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Ce sentiment d’injustice

Par , le 27 Mai. 2017, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version

Dans le modèle bidimensionnel de l’être humain, selon Ostad Elahi, l’être humain porte en lui une part céleste qui, mélangée à sa part animale terrestre, forme l’humanité en nous. C’est dans ce mélange intime, dont la meilleure métaphore sans doute serait la fécondation (lorsque deux gamètes – ou cellules sexuelles –, l’un mâle et l’autre femelle, fusionnent pour former le nouveau zygote), que se forge notre personnalité psychique et spirituelle, creuset de nos caractères et de nos puissances. C’est aussi dans cette équation que se noue l’énigme du libre arbitre, autrement dit la question du mal, ou comment le mal est possible dans un monde créé par un Dieu Souverain et Bon, comment la possibilité du mal, et donc la possibilité du choix du bien, est une nécessité pour que se fasse, dans ce monde, le perfectionnement humain.

Observons la vidéo suivante comme point de départ de notre réflexion :

La première impression que donne cette vidéo, c’est le sentiment amusé d’une incroyable proximité avec le singe capucin : ce sentiment d’injustice de l’un, observant l’autre mieux récompensé pour la même tâche, qui l’amène à se mettre en colère et s’agiter fébrilement dans sa cage… Comment ne pas nous reconnaître dans ce miroir tendu ? Qui parmi nous n’a pas été ce personnage frustré de n’avoir pas eu la récompense à laquelle il estime pourtant avoir droit ? Voir cette vidéo c’est prendre conscience que nous sommes, dans notre personnalité psychique, profondément, des primates – sans doute même beaucoup plus que nous ne le pensons – et que nous partageons avec eux bien plus que des similitudes morphologiques.

Vient ensuite la question suivante : qu’est-ce qui, au fond, nous distingue de nos cousins ? Songeons au mythe de Caïn et Abel, dont l’offrande fut préférée par Dieu, ce qui mit Caïn en colère et l’amena à la violence et la transgression. Qu’un collègue-rival obtienne une promotion ou une reconnaissance que j’estime inéquitable ou qui m’était due : quelle est ma réaction – au-delà du sentiment de bouillonnement intérieur et de frustration qui me rapproche du primate ? De nombreuses pistes pourraient être explorées, reflets de l’infinie variété des situations possibles en de telles circonstances, en fonction du contexte, de la personnalité des protagonistes et de leur histoire partagée. On se rend compte alors que l’on est autre chose que simplement un primate traversé de pulsions : que faire de ce bouillonnement en nous appelé « sentiment d’injustice » ? Contrairement au singe capucin, nous avons la possibilité de comprendre, de choisir, d’agir : laisser cette vague nous emporter et devenir Caïn, ou lutter contre elle et devenir humain.

Il se peut, tout d’abord, que l’impression que j’ai d’avoir subi une injustice soit, au moins en partie, fruit de mon imagination, soit parce que j’ignore les mérites réels de ce collègue, soit parce que je surestime les miens, ou bien que j’attache une valeur inconsidérée à telle ou telle marque de reconnaissance qui lui est faite. Il se peut que, après avoir subi cette injustice, réelle ou imaginaire, se forge en moi le désir plus ou moins conscient de nuire à l’autre, voire à l’organisation pour laquelle je travaille – que ce soit par la médisance, la rétention d’information, des réactions conflictuelles, etc. Il se peut que je sois contaminé par les sentiments de jalousie et de rancune qui m’entraînent dans une forme de dépression : depuis la rumination de pensées sombres, la démotivation par rapport à mon travail, jusqu’à des formes plus extrêmes. C’est un poison psychique, à l’image de ce moment de la Bible : « Caïn se mit dans une grande colère, et son visage s’assombrit. … le péché est tapi à ta porte : son désir se porte vers toi, mais toi, maîtrise-le ! » (Genèse 4.1-15).

À l’inverse, il se peut que, m’appuyant sur ma raison, je regarde la situation avec une tête plus froide : que je réévalue tout d’abord l’importance réelle de ces faits. Que je voie les côtés positifs à ma situation, éclipsés précédemment par mes impressions négatives : ma situation après tout, est bonne – ne pas avoir cette promotion, ce sont des soucis et de la pression en moins ! Que je mesure qu’une partie de ce qui m’arrive est la réaction de mauvais comportements que j’ai eus par le passé. Ou encore que je voie dans ce qui m’arrive un test concernant un point faible en moi (par exemple, mon arrogance à l’égard de mes collègues), et donc une opportunité de travailler sur moi. Plus fondamentalement, en pénétrant en moi-même, ou bien en recherchant la cause en moi-même, m’appuyant sur ma raison mais aussi ma connexion à l’Un, je vois plus clair en moi-même. Je vois plus clair dans ce qui m’arrive, à la fois les causes mais surtout, et c’est sans doute plus important, les fins : c’est-à-dire comment je peux utiliser cette situation pour progresser spirituellement, sortir de ma torpeur, me dégager des brumes poisseuses du soi impérieux – cette part de moi, issue des instincts du primate en dérive, qui me poussent à la transgression – qui me tiennent engourdi, amnésique et inconscient de moi-même, pour progresser, pour me rapprocher de Lui, pour être plus dans la ligne de ce qui Lui plaît et qui participe de mon perfectionnement et de mon accomplissement.

Ce rebond intérieur m’amène généralement à regarder les choses avec un œil neuf et, j’en ai la certitude, beaucoup plus juste. Tout d’abord, ce travail, ce poste, ce directeur qui promeut ou pas : je les remets à leur juste place par rapport à mon destin spirituel. Ce travail, c’est ce qui me permet de gagner ma vie et de me développer socialement, soit, mais est-ce que je n’y attache pas trop d’importance ? Cet attachement au poste, au regard des autres, à l’admiration et la reconnaissance n’est-il pas excessif ? Suis-je aussi soucieux de mon avenir spirituel, du bien-être de mon âme et de ce que Lui soit satisfait de moi, que je ne le suis de mon avenir professionnel, de la satisfaction de mes supérieurs et de leur point de vue sur moi ? Ils ne sont eux-mêmes que des rouages d’une trame plus large qui leur échappe autant qu’à moi-même. Le Maître-Tisserand de cette trame, c’est Lui, l’Efficace en toute chose, et le reste ne sont que les rouages de la causalité. Tout ce qui m’arrive est bon pour moi, même si cela ne plaît pas à mon ego. Ce qui est affecté, attristé en moi, c’est l’ego blessé, je le vois bien. Ce n’est pas mon âme qui, elle, se réjouit d’une occasion de lutte contre le soi impérieux ; elle qui fait confiance à l’Un et sait que ce qui lui arrive est bon. À moi d’ajuster mon regard et comprendre le sens positif de ce qui m’arrive.

Il ne s’agit pas d’une naïveté à la Pangloss – Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes – mais d’un point de vue sur le monde qui part de cette hypothèse que résument ces paroles d’Ostad Elahi :

« L’ingratitude [envers le Divin] est une grande faute, car pour ceux qui avancent dans la voie de la Vérité, tout ce qui arrive est juste et bon. C’est soit l’effet de la providence divine, soit une punition, et dans les deux cas, c’est bon pour nous. Quand Il punit nous savons que nous sommes sous Son regard ; comme un enfant que sa mère attentionnée ne quitte pas des yeux, nous sommes surveillés et protégés. Celui qui est engagé dans la voie de la Vérité, Dieu veille sur Lui et cette protection lui est attestée par certains signes. »

(Ostad Elahi, Paroles de Vérité, Albin Michel, 2014, Parole 220)

 

« Si, face à tout ce qui lui arrive de bien ou de mal, l’homme réfléchit et se demande : “Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?” il n’aura plus ni chagrin ni tristesse. Pour ceux qui ont une relation à Dieu, tout ce qui leur arrive est soit une punition, soit une providence. Car dans Sa sagesse absolue, Dieu ne fera rien qui soit contraire à leurs intérêts. J’aime que mes amis soient toujours heureux et qu’à chaque fois qu’il leur arrive quelque chose, ils cherchent à en trouver la cause. »

(Paroles de Vérité, Parole 268)

Dans ce travail, les paroles d’Ostad Elahi sont pour moi comme un baume sur une brûlure. Tout d’abord elles apaisent ; puis, à mesure qu’elles infusent en moi, se révèlent leur beauté et la possibilité qu’elles m’offrent de me soigner et d’agir. Elles sont comme l’injonction faite à Caïn par l’Un : je me les répète donc, dans cette situation, comme une exhortation à voir les choses différemment. Et elles me permettent de voir que, derrière ce sentiment d’injustice, et les ruminations négatives qu’il déclenche, c’est le soi impérieux. Je me pose la question : « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » ; j’essaye de voir la punition ou la providence dans ce qui arrive. Je me rappelle des événements qui me sont arrivés, d’ordre professionnel, qui attestent de fait de ces « signes » : oui, Il me protège et Il me surveille ; et ce qui m’arrive là, même si cela ne me plaît pas, n’est pas différent.

Comme lorsque rayonne le soleil après l’orage, mon cœur s’est éclairci ; la méditation des paroles d’Ostad Elahi m’a permis de chasser les ténèbres de mon cœur. Je ressens au fond de moi, un sentiment de plénitude et de reconnaissance. Je vois tous les bienfaits dans ma vie, au regard desquels ce petit épisode professionnel n’est rien. Je mesure combien le fait de me laisser entraîner dans des pensées de rancune et de rumination négative était éloigné de la vérité de ma situation, méconnaissant tous les bénéfices, exagérant les préjudices. Je vois combien il était honteux d’être dans cet état d’ingratitude réel, dans le sens où, même si je ne me plaignais pas explicitement, le simple fait d’être dans l’abattement au lieu d’être dans la joie était de fait une ingratitude. Qui suis-je pour me plaindre, pour prétendre mériter plus que ce collègue qui a obtenu cette place que je convoitais ? Est-ce que vraiment d’obtenir cette place ferait de moi un homme meilleur, un homme plus heureux, un homme plus avancé dans son perfectionnement ?

Revenons aux débuts : les deux singes ; revenons à Caïn et Abel. Je suis ce petit singe dans sa cage qui s’agite de n’avoir pas reçu un grain de raisin. Je suis Caïn, dont la face s’assombrit et la colère grandit quand vient ce qui, croyais-je, était une inacceptable injustice. Mais je suis aussi Abel ; je peux choisir d’être Abel, dont le sacrifice fut agréé par l’Un. Méditant l’injonction faite « Si, face à tout ce qui lui arrive de bien ou de mal, l’homme réfléchit et se demande… », je fais le sacrifice de cette mauvaise rancune avec toutes les armes que l’Un m’a données : ma raison et ma volonté et surtout, Son appui et Son aide pour surmonter le mal en moi. C’est Abel sacrifiant cette rancune, en commençant par la retenir, l’empêcher de se manifester et de le contaminer ; puis en agissant à son encontre, in vivo. Abel qui, dans l’accomplissement de son devoir, de primate est devenu humain, au lieu de devenir Caïn.

« [À une personne qui l’avait interrogé sur une difficulté qu’elle rencontrait, Ostad Elahi répondit :] Je vais t’apprendre un poème. Essaie de ne jamais l’oublier :
Celui qui dénoue tout, sans cesse pense à nous
C’est notre pensée à nous, qui hélas, nous noue.
Quand on est sûr qu’il y a quelqu’un qui pense à nous, il n’y a plus de place pour l’inquiétude et le chagrin. Pense à Celui qui dénoue tout et tu n’auras plus aucune inquiétude. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait ; toutes nos pensées ne sont donc rien d’autres que des imaginations vaines qui viennent nous tourmenter. Mais Lui sait ce qui doit arriver demain, il ne faut donc pas s’inquiéter. [ …] »

(Paroles de Vérité, Parole 108)

Vous aussi, partagez vos expériences où vous avez repéré en vous le soi impérieux à partir d’un sentiment d’injustice. L’auteur évoque une expérience dans un cadre professionnel, mais cela pourrait se passer dans tous les domaines de la vie.

Comment avez-vous, à l’instar de l’auteur, démonté la mécanique du soi impérieux dans le cadre d’une pratique in vitro ? La pratique in vitro correspondant à ce moment où, par le retour sur ce qui s’est passé (nos comportements, nos sentiments) et la réflexion sur les principes justes, on s’analyse, puis on s’exhorte à changer et on se fixe les bons comportements et les bonnes pensées à développer.

Avez-vous pu prolonger cette pratique in vitro – qui se situe donc plutôt au niveau de la pensée –, par une pratique in vivo, c’est-à-dire par des actes concrets, dans la vie quotidienne et au contact des autres ? Comment vous y êtes-vous pris et quel en a été le résultat ?


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13 commentaires

  1. Sha le 28 Mai 2017 à 12:33 1

    Merci pour cet article fort intéressant.
    J’ai pu faire le parallèle avec une situation d’ordre plus sentimentale.
    Dans un premier temps, j’ai été étonné de voir la jalousie en moi, défaut que je ne me connaissais pas. D’autant plus difficile à repérer car il puise ses arguments sur des faits qui peuvent paraître objectifs concernant la personne jalousée.
    J’ai essayé donc de me rappeler dans un premier temps que le fait que ces critères aient soudainement une telle importance à mes yeux EST de la jalousie.
    Ensuite pour passer à l’action in vivo, j’ai essayé d’être particulièrement sympatique à l’égard de la personne même si je ne le voulais pas toujours.

    Je n’ai pas été très efficace car finalement « s’efforcer d’être sympathique » était peu être encore trop flou.

    Pour la petite histoire, la cause de ma jalousie s’est révélée infondée l, et la personne a été bienveillante à mon égard et m’a invité à rester chez lui au lieu d’aller à l’hôtel lorsque j’allais déménager (j’ai donc bien eu honte de ce que j’éprouvais à son égard).

  2. juliette le 28 Mai 2017 à 12:43 2

    Merci pour cette expérience très utile. J ‘ai vécu une telle situation. Etant responsable et leader d’une équipe de 50 personnes, et connaissant mon caractère trop exigeant qui peut devenir excessif et parfois cassant, tous les matins avant d’aller au travail je demandais l’aide de l’Un pour me comporter de façon juste et respectueuse. Au bout de mon contrat je me suis sentie assez satisfaite de mon comportement. Mais soudain, j’apprends que certains ce sont plaint de mes réflexions et de la dureté de mon comportement. Patatra ! Je me suis sentie atteinte durement par un sentiment énorme d’injustice. D’autant plus que la réflexion me venait de quelqu’un qui m’était très proche ! Je ne comprenais plus rien ! Quoi ? 5 semaines d’efforts intenses, de respect de l’autre, et ces critiques ? cela m’a démoli terriblement. Puis j’ai réfléchi à ce proverbe « pas de fumée sans feu » !J’en ai conclu que lorsqu’on place la barre très, et je pourrais dire trop haute pour nous, cela implique d’être « vraiment » irréprochable et le moindre écart nous est reproché et comptabilisé. Par ailleurs, la réaction négative venait de mon ego blessé, de mon attitude sans doute un peu trop contente de soi, d’une certaine arrogance et le retour de bâton n’a pas tardé à arriver. J’en ai tiré une excellente leçon : faisons ce qu’il faut faire et restons modeste face à notre travail sur soi, humble et sans attente. Remercions l’Un de nous mettre toujours au pied du mur de notre ego et de ne pas nous abandonner dans notre « auto/satisfaction.

  3. ATIG le 28 Mai 2017 à 12:53 3

    Bonjour,

    Je vous remercie pour ce partage d’expérience et l’analyse fine qui s’ensuit. En lisant ce billet je me suis vue dans la cage à gauche et tous les gestes désobligeants, les paroles assassines, les ruminations inutiles et dévastatrices ont défilé comme un film devant mes yeux. Ils m’ont fait, dans un premier temps, « rire » par leur degré d’immaturité et d’infantilisme et m’ont fait mal, très vite, par mon degré d’ingratitude et d’ignorance que ces, mes, comportements révèlent.

    Encore merci,
    ATIG

  4. A. le 28 Mai 2017 à 16:44 4

    Récemment j’ai eu des problèmes financiers: je ne gagnais pas assez pour payer les factures à la fin du mois. En revanche, puisque j’appartiens à un milieu aisé, la majorité de mes amis gagne très bien leur vie et/ou sont carrément fortunés. J’ai réussi à éviter à ce qu’un sens d’injustice l’emporte en me disant qu’il y avait des leçons (spirituelles) à apprendre grâce à ma situation et que, pour cette raison, je n’échangerais jamais ma place avec la leur puisqu’ils n’ont probablement jamais eu l’occasion de profiter de ces leçons.

    La leçon la plus importante que j’ai tiré de ce scénario était que ces difficultés financières avaient comme finalité de renforcer ma confiance dans l’Un et de me faire comprendre que tout vient de Lui. Une fois que j’ai réussi à vraiment m’appuyer sur Lui du fond de mon cœur, alors une main invisible a mis fin à tous mes soucis financiers.

  5. cogitons le 29 Mai 2017 à 15:32 5

    « qu’est-ce qui, au fond, nous distingue de nos cousins ? »
    Notre capacité à détruire les conditions de notre propre existence sur cette planète, ainsi que celles de la faune et la flore (la sixième extinction est en cours). Dans ce contexte d’une planète devenant rapidement invivable du fait de nos propres actions, qui, du moine-capucin ou du singe-capucin, est supérieur et qui est inférieur ? Des deux, lequel est le primate ? Leçon d’humilité dont on se passerait bien.
    La chose nous dépasse, et pourtant elle est là. Les spécialistes, climatologues, paléo-biologistes et autres s’époumonent, dans un silence étourdissant. C’est terriblement triste.
    J’ai un peu de mal, ces temps-ci, et dans ce contexte, à me regarder le nombril, me concentrer sur mes fautes de carre. A considérer que tout ce qui nous arrive est bon pour nous et à ne pas m’inquiéter. Je pense à mes enfants. Aux vôtres, si vous en avez. A ce que nous leur laissons. Bel héritage…
    Notre premier devoir humain et éthique n’est-il pas de nous préoccuper de la survie de l’espèce, et d’adopter, autant que faire ce peu, un mode de vie et un comportement qui aillent dans ce sens ?
    Alors, compte tenu des enjeux, nos rivalités de bureau, par instants, quand on émerge du coma, du train train, et qu’on observe ce qui se trame à l’échelle du monde, paraissent sous leur vrai jour : aussi minables que ridicules.

    1. mike le 15 Juin 2017 à 23:04 5.1

      votre réflexion est juste mais n’a me semble-t-il rien à voir avec le sujet en tous cas à la manière dont vous l’évoquez; vous relatez des faits qui peuvent nous être reprochés en tant qu’humain dans la mesure où l’on est responsables de cette fuite en avant dans la société de consommation et de recherche du confort, de l’absence de respect de la nature etc (bien qu’il y ait des espèces qui disparaissent naturellement comme les dinosaures et heureusement d’ailleurs…)
      mais là encore je ne vous rejoins pas parce que justement ‘ces rivalités de bureau ou autres’, sont essentielles et sont autant de sujets qui permettent de mieux nous analyser et de mettre au point des luttes contre nos différents points faibles qui feront progressivement changer notre comportement de primate; un homme qui se maitrise et qui progresse spirituellement parlant fini par respecter tout ce qui l’entoure, les humains, les animaux, la planète etc. si chacun travaillait sur lui au quotidien dans son entourage le plus proche, la société n’en serait que meilleure…

  6. kbld le 30 Mai 2017 à 14:23 6

    D’expérience, il me semble que c’est surtout un travail en amont qu’il faut faire, notamment sur le détachement. Je donnais mon expérience ici : https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/les-raisons-de-la-colere-quel-est-votre-avis/#comment-243157
    En ce qui concerne le monde du travail spécifiquement,
    1) je ne m’attends pas à recevoir matériellement selon mes mérites. Ce n’est pas une grande nouvelle que le monde matériel est “truqué” en faveur de privilégiés. Mais il n’y a pas à s’en attrister.
    2) je me prépare au pire, et essaye de l’accepter du fond du cœur.
    Bien entendu, je ne dis pas qu’il faut être passif et tout accepter extérieurement. Je pense qu’il faut défendre raisonnablement ses droits face à une injustice (en l’occurrence, ne pas protester pour protester, cela passe plutôt par nous aussi faire avancer notre carrière, par des moyens éthiques). Mais au fond de moi, s’attendre à ne pas recevoir matériellement et l’accepter par avance. C’est ce que je disais ici à propos de « tendre l’autre joue » : https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/dilemme-ethique-sur-tripadvisor-quel-est-votre-avis/#comment-8935

  7. Wilhelm le 04 Juin 2017 à 22:00 7

    Une méthode que j’essaie d’appliquer lorsque je m’estime victime d’une injustice ou qu’une situation me déplait fortement, c’est de ne pas réagir immédiatement, ni de m’égarer dans des pensées inutiles.
    En repoussant réactions et pensées d’un jour et en demandant l’Aide de Dieu pour prendre du recul et analyser la situation, cela contribue à me faire voir les choses sous un jour apaisé, plus serein et raisonnable, et toujours plus positif.
    Ce n’est pas toujours facile, mais cela porte ses fruits

  8. mike le 18 Juin 2017 à 23:47 8

    Certaines réflexions ou les reproches qui me sont faits par mes proches sont difficiles à accepter au début, puis en réfléchissant de manière plus approfondie à la situation, je me rends compte que ma vexation de départ n’était qu’un enfantillage et correspondait aussi à mon état du moment; je me rends compte que ces petites ondes de choc sont là pour me titiller et me faire progresser. Rien que l’acceptation de la situation, la patience, ne pas râler, ne pas se renfrogner, sont des exercices pour lutter in vivo et ne pas sombrer dans l’ingratitude, l’arrogance… c’est une perpétuelle interrogation sur notre sincérité envers l’Un; voulons nous Dieu parce qu’Il est digne d’être aimé et parce que nous L’aimons ou seulement pour nos intérêts ? Voulons nous vraiment ce qu’Il veut pour nous ? Si dès l’enfance on pouvait nous faire comprendre qu’il n’y a personne au monde qui puisse nous aimer plus que Lui nous aime (Ses créatures) et qu’Il n’ y a que Lui qui puisse tout voir (Le Tout Puissant), beaucoup de nos comportements inquiets inutilement et engendrant des dysfonctionnements psychiques et comportementaux n’arriveraient pas.

    1. Danielle le 22 Juin 2017 à 12:37 8.1

      « Certaines réflexions sont difficiles à accepter … Rien que l’acceptation de la situation, la patience, ne pas râler, ne pas se renfrogner, sont des exercices pour lutter in vivo et ne pas sombrer dans l’ingratitude, l’arrogance… »
      J’ai ressenti une grande colère en réaction à l’incompréhension d’un ami à qui je confiais une difficulté. Il m’aura fallu du temps pour que « derrière ce sentiment d’injustice, et les ruminations négatives qu’il déclenche » je perçoive que c’est le soi impérieux qui se défend. J’ai alors fait part des choses entre la part négative qui refuse de voir la réalité de mes défauts, admettre mes torts et percevoir certains points faibles encore mal connus, et le propos toutefois blessant.
      Il m’aura fallu du temps pour accepter. Ce scénario me renvoie à la parole citée ci-dessus « qu’à chaque fois qu’il leur arrive quelque chose, ils cherchent à en trouver la cause » et il m’aura permis de travailler sur ces points faibles.

      1. mike le 28 Juin 2017 à 23:40 8.1.1

        oui c’est ça je suis d’accord, il m’arrive la même chose mais d’un autre côté je me défends encore en me disant que quand vous parlez à un ami ou un frère quelques fois les propos sont un peu de l’ordre du partage d’un enthousiasme de vie et c’est un plaisir d’être sur le même longueur d’onde que quelqu’un qui vous comprend (c’est très dur de trouver un vrai ami à qui vous parlez franchement sans retenue, sans sous entendus, sans rien en échange à part ce partage d’émotion, d’idée, choses que vous ne pouvez pas faire avec un autre collègue par exemple parce que vous êtes obligé par des convenances et devoirs etc.)
        et quand vous voyez que cet ami finalement utilise vos propos pour défendre ses droits dans d’autres situations c’est très difficile à encaisser mais bon depuis un certain temps je me dis qu’un homme mature et bienveillant ne doit pas se vexer du comportement des autres et croire en la présence d’un regard bienveillant. (d’ailleurs cet ami était surement sur mon chemin pour que j’avance dans ce sens).

    2. ari le 23 Juin 2017 à 19:43 8.2

      C’est un signe d’humilité je trouve que quelqu’un se sente à l’aise de nous parler de quelque chose qui le gène.

      Par ex, il m’arrive parfois de me dire au sujet de mes proches « est-ce que je peux lui faire part de cette remarque (les miettes sur la table, l’évier, etc…) ? » Je précise toutefois qu’il s’agit de parents donc une situation délicate car cela serait manquer de respect… Et puis je me dis « je vais le faire, cela me donne l’occasion de faire quelque chose et de lutter contre mon égoïsme ».

      Plus généralement, c’est comme à l’université, certains conférenciers/enseignants sont très abordables et on se sent à l’aise de leur poser des questions.

  9. Noh le 17 Nov 2017 à 2:26 9

    J’essaie d’adopter un comportement altruiste envers ms proches, notamment ma famille proche. Pourtant, plus je fais d’efforts, plus cela se solde par du ressentiment à mon égard.
    Face à ce que je perçois parfois comme de l’ingratitude, je ressens parfois de l’injustice, parce que mon intention n’est pas orientée correctement. J’ai encore besoin que mon ego soit « caressé dans le sens du poil », il est difficile d’être détaché de son côté animal et de faire des efforts uniquement dans le but du contentement divin.

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