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Jeu de miroirs

Par , le 30 Déc. 2012, dans la catégorie Pratiques - Imprimer ce document Imprimer - English version
Illustration vieille dame cognant la voiture

Pour compléter et affiner mon autoportrait, j’avais décidé d’utiliser les autres comme miroir, autrement dit, observer le comportement des autres à mon égard et essayer d’en tirer des informations sur ce que je suis et des directions pour mon travail de perfectionnement spirituel. Ayant pris cette résolution, le matin, je me suis préparée pour aller au travail. J’ai sorti ma voiture du garage mais au moment de prendre la route, j’ai réalisé que j’avais oublié mon téléphone. J’ai laissé ma voiture en épi face au portail et j’ai foncé chercher mon téléphone. Quand je suis retournée à la voiture moins de deux minutes plus tard, j’ai aperçu la vieille dame grincheuse du quartier donner un grand coup de canne dans la jante de la roue avant. « C’est systématique, me suis-je dit, à chaque fois que je laisse la voiture deux minutes devant le portail, elle arrive comme par hasard et balance un coup de canne dedans ! » Cette fois-ci, mon sang n’a fait qu’un tour et je lui ai dit plutôt vertement ce que j’en pensais : « je ne reste jamais plus de deux minutes, il ne faut pas exagérer, c’est devant chez moi, etc. »

Énervée, j’ai démarré et allumé la radio histoire de me calmer un peu. À ce moment-là, j’ai entendu l’animateur dire « Et vous, qu’avez-vous pris comme bonne résolution aujourd’hui ? ». Et là, je me suis figée… J’avais totalement oublié le jeu du miroir. J’ai alors essayé de voir ce que la scène qui venait de se dérouler pouvait m’apprendre sur moi, mais j’avais beaucoup de mal, j’étais encore passablement énervée : « quand même, cette bonne femme exagère, elle fait des histoires pour rien, je n’ai laissé ma voiture qu’une minute sur le trottoir, elle peut bien la contourner quand même, ça lui prend trois secondes et elle n’a que ça à faire. Non, il n’y a aucun élément de connaissance de soi à tirer de cette histoire ». En dépit de cette belle conclusion, je n’étais pas tranquille. Je revoyais la mamie qui, même avec l’aide de sa canne, a du mal à marcher. Je revoyais la rue étroite où certaines voitures déboulent à toute vitesse. Je revoyais ma voiture qui a obligé la vieille dame à descendre sur la chaussée pour la contourner… C’est à ce moment que suis arrivée au travail et que le fil de mes pensées a été interrompu.

À peine étais-je dans le hall que la standardiste m’a remercié chaleureusement d’avoir bien voulu la remplacer dix minutes hier pour qu’elle aille à la banque. « Tu es vraiment serviable, c’est rare. » J’avais déjà oublié ce service rendu. C’est vrai que tout le monde me dit que je suis serviable. Me souvenant de ma décision du matin, j’ai décidé de rajouter la serviabilité à la liste de mes qualités. Dans l’ascenseur, j’ai réfléchi quand même un peu pour examiner le degré de sincérité de ma serviabilité. Dans le cas de la standardiste, j’ai accepté spontanément de rendre service, sans me demander où était mon intérêt à moi. Ensuite, j’ai oublié le service rendu et je n’ai pas attendu qu’elle me remercie. Je me suis donc dit que je pouvais tranquillement rajouter ma serviabilité à la liste, tout en me disant que je devrai analyser d’autres situations du même genre afin de voir si j’agis toujours de manière aussi désintéressée, quelle que soit la situation.

Arrivée à mon bureau, j’ai été happée par les tâches de la journée et m’y suis consacrée totalement. Le soir, quand j’ai repris la voiture, je me suis sentie trop fatiguée pour revenir sur le comportement des autres et en tirer des indices pour mieux me connaître moi-même. J’ai allumé la radio pour écouter le flash info et là, j’ai entendu que beaucoup de piétons renversés le sont sur la chaussée, juste au bord du trottoir. Et soudain, bang, j’ai revu la vielle dame, toute petite et voûtée, avançant à pas de fourmi avec sa canne ; je me suis imaginée à sa place, faible, fragile, lente à réagir, obligée de descendre sur la chaussée sans savoir si un chauffard ne va pas soudain débouler au coin de la rue, tout cela parce que son irresponsable de jeune voisine a la flemme de faire un créneau, acte de civisme élémentaire dans cette rue où beaucoup de mamans sortent avec un bébé dans une poussette. J’étais morfondue. Sans compter l’angoisse à l’idée des conséquences de ce qui aurait pu arriver. Et j’ai découvert un nouveau défaut en moi : l’égocentrisme. Ou, soyons positifs, une nouvelle qualité à cultiver : me mettre à la place des autres.

Ma conclusion de cette journée est que l’attitude des autres à mon égard peut être un outil très précieux dans la connaissance de soi, un révélateur de comportements que j’adopte sans en avoir toujours conscience ou en me trouvant toutes les justifications du monde. Non pas que les autres aient systématiquement raison, mais dans tous les cas, cela ne me coûte rien de me retourner vers moi-même pour voir quel a été mon comportement, quelles ont été mes pensées et mon intention. Au contraire, il me semble que c’est là une des clefs de la connaissance de soi.

L’un des pièges est de refuser d’utiliser les autres comme miroir, dès lors qu’ils sont antipathiques ou qu’ils ont des torts. Comme je trouvais la vieille dame antipathique et agressive (les coups de canne sur ma voiture !), je ne voyais aucune raison de me remettre en question, alors que mon comportement à moi était potentiellement bien plus préjudiciable que le sien.

Par ailleurs, je me suis rendue compte que lorsque je suis attentive, beaucoup de choses peuvent se révéler des indices et des coups de pouce, comme des paroles entendues au hasard à la radio. En élargissant, j’ai l’impression qu’il n’y a pas que le comportement ou les paroles des autres qui peuvent me servir de révélateurs. Pratiquement chaque évènement devrait pouvoir tenir ce rôle. Par exemple, je me cogne la tête. Si je m’arrête à cet instant pour me demander s’il n’y a pas là pour moi une occasion de progression, il est possible que j’en vienne à prendre conscience que j’étais en train de cultiver des pensées négatives… Et l’analyse de ces pensées me permettra peut-être d’avancer dans la connaissance de moi-même.

Et vous… Avez-vous eu des expériences similaires ? Quel a été le comportement des autres à votre égard dans les jours qui précèdent. En quoi ce comportement est-il révélateur de ce que vous êtes vous ? Pouvez-vous y trouver des éléments pour affiner votre autoportrait ?


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26 commentaires

  1. Agathe le 30 Déc 2012 à 22:33 1

    Alors ça c’est très drôle ! Je suis bluffée !!!
    Il y a une demi-heure, suite à une discussion avec mon conjoint la conversation tourne au vinaigre pour une banalité et voici que pour conclure, il me fait quelques reproches qui évidemment me blessent et qu’évidemment je trouve injustes ! Vexée, je rumine dans mon coin… « ce n’est pas possible, moi je ne suis pas comme ça, comment peut-il se permettre, etc.  »
    Et je me connecte sur votre site « pour me changer les idées » et sur quoi je tombe ? Votre article ! Les autres comme miroirs de soi-même… Le choc ! Et là, j’éclate de rire ! Vraiment quel heureux hasard. Je change d’état immédiatement… et finalement ces reproches… ne seraient ils pas un peu -juste un peu- fondés ?
    Merci à vous pour cette analyse !

  2. MPG le 31 Déc 2012 à 11:08 2

    Je suis confrontée à mon travail à un grand nombre de personnes que je dois accueillir.
    PLusieurs visiteurs m’ont reproché de ne pas montrer mon empathie face à leur problème.
    – par exemple: vous ne m’avez pas dit que vous êtes désolée, ou vous n’avez pas eu de compassion…
    Tout d’abord je trouvais de bonnes ,mauvaises raisons à mon attitude puis après une lecture sur le dépassement, je me suis dit que cela était une bonne occasion de me dépasser, même si je suis fatiguée pour être le plus humaine possible et de développer ma patience et empathie même dans des conditions difficiles.
    Et cela m’a permis de prendre conscience de ma paresse.

  3. Wilhelm le 31 Déc 2012 à 12:02 3

    Les autres comme reflet de ses propres actions, c’est peut-être à mettre en parallèle avec une réflexion de Malek Jân Ne’mati dans sa biographie écrite par Leili Anvar.

    Malek Jân Ne’mati y souligne que l’important est de chercher soi-même à avoir un comportement éthique, même avec ceux dont on pense à tort ou à raison qu’ils n’en ont pas un à notre égard. Ainsi l’effet de nos [bonnes] actions nous revient et nous n’avons pas à nous préoccuper des réactions des autres autrement que pour y étudier le reflet de nos actes.

    Hier, j’avais décidé d’être le plus gentil possible avec ma mère. En retour (elle est âgée), elle a été très désagréable avec moi ; au début je me suis indigné intérieurement 🙂

    Puis, je me suis dit que comme je faisais cela (être gentil avec elle) dans l’intention de Dieu, non seulement la réaction négative de ma mère n’était pas importante, mais qu’en plus cela m’évitait d’être satisfait moi-même et en plus peut-être que ma récompense spirituelle en était meilleure.

    Bref, une fois que j’ai pensé cela et que mon cœur s’est apaisé, dix minutes après ma Maman est devenue charmante, douce et tendre, et mes enfants aussi.

    Donc, quand j’y arrive, j’essaie de tourner mon intention vers Dieu, et c’est mieux 🙂

  4. charlie le 31 Déc 2012 à 13:08 4

    ma voisine s’est achetée un chien, qui n’arrêtait pas d’aboyer et de cogner contre la porte. Tout de suite je me suis énervée et ça devenait de jour en jour intolérable. Le fait est que le chien était tout petit et qu’il fallait juste qu’il s’habitue à l’absence de sa maîtresse. Mais je suis allée voir ma voisine en lui disant que ça n’était pas supportable et que si elle ne me croyait pas, j’avais même enregistré son chien ! Elle m’a claqué la porte au nez. J’ai trouvé son attitude vraiment pas bien, surtout que je lui avais dit les choses d’une façon très calme. Le fait est que quand on se croisait, on ne s’adressait plus la parole alors que jusqu’à présent nos relations étaient tout à fait amicales. Au début, je rejetais la faute sur elle. Mais j’ai trouvé ça tellement insupportable, que du coup je lui ai écrit en m’excusant de mon attitude et que j’avais été très maladroite et que je n’aurais pas dû enregistrer son chien. Elle m’a de suite appelée en me disant qu’en effet, elle n’avait pas compris mon attitude, surtout le fait d’enregistrer, elle trouvait ça très « délationniste », que le chien était tout petit et qu’il fallait juste qu’il s’habitue. Mais elle me remerciait de ma lettre, et depuis nos relations sont redevenues comme avant. Il y a une chose que je n’oublie pas et qu’elle m’a dite : « cela m’a étonnée de vous , cela n’était pas digne de vous ». Depuis, parfois, (malheureusement je ne me le répète pas suffisamment), je me dis cette phrase : « ne fais pas telle ou telle chose, ne pense pas ainsi, cela n’est pas digne de toi ». En fait, ma voisine m’a rendu un grand service en agissant ainsi et en me disant cela.

  5. Cantabile le 31 Déc 2012 à 13:39 5

    Cela fait quelques temps maintenant que dans un souci d’améliorer ma connaissance de moi-même et de me corriger, je m’interroge régulièrement sur les réactions négatives que les autres ont eues à mon égard et surtout, de quelle manière j’ai pu en être à l’origine. Bien évidemment, je mets de côté la responsabilité de l’autre: en effet, ce n’est pas son comportement mais le mien que je cherce à corriger. Et sans arrêt, je me rends compte que si le comportement de l’autre peut paraître injuste, voire l’est,cela constitue une excuse facile et mauvaise pour me déculpabiliser! Par exemple, cet homme me bouscule en entrant dans le métro! Quel rustre! Mais bon, il faut dire aussi qu’à l’heure de pointe, je prenais plutôt mes aises! Ma chef me sermonne pour une négligence dont je ne suis pas responsable! Injustice flagrante! Oui mais… comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu! Et de combien de négligences accumulées dont je m’étais rendu coupable sans réprimande ce sermon était la traduction!
    Bref avec un peu d’entraînement je peux trouver quelque chose à améliorer dans chaque événement négatif et c’est peu de dire que c’est motivant: je me sens plus agissant et moins subissant dans ma propre vie!

  6. ATIG le 31 Déc 2012 à 20:37 6

    Quelle belle expérience. J’ai eu presque mot pour mot la même rencontre avec mon « miroir »avec une collègue que je trouvais égocentrique et antipathique.
    Lorsque l’occasion s’est présentée pour s’expliquer elle m’a dit « tu ramènes tout à TOI »!!! Inutile de dire que le choc fut difficile à accepter mais ce fut une très bonne expérience de jeu de miroir.
    Je vous remercie de partager votre expérience et cette analyse fine, cela m’aide à être plus subtile dans les miennes.
    Cordialement

  7. gaby le 31 Déc 2012 à 21:33 7

    un grand merci pour cet article tellement motivant pour pratiquer !

  8. Etienne le 31 Déc 2012 à 23:05 8

    Cet article et les commentaires qui le suivent me renvoient à une maxime de François de La Rochefoucauld que j’ai lue récemment: « Ce qui nous rend la vanité des autres insupportable, c’est qu’elle blesse la nôtre ».
    Je pense que si autrui réussit à briser notre fragile équilibre intérieur, cela n’est pas par hasard; en effet, dans une démarche de recherche du Vrai, la critique ne devrait pas nous faire trembler, car elle peut nous permettre de relever un bout du voile qui recouvre et nous cache toute la potentialité de maturation que nous avons !

  9. A. le 01 Jan 2013 à 10:50 9

    >L’un des pièges est de refuser d’utiliser les autres comme miroir, dès lors qu’ils sont >antipathiques ou qu’ils ont des torts.

    Merci de cet article. Je travaille justement sur le fait de se mettre à la place des autres. Pendant ces vacances de Noël, après avoir passé le 24 décembre avec femme/enfants, j’ai rendu visite à mes parents (qui habitent dans une autre ville) et j’ai prolongé mon séjour de 48 heures puisque ma mère venait d’être diagnostiquée d’un cancer. Bien entendu, vu les nouvelles, la bonne humeur n’était pas au rendez-vous.

    @Wilhelm Or, tout comme Wilheim, ma mère a été un peu désagréable avec moi quand j’ai essayé d’être aimable/gentil envers elle. Cependant, contrairement à Wilheim j’ai nettement moins bien géré la situation au niveau mental. Au lieu de voir cela comme une épreuve destinée à me faire progresser et me dire que chaque fois que l’on essaie d’aider les autres on est confronté à leur ingratitude (une sorte de « test » pour voir si on fait cela de façon désintéressée, pour le contentement divin, ou pour plaire aux autres), je me suis calmé me disant (à chaud) que peut-être elle aurait bientôt quitté ce monde, et que l’on aura alors été débarrassé de sa présence grincheuse !! et que c’était quand même incroyable que sur 73 ans de vie elle n’avait pas réussi à faire des efforts et maîtriser son caractère agressif.

    J’aurais pu faire beaucoup mieux si j’avais au moins essayé de travailler ma pratique – cad me mettre à la place des autres. Non seulement elle avait été diagnostiquée d’une tumeur mais de surcroît sur ces 3 jours passés à leur rendre visite j’avais passé deux tiers de mon temps à travailler (pour gérer des urgences) ! Bref il me reste beaucoup de travail à faire pour devenir un peu plus humain !!

  10. A. le 01 Jan 2013 à 11:52 10

    Une autre anéctode tirée de ces trois jours chez mes parents est que, sans avoir pu identifier précisement comment, j’avais eu la certitude de les avoir blessé le premier soir, dès mon arrivée, par un commentaire, une phrase dite sans aucune intention de les blesser, bien entendu.

    Or, j’appartiens à la catégorie de ceux qui essaient justement de tirer des leçons de ce qui leur arrive (se mordre la langue, une assiette qui tombe, un mal à la gorge …) et j’avais donc compris, non seulement suite à leurs réactions (langage du corps p.ex.), mais aussi grâce à ces signes, que j’avais commis une erreur non négligeable.

    Toutefois, j’avais attendu le dernier soir (de mon séjour) pour leur poser la question évidente et nécessaire de ce que j’avais bien pu dire (pour qu’ils aient l’air si blessé) ( ?). La réponse franche de mon père m’a beaucoup appris.

    Puisque je suis quelqu’un de froid et distant vis-à-vis des gens, sans la réponse de mon père je n’aurais jamais pu deviner exactement la source du problème, l’impact de ce que j’avais dit. (Mon défaut m’empêche de ressentir de ce que mes proches ressentent lorsqu’ils aiment leurs proches.)

    @Charlotte Zendé Et c’est là que je dis que cet article, bien que très intéressant et très utile (en tout cas pour moi) est incomplet. Il aurait fallu que l’auteur valide son analyse directement avec la vieille dame (bien que je sois convaincu que son analyse est exacte).

    C’est aussi le bon sens qui nous le dit. Je crois que le fait de poser des questions directement aux gens concernées nous apprend énormément, ouvre notre champ perceptionnel, permet de valider notre analyse antérieure (si nous en avions faite une), … mais que c’est peut être aussi la partie la plus difficile puisque nous devons (très souvent) vaincre notre orgueil. S’inquiéter du ressenti des autres c’est aussi une façon de s’excuser ou en tout cas d’être prêt à le faire.

    @ Charlie – un bravo donc à Charlie d’avoir franchi ce pas et d’avoir eu le courage de l’écrire.

  11. TUR le 01 Jan 2013 à 13:22 11

    Mille merci pour cet article il m’a permis de prendre conscience de ma méconnaissance de moi même
    et des milliers d’exemples me sont venus à l’esprit
    J’ai eu dernièrement une promotion à mon travail ce qui a eu pour conséquence « gestion intelligente » de mon temps et des dossiers à traiter
    On me fait des reproches que ça soit ma hiérarchie ou les personnes avec qui je travaille concernant la gestion de mes dossiers
    Et avant de lire cet article je trouvais qu’ils exagéraient tous car je m’investis beaucoup et je donne de mon temps sans compter, mais je viens de me rendre compte que je brasse beaucoup d’air mais je ne suis pas très productive par rapport au temps consacré
    Et je me rends compte que je ne m’étais jamais mis en question ni en cause sur ma façon de faire et je n’écoutais pas les autres ce que je vais essayer de faire
    Mille merci encore

  12. juliette le 01 Jan 2013 à 17:00 12

    Ce site est vraiment le miroir de mon aveuglement et contribue également à mettre en lumière ma cécité spirituelle ! Il ya quelque jours je souhaitais faire un cadeau à quelqu’un qui ne peut se déplacer. Je cours dans un grand magasin electro-ménager pour lui acheter un micro-onde. Pas de place, je me gare en double file, ça ne va pas être long, avec en mon for intérieur la pensée suivante : « Je fais une bonne action, j’ai tous les droits « ! Je parcours longuement le magasin pour trouver le bon rayon, quand je le trouve, enfin, pas de vendeur. Puis quelqu’un arrive et me dit qu’il est pris et que je dois patienter. Après un petit laps de temps où pas une seconde je pense que ma voiture est en double file et peut gêner, la vendeuse s’occupe de moi, à peine aimable, et me dit qu’elle n’a plus le modèle que je souhaite. Elle me propose celui en exposition, j’accepte et elle me dit d’aller au comptoir paquets pour qu’on me l’empaquète. Là, j’attends dix minutes où trois personnes me passent devant et finalement je hèle, très énervée, un manutentionnaire pour qu’il s’occupe de moi. Il me demande : « Vous avez le bon de commande ? » Quel bon de commande, la vendeuse ne m’a rien donné. Le monsieur me dit qu’il ne peut rien me donner sans bon de commande,. Très agacée, je lui dit quelque chose de peu agréable, sous l’oeil édifié des gens qui attendent derrière moi. Même une remarque acerbe fuse à mon endroit. Je n’écoute rien et je galope chercher le bon de commande. Je dérange la vendeuse, râle car je n’ai pas mon papier. Elle avait oublié de me le donner. Arrivée au comptoir paquet, je considère que je suis dans mon droit de passer devant les autres, ce que je fais. Le type me fait mon paquet à la va vite et ne veut pas me donner de sac pour porter mon achat qui est très lourd. Puis j’insiste (j’ai toujours oublié ma voiture en double file), il me donne un sac importable, je demande qu’il me le double pour ne pas qu’il casse, et me voilà partie au travers du magasin portant cet énorme paquet très lourd et évidemment personne ne m’aide. Arrivée à ma voiture, deux policiers sont sur le point de me mettre un PV car une dame que je gênais pour sortir sa voiture les avait appellés. J’explique que j’ai fait un achat pour une personne handicapée, les policiers sympa ne me mettent pas de contravention, je hisse mon paquet dans le coffre de la voiture et soudain, je suis consciente de la dame qui attend ! Cela fait de très longues minutes qu’elle attendait, et c’est seulement en dernière minute je lui lance un : « Pardon, je suis désolée ». C’est tout. Je monte dans ma voiture et sans un regard pour elle, je démarre, forte de ma bonne conscience qui vient de faire un cadeau, une BA en somme ! Edifiant ! Merci doublement à ce billet sur le jeu de miroirs.

  13. clara le 01 Jan 2013 à 19:55 13

    Très bel article, pratique et étudiant de Charlotte..

    Pour en revenir au miroir, je dois dire qu’il ne m’est pas facile de faire des compliments à quelqu’un quand ce que cette personne a fait me semble très bien !

    Si je peux le faire dans le domaine de la matérialité sans aucun problème,- en faisant un compliment à une amie très en beauté ou portant très bien un vêtement-, cela m’est beaucoup plus difficile quand il s’agit d’un travail ayant demandé des efforts, une réflexion et un investissement…

    Une pointe de jalousie se manifeste toujours dans un premier temps qui me pousse généralement à minimiser ce que l’ autre a fait.

    D’autre part je suis confrontée à ma propre paresse, parce que je veux toujours faire des tas de choses que finalement je ne fais pas.

    Alors très sincèrement  » bravo pour cette étude très motivante »!

  14. Ms le 02 Jan 2013 à 4:13 14

    J’essaye, tant bien que mal, d’installer cet automatisme de « jeu de miroirs » dans ma manière de penser mais mon égo m’en empêche trop souvent, pour ne pas dire tout le temps.

    Je le constate dans les réactions que j’ai au quotidien – et qui montrent à quel point je ne vois rien – que j’axe mes raisonnements / analyses sur ma petite personne :
    – je me positionne en victime
    – je me plains constamment
    – je juge gratuitement
    – je rejette la faute sur l’Autre
    – je fais preuve d’ingratitude
    – etc.

    En résumé, mon égo me rend aveugle et donc je ne peux voir l’Autre non plus …

    Je trouve, en fait, que toute la difficulté est qu’automatiquement, j’ai le réflexe de raisonner par rapport à moi-même (égo) et il peut arriver, de manière secondaire, que je pense à l’Autre (mais là encore, si cela arrive, c’est qu’il doit y avoir un intérêt personnel derrière et non pas pour une raison vraiment désintéressée). Autrement dit, le fait de me faire passer en première m’empêche de voir l’Autre et donc d’envisager de le prendre comme miroir … Je ne me laisse même pas cette possibilité tellement je suis obnubiler par ma personne.

    Je dois véritablement avoir du recul sur les situations et arrêter de me prendre pour le centre du monde pour tenter d’avoir ce raisonnement du miroir. Personnellement, je suis tellement ancrée dans la matérialité et les soucis que d’ailleurs je me crée (preuve incontestable de ma forte ingratitude au quotidien mais c’est un autre débat … :)) que je n’arrive pas à être dans l’état d’esprit qu’il faut.

    En somme, je trouve que cette superbe méthode de « jeu de miroirs » nécessite un travail en amont et constant qui consiste à se forcer à se détacher, de manière à diminuer l’égo et laisser entrer l’Autre dans notre champ de vision pour, en l’occurrence, parvenir à le voir comme un miroir.

  15. MH le 03 Jan 2013 à 18:39 15

    @Etienne: « … si autrui réussit à briser notre fragile équilibre intérieur, cela n’est pas par hasard; en effet, dans une démarche de recherche du Vrai, la critique ne devrait pas nous faire trembler, car elle peut nous permettre de relever un bout du voile qui recouvre et nous cache toute la potentialité de maturation que nous avons! »
    Oui, évidemment… « …la critique ne devrait pas nous faire trembler » : trembler de quoi? De colère? ou de peur!?
    « Mon intérieur à moi » est SI fragile que les critiques quotidiennes pendant des années m’ont complètement broyée… Je me suis dit que je n’étais pas intéressante, que je n’étais pas digne d’être aimée, etc.
    Bref; conclusion de la thérapeute: « choc post-traumatique »! Evidemment, cela a fait écho avec mon enfance trop dure, où l’on me traitait d’idiote à tout bout de champ…
    Alors? A présent, dès que l’on me critique, je prends tout pour argent comptant ! Le miroir est flou… ou grossissant!
    Vous allez me dire, sans doute, que ma raison n’est pas assez « saine », mais mes valeurs éthiques sont si importantes pour moi! Le droit des autres passe avant le mien et je me remets en cause sans arrêt… Et, à cause d’avoir été constamment humiliée, je m’imagine que je ne suis rien de rien… j’ai du mal à me relever…
    Je « travaille dessus », mais c’est un travail de longue haleine, où je dois trouver le bon équilibre et me dire que, tout de même, je suis digne d’être aimée (Lui m’aime!?), malgré mes erreurs…
    … et que ces erreurs ne sont pas toujours de mon fait!

    1. Etienne le 08 Juin 2017 à 23:17 15.1

      Je relis cet article et tombe  »par hasard » sur ce commentaire que j’avais posté il y a près de 5 ans ainsi que votre réponse ! En relisant mes mots, je sens bien la différence entre ce que Bahram Elahi appelle la pratique in vitro, par opposition à la pratique in vivo (https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/la-spiritualite-in-vivo/). En 2012, je suis étudiant, le contact que j’ai avec autrui se fait principalement à l’université où j’ai tous mes amis, sans enjeux de compétition réelle ou bien lutte de pouvoir véritable.
      Or aujourd’hui, je travaille au sein d’une entreprise et je suis témoin chaque jour des bassesses de certains collègues, subis leur stress, assiste aux médisances et manigances, etc… mais je suis surtout confronté frontalement à mes propres faiblesses ! En relisant mon commentaire de l’époque, je souris donc en me rendant compte à quel point on peut soutenir de belles théories, sans en avoir palpé la réalité et le sens profond… Car contrairement à il y a 5 années, je touche aujourd’hui de manière beaucoup plus concrète mon  »fragile équilibre intérieur ». De plus, l’idée selon laquelle  »dans une démarche de recherche du Vrai, la critique ne devrait pas nous faire trembler (…) » me paraît ô combien plus complexe que l’idée joyeusement floue que je m’en faisais à l’époque ! Comme vous, je passe par des hauts et bas émotionnels au cours de la même journée où je me sens incapable, sans valeur aucune, me faisant, pour reprendre vos mots, littéralement  »broyer » par le milieu extérieur et surtout par mon soi impérieux qui jubile alors de tristesse et de déprime.
      Mais en même temps que j’expérimente sous pression des états intérieurs qui étaient jusqu’à présent inconnus de ma psyché, l’ensemble des concepts et éléments de la pensée d’Ostad Elahi prennent un sens beaucoup plus tangible. Cela m’amène donc à penser que sans la prise de conscience de cette fragilité intérieure, on ne pourrait pas réellement assimiler les notions de présence divine, de pratique de l’altruisme, d’humilité, etc… J’en conclus donc que notre ego, confronté à sa réalité brute, tombe des nues, ce qui peut passer dans nos cas respectifs par un sentiment de déprime, nous poussant à vouloir tout abandonner.
      Ce mécanisme est d’ailleurs mis en avant dans l’article d’Isabelle Najar sur l’humilité (4) qui mentionne comme technique qu’a notre orgueil pour nous faire souffrir celle du « Je suis nul… » : il voit bien que son ego est illusoire et il est conscient de son insignifiance. Comme il ne se voit pas au sommet, il estime qu’il est au fond et se désespère, car au fond de lui, il estime devoir occuper une place plus élevée. Sournoisement, l’illusion est donc encore là, et il s’y accroche. (https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/humilite-4-lhumilite-est-une-force/).
      Il ne me reste donc plus qu’à pratiquer (in vivo cette fois) et relire ce commentaire dans 5 ans… quitte à sourire de nouveau !

  16. mike le 04 Jan 2013 à 0:11 16

    @MH ; je suis comme vous, j’analyse parfaitement la situation mais je ne me mets pas au travail ou je me complais à répéter sans arrêt mes erreurs du passé ou celles que j’ai subies. En fait on oublie qu’il est Grand et Généreux et qu’il faut aller de l’avant malgré les fautes que l’on commet! que celui qui n’a pas péché jette la première pierre…

  17. mike le 04 Jan 2013 à 0:50 17

    un fait intéressant que je constate dans tous ces exemples et expériences : c’est que Dieu nous aime! parce que déjà et si l’on pense qu’il n’y a pas de hasard, on constate qu’Il permet de mieux nous connaître par les expériences que l’on vit et surtout également qu’il atténue mille fois les conséquences de nos actes; parce que le coup de canne de la mamie aurait pu être un peu plus fort sur le pare brise et par un homme plus grincheux, les gendarme auraient pu mettre une contravention voir retirer la voiture à la fourrière pour juliette, la maman de A. pourrait être bien plus exigeante avec tout ce qui lui arrive, la Chef de Cantabile pourrait être hypocrite et le laisser s’enliser dans ses erreurs et ne plus lui donner de poste ultérieurement… merci pour ces expériences

  18. Wilhelm le 05 Jan 2013 à 16:40 18

    Le jeu de miroir c’est peut-être aussi de voir les autres comme un révélateur de ses propres manques.

    Par exemple, dans une épreuve récente je me suis trouvé à contempler les mauvais actes d’autres personnes. Et cela atteignait mon moral et ma détermination.

    En fait les personnes en question avaient vraiment un comportement fautif. Mais la leçon que j’en tirais était fausse : au lieu d’être abattu et de me sentir vaincu, il me fallait rester optimiste, placer ma confiance uniquement en Dieu et continuer mon chemin avec encore plus de détermination.
    C’est ce que je m’efforce de faire maintenant.

  19. Mia le 06 Jan 2013 à 10:48 19

    @ Wilhelm
    Parfois quand je vois certains mauvais actes, que je les repère très clairement et que je vois bien les effets secondaires, alors le rejet est tellement fort que je me fais comme de l’autosuggestion de ne jamais faire ainsi.
    Pourtant
    Quand je regarde certains mauvais côtés de mes proches, répétitifs, ancrés dans une personnalité, j’ai tendance à rester bloquée dessus. Je me focalise ce qui a des limites. Comment en sortir ?

  20. Wilhelm le 06 Jan 2013 à 17:01 20

    je suis comme vous Mia.

    Ce que j’essaie de faire, c’est me dire que je répondrai dans ce monde et dans l’Autre de mes propres actes et non de ceux des autres, et donc que je dois me préoccuper de mon propre comportement (voir la poutre dans mon œil plutôt que la paille dans celle du voisin) et ne pas me focaliser sur ceux des autres.

    Maintenant, c’est facile à dire, mais très difficile à réaliser.

    Cela fait quelques décennies que je travaille sur ce sujet… avec des résultats très très limités 🙂 🙂 🙂

    Comme dans l’histoire où un vieux praticien disait à un plus jeune praticien qui cherchait son chemin dans une grande ville : « pratique, pratique, pratique » …

  21. KLR le 14 Jan 2013 à 11:55 21

    Il y a des jours où le miroir nous aide à être positif et cela fait du bien…
    J’avais vu chez moi un aspect négatif qu’il fallait améliorer et sur lequel j’essayais de me concentrer: une tendance à voir le négatif et à en parler avec mon mari, ce qui amplifiait ce défaut.
    Le 1er janvier, après une grosse invitation qui m’avait permis de travailler sur la disponibilité, la gentillesse, la serviabilité, je suis partie en ballade avec mon époux, et nous avons évoqué une proche invitation des membres de sa famille. Evidemment cette invitation là, contrairement à celle de la veille, ne m’enchantait pas, et n’apportait rien pour me mettre en valeur… Je ne pouvais m’empêcher de distiller les pensées négatives qui m’envahissaient, les plaintes sur les uns et les autres, par des petites phrases que j’avais du mal à contenir.
    Nous avons croisé un petit monsieur inconnu qui avec beaucoup de bienveillance et de positivité nous a souhaité une très belle année. Son état d’esprit contrastait tellement avec le mien, que cela m’a permis de changer ma pensée à 180° et de revenir à ma pratique.

  22. Mia le 18 Fév 2013 à 19:07 22

    @charlie
    J’aime beaucoup votre histoire, elle est tellement « courante » et « habituelle ».
    Je m’imagine tout à fait faire la même chose dans une bonne intention et sans tenir compte de la susceptibilité de la voisine…
    car je serai restée focalisée sur un seul aspect, ici le bruit… le dérangement, le respect des droits…
    Encore hier j’en ai un exemple. Je cherche des propos rassurants et encourageants pour un ami angoissé à l’idée qu’il se retrouvera un jour seul, isolé et loin de sa famille et il est fâché à propos de mes arguments … car le fait qu’il ne sera jamais seul s’appuient sur des traits de caractère de sa famille qu’il ne souhaite pas envisager et qui ne sont pas valorisants pour lui ! Une vraie erreur !
    Je fais régulièrement des remarques que je trouve justifiées mais, en les entendant, les interlocuteurs se sentent agressés ou simplement gênés.
    Et ça me surprend puisque ce n’est pas mon intention, ni mon objectif ! Je manque de bon sens et de psychologie parfois. Ce qui m’amène quand même à me demander si, au delà de cet élément de connaissance de soi, que je note, je vais parvenir un jour à imaginer ce qui se passe dans l’esprit de ceux à qui je parle !
    Je rejoins votre conclusion.
    En effet, ce n’est pas digne de nous d’agresser les autres.
    Du coup j’aimerai bien adopter votre phrase « ne fais pas telle ou telle chose, ne pense pas ainsi, cela n’est pas digne de toi »
    Un bel objectif ! Merci.

  23. KLR le 09 Sep 2015 à 21:11 23

    Une petite anecdote qui m’est arrivé ce matin et dont j’ai tiré la conclusion que si on peut voir ses défauts ou ces erreurs de comportement grâce aux autres, nos actions peuvent aussi servir de moteur positif pour autrui.
    Au marché, je faisais la queue chez un maraicher, et pendant que je remplissais des sacs de légumes, j’avais laissé un espace entre mon caddie et la personne suivante. Une mère et son fils sont arrivés et la mère a dit au fils de se mettre dans la queue, en se plaçant dans l’espace que j’avais laissé libre, c’est-à-dire en passant devant moi.
    J’ai les ai regardé en pensant que c’était assez gonflé !
    quelques minutes après, une dame derrière moi a fait tomber un sac de carottes, et je me suis aussitôt baisser pour l’aider à les ramasser. Voyant ce geste la mère m’a alors dit que j’étais là avant eux, que je devais reprendre ma place, qu’ils n’étaient pas pressés…
    En réfléchissant après coup, j’étais étonnée de ce changement de comportement si soudain de leur part. Cela ne faisait pas de doute: le simple fait d’avoir fait un geste humain (aide à autrui), les avait motivé à changer de comportement.

    1. Etienne le 08 Juin 2017 à 0:38 23.1

      Votre expérience me fait penser à un texte de Kant qui m’avait beaucoup touché; le contexte est ici la médisance, mais cette maxime s’applique plus globalement:  »(…) c’est un devoir de vertu que de jeter le voile de l’amour des hommes sur les fautes d’autrui non seulement en adoucissant nos jugements, mais aussi en les taisant: c’est que les exemples de respect que nous donnons aux autres peut les inciter à l’effort de s’en devenir dignes. »(Kant, Métaphysique des moeurs, deuxième partie, Doctrine de la vertu). J’imagine que ces comportements éthiques universels comme celui dont vous avez fait preuve touche directement le surça du témoin qui éprouve alors une attraction noble vers le Vrai (plus précisément la pulsion éthique en l’espèce – voir https://www.e-ostadelahi.fr/eoe-fr/surca/).

      J’ai été confronté à une occasion de travailler en ce sens récemment au travail: au cours d’une négociation à distance, certaines commentaires de la partie adverses me sont apparus comme absurdes, voire insultants par rapport à la haute idée que je me faisais de la bonne foi à avoir au cours d’une négociation. J’ai alors voulu répondre sur le même ton mais mon supérieur a souri et m’a dit:  »Tu peux toujours faire le choix d’être plus intelligent que l’autre. » J’ai donc répondu aux commentaires de l’autre partie de manière très courtoise et laissant ouverte la possibilité de continuer la relation. Ici, mon supérieur avait raisonné (d’après mon interprétation) sur la base d’une vision matérielle et pragmatique, à savoir préserver une relation sur le long terme avec un partenaire commercial. Mais par analogie, dans le domaine spirituel, il est également utile de considérer nos interactions avec autrui sur le long terme: les gens changent, et avoir proposé un comportement digne à une personne qui ne l’était alors pas forcément, aura peut être contribué à permettre son changement intérieur ultérieur positif.

  24. ari le 17 Juin 2017 à 13:34 24

    Cette approche « long-terme » dans un but de relation commerciale est louable professionnellement et je l’ai appliquée dans le passé. J’ai toutefois remarqué que dans mon cas cette intention visait surtout à cultiver une dimension matérielle (bien vu par ma hiérarchie, promotion, etc…) et de ce fait à la moindre tempête elle peut chavirer (sentiment de non reconnaissance, ou bien lien étroit avec ce client pour qu’il me suive personnellement après par ex.).
    Dans mon cas, ce fut une telle bourrasque que quand tout s’est écroulé cela m’a ouvert les yeux sur ces questions fondamentales « mais quel est le sens de mon existence, pourquoi est-ce que j’ai choisi cette voie professionnelle, quel est mon but véritable ?  » J’ai alors complètement réaligné mon intention. Et avec Son aide, ma démarche « long-terme » s’est tournée vers la dimension spirituelle de mon être (dans mon cas un changement de travail dans l’intention d’aider les autres). Cette intention réalignée n’exclut pas pour autant la dimension matérielle (progresser, salaire, etc…), c’est simplement que mon cap est différent.
    Bien entendu, je dois me le répéter souvent (« pourquoi tu veux t’orienter vers cela », « pense à l’autre monde ») et pour le coup c’est une approche de « très long-terme »… mais foulée au présent !
    Suite à votre commentaire, j’ai relu cette parole de Malek Jan Ne’mati qui m’a éclairé:
    « Ne pense pas qu’il faut agir en malhonnête avec ceux qui sont malhonnêtes. Agir en bien avec les gens malhonnêtes, c’est là l’exploit, sinon avec les gens biens, on a tous tendance à bien agir. Seulement il ne faut pas confondre honnêteté et sottise : le sot se laisse duper par tout le monde, alors que celui qui est honnête connaît son interlocuteur, il ne se laisse pas leurrer. S’il agit de manière honnête, c’est pour cultiver la droiture en lui-même. » ( p. 130-1, Leili Anvar, Malek Jân Ne’mati. La vie n’est pas courte mais le temps est compté, Diane de Selliers , Éditeur, Paris : 2007)

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