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Mondes, intermondes, vies successives

Par , le 7 Sep. 2008, dans la catégorie Articles - Imprimer ce document Imprimer - English version

[Cet article fait partie d’une série de 7 articles sur La pensée d’Ostad Elahi]

De façon générale, la fonction de l’entendement est de resituer les éléments dans le contexte global où ils prennent sens. Notre vie elle-même doit être ressaisie de ce point de vue, comme un moment ou une étape dans un parcours plus vaste et plus complexe. Ostad Elahi décrit ainsi un cycle de vies successives par lequel passe chaque âme et dont les effets sont inscrits de manière indélébile dans ce qui peut être décrit comme son inconscient spirituel. De sa première naissance au terme du cycle, l’âme dispose ainsi d’une durée déterminée au cours de laquelle elle dispose de tous les ingrédients nécessaires à son perfectionnement – à charge pour elle d’en faire bon usage. L’état de l’âme au terme de chacune de ses vies particulières détermine les circonstances dans lesquelles elle se trouvera placée pour amorcer sa vie suivante.

L’orientation du parcours est globalement ascendante, puisqu’elle est gouvernée par le principe du perfectionnement. Mais chaque individu, disposant du libre-arbitre, est responsable des efforts qu’il aura fournis pour se parfaire, et des dispositions et des vertus qu’il aura développées en soi. Rien ne s’obtient gratuitement : c’est une conséquence du principe de causalité.

Au terme du cycle des vies successives ascendantes, le sort de chaque âme est naturellement fixé par la qualité qu’elle sera parvenue à conférer à sa propre substance : c’est là la signification rationnelle du « jugement » divin. Les âmes parfaites rejoignent le monde des parfaits, où elles vivent éternellement dans un état de plénitude absolue, parce qu’elles en ont acquis la capacité. L’état dans lequel vivent les autres dépend lui aussi du degré de maturité atteint au terme du parcours de perfectionnement : à chaque niveau correspond un monde définitif, avec toutes les nuances d’émotions et de sensations qui leur sont propres, de la béatitude des paradis décrits par les religions aux diverses versions de l’enfer, qui signifie concrètement l’éloignement du divin, le mal-être, la honte et l’amer regret d’avoir négligé sa tâche, c’est-à-dire d’avoir laissé sa propre substance se détériorer et s’enlaidir.

Il y a donc d’innombrables mondes, de même qu’il existe, associés aux mondes sensibles, des mondes intermédiaires ou intermondes faits d’une matière plus subtile que celle que perçoivent nos sens ordinaires, et où séjournent les âmes dans l’intervalle de temps qui sépare deux vies successives.

Le cadre théologique et cosmologique du système causal est décrit dans ses grands traits et dans certains de ses détails par Ostad Elahi. Mais comment l’entendement spirituel peut-il s’y rapporter, s’il n’est pas capable d’y avoir accès directement par les sens ? En fait, chaque élément de ce système peut faire l’objet d’une approche rationnelle, conformément à l’esprit de la spiritualité « naturelle ». C’est le cas, notamment, du principe des vies successives ascendantes, qui fournit une réponse au problème de la justice divine. Si le parcours du perfectionnement se limitait en effet à l’horizon d’une seule vie terrestre, les différences de disposition et de situation d’un individu à l’autre constitueraient une injustice criante. L’idée d’un cycle de vies, en revanche, réintroduit de l’ordre et de la logique dans notre représentation des choses : elle nous permet de concevoir que le corps-milieu dont un individu est doté à sa naissance, tout comme les événements heureux ou malheureux qui lui arrivent au cours de sa vie, sont la conséquence de ses actions et contribuent globalement à définir les conditions d’un parcours de perfectionnement qui est ouvert à chacun de manière équitable, et dont la finalité est la même pour tous : atteindre la perfection en développant intégralement en soi les vertus qui définissent l’humanité véritable, c’est-à-dire réaliser les conditions qui nous rendront capable de ressentir et d’apprécier le bonheur parfait qui accompagne un tel état de plénitude.

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3 commentaires

  1. Steven le 28 Sep 2008 à 1:07 1

    Dans ce texte l’auteur dit : « En fait, chaque élément de ce système peut faire l’objet d’une approche rationnelle, conformément à l’esprit de la spiritualité « naturelle » ».
    Mais qu’en est-il des innombrables mondes et intermondes dont il est question ?
    Comment appréhender ces notions par une approche rationnelle conforme à l’esprit de la spiritualité « naturelle » ?
    De manière générale, lorsque nous réfléchissons sur des sujets métaphysiques et notre esprit atteint les limites de notre entendement, de notre capacité de raisonnement, quelle est l’attitude à avoir ?
    Faut-il se dire que nous comprendrons un jour ou que c’est normal que certaines notions échappent à nos sens matériels ou que ce n’est pas indispensables de tout comprendre…?

  2. Emmanuel Comte le 01 Oct 2008 à 21:27 2

    « L’auteur » est très reconnaissant à Steven pour la question qu’il lui adresse : en y réfléchissant, il se dit qu’il y aurait sans doute lieu de distinguer entre éléments de révélation et hypothèses métaphysiques. Ce n’est pas la même chose, et les deux n’entretiennent pas le même rapport à la rationalité. Je crois que le mieux est que je diffère pour l’instant ma réponse et que je prépare à ce sujet un petit article que je soumettrai aux webmestres. Donc : réponse à suivre…

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