres, sans ressentir aucune émotion !

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  11. KLR
    19 novembre 2009

    J’avais lu, je crois dans « l’éthique des petits actes » d’Eric Camerlynck, que la pratique de petits actes altruistes répétés peut permettre de réaliser des actes d’altruisme plus grand…
    L’acte du Samaritain me paraît être l’un de ces grands actes dans lequel s’illustre une vertu de compassion et d’altruisme notoire. Mais bien sûr, il n’est pas facile de se réveiller altruiste en un claquement de main, même si l’on est étudiant et que notre sujet d’étude est la parabole du Samaritain !
    J’ai d’ailleurs pu constater sur moi-même, que lorsque l’on est soumis à une épreuve de don de soi un peu soutenue (du genre : Un conjoint en longue maladie), on s’aperçoit avec un certain désenchantement combien il nous est difficile de donner de soi, d’être généreux et combien la couche d’égoïsme est épaisse en nous…
    Evidement ce constat n’est pas très agréable et pas très glorieux ! Mais cela a au moins le mérite de nous donner un état des lieux de nous-mêmes et de la tâche à accomplir…
    Heureusement, dans la vie quotidienne, il y a des tas d’occasions d’accomplir ces petits actes qui apportent un réel soutien aux autres et qui peuvent nous aider à faire fondre la couche d’égoïsme…

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  12. Domido
    19 novembre 2009

    @MKN Pourquoi rendre service doit-elle être source de plaisir ? Disons plutôt simplement peut-elle être une source de plaisir, sans caractère obligatoire. Peut-être que faire du bien nous fait du bien. Parce qu’on s’oublie un peu, on aime davantage. On a la sensation de vivre mieux, en étant utile ?
    @MH
    Merci de votre commentaire intéressant.
    D’accord, l’empathie est un outil ; mais je pense qu’elle reste une émotion (sentir avec) qui permet aux escrocs dont vous parlez de
    1) s’identifier à la personne – future victime- qu’ils peuvent ainsi mieux cerner, rouler …
    2) satisfaire leur goût du pouvoir, de la tromperie…
    Je ne crois pas que leur coeur reste immobile mais qu’ ils ne se soucient pas des conséquences de leurs actes.

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  13. MH
    20 novembre 2009

    @ Domido : Vous voulez sans doute parler de la sympathie, qui est, en effet, une émotion : on éprouve les mêmes sentiments, on « participe à la souffrance d’autrui », on a donc de la compassion…
    Les escrocs n’ont aucune sympathie pour leurs victimes !

    Il est difficile de pouvoir se mettre à la place de l’autre, un ami dans la peine, par exemple, si l’on n’a jamais ressenti cette même peine…

    J’ai une amie en dépression : sa famille ne la comprend pas : « Elle a tout ! »; si l’on a pas soi-même vécu une dépression, il est difficile de comprendre ce que la personne ressent.
    Mais on ne peut pas avoir souffert tous les maux pour pouvoir aider quelqu’un en souffrance! Être à l’écoute, bienveillant, est déjà une grande aide pour autrui!

    J’ai vu qu’il y avait un livre paru qui s’intitule : « Les mots qui font du bien » ; je vous lis le résumé :
    « Que dire quand on se sent impuissant devant l’accablement d’autrui… Nous pouvons aider autrui : c’est une question d’attitude et d’humilité… Il faut se mettre en résonance avec la souffrance de l’autre »
    C’est très vrai !

    J’ai aussi un autre ami atteint d’une tumeur au cerveau… mais j’ose le secouer de temps en temps, car il a tendance à se lamenter et se considérer comme une victime ! Ce n’est pas, à mon avis, l’attitude qui convient : pour moi, il faut se battre! Et je le lui dis… il m’en est très reconnaissant! Je crois qu’il vient me voir, et m’appelle au téléphone dès qu’il a besoin d’être secoué : il n’en a pas la force lui-même… Il a besoin de la mienne!
    😉

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  14. Domido
    23 novembre 2009

    @MH et MKN

    Nous avons parlé de sympathie, d’empathie, de compassion.

    Vous avez raison car la sympathie et l’empathie sont des émotions (là, je n’en démords pas) positives. Dans le cas d’escrocs, il ne peut plus s’agir d’ empathie.

    Comment pourrait-on alors appeler la faculté de se mettre sur la même longueur d’ondes pour abuser et manipuler (empathie négative) ?

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  15. mike
    29 novembre 2009

    j’alimenterais la discussion par plusieurs points :
    1) l’homme n’a pas choisi sa situation (il a été roué de coups) à la différence des gens qui peuvent se laisser aller jusqu’à s’annéantir…
    2) chaque époque a sa difficulté, le bon samaritain n’avait pas le temps non plus vus les moyens de transports de l’époque…
    3) son impulsion initiale (émotion noble) vient de son âme et nous l’avons tous mais il faut l’écouter, il ne s’est pas perdu dans les méandres quelques fois autosuffisantes des raisonnements et des définitions de mots…
    4) cet exemple illustre une leçon universelle de manière évidente mais de nos jours, il y a plein de situations dans lesquelles on est un bon samaritain. Exemple ‘moderne’ tout bête : télécharger des films par internet est presque normal puisque tout le monde le fait et puis ils gagnent beaucoup d’argent… n’empêche que c’est utiliser un plaisir gratuitement sur un produit qui à la base a coûté beaucoup d’argent pour le faire et cet acte est largement contesté par les cinéastes, donc c’est du vol à l’état pur et les ventes de dvd ont chuté de 40%… si vous le racontez à un ami il vous dira que vous êtes trop bon ou même trop c… si vous ne le faites pas!!
    respectez l’éthique de nos jours c’est être un bon samaritain!

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  16. radegonde
    6 juillet 2011

    l’histoire des étudiants en théologie m’a fait penser à une aventure qui m’a posé beaucoup de problèmes avec ma conscience.
    Je me rendais à un programme d’enseignement « theologique » quand j’ai aperçu dans la rue un couple qui se disputait. Une toute petite fille d’environ 2 ans s’est échappée de la poussette et courait vers la route , où un bus passait. j’ai récupéré le bébé pour la ramener à sa mère. Mais le couple continuait leur querelle qui s’envenimait, sans regarder l’enfant. L’homme devenait menaçant, il s’est éloigné et j’ai parlé avec la jeune femme.. Puis elle part et me laisse avec la petite fille et un autre bébé, pour aller chercher des cigarettes.
    la police intervient, rattrape l’homme qui était armé, et nous attendons le retour de la mère. Je pensais pouvoir partir en retard à ma réunion, mais la police m’emène dans un fourgon et j’ai du témoigner dans cette affaire.
    Enfin libre, je suis allée penaude à mon programme, où mes explications ne semblaient pas convaincre de ma bonne foi..
    J’ai cru longtemps que j’avais été écartée de ce programme auquel je tenais beaucoup pour une faute inconnue de moi….

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  17. adissam
    7 juillet 2011

    @ Radegonde
    Quelle chance d’avoir pu faire un acte altruiste désintéressé envers cet enfant !

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  18. MKN
    8 juillet 2011

    @adissam. Radegonde a eu de la chance d’avoir pu faire cela. C’est certain (je pense). Etait-ce un acte altruiste? Si elle ne l’avait pas fait, comment aurait-on qualifié la « chose »?

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  19. radegonde
    9 juillet 2011

    mon problème est qu’à ce cette époque je ne pensais surtout à mon programme , et que je ratais une leçon . Cet « intervention » me paraissait comme un « incident » qui m’éloignait de mon » devoir » d’étudiante.. je n’ai pas vu le « bon coté » ..
    Comme quoi ma vision est étroite….

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  20. mike
    10 juillet 2011

    @ radegonde : le programme était pour vous et votre satisfaction personnelle; cette histoire était pour votre mise en pratique de l’altruisme et votre progression spirituelle… à mon sens!

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  21. MKN
    11 juillet 2011

    @radegonde : vous dites qu’au moment de l’événement, vous pensiez rater une leçon, que vous n’aviez pas « vu le bon coté ». Je me demande quelle était votre pensée à ce moment ? Et est-ce que vous savez pourquoi vous avez agi ainsi?

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  22. radegonde
    12 juillet 2011

    en fait , je suis travailleur social, donc c’est instinctif pour moi de m’occuper d’un enfant si je le vois en danger..je me sentais plus dans le cadre de mon travail…

    je ne voyais pas de « leçon » . D’ailleurs à cette époque mon attention n’était pas portée sur l’aide à autrui, comme c’est le cas plus récemment, et notamment depuis la lecture des articles sur le sujet.

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  23. monique
    30 janvier 2012

    Je me penche depuis quelques mois sur la spiritualité, la santé, le stress, le sens de la vie .. Je lis beaucoup et réfléchis autant que je peux dans le but de comprendre un peu mieux mes réactions et celles des autres.. Plus je cherche, plus je trouve et plus je me pose d’autres questions ! Je débarque donc ici aujourd’hui …J’apprécie de lire vos commentaires, j’y puise des enseignements, y trouve des réponses aussi : cela fait du bien !
    Quand j’étais enfant, toute petite, je ne supportais pas la détresse et la misère d’autrui : cela provoquait chez moi de la souffrance réelle si bien que j’ai cru très tôt que je devais protéger les autres….Plus tard vers 12 ans, je proposais mon aide dans les foyers d’accueil. A partir de la 6ème et jusqu’à la fin de mes études j’ai toujours été déléguée de classe, prenant très au sérieux les « problèmes  » des autres. J’étais terriblement sincère avec ces « responsabilités » quitte à le payer assez cher, ce fût le cas…. On ne m’a pas souvent remercier ! Bien au contraire ! Mais je le faisais sincèrement sans attente réelle ou peut être juste un peu .. »d’amour » …Dans l’entourage famillial : on m’appellait « l’assistante sociale » .. A 19 ans, non préparée aux manipulateurs, je suis tombée entre leurs mains : violences physiques, violences pschycologiques et… comme souvent le font « ces personnes là » j’ai caché autant que j’ai pû mes souffrances.. J’ai compris il y a peu qu’elles faisaient échos à ce moment là à ce que j’avais vécu dans l’enfance (abandon, viols, aurorité dévastatrice de mon père).. bref jusqu’au jour ou mon corps qui était devenu très gros a dit stop ! Depuis quelques années, je me suis apperçue qu’en plus de cette sensibilité aux autres j’avais la possibilité de « deviner » leurs maux en profondeur. Par exemple ressentir une maladie précisément chez une personne que je ne connaissais pas.. Mon problème était qu’à cette époque là encore, le malheur et la souffrance continuaient de m’annéantir.. Résultat une … »serpillère » et pas très efficace en plus !
    Je suis d’accord avec l’analyse qui consiste à différencier la capacité à aider son prochain et la capacité qu’on certains à manipuler les autres ! Ceux là sont redoutables et trouve rapidement « leur proie »
    J’essaie depuis quelques mois de me protéger de ma sensibilité « embarrassante », j’y parviens ! En gros j’arrive à m’endormir avec moins de culpapilité.. Il me semble que mes blessures d’enfance y sont pour beaucoup dans cette « générosité » là et je trouve ça finalement assez paradoxal.. Tout à coup, cela fait moins… « noble »… mais névrosée ! Ce qui ajoute à mon trouble c’est que des études scientifiques ont mises en avant que de trop compatir amplifie au niveau « énergétique » la peine de l’autre… Aïe aÏe aÏe… Je l’ai vécue tant de fois…
    La parabole du bon Samaritain nous montre un homme sobre et généreux et c’est probablement là que se trouve l’équilibre..

    En cette année qui s’annonce difficile, je vous souhaite du fond du coeur d’obtenir ce dont vous aurez le plus besoin…

    Monique

    Répondre

  24. Claire
    1 février 2012

    Monique,
    J’ai été très touchée par votre témoignage et impressionnée par votre lucidité et votre absence d’amertume par rapport à ce que vous avez vécu. J’aimerais avoir ce même courage et cette même sincérité envers moi-même pour reconnaître que certaines de mes qualités ne sont sans doute pas aussi noble que je veux bien le croire… Je crois que si j’ai autant de mal à le faire, c’est à cause de mon orgueil et du fait que je ne veux pas reconnaître que mes intentions ne sont pas aussi pures que je le voudrais. Du coup, je m’offusque de l’ingratitude des autres alors que eux sont sans doute senti, même inconsciemment, que mon intention n’est pas aussi noble et désintéressée que je le crois.
    C’est parfois un peu désespérant mais en même temps, ce travail d’orfèvre que je fais sur moi-même pour devenir une meilleure personne est le sel inépuisable de ma vie… La prochaine étape est d’accepter que je suis faillible et imparfaite, humaine quoi!

    Répondre

  25. Monique
    23 juin 2012

    Bonjour Claire,

    Je retombe ici par le plus grand des hasards …..
    Je vous lis avec plaisir, je crois que nous sommes tous sur le chemin.. le chemin du désir et de la soif de comprendre …
    Mon dieu que je suis encore imparfaite moi aussi !!! !!!
    Quand je vous lis, je vois une petite fille qui veut bien faire mais qui n’a pas eu en retour de ses parents l’écoute, les encouragements et l’amour que tout enfant mérite…
    Aujourd’hui je me dis que, souvent, quand on a été un peu maltraitée par la vie (et le reste) on mets la barre haute, très haute, trop haute dans ses désirs et le besoin d’obtenir de la reconnaissance. (encore ces névroses) Vous savez ces comportements de défense que l’on mets en place pour survivre.. et qui deviennent « normaux » jusqu’au jour ou ça craque ailleurs.. comme une vérité oubliée qui (re) vient vous éclabousser la figure… Quand quelquefois remontent certains vieux ressentis : je lutte ! En fait non ….je luttais….avant ! maintenant (je vieillis) et je laisse passer ces souffrances, je ne lutte plus, je les regarde un peu de l’exterieur et je me « réconforte » en même temps pour que les cicatrices ne se réouvrent pas et que la souffrance ne réinstalle pas.. et c’est mieux ainsi.. En fait, pour ma part je crois que je viens de réaliser qu’une des grandes leçons de ce monde est de ne pas juger.. ni sois ni les autres mais d’aimer simplement son prochain tel qu’il est (et c’est pas toujours facile) mais plein de sagesse… Et si je n’arrive pas à aimer cette personne qui m’a trop fait souffrir, alors je n’aurais plus de ressentiments pour elle..
    C’est le premier pas avant le pardon et la liberté !
    Je vous embrasse Claire,
    Amicalement,
    Monique

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  26. Vinc
    9 mai 2013

    Bonjour,

    Aujourd’hui j’ ai 39 ans et je suis Le bon samaritain depuis toujours !!
    Et me posant de sérieuses questions sur ma personalité et mon existence depuis ma venue au monde.
    Je me dis bon samaritain depuis toujours car vous allez comprendre pourquoi !
    Je vais vous épargner toutes les petites choses ! Et garder les plus importantes et surtout celles qui m’ ont le plus marquées
    A huit ans j’ ai survécu a un choc frontal avec une Peugeot 504 qui roulait vite

    A 9 ans durant un repas chez des amis de mes parents, voyant un enfant au fond de l’eau je plonge et le sauve, l’enfant avez deux ans, ma vie continue j’ oriente mes études dans la vente !!!!! Car j’. Étais spontané avec les gens ! Je ne voyait pas le côté requin ! Vite dégoûté, a 18 ans lors de vacances dans le sud me trouvant sur une plage avec gros vent, un père et une mère avec leur fille crient  » au secours  » car attiré vers la digue !!!
    Tout le monde regardais !!!! J’ ai plongé illico ! Je ne les ais pas ramenés sur mon dos mais je me suis mis a leur côté et tenant la bouée de leur fille je les ais mattraqué pour qu’ ils se battent contre le courant, matraqué psycologiquement j’entends, et 20 minutes plus tard nous étions a terre ! Deux ans plus tard idem mais une mère désespérée sur la plage pour son ado en difficulté, idem les gens momifier ! Je le ramène .
    Pour moi c’ est normal, et le plus drôle, cela a été fait discrètement, sans bruit médiatique et de l’ écrire ici me rappelle que je n’ en ai jamais parlé a quiconque a part ici pour la première fois car aussi anonyme.
    Je viens de découvrir le mot altruisme et son sens, et je me retrouve totalement dans sa signification, altruiste certes je suis, a mes dépends bien souvent, car je me suis fais abusé et le serai encore mais je n’en éprouve aucune arrières pensées.
    ´ ai trouvé depuis trois ans un travail me correspondant totalement, en écoutant et en observant les gens autour de moi je me sens a l’ opposé mais tellement en paix et c’ est cette paix intérieure je pense qui me permet aussi d’être si réceptif aux autres, je me sens parfois malgres tout un peu seul dans mon univers et même beaucoup de tristesse pour de nombreuses choses.
    Nous naissons tous différents et le restons, il faut s’ accepter tel que l’ on soit bon ou méchant, indifférent, égoïste ….
    Nous avons tous un rôle a jouer alors jouons !
    Et sachons nous écouter, nous, notre cœur
    Ne pensée pas tout de suite que je vais a l’église tout les dimanche, certes élevée dans une famille catholique mais non pratiquant, je pense que oui il y a quelque chose mais c’ est le même pour tout le monde !

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  27. Han
    10 mai 2013

    @ Vinc

    Quel témoignage! Je trouve votre commentaire très intéressant.

    Je me demande toujours comment je réagirais dans une telle situation, si quelqu’un se noyait devant moi par exemple.
    Que s’est-il passé dans votre tête, avez-vous agi de façon instinctive, ou bien après avoir réfléchi ne serait-ce qu’une seconde?
    Et juste après, comment se sent-on?

    J’aime bien aussi ce que vous dites sur la paix intérieure, qui ne signifie pas la disparition de tout sentiment négatif, comme la tristesse que vous citez, mais plutôt un état de paix avec soi-même, si j’ai bien compris.

    Merci en tout cas.

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