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« Connais-toi toi-même… »

Ostad Elahi nous montre qu’il est vain d’aller chercher ailleurs ce qui réside en soi ! (1)

Extrait 1

La clé de « la connaissance de soi » est de pénétrer en soi-même, et cela consiste à chercher Dieu en soi. Tout homme porte en lui la graine de la connaissance de soi, mais il lui faut apprendre à la cultiver.

Extrait 2

Parvenir à la « connaissance de soi » est un préalable indispensable pour aborder l’étape de la « connaissance de Dieu ». […] Autrement dit, la « connaissance de Dieu » signifie connaître Dieu en soi, et ces deux étapes sont préliminaires à l’étape du parcours du perfectionnement.

Lorsque l’homme réfléchit à son origine, à sa destination et aux raisons pour lesquelles il se trouve dans ce monde, il est à l’étape de la connaissance de soi. La condition sine qua non de la connaissance de soi est de devenir un véritable être humain, c’est-à-dire vouloir pour les autres le bien que nous voulons pour nous-mêmes. La mise en pratique de cette devise mène l’homme au point où toutes les qualités inhérentes à l’humanité émanent d’elles-mêmes de sa personne.

Après la connaissance de soi, l’homme se pose nécessairement la question de savoir d’où il vient et qui l’a créé, et cette question lui fait porter son attention vers le Créateur. Il aborde ainsi l’étape de la connaissance de Dieu. Par le raisonnement, il comprend qu’il n’a pas été créé par lui-même ni par l’un de ses semblables, mais par un créateur qui lui est supérieur. Plus il avance, plus il perçoit clairement qu’on ne peut remonter indéfiniment la chaîne de « qui a créé qui » et que ce créateur est donc nécessairement unique et de toute éternité.

Lorsque l’homme est arrivé à cette conclusion, il se pose la question de savoir où il doit chercher ce Créateur. Il pénètre alors en lui-même et voit que toutes les empreintes qui sont en lui témoignent de son Créateur. Alors c’est en lui-même qu’il peut, dans un état d’unicité, contempler Son reflet et en être extasié.[…]

Donc la clef de la connaissance de soi mène à la connaissance de Dieu et la clef de la connaissance de Dieu met en lumière tout ce qui est nécessaire [au cheminement spirituel] et en montre l’utilité. Ensuite l’homme est « mis sur les rails » et il comprend ce qu’il doit comprendre. Il comprend que la source de la connaissance de soi et la source de la connaissance de Dieu ne sont qu’une et il entre alors dans l’étape du parcours du perfectionnement.

Extrait 3

À l’étape de la connaissance de soi, la perception que l’homme a de lui-même se perfectionne. Il constate d’abord que chaque partie de son corps obéit à des centres nerveux et à la volonté. Puis il prend conscience que la volonté même est sous le contrôle d’une autre entité, l’âme. Il avance encore et comprend que cette âme est le fruit du « souffle divin », et qu’elle n’est rien par elle-même. Lorsqu’il connaît vraiment son âme, l’homme connaît alors Dieu et il parvient au point où il ne voit plus rien d’autre que Lui. Les étapes de ce cheminement sont nombreuses, difficiles, et [le viator(2)] est continuellement mis à l’épreuve sans pour autant qu’il s’en rende forcément compte.


(1) Les trois extraits qui suivent sont tirés de Paroles de vérités.

(2) Viator : celui qui parcourt la Voie qui mène vers Dieu.


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25 commentaires

  1. Arthur le 02 Sep 2010 à 1:59 1

    C’est toujours un plaisir d’avoir accès à des traductions des livres de Paroles de vérités. Ces ouvrages sont remplies de perles d’enseignement, merci donc aux traducteurs!

  2. nanou le 02 Sep 2010 à 17:21 2

    Merci Mina pour cette traduction. Il ressort de ces extraits un lien très fort entre connaissance de soi et le simple fait de devenir plus humain, plus éthique. Si je comprends bien, on se connait mieux en se rendant meilleur ?

  3. KLR le 03 Sep 2010 à 4:31 3

    « La condition sine qua non de la connaissance de soi est de devenir un véritable être humain, c’est-à-dire vouloir pour les autres le bien que nous voulons pour nous-mêmes. La mise en pratique de cette devise mène l’homme au point où toutes les qualités inhérentes à l’humanité émanent d’elles-mêmes de sa personne. »
    On comprend d’après cela à quel point cette règle d’or, dont il a déjà été question dans l’un des articles du site, est profonde et essentielle, puisqu’elle nous mène aux qualités de l’être humain véritable.
    je me suis fait cette réflexion: souvent je m’arrête au niveau « hygiénique » de cette devise. C’est-à-dire une devise qui me permet de vivre en bonne intelligence avec mes semblables.
    Ou alors je l’utilise comme un baume pour penser mes blessures, lorsque je suis en proie à la jalousie, à la colère…
    Mais il est clair qu’en allant plus en profondeur, en la pratiquant à d’autres niveaux et surtout en l’appliquant avec régularité dans toute situation, on accède au must…
    je suis frappée par l’enchaînement simple mais en même temps incroyablement révolutionnaire (si on y réfléchit) qui est établit dans cette parole. On peut presque faire ce raccourci : pour se connaître, il faut se comporter en bien vis-à-vis des autres. A méditer…

  4. Peerl le 03 Sep 2010 à 4:49 4

    Tout d’abord merci de nous donner accès à des extraits de Paroles de vérités, on en redemande!
    @nanou: On se connaît mieux en se rendant meilleur oui, mais l’inverse doit également être valable. Mieux se connaître nous incite à nous rendre encore meilleur.

  5. chat31 le 03 Sep 2010 à 13:50 5

    Devenir quelqu’un de lumineux pour « mettre en lumière » notre raison d’être et l’existence du divin me semble en effet une idée assez ‘révolutionnaire’… Qu’il serait bénéfique à tous les hommes, qu’ils soient à la base croyants ou non, de savoir qu’il leur « suffirait » de travailler sur eux-mêmes, de faire un réel effort pour développer en eux toutes les qualités véritablement humaines, et en particulier l’altruisme, pour comprendre de telles vérités!
    C’est une idée non seulement très concrète, mais d’autant plus forte qu’elle démontre bien que la réponse à toutes nos questions existentielles ne se trouvent nulle par ailleurs qu’en nous-mêmes. Cela montre bien que rien, absolument rien ne s’obtient sans effort, pas même la connaissance de Dieu, auxquels beaucoup voudraient objecter « si Dieu existe, il n’a qu’à se montrer »..

    Des Paroles riches et enrichissantes, qui mettent en valeur l’originalité de la pensée d’Ostad Elahi; merci pour la traduction.

    @KLR: quelle est, à votre avis, une manière optimale d’appliquer cette devise pour passer du stade que vous appelez « hygiénique » au stade de travail plus approfondi (si vous avez des conseils pratiques)? Parce que je pense que beaucoup de personnes, et c’est mon cas, sont à cette étape où l’on accepte la théorie, mais où la pratique est moins évidente..

  6. Saule le 03 Sep 2010 à 22:20 6

    La question s’adresse à KLR, mais j’ai voulu apporter mon grain de sel. 🙂
    Pour passer du stade superficiel au stade approfondi, on pourrait commencer par notre entourage proche, en essayant de leur faire plaisir, les rendre heureux par de petits actes au quotidien, dans la mesure du possible et du raisonnable.
    Etre souriant, affectueux, disponible, les appeler pour prendre des nouvelles, les écouter sans les juger, être un appui pour eux quand les choses ne vont pas bien, faire attention à eux et se soucier de leur sort sincèrement, et consacrer du temps à cela tous les jours.
    Je pense qu’il faut commencer par de petits actes, et avec notre entourage proche, et élargir peu à peu le champ d’application, vers des connaissances, collègues, etc. Parfois, cela peut être aussi simple que de penser à souhaiter bon anniversaire à quelqu’un. Cela peut sembler bête et simpliste, mais je pense qu’il faut commencer par de petites choses pour aller progressivement vers des actes qui demandent plus d’effort. Il faut aussi apprendre à gérer l’ingratitude et le manque de reconnaissance, en se rappelant pourquoi on fait toutes ces choses. Notre objectif n’est pas d’avoir des remerciements, briller en société, etc. Même si la pratique de la règle d’or nous apporte in fine l’amour et le respect de notre prochain, et le bonheur que qui suit tout acte altruiste.

  7. Joseph Locanda le 03 Sep 2010 à 22:40 7

    Une idée pour comprendre cette règle de vie : comme nous avons des exigences pour nous a priori qui sont bénéfiques (on se veut rarement du mal!), essayons de les retourner pour les autres. Ce que nous voulons pour nous, exigeons le de notre part pour les autres. J’aime que l’on me fasse des sourires, je fais donc des sourires aux autres. J’aime que les autres me respecte, je respecte les autres. on pourrait dresser une liste de tous ce que l’on trouve de bien pour nous et de faire le parallèle de ce que l’on fait aux autres sur les mêmes points et de tenter de l’appliquer pour les autres. On verrait tout de suite que nous avons des exigences de bien pour nous que nous n’appliquons pas pour les autres. Cet exercice peut être un début pour mieux connaître ce qui est bien pour nous, ce que nous appliquons pour les autres et de travailler pour développer la concomitance des deux.

  8. mike le 03 Sep 2010 à 23:10 8

    la plupart des gens qui ne veulent plus faire l’effort de croire en Dieu répondent effectivement avec un certain litemotiv ‘que si Dieu existe il n’a qu’à se monter’, il rappelle la misère du monde, la condition humaine, les évènements naturels qui tuent des milliers de personnes… ils veulent un Dieu qui servent leurs passions, leurs désirs, qui les protège du mal, mais ils ne font aucun effort pour aller vers lui… et effectivement pour Le comprendre ou sentir Sa présence, il nous en a donné les moyens comme l’expliquent ces extraits, en reconnaissant cette part de Lui qui est en nous et dans les autres…
    je pense que la manière optimale d’y parvenir repose entre autres sur ces maximes d’Ostad Elahi qui donnent une ligne de conduite pour la vie si on se les répètent et qu’on les approndit dans leur mise en pratique en assimilant chaque mot, elles sont comme des spots lumineux qui éclairent les 3 axes fondamentaux de l’éthique :  » que sont la piété, l’altruisme et l’amour pour Dieu si ce n’est servir la société dans la mesure du possible »,  » la meilleure des prières est d’avoir ‘l’attention’ tournée vers Lui », « il faut prendre l’habitude de lutter contre nos défauts, jusqu’à ce que cela devienne une seconde nature » tout en sachant que « ne désepérez pas de la Clémence divine, c’est peut-être là l’un des plus grands pêchés » et que  » la clé qui ouvre l’accès à tous les niveaux de la spiritualité, c’est la volonté »… tout un programme mais c’est dit, c’est écrit, à nous de faire l’effort…

  9. KLR le 04 Sep 2010 à 12:01 9

    @chat31 : Il me semble dans un premier temps qu’il ne faut pas donner une connotation négative au fait de pratiquer la règle d’or au stade hygiénique, car c’est je crois un passage obligé.
    j’ai pu remarquer que de temps en temps, on obtient comme un « état de grâce » et l’on ressent que notre altruisme est réel et profond. Ces moments là sont comme un cadeau, et le reste du temps, cette devise reste un effort, car notre soi impérieux n’apprécie pas la démarche !
    Mais c’est sans doute à force d’efforts répétés dans ce domaine, que les moments de réel altruisme sont plus fréquents.
    je crois aussi qu’il y a une autre piste: c’est l’intention.
    Dans le stade « hygiénique », j’entendais le fait que c’était une pratique « matérialiste » dans le sens du mieux vivre (avoir la tranquillité…). Mais j’ai pu remarquer que lorsque l’on se fixe de pratiquer cette règle dans l’intention de se rapprocher du divin, l’effet n’est pas le même, et c’est à ce moment là que « les moments de grâce » nous sont accordés.

    Après cela je rejoints @Saule. Il y a des tas de petits actes à faire, à commencer par notre entourage. J’ai remarqué que lorsque l’on sait vraiment reconnaître le besoin chez l’autre, et que l’on y répond au bon moment, on bénéficie en retour d’une chaleur particulière qui nous motive.
    je me souviens de m’être trouver avec une collègue en déplacement pendant une dizaine de jour. Celle-ci était enceinte, et au milieu du séjour, elle a apprit que son bébé pouvait avoir une malformation grave. Elle était totalement angoissée et déprimée, et j’étais juste là dans sa chambre d’hôtel a essayé de la rassurer très maladroitement… Mais, elle s’en souviens encore.

  10. nanou le 04 Sep 2010 à 16:23 10

    @Peerl : oui, je vois bien en quoi se connaître aide à se rendre meilleur. Ce que j’ai plus de mal à saisir, c’est en quoi se rendre meilleur aide à se connaître mieux. Par exemple, en quoi être plus altruiste m’aide à me connaitre.
    Dans les exemples que beaucoup donne ici j’ai l’impression qu’à force de se forcer à être serviable avec son entourage, on risque au contraire de se duper soi-même sur ce qu’on est vraiment, de ne pas être authentique.

  11. mike le 05 Sep 2010 à 18:11 11

    @nanou ; il y a beaucoup de raisons ; entre autre, dans la confrontation avec les autres, en les fréquentant dans le cadre de l’altruisme, permet de rencontrer de mutitudes situations qui mettront en lumière nous propres défauts et donc augmenteront la connaissance que l’on a de nous même et permettront de réajuster notre comportement (vers un perfectionnement de l’acte atruiste, sincère, dévoué, détaché sans rien attendre en retour, etc;
    de plus, c’est physique, à plusieurs niveaux, la réaction directe de faire le bien est, en général, un retour positif ; (ex très simple, vous dites bonjour à une personne âgée un peu seule, vous recevez nomalement un bonjour en retout), puis à un niveau plus profond, avoir cette approche positive envers les autres est un effort qui nous permet de dépasser notre nature qui a tendance à vouloir tout pour soi; puis, lorsqu’on touche le coeur de quelqu’un par notre bienfaisance, on ouvrent des canaux psychiques, spirituels de la personne qu’on aide, (puisque chacun à une relation directe avec son créateur) (ex de la personne âgée qui pensera ‘oh il est bien poli ce garçon, cela existe encore de nos jours, que Dieu le bénisse!), on bénéficie en retour de cet effet positif sur l’autre personne qui nous motive à continuer la lutte contre les excès de notre nature humaine, donc cela éveille progressivement nos sens spirituels, augmente notre champ perceptionnel et celui de la personne aussi, si elle manifeste de la gratitude en retour… c’est donc pleinement humaniste, on s’améliore et on aide l’autre à s’améliorer… Il y a surement plein d’autres bonnes raisons mais pour le moment je pense à cela.

  12. Saule le 05 Sep 2010 à 22:57 12

    D’accord avec Mike. Mais également, se rendre meilleur = maîtriser ses défauts ou points faibles, ce qui signifie ressembler de plus en plus au Créateur (donc aussi commencer à mieux Le connaître à travers soi).
    En se rendant meilleur, on transforme ses défauts ou points faibles en vertus ou points lumineux qui éclairent notre inconscient, ce qui nous permet progressivement d’y voir un peu plus clair.
    Il ne s’agit pas de se forcer à être serviable avec son entourage au point de se dénaturer, mais de développer en soi toutes les qualités divines (vaste programme!) pour espérer un jour Lui ressembler. Si Dieu est clément, affectueux, généreux, bon et doux, et si je veux Lui ressembler, je dois essayer de développer les mêmes qualités en moi. D’ailleurs, il ne s’agit pas non plus de se dénaturer, puisque notre véritable nature est en accord avec ces qualités divines. C’est notre amnésie et l’éffet du milieu qui nous font oublier qui nous sommes au fond.

  13. MPG le 06 Sep 2010 à 11:11 13

    Je ne sais pas vraiment ce que cela fait sur les autres d’essayer d’être meilleure, sinon d’être en accord avec ma conscience, mais je sais pourquoi de ne pas essayer d’y être est néfaste en voyant, lorsque j’en ai conscience ,les répercussions négatives que cela entraîne.C’est peut-être cela qui me motive à essayer d’être meilleure

  14. nanou le 06 Sep 2010 à 11:18 14

    @Saule: « en se rendant meilleur, on transforme ses défauts….en vertus ou points lumineux ». Justement, c’est ce point que je ne comprends pas. En quoi une vertu éclaire-t-elle mon inconscient ? inconscient, qui, au passage, étant ce dont je n’ai pas conscience, que m’importe qu’il soit dans la lumière et l’obscurité.

    @Mike : « Dans la confrontation avec les autres, en les fréquentant dans le cadre de l’altruisme, permet de rencontrer de multiples situations qui mettront en lumière nous propres défauts et donc augmenteront la connaissance que l’on a de nous même » : mais je peux aussi faire m’évaluer en me confrontant aux autres dans le cadre de la méchanceté ???? Et là encore, en quoi le fait de travailler sur mes défauts m’aide-t-il à développer « mes sens spirituels » ?

    Bref, mon problème reste entier 🙂

  15. Cogitons le 06 Sep 2010 à 15:06 15

    Bonnes questions, Nanou.
    J’y ajouterais autre chose: dire mieux « se » connaître semble indiquer qu’il y a un « je », tapi dans l’ombre (de l’inconscient ou d’ailleurs) à découvrir. Or, dans ma petite expérience, le « je » est un processus changeant. On croit le découvrir, et pffff (ou psshhht, selon qu’ « il » est anglophone ou francophone)…. « il » a déjà changé (s’ « il » existe vraiment en tant qu’entité, d’ailleurs). Par exemple, de l’enfant généreux à l’adolescent devenu égoïste, qui est le vrai « je »? Du « je » de bonne humeur ce matin, et du « je » grognon d’hier, quel est le vrai? Par ailleurs, l’inconscient est hors de portée du conscient pour des raisons anatomiques (cf histoire évolutionaire, structure et fonctions du cerveau).
    Comme souvent, me semble-t-il, le langage spirituel se heurte aux complexités du matériel et les analogies trouvent leurs limites.
    « Deviens divin et tu connaîtras Dieu » me semble plus clair. Quoi que, si je perds ma méchanceté, et que Dieu contient tous les contraires, j’aurais aussi perdu une part de divinité…
    « Soyez parfaits, comme votre père céleste est parfait », version Chrétienne de « développer en soi les vertus divines ». Devenir ce que nous avons le potentiel de devenir dans le meilleur des cas. Devenir divin pour connaître Dieu en soi. Ça, je peux à peu près comprendre. Mais je me vois très mal y arriver dans les quelques années qu’il me reste à vivre (n’est-ce pas que le temps passe vite?). Donc, développer en soi les « vertus » autant qu’on le peut. Devenir un peu moins égoïste, un peu moins colérique, un peu plus courageux, etc… OK, je peux essayer. Se conformer un peu plus à « Dieu ». C’est déjà beaucoup. Le reste, je comprendrais après (s’il y a quelque chose à comprendre). L’Homme est tellement limités (y-compris sur le plan anatomique)! Attendre de lui qu’il devienne divin dans ces conditions reviendrait à attendre d’un nourrisson, que dis-je, d’un foetus, qu’il réussisse le concours d’entrée à médecine. Tout à fait injuste et disproportionné. Dieu serait-Il injuste?
    Développer les sens spirituels, connaître son inconscient etc, me paraît théorique et hors de portée. Mais peut-être quelqu’un ici en a-t-il (ou elle) fait l’expérience concrète…

  16. danielle le 06 Sep 2010 à 19:14 16

    Nanou

    Si l’on aborde la pratique spirituelle comme une expérimentation, on observe les effets et les changements en soi.
    Par exemple, une amie me raconte la difficulté qu’elle rencontre au travail, elle me fait confiance pour que l’on y réfléchisse et qu’elle puisse dénouer cette situation.
    Pour lui répondre je dois mettre en pratique les points suivants, le désintéressement matériel, la discrétion, le tact, l’humilité (Cf L’altruisme Entretien B Elahi). Or, dans le premier temps de l’écoute, ce qui me vient spontanément c’est la colère contre son chef et certains de ses collègues qui ne respectent pas son travail, bref des émotions qui s’ajoutent aux siennes et qui ne sont pas constructives, de plus, je jugue des gens que je connais pas.
    C’est alors que mon intention va me permettre de contrôler ces émotions pulsions, et par la réflexion de trouver les points et les actes positifs qui pourront l’aider à gérer cette situation.
    Durant cet échange, j’ai pris conscience d’un aspect de ma personnalité, la colère et la volonté de revanche, mais en transformant ces états en parole et projection constructives, nous avons construit en nous quelque chose de positif. L’acte positif entraine un acte positif, ce qui met en place un bon processus.

  17. MPG le 06 Sep 2010 à 20:13 17

    « Vouloir pour les autres le bien que nous voulons pour nous-même »
    Je me suis rendue compte il n’y a pas longtemps , que j’accordais beaucoup d’importance à souhaiter le bien aux autres , mais que je ne m’autorisais pas vraiment à me le souhaiter.
    Après avoir pris conscience à travers les choix que je faisais d’un manque d’amour vis à vis de moi-même, je m’entraînais à faire l’exercice intérieur , de me souhaiter tout le bien que je pouvais souhaiter aux autres. Tout à coup, la vie m’apparut radieuse, l’horizon s’ouvrait, mon moral remontait;le bien pour moi était de l’ordre du possible puisque je le croyais possible pour les autres.
    Après cette première constatation libératrice;libératrice parce
    que de croire pour soi-même à de bonnes choses, me positionne dans une attitude positive face à ma vie, même si je ne sais rien de ce qui peut m’arriver, mais de se souhaiter le bien c’est aussi s’aimer et se faire du bien au moral.
    Après l’allégresse, une phrase me revenait en tête:
    « pour aimer les autres il faut s’aimer soi-même »
    Si je ne m’aimais pas , le bien que je souhaitais aux autres était amoindri,
    limité malgré moi !
    Depuis que je pense le bien aussi pour moi, j’ai l’impression que lorsque je le souhaite aux autres, c’est plus profond, plus ressenti. De plus je pense avoir plus de discernement en me respectant plus dans mes choix et cela me redonne plus d’espoir.

  18. nanou le 06 Sep 2010 à 22:33 18

    @danielle : ton expérience est intéressante, car elle montre qu’on a une meilleure vue de la réalité quand on est dans la maîtrise de ses pulsions; de la réalité extérieure mais également de notre propre réalité.

    @Cogitons : « Développer les sens spirituels, connaître son inconscient etc, me paraît théorique et hors de portée ». Je partage ton pessimisme ou réalisme, c’est selon; il est si difficile de se changer soi-même.

    D’ailleurs, je ne comprends pas bien cette notion de « développer ses sens spirituels ». dit ainsi on a l’impression qu’on développerait des super-pouvoirs qui nous donneraient accès à une dimension invisible. Wouah ! en fait, je comprends mieux si on entend pas là le fait de saisir plus clairement la réalité qui nous entoure. je ne sais pas si c’est un exemple, mais il me semble que l’un des micro effets du « travail sur soi » est une saisie plus directe de la réalité de certaines situations, comme si on voyait mieux. On voit la même chose et pourtant on accède à d’autres couches, plus profondes et réelles, de ce qui est donné à notre perception.

  19. Saule le 07 Sep 2010 à 0:02 19

    Mais la quasi-totalité de notre moi total se trouve dans l’inconscient. Comment se connaître totalement sans sortir son moi de l’inconscient? Sans avoir accès à la totalité de son champ perceptionnel?

    En temps normal, on ne voit de son soi que le bout de l’iceberg, on est totalement amnésique et on ne sait ni qui on est, ni d’où on vient, on ne se connaît pas, on a besoin de la confrontation des contraires pour commencer à se connaître. On pourrait le faire dans le cadre de la méchanceté (d’ailleurs on le fait souvent, quand le soi impérieux prend le dessus), et cela nous apprendrait certaines choses sur nous, mais la conscience morale tirerait la sonnette d’alarme, on ne serait pas heureux, cela n’étancherait pas notre soif, on resterait tout aussi perdu. Même avec une conscience blâmante HS, on n’aurait pas l’état de grâce qu’on aurait après une BA, grâce à la conscience certifiante.
    La lutte contre ses défauts permet de réduire l’influence du soi-impérieux dans notre organisme, renforçant ainsi la part célesteou divine. Cela nous rapproche de qui nous sommes essentiellement. On commence à retrouver sa véritable identité.

  20. Cogitons le 07 Sep 2010 à 11:20 20

    En analysant le texte, il est difficile de comprendre la séquence des évènements.
    « Après la connaissance de soi, l’homme se pose nécessairement la question de savoir d’où il vient et qui l’a créé, et cette question lui fait porter son attention vers le Créateur »…
    Donc, il faudrait d’abord se connaître avant de se préoccuper de « Dieu »?
    Cette phrase semble, de plus, contredire une phrase précédente:
    « La clé de “la connaissance de soi” est de pénétrer en soi-même, et cela consiste à chercher Dieu en soi. »
    Comment chercher Dieu en soi pour se connaître, si l’on ne peut chercher Dieu qu’une fois qu’on se connaît soi-même?
    Ou encore:
    « Parvenir à la « connaissance de soi » est un préalable indispensable pour aborder l’étape de la « connaissance de Dieu ». […] Autrement dit, la « connaissance de Dieu » signifie connaître Dieu en soi, et ces deux étapes sont préliminaires à l’étape du parcours du perfectionnement. »
    semble contredire:
    « Lorsqu’il connaît vraiment son âme, l’homme connaît alors Dieu et il parvient au point où il ne voit plus rien d’autre que Lui. »
    Dans un cas, se connaître et connaître Dieu sont des préalables au « parcours du perfectionnement », dans l’autre, ils en sont l’aboutissement.
    Bref, tout ceci ne change rien dans la pratique, « se connaître et connaître Dieu » me semble tellement hors de portée, mais la juxtaposition de ces citations et leurs apparentes contradictions donnent un cadre théorique confus.

  21. Joseph Locanda le 08 Sep 2010 à 22:56 21

    « Nous », « moi » cela signifie « Je » donc mon âme ; « je » est mon âme. Mon âme est issue de l’expire divin. En me connaissant, donc en connaissant mon âme, je suis confronté au Divin qui est en moi. Cela paraît logique. Ce qui me pose plus de questions, c’est connaître. Voilà un verbe bien usuel dont la signification est trouble. Je suis perplexe sur les modalités de la connaissance. Comment connaître ? Que signifie connaître ? Peut-on vraiment se connaître puisque l’essentiel est dans l’inconscient ? Savoir ce qui déclenche en moi la colère, la jalousie, la médisance me semble une étape primaire de la connaissance de soi. Il y a des gens qui passe leur vie sans se connaître et qui vivent en apparence très bien. J’ai l’impression que plus j’essaie de me connaître et plus je le vis mal, car la connaissance dérange. La vérité de soi n’est pas toujours belle à voir. Alors pourquoi chercher à se connaître ? Pour progresser en faisant des efforts pour lutter contre nos défauts, nos pulsions… Trouver Dieu en nous est un défi logique mais dont la réalisation est un parcours au long cours!

  22. loulou le 10 Sep 2010 à 19:46 22

    @Joseph Locanda : oui, il n’est pas toujours agréable de devoir faire face à certaines de nos pulsions. Surtout quand il s’agit de pulsions mesquines qui dérangent l’image que l’on aime donner de soi à soi-même pour commencer et aux autres ensuite. En même temps, passé le premier moment désagréable, on peut y trouver un certain plaisir. On met le doigt sur la vérité de l’un de nos comportements, donc on se comprend mieux, on arrête d’accabler les autres de maux dont on est soi-même la cause.

  23. aldar le 13 Sep 2010 à 0:30 23

    @Cogitons Des différentes citations que vous indiquez, je retire l’idée qu’on ne peut aborder la « connaissance » de Dieu avant de s’être « connu ». Je pense qu’en tournant les choses négativement l’idée est plus claire ; j’ai du mal à comprendre où se situe la contradiction. Tant qu’on n’a pas mené une recherche approfondie sur soi, tout ce que l’on peut comprendre de « Dieu » ce ne sont que des idées vagues et abstraites. Pourquoi ? Parce que l’on vit dans le brouillard nébuleux et chaotique de nos affects, pulsions et émotions. Comment, dans ces conditions, y voir plus loin que le bout de son nez ? Et par extension comment voir Dieu ?

    Ca ne veut pas dire qu’il n’y a aucun intérêt à se poser la question du divin, mais cela pointe la limite de ce que l’on peut en connaître. Tant qu’on n’a pas connu et lutté de manière acharné contre son soi impérieux, tout ce que l’on pourra croire connaître de Dieu a des chances d’êtres un ramassis de perceptions fumeuses… (ce qui veut dire que c’est notre compréhension de cette notion de Dieu qui est fumeuse, pas la notion elle-même ; ce qui ne veut pas non plus dire que cette perception fumeuse soit inutile : on fait avec ce qu’on a et peut-être que l’illusion a parfois son utilité).

    Je trouve l’idée lumineuse et elle nous remet à notre place et nous invite à beaucoup d’humilité sur ce que nous pensons « connaître » ou « savoir ».

    L’autre point qui me semble intéressant c’est l’idée que la connaissance correspond à un long cheminement intérieur. La « connaissance » de Dieu ne s’acquiert pas en lisant un livre ni même en méditant, mais en pratiquant concrètement l’éthique : « La condition sine qua non de la connaissance de soi est de devenir un véritable être humain, c’est-à-dire vouloir pour les autres le bien que nous voulons pour nous-mêmes. »

    Cette idée que l’éthique mène à la connaissance et même à la connaissance suprême (puisqu’il s’agit de connaître Dieu), et réciproquement que toute connaissance qui se situerait en dehors d’un chemin éthique n’est qu’une coquille vide, est ce qui distingue la démarche d’Ostad Elahi d’une démarche de développement personnel.

  24. sarah raza le 07 Fév 2011 à 4:01 24

    Merci beaucoup pour cette traduction, et pour toutes les traductions d’ailleurs.

  25. mike le 11 Fév 2011 à 1:51 25

    @ nanou : c’est vrai que l’on peut aborder les autres par la méchanceté mais cela mène où? cela nous entraîne dans un cercle infernal de ripostes et de disputes qui ne feront qu’augmenter mon égocentrisme et qui stimulera en l’autre qu’un retour dans le même registre de méchanceté pour la plupart du temps et jusqu’où aller dans cette spirale? l’anéantissement de l’autre que se défend de votre méchanceté?, c’est sûr que cela peut faire partie d’expériences qui nous renseignent jusqu’à quel point l’homme est pire qu’un animal quand il laisse libre cours à ce genre de comportement. Si l’on prend comme postulat de départ que pour mieux se connaître il faut devenir un être humain véritable, il faudra donc s’engager dans la lutte contre nos défauts puisqu’ils nous empêchent le plus souvent d’aller positivement vers l’autre et lui venir en aide; tout l’enjeu est dans le choix des postulats, personne nous oblige de choisir l’un où l’autre, comme personne ne nous oblige matériellement parlant de réussir ou non sa vie? ce sont des choix personnels, un engagement pour une idée, un objectif ou même une hypothèse de départ que l’on comprend par les effets de la pratique seulement plus tard.

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