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Le but de notre existence : conférence de Bahram Elahi – extrait 2

Ostad Elahi définissait son enseignement comme une nouvelle médecine de l’âme : une médecine adaptée à la nature réelle de l’homme, conforme à la causalité qui règle sa vie spirituelle comme sa vie matérielle. La spiritualité qu’il pratiquait était la spiritualité naturelle ; il concevait le perfectionnement spirituel à l’image d’un cycle d’études.

Dans une conférence prononcée en Sorbonne en mars 2011 et dont nous donnons ici quelques extraits, Bahram Elahi revient sur ces différents aspects de la pensée de son père. Il les reformule de façon simple et directe en dégageant, à chaque fois, les questions fondamentales qu’ils recouvrent, et ce qui les justifie d’un point de vue rationnel.

Pour commencer, qui sommes-nous ? Quel est réellement ce moi auquel nous nous identifions ? Et qu’est-ce qui nous empêche, concrètement, de nous connecter à lui ? C’est le thème de l’âme et de la lutte contre le soi impérieux. Ensuite, pourquoi sommes-nous ici, quelle est la signification de la vie terrestre ? C’est le thème du développement spirituel comme processus cognitif, perfectionnement de la « raison saine ».

Au fil de la discussion se dessine une définition originale de la spiritualité. Se précise également la place qu’y tient la connexion au divin, ou encore la foi et les émotions.

À (re)découvrir :

L'ame et le moi conscient Extrait n°1 – L’âme et le moi conscient

Pour commencer, qui sommes-nous ? Quel est réellement ce moi auquel nous nous identifions ? Et qu’est-ce qui nous empêche, concrètement, de nous connecter à lui ? C’est le thème de l’âme et de la lutte contre le soi impérieux. [lire la suite]

La raison saine Extrait n°3 – La raison saine

Nous sommes semblables à des écoliers : notre existence terrestre doit être mise à profit pour passer les « certificats d’étude primaire et secondaire » qui nous permettront de parcourir les étapes supérieures de notre perfectionnement. [lire la suite]

Quelques principes fondamentaux Extrait n°4 – Quelques principes fondamentaux

Suffit-il d’avoir la foi et de prendre connaissance des principes fondamentaux de la spiritualité pour assurer son avenir spirituel ? C’est la question qu’aborde Bahram Elahi dans l’extrait qui suit. [lire la suite]


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21 commentaires

  1. mike le 22 Oct 2011 à 2:05 1

    « quand on a obtenu notre avancement de la raison saine, il y a des émotions qui se dégagent de la connaissance qu’aucune autre émotion ne peut remplacer »; on le ressent déjà dans les études matérielles quand on a fait un effort prolongé pour obtenir quelque chose et que la compréhension arrive, réussite ou pas, on ressent le réconfort après l’effort, un sentiment mérité de quelqu’un qui a l’impression d’avoir fait son devoir et que le résultat n’est plus entre ses mains, ce réconfort de se dire qu’on ne regrettera rien parce qu’on a fait le maximum.

  2. SB le 22 Oct 2011 à 14:41 2

    @mike : je pense souvent à cette notion du regret et des efforts dont parle M. Elahi. Lorsque je vois déjà la sensation que peut provoquer un regret dans le domaine matériel, cette sensation soudaine d’isolement, ou d’être passé à côté de quelque chose ou d’avoir fait ne serait-ce qu’un seul acte ou dit une parole qui a tout fait dégringoler, lorsque je ressens cet état horrible d’amertume et d’impuissance, impuissance à rattraper les choses, impuissance de ne pouvoir revenir en arrière, impuissance devant le « trop tard », je me dis que dans le domaine spirituel, cette sensation doit être encore décuplée, et je n’ose alors imaginer ce que l’âme dans ces moments là peut vivre. Il y a souvent des cas rattrapables ceci dit dans le domaine matériel; mais comment est notre âme lorsqu’elle se retrouve devant sa propre indignité, simplement par manque d’efforts ou négligence ? Cette notion de « trop tard », existe t elle en spiritualité ? quelles en sont les conséquences ? elles peuvent être petites ou énormes dans le domaine matériel, suivant la situation et suivant la personne. Mais qu’en est-il de notre âme, que lui restera t-il, si elle se rend compte à quel point elle est passée à côté de belles occasions lui permettant d’atteindre un niveau de compréhension réelle et de perfectionnement de sa nature ?

  3. mike le 22 Oct 2011 à 17:30 3

    @SB; vous avez raison je pense aussi que l’âme est nettement plus sensible à ce genre de situation mais votre propos me fait penser à plusieurs choses:
    – à vous lire, on pourrait tout de suite se jeter du haut d’un immeuble parce qu’à ce moment là 90% voire 99% des êtres humains sont dans cette situations d’hypo conscience d’eux même. Or, si l’on s’en réfère aux principales traditions, le Dieu qui nous a créés est juste, mais surtout clément, Il est Éducateur et veut notre bien. C’est mal le connaître que de désespérer de Sa Clémence.
    – Je pense effectivement que tous nos malaises et mal-êtres viennent probablement de nos dysfonctionnements psychospirituels dont on est plus ou moins conscients, qu’il faut analyser et contre lesquels il faudra lutter et il faut être conscient de cela, mais à mon avis se répéter à longueur de journée ce que vous dites plus haut risque de nous démotiver et de nous faire entrer dans le cercle vicieux du cancre plaignant et non dans le cercle vertueux de l’étudiant sérieux
    – les situations que vous évoquez sont probablement autant d’épreuves que l’on met sur notre chemin pour justement progresser
    – tout est dans l’intention et je me suis personnellement toujours mis dans cet état de chercher le contentement divin, donc si j’ai manqué quelque chose c’est que mon état de conscience ne me permettait pas de capter à ce moment là la belle occasion dont vous parlez; comment voulez vous faire comprendre à un enfant de 5ème l’état d’esprit d’un étudiant à l’université?

  4. radegonde le 22 Oct 2011 à 22:30 4

    @ SB
    j’en frémis d’avance d’arriver dans l’autre monde en ayant perdu du temps ici, temps qui me parait pourtant si long sur terre

  5. marie le 23 Oct 2011 à 16:47 5

    « Chaque créature (…) n’est bien que dans son milieu naturel »: cette phrase, rapportée aux propos antérieurs de B.Elahi, me semble nous offrir un signe et un test d’analyse sur notre vie: est-ce que je me sens bien dans cette vie terrestre? Si oui, qu’est ce qui fait que je trouve ma vie agréable, intéressante, plaisante,…Après une réflexion sincère, si je n’ai en tête que des plaisirs matériels, repas, sorties,… pour eux-même, et non pour les occasions de travail spirituel qu’ils offrent, ne faut-il pas m’inquiéter, sachant que mon milieu d’origine, naturel, n’est pas ce monde terrestre?
    Un test, comme une petite prise de sang, pour vérifier régulièrement que mon souci principal est celui de mes études spirituelles et non la jouissance des biens de ce monde.

  6. SB le 23 Oct 2011 à 20:37 6

    @mike : merci mike de ces conseils très encourageants , vous avez tout à fait raison !! Ce qui ne nous empêche pas de ressentir ce frémissement dont parle @radegonde; ce frémissement pouvant être un petit symptôme finalement qu’on a pris conscience de quelque chose d’important, celui de ne pas perdre trop de temps et d’être vigilent

  7. Ziba le 30 Oct 2011 à 8:14 7

    J’ai vraiment pitié pour l’être humain parcequ’il est à armes complètement inégales.

    D’un côté il est attendu de vaincre des puissances internes extrement fortes qui ne peuvent être vaincues qu’avec l’aide divine, de l’autre coté il est rendu amnésique et ne se souvient pas de qui il est lui-même réellement.

    En plus son temps est compté.

    Je n’ai pas de doute dans la clémence divine mais il m’arrive souvent de lui demander pourquoi tu m’as créée bon Dieu, c’est trop difficile ce que tu attends de moi, j’etais plus peinard dans le néant.

  8. A. le 30 Oct 2011 à 19:30 8

    « quand on a obtenu notre avancement de la raison saine, il y a des émotions qui se dégagent de la connaissance qu’aucune autre émotion ne peut remplacer ».

    Au tout premier abord cette phrase étonne car il est rare d’associer les deux mots « connaissance » et « émotion ». Pourtant, en y réfléchissant bien, j’ai vécu plusieurs expériences, où une meilleure connaissance de moi-même m’a permis de ressentir des émotions très intenses.

    Par exemple, Il y a une dizaine d’années j’avais un défaut assez pénible : la jalousie. Ce défaut se manifestait par le sentiment d’un mécontentement vis-à-vis de ceux qui avaient des avantages comme le fait d’avoir une certaine responsabilité dans une association sans buts lucratif à laquelle j’appartenais.

    Or chaque fois que je ressentais ce sentiment de mécontentement, si typique de la jalousie, peu de temps après ils m’arrivaient des choses désagréables. Par exemple, je faisais des erreurs dans l’accomplissement de certaines taches pour lesquelles les personnes que je jalousais étaient mes responsables et cela me mettait dans des positions très pénibles.

    Au bout des quelques années, pendant lesquelles il a fallu que j’apprenne à lutter contre toutes une série d’émotions négatives ressenties lors de ces événements, j’ai fini par émettre l’hypothèse que ces expériences désagréables étaient peut être en relation avec ma jalousie, ce qui fut rapidement confirmée par l’expérience.

    Aujourd’hui encore je me souviens de l’état d’émerveillement, d’émotion que je ressentis pendant plusieurs semaines suite à cette découverte. C’était une véritable épiphanie. La souffrance des humiliations subies avait disparu et avait été remplacée par une joie, comme si un nouveau monde se révélait à moi, et cela sans aucun besoin de visions et de miracles (si typiques de la spiritualité classique). Je constatais par ma pratique personnelle que les événements n’étaient pas le fruit du hasard, que la source de qui ce qui m’arrivait était bel et bien en moi, c’était incroyable. Lire cela dans un livre était très différent de le constater en personne ! Pendant plusieurs jours j’étais dans un état d’extrême allégresse et sérénité.

  9. adissam le 31 Oct 2011 à 7:50 9

    Le souci de son destin spirituel est très positif et signe d’une foi sincère. C’est à la fois de la crainte et de l’espoir que ressent l’étudiant spirituel.
    C’est deux éléments sont par nature tournés vers le futur: crainte face aux épreuves à venir et espoir d’avoir l’opportunité d’attirer la satisfaction divine.
    La foi sincère m’apparaît donc comme un remède contre toute réminiscence du passé. L’étudiant spirituel regarde devant à mon avis.

    La question ici est bien d’avancer. L’étudiant qui a obtenu son diplôme ou son concours ne se demande plus s’il a raté telle ou telle question.
    Que lui reste-t-il au final ? L’effort fourni. Effort qui en fait nous transforme.

  10. Cogitons le 31 Oct 2011 à 16:58 10

    « J’étais plus peinard dans le néant » étant, bien entendu, un non-sens.
    Point de « je » dans le néant. Ceci étant, je partage ce point de vue. Et au bout du compte, l’argument selon lequel le condamné, le souffrant, le désespéré, peut toujours plaider qu’il n’a pas demandé à naître, me parait imparable.
    Ceci étant, je m’émerveille devant ce que l’Homme, tout misérable, ignorant, aveugle et amnésique qu’il soit, est parvenu à faire. Si l’on veut bien un instant regarder le positif, bien entendu. C’est extraordinaire. C’est miraculeux. Divin, peut-être, car que savons-nous de comment le « divin » se manifeste ?
    Fier d’être un Homme, il tenta de contribuer à sa modeste mesure et refusa de se laisser écraser sous le poids de « Dieu ».

  11. Mr Smith le 31 Oct 2011 à 18:14 11

    Ziba, je vous comprend si bien…

    On galère tous, et personne n’est épargné. Il faut s’obliger constamment, et éviter de dévier inutilement, de perdre son temps. J’ai conscience que, vous disant ces quelques mots, je suis exactement ce qui est à proscrire : je perds constamment mon temps sur internet, devant la télé, à rêver, à vouloir vendre telle ou telle chose pour acheter telle chose, enfin bref.

    Je perds mon temps, j’en suis conscient, mais je sais que la seule solution st de se forcer. Mais vraiment se forcer. A quoi bon le faire à moitié ? Car dans mon cas, moi qui me suis forcé à plusieurs reprises pour bien étudier des cours, je remarque que je l’ai toujours fait à moitié, cause de nombreux de mes échecs.

    Après, à côté de cette vision pessimiste que j’entretiens, il faut savoir relativiser, et voir le bon côté des choses : chaque petite victoire fait réellement du bien, à chaque fois qu’on parvient à se maitriser, on ressent un sentiment de joie intense. A nous de nous motiver sur le long terme, et non ponctuellement !

    Quoi de plus beau sur terre : l’acquisition d’un petit outil dernier cri qui ne sera lus à la mode dans 1 an et que l’on ne regardera même plus, ou alors une lutte réussie, un travail sur soi qui porte ses fruits et qui se ressent éternellement ?

    Raaaah, la spiritualité naturelle. C’est dans ces moments là que je me dis : qu’est-ce que ce serait facile de rester retiré du monde, pour ne pas succomber à chaque tentation. Chapeau à Mr. Ostad Elahi, père du conférencier, qui a fait le plus dur : se lancer dans la vie active alors qu’il avait une belle place, retirée du monde, et ne songeant pas même une seconde à toutes ces tentations.

  12. Serena le 31 Oct 2011 à 20:48 12

    @Ziba: je suis très contente de lire votre commentaire car je pense souvent exactement la même chose!! Alors pour me consoler je me dis que c’est la tentation et les efforts qui font avancer. A vrai dire, c’est faux, je n’arrive jamais à me dire cela haha! Je me console en passant un bon diner en famille où je sais que je vais rire et ne pas éprouver mon soi impérieux.

  13. KLR le 01 Nov 2011 à 20:58 13

    @Ziba, Cogitons, SB
    je remarque que depuis quelques années, c’est à dire en vieillissant, je suis devenue un peu pessimiste sur moi même et il m’arrive de m’apitoyer sur mon sort.
    J’ai vu d’ailleurs que lorsque j’entame une nouvelle lutte sur mes défauts, j’anticipe de façon négative les résultats : « je n’y arrive pas, j’ai déjà essayé, j ne fais pas de progrès… »

    Or en réfléchissant sur cette état d’esprit, j’ai vu qu’il avait pour effet de me démotiver et surtout qu’il ne me permettait pas d’user comme il faut de ma volonté. J’en ai déduis que cette état d’esprit vient de mon soi impérieux et qu’il traduit en réalité plusieurs tendances de mes défauts:
    – La paresse, puisque cela me freine et m’empêche d’agir (peut-être une paresse de l’âme)
    – des exigences voir une bonne dose d’orgueil : « je voudrai être parmi les meilleures, mais je ne suis pas assez armée pour y arriver »

    Pour contrecarrer cet état d’esprit un peu paralysant, je rejoints Mr Smith : « chaque petite victoire fait réellement du bien ».
    Dieu est clément et Il n’attends pas de nous l’impossible : un travail régulier, les petits actes au quotidien…

  14. mike le 02 Nov 2011 à 1:29 14

    @A. vous avez raison, j’ai souvent pensé à ces situations; je trouve que le plus difficile lorsque vous aimez la même chose que votre collègue est d’accepter qu’il se retrouve dans des situations dont vous ne pouvez pas bénéficiez vous même pour des raisons qui vous échappent alors que vous vous sentez de part votre élan et votre sincérité le premier méritant; vous ne jalousez pas forcément l’autre (vouloir l’éliminer à tout prix) vous pouvez même être content pour lui mais triste de voir que vous n’y arrivez pas, le pourquoi pas moi dans cette situation sans pour autant vous sentir supérieur à l’autre??, que fait l’autre pour mériter cette situation qui a vos yeux est si importante?
    En fonction des traits de caractère de chacun, on peut s’en vouloir à soi même de ne pas avoir le niveau, on boude un peu Dieu aussi parce qu’on à l’impression de ne pas avoir Son regard sur nous alors qu’à d’autres égards on a le sentiment d’avoir tout donné pour Lui (c’est évidemment très enfantin, je l’avoue); le plus dur c’est cette soumission à des situations qui nous dépassent, cette soumission au fait qu’on ne peut pas être partout et bénéficier de tout et que l’on est ce que l’on est et que la situation d’un tel ne pourra jamais être la notre.

    Je connais aussi à l’inverse des situations où le responsable dont vous parlez dans votre exemple me jalousait pendant des années et ne voudrait pour rien au monde lâcher cette place de relative supériorité actuelle de peur de se retrouver dans une situation de rivalité et qui entretient probablement inconsciemment des états de petites défaillances de son collègue qu’on peut hâtivement conclure à des situations de jalousie mutuelles.

    Ainsi actuellement je m’efforce de demander le contentement divin et je m’efforce de lutter pour trouver peut-être un jour une petite relation sincère qui éclaire mes pas pour progresser. (Est ce trop demander?)

  15. Cogitons le 04 Nov 2011 à 11:43 15

    La question étant, quelle est la nature et quelle sont les motivations d’une démarche de « travail sur soi ». Si elle est adossée à une métaphysique théiste (ce qui n’est pas du tout obligatoire), quelle est la conception de « Dieu », des attentes que pourrait avoir ce « Dieu » envers soi (s’il y en a), et quelle est la relation à ce « Dieu » et sa place dans notre cheminement.
    Quand j’écrivais « le poids de Dieu », c’est que « Dieu » peut parfaitement écraser l’Homme (quand je dis « Dieu », je parle du concept, de l’idée, car qui connaît « Dieu » tel qu’il ou elle est ?). Devenir une terrible force d’oppression, de stagnation et de mort pour les fourmis aveugles que nous sommes.
    C’est en cela que depuis les lumières (et avant, d’ailleurs), notamment dans le monde occidental (n’oublions pas que le monothéisme n’est qu’une croyance parmi une foultitude d’autres), le déisme, puis l’agnosticisme, et ensuite l’athéisme même, ont constitué une libération, d’un « Dieu » devenu prison, empêcheur du progrès de l’Homme (via les religions et leur pouvoir souvent politique et obscurantiste). L’Homme a eu le courage de se dresser et de dire « non » à ce « Dieu ».
    Mais s’il y a un « Dieu », et que « Dieu » vit en l’homme, n’est-ce pas aussi « Dieu » qui s’est dressé contre lui-même? Le « Dieu » de l’oppression contre le « Dieu » de la libération? Le « Dieu » de l’obscurantisme contre le « Dieu » de la connaissance? L’Homme-enfant, parvenu à l’adolescence, enfin capable d’envisager sa vie sans cette relation de dépendance servile ? Et pourquoi « Dieu » lui en voudrait-il ? A-t-il besoin de notre adoration obséquieuse et de notre dépendance absolue ? A-t-il voulu « créer » des esclaves à jamais prosternés et dépendants de lui ? Si tel est le cas, comptez-moi (fourmi rageuse) dans le camp des agnostiques, des opposants, même, à ce « Dieu » là, démiurge égocentrique, puéril, cruel, et dictateur.
    La difficulté, me semble-t-il, dans la vie et dans la spiritualité (quelle qu’elle soit), c’est de passer de l’enfance à l’âge adulte, ce qui implique aussi de passer de l’affect à la raison. Avoir la capacité de se fixer des caps, et l’humilité de ne pas croire qu’on y arrivera toujours (enfin, généralement, on apprend vite), refuser de sombrer dans le désespoir qui n’est peut-être, qu’une autre forme d’orgueil. Et enfin, faire les choses par devoir, sans attendre la reconnaissance des autres, petits ou grands, sans se laisser dominer par l’affect (ce qui ne veut pas dire, ne pas avoir d’émotions ou ne pas être affectueux). Devenir raisonnable, modeste et réaliste. Simple, mais difficile.
    L’avantage du temps qui passe, c’est que généralement, on perd un peu ses illusions de grandeur. L’humilité s’impose d’elle-même, comme une évidence. La difficulté étant alors de ne pas tomber dans l’amertume, le découragement, le pessimisme, ou le cynisme (je me bats avec ce dernier qui a bien des appâts, notamment une forme d’humour délicieux mais destructeur).
    Bon, trêve de cogitonneries (d’autres seront moins élégants), amis et amies fourmis (ou dit-on ami(e)s fourmis et fourmies), amitiés et courage!

  16. marie le 12 Nov 2011 à 13:13 16

    Dans sa conférence, B.Elahi explique que le milieu d’origine de notre Moi est le monde spirituel et que nous sommes parachutés ici, dans ce monde terrestre. Ce parachutage, dans un monde si différent du monde de notre Moi, au moment où ce Moi est encore si ignorant, si vulnérable, si structurellement voué à faire des erreurs, à oublier, à tomber dans la négligence…quelle pédagogie notre Créateur met-Il en oeuvre pour qu’on trouve et qu’on emprunte le chemin qui mène à Lui!

    Quand on y pense, c’est assez stupéfiant.

    Il y a là un défi qui me fait frémir, et que je ne peux aborder que par la confiance en Lui, en Sa toute puissance, en Sa bienveillance, en Sa présence continue, « Toi qui écoutes et qui sais ». Alors, je ne crains pas pas ce monde, je me défie de mon moi de surface et cherche à prendre appui sur Lui, à me placer sous Son regard en pénétrant dans mon Moi profond. Alors, les épreuves, les contrariétés,… tout devient tremplin.

    Le dernier tremplin dont je me souvienne est le suivant: Gare de Lyon, 0h50 du matin en pleine semaine, les grilles du métro se baissent au moment où j’arrive en courant et je dois me rabattre sur la file d’attente pour les taxis, file qui dans mon regard fatigué et très contrarié fait au minimum 4 km de long, par un temps humide, froid. Après un mouvement intérieur très négatif, je prends du recul, m’intériorise et considérant cette situation catastrophique, je commence à voir l’épreuve et à me demander comment l’accueillir positivement. Je note d’abord qu’il ne pleut pas. Je me dis ensuite que je vais prier, longuement, lentement, que c’est finalement une occasion de conversation intime qui m’est donnée. Ma première prière, dans mon énervement, est vite expédiée. Elle a très peu d’effet. La deuxième est plus concentrée, elle me calme et à la troisième, je supporte sans agacement les personnes qui coupent la queue en rejoignant des amis mieux placés, devant moi. Et après un certain moment, qui doit représenter une heure environ, mais qui me semble arriver vite c’est mon tour de monter dans un taxi. Je tombe sur un jeune chauffeur, et avec lui j’ai une discussion merveilleuse sur le sens de la vie, puis je trouve l’occasion – il est alors 2h30 du matin -, de dépanner une dame marchant dans la rue avec 2 valises et encore très loin de son but. La journée de travail, après cette courte nuit de sommeil, s’est très bien passée, j’avais beaucoup d’énergie.

    Tout cet enchaînement positif a tenu à peu de choses: quelque chose qui aurait pu rester dans ma mémoire comme une attente horrible est devenu un excellent souvenir, grâce à un travail sur ma disposition intérieure, sur le regard posé sur l’évènement.

  17. mike le 13 Nov 2011 à 14:10 17

    @cogitons; cette question est essentielle; elle me rappelle le cheminement et le questionnement de tout à chacun dans la vie d’une manière générale; qu’est-ce qui fait que dès l’enfance vous préférez ne pas faire une bêtise, qu’est-ce qui fait que dans l’adolescence vous suivez tel groupe de potes plutôt positifs ou d’autres groupes plus obscurs, qu’est-ce qui fait que vous serez bon dans une matière et pas d’autres, quelle est la motivation de vos choix pour votre métier, vos amis, votre épouse etc etc.
    Il y a deux forces essentielles je pense, une qui vient de ce que nous sommes et de nos tendances qui nous poussent dans tel ou tel sens et l’autre qui vient des circonstances, de nos rencontres avec les autres, les gens qui nous attirent, d’autres nous repoussent; l’enfant à déjà une maturation de sa pensée ou il a peur de l’engueulade ou il aime ses parents et agît dans un sens plutôt qu’un autre, l’adolescent fait des rencontres avec des profs qui le touchent, qui enseignent bien, sont passionnés et transmettent à leur tout une envie de travailler leur matière, nos rencontres adultes peuvent pour certaines nous toucher au plus profond de notre être, nous pouvons rencontrer des gens qui nous semblent être ou correspondre à ce que profondément nous attendions de la vie, nos lectures d’auteurs éclairés nous passionnent et nous orientent vers des réflexions essentielles du but de la vie et de nos droits et devoirs au delà des nécessités routinières de survie. on se rend compte progressivement que de la connaissance on retire un bonheur de savoir, de comprendre qui on est et où l’on va et qu’à chaque pas on ne voudrait pas revenir en arrière quand on a fait des choix éclairés qui nous ont apporté une meilleure connaissance de la vie.
    Donc chaque rencontre dans la vie n’est pas anodine, elle oriente notre direction, nos choix; on pioche des idées ça et là, certaines ont plus d’impact que d’autres sur nous, certaines rencontres sont comme l’océan et le marin, il ne peut plus s’empêcher de naviguer à la recherche de son idéal, il communie avec l’océan, d’autre on eu la chance de découvrir des océans spirituels dont les profondeurs sont inextinguibles et qui transmettent une énergie qui permet de poursuivre le chemin (force extérieure, énergie métacausale?); et donc on prend le comportement de l’étudiant, du chercheur, de l’explorateur qui avance pas à pas malgré la difficulté des caps, des intempéries il sait qu’il a une direction, un but, il est persuadé qu’il y a une Vérité de sa vie, il est éclairé par des balises mais il sait que ses réponses sont en lui, il doit se transformer et devenir lui même cet océan et non pas utiliser cet océan comme une fuite de lui même.
    dans sa recherche, il comprend progressivement qu’il a une force intérieure qui fait qu’il peut maitriser sa nature, qu’il doit le faire s’il veut se connaître et connaitre le sens de la Vie(Force intérieure); chaque pas qu’il fait l’éclaire pour le pas suivant.
    d’où vient cette motivation? c’est la grande question de départ. La réponse est en chacun. Elle est inhérente à notre nature d’être humain qui nous diffère de l’état automatique de l’animal. Il y a autant de gradation qu’il y a d’êtres humains. Pour certain il s’agit d’une carotte (assimilés aux ânes), pour d’autre c’est l’amour de la Vie, de cette force, de cette énergie qui a fait que nous sommes devenu quelque chose plutôt que rien, pour d’autres c’est la sympathie envers le prof ou plutôt de cette passion qu’il a su vous transmettre de chercher quelque chose parce que lui même a vu que ça en vaut la peine. Et puis la résultante de nos nos efforts converge vers un point essentiel : la maturation de notre raison saine qui devient elle même son propre moteur.

  18. DD le 20 Nov 2011 à 9:43 18

    Marie
    Quelle belle émotion j’ai ressenti en lisant votre témoignage ! Moi, maintenant, je me souviendrai de l’image du tremplin dans la file d’attente !! Comme c’est bien vrai !
    Et le plus terrible quand on croise une telle vérité ou toute autre vérité d’ailleurs, c’est qu’au moment même on se demande pourquoi on n’est pas plus souvent relié ainsi et agissant dans ce sens de l’accueil positif ?
    Quand tout va bien aussi, on peut se sentir relié, mais à la moindre contrariété et surtout quand elle se répète on « décroche » si rapidement !Le mot d’ordre, pour moi,est VIGILANCE . Alors même qu’on se retrouve en situation d’impuissance, se demander si elle n’est pas relative, ou d’échec , se demander s’il n’est pas fondateur… tout dépendra de la façon dont on abordera les « choses » , l’angle de vue est déterminant .
    Votre histoire en est l’illustration. Elle rappelle aussi qu’on a souvent d’heureuses surprises en acceptant ce chemin qui nous paraissait hostile : la rencontre avec ce taxi driver, il était forcément impossible de l’imaginer AVANT ! Donc comme vous dites abordons la vie et ses aléas avec la confiance en la Providence . Et envoyons valser notre impérieuse nature!

  19. juliette le 25 Nov 2011 à 11:40 19

    Je me suis penchée longuement sur la notion de « raison saine » dont il est question dans cette conférence. J’ai cru enfin comprendre l’utilisation au quotidien de cette « raison » et son utilité : en tentant, dans chaque situation, chaque décision, chaque réaction, d’en voir l’aspect et le sens « spirituel », on se rend compte du bénéfice de cette « vision ». Une expérience m’est arrivée alors : dans mon travail je m’entend plutôt bien avec mes partenaires et mon rôle consiste également à critiquer et remettre en question le sens de ce travail. Tout cela était accepté avec bonne humeur. Et puis il y a deux jours, alors que je remettais sa prestation en question avec raison, une personne m’a remis vertement en place, allant même à être de mauvaise foi et désagréable. Sur le moment je n’ai pas compris cette réaction et elle m’a blessé … dans notre relationnel et dans mon orgueil ! J’ai tenté d’envisager ce désagrément qui m’arrivait avec ce que je crois être l’oeil de la raison saine. J’ai constaté en moi de l’arrogance dans ma façon de critiquer, un manque de discrétion évident, un besoin d’avoir absolument raison et combien ma façon de faire, même légitime, était ostentatoire et pouvait blesser et peiner les personnes critiquées. Aprés ce constat clair et net avec moi même, je me suis sentie soudain bien tranquille, dépouillée de toute animosité envers la personne, et même, en me mettant à sa place, une grande empathie. J’ai eu honte de mon comportement aprés avoir découvert avec clarté cet aspect trés désagréable de ma personnalité. Le lendemain la personne m’a téléphoné pour s’excuser et c’est moi qui me suis excusée, nous avons eu une bonne discussion, j’ai écouté avec sérénité et affection ses doléances quand elle a mis ma façon de faire au grand jour ! Les choses sont rentrés dans l’ordre. La leçon a été trés bénéfique et je crois avoir perçue les bienfaits de la raison saine.

  20. alex le 01 Déc 2011 à 20:21 20

    La connaissance.
    Pendant mes etudes et meme pendant mon travail actuel, il m est arrivé de ressentir un plaisir special à la suite d’une comprehension, une découverte. C’est comme un choc; enfin je comprend le pourquoi. C’est un sentiment tres agrèable. Je n’ose meme pas m’imaginer la comprehension d’une vérité divine.

  21. radegonde le 25 Déc 2011 à 20:03 21

    Comme le dit justement B. Elahi, personne n’aime faire des études..et j’allais dire que je suis de ceux qui ont essayé d’en faire le moins possible..
    Dans une démarche spirituelle, non seulement il y a toujours des documents à lire, des recherches.. mais dans la vie quotidienne, ça continue.. stages, formations!!!!!!

    C’est aussi un signe de l’interêt de Dieu pour ses créatures…,même les moins douées…

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