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Éduquer ses enfants commence par s’éduquer soi-même

Par , le 19 Juil. 2009, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer
livres et tableau noir

Dans l’entreprise qui consiste à éduquer un enfant, rien de plus aisé que de se réfugier derrière la « personnalité » de l’enfant ou de se référer à l’environnement scolaire en particulier pour justifier et excuser ses écarts de conduite. Quel parent n’a pas dit : « il a du caractère ! » lorsque son enfant était en pleine crise et quel autre, face à un comportement inopportun de son enfant n’a pas pensé : « ah ça, c’est l’école » ! Bien difficile tâche pour un parent de se remettre en question et d’admettre sa responsabilité dans l’éducation de son enfant. Pourtant, de nombreuses études ont souligné le fait que l’exemple parental représentait une part déterminante dans l’éducation de l’enfant. Et si l’influence du milieu extérieur ne peut pas être niée, c’est avec les parents que l’enfant apprend à se conduire, d’abord par imitation puis par goût et par envie.

Dans Paroles de vérité, Ostad Elahi donne le conseil suivant : «… Eduquez l’enfant avant qu’il ne soit né… ce qui signifie que les parents soient éduqués. » Puisque éduquer se définit comme « former l’esprit de quelqu’un, développer ses aptitudes intellectuelles, physiques, et son sens moral », alors « être éduqué » supposerait qu’on ait déjà développé en soi-même ces facultés, avant de les inculquer à un enfant.

Pour mieux appréhender cette idée, il serait intéressant de tenir compte de deux facteurs : d’une part, la nécessité de connaître le fonctionnement du psychisme d’un enfant, ses capacités et ses limites. D’autre part, en tant que parent, savoir se maîtriser à tout moment, en considérant que l’enfant sera comme l’on s’est comporté avec lui. En conséquence, un parent « éduqué » serait un parent conscient et agissant. Conscient, car il connaîtrait la portée de tous ses gestes et agissant parce qu’il s’efforcerait à mettre en pratique ce qu’il conseille à son enfant.

Un psychisme perméable

A propos du tout petit enfant, André Comte-Sponville avance l’idée que « le nouveau né n’a pas de morale, ni ne peut en avoir. Et pas d’avantage le nourrisson ni, pendant longtemps, le petit enfant ». Cela ne signifie pas pour autant que le petit enfant ne comprend rien et qu’il faut attendre l’âge de raison pour commencer son éducation mais qu’au point de vue psychique, il n’a pas les capacités lui permettant de développer une morale personnelle quelconque. Comment cela s’explique-t-il ?

Dans Médecine de l’âme, Bahram Elahi décrit le développement du psychisme de l’enfant lorsqu’il présente l’organisme spirituel (l’âme) et qu’il distingue les deux temps de son développement : la période dépendante et la période autonome. La période dépendante est décrite en ces termes : « De la conception à l’âge du discernement, le psychisme de l’enfant est encore immature. Ses échanges avec le milieu s’effectuent de manière passive, car sa membrane psychique est perméable mais pas encore sélective, et il n’est pas en mesure de sélectionner les influences qui s’exercent sur lui. Les principes et idées qui sont présentés à l’enfant par ses parents ou son milieu pénètrent sans obstacle dans son psychisme. » Cette membrane psychique qui doit permettre à l’enfant d’assurer les échanges entre son psychisme et son milieu est incapable d’opérer la moindre sélection ; l’enfant est donc exposé à toutes les influences extérieures, quelles qu’elles soient. C’est pourquoi, son développement psychique dépendra beaucoup du milieu dans lequel il naîtra et dans lequel il évoluera.

Ainsi, comme l’embryon physique dans sa matrice, le psychisme traverse une phase embryonnaire durant laquelle il est entièrement dépendant du milieu extérieur et plus particulièrement de l’influence qu’exercent sur lui ses parents. Ce n’est que plus tard, au début de l’âge adulte, que la membrane psychique deviendra mature et que l’enfant devient capable d’agir sur sa sélectivité en adoptant ou en rejetant une idée ou une pensée par exemple.

L’apprentissage par l’imitation

Dès le plus jeune âge donc, l’enfant est non seulement sensible aux émotions ressenties et aux paroles formulées par son entourage mais il observe le comportement des adultes dans leur moindre détail car c’est par ce seul moyen qu’il pourra apprendre. A ce sujet, Bruno Bettelheim souligne : « les parents ne sont pas seulement formateurs de l’enfant, mais aussi les êtres par lequel il pourra s’orienter. Il ne cessera de les observer, de les étudier pour voir ce qu’ils font et comment ils le font et d’essayer de connaître leurs sentiments les plus refoulés. C’est ainsi que ses parents lui montrent qui il doit être et comment il y parviendra […] ».

Il semble naturel que le jeune enfant, incapable de sélectionner les influences qui s’exercent sur lui, reproduise, sans discernement, tout ce qu’il entend et voit, et recoure à l’imitation comme unique moyen d’apprentissage. En effet, l’instinct d’imitation représente le premier moteur de son développement et de son apprentissage du monde. « Avant l’âge de la parole, explique Pierre Fournier, psychologue et chercheur au CNRS, l’observation, l’imitation et la répétition du geste constituent l’unique moyen pour l’enfant d’acquérir des savoir-faire ». C’est aussi ce qu’expose dans son article « Déclarons la paix aux enfants », Olivier Maurel, auteur de nombreux livres sur l’éducation et la violence, en précisant : «L’enfant apprend tout par imitation […]. Ce qu’on enseigne à un enfant en le frappant, si faiblement que ce soit, c’est à frapper. Et la meilleure manière de lui apprendre le respect des autres, notamment des plus faibles, c’est de le respecter. »

Nécessaire à son développement, cet instinct d’imitation est en recherche constante de modèle à suivre et le plus proche et le plus présent, dans ses premières années, s’expose sans aucun doute sous la forme de l’exemple parental.

L’exemple parental

Mieux que les grands discours moralisateurs donc, le modèle parental a une force de conviction sans commune mesure et ce, dans tous les domaines. Par exemple, de nombreuses enquêtes ont relevé le fait que le modèle des parents avait une influence très importante sur les habitudes alimentaires et physiques des enfants. Ainsi, peut-on lire dans le magazine Génération Santé (Mars/Avril 2002) dans un article intitulé « Obésité infantile : comment enrayer l’épidémie ? » : «Les parents ont pour rôle déterminant de guider leurs enfants sur la bonne voie en appliquant eux-mêmes les préceptes d’une bonne hygiène de vie. L’éducation passe par l’exemple qui est la meilleure force de conviction ». Tout aussi éloquente, cette étude réalisée en 2006 au Canada par Horizon Research, intitulée « Activité physique et santé au Canada » : « si les parents donnent l’exemple, les résultats obtenus par leurs enfants s’améliorent de façon significative. Selon l’étude, lorsqu’un parent donne l’exemple avec une alimentation nutritive, le degré d’activité des enfants (basé sur la marche, la randonnée ou la course à pied) augmente de 97% et lorsque le parent fait de l’exercice, la hausse est de 109% »

Selon Bahram Elahi, il en est de même pour le développement des principes moraux et éthiques chez un enfant, l’exemple des parents est primordial : « sachant que les enfants ressentent intuitivement le fond de leurs parents, il est donc important que ces derniers leur servent de modèle en joignant l’acte à la parole. Si les parents respectent les principes qu’ils prônent, les enfants les respecteront également. » C’est essentiellement par le comportement des parents que le message passe. Et pour que la parole prononcée soit éducative, qu’elle ait un impact et puisse orienter l’enfant, elle doit avoir préalablement été mise en pratique par l’adulte. Toutefois, cette propension « naturelle » à servir de modèle peut avoir des conséquences parfois très graves car la « période dépendante » du développement du psychisme de l’enfant est également décrite par Bahram Elahi, comme étant une période de très grande vulnérabilité. « Cette période du développement est extrêmement sensible dans la structuration du psychisme, car l’embryon du psychisme tout comme l’embryon du corps physique est vulnérable et une atteinte minime peut avoir des conséquences considérables. Le milieu, c’est-à-dire aussi bien le milieu spirituel que le milieu familial et social dans lequel l’enfant est placé, joue un rôle primordial dans sa vie future. » . C’est à cette époque que la moindre réaction, même inconsciente, de l’entourage peut marquer le psychisme de l’enfant pour toujours, comme le décrit Ostad Elahi : « […] il a été observé qu’une petite réaction d’irritation a eu des effets sur l’enfant alors que ni le père, ni la mère, ni même l’enfant ne s’en était rendu compte. »

Cependant, si ces mécanismes existent, et s’ils ont fait leur preuve, ce n’est pas pour autant qu’il est facile de les mettre en pratique quotidiennement. On pourrait même ajouter que, dans de telles conditions, éduquer son enfant relève du défi permanent ! Mais qu’importe, parfois, il est très motivant de relever de tels défis et devenir « exemplaire » aux yeux de son enfant. Même si on ne fait pas toujours ce qu’il faut, l’essentiel réside dans le fait de prendre conscience de l’impact du comportement du parent sur son enfant. Cela permet de se maintenir dans un état de vigilance. Et, c’est par cette attention continue, par des efforts constants pour améliorer son propre comportement et pour maîtriser sa propre nature que le parent pourra éveiller la conscience de son enfant et mettre à sa disposition quelques principes qu’il se réappropriera dans sa vie d’adulte et qui le guideront certainement dans ses choix.


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17 commentaires

  1. Ziba le 21 Juil 2009 à 9:44 1

    Merci pour cet article intéressant qui motive à acquérir une maîtrise de soi si on souhaite réussir l’éducation de ses enfants.
    Il y a néanmoins un aspect qui à mon avis n’est pas assez développé dans cette contribution : l’influence du milieu, je vuex dire la société.
    Je peux vous parler de notre famille, mon mari et moi n’avons jamais fumé, nous ne buvons pas non plus, mais notre fils est accro à la cigarette et quand l’occasion se présente il picole comme « il faut ».
    Il a commencé à fumer à l’âge de 15 ans, au lycée.
    Je peux bien me culpabiliser en pensant à ma part de responsabilité dans cette affaire (et je le fais comme le font souvent les mères) mais objectivement, la société exerce une telle influence qu’il n’est pas possible de la neutraliser, même en donnant soi-même l’exemple.

  2. Agathe le 21 Juil 2009 à 16:28 2

    @Ziba
    Je suis tout à fait d’accord avec vos remarques cependant je pense que servir d’exemples ne signifie pas pour autant « fabriquer des clones » ! D’ailleurs… cela se saurait car cela se verrait ! Je pense que s’éduquer soi-même
    avant d’éduquer son enfant est de l’ordre du devoir humain, c’est un facteur essentiel dans la formation de l’enfant mais -heureusement ou malheureusement- pas un facteur unique !

  3. Igloo le 21 Juil 2009 à 19:12 3

    Article intéressant. Les parents ont tendance en général à culpabiliser de leur maladresse psychologique qui aurait produit tel ou tel complexe chez leurs enfants. Mais nous pensons moins souvent à l’effet que produisent sur nos enfants nos manquements moraux. Or nos enfants sont bien les miroirs de notre comportement moral, non seulement avec eux mais en général (par exemple de la relation des parents entre eux ou avec les autres).

    @ziba: Je ne pense pas que nos enfants imitent nos comportements de façon toujours aussi évidente que « je fume donc il fume ». Il est possible par exemple que nous ne fumions pas mais que nous ayons un autre comportement addictif ou que nous soyons trop sensibles au regard des autres ou tout autre point faible que notre enfant a intégré mais auquel il donne une autre forme en fumant. Je ne dis pas que c’est le cas pour vous, ni que c’est toujours comme ça, et il est certain que les copains du lycées ne sont pas toujours une aide ;-). L’idée, c’est plutôt qu’il ne faut pas trop simplifier les choses, l’imitation des parents par les enfants n’est pas simplement une copie mécanique de leurs actions, elle peut prendre des formes variées et subtiles.

  4. Chapi le 21 Juil 2009 à 22:29 4

    très bon article!! cela rappelle aussi l’idée qu’il faut d’abord commencer à chercher à se transformer soi-même avant de s’intéresser à la transformation des autres!! … dans l’absolu, c’est déjà pas facile, mais pour ses propres enfants, c’est une véritable gageure!!

  5. Della le 22 Juil 2009 à 13:44 5

    Je crois qu’il faut rajouter à cela le fait que, souvent, l’on est deux à élever des enfants… Dans ce cas, même si l’un des deux travaille sur un point précis afin de servir de modèle à ses enfants, il arrive que l’autre parent ne soit pas sur la même longueur d’ondes ou qu’il ne parvienne pas à lutter sur ce défaut en particulier . Cela crée donc une difficulté supplémentaire : Comment accepter que l’autre parent se montre faible devant ses efants alors que soi-même on tente de lutter et qu’on a alors l’impression que tous nos efforts tombent à plat? A l’inverse comment faire en sorte que l’autre parent soit indulgent vis à vis de certains de nos points fabiles que l’on n’arrive pas toujours à surmonter alors même que le conjoint s’efforce de lutter contre. Bref, les enfants sont une formidable source de travail sur soi et une extraordinaire opportunité de travailler sur la qualité de nos relations aux autres.

  6. Shallum le 25 Juil 2009 à 20:20 6

    Je viens de lire cet intéressant article relatif à l’éducation des enfants!
    Mon intervention va se résumer à la dimension spirituelle dans l’éducation de l’enfant car pour moi, le spirituel commande le physique et toute activitité humaine part d’abord du spirituel pour aboutir au physique.
    Ainsi, si les parents sont en quête d’un guide pour l’éducation de leurs enfants, comme l’a dit l’auteur de cet article, les parents se doivent avant tout, d’être les modèles de leurs enfants, sinon, ces derniers se verront ds l’oblgation formelle de s’en trouver dehors ou si vous voulez ds la société. Pour ce faire, je recommande aux parents de mettre en exergue, le spirituel à travers une vie centrée sur le Divin, et inculquer l’obéissance aux lois divines à leurs progénitures. Car les lois de Dieu renferment tout le B.A.BA de la conduite ds la société, de l’âge de l’inconscience à celui du conscient. Et l’avantage à ce niveau est qu’en ce moment on est plus seul à éléver l’enfant mais c’est Dieu qui à travers nos prières quotidiennes donnent une orientation certaine à la vie de nos enfants, nous inspire les attitudes à avoir et nous dictent le modèle à tenir devant nos enfants! Je n’occulterai pas aussi le terme unité que doivent afficher les parents ds leur relation à la maison car que pourrait penser un enfant qui voit ses parents ne s’adressant pas la parole! et c’est triste de voir des parents se crier la dessus devant les enfants ou se battre comme des chiffonniers en mal de sensation!
    A tout point de vue soyons des modèles pour nos enfants mais cela sous la conduite de Dieu à qui nous nous serons totalement soumis et à qui nous aurons confié notre vie de façon entière et totale!
    Shallum à vous tous!

  7. KLR le 22 Août 2009 à 22:42 7

    Merci pour cet article. Je dois dire que l’éducation de l’enfant me parait la chose la plus difficile qui existe. En effet, l’enfant est tellement surprenant et dans l’immédiateté…Même lorsque l’on se prépare à bien agir, à contrôler son comportement, il y a toujours quelque chose d’imprévu venant de sa part qui nous entraîne dans des erreurs. Il faut être très vigilant, rapide, souple, patient, disponible, calme…
    C’est une relation à l’autre qui est très exigente et qui demande un travail constant sur soi. Maintenant, vu que l’on ne peut pas attendre d’être un modèle pour avoir des enfants (car si on attendait, il n’y aurait plus grand monde sur terre !), il faut espérer ne pas faire trop de manquements… J’aurai tendance pour ma part à me fier également à la Providence.

  8. Andreu le 22 Août 2009 à 23:13 8

    Merci pour cet article, où l’on comprend clairement qu’être parent est une grande charge et une grande responsabilité vis-à-vis de l’éducation éthique de nos enfants. Pourtant, le plus souvent on a des enfants bien avant de pouvoir être un modèle. On ne peut malheureusement pas attendre d’être arrivé à un niveau de développement et de maîtrise de soi tels que l’on puisse constituer véritablement un modèle avant de commencer à avoir des enfants. Si je fais cette remarque, c’est qu’il peut y avoir une dose importante d’orgueil à vouloir se montrer irréprochable à ces enfants, et qu’au bout du compte cet orgueil peut agir comme un frein et non comme un moteur. J’ai d’ailleurs pu constater dans certains cas que des personnes très éthiques et au comportement tout à fait enviable avaient des enfants particulièrement turbulents, mal polis, irrespectueux, etc.
    La difficulté est donc souvent d’arriver à faire passer de bons principes en dépit de nos faiblesses et défauts. Bien entendu, il ne s’agit pas d’être complaisant vis-à-vis de nos propres défauts ou manquements. Notre mission éducative n’est elle pas de faire passer ce en quoi nous croyons même si nous ne pouvons prétendre incarné le modèle rêvé. Mon sentiment est que ce qui compte, c’est de faire passer ce en quoi nous croyons vraiment avec le plus de sincérité possible. Pour que ces valeurs auxquelles nous croyons deviennent celle de notre enfant, il me semble que cela passe par l’édification d’un lien de confiance indestructible, une affection profonde qu’un bon coup de gueule ou une tape sur les fesses n’entamera en rien. C’est sur cette base d’affection et de sincérité que l’enfant sera probablement en mesure d’adopter naturellement nos valeurs, et sentira au plus profond de lui-même l’authenticité de ce vers quoi nous tendons même si nous n’en sommes pas encore de brillants représentants.

  9. MH le 23 Août 2009 à 14:51 9

    J’ai tellement apprécié cet article que je l’ai fait lire à mon entourage: ma soeur, ma fille, ma belle-fille…
    Merci aussi à KLR et Andreu: je suis de votre avis…

    J’ai aussi autour de moi deux exemples contraires: une amie (grand-mère de très jeunes petits-enfants) confondant l’amour et le laxisme… et une autre, bien trop autoritaire, tout le temps excédée par ses enfants et les houspillant sans cesse (son mari fait pareil, hélas!!!).

    Il faut choisir ‘le juste milieu’ (!): c’est-à-dire, leur parler calmement, les remettre en place fermement, mais toujours avec l’intention de les éduquer, avec amour, sans casser leur personnalité; pour EUX, pour en faire un Homme ou une Femme dignes de ce nom!

    Je connais des jeunes mères laxistes qui disent que si elles grondent leur enfant il ne va plus les aimer!!!
    Quelle bêtise: C’EST TOUT LE CONTRAIRE! les enfants demandent des guides, sans en être conscients, et nous les gâtons si nous ne sommes pas de bons guides pour eux.

    J’ai élevé mes enfants seule, sans père, et ils sont adultes à présent.
    Je leur ai demandé si je n’avais pas été trop sévère… (j’étais obligée de sévir souvent!) Ils m’ont répondu que j’avais été JUSTE!
    Quelle récompense…
    😉

  10. Luce le 24 Août 2009 à 21:54 10

    Bien d’accord avec vous Andreu,
    C’est une fois que j’ai eu des enfants que j’ai compris l’importance d’être « éduqué » soi-même en pratique et non en théorie. J’ai d’abord culpabilisé énormément en voyant chaque jour, et le temps passant, tous mes défauts et points faibles se refléter chez mes enfants. Comme un miroir. C’était atroce tellement je voulais être « la parfaite petite mère! » avec des enfants parfaits. Hélas! l’imperfection de mes enfants me ramenais toujours à moi-même ou à mon conjoint….
    Aujourd’hui, je pense avoir compris que la meilleure façon de faire est d’accepter ce que nous sommes (en tant que couple). Et pour ma part, ne pas avoir peur de montrer à mes enfants que, oui je suis faible et limitée mais en revanche je me donne du mal pour m’améliorer, pour essayer d’être un humain digne.

    Comme vous Ziba, dès fois, j’ai beaucoup d’angoisse quant à l’influence du milieu, et je me demande comment faire pour que nos enfants soient forts face aux dangers et tentations de ce monde ?

  11. Cogitons le 25 Août 2009 à 21:52 11

    Pour ma part, je m’émerveille de voir chez mes enfants des qualités qui ne sont pas du tout les miennes. La discipline, la volonté, l’obéissance, la délicatesse… Le modèle, c’est plutôt eux; l’aspirant, c’est moi. Ceci-dit, assumer sérieusement son rôle de parent au 21è siècle est probablement le plus gros challenge de notre vie. Surtout que c’est un phénomène tout récent auquel nous, hominidés et hominidettes, ne sommes pas du tout préparés. En l’espace d’un siècle environ, l’enfant, d’une créature ordinaire, relativement bon marché et finalement assez rentable, est devenu pour ses parents, l’épicentre hyper-coûteux d’un univers hyper-compliqué. Là où à 8 ans, ces chères têtes blondes aidaient déjà aux champs ou à la mine et contribuaient activement à faire vivre la famille, elles en ont aujourd’hui 28 et leurs parents épuisés et stressés par la vie paient encore leurs études, leurs loyer, et/ou lavent leur linge, et tout le reste. Seul l’instinct nous fait encore avoir des enfants. Mais dans quelques générations, on aura compris, et la natalité déjà fort écornée dans nos sociétés développées approchera alors de 0. On achètera des robots-enfants pour faire joujou et satisfaire un instinct parental en voie de disparition.
    D’ici là, à mes frères et soeurs parents, je conseille le film « Tanguy » qui, malgré quelques longueurs, est un assez bon exutoire. Il faut bien rire de tout ça et se détendre de temps à autres. Extrait ici:
    http://www.dailymotion.com/video/x4z6b4_tanguy-extrait_shortfilms
    Bon, je suis sans doute hors-sujet.et pas sérieux. Je vais me faire gronder par mes enfants…
    Oui, pour bien éduquer ses enfants il faut être éduqué soi-même. Mais il faut aussi être heureux, suffisamment détendu et surtout, disponible. Et c’est peut-être cela, dans le crazy monde actuel, le plus difficile. Amitiés, comisération, et courage à tous! 😉

  12. MH le 27 Août 2009 à 14:44 12

    @ Luce
    Peut-être qu’il est plus difficile de nos jours d’éduquer des enfants que par le passé… Quand je dis « par le passé », je parle d’il y a seulement 10 ans !
    Tout évolue si vite…

    Mais je m’aperçois que, si le couple de parents est bien uni et que leurs bases, leurs principes, sont authentiques (je parle de leurs valeurs), ce qui compte avant tout est ce qui se passe A LA MAISON : les influences extérieures seront passagères…

    Surtout apprendre L’ESPRIT CRITIQUE à ses enfants, pour qu’ils réfléchissent par eux-mêmes le plus tôt possible ; ne pas se montrer sectaire mais TOLERANT : les enfants verront la différence avec tous ces préjugés extérieurs !

    L’éducation que j’ai donnée à mes enfants a évolué avec leur âge : très jeunes, ils devaient obéir au doigt et à l’œil… et c’est ce qu’ils faisaient ! (ils n’étaient pas très difficiles, mais j’ai commencé très tôt – 3 mois – à leur faire comprendre qui décidait pour eux !)
    Ensuite, il a fallu que j’élargisse les guides, que je donne des explications : (mes parents me disaient « parce que c’est comme ça! » et ça m’horripilait !! alors, je n’ai pas fait comme ça ), et cela a toujours été profitable!

    Bref : pas de difficultés insurmontables… Considérer ses enfants comme des êtres en formation, avec leur propre dignité, leur propre personnalité à faire épanouir…
    Les écouter, bien sûr, mais relativiser suivant leur âge… Je vois des mamans expliquer à leur enfant de 3 ans des choses qu’ils ne peuvent pas comprendre : c’est assez ridicule…

    J’ai lu récemment sur Internet un désaccord entre l’éducation prisée il y a quelques années par Françoise Dolto et un revirement actuel de l’autorité : ces articles sont très intéressants à lire !

    Ne vous angoissez pas : faites de votre mieux, comportez-vous avec amour et dignité… et que vos actes soient en accord avec vos paroles !
    😉

  13. Luce le 29 Août 2009 à 15:55 13

    Merci MH pour vos conseils, ils m’ont réconforté…
    Cogitons: j’aime votre remarque « il faut être heureux,…détendu, et…disponible. Effectivement, je pense que c’est là une clé mais comme vous le dîtes, pas facile à faire dans notre société actuelle….

  14. Zitronade le 15 Sep 2009 à 5:01 14

    Il me semble également que le libre-arbitre de l’enfant, ainsi que sa capacité à intégrer l’éducation donné, jouent également un rôle très important,
    Par exemple, deux enfants soumis à la même éducation, baignant dans le même environnement, ne vont pas forcément réagir de la même manière. L’un peut accepter totalement l’exemple donné, et l’autre le refuser par choix ou par capacité.
    Je me souviens d’un exemple précis où deux enfants, durant leur adolescence, avaient pareillement refusé l’exemple de leurs grands parents, pourtant exemplaires. Avec la maturité, l’un deux avait fini par le comprendre, l’accepter, et voir même le reproduire dans sa vie d’adulte. L’autre avait continué toute sa vie de le refuser.
    Un autre exemple est celui d’un parent qui, lorsqu’il était enfant, était souvent battu par son père. Devenu adulte et père à son tour, il avait choisi de ne jamais lever la main sur ses enfants car se souvenant à quel point cela faisait mal de se faire battre.
    Je crois donc qu’il est important de montrer l’exemple et d’éduquer le mieux possible en fonction de nos propres capacités, mais que le résultat dépend également d’autres facteurs qui nous échappent complètement.

  15. baobab le 27 Mai 2011 à 23:56 15

    @ziba et luce
    Je suis d’accord avec MH. L’influence de la société est certes très présente de nos jours mais le fait d’inculquer des valeurs justes (éthiques à mon sens) à nos jeunes, en les exerçant nous-mêmes, permet de développer chez eux une faculté de discernement du « bien » et du « mal ». Le fait de ne pas fumer, par exemple, implique votre dédain pour la cigarette mais cela doit s’accompagner d’une explication concrète. Il est nécessaire de plus, le plus tôt possible, d’expliquer les effets néfastes de la cigarette (ou de toute autre mode actuelle qui peut nuire) afin de développer le sens critique; la réflexion par lui-même.
    Le conformisme des jeunes s’explique parfois par un manque de personnalité et aussi par une pression trop forte d’un milieu trop perturbé. La solution ne serait-elle pas de préserver nos jeunes de ce milieu trop pollué ?

  16. Ms le 27 Juin 2011 à 11:33 16

    @baobab: Je suis d’accord avec ce que vous dites dans le premier paragraphe de votre commentaire.

    Pour ce qui est de votre interrogation, – « la solution ne serait-elle pas de préserver nos jeunes de ce milieu trop pollué? » – j’ai le sentiment qu’il y a une contradiction dans votre phrase de transition à la question: « le conformisme des jeunes s’explique parfois par un manque de personnalité et aussi par une pression trop forte d’un milieu trop perturbé. »

    On entend par « conformisme », le respect des usages établis. En ce sens, respecter ces usages alors même que l’on se trouve dans une société dite perturbé traduit une forme, même minime, de personnalité car, je pense, que cela sous-entend aller à l’encontre de ce qui se fait, avoir assez de courage et de convictions pour s’affirmer face aux tentations quotidiennes …

    Tout dépend de ce que vous entendez par ces usages, ce conformisme. Si à l’inverse, il s’agit de dire qu’il y a un manque d’affirmation de nos convictions nous amenant à suivre le courant de la société bêtement, alors je suis d’accord et j’en fais même partie !

    En somme, je pense que « ce milieu pollué » est primordial pour le développement de tout individu à partir du moment où elle ou il le considère comme un moyen – et non un but – pour progresser. Pour moi, le fait d’éloigner une personne de ce milieu est une sorte de fuite, une solution de facilité car cette dernière ne lutte pas ou du moins pas comme elle le devrait ou pourrait. C’est justement être confronté à ce milieu qui nous permet de nous préserver en ce sens où on en apprend plus sur nous, on se fortifie, on développe cette fameuse personnalité … Adopter le comportement contraire revient, pour ma part, à fuir tout bonnement. Ce serai dommage.

    D’ailleurs, certes ce milieu est pollué mais c’est à nous d’en faire bonne usage. L’idée n’est pas de rester spectateur de cette pollution: de la subir ou de fuir par une pseudo-préservation. Tout dépend de notre objectif et de l’usage qu’on en fait. Cette apparente pollution, utilisée à bon escient, peut au contraire nous être plus que bénéfique … C’est, de plus, là que réside l’utilité de discerner le « bien » du « mal » dont vous parlez dans la première partie de votre commentaire. Sur le plan théorique, leur distinction est nécessaire mais qu’en est-il de la mise en pratique? Encore une fois, ce serai dommage de s’arrêter en si bon chemin à mon sens !

  17. vieuxbazou le 20 Avr 2012 à 4:27 17

    C’est bien beau tout ca mais il faut être réaliste de dire qu’il y a des parents pourri qui ne savent carrément pas quoi faire lorsque vien le temps de corriger les comportements de leur enfants. Tu es bon ou tu es un pas bon c’est comme ca que cela fonctionne. Et aussi, on donne à nos enfants l’éducation que nous avons nous même reçu!! Arrêter de vous mettre la tête dans le sable. Combien d’homme et femme font des enfants et ne sont mêmes pas capable de s’en occuper.

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