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L’éthique en situation difficile : quel est votre avis ?

Par , le 24 Fév. 2014, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
Triangle de penrose

Lisez cette anecdote, répondez au deux questions du sondage et partagez vos commentaires durant les 15 prochains jours ! Le 9 mars sera publié sur e-ostadelahi.fr un article qui synthétisera plusieurs des notions abordées dans cette réflexion et proposera des recommandations de bonne pratique.

Précisons d’emblée qu’il ne faudra en aucun cas chercher ici de réponse qui soit « juste » ou « fausse » de manière absolue : la réalité est bien trop complexe pour être si simplement résumée … Il s’agit ici d’un exercice virtuel, d’un « cas clinique » caricatural et d’un sondage rédigés uniquement dans le but de favoriser la réflexion et l’échange.

Une situation difficile …

Il s’agit d’un couple. Charles est très dévoué sur le plan social, et donne bénévolement beaucoup de son temps dans des actions caritatives du quartier. Il faut dire que cet hiver est très rigoureux. Il s’investit sans compter et rentre tous les jours très tard. Ce soir, c’est l’anniversaire de son mariage avec Nelly. Il le sait, ses collègues le savent et lui ont proposé de le remplacer afin qu’il puisse fêter cet anniversaire en famille. Au début il a accepté, mais le jour même plus la soirée approche plus il culpabilise. Tant de personnes ont besoin de lui. Et il y a ce poste qu’il tient tous les soirs. Au dernier moment, il renonce et prend la décision d’aller rejoindre l’équipe qui délivre les repas aux démunis. Son épouse, qui malgré des obligations professionnelles exténuantes avait tout de même pris le temps de préparer un bon repas, est vraiment contrariée. Lorsque Charles quitte l’appartement l’ambiance est très tendue.

Quel est votre avis ?

Si vous accédez à cet article depuis l’application mobile, cliquez ici pour participer au sondage.

1. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui, d’après vous, participent à une analyse juste de cette situation ?

  1. Les efforts de générosité s’accompagnent nécessairement d’obstacles qu’il faut savoir surmonter pour progresser : Charles aurait dû s’attendre à cette opposition de Nelly et mieux se préparer pour passer l’épreuve sans conflit.
  2. Chacun devrait privilégier le bien être de son conjoint, le préférer à celui des autres et même au sien propre.
  3. Ne pas accompagner son conjoint dans son dévouement pour autrui, c’est faire preuve d’égoïsme : Nelly aurait dû encourager son mari dans sa décision.
  4. Ce n’est qu’en se forçant encore et encore à être généreux dans des situations concrètes qu’on arrive à développer réellement en soi cette vertu : Charles devait continuer sur sa lancée et tenir son poste.
  5. Il n’y a fondamentalement pas de différence entre apporter son aide à autrui et consacrer du temps à son conjoint : Charles aurait pu réserver l’exclusivité de sa soirée à son épouse tout en restant dans la pratique de l’éthique.

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2. Avez-vous une analyse complémentaire de cette situation ? Voyez-vous d’autres éléments qui pourraient alimenter la réflexion ?

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66 commentaires

  1. ABCD le 24 Fév 2014 à 7:09 1

    Pratiquement Charles peut se faire remplacer dans son action sociale mais personne ne peut le remplacer auprès du conjoint

  2. f le 24 Fév 2014 à 7:53 2

    Les collègues de Charles ont proposé de le remplacer, donc il vaudrait mieux d’entreprendre une certaine modération en faveur de Nelly. Même dans le cas contraire, ils devraient trouver une solution ensemble.

  3. andreu le 24 Fév 2014 à 8:45 3

    Le conjoint est la personne à laquelle nous sommes la plus liée et envers laquelle nous avons un engagement.
    Cet engagement, à mon sens, suppose de lui donner la priorité, dans le sens de développer au sein de du couple, une véritable union de cœur. En cultivant cette relation de confiance et d’affection entre les conjoints, il est alors possible de se tourner vers l’extérieur pour s’y livrer à différents type d’activité caritative ou autre, mais il faudra toujours rechercher un accord, de façon à ce qu’aucun des conjoints ne se sentent lésé. Solidifier sa vie de couple pour pouvoir « rayonner » à l’extérieur, il me semble que c’est bien là l’un des sens de ce que Bahram Elahi explique dans la Voie de la perfection : « le couple, est la base de la vie matérielle et spirituelle ».
    Voilà pourquoi, la réponse b, me semble la plus adéquate.

  4. Lily le 24 Fév 2014 à 9:19 4

    Il rentre tous les jours tard pour consacrer son temps aux démunis, donc il peut s’efforcer de consacrer un soir à son conjoint pour l’occasion de leur anniversaire,pour garder l’équilibre dans leur relation et par respect pour sa femme.

  5. Alamout le 24 Fév 2014 à 9:58 5

    Bonjour,
    À mon avis il faudrait une proposition selon laquelle chaque partie de couple puisse mettre à contribution une chose et renoncer à une partie de ses droits, pour permettre que le travail d’action caritative ne soit pas entaché par une histoire pareille. Dans ce sens la proposition a) s’approche mieux à un compromis possible.

  6. joalb le 24 Fév 2014 à 10:48 6

    On dirait que les deux membres du couple ne se parlent pas : pour leur anniversaire de mariage, rien n’empêche de fêter la joie de s’aimer, par un repas plus attentif (ce qu’a prévu Nelly) et d’aller ensuite, ensemble, donner un coup de main aux démunis. Le modus vivendi est la meilleure des choses : se parler, faire des compromis et ne léser personne. Une vie de famille (ou de couple) équilibrée ne doit pas être oblitérée par les actions que l’on mène ailleurs, aussi louables soient-elles.

  7. jacques le 24 Fév 2014 à 11:15 7

    L’altruisme poussé à l’extrême n’est-il pas orgueil, n’est-il pas un de ces nombreux pièges qu’utilise l’égo? Charles ne devrait-il acquérir davantage de sérénité, ne pas culpabiliser, connaître et reconnaître les devoirs qu’il a envers lui-même , ses proches et les autres. Cette sérénité ne lui permetrait-elle pas d’être plus efficace dans l’aide qu’il souhaite apporter aux autres?

  8. joubi le 24 Fév 2014 à 11:29 8

    Peut-être Charles aurait-il pu trouver un meilleur équilibre entre son altruisme sur le plan social et son altruisme dans son couple, afin de mieux considérer les attentes de son épouse et les sacrifices qu’elle a elle-même consenti à faire, pour préparer cette soirée d’anniversaire.

    Donner de son temps sans compter comme le fait Charles, même si c’est avec les meilleures intentions, ne me semble pas un comportement éthique, car excessif. La générosité est bien entendu une qualité à développer, toutefois, cela doit se faire de manière juste et saine, sans fierté d’avoir agi, ni culpabilité d’avoir manqué un jour si cela est justifié.

  9. kbld le 24 Fév 2014 à 12:05 9

    J’ai voté b.
    Il me semble que s’il y va, du fait qu’il n’était pas sensé, il est possible qu’il ait une déconvenue et il pourra encore moins aider les gens : accident qui la garde à la maison pendant un certain temps par exemple. Alors que s’il était resté à la maison, je suis persuadé que le lendemain, on lui aurait informé du fait que bizarrement, ce soit-là, il n’y avait vraiment pas grand monde à aider et sa présence aurait été inutile, il aurait poireauté pour rien.
    Tout cela pour dire que l’alternative n’est pas, a posteriori, entre aider les autres et penser au bien-être de son épouse ; les choses se seraient arrangées. Lorsqu’on fait ce qui est le mieux, Dieu s’occupe du reste.
    Moi-même, une fois, j’aurais dû prendre en compte le bien-être de mon épouse, j’ai voulu au contraire aider quelqu’un. Au final, je ne suis pas sûr que ça l’ait vraiment aidé malgré ce que lui pensait, et cela nous a pris un temps énorme à tous les deux, qu’on aurait pu mettre à profit pour de meilleures choses.

  10. MH le 24 Fév 2014 à 12:24 10

    C’est un très bon exemple de situation dans laquelle nous pouvons nous trouver, tout au long de notre vie: un dilemme à départager!
    Si il est important d’avoir des principes éthiques auxquels se référer, il y a aussi un contexte qui peut nous faire hésiter et les situations ne sont pas toujours aussi simpes à discerner!

  11. Diane le 24 Fév 2014 à 13:11 11

    Les activités de Charles sont très louables, donner de son temps ainsi à des démunis, c’est bien. Il s’est cru irremplaçable pour cette soirée là alors que ses collègues lui ont proposé de le remplacer. N’est-ce pas un peu orgueilleux de sa part ? Il me semble que le conjoint doit se voir octroyer une place importante et, sans tomber dans le « toujours » de la réponse b, Charles aurait vraiment dû passer cette soirée avec sa femme, ce qui n’enlevait rien à une pratique éthique, bien au contraire, comme il est dit dans la réponse e.

  12. ame.technophile le 24 Fév 2014 à 13:19 12

    Je pense que la proposition « e » est plus appropriée pour « cette soirée-là » mais pas forcement pour chaque situation semblable. Personnellement je considère que l’équilibre entre les droits (et donc les devoirs) s’établie « dans le temps » mais pas forcément au coup par coup. Par exemple l’analyse de cette anecdote de manière isolée, pourrait être trompeuse car difficile à prioriser les droits (quoi que…), mais Charles fait ses actes caritatifs apparemment tous les jours, donc consacrer une soirée à l’occasion d’un événement important pour son épouse, est tout à fait justifier, et cela ne l’empêche pas de continuer ses actions le lendemain…

  13. ame.technophile le 24 Fév 2014 à 13:21 13

    Excellente initiative! bravo! « cas clinique » est toujours la meilleurs façon de s’approcher à la situation réelle et se préparer mentalement à la pratique invivo. Superbe! continuer comme cela…

  14. Dex le 24 Fév 2014 à 13:28 14

    Nous devons accomplir nos devoirs avec équilibre. Il ne me semble pas juste d’être altruiste au point d’en négliger femme et enfants !
    Mon sentiment est que ”Charles” est dans l’excès. Surtout que les collègues pouvaient le remplacer auprès des démunis. Il se croit donc ”irremplaçable”. Or tout le monde fini par mourir et le monde continu à tourner, donc personne n’est irremplaçable. Mais cela flatte notre ego.

  15. Patoul le 24 Fév 2014 à 13:30 15

    Je pense que Charles n’a pas respecté son conjoint, ni le soir de leur anniversaire de marriage ni d’ailleurs les soirs précédents. On ne sait pas si pour les autres soirs, il avait discuté avec Nelly pour être certain qu’elle n’y voit pas d’inconvénient à ce qu’il rentre tard tous les soirs.

  16. KLR le 24 Fév 2014 à 14:41 16

    Les femmes sont souvent sensibles à ces petites choses rituelles: anniversaire de mariage, St Valentin et autres…Charles comme tout conjoint dans un couple peut essayer de comprendre la psychologie de l’autre (qui est la plupart du temps différente de la sienne) et aller dans son sens. Il est possible qu’en ayant choisi le service à autrui plutôt que le bien-être de sa femme, il est en fait choisi le plus facile. Faire des actes caritatifs apportent souvent une satisfaction personnelle de l’égo, bien plus valorisante qu’une soirée face à face avec un conjoint que l’on connait par coeur !

    Je comprends la contrariété de sa femme, qui a préparé et s’est investie dans cette soirée…
    Pour moi, Charles n’a pas gagné sa soirée. En pensant que les autres ont besoin de lui (ce qui est une pensée relativement imprégnée d’orgueil !), il n’a pas imaginé que sa femme et même son couple avait besoin de lui.

    De mon expérience personnelle : j’ai pu expérimenté avec mon conjoint un travail d’unité et d’affection dans le couple qui nous a beaucoup soudé et qui est une vrai force pour aller vers l’extérieur et agir dans le monde de façon éthique et altruiste. Sans ce foyer de ressource, de confiance et de partage, je n’aurais pas pu faire la même chose…

  17. Wilhelm le 24 Fév 2014 à 16:51 17

    En s’organisant il aurait pu faire les deux: le repas avec son conjoint et aller aider les nécessiteux.
    Il était possible de fêter avec son conjoint l’anniversaire de mariage avec un très beau bouquet de fleurs le matin au réveil lors d’un petit déjeuner élégant et raffiné, une jolie carte et un magnifique cadeau.
    Et le soir d’aller s’occuper des plus démunis.

  18. jmc le 24 Fév 2014 à 17:43 18

    S’il est essentiel de venir en aide aux plus démunis lorsqu’ils affrontent une situation difficile, peu importe, finalement, qui apporte cette aide. Des collègues de Charles avaient proposé de le remplacer et il aurait dû accepter. En ne le faisant pas, en se croyant indispensable, ce dernier fait preuve d’orgueil.

    D’autre part, en agissant ainsi, il fait bien inutilement de la peine à son épouse. L’attention à porter à celle-ci était prioritaire, car, à mon avis, dans ce genre de conflit entre des devoirs différents et tous légitimes, les proches devraient être privilégiés, et sur le plan éthique, le fait de briser le coeur de sa femme me semble plus grave que de ne pas apporter son aide à l’extérieur.

  19. clem le 24 Fév 2014 à 18:19 19

    narcissiquement parlant c’est plus valorisant pour son ego à lui de sacrifier son couple pour préserver son image de personne si ! dévouée !!!!
    de plus il y a peut etre une agressivité inconsciente vis à vis de son épouse car il lui donne comme message non dit que les démunis sont pour lui plus importants qu’elle et leur couple;

  20. Sandrine le 24 Fév 2014 à 18:55 20

    Introduction

    La proposition e) me semble la plus juste. Les autres me semblent contenir une part de vérité sans toutefois satisfaire totalement à l’analyse. Par ailleurs, nous ne savons rien des sentiments qu’éprouvent mutuellement les conjoints ni de la stabilité du couple, ni de la part de chacun dans l’apport financier du foyer, etc. tous facteurs qui peuvent être déterminants pour l’analyse des droits de chacun. Car c’est en terme de droits que l’on peut essayer de clarifier les choses : droits de Charles, droits de Nelly, droits de leur couple, droits des démunis.

    Nous allons essayer de voir ce que chacune des proposition peut avoir de vraisemblable, en s’aidant ce que l’on peut tirer comme hypothèses à la lecture du texte.

    Les propositions a), b), d) et e) concernent Charles alors que b) et c) concernent Nelly.

    Analyse des propositions

    1) « Charles s’investit sans compter et rentre tous les jours très tard. » Nous ne savons rien de l’attitude et des sentiments de Nelly par rapport à cette donnée, si ce n’est que Nelly a une vie professionnelle exténuante. Nous ne savons pas non plus quelle est la teneur exacte de la réaction de Nelly quand elle s’est montrée « vraiment contrariée. Elle a pu rester digne ou bien s’être emportée… Intéressons nous d’abord à Nelly et prenons deux hypothèses :

    hyp 1 : Nelly non seulement ne vit pas mal l’engagement de son mari mais, consciente de la valeur de ce qu’il fait et de l’importance que cela a pour lui, elle fait tout ce qu’elle peut pour l’accompagner et lui faciliter les choses. Elle prend beaucoup sur elle et ne demande pas grand chose en retour.
    En partant de cette hypothèse, c) n’est pas juste.
    Malgré toute son abnégation au quotidien, Nelly n’est pas une sainte (qui en toutes circonstances, placerait l’intérêt d’autrui avant le sien, ne se montrerait jamais contrariée par l’attitude d’un autre, fut-il son mari, etc.). Il n’est donc pas réaliste d’imaginer qu’elle puisse se passer systématiquement de son droit. Car en tant qu’épouse, qui plus est dévouée, elle a le droit légitime de passer, pour une fois, une soirée avec son mari, d’autant qu’il s’y était engagé, qu’il n’a pas eu à traiter d’urgence de dernière minute, juste un sentiment de culpabilité de sa part (sur lequel nous reviendrons) et qu’elle a fait des efforts pour préparer cette soirée. Un couple normal a besoin de moments d’intimités, d’attention réciproque sinon, quel est le sens de leur vie commune ?!. La contrariété de Nelly peut d’ailleurs avoir pour effet de faire prendre conscience à Charles qu’il dépasse parfois les limites car l’altruisme ne doit pas se faire au détriment d’un tiers, surtout si ce tiers est son conjoint.

    Hyp 2 : Nelly n’est pas satisfaite de l’engagement bénévole de Charles. il rentre tard chaque soir, lui laissant la charge de tout alors qu’elle aussi travaille beaucoup. Dans ce cas, la proposition c) pourrait avoir plus de vraisemblance mais si Nelly fait déjà tout ce qu’elle peut pour maintenir leur couple à flots, qu’elle ramène l’essentiel des finances, cette proposition reste toutefois sujette à caution.

    Quant à la proposition b) (qui paraît juste en général), que ce soit dans l’hypothèse 1 ou 2, elle montre ici une limite (Nelly ne privilégie pas a priori à juste titre le bien-être de son conjoint) pour les raisons expliquées ci-dessus.

    2) Venons en à Charles, concerné par quatre des propositions.

    Certes, Charles fait preuve d’une belle générosité. Semble-t-il. La première partie de la proposition a) est vraie d’une manière générale : « Les efforts de générosité s’accompagnent nécessairement d’obstacles qu’il faut savoir surmonter pour progresser ». Charles doit donc s’attendre à des moments d’opposition de la part Nelly et mieux se préparer pour passer l’épreuve sans conflit. Mais telle qu’elle est formulée, la seconde partie de la proposition a) m’inspire les remarques suivantes :

    – Au nom du « franchissement d’obstacles », faut-il que Charles donne systématiquement raison à son engagement généreux par rapport à un droit légitime de Nelly (qu’elle risque de manifester par une opposition) ? Si « mieux se préparer pour passer l’épreuve sans conflit » signifie trouver systématiquement des arguments convaincants pour que Nelly ne soit pas en opposition et accepte, même à contrecoeur, de le laisser aller à son association, on pressent quelque chose d’injuste derrière cela, qui peut aller jusqu’à de la manipulation. D’ailleurs, dès lors que Nelly n’a pas la possibilité d’accepter totalement l’engagement de son mari et que Charles le sait, on peut se demander dans quelle mesure il tient-il à son couple s’il veut systématiquement donner raison à son engagement…
    – Charles a-t-il fait un travail sur lui, en termes de communication notamment, avec son épouse pour qu’elle ne soit pas affectée par le temps qu’il consacre à son engagement ? Compense-t-il avec elle, qualitativement, le temps passé ailleurs ?
    – Le soi impérieux, petit malin s’il en est, n’est-il pas capable de d’imiter la voix de l’âme pour nous faire croire à la légitimité de nos arguments ?

    Concernant la proposition b), Charles me semble également être dans une situation qui justifie qu’il ne l’applique pas systématiquement : en effet, son engagement social fait qu’il apporte du bien-être à de nombreuses personnes démunies et cela peut justifier un certain sacrifice dans le bien-être qu’il apporte à son conjoint. Après, tout est une question de mesure et de contexte…

    Concernant la proposition d), sa première partie est vraie et Charles l’applique en général. Mais elle ne tient pas compte du contexte. Dans le contexte de notre couple, la seconde partie de d) n’est pas appropriée pour les raisons que nous avons déjà expliquées. Nous pouvons par ailleurs faire les remarques suivantes.
    – Effort régulier ne signifie pas rigidité et dogmatisme. Charles a une visée globale de bien-être pour autrui et il la met en application dès qu’il le peut. Ce n’est pas parce qu’il rate exceptionnellement son engagement, pour le respect d’un autre bien-être important, celui de son épouse, qu’il entache son chemin vers la vertu. D’autant que l’effort qu’il produit pour son épouse peut aussi, selon son intention, être compté comme un effort de générosité.
    – compte tenu des informations suivantes : « ses collègues lui ont proposé de le remplacer afin qu’il puisse fêter cet anniversaire en famille » et « plus la soirée approche plus il culpabilise. Tant de personnes ont besoin de lui », on perçoit une faille dans la générosité de Charles. Il se croit indispensable. Dans son intention généreuse, sans doute parce qu’elle n’est pas faite pour le contentement divin, le soi impérieux s’est introduit. Sous l’apparence du service à autrui, il gonfle l’orgueil de Charles qui finit par croire que sans lui, les choses ne peuvent pas se faire, que ses collègues ne suffisent pas. C’est peut-être aussi un argument que le soi impérieux lui souffle parce qu’il a des problèmes dans son couple et qu’inconsciemment, il ne veut pas les affronter.

    Quant à la proposition e), si elle me semble la plus juste, c’est en raison de l’intention altruiste qu’elle suppose dans les deux cas. Il se peut que passer une soirée avec son épouse dans une intention éthique (se soucier de son bien-être dans les détails, être attentif à ses paroles, la servir, ne pas frimer devant elle, ne pas lui faire de remarques rabaissantes, etc.) demande à Charles plus d’effort (et c’est apparemment le cas) que d’aller chaque soir servir la soupe à des personnes démunies. Lorsque l’on cherche à se perfectionner, ce qui compte à mon avis, ce n’est pas le nombre de personnes qui bénéficient de notre générosité, c’est notre intention mise en acte.

    Conclusion

    L’intention dans laquelle on agit, et la mise en acte qui s’en suit, me semblent être la clé de ce problème d’éthique en situation difficile.

  21. A. le 24 Fév 2014 à 18:58 21

    IL N’Y A FONDAMENTALEMENT PAS DE DIFFERENCE ENTRE APPORTER SON AIDE A AUTRUI ET CONSACRER DU TEMPS A SON CONJOINT
    À mon avis, le bien-être de mon conjoint envers qui je suis plus redevable (et donc l’importance de lui accorder mon temps) est bien plus important que le droit des autres.

    CHACUN DEVRAIT PRIVILEGIER LE BIEN ETRE DE SON CONJOINT, LE PREFERER ….. MEME AU SIEN PROPRE.
    Je pense que cela est certainement valable dans beaucoup de situations de la vie de couple, mais peut-on affirmer la même chose quand, en renonçant à un droit en faveur de son conjoint, nous subissons une perte irrémédiable ?

  22. Philos-histoire le 24 Fév 2014 à 19:00 22

    La proposition « e » est presque, – selon moi – parfaite; j’aurais préféré « Charles aurait dû réserver…. »
    Je comprends ce que doit ressentir l’épouse, déjà contrainte à accepter l’absence de son époux de manière habituelle fût-ce pour une bonne cause. Le mariage est une des pages les plus importantes de la vie, ne pas fêter l’anniversaire de ce moment risque d’être considéré par le conjoint et par autrui comme une manifestation de désintéressement à la limite du blasphème…

  23. malke le 24 Fév 2014 à 19:38 23

    A mon avis, l’épouse vient en premier; il n’a pas respecté son droit vu qu’elle a pris la peine malgré sa charge de travail.de préparer un repas pour marquer un anniversaire important dans leur vie de couple.

  24. danielle le 24 Fév 2014 à 19:56 24

    Le véritable altruisme n’est pas sacrifice. Ni de soi-même, ni de sa famille. Surtout pas de sa famille.
    Il s’agit de trouver un équilibre qui ne nuise à personne.
    Dans le cas précis, si des collègues remplaçaient Charles, il me semble qu’il aurait dû rester avec sa femme pour fêter l’anniversaire.
    Le fait de vouloir malgré tout « aider autrui  » pourrait laisser à penser qu’il a un problème de culpabilité sur lequel il doit se pencher.

  25. cla ra le 24 Fév 2014 à 21:16 25

    Merci de nous soumettre ce cas clinique intéressant.

    Il y a du vrai dans B, dans C, mais E semble la réponse la mieux adaptée au cas de figure présenté.

    Charles est remplacé par ses amis, il a l’ occasion de faire plaisir à son épouse qui s’est donné beaucoup de mal pour préparer un repas, la question que l’ on peut se poser est : pourquoi préfère-t-il aller rejoindre l’équipe avec qui il travaille tous les soirs?

    Dans ce cas, est ce vraiment pour rendre service? Non, puisqu’ il est remplacé.

    Quelle est alors son intention?et le moteur de ses choix?

    Peut être est-ce son égo qui le pousse à agir ainsi? en se croyant indispensable coûte que
    coûte, n’ y a-t-il pas une forme de recherche de pouvoir?

    Dans tous les cas, il lèse le droit de son épouse qui s’est donné le mal de préparer un bon repas
    pour fêter un évènement important à ses yeux.
    Si l’on en juge par ce qui est dit, il ne se met pas à la place de son épouse et ne pense pas à l’effet négatif que peut engendrer son attitude.

  26. ATIG le 24 Fév 2014 à 22:38 26

    Merci pour ce cas « clinique »
    C’est un cas pratique très intéressant. Dans le cas ci-dessus, l’intendance de Charles est assurée, il n ‘y a donc, me semble t-il, aucune raison pour laisser tomber son conjoint envers qui il a plus d’obligation qu’envers les pauvres dont il s’occupe tous les jours.
    Bien cordialement,

  27. BG le 24 Fév 2014 à 22:50 27

    Selon moi, Charles se devait de donner la priorité à son épouse. Peut-être que son épreuve consistait justement à ne pas faire passer autrui avant Nelly.

  28. madeleine le 25 Fév 2014 à 0:43 28

    La réponse b) me paraît la plus juste. Je pense que Charles aurait dû rester auprès de son épouse ce soir là, faire honneur à son dîner et lui faire plaisir en fêtant cet anniversaire auprès d’elle. Il semble d’après l’énoncé du cas pratique que Charles devrait réfléchir à son intention. Il est très probablement plus satisfaisant pour lui, pour son égo, et plus facile de se donner à fond dans ses activités caritatives plutôt que de se mettre à la place de son épouse. Cela ne signifie nullement qu’il y renonce, ni que Nelly l’exige. Il faut faire preuve de réflexion pour trouver le juste équilibre et c’est bien ce qui est difficile au quotidien, notamment quand on est pris dans le feu de l’action et qu’on en vient à oublier la hiérarchie des priorités.

  29. mike le 25 Fév 2014 à 0:47 29

    charles devrait presque se demander pourquoi il passe temps de temps avec les autres au détriment de sa famille? réel désir d’altruisme ou anguille sous roche? son action est donc déséquilibrée puisqu’elle prend le dessus de son engagement envers son conjoint?
    de plus il devrait peut être aussi se demander pourquoi tant d’excès? veut il montrer aux collègues qu’il en fait plus qu’eux? ne veut il pas partager puisque les collègues lui ont proposé de le remplacer?
    on pourrait se demander si ces collègues ont plus de compassion que lui puisqu’il ont pensé à la valeur de son couple et pas lui.
    je dirais même plus : comment peut il confirmer que ces gens ont tellement besoin de lui? et sa femme n’a t elle pas besoin de lui un soir dans l’année?

  30. Kobayashi le 25 Fév 2014 à 1:34 30

    1) De mon point de vue, sa femme devrait passer d’abord. Et il a déjà dépassé les bornes en s’y investissant tous les jours et, de plus, tard tous les jours. S’il est bien « remplaçable » dans l’action collective d’un groupe, qui plus est lui a proposé de le remplacer pour cette situation conjugale particulière, il est « irremplaçable » dans la relation singulière qu’il a avec son épouse.
    2) Pour être un pratiquant hors catégorie de ce genre de ce sport non pas individuel mais égoïste, je pense pouvoir dire qu’il est en bonne position pour rechercher les causes de sa déviation comportementale en lui-même en commençant par l’orgueil de se croire indispensable et irremplaçable.

  31. blanche le 25 Fév 2014 à 2:07 31

    D’après moi, Charles pratique la vertu de l’altruisme de façon exemplaire, mais c’est au détriment de son conjoint. « .
    Charles « tient tous les soirs », 7 jours sur 7 son poste de bénévole, ce qui est remarquable mais parait déséquilibré au regard de sa vie de couple à laquelle il pourrait consacrer un ou deux soirs par semaine, sans pour autant tomber dans la culpabilité.
    Ainsi qu’il est dit dans les commentaires précédents, je pense que l’important est de trouver un accord, un compromis entre les conjoints afin que personne ne soit lésé.

  32. ejj le 25 Fév 2014 à 7:37 32

    Je trouve l’altruisme de Charles un peu exagérée. Il ne peut pas s’en passer même une nuit. Sans équilibre dans dans activités bénévole, et manque de communication chez lui, il me semble que s’il cherche en soi, il trouvera les racines de ses problèmes. Peut être un peu de égoïsme, manque de confiance aux autres… ainsi qu’un peu de Moi …, Je …

  33. Célia le 25 Fév 2014 à 12:29 33

    J’ai répondu c) car j’ai toujours poussé mon mari à faire le bien (20 ans de mariage) et même à lui faciliter la tâche comme par exemple ne pas prévoir une sortie à laquelle il ne pourra pas se joindre ou lui préparer un repas quand il rentre tard et ne pas râler (au contraire) quand il donne « un coup de main » car je pense bénéficier à 50% de ses bonnes actions !

  34. danas le 25 Fév 2014 à 16:10 34

    – il y a peut-être des priorités à avoir dans l’altruisme. Pour ce genre d’occasions, fête de mariage, il aurait peut-être fallu donner la priorité à nelly. Après, en ce qui concerne l’aide aux autres, il ne faut pas non plus que ça devienne excessif au point de négliger son épouse, genre rentrer tout le temps tard. S’il s’agit d’un seul hiver, son épouse peut en effet comprendre, c’est une exception, mais s’il a l’habitude de faire ça tout le temps, il néglige son conjoint. Je pense que le tout est dans l’équilibre. Peut-être consacrer quelques soirs, et non pas tous, aux démunis, et les autres, à sa vie de famille.

    – Il faut peut-être aussi communiquer avec son conjoint et décider justement avec elle de la fréquence à avoir.

    – analyser également son intention : car peut-être son dévouement n’est-il qu’une fuite de ses responsabilités dans son couple ? il faudrait savoir s’il fait cela seulement pour satisfaire son ego (car c’est toujours un peu le cas), par frime intérieure ou extérieure par exemple, ou non. C’est peut-être en analysant sa véritable intention qu’il arrivera à trouver une solution qui équilibre les choses. Car si ses collègues pouvaient le remplacer ce soir-là, n’y a t il pas justement de l’orgueil de la part de charles? d’où vient sa réelle culpabilité ? l’important étant que les démunis aient à manger, et non la personne qui leur donne.

    – en effet, en discuter avec sa femme peut aussi être un moyen pour elle de se lancer dans ce dévouement, peut-être pas le soir de l’anniversaire mais à d’autres occasions.

    – en plus, sa femme avait tout préparé tout malgré sa fatigue, donc il fait une double ingratitude ou un double manquement au droit d’autrui si je puis dire

  35. Ms le 25 Fév 2014 à 17:55 35

    En lisant ce cas pratique, j’ai pensé à la hiérarchie des devoirs explicitée dans La Voie de la Perfection du Docteur Bahram Elahi.

    Concernant « autrui », voici la liste par ordre de priorité :
    – Devoir envers son conjoint
    – Devoir envers ses enfants
    – Devoir envers les parents
    – Devoir envers sa famille
    – Devoir envers les amis
    – Devoir envers la société
    – …

    En ce sens, il m’a semblé que le devoir envers Nelly prime sur l’action caritative (que j’ai classé dans la catégorie devoir envers la société).

  36. Charlie le 25 Fév 2014 à 23:20 36

    Charles a quand même bon dos … Les avis sont unanimes mais si on écoûtait cette histoire de son point de vue et non du point de vue de Nelly … On aurait certainement une toute autre version. Comme certains commentaires l’ont suggéré je pense qu’une meilleure communication et plus d’affection dans le couple peuvent résoudre pas mal de problèmes. L’idée serait peut être aussi de se projeter et de voir si dans sa propre vie on trouve ce genre de comportements car pour dépister trop d’ego chez Charles et lui tailler un costume on est, en s’y mettant à plusieurs, apparemment très forts !

  37. Barnabé le 26 Fév 2014 à 2:58 37

    Des remarques très pertinentes dans les commentaires précédents concernant le fait que son activité caritative est certainement plus satisfaisante pour son ego que le dîner avec son épouse. Mais puisque les intentions sont toujours multiples au moment de prendre une décision il en est une autre que j’aimerais isoler.
    Prêtons donc d’autres intentions à Charles et supposons que ce qui a présidé à sa prise de décision est un réel sentiment de devoir humain envers les démunis. Supposons même qu’il l’a fait avec beaucoup d’humilité sans s’enorgueillir de sa bonne action mais simplement en pensant que c’était le plus juste.
    Même dans cette hypothèse l’arbitrage qu’a effectué Charles entre son épouse et les démunis au moment de prendre sa décision semble être entaché d’un autre biais. Ce biais auquel on est tous en proie quand il s’agit de prendre une décision de cette nature, si on se laisse duper par le résultat apparent de nos actes. Autrement dit, peut-être que Charles s’est demandé « ne pas contrarier une personne (son épouse) et lui faire plaisir ou apporter mon secours à plusieurs dizaines de personnes dans le besoin dans cet hiver difficile, qu’est ce qui est le plus important ? ». Notons qu’ici il n’est pas question de vie ou de mort et qu’il pourra être remplacé.
    Il me semble qu’un biais est à l’œuvre dans un tel raisonnement car cela consiste à juger nos propres actes en valeur absolue. En effet, d’un point de vue extérieur de prime abord il peut sembler évident que de consacrer son temps au bien être de plusieurs dizaines de personnes en situation difficile est préférable que de le consacrer à celui d’une personne qui n’est pas en situation difficile. Cependant ce raisonnement mathématique est un contresens car précisément il ne s’agit pas d’UNE personne mais de SON épouse et envers elle il a un devoir particulier. Il convient donc de raisonner de manière relative. De plus le fait qu’il soit plus difficile pour son ego de passer la soirée avec sa femme lui fera certainement davantage travailler sur lui.
    Si l’enseignement d’Ostad Elahi accorde une importance particulière au respect des droits du conjoint et fait du couple la cellule de base de la pratique de l’ethique cela n’est certainement pas anodin.
    Il y a certainement chez Charles un petit manque de discernement sur ce point.
    Je pense donc qu’il y a du vrai dans la réponse e en particulier dans la partie après les « : », la valeur éthique de nos actes ne dépend pas de l’envergure de leurs conséquences apparentes. Mais je pense en revanche qu’il était surtout de son devoir de rester avec son épouse.

  38. Cogitons le 26 Fév 2014 à 21:47 38

    Charles devrait passer délivrer un bon repas à son épouse démunie.

  39. Marco le 27 Fév 2014 à 3:53 39

    Le choix de Charles peut se résumer ainsi : Briser le coeur de sa conjointe qui s’était donné du mal pour leur soirée versus ne pas venir en aide aux démunis. Dans le premier cas Charles bafoue le droit de sa conjointe envers laquelle il a une obligation morale et sociale, dans le deuxième cas il ne fait pas une bonne action evers la société. Je crois d’éviter la première prime sur la bonne action.

  40. Charlotte le 27 Fév 2014 à 3:57 40

    Lorsqu’on veut rendre service à une personne, il faudrait veiller à ce que cela ne lèse pas une autre personne.

  41. scrabb le 27 Fév 2014 à 4:00 41

    Tentons d’analyser une à une les réponses:

    a- ‘Les efforts de générosité s’accompagnent nécessairement d’obstacles qu’il faut savoir surmonter pour progresser’, je pense que c’est juste. ‘Charles aurait dû s’attendre à cette opposition de Nelly et mieux se préparer pour passer l’épreuve sans conflit.’ Dans ce cas précis, cette proposition n’est pas valable, l’épreuve semble plus être de réussir à renoncer à son engagement social. Remarquer que l’éthique est contextuelle, imaginez la même situation pour quelqu’un qui vive auprès du Christ.
    b- La réponse b me semble juste. Toutefois c’est contextuel (voir remarque de A.)
    c- cela peut être vrai dans certains cas mais pas dans ce cas clinique selon le principe d’équilibre.
    d- Si la première partie de la réponse est juste la seconde me semble excessive.
    e- La réponse e me semble la plus juste.

  42. Marie le 28 Fév 2014 à 7:59 42

    On a souvent la tendence de chercher de se comporter « comme il faut » déhors, mais pas à la maison…

  43. Mistigri le 28 Fév 2014 à 10:36 43

    Il me semble que dans cette situation la réponse b) est la plus appropriée même si la réponse e) a une part de vrai avec la notion d' »exclusivité ». Ce que je comprends, c’est que la soirée était prévue de longue date et que cela avait fait l’objet d’une organisation.
    Charles avait donc un engagement vis-à-vis de son épouse et il se devait de le tenir par respect pour elle. Le bénévolat est plus un engagement qu’il a vis-à-vis de lui-même dans la pratique de l’altruisme.

    La réponse b) m’a paru la plus juste. L’anniversaire doit être « fêté en famille » donc Nelly n’est pas la seule à compter sur sa présence : Charles lèse alors le droit de son conjoint et de sa famille.

    A mon sens, Charles n’a pas su évaluer où se situait son engagement prioritaire et sa réflexion « tant de gens ont besoin de lui » relève un peu de l’orgueil, au sens où il se pense indispensable et trouve, peut-être, plus de « prestige » à se dévouer corps et âme pour les démunis plutôt que de passer la soirée avec sa femme et sa famille.

  44. lepersan le 28 Fév 2014 à 12:05 44

    il est souvent plus facile de faire du bien aux personnes éloignées qu’à son entourage, car les autres sont en général plus reconnaissant contrairement a l’entourage. Il est bien connu que « nul n’est prophète en son pays ». En excès cela peut alors devenir souvent une recherche de reconnaissance par les autres.

  45. Cantabile le 28 Fév 2014 à 12:44 45

    Il y a un élément qui me titille dans l’anecdote, et qui me renvoie à des expériences personnelles, c’est le sentiment de culpabilité de Charles.
    En effet, combien de fois l’ai-je ressenti au moment où j’allais prendre une bonne décision: des pensées affluent du type « tu ne peux pas laisser tomber tes amis », « et n’as tu pas aussi un engagement envers untel ou untel..? »… Tous ces arguments qui ont l’air valables mais qui pour moi constituent parfois le dernier coup de collier de cette part de moi qui veut m’empêcher de faire la chose que j’ai rationnellement reconnue auparavant comme juste. Et le problème de ces attaques, c’est que si on n’y prête pas attention, on y cède « en toute bonne foi » mais en jetant à la poubelle toutes les raisons raisonnables qui nous avaient fait prendre la première décision.
    Donc sans vouloir préjuger de l’intention de Charles, il y avait peut-être un bien supérieur à servir ce soir-là…
    Par ailleurs, j’essaie en général de me demander en quoi je suis responsable d’un sentiment négatif des autres à mon égard ou dont je suis la cause. Or là, si j’étais Charles, je me demanderais quelle est ma responsabilité dans la déception de Nelly. Deux types de réponses me viendraient:

    – soit j’aurais dû lui expliquer pourquoi c’était plus important pour moi d’être là-bas ce soir et en cela mettre mes arguments à l’épreuve de la réalité. Qu’ils soient déracinés du réel et qu’elle les démonte ou qu’ils soient valables et qu’elle les accepte, nous serions arrivés à une conclusion commune. Ce qui revient à prendre en compte les sentiments de l’autre.

    – soit je me serais dit qu’il y a un élément que j’ai mal interprété en ce qui concerne les attentes et les priorités de mon épouse. Car si ce que je faisais était bien, elle ne serait pas contrariée. À quel moment cette hiérarchie des priorités diverge-t-elle? Ce qui revient à…. prendre en compte les sentiments de l’autre.

    Ma conclusion aurait donc été que j’ai douloureusement appris qu’il fallait que si en dehors de moi il y a les autres, il y a d’abord, juste à côté de moi, mon épouse…

  46. Bouboulina le 28 Fév 2014 à 12:49 46

    @celia : en lisant les commentaires, le vôtre m’a séduit car il m’a fait prendre conscience (m’identifiant moi-même plutôt à Nelly qu’à Charles) que j’avais davantage tendance à critiquer et à juger Charles (que j’aurais tendance à identifier à mon mari) qu’à voir ce que moi-même je pourrais faire pour me changer.

  47. ari le 28 Fév 2014 à 18:06 47

    Sont-ils jeunes mariés ?

  48. Bolo le 02 Mar 2014 à 14:49 48

    Que cherche-t-on à dégager comme principe dans cet exemple ?

    Des nécessiteux, y en aura toujours, ( histoire de Madeleine et Jésus ) et la valeur de l’union de cœur dans un couple me paraît plus élevée , car cette union est un travail spirituel autrement plus difficile à mon avis à tenir dans la durée .

    Si on cherche un principe général, mon avis est la réponse b.

  49. Marie le 02 Mar 2014 à 17:38 49

    Il est si difficile d’apprécier une situation, sans connaître l’intention qui anime les protagonistes, c’est même impossible. De manière générale, je pense que l’épreuve est pour chacun des époux, et chacun doit réfléchir pour lui-même à cette épreuve, à ce qu’elle révèle pour lui, la leçon qu’il peut en tirer pour travailler sur lui-même (au sens large), en prenant appui sur sa conscience, son guide intérieur et sa sincérité.

  50. Charlie le 02 Mar 2014 à 18:47 50

    @ cogitons
    +1 !
    J’ai bien ri
    Mais finalement c’est peut être le bon compromis ?
    Je suggère que ce soit rajouté au sondage en proposition f !

  51. Charlie le 02 Mar 2014 à 19:17 51

    @ari
    Certains couples se comportent comme de vieux couples dès le premier jour, d’autres restent « jeunes » bien plus longtemps … Pourriez-vous nous expliquer ce que ça changerait à votre vote ou a votre analyse ? Est ce que ça pourrait au moins atténuer les lourdes charges qui pèsent dorénavant sur Charles après tous ces commentaires ?

  52. Sebastpol le 03 Mar 2014 à 2:50 52

    Ce n’est pas tant qu’il ait raté l’anniversaire de mariage, mais qu’il ait blessé le cœur de Nelly pour un évènement qui lui (Nelly) tenait à cœur (qui par ailleurs avait pris le temps de lui préparer quelque chose malgrès qu’elle était occupée elle aussi). Le choix était entre briser le cœur de quelqu’un (sa femme) ou se faire remplacer dans son travail de bénévolat ce soir-là….Charles ne s’est tout simplement pas mis à la place de Nelly, erreur fréquente finalement, qu’on fait un peu tous avec nos proches quand on n’y prête pas attention, car on a déjà acquis leurs amours. Se mettre à la place de son épouse/époux (ou ses proches) en toute circonstance, au contraire, me parait être au cœur de la pratique éthique.

  53. Etienne le 04 Mar 2014 à 12:44 53

    Concernant l’état intérieur de Charles, plusieurs commentaires relèvent de l’orgueil, le sentiment de se croire irremplaçable, d’avoir son ego flatté par son engagement caritatif; je partage également ces analyses.

    Toutefois, à la lecture du cas certes subjectif et théorique, je ressens également une autre émotion, plus pure qu’un simple orgueil ou narcissisme. Je vois régulièrement cela en moi et je pourrais qualifier ce ressenti  »d’emballement enfantin de la conscience au niveau de l’ego.

    Je me reconnais en effet dans Charles dans la mesure où il m’arrive régulièrement de confondre spiritualité et héroïsme: la première passe par un travail de recherche sur soi et suppose un esprit apaisé et lucide tandis que le deuxième se contente de suivre ses puissances naturelles certes positives (altruisme dans le cas de Charles) mais filtrées par l’égo ce qui les rend immatures. Le champ de perception est dès lors limité, et l’action subséquente certes louable en théorie, ne tient pas compte de tous les éléments en présence (conflit de droits en l’espèce comme de nombreux commentaires l’ont souligné)

    De plus, sur le sentiment de culpabilité que ressent Charles, j’ai l’impression que c’est sa conscience morale qui est en partie à l’origine de cette culpabilité à l’idée de faillir à ce qu’il pense être son devoir. Mais cette conscience semble mal réglée, elle se déclenche trop facilement.

    A cet égard, il y a une question que je me pose, peut être que certains pourront m’apporter un éclairage: est que la mauvaise conscience agissant en excès (et produisant donc un sentiment de culpabilité maladif) produit nécessairement par elle-même du soi impérieux ? Ou bien cette culpabilité maladive engendre une brèche qui laisse alors passer du soi impérieux produit par ailleurs par différents points faibles (orgueil, narcissisme, etc…) activés ?

  54. gaby le 05 Mar 2014 à 1:00 54

    en lisant ce cas pratique j’ai pensé à la notion de hiérarchie des droits. Les « autres » qui m’entourent n’ont pas la même place pour moi. Dans ce cas le je pense que Charles devait donner la priorité à Nelly plutôt qu’aux autres dont il s’occupe à travers son association caritative. Personnellement j’ai constaté qu’il est plus dur pour moi de respecter les droits de mes proches que ceux des personnes plus éloignées de moi.

  55. Christian le 05 Mar 2014 à 20:05 55

    Il me semble que tout a été dit. J’aimerai cependant ajouter un petit point sur la sincérité évoquée par Marie.
    Quelle est la véritable intention de Charles dans son engagement ? Est-il sincère ? car effectivement, plusieurs l’ont souligné, il se sent indispensable ce qui nuit probablement à sa démarche.

    En pareille situation, une meilleure préparation (A) lui aurait permis de prendre des décisions assumées et partagées et (E) comprendre que la pratique de l’altruisme commence chez soi.
    Mais est-il juste de penser que consacrer de l’attention et du temps à son conjoint est similaire à rendre service à des inconnus ? N’y-a-t’il pas là aussi un problème de sincérité ?

  56. Sou le 06 Mar 2014 à 10:49 56

    Merci pour cet exemple de cas pratique! Ça donne une reflexion. Que faire à leurs places?
    Tous deux Charles et Nelly me semblent être des gens dévoués. Je pense que tous deux font une sacrifice, on ne peut pas juger ni l’un ni l’autre, car dans l’énoncé de cas, Nelly n’a pas été montrée comme une personne égoiste, et elle garde le foyer tous les jours pendant que son mari soutient les démunis, et rentre tard et fort probablement a besoin d’être aussi soigné!
    Le cas n’est vraiment pas simple et à mon avis ce n’est pas un cas théorique et peut très bien arriver dans la vie.

    Il me semble que tout dépend de l’intention de chacun des deux et aussi de leur relation profonde. Peut-être Nelly est en train de préparer cette soirée dans l’intention de donner la joie à son mari et célébrer la grâce qu’ils ont pour être unis de coeur.
    Et peut-être Charles a jugé la situation de ce soir comme tellement difficile dehors, qu’il ne peut pas s’imaginer manger au chaud un bon repas… Et peut-être qu’il a même fait une plus grande sacrifice ce soir là, car il a passé de tous ses propres plaisirs! La joie d’être avec sa femme, le repas etc. Peut-être que cet épreuve était pour lui et pas pour Nelly, pour tester son degré de dévoument.

    A mon avis si ce couple est unis du coeur, et si leur intention est bonne, malgré les désagréments de cette soirée ils peuvent avoir fait « un pas ».
    Bien sûr Nelly aussi aurait pu changer d’avis et accompagner ce soir son mari, mais on ne connait pas sa condition. Peut-être cette option n’est pratiquement pas possible, pour des raisons de santé, la famille, de l’environnement que Charles fréquente pour nourrir les gens ou pour d’autres raisons.

    Donc bien que chacun des propositions peuvent être une partie de la réponse, et bien que tous deux pouvaient planifier différemment, par exemple Charles pouvait commencer plus tôt et finir plus tôt, etc. à mon avis comme il a été sité dans l’énoncé, une seule réponse n’existe pas. Je pense que ceci est l’exemple du fait que le travail du perfectionnement est à la fois simple et très difficile.

  57. ari le 06 Mar 2014 à 14:00 57

    @Charlie
    « Sont-ils jeunes mariés ? »

    Il y a sans doute des manquements de la part de Charles (décision de dernière minute donc sans consulter Nelly, respect de ses engagements/sentiment de culpabilité alors qu’il est remplacé, etc…).

    Le contexte est toutefois important :

    1. Quelle est la nature des liens qui unit ce coupe?

    2. Qu’est-ce qu’une relation de couple équilibrée ? (moment d’intimité, union de cœur, …)

  58. ari le 07 Mar 2014 à 16:25 58

    @Charlie
    Je me posais cette question car il m’est arrivé une situation assez proche; et cette expérience m’a fait prendre conscience de l’importance d’être sur la même longueur d’onde et cela dès le départ.

    Autrement, et d’après ce que j’ai vécu, les divergences s’accentuent avec des répercussions sur le couple, les enfants et leur éducation.

    A l’opposé, selon Ostad Elahi: « Lorsqu’une famille est unie de cœur, elle peut tout faire. […] Peut-être que si nous avions fait des zekrs et des prière dix années d’affilée, cela n’aurait pas eu autant d’effet que cette union de cœur avec laquelle nous nous somme réunis en famille pour aller vers Dieu dans un même élan et dans une même ferveur ». (voir le livret d’accompagnement du CD de musique d’Ostad Elahi intitulé « Présence, L’art du luth oriental du tanbur »)

  59. chat31 le 07 Mar 2014 à 17:39 59

    Ce cas clinique nous montre à quel point la pratique de l’éthique a à voir avec l’intention et à quel point elle est circonstancielle.

    Je n’ai pas choisi la réponse A ni la réponse D car je ne suis d’accord qu’avec la première partie de la proposition. L’interprétation qui en est faite au profit de la « lancée altruiste » de Charles montre une faille dans son raisonnement. En effet, à ce moment là Charles aurait dû plus s’interroger sur le bienfondé de sa décision au regard de la contrariété de sa femme. Pourquoi est-ce qu’elle est contrariée ? Pourquoi est ce que je ressens tant le besoin d’aller rejoindre l’équipe alors que je célèbre tout de même un événement important avec ma femme ? De là, on peut se pencher sur les éléments suivants : Charles « culpabilise » et ressent que les démunis « ont vraiment besoin de lui ». Mais si toute l’équipe lui a assuré qu’elle prendrait le relais, et qu’il pouvait prendre la soirée, pourquoi ce sentiment est-il toujours en lui ? Est-il vraiment inquiet pour ces personnes, ou est-ce qu’il est attaché à la reconnaissance qu’il obtient de ces nécessiteux à l’issue de son aide? Peut-être essaye-t-il d’échapper à une obligation conjugale qui lui demande plus d’effort que d’aider les démunis : le diner avec sa femme demande qu’il soit attentive à elle, agréable, à l’écoute, etc, alors l’aide aux démunis et la reconnaissance qu’il a eu de ces derniers flatte son ego et lui donne le sentiment d’être important. A mon avis, ce n’est pas l’acte en soi qui est mauvais, mais l’intention qui va avec : d’une part il n’est pas certain qu’il agisse par réel soucis de nourrir les démunis (qui au final auraient tout aussi bien été nourris par le reste de l’équipe), et d’autre part il le fait au détriment de Nelly.

    A mon avis, la pratique de l’éthique, et même de l’altruisme, est une question de priorisation : si cette pratique affecte une tiers personne, et en particulier sa femme, cet acte à la base altruiste peut perdre de sa valeur.

    Au final, la réponse E me semblait la plus correcte car lorsqu’on agit dans une bonne intention, l’altruisme a tout autant de valeur, si ce n’est même plus, quand il est exercé envers son mari ou sa femme qui n’est certes pas dans le besoin mais envers lequel/laquelle on a un engagement profond. La charité n’est pas l’unique composante de l’altruisme, qui peut être pratiquée dans les moindres détails, car au final l’important d’une telle pratique est de mettre l’intérêt d’autrui avant le sien.

  60. MH le 10 Mar 2014 à 10:57 60

    Je fais le constat que la plupart des commentaires s’orientent vers la solution b… alors que le résultat du sondage indique la proposition e!
    ?
    Bizarre…

  61. Hans Landa le 10 Mar 2014 à 13:27 61

    En me basant sur mon expérience personnelle, et partant du point de vue de Charles étant donné que c’est dans ce sens que le cas pratique est tourné, je remarque qu’en général à partir du moment où j’ai envie de faire une chose plutôt qu’une autre, quels que soit les arguments que « je » me donne, une part d’ego vient se greffer à ce choix.
    Si je me place dans la situation de Charles, pour ma part il aurait été plus gratifiant d’aller faire un acte charitable au su et au vu de tous, plutôt que de faire plaisir à ma femme et faire honneur à ce qu’elle avait préparé.

  62. Bouboulina le 10 Mar 2014 à 18:33 62

    @Etienne :
    ça fait quelques jours que je réfléchis à votre question concernant l’excès de mauvaise conscience. J’ai l’impression que cet excès est plutôt un déséquilibre de la conscience morale et que, comme tout déséquilibre, ça produit du soi impérieux si ça me porte à agir à l’encontre des principes éthiques et divins. Par exemple, la mauvaise conscience de faire un acte qui serait bon pour mon développement spirituel, si cette mauvaise conscience est si forte qu’elle me conduit à renoncer à agir, ça devient du soi impérieux.
    Mais en pratique, ce qui me semble important de retenir, c’est que le bon fonctionnement de la conscience morale dépend de la manière dont notre raison est elle-même éduquée. C’est une raison éduquée de manière appropriée qui peut me préserver d’avoir une conscience morale qui dysfonctionne. Donc, quand j’ai mauvaise conscience, je peux aussi me demander si c’est à bon escient.

  63. Etienne le 13 Mar 2014 à 19:18 63

    @Bouboulina

    Merci de votre réponse; j’y ai également réfléchi et d’après deux courtes expériences qui me sont arrivées depuis hier soir, cela me conduit à distinguer (de façon purement personnelle) 2 types (non exhaustifs) de manifestations d’une mauvaise conscience, de natures différentes car de sources différentes:

    – la 1ère manifestation, que je qualifierai de  » mécanique-psychique », proviendrait du ça:

    Hier soir, je suis rentré tard à la maison mais malgré ma fatigue, je suis venu consulter le présent article pour voir si mon commentaire avait reçu des réponses.
    J’ai vu qu’il y avait 5-6 nouveaux commentaires, dont le vôtre en dernier. Cela m’a bien sûr immédiatement intéressé; ainsi, sans lire les nouveaux apports, je me suis concentré sur votre commentaire. A la fin de la lecture, j’ai été pris par un sentiment de mauvaise conscience, une voix me soufflant:  »Regarde comme tu est orgueilleux et égocentrique, tu lis uniquement ce qui te touche. »
    Cette pensée m’a tiraillé pendant de longues minutes avant que je ne parcoure rapidement les autres commentaires puis que j’abandonne, épuisé.

    En analysant la source de mon sentiment de mauvaise conscience, je ne pense pas qu’il tire sa source dans la conscience morale, instance se situant dans l’espace du guide intérieur. Selon moi, mon soi impérieux n’a pas été activé par un point faible de mon inconscient psychique ou spirituel dans la mesure où j’ai un caractère plutôt perfectionniste voire maniaque, sans nécessairement que cela produise à chaque fois un soi impérieux. Cela est plus selon moi un simple nœud psychique.

    – En revanche, le 2e cas de mauvaise conscience que je nommerais  »prise de conscience suivie d’un instant crucial de choix », proviendrait de la conscience morale:

    Aujourd’hui j’ai pris du recul sur certains points de ma vie récente et j’ai alors ressenti une certaine douleur à voir que certains défauts m’avaient endormi matériellement comme spirituellement.
    J’ai l’impression que cela a déchiré le voile de mon ego et m’a placé dans l’espace de mon guide intérieur. Mais à ce moment, mon point faible de la peur s’et activé en profitant de ce petit choc intérieur pour me rattraper en me projeter à nouveau dans l’ego.
    L’énergie produite par ma conscience conscience morale a alors été totalement filtrée et détournée par ma peur et s’est donc transformée en soi impérieux. C’est comme ça que je comprends ce que vous avez appelé la  »mauvaise conscience de faire un acte qui serait bon pour mon développement spirituel »
    Ce n’est qu’en me forçant physiquement à lutter contre mon état d’angoisse que mon soi impérieux s’est retiré.

    Merci donc pour vos éclaircissements qui m’ont amené à mieux analyser ce qui s’est produit en moi (sous réserve toutefois de ne pas être totalement à côté de la plaque !)

  64. sidibe le 18 Juin 2014 à 12:20 64

    moi je pense qu’il devrait laisser tout ce soir pour s’occupe de sa femme

  65. joalb le 04 Juil 2014 à 22:00 65

    Il semble évident que dans un couple, se parler est la base même de la confiance, de l’amour et de l’attention à l’autre. Si Charles consacre un temps régulier énorme à l’aide d’autrui, il peut accorder deux heures à son épouse un soir – celui de son anniversaire – et ensuite, avec son accord, aller donner encore un coup de main aux copains qui aident les plus démunis. Il n’y a aucune raison valable pour que une action généreuse et altruiste se fasse à l’encontre d’une vie de couple harmonieuse, c’est un faux problème.

  66. TUR le 22 Déc 2014 à 17:26 66

    je suis pas mal d’accord avec Sou je pense que dans un cas tel que celui ci il y a tellement de facteur qui interviennent que c’est très difficile de porter un jugement radical
    Mais il est évident que pour l’analyse des situations dans notre vie il faut quand même prendre des décisions et émettre des jugements
    Comment peut on développer un outil en nous qui soit fiable ou du moins qu’on puisse le développer dans la bon sens
    Personnellement j’avais émis la sentence de trahison à Charles trop facile de se faire admirer par les autres et trop difficile d’accepter cette tâches que de faire plaisir à sa femme
    Vous voyez pas du tout en équilibre ce regard. que faire?

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