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L’humilité 1 – De quel moi s’agit-il ?

Par , le 6 Jan. 2012, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version
panneaux moi

L’humilité, autrefois vertu cardinale, a perdu de son attrait dans nos esprits. Peut-être nous renvoie-t-elle inconsciemment à l’humiliation avec laquelle elle partage une racine commune : humus, la terre. Être humble, ce serait donc se rabaisser, rester à terre, courber l’échine : rien de bien attirant en somme.

Pourquoi s’interroger aujourd’hui sur ce concept et qu’a-t-il à nous apporter dans le cadre d’une pratique éthique ? Parce qu’il peut transformer dans un sens extrêmement bénéfique notre relation à nous-mêmes et aux autres.

Commençons les choses par une question quelque peu abrupte : que suis-je ?

Si je me pose la question, les premières réponses qui me viennent à l’esprit sont celles-ci : je suis Untel. Voici mon corps, plus ou moins beau, plus ou moins intelligent, jeune ou vieux, en bonne ou en mauvaise santé. J’occupe une certaine position dans la société : j’ai tel métier, je suis riche ou pauvre, éduqué ou illettré. Je vis seul ou en couple, avec ou sans enfants. Je suis né dans tel pays à telle époque. Mon histoire, mon tempérament, mon éducation, ma culture, tous ces éléments, combinés de façon unique, font de moi ce que je suis. Ces premières réponses me renvoient vers un certain mode du moi que j’appellerai le moi psychosocial.

Il est toutefois une deuxième façon de répondre à la question, une réponse plus simple mais moins immédiate, qui me vient d’une riche tradition philosophique : que suis-je ? Je ne suis rien, ou presque. Je ne suis rien parce que je suis mortel ; parce que rien de ce que j’ai ne vient réellement de moi ; parce que la plupart des causes qui déterminent mon existence se trouvent hors de mon champ d’action et relèvent des hasards de mon existence, ou de la Providence, selon la façon dont je vois les choses. À supposer que je n’accepte pas cette idée, que j’aie bien l’impression de « m’être fait moi-même » à la force du poignet, je ne pourrai nier du moins que je n’ai aucun pouvoir réel sur ce que je possède ou crois posséder. Je ne peux nier que je pourrais tout perdre du jour au lendemain. Je ne peux pas revenir sur l’irrémédiable, je ne peux pas m’empêcher de vieillir, les choses ou les êtres qui me sont les plus chers peuvent disparaître en un instant sans que je puisse rien y faire.

C’est un fait massif, une évidence tellement énorme qu’on a fini par ne plus la voir. Que suis-je ? Les sages et les philosophes de toutes les traditions s’entendent pour décrire l’homme comme un être précaire, flottant quelque temps au milieu de réalités qu’il ne maîtrise pas vraiment, avant de mourir. Il y a sur le sujet toute une littérature, il est donc inutile de développer, si ce n’est chacun pour soi-même, dans une forme de méditation intérieure destinée à mieux appréhender et à mieux assimiler cette vérité.

Nous appellerons moi métaphysique ce mode d’existence ou cette dimension du moi qui le rapproche du « rien », car il fait partie de la condition de l’homme, quelque soit sa situation dans le monde.

Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. (Pascal)

En pratique, nous ne pensons pas beaucoup à notre moi métaphysique qui finalement relève davantage du discours philosophique que de la « vraie vie » : « J’y reviendrai quand j’aurai le temps, pensons-nous, mais pour l’instant, j’ai trop de choses à faire ». Peut-être avons-nous même tendance à cultiver une distance légèrement ironique par rapport à toutes ces grandes considérations philosophiques qui cherchent à renvoyer l’homme à son néant. A bien y regarder pourtant, cette ironie n’est rien d’autre qu’une stratégie de déni. Je sais bien que je suis mortel et insignifiant, je ne peux le nier car c’est une évidence. Mais cette évidence, qui m’apparaît comme une négation de moi (la mort et l’insignifiance), m’angoisse. Comme je ne peux la nier, je vais employer toutes mes forces à la dénier. Je vais vivre avec elle tout en faisant comme si elle n’existait pas et sans en tirer la moindre conséquence sur ma façon de vivre.

Le résultat de ce refoulement est que dans la vie de tous les jours, nous nous contentons de vivre sur le mode du moi psychosocial et que nous occultons le moi métaphysique. Or cette dimension métaphysique fait bien partie de nous, au même titre que la dimension psychosociale. Ce n’est pas parce que nous n’y pensons pas qu’elle cesse d’exister : ce n’est pas parce que je refoule l’idée de ma mort que je suis immortel. C’est une réalité qui fait partie de moi. Si je la dénie, je m’ampute d’une partie de moi-même, je suis incomplet, il me manque quelque chose.

Nous partons du postulat que cette coupure, ce divorce intérieur a sur moi des effets négatifs. C’est d’ailleurs le principe de base de la psychologie moderne. Je ne peux vivre heureux sans chercher à me réconcilier avec moi-même, fût-ce avec une part de mon être qui en apparence ne m’est pas favorable. Toute vérité n’est pas bonne à dire : peut-être, quand elle concerne les autres. Mais jamais je n’ai intérêt à me voiler la face devant une vérité qui me touche, si désagréable soit-elle à première vue.

Je suis donc un être mortel et insignifiant, je le sais, il ne me reste plus qu’à reconnaître intérieurement et profondément ce fait. Le but de cette série d’articles est d’explorer quelques pistes qui pourraient nous permettre d’accorder une place à ce moi métaphysique au sein de notre vie de tous les jours et de nous réconcilier avec lui. Le concept, l’outil éthique qui nous permettra de réaliser ce projet est celui d’humilité.

N’hésitez pas à proposer vos pistes dans vos commentaires. Il s’agit de réfléchir ensemble aux questions suivantes :

  • comment faire pour intégrer à notre vie de tous les jours la conscience de la place réelle que nous occupons dans le monde ? Comment vivre tout en gardant en tête que je ne suis rien ?
  • y a-t-il réellement un bienfait à essayer de se voir à sa vraie place (comme « rien ») et si oui quel est-il ? N’y a-t-il pas un danger à se percevoir comme « rien » ?

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64 commentaires

  1. mike le 06 Jan 2012 à 22:39 1

    les prières au quotidien m’aide à intégrer ma place réelle quand elle sont réalisées avec une intention pure sans attentes matérielles
    oui il y a un intérêt évident, c’est ce regard sur moi même qui me permet de mettre en œuvre un travail spirituel sur moi parce que si je me vois comme tout je n’ai plus rien à apprendre des autres
    le danger et la difficulté dans le travail spirituel c’est justement que dans ce monde, si vous êtes chef d’entreprise, responsable, les autres attendent de vous un ‘tout’, un sauveur, un chef et il faut beaucoup de bon sens et de justesse d’esprit pour ne pas confondre les deux car à vouloir être rien on devient également plus rien devant les autres…

  2. eloise le 07 Jan 2012 à 11:21 2

    Merci pour cet article ! Nous ne sommes rien certes mais nous ne devons pas nous demotivons par la meme occasion . Car nous nous ne sommes rien mais nous AVONS une importante mission à accomplir . Faire de ce rein , un tout et le mner vers la perfection. Notre tache n’est pas rien.

  3. Bolo le 07 Jan 2012 à 11:40 3

    Interessant.

    Les musulmans ont souvent l’habitude de rajouter l’expression « Inch Allah » à la fin de leurs phrases, que l’on pourrait traduire par « à la grâce de Dieu » ou « si Dieu le veut ».
    Certains Chrétiens pratiquant font de même .
    C’est l’essence même du propos. Tempérer ses affirmations, ses désirs ou ses doutes par un rapport à ce qui est plus grand, c’est remettre de l’humilité dans notre quotidien.
    Il faut s’en remettre à Lui, sans que cela paralyse nos actes, mais sachant en son fort intérieur, qu’in fine, c’est Lui qui décide.
    Se dire « si Dieu le veut » en pensée avant chaque acte, c’est probablement Un des premiers actes de la méditation naturelle .

  4. andreu le 07 Jan 2012 à 11:56 4

    Merci beaucoup pour cet article qui me touche particulièrement. Cela fait des années que j’essaie de cultiver en moi l’humilité, en effet mon activité professionnelle me conduit à être très exposé et à recevoir régulièrement différentes marques d’admiration. Le danger est que l’on peut vite se prendre au jeu, c’est à dire prendre gout aux éloges, au succés. On est alors soumis à la tentation de croire que l’on est vraiment important, que l’on est le véritable créateur et propriétaire de tel ou tel talent ou compétence diverse. Il m’a toujours frappé qu’aux éloges d’un soir puissent succéder dés le lendemain matin une « remise à niveau » à l’épreuve des mille et une contraintes et contrariétés de la vie quotidienne.
    C’est d’abord par l’auto-suggestion, au cours de « méditations-prières » régulières que j’ai essayé de développer un peu d’humilité sincère : ne pas me considérer comme créditeur de quoi que ce soit mais comme débiteur. Prendre conscience, que tout ce que j’ai, « talents », biens matériels, opportunités de tous genres, etc, ce n’est certainement pas à moi seul que je le dois mais au contraire à tout ce qui m’a été donné et mis à ma disposition. Concrètement, il s’agit de lister dans le détail et avec minutie tout ce dont je bénéficie et voir combien je suis dépendant de « quelque chose  » qui m’est infiniment supérieur. Quand dans ce travail d’introspection, et souvent au prix d’un gros effort de volonté car une force énorme s’y oppose, j’arrive à percevoir avec une certaine acuité l’étendue des bienfaits dont je bénéficie, alors pour quelques instants je constate mon insignifiance et ma totale dépendance. J’éprouve alors un fort sentiment de gratitude.
    Bien entendu, au quotidien, je n’ai pas pu maintenir une telle conscience, mais le fait de revenir régulièrement sur cette liste de bienfaits, en choisissant par exemple de me concentrer sur tel ou tel point, produit un effet pacifiant dans mon rapport avec les autres comme avec moi-même. Étant sujet au pessimisme et d’une nature exigeante vis à vis des autres comme de moi-même, j’ai trouvé un peu plus de sérénité et de confiance en moi-même, en l’avenir, en la vie… Je pense être est un peu moins stressé, et surtout un peu moins hautain et orgueilleux ce qui a une conséquence positive sur les rapports avec mon entourage.
    En complément de ce travail de fond qui consiste à développer l’humilité dans la pensée, j’ai souhaité en complément mener au quotidien une lutte contre mon exigence excessive, exigence envers les autres, exigence dans mes attentes matérielles. Il me semble en effet que l’exigence excessive est une forme d’expression quotidienne du manque d’humilité. Dans les différentes situations de la vie de tous les jours, avant d’exiger avec agacement ci ou ça, je m’efforce de me remémorer, : « Mais qui suis-je pour réclamer ceci ? Quelle est ma légitimité pour exiger cela ? Les questions de ce genre ne manquent pas, il faut à chaque fois en trouver de nouvelles et de bien adaptées à chaque situation.
    Je ne pense avoir beaucoup avancé dans ce travail, mais il est sûr que si je ne l’avais pas entrepris, j’aurais eu à souffrir davantage dans bien des circonstances. Il s’agit certainement d’un travail de longue haleine, un travail à entreprendre certainement avec pas mal d’humilité. 😉

  5. lepersan le 07 Jan 2012 à 12:01 5

    je pense que que cette humilité renvoie à la première et troisième parties de la phrase de l’Imam Ali souvent reprise par les mystiques: »etre a ses propre yeux le plus infimes des hommes,devant Dieu le meilleur et, pour ses semblables l’un parmi eux. »
    elles nous apprennent que si je veux me perfectionner, je dois avoir conscience que je ne suis rien et que je ne dois pas rechercher les honneurs au sein de ce bas monde. Je dois être un quidam qui est sur la voie droite sans s’y arrêter.
    il faut « juste » comprendre(et donc mettre en pratique et non seulement le dire) que tout le bien que l’on fait vient de la grâce Divine et que notre seul mérite à été de dire « oui » et de croire. pour m’aider à integrer celà, une des manières et de remercier Dieu a chaque fois que l’on effectue un bonne action pour se r.

  6. sou le 07 Jan 2012 à 12:12 6

    Merci beaucoup pour ce billet tellement adapté à mon besoin actuel.
    A condition qu’on comprenne bien les détails de ce qu’est l’humilité, je suis plutôt d’avis que le rappel qu’on n’est rien ou presque, mais on est responsable de nos actes aide à passer plus facilement les épreuves et à accomplir plus facilement des actes éthiques. De mon expérience, lorsqu’on est malade, tel qu’on est incapable de faire le moindre effort, l’exercice devient très palpable. Ce principe m’aide à me situer correctement, mais aussi à agir correctement.
    Merci encore de m’encourager à me mettre à réfléchir.

  7. livia le 07 Jan 2012 à 15:05 7

    Lepersan, merci.
    Ton poste, la pharse de l’Imam Ali et tes explications sont très utiles pour la pratique de chaque jour et pour resoudre les doutes eventuels.

  8. marie le 07 Jan 2012 à 16:06 8

    Un immense merci pour cet article et la suite annoncée sur le thème de l’humilité. Car je me réjouis d’y trouver une nourriture pour une réflexion que je poursuis depuis quelques temps déjà. Cette méditation a d’abord été assez théorique, puis, au gré d’une très grande épreuve pour moi, totalement concrète, relevant du vécu, du palpable.

    Théorique, ma réflexion partait de la constatation que ceux et celles qui nous ont précédés sur le chemin du perfectionnement, les saints, les hommes et femmes proches de Dieu sont fondamentalement humbles. J’avais compris que cette humilité est même un signe de la proximité divine. Mais je m’en étonnais intérieurement, car se sentir rien par rapport à Dieu, oui, mais par rapport aux autres personnes…, cela ne pouvait relever que d’une modestie mal placée. Là où le commun des mortels échoue, commet des fautes, eux, à leur stade, ne pouvaient en tout cas pas tomber dans les panneaux grossiers des suggestions et tentations du soi impérieux.

    A titre d’exemple de l’humilité de ces personnes exceptionnelles :

    – Sainte Thérèse d’Avila

    Teresa de Jésus avait comparé l’âme à un jardin, et les diverses formes d’oraison aux différentes façons dont l’eau arrose la terre, la réjouit, la féconde. Avec quelle plénitude de jubilation elle a parlé du riche ruissellement des pluies! Lorsque l’août consumait sa Castille, il était toujours possible de trouver, sur une hauteur ou au creux d’un rocher, une source glacée. L’amour de Dieu lui-même lui était rafraîchissement: “Oh, vives fontaines des plaies de mon Dieu!” Mais “le feu de Séville” brûlait et desséchait la Madre jusqu’à l’âme: Nous sommes ici comme en enfer…” “Jamais je n’ai été aussi lâche, aussi pusillanime que je ne le fus alors; je ne me reconnaissais pas moi-même. Ma confiance en Notre-Seigneur ne m’abandonnait certes pas, mais mon caractère se montrait si différent que je compris que le Seigneur me laissait livrée à mes propres ressources pour me prouver que si j’avais eu jusqu’alors du courage, ce n’était pas à mes mérites que je le devais.” “Je suis là, mais je veux que tu saches combien tu es peu de chose sans moi…” (Extrait de la “Vie de Sainte Thérèse d’Avila” de Marcelle Auclair (“la dame errante de Dieu”) p 303)

    – Malek Jan Nemati :
    « Face au Divin, plus on est humble et plus on se considère comme rien, mieux c’est. Il ne faut en aucun cas se vanter. Se vanter de quoi d’ailleurs ? Notre pensée est comme une fosse septique. De quoi pourrait-on se vanter ? Quand l’être humain se connaît, il ne peut plus se supporter. On voudrait se cacher sous un tas de fumier ! Tout ce qui est bien vient de Lui, et c’est Lui qui nous offre parfois la possibilité de faire du bien. Face à Sa puissance et Ses épreuves, nous devons au plus profond de notre cœur sentir notre faiblesse et nous considérer comme rien. » (Extrait de Malek Jan Ne’mati de Leili Anvar p 132)

    Est-ce possible qu’elles aient ressenti une telle faiblesse, que leurs pensées aient pu être nauséabondes, qu’elles se soient fait horreur à elles-même ?
    Et si elles se ressentaient ainsi, dans quel coma étais-je, pour me trouver finalement pas si mal, commettant certes des fautes et des transgressions aux droits d’autrui, mais travaillant à me transformer, jour après jour et pensant qu’au moins les égarements graves ne me concernaient pas, même pas en pensée. Dans ma prière quotidienne je demandais à Dieu qu’Il me protège des tentations, des déviations, du mal, mais cette demande était faite de façon assez tranquille et en définitive assez inconsciente. Il me semblait que j’arrivais par moi-même à détecter un certain nombre d’épreuves et à y faire face, tant bien que mal, grâce à une certaine vigilance, persévérance et apprentissage continu.

    Or les épreuves que j’ai dû traverser depuis quelques temps et les coups reçus par mon orgueil ont eu au moins un mérite, celui de me donner un début de sensation de l’humilité dont il est question ici. C’était la découverte de l’humilité par son ressenti profond, incontournable, immédiat. J’ai vu, confrontée à des épreuves totalement inimaginables avant leur survenance, sur des points que je croyais exclus de mon champ de travail car trop « primaires » et pourtant – et justement ?- trop fortes pour moi, occasions de graves fautes, que j’étais incapable, seule, d’y faire face. Et j’ai ressenti ce dégoût de moi-même.
    J’ai beaucoup demandé à Dieu Son aide, j’ai beaucoup prié, mais longtemps je n’ai pas reçu le secours attendu et je suis devenue un vrai pantin entre les mains de mon soi impérieux, qui avait pris le contrôle de ma conscience morale. Au fond de moi je me sentais mal, mais en même temps ne trouvais pas la force de résister à l’attrait du terrestre.
    Mais peu à peu, j’ai ressenti Son aide, Ses interventions providentielles. C’était Sa pédagogie, dont j’ai tiré plusieurs grandes leçons :

    – Mes limites : il a suffi que le niveau de mes épreuves soit un peu relevé pour que je m’écroule, pour que je devienne un jouet du soi impérieux
    – Le travail intérieur était à accomplir par moi-même
    – Mais ce travail, nécessaire, était insuffisant, sans le secours de l’aide divine
    – Je ne suis pas indispensable. Ainsi l’occasion de faire un acte altruiste, c’est une chance qui m’est donnée, et non l’inverse. Si ce n’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre qui aura cette grâce.

    Il a fallu que je développe tous mes efforts, pour recevoir de surcroît l’aide indispensable pour surmonter l’insurmontable, Son énergie, avec plusieurs consolations à mon « malheur » :

    – Le réconfort de cette maxime d’Ostad Elahi :« Dieu aime celui qui ne néglige aucun effort tout en s’appuyant intérieurement sur Lui. »
    – L’idée que la « cuisson » de l’être est un passage obligé. Elle prend pour chacun une forme différente, mais il nous faut passer par là, pour apprendre à connaitre notre moi et devenir humble. Apprendre à connaître mes limites, mes faiblesses, c’est apprendre à me connaître et c’est l’apprentissage de la spiritualité, envisagée comme une science objective et expérimentale de la connaissance qui régit la maturation, la croissance et le développement naturels et séquentiels du « soi ».
    En d’autres termes, « la maturité de l’âme se fait par l’expérience et/ou sous la pression » (Malek Jân Nemati in Diane de Selliers)

    – Cette phrase également de Malek Jân Nemati : « Les épreuves divines sont faites pour que l’homme connaisse ses faiblesses.» Je me suis dit qu’on me montrait, après m’avoir donné une certaine éducation spirituelle, une faiblesse contre laquelle je devais absolument apprendre à lutter, que c’était un passage obligé de ma maturation.

    En conclusion, l’humilité me semble être un passage obligé, que l’âme intègre et assimile en passant des épreuves et des échecs personnels, par lesquels elle prend connaissance de la réalité de son moi et du rôle de l’aide divine, de l’énergie et de la lumière divines. Prend alors tout son sens cette observation citée plus haut, qui, loin d’être une déclaration de principe, est le fruit de l’expérience, d’une vérité vécue :

    « Tout ce qui est bien vient de Lui, et c’est Lui qui nous offre parfois la possibilité de faire du bien. Face à Sa puissance et Ses épreuves, nous devons au plus profond de notre cœur sentir notre faiblesse et nous considérer comme rien. »

  9. kbld le 07 Jan 2012 à 16:16 9

    Pour la première série de question, la piste donnée par Bolo me semble très juste. Pour garder en tête que nous ne sommes rien, il faudrait se rappeler qui est-ce qui /est/ ? Lui. L’idée serait alors de constamment se rappeler que c’est Lui qui décide, agit, etc. Il est difficile de se représenter ce que nous sommes en valeur absolue, mais nous pouvons avoir une idée de notre relativité par rapport à la Vérité, à ce qui est vraiment vrai. Certes, nous ne pouvons en avoir qu’une petite idée, mais justement, la progression serait marquée par le fait de s’en rendre de plus en plus compte.

    Quant à la seconde série, connaître quelque chose sur soi est toujours bénéfique il me semble. Ici, le bienfait est de faire cesser tout orgueil (dans la mesure où l’on se rend compte que l’on est rien), non par faiblesse mais en /comprenant/ le mal-fondé de cet orgueil. Cela rend ridicule le fait de tout voir par le prisme de notre moi, qui en soi (tout seul) n’a pas de réalité ; il n’en a que par autre chose.
    Le danger semble évident : c’est le fait de déboucher sur un défaut de faculté irascible en ne faisant plus respecter ses droits. Mais la question devient alors : « si nous ne sommes « rien », comment pouvons nous avoir des droits ? » La question est difficile. Il me semble que la réponse réside dans la conception que l’on se fait de ce rien. Je pense que nous ne sommes rien, mais rien en soi. Dieu nous a sorti du néant pour nous amener à l’existence, il y a donc quelque chose mais exclusivement grâce à Lui, par Lui, d’où le « rien », puisque seulement Lui /est/. Il y a donc quelque chose, même s’il ne vient pas de nous, et ce quelque chose, nous avons un devoir de le défendre. Il s’agit d’un dépôt, à protéger donc. Mon explication est un peu confuse pour moi-même à vrai dire, mais je trouve qu’une réponse convenable est difficile à trouver…
    Je parlais des cas où il s’agissait exclusivement de nos droits. Après, il y a les droits des autres, y compris le corps et aussi cet être psychosocial… Personnellement, je sais que Dieu m’a confié ce devoir, donc je fais respecter mes droits (j’essaye du moins). Mais la compréhension de l’articulation avec l’annihilation de soi est difficile je trouve.

  10. Cogitons le 07 Jan 2012 à 17:14 10

    La mort ne me concerne pas.
    Tant que je suis en vie, je ne suis pas mort, et « je » ne mourrai jamais, puisque ce « je » n’existe que tant qu’il est en vie. « Je » suis donc immortel. Et vous aussi. Relax.

    L’ironie, pour moi, et notamment l’ironie envers soi-même, n’est pas un moyen d’éviter de se poser les vraies questions : elles est au contraire un moyen d’y répondre. Elle est l’antidote à la grandiloquence.
    Bien entendu, eus égards à notre insignifiance, on pourrait choisir de se foutre de tout, puisque dans cette infinité d’espace et de temps, notre vie (et celle de l’humanité du début à sa fin) n’est guère plus qu’un battement de cil sur l’oeil du tekel de ma voisine. Se foutre de tout : j’avoue en avoir parfois une puissante envie.

    Nous ne sommes rien, mais à la fois, nous somme peut-être ce qu’il y a de plus précieux dans l’univers connu, puisqu’il nous semble bien que nous sommes conscients, à même d’observer et d’admirer cet univers, de le comprendre un peu, de créer, de ressentir les choses, que nous « pensons » et que peut-être même, nous sommes un peu « libres ». Enfin, peut-être, parce qu’en définitive, il est possible que tout ceci ne soit que puissante illusion, donc ne nous emballons pas.

    L’humilité, ce n’est pas forcément se dire qu’on est « rien ». Parce qu’on aura beau se le dire, dans la pratique, il n’en restera pas grand chose au quotidien. L’humilité, n’est-ce pas aussi et surtout donner de l’importance aux autres, de faire une vraie place au « non-soi »? L’inverse de l’égocentrisme ? Pas forcément se diminuer soi-même, mais élever autrui, même le plus humble ?

  11. Rima le 07 Jan 2012 à 18:29 11

    Je ne pense pas souvent au fait de n’être rien. Du coup, ce billet me sert d’aiguillon. La suggestion de mike au travers la prière me plait bien. c’est celle que je souhaite expérimenter dans un premier temps.

  12. juliette le 07 Jan 2012 à 21:44 12

    Pour moi l’humilité peut s’évaluer quand on est face à quelqu’un de supérieur à vous, de plus haut que vous, de plus estimable, d’indéniable, « je ne suis rien », « il est tout ». Cette humilité est alors inévitable car il ne peut en être autrement. Pour cela on doit apprendre à connaître ce « plus estimable, » ce « il est tout » qui résonne dans la connaissance de soi : Deux parties complémentaires, formées, l’une par la chair, les os, le sang etc. donc périssable, et l’autre, perenne, qui contient la connaissance, le savoir, la réflexion, le raisonnement, l’altruisme etc.
    La question se pose : Qui nous a construit ainsi ? Qui nous a donné cette potentialité d’acquérir des vertus, de lutter contre le prédateur qui est en nous, de se tourner vers les autres et mettre de côté égoïsme et égotisme, venir en aide …bref, aller vers ce mieux qui permet d’acquérir une sérénité, un mieux être, un mieux vivre. Lorsque je l’ai découvert, j’ai eu envie de me mettre à genoux avec humilité et modestie et remercier avec gratitude cette puissance chaleureuse, juste et bienveillante qui vous fait comprendre que face à elle on ne peut qu’être humble avec enthousiasme. Cette sérénité d’une reconnaissance d’une entité supérieure qui, si on se confie en elle, fait que ce « je ne suis rien » n’est en aucun cas un problème existenciel mais un vrai constat lucide de Celui qui nous a tiré du néant pour nous amener à l’existence.

  13. Suraj le 08 Jan 2012 à 0:27 13

    @cogitons : absolument Ok ! comment n’être rien alors que nous sommes à 99,99 % concernés par nous-mêmes, jour et nuit et jusqu’au bout de la vie !
    Se préoccuper du bien-être d’autrui, s’effacer, non pas parce qu’on est rien, mais parce qu’autrui est plus important que nous… « Il y a un bonheur immense à rendre les autres heureux, en dépit de ses propres tracas » (pensée du 8 janvier in Petite philosophie du matin » Catherine RAMBERT
    et les psys ne disent-ils pas qu’il faut pardonner à soi-même, lâcher sa culpabilité et s’aimer soi-même pour pouvoir donner de l’amour ?

  14. Agathe le 08 Jan 2012 à 0:58 14

    Je suivais il y a quelques temps, un séminaire lors duquel l’intervenant illustrait la création en citant la « taille » du cosmos… Immensité inqualifiable évidement et qui a la particularité selon des découvertes récentes de s’élargir d’une seconde à l’autre et donc de gagner en immensité… L’intervenant a évoqué « la place » que nous pouvions prendre, nous, microscopique point, au sein de cette immensité… Puis il a parlé de la place que pouvait prendre le Créateur, d’une telle immensité….
    Et c’est là que pour la première fois de ma vie -je crois- j’ai ressenti physiquement la sensation d’être rien… Une sensation physique étonnante : celle d’être petite, petite, petite. Mais bizarrement cette sensation n’était pas négative, ni désespérante, ni décourageante, car j’existai quand même ! Un mélange de rien et de tout à la fois.
    Depuis cette image du cosmos face à moi m’aide beaucoup à rendre grâce au Créateur et à me remettre à ma place !
    Merci pour cet article et toutes les pistes de réflexion.

  15. MKN le 08 Jan 2012 à 15:27 15

    Merci d’aborder un sujet difficile. Difficile car les frontières sont flous comme en témoigne les définitions variées, et les différentes significations à travers les langages et cultures. Peut-être que finalement peu de gens ont vécu l’humilité (véritable)? D’où les problèmes de définition (ou de signification)?
    Passons outre le problème de signification.
    Humilité par rapport à qui, par rapport à quoi?
    Humilité par rapport à notre Créateur? Il n’est pas nécessaire d’être humble. Notre insignifiance d’impose de facto. Devant la tour Eiffel quel humain se croit assez grand (en taille)? Peut-être un aveugle qui ne peut pas palper ni sentir sa taille. Seul problème : on ne peut pas voir notre Créateur; on n’est même pas conscient qu’Il existe. Donc, dans un premier temps, il y a des « choses » qui nous ouvrent l’oeil pour admettre progressivement qu’Il existe, comme par exemple nos faiblesses par rapport aux évenements, aux maladies, à la mort, etc. (Mais est-ce cela l’humilité? Je ne sais pas.) Dans un second temps, on a admis qu’Il existe, mais on va percevoir Son Immensité. Cela s’impose car on développe les sens qui nous permettent de saisir Sa Grandeur. Une question se pose : doit-on se sentir rien pour ressentir Sa Puissance ou doit-on rechercher comment se manifeste Sa Puissance pour se sentir rien? Je ne sais pas mais ce que rappelle marie me semble donner une piste. (Se sentir rien est-ce l’humilité? Je ne sais pas.)
    Après, il y a « l’humilité » vis à vis des autres, mais ce sujet n’est pas abordé dans ce premier billet.

  16. Cogitons le 08 Jan 2012 à 17:08 16

    – Pourquoi faire toujours référence au « Créateur »? Je m’agace, en tant que femme (que je ne suis pas), de cette masculinisation anthropomorphique outrancière, qui en dit plus long sur la nature des sociétés judéo-Islamo-Chrétiennes d’hier et d’aujourd’hui, que sur le nature de « Dieu » (si Dieu est). Les sociétés anciennes et polythéistes, telles par exemple l’Egypte et sa déesse Isis, étaient bien plus avancées sur ce point que les monothéismes patriarcaux.

    – J’espère qu’il n’échappera pas aux commentateurs que nul n’est besoin de « Dieu » pour se sentir « rien ». Il me semble d’ailleurs que connaître notre place dans l’univers et dans le temps (ce que notre petit cerveau n’est pas à même de saisir ni ressentir, ce pourquoi il est utile de recourir à l’analogie) est un chemin plus sûr vers l’humilité en tant que nécessité que la croyance en un « Dieu » qui peut tout aussi bien nous écraser de son poids vers une humilité veule et coupable, que nous gonfler d’orgueil, déguisé en humilité.
    Il ne me semble pas, par conséquent, que l’humilité vraie soit liée en aucune façon à la croyance, ou en tout cas, que mon premier ne découle pas nécessairement de mon second.

    Et pour ceux qui ne connaitraient pas, le célèbre « Pale Blue Dot » de Carl Sagan vaut un instant de méditation.

  17. Cogitons le 08 Jan 2012 à 18:56 17

    Beau texte encore, de Carl Sagan, mis en image et intitulé fort à propos: « Humility ». En Anglais, encore, mais espérons que chacun(e) pourra comprendre.
    http://youtu.be/o8GA2w-qrcg

  18. SB le 08 Jan 2012 à 19:26 18

    Merci pour cet article et tous ces commentaires très riches.

    Personnellement, c’est le yoyo.
    Il y a deux sortes de « rien » à mon sens.

    D’un côté je me sens quelque fois totalement impuissante et suis consciente, et le ressens très rarement mais véritablement, que ce que je possède ou réussit, ou l’énergie incroyable que je peux avoir, tout cela vient de Dieu ; et que tout peut être enlevé d’une seconde à l’autre. Et dans ces cas là, je me sens en effet « rien », mais un rien qui me permet d’avancer, d’agir par devoir, de ne rien attendre des autres, de trouver mon indépendance, et d’avoir une perception plus juste de ce qui m’entoure, des gens qui m’entourent, de la valeur des choses, du degré d’importance des choses.

    Ce n’est pas le même rien que celui qui ne me donne envie que d’une chose : être sous la couette et ne plus bouger. Ce rien –ci est différent à mon sens. Il vient d’une espèce au contraire d’orgueil, de ne pas être reconnue d’une façon quelconque, de ne pas avoir été considérée dans telle ou telle situation, de ne pas réussir telle ou telle chose, de ne pas avoir telle ou telle place. Dans ce cas là, ce sentiment de rien , « je suis nulle, j’arriverai jamais, etc etc », arrosé d’orgueil, me paralyse, me rend jalouse, frustrée.

    D’un côté je n’attends que des compliments, et d’un autre je suis presque gênée parfois d’en recevoir. Je lutte contre ce deuxième rien et espère un jour ressentir souvent le premier. C’est pour ça que la phrase de @lepersan me parle véritablement : « être a ses propre yeux le plus infime des hommes,devant Dieu le meilleur, et pour ses semblables comme n’importe lequel d’entre eux. »

    Nous sommes humains et nous avons besoin de reconnaissance, parmi les siens ou quelque soit le métier que l’on exerce. C’est un équilibre vraiment très difficile à obtenir.

  19. radegonde le 08 Jan 2012 à 21:12 19

    Comme tous ici , je m’interroge sur la place que je prétends occuper sur cette terre.

    Je dirais que je retiens la phrase de Pascal sur la position de l’homme pris « entre l’infiniment grand et l’infiniment petit »
    et d’autre part : m’appuyer sur Lui « seule Aide en ce monde ».

    Je dois défendre « cet infiniment petit « qui dépend de moi dans la vie de tous les jours, puisqu’IL m’en a confié la charge….pour moi c’est mon corps mais aussi mon âme, dont je suis responsable.
    En même temps, que faire dans les situations qui se présentent à moi et que je ne comprends pas toujours, sinon m’en remettre à LUI, et appliquer Ses préceptes, me dire qu’IL sait ce qui est bon pour moi / après avoir aussi vérifié que je n’étais pas naïve ou opposante bêtement..

  20. roumi le 09 Jan 2012 à 6:47 20

    @Cogitons, en toute amitié, je ne peux que constater votre méconnaissance par rapport à la nature de Dieu dans les religions. Par exemple, en islam, dire que Dieu est un homme ou une femme est considéré comme un blasphème : Il n’a ni forme ni de sexe et ne peut être imaginé par l’homme. D’ailleurs, et pour faire une transition avec notre sujet, dans le verset 1 de la sourate 1 du Coran, il est dit dans la traduction classique : »Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ». Dans la belle traduction d’André chouraqui, il traduit: « Au nom d’Allah, le Matriciant, le Matriciel ». Ce qui signifie d’après André Chouraqui que Dieu est le « matriciant », le créateur, la source et le « matriciel », le protecteur, le gardien de la vie, la matrice universelle, comme la matrice de la femme est source de toute vie humaine, dont nous en sommes tous les fruits. Voilà pour le trait féminin de ce nom de Dieu.
    Je trouve que l’analogie de l’humilité de nous-même envers le créateur ( qui a pour conséquence, à mon sens, l’humilité envers les autres) avec les relations des parents avec l’enfant est plus que capitale : moi je suis l’enfant, et Dieu ce sont mes parents. Je me l’imagine très souvent et cela me réconforte énormément. En effet, moi qui est un enfant, je sais très bien que je suis très très loin de tout connaitre. Lorsque je dois faire un acte éthique difficile à effectuer (comme par exemple être humble envers autrui, alors que j’aime exposer tous mes « exploits », au risque de me sentir moins fort) ou même quand je ne comprend pas du tout mon sort alors que j’ai fais beaucoup d’effort, alors « c’est en Dieu que je cherche refuge »et j’essaye de me soumettre à sa volonté; comme un enfant qui se précipite dans les bras de ses parents après que ces derniers lui ont fait boire un sirop au goût fort désagréable mais qui va pourtant lui faire guérir de sa maladie. Pourtant l’enfant, derrière sa grimace apparente, les remercie et est content que ses parents le soigne et s’occupe de lui. J’ai vécu, il n’y a pas longtemps, une injustice apparente, et j’ai pensé à cette analogie en tirant tout les bienfaits et les leçons que cela m’a apporté : j’étais totalement soulagé et même, j’étais content que cela soit arrivé parce que je me suis rendu compte que j’avais mûri!
    La puissance de cette analogie pour devenir plus humble est affirmé par le christ : »En cette heure-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Et ayant appelé un petit enfant, il le plaça au milieu d’eux, et dit : En vérité, je vous dis que si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. Quiconque donc se rendra humble comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux. Et qui recevra un seul petit enfant comme celui-ci en mon nom, me reçoit » »(Mathieu 18.1 à 4).
    Pour ce qui est de cette article, je ne peux qu’exprimer mon désaccord total. Tout d’abord, pour moi je me considère comme rien par rapport à Dieu, c’est-à-dire par rapport à la connaissance si restreinte qui est la mienne par rapport à la réalité des choses que seul Dieu connait. Par contre, en substance, je ne suis pas rien, je suis une âme qui survit après la mort physique; ces deux conceptions de la phrase « je ne suis rien » n’ont rien avoir. D’où mon entier désaccord quand je lis : « Je ne suis rien parce que je suis mortel »,  » ce n’est pas parce que je refoule l’idée de ma mort que je suis immortel »,…
    Au contraire, si je ne prends pas en compte Dieu, je ne vois pas pourquoi l’Homme (ou plutôt un simple primate sans rien en plus selon cette conception) serait humble, lui qui, tout seul, et étant constitué d’une poussière d’atome, à penser des théories physiques, mathématiques, biologiques,… d’une incroyable puissance, est allé sur la lune, a battis des villes magnifiques, a composé des chefs d’ouvres artistiques,…Mais pour le croyant, l’Homme n’a pas fait ça tout seul… ce qui appelle ici à une grande humilité.

  21. KLR le 09 Jan 2012 à 17:16 21

    Je rejoints tout à fait @ roumi, il y a dans l’article quelque chose de gênant, et à mon avis l’humilité se situe sur un autre plan que le « rien ».
    « Comment vivre tout en gardant en tête que je ne suis rien ? » je ne crois pas que cela soit possible, ni souhaitable…
    Justement il y a une magie dans cette création qui fait qu’à la fois il existe une infinie multiplicité et une infinie grandeur, qui tendrait à relativiser l’importance de chaque créature, et en même temps à l’échelle du « particulier », on porte en soi une trace du créateur qui nous permet d’être proche de lui et d’être tout sauf rien…
    C’est assez génial !

  22. mike le 10 Jan 2012 à 0:03 22

    attention que l’humilité ne soit pas un signe de faiblesse ou de manque de volonté que l’on pourrait attribuer à un défaut de faculté irascible. Je fais référence à l’humilité du pauvre ou de celui qui est en bas de l’échelle sociale (mais qui en vérité nourrissent des pensées contraires et retournent leurs chemises dès qu’ils le peuvent)
    je pense aussi à cette belle maxime qui aide à l’équilibre dans les relations sociales :  » faites preuve d’humilité devant ceux qui considèrent cela comme de la courtoisie et de la grandeur d’âme, mais ne vous comportez pas humblement si cela doit être pris pour de la peur ou de la bassesse ».
    nous sommes ce petit rien face à la création qui nous a doté elle même d’une âme dont le trait de caractère par essence est la dignité…

  23. mahaut le 10 Jan 2012 à 12:39 23

    « Qui suis-je ? Sinon une partie de Lui qui a tout fait.

    Comment m’alléger de moi-même, de tous les bruits de mon égo, de mes soucis qui m’assourdissent, de tous ces labyrinthes en moi, où je m’égare. C’est obscur, je suis pareille à une taupe, aveuglée.

    Au dedans de moi, c’est aussi vaste qu’à l’extérieur où se trouvent tous ces univers, et dans lequel, je ne suis qu’un grain de sable et face à l’impossibilité pour moi de dénombrer tous ces autres grains de sable existants dans ces mondes, et de toutes ces briques encastrées constituant toute cette matière où nous sommes immergés : prise de conscience de ma condition et de ma place dans ces mondes et ces mondes….

    Je deviens très perplexe…. Par cette existence, j’ai le sentiment d’avoir reçu un immense cadeau et suis éblouie d’avoir été l’objet d’un désir et de Son désir. Mon coeur est joyeux de voir tous ces autres appelés comme moi à la vie. Une grande responsabilité monte en moi, être à ma juste place, sans trahir Ses plans et d’être une soeur.

    Trop encombrée à intérieur et à l’extérieur, j’aspire à une nudité d’être, à me défaire de mes opacités et devenir transparente, à devenir sa lumière, n’est-il pas plus proche de moi, que ma veine jugulaire ? Pourtant quelle distance à franchir ? quand on ne sait où est le haut, ni le bas, ni la droite, ni la gauche. Quelle merveille d’être là, quel beau plan, merci.

  24. Cogitons le 11 Jan 2012 à 15:56 24

    @Roumi,
    N’est-il pas avéré que le « Dieu » de l’ancien et du nouveau testament est masculin (Yahvé, puis le « père » du Christ), que dans le Coran, « Dieu » est « Il » ou « Lui », jamais « Elle »? Et que par ailleurs, cette masculinisation anthropomorphique (sans compter le mythe de la vilaine Ève) a eu et a encore des répercussions néfastes sur le statut des femmes ? Il me semble donc utile de se souvenir parfois que quand on dit « Le, Lui, Il » en se référant à « Dieu », on donne un genre masculin à ce qui n’en a probablement pas.
    Et pour en revenir à notre sujet, l’humilité, pour les hommes (avec un petit « h »), passe sans doute aussi par la prise de conscience que « Dieu » n’est pas « des leurs », et que les hommes ne sont en rien intrinsèquement supérieurs aux femmes.
    Comme toujours, plus facile à dire qu’à faire.

  25. MKN le 11 Jan 2012 à 16:06 25

    Je voulais défendre l’opinion de l’auteur de cet article, malgré les objections des commentateurs, et malgré mes propres objections.
    L’auteur parle du moi psychosocial. Dans la vie de tous les jours, nous sommes un « moi » en interaction avec le monde (intérieur et extérieur) qui nous entoure. Pire encore, nous nous sentons « moi » uniquement en raison de cette intercation avec le monde et ce que ce monde draine comme message. Exemple : ma vie est une réussite et donc « je » suis quelqu’un qui a de la valeur (je me juge à travers ce que je représente dans le monde qui m’entoure). Comment faire pour se rendre compte qu’il y a un « autre moi » que psychosocial ? L’idée est de me rendre compte que monde (intérieur et extérieur) est factice. Ceci est vraie. On a déjà vu « des gens importants », dirigeant plusieurs milliers de personne, puis tomber dans un tel état de santé qu’il ne pouvaient même plus contrôler leurs besoins les plus primitifs, pire qu’un ver de terre.
    L’auteur propose qu’il n’est pas nécessaire de tomber aussi bas pour se rendre compte qu’il y a un autre moi (c’est là où l’auteur introduit l’humilité, et c’est ce que je ne comprend pas).
    En somme, si on n’est pas d’accord avec une ou deux phrases de l’auteur, cela n’implique pas forcément ne pas être d’accord avec tout l’article.

  26. Cogitons le 12 Jan 2012 à 21:32 26

    Après avoir mis en lien quelques vidéos à même d’inciter à l’humilité du grain de sable face à l’océan, voici de quoi inciter encore à l’humilité et à la gratitude, mais cette fois, envers l’infiniment petit: celui qui nous constitue, tout au moins dans notre dimension corporelle.
    On peut se prosterner devant tant de génie et d’ardeur, qu’on y voit la main du « père » Divin ou celle de « mère nature »…
    Humbles, peut-être… insignifiants, sûrement pas.
    http://www.ted.com/talks/drew_berry_animations_of_unseeable_biology.html

  27. mike le 12 Jan 2012 à 22:46 27

    la vraie humilité est un état qui s’acquiert avec la pratique spirituelle et c’est aussi un bon critère de jugement pour une auto évaluation de notre état intérieur.

  28. roumi le 12 Jan 2012 à 23:24 28

    @Cogitons
    Dans l’Islam ou dans le Judaïsme, le nom donné à Dieu n’est pas de genre masculin mais Il peut avoir des traits masculins ou féminins . Pour ce qui est du Christianisme, c’est plus compliqué et je ne m’y connais pas assez pour donner mon avis.
    A noté qu’en Islam, c’est Eve et Adam qui se sont laissés tenter par le diable en goutant le fruit défendu et pas que Eve. Elle ne porte donc pas la responsabilité de l’exil.
    Pour ce qui est du « Il » ou « Lui », le genre de Dieu dans la langue française est masculin, ce qui, je pense, est arbitraire comme il aurait pu être féminin. Personnellement, quand je me dis « Il » ou « Lui », je ne relie pas du tout le genre masculin à la nature de Dieu. C’est peut-être pour cela que votre remarque m’a un peu surpris. Mais vous avez raison sur le faite que si certains se l’approprient, ils se trompent…

  29. A. le 16 Jan 2012 à 1:41 29

    Merci de cet article et des commentaires. Pour répondre à la question posée par l’auteur à propos de « COMMENT VIVRE TOUT EN GARDANT EN TÊTE QUE JE NE SUIS RIEN? » j’aimerais dire que la meilleure manière pour prendre conscience de sa place réelle dans le monde est de pratiquer, pratiquer et encore pratiquer l’éthique avec une intention désintéressée. Plus on pratique, plus on échoue et plus on se rend compte que nous ne sommes pas supérieurs aux autres. Autrement si on bourre son cerveau de principes sans les mettre en pratique on croit être meilleurs que ceux qui ne connaissent pas ces mêmes principes car on croit savoir davantage.

    Pour répondre à la question : « Y -T-IL REELLEMENT UN BIENFAIT A ESSAYER DE SE SE VOIR A SA VRAIE PLACE (COMME « RIEN ») ET SI OUI QUEL EST-IL ? » Je dirais que c’est une grâce de prendre conscience de son rien et que cela correspond à ces étapes très élevées du cheminement spirituel. Pour les communs des mortels, le travail consiste à essayer de lutter contre son orgueil, contre son sentiment de supériorité et à se dire que l’on n’est pas mieux des autres, et donc à se corriger, à ne pas être hautain. Donc ce n’est pas tellement un travail autour de son « rien » mais plutôt un travail de base sur son complexe de supériorité. Ce travail est extrêmement positif car à partir du moment où on nous ne nous sentons pas supérieurs aux autres, nous acceptons leurs critiques et nous corrigeons nos défauts. Cela nous permet de devenir plus humain.

  30. MKN le 16 Jan 2012 à 23:09 30

    « Se sentir rien » : est-ce bien cela l’humilité ?

  31. Wilhelm le 17 Jan 2012 à 18:46 31

    Il semble qu’il est plus facile d’oublier son Moi dans une situation d’échec car alors les faits semblent montrer que son soi est impuissant.
    Tandis que dans une situation qui a l’apparence de la réussite, le Moi se dresse souvent pour revendiquer une hypothétique victoire.
    Une première étape lorsque quelque chose de bien nous arrive est peut-être de se rappeler les fois où cela n’allait pas bien.
    Dans un second temps on peut essayer de viser une plus réelle humilité : au fond, y suis-je vraiment pour quelque chose si un événement positif m’arrive ?
    Autrement dit, ni une bonne intention supposée, ni une somme de travail même considérable n’est la garantie d’un résultat positif. Si un tel résultat positif arrive, peut-être faut-il y voir la chance. Ou bien encore l’indication d’une bienveillance divine et/ou l’issue [outcome] d’un enchainement de causes et d’effets bien plus complexes qu’une analyse sommaire ne pourrait le laisser supposer.
    D’où la notion qui pourrait peut-être se dégager de pas à pas [baby steps] nécessaires dans la recherche progressive d’un peu plus d’humilité.

  32. MPG le 17 Jan 2012 à 21:21 32

    D’abord merci pour cet article et les commentaires . Cela permet des pistes de réflexions et d’élargir notre champ sur la question.
    Par rapport à la première piste mon humble contribution à la réflexion
    Dans notre vie de tous les jours , je pense aux Vanités peintes par les artistes
    – être conscient des Vanités, se les rappeler y réfléchir.
    RECHERCHE GOOGLE :
    « VANITAS VANITATUM OMNIA VANITAS » 
 »VANITES DES VANITES TOUT EST VANITE »
    
 »C’est de cette citation de l’Ecclésiaste que ces tableaux tirent leur conception et leur titre. 
Les vanités illustrent, de façon symbolique, le thème philosophique de l’impermanence de l’homme. Ce sont des natures mortes, des allégories ou encore des images de saints qui représentent l’inéluctabilité de la mort, la futilité des plaisirs ou encore la fragilité des biens terrestres. Elles dénoncent également la relativité de la connaissance et la vanité du genre humain. Ce sont des oeuvres à haute valeur morale. Ces « memento mori » (« Souviens toi que tu vas mourir ») sont donc présents dans la représentation des activités humaines tels que le savoir ou la science mais aussi à travers des figurations du plaisir, de la beauté et de la richesse
    leur représentation:
    la vanité des biens terrestres, ( livres, vin, argent …) celle de la vie humaine (squelettes, crânes…-)
    avec dans certains tableaux des symboles de la résurrection de la vie éternelle( épis de blé …) Fin recherche Google

    Passer sur la terre ,en ne perdant pas de vue que tout est impermanent, périssable nous convie à la modestie à la prudence.
    -plus on est humble plus on avance dans la connaissance de soi plus vite, parce qu’on ne se cache pas la réalité de notre insignifiance face à l’univers et de nos faiblesses,au contraire on prie pour que celles-ci ‘ soit dévoilées afin d’être plus humain . Bien sur reconnaître nos torts, les égarements néfastes de notre égo n’a rien de glorieux et notre orgueil en prend un coup , mais vaut-il mieux ne jamais s’en apercevoir ?

    Par rapport à la deuxième piste,
    Lorsque j’ai commencé les démarches pour faire connaître mon travail artistique, l’être sincère en moi , se disait
    « montrer les défauts et nos faiblesses et normal puisque c’est comme cela qu’on avance et progresse »
    Donc j’arrivais devant les professionnels et je leur montrais mon travail , tout en ne le reniant pas, je parlais de tout ce que je ne referai pas … le résultat était négatif le plus souvent même certains se plaisaient à me descendre .Devant tant d’inefficacité et d’humiliation
    je me suis dit si j’émets une réflexion de remise en question ,même constructive cela est pris, comme si
    on ne pouvait me faire confiance, comme si je n’étais pas fiable.
    Le problème suivant se posa en moi : comment me présenter sans montrer mes faiblesses mais aussi rester humble intérieurement . Je me suis dit je présente mon travail en mettant en avant le positif en le défendant, sans me faire passer pour se que je ne suis pas où en me présentant comme le petit génie, en mettant la limite suivante : si quelqu’un me manque de respect ou me rabaisse, je ne me laisse pas faire.

    A partir de ce moment là j’ai obtenu plus de respect et bien sur de possibilités de montrer mon travail

  33. Cogitons le 17 Jan 2012 à 22:16 33

    « se dire que l’on n’est pas mieux des autres »
    Et pourquoi donc?

    On peut tout à fait être « mieux que les autres » dans tel ou tel domaine, auquel cas, il faut se le dire. Heureusement, d’ailleurs. J’aime que mon médecin soit meilleur que moi dans son domaine.

    Se dire « qu’on est Le meilleur » est, par contre, plus problématique, bouffée d’autosatisfaction à part (genre, quand on vient de marquer un but au foot, ou de particulièrement réussir une entreprise).

    N’est il pas avéré, par ailleurs, que la fierté et l’orgueil, sont de puissants moteurs de progrès, pour soi-même et pour l’humanité en général, et parfois même, des vecteurs de rectitude morale: « il est au dessous de moi de faire ceci ou cela »? Il existe une tension entre dignité (qui procède d’un certain orgueil envers soi-même) et humilité.

    J’enfourche mon vieux dada, mais parmi les résistants, en 1940, l’on trouvait très certainement de vrais orgueilleux, cependant que des humbles par millions, courbaient l’échine. Si l’humilité sape le courage et rend lâche, est-elle à ce point souhaitable?

    Et pour ma très orgueilleuse part (je le dis sans fausse-humilité), je rejette l’humilité rabat-joie, l’humilité castratrice, l’humilité qui sappe la force vitale, l’humilité qui vous enlise dans une boue de soi-disant rectitude morale, l’humilité qu’on s’impose et/ou qui s’affiche alors qu’on n’en est pas capable, l’humilité complexante, l’humilité hypocrite, qui vire vite à l’obséquieux.

    Travailler à devenir humble n’est ni à la portée, ni forcément au bénéfice de tout le monde.

    L’humilité du sage, à priori c’est autre chose (s’il y a un ou une sage dans l’assistance, qu’il ou elle me corrige). Le sage est fort, mais il choisit d’être humble, et encore, pas avec tout le monde. Ou alors, il a vraiment cette perception de n’être « rien », mais elle relève d’un tout autre domaine, qui n’a rien à voir avec la faiblesse, le manque de confiance en soi, la lâcheté, la paresse, le désir d’être ou de paraître « humble », ou quelque théorie morale que ce soit.

    Luter contre l’arrogance, ça oui! Y’a pas photo, et réjouissons nous, les français ont, là dessus, largement de quoi faire. Point de chômage de ce côté là. Mais devenir humble, c’est, me semble-t-il, beaucoup plus compliqué et subtil qu’il n’y parait.

    « soudain, le sentiment et le reflet de sa propre humilité firent monter en lui une délicieuse et puissante bouffée d’orgueil… »

  34. mahaut le 21 Jan 2012 à 22:45 34

    C’est très intéressant de suivre le fil des commentaires, et de percevoir les impasses psychiques ou rationnelles dont nous sommes tissés

    D’une façon abrupte la question avait été posée : que suis-je ?….

    Il y a eu des circonvolutions… En effet, « que suis-je » pour poser la question « de savoir si Dieu est mâle ou femelle ». En quoi, cela fait avancer le schmilblick de l’humilité ?

    Qu’est-ce que notre « animalerie » « sous notre horizon » et dont le Créateur a eu besoin pour nous faire nous reproduire selon Son but… Notre « animalerie » est sans aucune commune mesure avec Lui, Lui qui est au-delà de l’horizon, Lui qui est l’infini, Lui qui peut tout sans mesure et sans fin…. que nous ne pourrons jamais épuiser. Il nous aime, Il nous l’a prouvé en nous créant. Pourquoi laisser courir notre mental, ce qui ne peut que nous éloigner de Lui, alors qu’Il est notre but..

    Ma voix me manque…. Qui-suis je ? Il y a tant à faire…. Qu’est-ce que je suis sensée faire dans ce monde aussi multiple, quel est mon but. Sous ce ciel c’est le bon, le vrai, l’utilité qui ont une valeur. Suis-je utile ? sinon cela n’aurait aucun sens, de venir juste ici pour que mon « animalerie » y prenne du plaisir, puis mourir ! Utile et donc féconde, juste en gratitude d’avoir été invité à ce festin !

    POUR L HUMILITE
    J’ai trouvé une bonne leçon dans toutes les secondes de ce film du 24 juillet 2010, « Un jour dans la vie », j’y ai perçu notre humanité sur une même ligne horizontalité. Confrontée à ce film, j’y ai mesuré mes pensées, mon mode vie avec toutes ces tranches de vie. Nous sommes vivants et ça c’est vraiment incroyable….

    youtube + life in a day

    Nous sommes sous Le REGARD QU IL POSE SUR NOUS. IL VOIT TOUT. IL NOUS CONNAIT TOUS, avec nos pb d’égo ou d’humilité… et cela depuis le début du monde et jusqu’à sa fin…. hormis son désir, le reste est vraiment relatif !

    Tous ces êtres dans ce film du 24 juillet 2010 et tous les autres de tous les univers ont tous autant de prix à Ses yeux que moi-même…. Il est le grand vivant, il nous remplit tous de Sa vie, êtres, plantes et même les minéraux !

    En moi, où tout est instable et tout s’évanouit quoique je fasse. Pourtant, hors Lui, plus rien ne nous serait nécessaire. Mon Dieu aidez-moi à n’être que moi-même et à ne faire votre désir.

  35. Cogitons le 22 Jan 2012 à 21:51 35

    « En effet, « que suis-je » pour poser la question « de savoir si Dieu est mâle ou femelle ». »

    L’humilité, serais-ce donc de ne pas poser de question, car au fond, nous ne sommes rien devant Dieu tout-puissant (et son clergé) ?

    Cette arme redoutable a été employée longtemps, bien trop longtemps, par le clergé de certaines grandes religions et notamment, des religions monothéistes pour réprimer toute velléité d’investigation, de connaissance, d’indépendance, de critique, de progrès, de démocratie, et de liberté !

    L’obscurantisme, qu’il soit drapé ou non dans la robe de la foi, et surtout, de la nécessité d’une soi-disant humilité, voilà qui me pose problème. Et voilà qui illustre parfaitement ce que je tentais d’exprimer précédemment: l’humilité est un concept fourre-tout, une arme à bien des tranchants, loin d’être aussi simple et « vertueuse » par définition qu’il n’y paraît. Elle peut-être, par exemple, un redoutable outil de soumission et de manipulation des masses. Attention, donc. Mais sans doute ces points seront-ils abordés lors de prochains articles.

    Bien entendu, cette question du « genre » de Dieu était probablement un peu hors-sujet, et je m’y suis laissé entraîner sans trop réfléchir. Mais justement, si l’on veut bien y réfléchir un peu, elle a eu et elle a encore un effet profond sur la société, et notamment, sur les racines de l’arrogance et du sentiment de supériorité généralisée et sanctifié des hommes envers les femmes. Tiré par les cheveux, me direz-vous. Peut-être, mais peut-être pas tant que cela.

    Quant à définir ce qu’est vraiment Dieu et ce qu’il attend de nous, voilà qui me dépasse, et de loin. Je distingue la foi de la connaissance, le personnel de l’universel. Là-dessus, au moins, ne puis-je m’accuser d’arrogance.

  36. radegonde le 22 Jan 2012 à 22:15 36

    « celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le royaume des cieux. » (Mathieu 18, 1-4

  37. mahaut le 30 Jan 2012 à 23:23 37

    Quelques « humbles » cadeaux :

    http://www.youtube.com/watch?v=6u8_MPubzTA

    youtube + Notre place dans l’Univers : qui sommes-nous ?

    youtube + de l’infiniment grand à l’infiniment petit

    L’humilité, comme dans le psaume 138 dit l’émerveillement et l’émoi de l’homme face à la création et à Dieu, avec de belles images poétiques.

    L’humilité incarnée dans un être humain m’a toujours fascinée, elle m’apparaît signe d’équilibre spirituel et c’est elle qui resplendit et rayonne sur le visage des saints. L’humilité est jointe à la douceur, la simplicité, la bienveillance et l’esprit de mesure.

    @Mon cher Cogitons, je ne fonctionne pas comme vous et je ne peux vous laisser dire tout cela. Tout le monde se réfère à « l’idéal » et lorsqu’on a descellé qu’on est atteint de strabisme, puisque c’est un désordre fonctionnel qui atteint d’une façon très importante la qualité de la vie et des performances, on essaie plutôt de tout faire pour trouver la « bonne vision ». Vous êtes une ? conscience ?….

    Pourquoi façonner ses idées comme si c’était des objets manufacturés avec les moules fournis par la société ? Expulser ainsi l’humilité confère probablement un sentiment d’importance de soi qui est un leurre et qui cause des souffrances à soi-même et à autrui.

    L’inverse de l’humilité ne consiste pas à se considérer comme inférieur, mais à être affranchi de « l’importance de soi-même ». Etre dans l’état de l’humilité s’accompagne d’un signe qui nous permet de reconnaître notre état : une joie qui nous habite ! Oui, affranchi de soi-même , on est dans la joie, et ce sont les flots de la vie en nous, provenant du Grande Vivant, qui sont libérés. On peut dire parler de foi, mais il s’agit aussi de sciences naturelles !

    – Prendre conscience de sa chance d’être là par exemple est une grande leçon d’humilité. On a obtenu tant de choses sans lever le petit doigt, tout simplement en naissant dans un pays industrialisé, et cela nous interdit bien toute vanterie…..

    – Prendre conscience de sa petitesse, c’est aussi être devant sa toile, à travailler pour faire surgir de l’harmonie, c’est difficile ! un jour, dans un sentiment de désarroi, dû à mon insatisfaction devant ma production, j’ai peint en blanc toutes mes toiles et ai brûlé tous mes dessins. Trop encombrée mentalement, j’avais besoin de faire table rase et ne plus m’embourber dans mes « pseudo-réussites » n’aspirant seulement qu’à la beauté, qu’à l’unique Vrai !

    …. « L’humilité, serais-ce donc de ne pas poser de question, car au fond, nous ne sommes rien devant Dieu tout-puissant (et son clergé) » Cette arme redoutable L’obscurantisme………………. ?

    Dieu ne nous réduit pas en esclavage, Il nous laisse nous tromper, et on se trompe, car c’est bien ce que nous ne savons faire le mieux. L’échec étant formateur, au bout de tunnel, il y a tout de même une solution..

    Quant à « son clergé » . L’Etat a bien une administration, est-ce que vous entrez en rebellion avec l’Etat en permanence ? Notre république est laïque, nous n’avons pas de métaphysique…. mais il y a des moment où c’est étouffant…. Et puis ce sont les totalitarismes qui enterrent sous leurs chapes de plomb l’être humain. Il n’y en a pas eu dans nos contrées, comme dans les pays de l’Est, avec ses goulags et ses exécutions… ! Nous ne nous endormons pas à 4 H du matin en même temps que le chef, soulagés, de savoir, que personne ne viendra nous chercher pour nous exécuter avant la fin de nuit !

    Et voilà maintenant : « l’obscurantisme » et qu’il soit drapé ou non dans la robe de la foi,… Et en plus affublé des problèmes de haute couture ! les drapés nous viennent de lointains modes de vivre. Tout a un coût et au prix du tissu et de la main-d’oeuvre, on en est plutôt au cache sexe, cela se voit dans les rues tous les jours….

    L’obscurantisme est un mot fourre-tout, du XVII ー siècle qui s’est dénommé « le siècle des lumières », et c’est avant tout un problème politique. En effet un homme éclairé est un homme libre qui pense par lui-même et vit selon sa propre raison, (de là est né beaucoup de mépris) ! Les ennemis des Lumières considèrent donc que l’ordre social et la religion, qui pour eux est un élément essentiel de l’ordre établi, sont menacés si chacun vit selon son propre jugement. Ainsi ils ne veulent que mettre fin à la liberté d’expression et des opinions !…

    La grande fabrique des idées est bien là !!

    … »Cette arme redoutable a été employée longtemps, bien trop longtemps, par le clergé » : il faut donner des exemples précis, pour essayer de comprendre ce qu’il en est ??? sinon, on ne peut pas suivre….
    … »des religions monothéistes pour réprimer toute velléité d’investigation, de connaissance, d’indépendance, de critique, de progrès, de démocratie, et de liberté » il faut donner des exemples ? et pour le drapé de la robe, il faut donner donner le nom du couturier ?

    Peut-on biffer d’un trait rapidement Copernic, G. Lemaître (le big bang) Mendel, l’abbé Breuil, (l’art pariétal, grottes de Lascaux), Theillard de Chardin, etc… des métaphysiciens existent toujours.

    Excusez-moi mais dans mon innocence je ne peux que constater que tout vient de Dieu et retourne à Dieu, les réalités comme les sciences que nous en avons. S’il n’avait fait Sa lumière, nous ne verrions même pas et nous ne serions pas là !

    Les grandes religions monothéistes considèrent l’humilité des personnes comme une valeur essentielle à la recherche de la sainteté et du lien social.

    Le bouddhisme ne possède pas le terme humilité, mais il y a des sens voisins : p. 184 « Bouddhisme, unité et diversité » de Paul Magnin, directeur de recherche au CRNS, spécialiste chinois et pali. Pour l’arhat (saint) :  « Les textes attribuent à l’arhat, une faculté spéciale de vision (nirvana), laquelle envahit la conscience ou l’esprit et lui ôte tout attrait pour autre chose. Elle s’accompagne de certaines sensations de plaisir suprême, de satisfaction ou d’indifférence qui est la marque d’un détachement profond »

    (A propos si cela intéresse, il y a eu des cours très intéressants au Collège de France, dispensés par Michel Zink : sur « Humbles et humiliés. Récits médiévaux de l’abaissement » Chaire de Littératures de la France médiévale : les récits se situent « dans la société médiévale, société de l’honneur soumise à une religion de l’humilité fondée sur une scène d’humiliation, celle de la passion du Christ « . Que l’on retrouve sur dailymotion ou sur le site du Collège de France….)

    L’humilité c’est l’attitude foncière de l’âme sainte qui se voit dans la présence de Dieu, ne voyant que sa petitesse et sa faiblesse à elle, face à Sa grandeur à Lui. Dorothée de Gaza 6°s, père du désert, dans une homélie compare les âmes à des arbres fruitiers.

    « Quand ces arbres portent beaucoup de fruits, les branches, sous le poids, s’inclinent vers la terre ; par contre, les branches qui n’ont pas de fruits se dressent vers le haut. Il y a même des arbres aux branches desquels on attache des pierres pour les contraindre à s’incliner afin qu’elles portent des fruits. Il en va de même avec les âmes : quand elles s’humilient, elles deviennent riches en fruits, et plus elles le deviennent, plus elles s’humilient. C’est pourquoi plus les saints se rapprochent de Dieu, plus ils se voient pécheurs. Ainsi Abraham, quand il vit Dieu, s’appela terre et poussière (Gen. 18,27). Isaïe, en voyant Dieu trônant dans sa majesté, s’écria : Je suis un réprouvé, un impur ! (Is. 6,5).

    L’humilité est à rapprocher du mot humus et qui a donné le mot homme, et rappelle que l’homme a été fait de terre, matière la plus commune. L’humilité est une attitude proprement humaine et l’homme est le seul à savoir qu’il a été fait de terre… !

  38. Cogitons le 01 Fév 2012 à 17:03 38

    Chère Mahaut,
    Je prends beaucoup de plaisir à ces petits échanges, donc merci.
    Difficile de répondre point par point, j’ai peur de couvrir des pages.

    – Sur les totalitarismes: non, ils ne sont pas l’apanage des pays de l’Est. A moins que l’on considère (dans l’histoire récente) que l’Espagne et l’Italie (sans parler de l’Allemagne) se situent à l’Est, et que l’on fasse l’impasse sur la totalité de l’histoire du monde, et du mélange quasi-originel et universel du religieux et du politique, de l’église (sous toutes ses formes) et du pouvoir.

    – Sur l’obscurantisme, il n’est pas convaincant d’employer l’argument de la « religiosité » de tel ou tel philosophe-scientifique de l’époque, car, d’une part, il n’existait alors pas d’autre explication plausible du monde que la version religieuse, et que, d’autre part, l’éducation ne se faisait que dans le cadre d’institutions religieuses. Pendant longtemps, seuls les « ecclésiastes », donc, eurent accès au savoir et assez de temps pour mener leurs recherches. Et quand par malheur germait, dans ces grands esprits, une idée qui remettait en cause le dogme établi, ils la dissimulaient autant et aussi longtemps que possible, comme le fît (plus tard, il est vrai, mais la pression religieuse fût très présente) Darwin, par exemple, et comme pour son malheur, Giordano Bruno oublia de le faire. Il fallut beaucoup de temps et de courage pour lever enfin la chape de plomb du dogme religieux, dans le monde et dans les esprits.

    Sur le thème de l’humilité :
    Vous écrivez: « L’inverse de [vous voulez dire l’humilité, je pense] l’humilité ne consiste pas à se considérer comme inférieur, mais à être affranchi de « ‘l’importance de soi-même‘ ».

    Mais qui, ici, peut prétendre être affranchi de l’importance de soi ? Ne serais-ce pas là, pour le coup, une belle marque d’arrogance ou de tromperie sur soi-même ?

    Se vouloir humble, c’est encore une manière de se donner de l’importance, car si nous ne nous donnions pas d’importance, pourquoi même songerions-nous à devenir humble ? Pourquoi même songer à soi, et encore moins à travailler ce « soi » ?

    Un truc sans importance, on le laisse là dans un coin, en friche, pourrir au soleil.

    Donc je n’adhère pas à cette définition qui pour moi, fleure un certain nihilisme.

    Il faut absolument se donner de l’importance, et d’ailleurs, tout le monde le fait, tout en sachant qu’à l’échelle du monde et de l’univers, l’on n’en a strictement aucune. C’est ce paradoxe qu’il faut considérer, envisager, méditer, et conquérir autant que possible.

    Pour le reste, je ne me laisse pas impressionner, ne suis pas attiré, ni n’aie de sympathie particulière pour le culte de la passion du Christ et le culte de la souffrance et du martyr religieux en général. Je n’y vois ni poésie ni grandeur: Jean Moulin qui mourût seul et sans espoir pour lui-même, fût d’ailleurs, à mes yeux, plus grand dans son sacrifice que ceux qui perdirent la vie mais qui (paraît-il) « voyaient Dieu », et savaient donc pertinemment que la gloire, le réconfort, la vraie vie, les attendraient dans l’au-delà.

    Bien entendu, heureusement que Bach, mais c’était un autre temps, sentit les choses différemment (et eut le génie et la discipline pour aller avec).

    Si Dieu « est », nous a-t-Elle donc créé pour que nous ne soyons rien ?

    Je note enfin que certains « croyants » critiquent à l’envie la recherche des plaisirs terrestre, mais qu’au bout du compte, ce sont eux qui, plus que tout autre, sont à la recherche du plaisir, le plaisir suprême, indicible et éternel, pinacle de l’hédonisme.

    Allez, trêve de taquineries, until next time.

  39. Ms le 02 Fév 2012 à 17:40 39

    Je pense que développer l’humilité comme trait de caractère est primordial et le travail d’une vie. Bien évidemment, il ne faut pas non plus constamment s’auto-flageler, se rabaisser sous prétexte que l’on est humble car le but est, je pense, d’être sincère et d’avoir une vision juste des choses.

    En lisant l’article et les commentaires, j’ai commencé à m’analyser, à essayer de voir si je suis humble ou non, comment est-ce que je réagis face aux autres, est-ce que j’ai tendance à interpréter systématiquement ce que fait autrui en le jugeant, etc.

    Ce qui m’a fait sourire dans ce processus de recherche d’humilité est que, dès le point de départ, je suis contrainte d’être humble en ce que m’analyser n’est pas évident et encore moins plaisant étant donné que l’on est mis à nu, tel que nous sommes, avec nos défauts, nos erreurs, …, comme si l’on était face à un miroir.

    Cela demande du courage, je pense, et le fait même d’avoir mal, de me poser toutes ces questions montrent déjà que je manque d’humilité alors même que je n’ai pas encore creusé dans mon analyse de moi-même !

  40. mahaut le 06 Fév 2012 à 20:18 40

    « En pratique, nous ne pensons pas beaucoup à notre moi métaphysique qui
    finalement relève davantage du discours philosophique que de la « vraie
    vie » : « J’y reviendrai quand j’aurai le temps, pensons-nous, mais pour
    l’instant, j’ai trop de choses à faire ». Peut-être avons-nous même tendance à
    cultiver une distance légèrement ironique par rapport à toutes ces grandes
    considérations philosophiques qui cherchent à renvoyer l’homme à son
    néant.

    Le résultat de ce refoulement est que dans la vie de tous les jours, nous
    nous contentons de vivre sur le mode du moi psychosocial et que nous
    occultons le moi métaphysique »

    Ce qui est difficile, pour se libérer, de s’affranchir de soi-même, de devenir ce qu’on est et de développer notre personnalité. c’est de bien comprendre…. Bien comprendre, comment nous sommes « construit psychiquement », de pouvoir s’imaginer et comprendre la semi-matérialité de notre âme, dont ses lois appartiennent à un autre univers. En plus de ce devoir de comprendre, il faut aussi fait le jour concernant d’où l’on vient, ce qu’on fait là et où on va.

    Pour le peu que j’arrive à comprendre de mon fonctionnement, grâce à ma soudaine sortie de mon corps, et ce que j’ai pu expérimenter « sous le plafond »…. Dans une partie de ce moi-même purement énergétique grâce aux potentialités qui nous ont été données, j’ai été capable de voir et comprendre tout de qui se passait dans la pièce, en utilisant des points de repères dans ma mémoire.

    J’avais aussi appris que mon cerveau, trop petit pour contenir la mémoire, n’était pas un organe de stockage mais de liaison avec une banque de données de « champs morphogénétiques » dans lesquels se mêlent les différents temps que nous expérimentons.

    Dans une conférence, le Dr Elahi explique que « la connaissance de soi » passe par la compréhension des puissances qui composent et émanent de notre psyché. Il précise que l’ensemble de ces puissances sont analogue aux ondes électromagnétiques.

    S’associe ici en moi que les ondes transportent de l’énergie sans transporter de matière. Physiquement parlant, une onde est un champ. Un champ électromagnétique est la représentation dans l’espace de la force électromagnétique qu’exercent des particules chargées

    Tous ces bouts de connaissance m’évoquent 2 livres du Dr Dutheil, « L’homme superlumineux »  et « La médecine superlumineuse », aux éditions Sand, apportant de l’eau à notre moulin.

    Présentation de l’éditeur
    L’hypothèse ? Il existe un univers complémentaire et symétrique au nôtre, où les vitesses sont toujours supérieures à celle de la lumière. Une hypothèse qui rejoint les intuitions de certains philosophes de l’Antiquité et bouleverse les notions de naissance et de mort. Pour la première fois sont réunies les approches philosophiques les plus anciennes et les dernières découvertes de la physique moderne.

    Quatrième de couverture
    Grâce aux nouveaux accélérateurs de particules, les physiciens arrivent à propulser des particules à une vitesse proche de celle de la lumière. A ces vitesses extrêmes, les lois qui régissent notre univers n’ont plus cours. Ces travaux en physique fondamentale ont conduit le Pr Régis Dutheil à construire un modèle rendant compte de la complexité de notre monde. L’hypothèse ? Il existe un second univers complémentaire et symétrique au nôtre, où les vitesses sont toujours supérieures à celle de la lumière. Dans cet univers, notre notion de temps n’existe plus puisqu’on peut se déplacer de manière instantanée dans le passé, le présent ou le futur. Cet univers, qu’il a baptisé  » espace-temps superlumineux « , n’est constitué que d’informations et de conscience : toutes les informations (passé, présent, futur) et la conscience de toute l’humanité. Une hypothèse qui rejoint les intuitions de certains philosophes de l’Antiquité et bouleverse les notions même de naissance et de mort.

    L’auteur vu par l’éditeur
    Régis Dutheil, agrégé de médecine (section physique), professeur de physique et de biophysique à la Faculté de Médecine de Poitiers, s’est consacré de 1973 jusqu’à sa mort à la recherche en physique fondamentale. Il a publié en 1969 L’initiation à la physique relativiste aux ?ditions Gauthiers-Villars, et a écrit de nombreux textes, notamment pour la Société Royale des Sciences de Liège. Il était membre de la Fondation Louis de Broglie.
    Brigitte Dutheil, ancienne élève de l’?cole normale supérieure, professeur de lettres classiques, s’est spécialisée dans l’étude des problèmes d’histoire et de philosophie posés par la conscience et la mort.

    Etant donné la complexité de notre humanité et de l’origine de notre âme, il m’est absolument évident que nous sommes « rien » ! cela n’offense absolument pas mon égo, qui n’est qu’une petite chose au milieu de tant de mondes. Je comprends que tout fonctionnement, entraîne des déchets… c’est une question de bon sens. Alors, oui, Mon dieu, aidez-moi, à faire bien ! Le BIEN, c’est l’universel, le seul vrai point où nous pouvons tous communiquer.

    Du haut au plafond, je pouvais dire « Je » alors que mon corps était devenu une dépouille, nous sommes dans une situation de poupées russes s’emboîtant. Je sais que notre métacerveau dépend de notre niveau spirituel, ainsi que notre pouvoir, puissance et liberté.

    Nous avons appris que notre métacerveau se développe à partir des nutriments produits à partir des principes éthiques divins justes, émis à l’origine par la Source, basé sur le respect des droits…..

    Notre rebellion ou notre indécision serait-elle comparable aux états de l’enfant entre 18 mois et 24 mois, se découvrant pour la première fois dans un miroir ? Quand on voit les émotions d’un tel enfant, on s’aperçoit du grand mélange de sentiments en lui dans cette épreuve !

    Comment donner « une idée pour faire comprendre l’utilité de l’humilité » ? peut-être bien comprendre que nos comportements témoignent de ce qui nous habite.

    Au cours d’un stage sur « la connaissance de soi » d’une semaine en compagnie d’une douzaine de personnes, je me souviens d’avoir fait des découverte sur mes mécanismes intérieurs.

    Un après-midi la consigne avait été de marcher, pour trouver une branche et d’en faire un objet…. ensuite de l’utiliser dans une situation nous semblant la plus appropriée.

    Je suis rentrée véritablement en moi, happée par mon dedans. J’ai monologué jusqu’à ce que je trouve une branche correspondant à des qualités que je m’étais fixée, ensuite je l’ai sculptée et l’ai offerte.

    En chemin, j’avais pu observer certains des participants en train de battre le sol avec leur bâton, briser autre chose avec leur bâton…. Chacun a ensuite raconté son histoire et le but poursuivi.

    J’étais stupéfaite, j’avais tellement voulu, que le bâton obtenu soit bien « droit », bien « équilibré », « embelli » par ce que j’y avais gravé, spontanément, je n »avais pu garder cela pour moi, et l’avais offert.

    La grande question fût pour moi de comprendre tout ce qui nous précède !

  41. DAC le 08 Fév 2012 à 16:14 41

    Qu’est-ce que cette affirmation : « je suis rien », qu’est-ce que ce « rien » qui s’affirme aussi catégoriquement ? Que de sang et de sueur, que de volubilité pour arriver à n’être … rien ! Contradiction dans les termes, puisque nous savons que ce qui est venu à l’existence ne peut retourner au néant. Arrêtons donc de nous auto-flageller, de nous minimiser à outrance, de nous dévaloriser ; et retournons plutôt à la racine du mot rien, qui vient du latin res (chose) et dont le premier sens est, en français : quelque chose !
    Il est vrai que nous ne maîtrisons pas notre destin, que nous ne pouvons ni prévoir les aléas de la vie ni en empêcher les désagréments ; que nous sommes impuissants devant les outrages du temps et les entraves que nous imposent la vie en société, sans parler de l’assujettissement dans lequel l’insidieux soi impérieux nous maintient … Bref nous sommes quelque chose de bien faible et bien précaire, mais une « chose » tout de même, une conscience, qui réalise ce qu’elle est. Toute l’estime de soi que l’on est en droit d’avoir est condensée dans ce point de clarté qui, bien qu’infinitésimal, nous éclaire sur le sens de notre existence et sur ce que nous avons à y faire. Nous ne sommes pas rien, nous avons quelque chose de précieux en nous qui est notre guide intérieur ; bien que nous n’y soyons pour rien, nous ne sommes pas ici-bas pour rien, nous avons une tâche exigeante à accomplir et un but précis. Il me semble qu’au lieu de nous morfondre à essayer d’être « rien », efforçons-nous plutôt d’être pleinement ce pour quoi nous sommes.
    Bien sûr, il y a le devenir « rien » des grands mystiques, l’extinction totale de soi ; mais pour eux, si j’en crois ce qu’on en rapporte, c’est quitter le « rien » pour rejoindre le « tout », ce qui est une bonne affaire, et même à ce niveau-là, paraît-il, ce « quelque chose » d’individuel subsiste …

  42. Adler le 15 Fév 2012 à 16:21 42

    Pour devenir plus humble, je ne sais pas, mais pour relativiser nos problèmes quotidiens, ce lien fourni plus haut par Mahaut m’a été très utile:

  43. Ms le 17 Fév 2012 à 1:17 43

    A l’heure actuelle, j’essaye de travailler sur mon orgueil. C’est très difficile mais j’essaye de ne pas perdre pied et de continuer la lutte au mieux.

    C’est très particulier parce que j’ai toujours considéré certains comportements que j’ai, qui peuvent paraitre orgueilleux, comme une protection, la mise en avant d’une indépendance, etc. dans l’objectif d’être plus forte face à ce que la vie nous fait vivre.

    Cependant, en tentant de mettre en pratique ce point, je me rends compte que l’effet est tout autre. En réalité, il résulte de cette attitude des sentiments négatifs et décourageants tels que la solitude, la tristesse, etc.

    Par exemple, par orgueil, je peux décider de ne pas aller parler à une personne parce qu’elle n’est pas venue me dire bonjour alors qu’elle le fait tout le temps, tout simplement parce que son changement de comportement me dérange. Au départ, cela nous fait croire que l’on est fort, que l’on a besoin de personne, que l’on s’affirme, etc. alors que toutes ces sensations ne sont que des mensonges. En réalité, on se retrouve seul car il peut arriver que cela devienne une habitude et que l’on perdre contact avec certaines personnes pour des broutilles sachant que bien souvent on pense que la personne fait exprès (étant une personne orgueilleuse, mon soi impérieux arrive à me positionne en victime pour me faire oublier mon orgueil) alors même qu’elle ne comprend elle-même pas nos comportements et ne sait que faire, comment agir de son côté.

    Cela soulève un point en plus: l’impression que l’on donne aux gens. J’ai récemment remarqué que cette orgueil que je dégage, croyant que c’est légitime, ne fait que frustrer les gens et me fait passer pour une personne parfois bizarre. Ce n’est pas bon, je pense.

    D’ailleurs, cela fait perdre beaucoup de temps. On se fait des films et reste dans notre bulle souvent triste alors que les choses peuvent être tellement plus simples et plus plaisantes.

  44. Cogitons le 17 Fév 2012 à 14:12 44

    « son changement de comportement me dérange »
    Ne serait-ce pas qu’il vous affecte, plutôt ? Ou que cela vous heurte qu’on ne vienne pas vous saluer ? De l’orgueil? Je ne sais pas.

    De la fragilité, de l’insécurité, plutôt, me semble-t-il. Qui ne sont pas toujours des défauts, je m’empresse de le dire. Ce sont des constitutions, des traits de caractère, qui ont une origine complexe et qui nous échappe. Ce peut être des qualités, d’ailleurs, puisque ce sont la fragilité et l’insécurité qui donnent parfois les meilleurs artistes, par exemple, de par une sensibilité accrue aux choses.

    Alors quand on est fragile, en recherche du regard d’autrui, s’enfoncer encore plus en se reprochant d’être orgueilleux(se), je ne suis pas certain que ça aide. Mais je suis peut-être à côté de la plaque.

    Pour des caractères sensibles, parvenir à se construire pour ne plus dépendre sans arrêt du regard d’autrui, au point qu’on ne sera plus contrarié inutilement par leurs paroles ou leurs comportements, est loin d’être chose facile. Parfois, ça vient avec l’âge, l’expérience, et le recul qui va avec. Parfois, ça ne vient pas. En tout état de cause, ça ne se décrète pas.

    Si « on se fait des films », me semble-t-il, ce n’est pas par orgueil. C’est par insécurité, insécurité qui rend nécessaire de dépenser du temps et de l’énergie psychique à soigner ses « blessures ».

  45. Ms le 19 Fév 2012 à 0:56 45

    @Cogitons: Même si je suis d’accord avec vous quand vous parlez de ce sentiment d’insécurité, je pense quand même qu’il y a une part d’orgueil en ce qu’indirectement ce sentiment vient du fait que je me dis qu’une telle personne devrait se comporter avec MOI de telle façon, pourquoi change telle de comportement avec MOI aujourd’hui, etc. Et, à dire vrai, je ne porterai pas autant voire aucune attention si elle agissait de la sorte avec une autre (d’où les « MOI » pour montrer à quel point c’est égoïste et purement orgueilleux à mon avis). Comme tout mon raisonnement est axé sur ma personne, j’en déduis que c’est de l’orgueil. Au final, les gens ne nous doivent rien. Bien évidemment, je ne parle pas de personnes qui ne sont pas respectueuses mais uniquement de celles qui ont un comportement qui leur ai propre, me met dans un état d’insécurité certes, mais à ce moment-là c’est à moi de travailler sur moi – je pense – et non à elle de changer quoi que ce soit; du moins, que la personne le fasse ou non ce n’est pas mon problème. Le problème vient de moi, de ma perception des choses et de l’importance que je porte à ce qui m’arrive à MOI.

    Pour ma part, c’est aussi la recherche d’une attention constante, surement par peur de solitude ou de sentiments similaires. Je ne connais pas encore l’origine qui expliquerai pourquoi je suis comme cela. Tout cela pour dire que j’en reviens constamment à des arguments qui me font tendre vers l’orgueil.

  46. Cogitons le 19 Fév 2012 à 16:54 46

    Chère MS,
    Il ne me semble pas que l’analyse suivante:
    « Comme tout mon raisonnement est axé sur ma personne, j’en déduis que c’est de l’orgueil » est justifiée.
    J’ai tenté d’expliquer pourquoi (de manière un peu virulente, je l’admets) ici:
    http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/humilite-2-%e2%80%93-definition/comment-page-1/#comment-3874
    Il faudrait, pour commencer, beaucoup mieux définir ce que nous entendons par orgueil, et par humilité, d’ailleurs.
    Dans votre cas, si je puis me permettre, je ne suis pas certain que votre inconfort, votre angoisse, même, viennent d’un sentiment d’orgueil. Rechercher l’attention d’autrui, ce n’est pas de l’orgueil. On pourrait même dire que le vrai orgueilleux se fiche royalement de l’attention d’autrui, tout empli qu’il (ou qu’elle) est de lui-même.
    Il est clair qu’il y a des personnes plus sensibles que d’autres, plus timides que d’autres, plus fragiles que d’autres, etc. Pourquoi? C’est compliqué mais les causes sont multiples, génétiques, éducationnelles, affectives, etc…
    La question (et la solution) réside, me semble-t-il, moins dans l’auto-flagellation (c’est de ma faute, je suis orgueilleux(se)), qui, à mon avis, diagnostic erroné à part, ne mène nul part, que dans un effort progressif de travail sur la perception (là dessus vous avez tout à fait raison) et la prise de recul par rapport à soi et aux situations difficiles.
    C’est un processus long, parfois assez impossible d’ailleurs, car il s’agit de changer en soi ce qui nous échappe en grande partie : notre inconscient, notre base affective et émotionnelle, notre « logiciel perceptuel ».
    Si la prière vous aide, priez. Mais à mon avis, il ne faut pas attendre de miracles.
    Le travail est à faire en soi et par soi (même si en parler avec autrui peut être très utile).
    Ce peut être un travail cognitif: se dire qu’on se trouve pris dans un tourbillon émotionnel auquel il faut, autant que faire se peut, ne pas accorder d’importance. Laisser passer, penser à autre chose, aller hurler un bon coup pour se décharger des émotions (la voiture, c’est très bien pour ça, mais assurez-vous 1) d’être seule dedans, 2) que les fenêtres ne sont pas ouvertes). Enfin bon, on pourrait écrire ou causer pendant des heures.
    Il est question d’humour dans (humilité 2) et dans mon expérience, ce peut être un excellent outil. L’humour, c’est être capable de rire de soi-même (et des autres, d’ailleurs), de ne pas trop se prendre au sérieux, de dédramatiser les situations. Il faut rire de soi. C’est sain. C’est indispensable. Rire de notre petitesse, de nos grandiloquences, de nos larmes projetées pour rien et dont on se souvient même plus le lendemain.
    Rire de soi, ce n’est pas se diminuer. C’est se grandir. Cela aide à grandir.
    Pour moi, si Dieu existe, elle a un humour à faire se tordre l’univers (Einstein ne l’a pas compris, mais la trame de l’espace-temps, c’est l’humour divin).

  47. Ms le 20 Fév 2012 à 20:30 47

    @Cogitons: Merci infiniment. Je prends notes de tout ce que vous dites et vais l’appliquer au mieux. C’est si complet et précis que je ne saurai quoi ajouter. Encore merci.

  48. Cogitons le 22 Fév 2012 à 1:37 48

    Oulah!… Maintenant je vais avoir peur d’écrire quoi que ce soit.
    La seule chose à peu près certaine dans ma petite expérience, c’est qu’il faut, autant que faire se peut, s’efforcer de prendre du recul par rapport à soi-même et aux situations qui nous semblent difficiles. Mettre les choses en perspective. Ce pourquoi l’humour et l’auto-dérision sont à ce point vitaux.

    Apprendre à choisir: devenir progressivement et consciemment celle ou celui qui choisit ce à quoi elle ou il veut donner de l’importance, et non laisser nos débordements émotionnels, notre inconscient, ou les autres décider toujours à « notre » place.
    Cette part de liberté consciente (dont il se peut très bien qu’elle soit une illusion, mais dans le doute, on fait comme si), cette part d’autodétermination, je la vois comme une conquête essentielle. Devenir maître et directeur de soi-même. Devenir fort. Facile!

    C’est pour cette raison que je me méfie des appels à l’humilité, à la gentillesse, à toutes ces « vertus » immaculées en apparence, mais en réalité, bien moins indiscutables qu’il n’y parait. Pour les puissants, travailler à devenir plus humble, d’accord, je peux comprendre.

    Mais pour les petits et les faibles comme moi, ma conclusion est qu’il faut se méfier. La gentillesse et l’humilité (il y en a d’autres) ne sont pas des vertus pour tout le monde. Pour les petits et les faibles, ce sont souvent des justifications qui nous permettent à nous, de nous complaire dans nos faiblesses en ayant la conscience tranquille, et aux forts, d’abuser de notre naïveté.

  49. igloo le 22 Fév 2012 à 2:01 49

    Pour moi ce que m’inspire le « je ne suis rien », ce n’est pas que je ne suis vraiment rien, puisque je suis quelque chose. C’est plutôt l’idée que je ne suis rien par moi-même. Par moi-même je n’étais rien et c’est Dieu qui m’a sorti du néant, qui m’a créé, qui me maintient à l’existence, qui me guide et m’empêche de me fourvoyer, etc. je suis entièrement dépendant de lui dans mon existence même, si je suis quelque chose et par rien, c’est donc par quelqu’un d’autre et pas par moi-même.
    Cela me rappelle un peu un autre article que j’avais bien aimé sur ce site: http://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/l-argument-de-l-impuissance/

  50. Ms le 23 Fév 2012 à 0:56 50

    @Cogitons: Quand vous dites « la gentillesse et l’humilité (…) ce sont souvent des justifications qui nous permettent à nous, de nous complaire dans nos faiblesses en ayant la conscience tranquille », voulez-vous dire que l’on prend cela comme excuse pour ne pas lutter ? Un peu comme une solution de facilitée, consciemment ou inconsciemment ?

  51. Cogitons le 23 Fév 2012 à 13:59 51

    Ce que je veux dire, c’est qu’à mon avis, il ne faut pas qu’une soi-disant vertu (gentillesse, humilité) qui sont souvent les vertus naturelles des plus faibles, s’exercent aux détriments d’autres vertus ou qualités toutes aussi importantes, voire plus, sans lesquelles il n’y a pas d’épanouissement et de réel progrès possible, telles le courage, le bon-sens, l’amour-propre, la détermination, la force intérieure, l’ambition (qui peut-être une bonne chose), l’autonomie, la liberté intérieure, etc…

    Ce qu’on se représente pour soi-même comme étant une vertu peut facilement servir à dissimuler et à justifier nos faiblesses. Ma gentillesse me sert à me dissimuler et à justifier ma lâcheté, ma naïveté. Mon humilité, me sert à justifier mon manque d’ambition ou ma paresse. Quand je dis « justifier », il s’agit du processus cognitif (comment on se représente les choses à soi-même). Mais il y a aussi, bien entendu, l’aspect constitutif de la personnalité. Ce dernier, notre caractère, est le plus difficile à changer. Mais on ne peut le changer que si l’on prend conscience de mon premier. Qu’on accepte que, parfois, pour grandir, il faut être un peu moins gentil, parce que ce monde n’est pas gentil et que la gentillesse n’est pas une énergie motrice ou créatrice. Un peu moins humble, parce qu’il faut parfois s’affirmer, c’est bon, c’est naturel, c’est juste, c’est sain, c’est nécessaire. A chacun de chercher en soi. Ce sont mes réflexions et mes conclusions (infiniment sujettes à révision), donc à prendre comme tel.

  52. Adler le 23 Fév 2012 à 18:29 52

    Cogitons, vous avez une drôle de définition de la gentillesse et de l’humilité, que vous semblez confondre avec complaisance et sentiment d’infériorité. Pratiquer au quotidien les vertus de gentillesse et d’humilité demande au contraire beaucoup de force et de courage, et de plus en plus dans notre société actuelle. Être gentil entraîne parfois le rejet du groupe, quand ce groupe est soudé par la moquerie par exemple.
    Que certains masquent leur faiblesse à leurs propres yeux en se pensant gentils est un sujet différent et ne fait pas de « gentillesse » un synonyme de « faiblesse », ni d’humilité un synonyme de complexe d’infériorité.
    Je comprends votre position de mise en garde contre l’illusion de gentillesse et d’humilité, mais encore faut-il définir les termes
    Inversement, le courage, l’amour-propre, la détermination, la force de caractère, etc. ne servent-ils pas souvent à masquer en toute bonne conscience la dureté de cœur, l’égocentrisme et la colère ?
    Merci quand même de jouer le rôle d’empêcheur de tourner en rond, c’est toujours un plaisir de vous lire!

  53. Cogitons le 23 Fév 2012 à 21:16 53

    – D’une part, je n’aime pas trop le terme de « vertu » qui, au cours du temps et depuis les grecs, s’est teinté de religion, de moralisme et du recours à la culpabilisation qui vont avec. Je préfère donc l’employer dans le sens philosophique (indépendamment de toute conception métaphysique).
    – D’autre part, nous sommes bien d’accord – pas sur le plaisir de me lire – mais sur note faculté innée, universelle et difficilement contournable, à nous tromper nous-mêmes sur nous-mêmes.
    – J’ajouterais qu’il me semble que, de même qu’il est préférable de ne pas planter ses tomates sous la neige au beau milieu de décembre, ou dans une terre trop aride, toute « vertu » potentielle n’est pas bonne à cultiver à tout instant et par n’importe qui. Ou encore, qu’à force de vouloir charger la charrue de son lot de « vertus », on peut épuiser, décourager, dégoûter, voire tuer le boeuf, chi va piano (Steinway, de préférence) va sano, etc.
    – D’où l’envie de dire aux humbles par faiblesse : oubliez l' »humilité », le temps que se soient déployées vos ailes. Il sera alors temps de tailler dans la branche de l’orgueil.
    – Bien entendu, à chacun de pratiquer l’auto-analyse et de juger de ces choses pour soi-même.

  54. rose le 24 Fév 2012 à 1:44 54

    M. Cogitons, je vous rejoins sur de nombreux points que vous développez, entre autres « qu’à force de vouloir charger la charrue de son lot de « vertus », on peut épuiser, décourager, dégoûter, voire tuer le boeuf », pour l’avoir plusieurs fois expérimenté. Chaque fois, j’ai sombré dans une culpabilité paralysante où je ne faisais plus rien. La seule façon de m’en sortir a été de me fixer un programme moins ambitieux, où je me disais que si déjà je le réalisais, c’était une première étape. En même temps, ces expériences m’ont été très utiles pour travailler sur l’humilité, et voir à une plus juste mesure ce que j’étais capable de faire. Je l’ai également réellement ressenti quand, devant une question sur laquelle je butais depuis un long moment, j’ai eu la sensation qu’Il m’ouvrait les yeux. Je me suis sentie pleine de gratitude, toute petite – ce « rien » qui a été évoqué plusieurs fois-, et en même temps pleinement exister sous Son regard.

  55. Ms le 29 Fév 2012 à 13:21 55

    « Comment vivre tout en gardant en tête que je ne suis rien ? ». Ce n’est pas évident de répondre à cette question, sûrement parce que plusieurs réponses existent suivant la personne qui y répond …

    Je n’ai pas de réponse me concernant mais je pense que, comme point de départ, se forcer à se rappeler que nous sommes une âme dans un corps peut aider… Je pense qu’avec du temps, se dire et redire cela peut permettre de ne plus accorder d’importance à tout le reste et donc cela pourrait diminuer l’orgueil.

    En effet, ce qui nous rend orgueilleux, je pense, touche très souvent à notre situation, notre milieu, notre physique, etc.; toutes ces choses matérielles qui, une fois banalisé – en se rappelant que nous sommes non seulement une âme et que notre âme est une pure conscience – ne seront plus des arguments susceptibles d’alimenter notre égo.

    Certes, on sera toujours conscient de ce que l’on possède, etc., mais comme ce raisonnement nouveau permet – je pense – de changer notre vision des choses, ces choses ne seront plus une source potentielle d’orgueil.

    Qu’en pensez-vous ?

  56. révo le 03 Mar 2012 à 12:26 56

    @Ms

    « Garder en tête que je ne suis rien » peut être vécu en se mettant en perspective…
    Au delà de la perception que nous ne sommes pas qu’un corps sur une seule vie, les notions de justice divine et de destin m’aident. Par exemple, à un moment on est en haut de la vague, le moment suivant on est en bas de la vague. Pas rarement, mais souvent. Si on observe attentivement nos vies, on voit que notre volonté n’est pas décisive pour multes détails qui finalement font des choix importants ou des changements. Il faut avoir vécu quelques années pour observer d’un peu plus loin, soit sa vie soit celle de personnes proches pour observer que nos efforts, nos aptitudes, notre contexte peuvent tous être balayés par un souffle de vent en quelques secondes…
    L’approche de la douleur, de la maladie ou de la mort m’a toujours aidé à relativiser ce que je suis. Il suffit d’être terrassé physiquement au point de ne pouvoir bouger, ou de ne pas pouvoir rester calme pour voir qu’on est « peu de choses » ce qui se rapproche de « rien ». Si on est confronté à des détails qui montrent que la vie tient à un fil, si ténu, pour nous comme pour les autres, on garde aussi en tête l’éphémère de nos vies, ce qui se rapproche du « rien »

  57. mia le 03 Mar 2012 à 14:33 57

    @Ms
    Oui changer notre vision des choses pour limiter l’orgueil. Ce qui me rend orgueilleux, c’est que je focalise mes pensées, ou alors ma pensée sur un seul aspect de ma situation/milieu/physique, etc.
    Par ex. un travail prenant. On oublie un peu le reste, voire beaucoup et là d’un seul coup le fait d’être le chef d’un groupe prend une grande importance parce que si on se souvient qu’on n’est pas capable de se diriger dans une capitale étrangère dont la langue et les moeurs nous sont inconnus, on est moins concentré sur nos réussites.
    Par ex. une vie avec du pouvoir. Se rappeler que la matérialité est un piège car elle nous fait croire que certains aspects de nos vies sont importants au regard des autres vies successives qu’on a eu et qu’on aura …

  58. Ms le 06 Mar 2012 à 12:37 58

    J’ai le sentiment aussi que l’orgueil vient du manque d’altruisme assez souvent.

    Comme il est dit dans de nombreux commentaires, on se focalise principalement sur nous-même. Il est vrai que, de temps en temps, nous tentons d’aller vers l’autre, de faire preuve d’une forme d’altruisme mais, au final, je pars du principe qu’étant donné que cette initiative altruiste ne sera jamais totalement désintéressée, il y aura toujours une part d’orgueil présente.

    Cependant, aller vers les autres tout simplement dans le but de ne pas accorder autant d’importance à soit peut être une solution je pense. Bien entendu, il ne s’agit pas de s’oublier mais bien souvent nous apportons véritablement beaucoup trop d’importance à tout ce qui touche directement notre être, à nos besoins (souvent futiles), etc. C’est très exagéré et rarement indispensable. Essayer de passer au second dans certaines situations nous permettrait peut-être de sortir de notre bulle égoïste, de voir le monde tel qu’il est, comme si l’on augmentait notre champ de vision en ne le focalisant plus sur nous-même uniquement: voir que nous ne sommes pas seuls au monde, loin de là.

    Notre vision devrait peut-être aussi ne pas être d’éradiquer l’orgueil car je pense que cela n’est pas possible du moins tant que nous sommes sur cette terre à partir du moment où une action totalement désintéressée n’est pas possible, mais plutôt de tenter de diminuer au maximum ces manifestations et le fait d’aller vers les autres pourrait permettre de prendre une distance avec soit-même.

    De plus, se focaliser sur nous-même me semble aller à l’opposé de tout potentiel avancement. Autrui est un moyen indispensable pour que l’on progresse tout comme nous le sommes pour autrui; je pense.

  59. Valentine le 28 Mar 2012 à 23:13 59

    J’ai trouvé ce commentaire extrêmement juste. Personnellement, j’ai commencé par lire la partie 3 du poste sur l’humilité. Je l’ai trouvé tellement intéressant que j’ai voulu le faire partager à quelqu’un et sa première réaction a été ce fameux déni dont vous parlez. « j’aime pas trop les lectures sur la psychologie ». Il a toutefois pris le temps de lire l’article et l’a trouvé intéressant mais pas aussi pertinent que la façon dont moi j’ai appréhendé l’article. Je comprends maintenant grâce à la lecture de la première partie du poste sur l’humilité, les raisons de ce déni.

  60. Cogitons le 30 Août 2012 à 19:36 60

    J’ai mis en fond d’écran une représentation graphique de la taille de notre planète à l’échelle de l’univers. Puis j’ai mis en fond d’écran une magnifique image du « deep field universe » (je vous laisse googler si le sujet vous intéresse), puis j’ai utilisé plusieurs fois cette jolie animation « The scale of the universe » http://htwins.net/scale2/
    Rien à faire. Mon orgueil naturel n’a pas varié d’un pouce. Nous se sommes tout simplement pas équipés pour appréhender, pour ressentir, de telles dimensions.
    En cela, c’est certain, nous sommes petits.

  61. mike le 01 Sep 2012 à 23:56 61

    excellent, vertigineux ce voyage dans l’univers des inverses! nous sommes petits mais notre pensée arrive à dépasser tout cela, ces dimensions deviennent comme des évidences qu’il n’est même pas utile d’explorer parce qu’on ressent que tout le travail se rapporte à nous; ex: on peut aller sur la lune, mais quel intérêt pour moi qui ne suit même pas capable de retenir ma langue qui médit de quelqu’un?

  62. Lili le 18 Sep 2012 à 14:03 62

    Article et commentaires très intéressants.
    Je désire être humble parce que je vois l’ampleur des souffrances sur moi-même et sur les autres dues à mon orgueil qui ne cesse de grandir en moi. Je ne pense pas m’affaiblir ni diminuer ma dignité en apprenant l’humilité, au contraire.
    Je suis consciente que je ne suis rien dans l’univers et dans le temps, que je suis un être humain parmi tant d’autres et que je suis tout pour moi dans mon être tout le temps de ma vie. Tout ça à la fois.
    Pour moi, la différence entre deux mêmes comportements/situations mais l’un vécu avec orgueil et l’autre humilité, est qu’avec l’humilité, on ne se compare pas aux autres (en être inférieur ou supérieur). Il se produit un sentiment de réalité sur ses propres capacités et limites. Ce qui n’empeche en aucune manière de vouloir les dépasser, juste de vouloir les dépasser pour soi afin de savoir de quoi l’on est capable (lorsque l’on ne connait pas ses limites), mais pas pour se comparer aux autres.

    @ cogitons : j’aime bcp ton idée d’humour, car il nous permet en effet de nous apporter de l’humilité mais également de partager de bons moments.

    PARTAGER : pour moi c’est notre but à tous. Partager tout, un peu, du bonheur, des épreuves, des leçons, des connaissances, des idées, ‘amour etc. L’orgueil nous renferme sur nous mêmes et nous prive de + en + de partage. On donne moins, on reçoit moins à cause des blessures d’orgueil. L’humilité nous apprend à partager davantage.

  63. henry le 20 Sep 2012 à 1:01 63

    @mike
    approcher ces dimensions peut peut-être nous montrer notre petitesse dans cet univers.

    « The human mind is not capable of grasping the Universe. We are like a little child entering a huge library. The walls are covered to the ceilings with books in many different tongues. The child knows that someone must have written these books. It does not know who or how. It does not understand the languages in which they are written. But the child notes a definite plan in the arrangement of the books – a mysterious order which it does not comprehend, but only dimly suspects. »

    – Albert Einstein (d’après Gaither’s Dictionary of Scientific Quotations).

  64. DianePlaton le 22 Jan 2020 à 21:44 64

    Merci pour votre site clair et concis.

    Q1 : Se remémorer le plus souvent possible que nous provenons, que nous existons juste par la combinaison de deux cellules provenant de nos géniteurs et qui devaient être existantes pour que nous puissions exister. Nous ne sommes donc rien en nous-mêmes, nous ne sommes que la conséquence d’autres êtres préexistants à nous et qui eux-mêmes ne sont rien non plus en eux-mêmes, puisqu’ils proviennent aussi de ce qui préexistait avant eux. Et ainsi de suite jusqu’à la première existence vivante sur Terre. S’en souvenir fait partie de la vigilance constante dont parle les bouddhistes et qui s’applique aussi à s’observer à chaque instant pour juste reconnaître l’activité naturelle de notre ego, pour ce qu’elle est, sans jugement.
    Il suffit de comprendre que notre ego provient de la Nature- même qui a pour seul objectif de pousser toute espèce vivante à survivre pour se reproduire et ainsi permettre la pérennité de cette Nature*. L’ego est au psychisme (propre à la seule espèce humaine capable de penser) le prolongement mental comme l’instinct de survie est à toute espèce animale dont nous faisons aussi partie.

    Q2 :Le bénéfice de se voir comme « rien », qui a besoin d’être comprit dans son intégralité, permet de voir la place de notre être identique à celle de tous les autres êtres vivants** :
    « Je ne suis rien parce que je suis mortel ; parce que rien de ce que j’ai ne vient réellement de moi ; parce que la plupart des causes qui déterminent mon existence se trouvent hors de mon champ d’action et relèvent des hasards de mon existence, ou de la Providence, selon la façon dont je vois les choses. » Ce que je suis n’est que la combinaison de deux cellules provenant d’un géniteur mâle et d’un femelle, sans ces cellules je ne serais pas là. Et ces deux géniteurs sont eux-mêmes la substance de la combinaison de cellules existant auparavant. Si on procède à la continuité logique du passé, toutes les cellules de chaque être contiennent une partie de tous les êtres vivants depuis la création- si l’on considère la théorie Darwin- ou d’Adam/Eve pour les croyants ) Dès lors que je comprends et intègre cela, je comprends que quand je hais quelqu’un qui est à l’origine de ma substance , comme je ne suis qu’une partie de ce qq, alors je me hais aussi.
    Le danger de se percevoir comme « rien » provient des blessures inconscientes constituées par les attaques du monde physique et psychique extérieur qui ont endigué la survie de notre ego vulnérable lors de l’enfance qui tient notre corps et notre esprit dans un état de vulnérabilité totale.
    Par l’effet de la Nature(*), l’ego a besoin de prendre conscience de lui-même pour acquérir les capacités autonomes qui vont permettre au corps de survivre. Et ce n’est qu’en prenant sainement conscience de sa nature ainsi que de son but que l’ego, par l’esprit, peut alors prendre conscience de sa nature relative. Le travail constant est d’observer son ego pour le voir jouer son rôle, ce qui, par le fait même de la vision consciente, le remet à sa juste place (**).

    Le danger réside dans les blessures qui ont pu « massacrer », empêcher l’objectif naturel de notre ego. L’entourage (d’abord et souvent parental) qui démontre une forme de personnalité « pénétrante » oblige ou « invite » notre frêle et vulnérable ego à se plier aux vouloirs d’autrui, à se conformer à leurs attentes. Notre jeune ego devient l’objet du désir des autres et ne peut ainsi se construire selon ses propres désirs qui ne sont pas ou peu entendus. Être un objet devient une faille puissante pour un ego qui a besoin de se révéler à lui-même. C’est pour cela qu’il est extrêmement douloureux de s’apercevoir que l’on n’est « rien » au regard des autres. … et que l’on cherche à être quelque chose ou quelqu’un.

    La pénétration psychique est aussi malveillante que la pénétration physique. C’est le voleur qui entre dans la maison, le violeur, l’autoritaire. C’est l’utilisation d’un « pouvoir » conféré par la force physique ou le statut qui se donne l’autorisation d’entrer là où il n’a pas été explicitement invité.
    La pénétration peut s’opérer de diverse façons, combinées ou non. Il s’agit d’un envahissement, que l’on pénètre notre espace personnel physique et/ou émotionnel. On pénètre par les armes (guerre), par la force physique (esclavage, v(i)ol, brutalité, répression, punition…), par les mots (maux) qui deviennent des manipulations de langage, le plus souvent inconscientes ( menaces, dissonance cognitive, échange sous forme d’offre…)
    Souvenons-nous que tout enfant a besoin d’attention, d’écoute et de protection. Quand l’un de ces besoins manque à l’appel, une blessure apparaît…petite quand les manques sont moindres ou irréguliers, voire rares, et bien plus profonde quand ceux-ci se reproduisent ou sont de nature intense.
    Le danger ne peut être apprivoisé que lorsque nous prenons conscience de nos propres blessures. En les regardant avec attention, nous voyons alors ce qu’elles nous poussent à faire et à dire et qui contribue de la sorte à nous blesser ainsi que les autres.

    Pouvoir nous accueillir nous-mêmes dans tout ce qui nous compose, pour ce que cela est et sans jugement est le seul pouvoir que nous possédons : celui de l’amour inconditionnel pour notre être. En nous accueillant nous-même dans l’amour, nous accueillons tous les êtres vivants par extension.

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