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Alors, dîner réussi ? Épilogue et nouveau TP

cuillère couteau fourchette

Vous avez été nombreux à réagir à l’expérience de Juliette dont un premier extrait La médisance en plat de résistance ? Quel est votre avis ? vous a été soumis sous la forme d’un cas pratique. Alors, s’agissait-il de médisance ? Les résultat du sondage sur ce point sont sans appel : oui ! Mais alors que plus de 90% d’entre vous ont considéré qu’il était du devoir de Juliette de défendre sa collègue (« oui » ou « plutôt oui »), seuls 44% pensent que se taire ne suffisait pas, et 10% que se taire était une erreur. En revanche, pour 35% des votants, se taire était déjà excellent… Malgré un consensus théorique, les avis divergent donc quant à l’attitude pratique à adopter pour gérer une telle situation, et la diversité des commentaires en témoigne.

En effet, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur point de vue en soulignant la nécessité de prendre en compte le contexte, la personnalité des convives, sa propre personnalité, ses droits, ses devoirs (que doit-on et à qui), etc. En bref, tout ceci n’est pas simple tant chaque situation est singulière.

Le nombre important de commentaires atteste une chose : l’histoire de Juliette est bien souvent aussi la nôtre. La médisance est devenue un passe temps comme un autre auquel on peut s’adonner partout et avec tout le monde, un sujet de conversation facile qui, souvent, rassemble, et qu’on tend à banaliser puisque « Tout le monde le fait »… Aujourd’hui il devient donc difficile d’y échapper. Comment réagissons-nous lorsque nous sommes confrontés à la médisance ? À celle des autres comme à notre propre désir de médire ? Que faisons-nous pour nous en sortir ? S’il est toujours plus facile a posteriori de dire ce que nous aurions dû faire, la lutte contre la médisance au quotidien réclame de l’attention, des efforts, et une bonne connaissance de soi. Mais concrètement, comment s’y prendre ?

Face à ces questionnements, c’est avec grand plaisir que nous partageons avec vous cette annonce exclusive : un nouveau TP entièrement dédié à la question de la médisance sera disponible très prochainement sur le site OstadElahi inPractice . En fournissant diverses clés d’analyse et de multiples ressources, ce TP pourra certainement aider ceux qui le souhaitent à mieux appréhender cette question, et surtout à s’attaquer de manière concrète et active à la lutte contre la médisance.

Mais avant cela, revenons-en tout de même à Juliette et à ses sorbets. Ce second billet reprend l’intégralité de l’anecdote et en dévoile l’épilogue. Les choix de Juliette ne sont évidemment qu’un exemple parmi la multitude des possibles, et ne sont pas à considérer comme la solution la plus juste à la question « Comment auriez-vous géré cette situation ? ». Mais il est très intéressant de prendre connaissance de la problématique initiale de Juliette, qu’elle explique en introduction – lutter contre la peur de déplaire – et de l’effet de ses décisions, tant sur elle-même que sur les autres. Alors, dîner réussi ?

Un dîner réussi

 

Je me suis rendue compte depuis quelques années, et ce malgré mon expérience professionnelle, que ceux qui tiennent les rênes de ma profession considèrent encore que je dois faire mes preuves. Cette situation provoque chez moi un sentiment de peur, dont je pâtis : la peur de déplaire, qui se traduirait dans mon métier par ne plus avoir de travail. C’est pourquoi je me suis attelée à une lutte sévère contre cette peur en tentant de « m’armer de courage ». J’ai tenté de pratiquer le principe de « faire l’inverse ». J’ai peur, je stresse, il ne faut pas que cela se voie et je dois oser m’affirmer. L’expérience qui suit m’a été très utile car elle m’a poussé dans mes derniers retranchements et m’a permis de constater les effets positifs qu’il y a à oser s’affirmer.

Il y a quelque temps j’ai invité pour dîner des personnes importantes pour moi aussi bien sur le plan professionnel qu’affectif. Cela faisait un certain temps que j’essayais d’organiser cette soirée, mais tous les agendas étaient extrêmement bien remplis…

Soudain, au cours du dîner, entraînés par « la » personnalité éminente de la soirée, certains invités se sont mis à attaquer l’une de mes anciennes connaissances qui, de surcroît, avait été la première à m’avoir donné ma chance professionnelle. Chacun y allait de son anecdote croustillante et de sa critique acerbe, tout cela avec une surenchère de complaisance et de rires. Il faut dire que récemment ses projets avaient eu du mal à convaincre et que dans le milieu, cela se savait. Bien qu’étant choquée par leurs propos, j’ai commencé par me taire en alléguant intérieurement deux bonnes raisons, l’une qui me semblait en accord avec l’éthique– « Si je ne hurle pas avec les loups, cela signifie que je ne suis pas d’accord avec eux et qu’il est inutile de le manifester à haute voix. Ma réprobation intérieure qui vient du cœur suffit et fait que je n’ai pas besoin d’intervenir. Ma conscience est tranquille… » – et l’autre plus égoïste – « Si je donne mon avis, ça va casser l’ambiance… Et s’ils ne sont pas d’accord, ils vont m’en vouloir, je vais perdre mon crédit et le bénéfice de cette soirée… »

Je me suis dit qu’ils allaient bien finir par passer à autre chose. Mais pas du tout, le sujet semblait inépuisable. Alors que quelque chose me titillait au fond de moi : « Attention ! Qui ne dit mot, consent… », mais hésitant toujours à intervenir, je trouvais un prétexte pour me quitter la table : « Je reviens, je vais chercher le dessert. »

Je prenais le temps de préparer amoureusement les sorbets et revenais triomphante, certaine que la vision alléchante des glaces les feraient se détourner de leur conversation : que nenni ! La charge était lancée, rien ne pouvait l’arrêter. J’ai alors tenté, avec un humour très approximatif et en m’excusant d’un petit rire servile, de les débrancher du sujet en parlant des sorbets : comment je les avais préparés, quel goût j’avais choisi en tenant compte de leurs préférences, bref les âneries habituelles que l’on débite lorsque l’on a peur d’intervenir et de prendre parti. Résultat : une seconde d’extase sur les sorbets puis… retour à la case départ.

Je me lançai alors dans une première tentative de conciliation : « Eh ! Mes amis, si on parlait d’autre chose. Le sujet est clos, non ? »

Ils se tournèrent tous vers moi et le leader me dit : « Mais dis donc, c’est vrai que tu as travaillé longtemps avec cette bonne femme ! Ça n’a pas du être simple tous les jours avec elle, non ? Raconte ! »

Là, j’étais au pied du mur…

Je me suis rendue compte que toute cette affaire était l’occasion pour moi d’affronter ma peur et ma lâcheté. Si je voulais respecter ce droit fondamental qu’est le droit d’autrui, je devais intervenir même au risque de perdre la face.

J’ai tourné tout d’abord à toute vitesse dans ma tête les conséquences de ce que j’allais dire et faire. Que du négatif ! Je me voyais déjà perdre en quelques secondes tout le crédit que j’avais gagné de haute lutte auprès de ceux qui avaient depuis une bonne demi-heure éreinté cette personne.

Les principes éthiques que je m’acharne à respecter au quotidien me sont revenus en tête, et je me suis regardée en face avec mépris. J’ai pensé avec affection à cette dame qui m’avait tant aidée. Elle m’était devenue d’autant plus chère que l’on avait médit d’elle toute la soirée. Je ne me suis même pas demandé où était la vérité des propos de mes invités, et je me suis motivée intérieurement : « Je suis chez moi, je leur ai donné un premier avertissement « sympathique », mais ils continuent sans vergogne, je ne peux plus me taire. Je vais prendre un risque sans doute catastrophique, mais tant pis pour les conséquences, je vais défendre le droit de cette personne qui n’est pas là pour le faire. Je me dois d’intervenir. J’ai l’occasion de faire preuve de courage face à ma peur, je ne peux pas passer à côté ! Avec Ton aide, Mon Dieu, et un peu de volonté, je prends mon courage à deux mains ! »

C’est au leader que je me suis adressée. J’ai défendu, le plus honnêtement possible la personne accusée : je leur ai raconté mon affection pour elle, je leur ai expliqué comment elle m’avait fait démarrer dans ce métier, tout ce que je lui devais, et je leur ai dit que de toute façon je ne supporterai pas plus longtemps qu’on dise du mal d’elle ou de qui que se soit d’autre en ma présence. Ils se sont alors mis à se moquer méchamment de moi.

Mais comme j’avais franchi la première étape du courage – la plus difficile – la deuxième étape pouvait être franchie plus facilement, sans crainte des conséquences. Je me suis mise « calmement » en colère et je leur ai expliqué que s’ils continuaient ainsi à ma table, je n’aurais plus envie de rester avec eux, j’irais dans ma chambre et qu’ils pourraient continuer le dîner sans moi – et surtout, qu’ils n’oublient pas de bien fermer la porte en partant ! Je me suis levée le cœur un peu battant, résolue à accomplir ce que je venais de dire.

Miraculeusement, cela les a fait rire. Ils m’ont rappelée : « Hé, ne te fâche pas ! Quel caractère ! » Le leader m’a même dit : « Dis donc, quelle diatribe ! C’est bien d’être ton ami. Au moins, je sais que si un jour on dit du mal de moi dans un dîner où je ne serais pas, il y aura quelqu’un pour prendre ma défense si tu y es… ». Les autres ont acquiescé, tout en se moquant encore un peu de moi pour ne pas perdre complètement la face. Mais comme la grosse pointure de la soirée venait d’abonder dans mon sens, les autres ont suivi le courant. On m’a adressé des sobriquets du genre : « Don Quichotte », « champion des causes perdues »…

Un sentiment de sérénité m’avait envahi ; je me sentais rassurée intérieurement et en accord avec moi-même. De plus, je crois qu’au bout du compte j’ai gagné leur estime, et la soirée s’est terminée joyeusement. C’est moi qui ai fermé la porte derrière eux quand ils sont partis.

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33 commentaires

  1. aL06 le 05 Juin 2015 à 7:25 1

    Bravo Juliette ! Vous avez su dépasser cette peur de déplaire qui nous tient si souvent servile au soi impérieux et qui « légitime » ainsi le non respect des droits… En plus vous avez donné une leçon magistrale à vos invités que vous avez contraints avec finesse, courtoisie et élégance de changer le cours de la soirée. Soirée qui aurait pu être une expérience très dévalorisante intérieurement au regard de vos valeurs éthiques sur lesquelles vous êtes appuyées pour sortir de cette mauvaise passe…
    Merci infiniment pour cette leçon de courage et de lutte contre cette peur de déplaire… l’orgueil, qui me semble être une des sources de la médisance qui a envahi notre quotidien.

  2. mahaut le 05 Juin 2015 à 10:07 2

    Conclusion !

    Il ne s’agit pas de LA PEUR DES AUTRES, mais bien DE SOI MEME !
    En mettant notre main dans Sa main : fini nos obscurités mentales. Le monde devient lumineux.
    Bonne leçon en action, sur le discernement, la droiture et le COURAGE. Merci

  3. Cogitons le 05 Juin 2015 à 13:27 3

    C’est marrant, il ne me serait pas venu à l’idée de dire au directeur de l’académie des sciences, celui d’une banque réputée et leurs collègues avec lesquels je dinais chez moi l’autre soir (j’imagine le scénario), que s’ils continuaient comme ça à dire du mal d’un collègue, j’irais bouder dans ma chambre et qu’ils finissent le repas sans moi. Idem s’il s’était agi de simples collègues de bureau ou d’amis. Ou alors nous ne vivons pas sur la même planète.
    Un mot me vient à l’esprit, et ne le prenez pas mal, chère Juliette, mais je le dis comme je le pense et amicalement.
    Ce n’est pas « courage », mais « puérilité ».
    Avant « et je leur ai dit que de toute façon je ne supporterai pas plus longtemps qu’on dise du mal d’elle… », vous vous en sortiez parfaitement. Mais après… vous risquez fort de passer pour la naïve de service, un peu hystérique de surcroit. Attendez-vous à avoir les oreilles qui sifflent dans les jours à venir.
    Quand on est dans le monde professionnel, me semble-t-il, il faut rester « professionnel », ce que vous n’avez pas fait. C’est très difficile, d’ailleurs, puisque cela implique (entre autres) de savoir maitriser ses émotions. D’ailleurs, si l’on s’en réfère à Ostad Elahi, c’est probablement une des raisons pour lesquelles il trouvait que la vie en société (et donc, dans le monde du travail) était excellente pour le développement de soi.
    Mais sans doute n’avons nous ni le même âge ni, par conséquent, la même expérience.
    A chacun, donc, de réfléchir et de tirer sa propre conclusion.
    Et merci, quoi qu’il en soit, pour ce partage.

    1. chat31 le 05 Juin 2015 à 18:30 3.1

      Peut être que dans la “forme”, sa réaction n’était pas la plus optimale. Moi aussi quand j’ai lu l’épilogue j’ai été très surprise. Mais le dénouement de cette histoire prouve que ce qui importe, c’était l’intention avec laquelle elle a défendu cette connaissance – du simple fait que son intention était d’agir selon le contentement divin, Dieu l’a aidé par la suite pour que le dénouement soit positif. Quand on a un point faible, il est normal qu’on ne réussisse pas à trouver le mode de lutte optimal contre, que l’on soit un peu maladroit. Mais quand on fait l’effort d’aller contre notre nature et lutter contre notre soi impérieux, Dieu fait preuve d’une grande générosité en nous aidant dans notre lutte. L’enseignement d’Ostad Elahi reflète exactement le dénouement de cette histoire – ce qui compte, c’est l’effort, et non le résultat. Juliette s’en est surement rendue compte elle même que sa réaction n’était pas la plus parfaite, mais ce n’est pas grave car la prochaine épreuve sera très certainement dans un contexte différent, elle aura appris de ses maladresses et sera mieux armée pour la prochaine fois.

      Merci d’avoir partagé cette expérience qui fait chaud au coeur et qui nous encourage à ne pas compromettre les principes éthiques du respect d’autrui, car au final les mettre en pratique nous rend toujours gagnant.

      1. A. le 07 Juin 2015 à 8:38 3.1.1

        « Car au final les mettre en pratique nous rend toujours gagnant »

        Je suis d’accord. La chose la plus étonnante de toute cette histoire est que lorsqu’on purifie son intention et que l’on est prêt à être perdant sur un plan matériel plutôt qu’aller à l’encontre de ses principes éthiques, on bout du compte la Source arrange les choses de sorte à ne rien perdre (ni matériellement, ni spirituelllement), et cela même si on n’arrive pas complètement maîtriser ses émotions (le fait de menacer de bouder, d’aller dans sa chambre etc..)

    2. THUR le 07 Juin 2015 à 10:37 3.2

      Cher Cogitons avant que votre commentaire sorte et suite à ce billet et les 2 premiers commentaires j’avais eu une discussion avec un ami qui avait trouvé la phrase : »j’irais dans ma chambre … » totalement niaise aussi et il était furieux par ce que 2 personnes étaient admiratives du comportement de Juliette. Je lui avais dit ne t’inquiète pas cogitons ne la loupera pas 🙂
      je suis aussi d’accord avec vous cette phrase est totalement déplacée MAIS après avoir prononcé ce jugement je me suis posée la question qui est Juliette, quelle âge a t elle dans quel milieux vie t elle etc…
      et petit a petit je me suis rendu compte que c’est là la finesse et la subtilité de l’enseignement d’Ostad Elahi il faut voir chaque cas pratique dans son contexte, qui est la personne, quelle était sa situation
      Evidemment si j’avais fait la même chose j’aurai été totalement ridicule
      Il faut prendre la leçon qu’il y a dans cette expérience et l’adapté à soi et non vouloir se comporter dans une situation identique de la même façon
      Je dis quand même un grand bravo à Juliette ce qui était pour moi admirable dans sa démarche ce n’était pas tant sa réaction que le fait d’avoir déjà en amont mis en place une pratique « ne pas avoir peur de s’affirmer être courageux et ne pas être un lâche », puis mis en situation tout ça à tourné dans sa tête (elle n’a pas oublié sa pratique) et a essayé de trouver la solution la meilleur
      J’avoue que ce qu’elle a fait n’est pas aussi facile qu’on peut le penser mais c’est même très difficile
      au moment où on est dans le feu de l’action je pense que pas grand monde pourra avoir la réaction idéale ce qui est sûr c’est qu’elle a pratiquer son courage pas facile de s’exposer quand il s’agit d’un point faible
      Merci à cogitons qui nous titille avec ces commentaires cela nous permet de réfléchir
      Une chose que j’ai apprise est qu’il faut prendre des leçon de nos expériences et même celles des autres. Tout n’est pas noir ni blanc mais qu’il y beaucoup de nuance.
      Merci aussi à eostadelahi de nous faire profiter des expérience des autres.

  4. RolK le 05 Juin 2015 à 19:24 4

    Cher Cogitons
    J’apprécie presque toujours vos commentaires un peu décalés et « rentre dedans » car vous prônez en général le pragmatisme sans fioritures et un certain anti-dogmatisme et j’aime ça. Et vous avez de l’humour.
    Mais j’avoue que là je trouve votre commentaire consternant, et je le dis moi aussi amicalement !
    Vous jugez sévèrement sans subtilité, de manière très inattendue les choix de Juliette… Comment arbitrer à ce point une situation dont on ne connait au final que des bribes de faits et d’intention… Jusqu’à preuve du contraire le résultat d’une pratique éthique se juge en partie aussi sur l’effet qu’elle a sur soi et sur les autres, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ici ça a fait mouche. Même si c’est critiquable, même si soi même on n’aurait pas fait comme ça, il faut accepter que le résultat parait en tout cas bon. Pour tout vous dire, je n’étais pas partisan moi non plus d’une telle action la part de Juliette, je ne me serais pas exposé de cette façon. Mais on ne peut en aucun cas dire avec autant de fermeté et de certitude qu’elle a eu tort. Il faudrait être dans la même situation, parfaitement connaitre le fond de chacun des protagonistes et leur historique relationnel pour trancher. Et encore, nous sommes tous différents, la vie est faite de plein de « coup d’éclats » qui en étonnent plus d’un et qui se révèlent positifs, et la personnalité de Juliette fait que ses hôtes comprennent une telle réaction de sa part…
    Vous mentionnez Ostad Elahi pour appuyer vos propos, en rapportant le grand intérêt pour l’accomplissement de soi qu’il y a à vivre en société, mais vous oubliez aussi de dire à quel point il a, durant toute sa vie, su affirmer avec force ses convictions éthiques face à la pression du pouvoir des notables notamment, en prenant parfois des risques énormes pour sa carrière… Je suis étonné que commenciez votre argumentaire par le statut social élevé des invités (« il ne me serait pas venu à l’idée de dire au directeur de l’académie des sciences, celui d’une banque réputée et leurs collègues avec lesquels je dinais chez moi l’autre soir »), pour au final dire que pour de simples amis vous auriez fait de même…
    Maitriser ses émotions, on pourrait tout à fait dire qu’elle a essayé de faire : on voit bien dans l’histoire le débat intérieur qu’elle a devant ses émotions, et elle décide au final de manière raisonnée de la manière avec laquelle elle va les gérer. Et elle nous propose son expérience pour faire débat, pas pour être affublée de l’étiquette d’hystérique puérile ! Vous avez peut-être des expériences de la sorte à proposer ?

  5. kbld le 06 Juin 2015 à 10:18 5

    Il ne faut pas se tromper de débat. La question n’est pas de savoir si ce que Juliette a fait ici est une règle à suivre mais si en l’occurrence, pour son cas précis, elle a bien fait. Puisque la réponse à la première question est à mon avis négative : la réaction est exagérée.
    .
    Mais à la réelle question, voici les deux points qui font qu’elle a “bien” fait :
    – ce qui était dit était faux
    – elle a un naturel peureux.
    On peut bien voir ce type de personnes qui ont peur du conflit, d’être mal vu, etc.. Son naturel l’aurait alors poussé à ne rien dire qui marque une désapprobation directe, par peur. Or, /puisque ce qui était dit était faux/, il fallait dire que c’était faux, sinon, cela aurait signifié approuver.
    Sa réaction est alors /compte tenu de son naturel/ très bonne. En effet, c’est la seule manière avec laquelle qu’elle aurait pu réagir. Il faut imaginer ce type de personnes qui ont très peur, se lancent, et ne s’arrêtent pas, parce qu’elles font des choses inédites et donc qu’elles ne maîtrisent pas. Si on se met en situation avec sa personnalité, on voit qu’elle a très bien réagi.
    Dans cette expérience, le résultat est 1) qu’elle n’a pas participé à une calomnie 2) qu’elle a acquis une respectabilité (une dignité ?) sociale. Peu importe le reste.
    Bien sûr, il faut qu’il y ait un équilibre entre le risque encouru et l’intérêt que l’on protège. En l’occurrence, l’intérêt n’était pas si grand, mais le risque non plus, elle n’a mis son emploi et donc sa famille en jeu que l’on sache.
    L’idée est alors de trouver un meilleur équilibre au fur et à mesure des expériences de ce genre.
    Dire qu’elle aurait dû mieux équilibrer sa réaction est une erreur puisqu’elle ne pouvait pas, tout simplement. Avec ce type de caractère, c’est tout ou rien. Il faut plutôt dire que ce n’est pas la réaction à concevoir comme règle générale vers laquelle tendre, ou qu’elle devra à l’avenir essayer de rééquilibrer.
    Juliette ne doit absolument pas culpabiliser. Sa réaction est dans l’absolu « trop » mais pour son cas, elle a fait ce qu’il fallait faire dans la limite de ses capacités, psychologiques notamment.

    .
    Quand un défaut nous paralyse et nous contrôle totalement, c’est tout ou rien. Il me semble que, dans ce cas-là, sur-réagir est beaucoup mieux que ne pas réagir du tout.
    En règle générale, lorsque les droits d’autrui sont en jeu, j’ai la conviction (sans que ce soit une certitude) qu’il vaut mieux trop en faire que pas assez. N’étant pas parfait, nous avons beaucoup de peurs, cachées ou non, autres que celle de Dieu. Il y aura alors beaucoup de choses qui nous pousseront à ne rien faire, mille et une raisons pour choisir la facilité. Le soi impérieux sait d’ailleurs exploiter les raisons psychologiques, comme l’« effet du témoin » dans d’autres situations. Au moins, en faisant trop, on aura fait quelque chose, et on aura lutté contre nos propres peurs par altruisme.
    .
    On peut considérer que Juliette a eu une double grâce :
    – elle a eu l’occasion de progresser sur sa peur
    – les choses ont tournées de manière à ce qu’elle devait réagir, parce que sinon elle allait laisser faire une injustice puisque ce qui était dit était faux (d’après ce qu’elle dit).
    Elle a dû le mériter, et s’en est montré digne par sa réaction. Bravo Juliette !

    1. A. le 07 Juin 2015 à 8:58 5.1

      « Il faut imaginer ce type de personnes qui ont très peur, se lancent, et ne s’arrêtent pas, parce qu’elles font des choses inédites et donc qu’elles ne maîtrisent pas. »
      Je suis d’accord, mais je crois que Juliette est aussi quelqu’un d’émotionnel, de nature émotionnelle (plutôt une caractéristique de la nature féminine), passionnelle, et donc même si elle a essayé de réfléchir, aussi au vue du fait qu’elle a été prise dans le feu de l’action, au final les émotions ont pris un peu le dessus

      Cogitons représente par contre son antithèse – je crois que c’est qq’un qui passe chaque chose au crible de sa raison avant de passer à l’action, qq’un de très rationnel, et où les émotions ont très peu de place (le pseudonyme n’est pas un hasard). Ce n’est pas étonnant qu’il soit un peu choqué par le certains comportements de Juliette comme il le dit lui-même « ils vivent sur deux planètes différentes » – une dominée par la raison l’autre plutôt pas les émotions. Dans la vie de tous les jours on observe souvent des couples où l’homme et la femme incarnent ces profils opposés.

    2. kbld le 08 Juin 2015 à 12:35 5.2

      @A.
      Je ne suis pas sûr que ce soit à ce point-là lié à vrai dire. Il me semble, sans que je ne sache, que cela tenait plus à un trait caractériel particulier – la peur du conflit, la lâcheté -, mêlé à une certaine position sociale d’ailleurs, qu’à une nature émotionnelle en général. Lutter de manière inédite contre un trait de caractère très prononcé ne peut que difficilement se faire d’emblée à l’équilibre, en tout cas pour celui-là.
      Quelqu’un peut être émotionnel mais avoir l’habitude de donner son avis, de défendre les autres, peut, en un mot, ne pas avoir peur du conflit. A mon avis, cette personne aura eu naturellement plus d’expériences (actives) de ce genre de situation, et donc serait plus capable de se maîtriser.
      Oui, il est question d’émotions ici et de contrôle par la raison, mais quelle que soit la nature générale de la personne, les deux peuvent jouer. Il est plus question ici, je pense, de point faible caractériel et de manque d’expérience.

    3. poyel le 08 Juin 2015 à 21:55 5.3

      KBLD, vous écrivez : Dans cette expérience, le résultat est … 2) qu’elle a acquis une respectabilité (une dignité ?) sociale.

      Rien n’est moins certain. Elle dit : je crois qu’au bout du compte j’ai gagné leur estime.

      Pour avoir la réponse, il faudrait poser la question aux convives, à supposer qu’ils soient honnêtes 🙂

      1. kbld le 10 Juin 2015 à 10:32 5.3.1

        @poyel
        Je pense que si. Cela ne veut pas dire qu’on va dire du bien d’elle (estime est donc un peu fort peu-être), mais qu’on ne la considère plus comme une moins que rien qui se tait et qui gobe tout sans broncher. On peut ne pas aimer quelqu’un parce qu’il nous gêne, mais détester quelqu’un pour son caractère qui affecte notre ego est très différent de mépriser quelqu’un qu’on considère comme un rien. C’est pour cela que je parle de respectabilité sociale : dorénavant, on sait qu’elle existe, même si ça peut gêner.

      2. poyel le 11 Juin 2015 à 21:41 5.3.2

        @kbld

        Sous cet angle là, je comprends ce que vous voulez dire.

  6. DD le 06 Juin 2015 à 11:09 6

    J’avoue avoir « tiqué » aussi sur différentes réactions de la part de Juliette car je n’aurais pas agi de la même manière si j’avais été confrontée à une situation en quelque sorte analogue. Et de plus il y a des tas de paramètres qui nous échappent comme l’évoque Rock. Mais chacun sait et devrait en tout cas se rappeler que nous sommes tous différents du point de vue de la structure de base avec tout ce que cela implique: points forts, points faibles, qualités innées , noeuds psychiques, héritages etc…
    Ce que je retiens dans le témoignage de Juliette c’est qu’elle s’est fait violence pour lutter contre un point faible qui l’empêchait d’être en accord avec ses convictions intimes et profondes, qu’elle a fait preuve de courage et a pensé à demander de l’aide à Dieu ( ce que j’oublie souvent de faire en cas de mauvaise posture).
    Elle a fait acte, peu importe la manière, dans ces cas là on ne peut pas tout maîtriser, ça a été sa façon à elle de s’opposer à ce comportement indigne et ignoble de ces personnes invitées chez elle.
    Je trouve que c’est une véritable leçon de foi aussi pour une personne qui a tant de crainte par rapport à son avenir d’avoir osé risquer des conséquences, qu’elle imaginait comme pouvant être fatales, en s’appuyant uniquement sur ses principes éthiques et sur Dieu. Et je lui dis bravo!

  7. Alain le 06 Juin 2015 à 13:43 7

    Un nouveau TP sur la medisance ? Merci pour cette annonce ! On peut déjà commencer à s’échauffer en attendant la sortie en ligne ! Cette anecdote prend alors une autre dimension…

  8. Cogitons le 06 Juin 2015 à 15:12 8

    Cher RolK,
    Il m’arrive souvent d’être consternant et même pire, donc je ne suis pas le moins du monde… consterné par votre commentaire. Et j’apprécie que vous ayez pris le temps de le pondre. Je vais donc, y ré-pondre.
    Je ne sais pas si j’ai jugé si sévèrement, puisqu’il me semble avoir dit que Juliette a agi (à mon sens) parfaitement jusqu’à sa menace de bouderie. Les mots sont forts, mais bon, mieux vaut dire les choses sans salamalecs. Au moins, c’est clair.
    Je ne prétends d’ailleurs pas que j’eus (et coutumes) fait mieux qu’elle. J’eus sans doute, par plaisir de la plaisanterie et de la convivialité, balancé une vanne plus ou moins médisante. Au mieux, je me serais tu. Enfin, trop de paramètres pour répondre précisément.
    Ceci étant, j’ai assez vécu et fait assez de bêtises dans ma vie (et c’est pas fini, sauf si cette vie s’arrête, et encore…) par naïveté, pour savoir de manière un peu viscérale que dans ce monde, il faut se garder de l’héroïsme un peu benêt.
    En d’autres termes, il faut se méfier du syndrome du « chevalier blanc », choisir ses batailles, et choisir bien. Et ne pas penser que parce qu’on a eu une bonne intention, on a bien fait, et que tout va s’arranger.
    On peut faire les pires bêtises avec les meilleures intentions du monde. D’où la nécessité de développer… sa propre sagesse et son propre jugement (plutôt que compter sur une « intervention divine »), une capacité de raisonnement qui permette de faire l’arbitrage. Et ensuite, de passer à l’action à bon escient et de manière correcte. Une vie ne suffit pas, donc pas la peine de se battre la coulpe en chemin.
    Après avoir enfoncé ces portes ouvertes avec grandiloquence, je réitère que ce qu’a fait Juliette est remarquable sur bien de points, et je lui re-tire mon chapeau (aussi pour avoir partagé son expérience). Je dis juste qu’à mon sens, et avec les données très limitées dont nous disposons, elle est allée trop loin, et ce faisant, a eu une attitude enfantine (si vous préférez à « puérile »). Et qu’elle risque de passer (je ne dis pas qu’elle le soit) pour quelqu’un d’un peu hystérique. N’oubliez pas qu’il s’agit du monde professionnel, un « univers impitoyaaable »…
    Bref, à chacun de tirer sa conclusion. C’est la mienne, je ne prétends pas avoir LA Réponse. Il se peut que dans ses circonstances, compte tenu de son âge et de sa situation, etc… Juliette ait agi le mieux du monde.
    Ah, « statut social des invités ». J’ai pris cet exemple à dessein pour faire ressortir le côté « enfantin » du comportement. Pour ensuite montrer que même avec des invités moins « prestigieux », ce n’est pas franchement mieux.
    Si ce n’est pas évident, j’ai raté mon coup. Ou nous ne sommes pas d’accord, ce qui n’est pas un problème.
    A chacun son analyse et ses conclusions.

  9. SM le 06 Juin 2015 à 19:05 9

    N’est-ce pas là un exemple d’une pratique IN VIVO…ou cet acte volontaire de défendre la personne critiquée a une valeur supérieure au simple fait de s’être contenté de ne pas médir.

    En plus d’avoir travaillé sur la médisance, elle a expérimenté (In vivo) le principe éthique du courage et de l’attention à Dieu ce qui lui a permis de lutter contre la peur de déplaire ces invités (venant de sa nature animale), pour une intention plus noble; défendre la réputation d’autrui (venant de sa nature céleste).

  10. A. le 07 Juin 2015 à 9:06 10

    Cogitons, comme votre pseudonyme l’indique bien, je crois vous êtes l’antithèse de Juliette – vous vivez sur une planète dominée par la raison, vous passez chaque chose au crible de la raison avant de passer à l’action et pour vous les émotions ont très peu de place. Ce n’est pas étonnant que vous soyez un peu choqué par le comportement de Juliette qui par contre, elle est plutôt une personne émotionnelle (vit sur une planète probablement dominée par les émotions). Au final chacun agit en fonction de ses caractéristiques et c’est à Lui d’accepter ou pas, et d’en décider le résultat matériel/spirituel, en fonction de l’intention de chacun.

    1. Cogitons le 08 Juin 2015 à 3:51 10.1

      Oh que non… Je suis un émotif-naïf, d’où mes expériences et mon conseil : attention aux émotions. Et attention à la manière dont nous nous justifions nos comportements, nous donnant le rôle du chevalier blanc alors que, bien souvent, il s’agit de tout autre chose. Nous nous pensons héroïques et droits, alors que nos motivations réelles sont ailleurs, et que, pour l’observateur extérieur, nous nous couvrons de ridicule. Les Don Quichotte.
      La psyché humaine est bien complexe et nous sommes souvent complètement aveugles à l’égard des motivations réelles de nos actes (quelque chose me dit que la situation de Juliette est plus complexe qu’il n’y parait); d’où, me semble-t-il, la nécessité de réfléchir avant, pendant et après, de se remettre en question, se moquer de soi-même (souvent), et d’être bienveillant et patient envers autrui (le plus souvent possible). De s’abstenir des jugements totalisants et, autant que faire ce peut, de se croire supérieur (très, très difficile, en ce qui me concerne). Solidarité entre aveugles…
      J’aurais d’ailleurs pu me pseudoiser « émoticon »… mais c’est un peu déplaisant (bien que certains le pensent probablement, et peut être à juste titre, à mon égard).
      Mais revenons-en à notre chère Juliette…

  11. cha le 07 Juin 2015 à 9:39 11

    Excellente expérience, bravo et merci

  12. mahaut le 08 Juin 2015 à 21:44 12

    L’une de mes premières réactions avait été de menacer de quitter la table, pour taire les médisants.

    et puis, parce que je me suis dit en pensant aux participants sur ce site,…. : je ne me suis abstenue, j’ai pensé aux quolibets !….

    A voir les réactions de Cogitons : qu’est ce que je me serais pris aussi !…. ma conclusion sur ce coup là, j’ai été faible et influençable, alors que j’aurais eu le cran de mettre à exécution ma menace en quittant la table !! O est le bon sens ???….

    Dans cette affaire, il me semble que c’est d’abord une affaire de type de personnalités :
    http://livre.fnac.com/a2796323/Gerard-Collignon-Comment-leur-dire

    Chez Juliette ou chez moi, il y a certainement un « côté soldat »  Vu que le temps est compté,  il me semble que la nécessité est évidente : faire passer d’abord Son Bien Aimé. S’attacher à Lui faire plaisir. L’important c’est d’amener les autres à y voir plus clair
     
    Alors le directeur de l’académie des sciences, celui d’une banque réputée……. Quand nous serons de l’autre côté, que restera-t-il de tout ce qui est sur terre maintenant ?? l’important c’est d’être polie, de le dire avec affabilité, savoir même plaisanter. mais ne pas laisser passer… car on le fait pour le Bien-Aimé

    1. Cogitons le 09 Juin 2015 à 16:02 12.1

      Ah, « faire pour le Bien Aimé », le sésame ! Celui qui justifie tout…
      Chère Mahaut, j’ai eu une révélation un jour: que ce genre de certitudes et déclarations, non contentes, en ce qui me concernait, de véhiculer une incroyable arrogance (sous couvert d’humilité), m’empêchaient de regarder la réalité en face, de me poser les bonnes questions sur les motivations profondes et la justesse de mes actes et de mes jugements.
      Combien de fois ai-je eu des comportements inadéquats en société, des jugements à l’emporte-pièce, teintés d’un fort sentiment de supériorité, que je mettais sur le compte de « faire pour le Bien Aimé, moi qui sais », le tout, bien entendu, justifié par « l’autre monde », où il apparaitrait clairement que j’avais eu raison.
      Alors que les raisons profondes étaient l’immaturité, la timidité, la crainte, la jalousie, la paresse, et j’en passe, bref, tous les travers humain.
      Comprenez bien, je ne remets pas en cause le bien fondé (ou non) de la foi. Mais je me méfie, par expérience personnelle, de certaines de ses conséquences possibles, l’une d’elle pouvant être l’aveuglement.

      1. mahaut le 11 Juin 2015 à 9:53 12.1.1

        @cogitons
        Mon cher Cogitons
        A mon sens, et en tout cas pour moi, ayant vu le jour dans ce monde Occidental, une France athée et pour milieu, le communisme où religion et religieux n’avaient pas d’existence. Avec en plus en héritage, dans cette culture française, l’existence d’un divorce complet entre foi et raison.. (Pour moi les fêtes dites chrétiennes n’étaient que des jours fériés avec des noms qui n’existaient que sur le calendrier…)

        Pourtant, j’avais ressenti en regardant le monde, tout au fond de mon cœur, un grand manque ?

        Mais comment parler, échanger au sujet de quelque chose dont les autres ne parlent pas et dont on ne connaît pas l’existence.. ?? et lorsqu’on pose des question, en réponse : « Toi, tu ne veux que connaître : les mais, les si et les que… »

        Dans mon innocence, j’avais aimé profondément la beauté et le bon car je m’étais aperçue que cela était partie intégrante aussi de l’existence, ce qui est BIEN NATUREL….. J’ESSAYAIS DE COMPRENDRE… je crois avoir « contemplé »….. alors.

        Pas plus que je connaissais les fêtes religieuses, pas plus je ne pouvais avoir de réponse quand je recherchais la Beauté : lorsque je cueillais des fleurs, que je cherchais le secret de la vie dans le règne végétal et où je trouvais intimement mêlé cette beauté. J’avais 5 ans et j’écrasais les fleurs entre mes doigts à la poursuite de cette beauté dans la matière. Puis la fleur écrasée, j’étais « désespérée » d’avoir détruit « une construction vivante » qui venait de je ne sais où quant à la première ou le premier ????., car il y avait bien eu un premier ou une première ???….et de constater la mort de ces fleurs si belles ! j’étais bien désolée de leur avoir pris la vie, que je ne pouvais même pas rattraper ! Je ressentais profondément n’être qu’une créature, dans l’océan de l’existence. L’arrogance ne faisait pas partie de mon vocabulaire et j’en ignorais l’existence aussi.

        Quand j’ai pu commencer à l’âge adulte à avoir des réponses grâce à la culture, j’ai compris que pour moi, il n’y avait pas de divorce entre foi et raison, tout était pétri ensemble. Mon arrivée dans ce monde n’avait été là que pour que je ressente un grand vide et me construire.

        Donc, j’ai aimé comme un enfant aime naturellement son parent. Quel enfant n’aurait pas de gratitude pour son parent qui lui a donné le jour, de l’attention, de la tendresse pour le faire grandir. Un parent là dès le premier jour ?….

        Oui, j’ai appris à aimer grâce aux expériences faites au départ de ma vie, comme on boit de l’eau, comme on sent le soleil sur sa peau.

        Alors, : JUGEMENT À L’EMPORTE PIÈCE, DÉCLARATIONS, SUPÉRIORITÉ, IMMATURITÉ, LA TIMIDITÉ, LA CRAINTE, LA JALOUSIE, LA PARESSE, ET TOUS LES TRAVERS HUMAINS ??

        Oui, l’existence en est tissée…. mais, nous en sommes les auteurs, c’est même notre terrain de jeux…. à nous de savoir « jouer » pour devenir des EXPERTS en « VIE », sinon rien n’a de sens.

        Me concernant, dans ma faiblesse, me sentant créature et d’avoir été d’abord aimée pour ce que j’étais et que j’avais été conçue bien avant que même mes parents m’appellent à la vie. J’ai eu la l’intuition « d’avoir été créée » par mes parents et eux-mêmes advenus aussi dans une longue chaîne….. J’ai su qu’Il était là, au bout de « cette chaîne » Mon cœur ne pouvait que L’aimer tout naturellement en retour, en voyant tout Ses pas autour de nous, dans ce monde où nous sommes appelés.

        Et la médisance dans tout ça ? c’est s’être aussi rendue compte qu’il y avait là aussi un faille ??? et alors pourquoi. Toujours un monde pleine de questions ! Ceci dit, je suis bien paresseuse, ignarde et s’Il ne m’aide pas, OUH ! LA !!…

    2. rosa le 10 Juin 2015 à 14:04 12.2

      Ce qui compte, c’est l’intention.

      Je le vois comme une longueur d’onde qui s’aligne sur Sa longueur d’onde.

    3. rosa le 10 Juin 2015 à 14:09 12.3

      Après que les autres fassent comme nous, tant mieux, mais ce n’est pas mon but.
      Mon but c’est Lui.

  13. poyel le 08 Juin 2015 à 21:46 13

    Juliette a donné un coup de pied dans la fourmilière. De là à avoir gagné l’estime des ses convives, j’en doute. Elle a surtout gagné l’estime d’elle même et c’est déjà très bien !

    Au mieux, quand le meneur ne sera pas là, et qu’il n’aura aucune ascendance sur la meute, celle-ci cassera à nouveau du sucre sur Juliette. Au pire, c’est le meneur qui dirigera la manoeuvre lorsque Juliette ne sera pas là. Elle sait à quoi s’attendre.

    Juliette est en recherche d’éthique, c’est évident. Les autres, j’en doute. Juliette est effectivement naïve, c’est évident aussi.

    La question ultime est peut-être : La recherche d’éthique de Juliette est-elle compatible avec ce milieu professionnel là ?

    Oui, elle l’est car Juliette peut ainsi apprendre sa leçon. A terme, elle comprendra que le moment sera venu de prendre de l’air.

  14. Charlotte le 10 Juin 2015 à 7:28 14

    Est-ce que le comportement de ses convives ne dépend pas de leur respect de l’éthique et leur sensibilité par rapport à la morale?
    Ceux qui ont une connaissance de Juliette et savent qu’elle essaye de se comporter selon des principes éthique juste réagiront différemment avec elle et les autres continueront à médire à son sujet.

  15. leo le 11 Juin 2015 à 21:30 15

    Expérience vécue le lendemain de la parution de cet article.

    Je me suis retrouvé à la table de pause avec trois autres personnes. Je ne les connaissais pas. L’une d’elle critiquait une certaine population. Je ne disais rien. Elle ne s’arrêtait pas.
    Le cas pratique était devant moi, du véritable « in vivo »; mais je ne savais pas quoi dire. Quoi dire alors, et sans froisser ?

    Intérieurement, j’ai demandé Son aide.
    Il arrive souvent un moment ou l’autre cherche à jauger si ses propos sont bien accueillis ou non. On a donc jaugé ma réaction.
    J’ai fait un premier commentaire. raté ! J’ai presque appuyé ce qu’elle disait !
    A nouveau, l’occasion se présente d’intervenir. Je place un commentaire, quelque peu hors-sujet, mais personnel et positif à l’égard de la population en question. Au final, une autre personne intervient et raconte qu’elle est « mal placée » pour juger car elle a de la famille dans cette population. Et les attaques ont ainsi cessé.

    Cela n’a été que de courte durée car aussitôt elle s’en prenait à une autre population (un contexte plus historique cette fois).
    Peu importe. J’ai essayé d’agir selon la voix de ma conscience guidé par cette discussion.

    1. leo le 13 Juin 2015 à 15:25 15.1

      Auparavant je n’aurais pas considéré cette situation comme un exercice pratique.

    2. leo le 13 Juin 2015 à 16:07 15.2

      Il y a quelques temps aussi, je réagissais plus vivement ( » à l’instinct »).
      Une avancée que je note après y avoir réfléchi, échoué à de multiples « cas pratiques », c’est d’inclure progressivement d’autres paramètres dans mon attitude (ici par ex. de prendre en compte le contexte).

  16. danielle le 13 Juin 2015 à 14:46 16

    Je retrouve (sur le site ostadelahi-indepth.com) ce texte qui est un précieux rappel les méfaits de la médisance : « voir en bien jusqu’à la bassesse des méchants, de sorte à ne pas être contaminé par ce défaut contagieux de malvoyance [voir en mal], qui est à l’origine de la médisance [dire mal] et de la malveillance [agir en mal], car voir en mal nous empêche de voir la Vérité (Borhan ol-Haqq, 250-1). »

  17. mike le 15 Juin 2015 à 7:52 17

    j’ai eu beaucoup d’effet à lire votre conclusion ce matin; j’en avais les larmes aux yeux (je suis un peu sensible en ces temps 🙂 )
    cela est encourageant de voir qu’on se bat encore pour l’éthique et la rercheche du contentement divin
    merci

  18. juliette le 18 Oct 2015 à 13:26 18

    J’ai entendu tous les arguments concernant cette expérience sur la médisance qui m’est arrivé. Je les trouve vraiment très intéressants. Il est vrai que mon attitude finale était un peu trop extrême, mais c’est la seule solution qui m’est venue à l’esprit sur l’instant pour couper court aux paroles de médisance que j’ai tenté, vainement, de faire taire. J’ai pris un risque, non calculé, il est vrai, mais conforme à la nature que mes convives connaissaient de moi et cela m’a semblé être mon devoir de le faire. Je travaille dans un milieu où ce genre d’excès peut parfois être pris comme du courage et être plus positif que le silence.
    J’ai tout de même réfléchi intérieurement avant d’en arriver à cet extrême. Et je me suis appuyée sur Lui avec cette pensée : « Ca passe ou ça casse, mais je vais dans le sens de Ton contentement. » Et grâce à Lui, c’est passé.

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